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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
cieuse. Sans doute les croquis de Wolffgang ont un accent de vérité. Mais là, comme ailleurs, l'exception confirme la règle. A la veille de la conquête française, l'Europe ignore tout, ou presque tout, de la population algéroise. Que dire du reste du pays ! En dehors des villes à minarets et à dômes, au milieu de déserts barrés de montagnes, les contemporains de Charles X peuvent de bonne foi se représenter la vie indigène sur le modèle de cette famille de
Fig. 6. — Th. Leblanc. Etude pour le combat de l'Habra, 1835. (Bibliothèque d'Alger.)
Bédouins « dessinés d'après nature », dont nous donnons ici même, sans commentaire, la reproduction 1.
De la conquête d'Alger à la fin de la guerre contre Abd-el-Kader, l'Algérie est avant tout le domaine de l'Armée d'Afrique. Que l'on ne dise pas qu'à mettre ainsi l'armée au premier plan on fausse l'histoire. Il y a des vérités peutêtre élémentaires qu'il est indispensable de rappeler de temps à autre. On risquerait, sinon, de les oublier. On ne croit donc pas inutile de dire ici que
1. La gravure date de 1830.