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Titre : Esquisse d'une morale sans obligation ni sanction / par M. Guyau

Auteur : Guyau, Jean-Marie (1854-1888). Auteur du texte

Éditeur : F. Alcan (Paris)

Date d'édition : 1885

Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb159402432

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb305642480

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 254 p. ; In-8°

Format : Nombre total de vues : 272

Description : [Esquisse d'une morale sans obligation ni sanction (français)]

Description : Appartient à l’ensemble documentaire : GTextes1

Description : Appartient à l’ensemble documentaire : CentSev001

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6107803m

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-R-5999

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 02/08/2010

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100 DIVERS ESSAIS POUR JUSTIFIER L'OBLIGATION.

l'impuissance de la volonté humaine relativement au tout, dont elle ne peut pas changer d'une manière appréciable la direction. Que sortira-t-il pour l'univers de telle action humaine? Nous l'ignorons. Le bien, le mal, ne semblent pas plus d'essence contraire pour la nature que le froid et le chaud pour le physicien : ce sont des degrés de température morale, et il est peut-être nécessaire que, comme le chaud et le froid, ils se fassent équilibre dans l'univers. Peut-être le bien et le mal se neutralisent-ils au bout d'un certain temps dans le monde, comme se neutralisent dans l'océan les mouvements divers des vagues. Chacun de nous trace son sillage, mais la direction de ce sillage importe peu à la nature; il est destiné à s'effacer rapidement, à disparaître dans la grande agitation sans but de l'univers : est-il bien vrai que les mers tremblent encore du sillage du vaisseau de Pompée? L'océan lui-même a-t-il une vague de plus aujourd'hui qu'autrefois, malgré les milliers de vaisseaux qui courent maintenant sur ses flots ? Est-il sûr que les conséquences d'une bonne action ou d'un crime commis il y a cent mille ans par un homme de l'âge tertiaire, aient modifié le monde en quelque chose? Confucius, Bouddha ou JésusChrist agiront-ils sur la nature dans un milliard d'années ? Supposez une bonne action d'un éphémère : elle meurt comme lui dans un rayon de soleil ; peut-elle retarder d'un millionième de seconde la chute de la nuit qui tuera l'insecte ?

Il y avait une femme dont l'innocente folie était de se croire fiancée et à la veille de ses noces. Le matin, en s'éveillant, elle demandait une robe blanche, une couronne de mariée, et, souriante, se parait. « C'est aujourd'hui qu'il va venir, » disait-elle. Le soir une tristesse la prenait,