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Titre : Esquisse d'une morale sans obligation ni sanction / par M. Guyau

Auteur : Guyau, Jean-Marie (1854-1888). Auteur du texte

Éditeur : F. Alcan (Paris)

Date d'édition : 1885

Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb159402432

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb305642480

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 254 p. ; In-8°

Format : Nombre total de vues : 272

Description : [Esquisse d'une morale sans obligation ni sanction (français)]

Description : Appartient à l’ensemble documentaire : GTextes1

Description : Appartient à l’ensemble documentaire : CentSev001

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6107803m

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-R-5999

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 02/08/2010

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MORALE DE LA FOI. 125

notre respect. Ainsi en est-il des héros à qui la foi fit souvent faire de grandes actions pour de petites causes. Ce sont de sublimes prodigues; ces prodigalités-là ont été sans doute l'un des éléments indispensables du progrès.

La nécessité sociale de la morale et de la foi, ajouteront les sceptiques, peut n'être que provisoire. Il fut un temps où la religion était absolument nécessaire : elle ne l'est plus, au moins pour un très grand nombre d'hommes. Dieu est devenu et deviendra de plus en plus inutile. Qui sait s'il n'en sera pas de même de l'impératif catégorique? Les premières religions furent impératives, des potiques, dures, inflexibles; c'étaient des disciplines de fer ; Dieu était un chef violent et cruel, mâtant ses sujets parle fer et le feu: on pliait, on tremblait devant lui. Maintenant les religions s'adoucissent ; qui croit beaucoup à l'enfer, de nos jours ? C'est un épouvantait usé. Pareillement les diverses morales s'adoucissent. Le désintéressement même n'aura peut-être pas toujours le caractère de nécessité sociale qu'il semble avoir aujourd'hui. Il y a longtemps qu'on l'a remarqué, il existe des illusions provisoirement utiles, des superstitions libératrices. Si Décius n'avait pas été aussi superstitieux que ses soldats, si Codrus avait été un libré-penseur, Athènes et Rome eussent probablement été vaincues. Les religions, qui ne sont pour le philosophe qu'un ensemble de superstitions organisées et systématisées, sont faites aussi pour un temps, pour une époque : leurs dieux ne sont que les formes diverses de cette divinité grecque, le Kaipéç, l'utilité d'un moment. L'humanité a besoin d'adorer quelque chose, puis de brûler ce qu'elle a adoré. Maintenant, les esprits les plus élevés parmi nous adorent le devoir ; ce dernier culte, cette dernière superstition ne s'en ira-t-elle pas comme les autres ? L'idole d'airain à laquelle les Car-