BULLETIN DES MUSÉES
DE FRANCE
3e ANNÉE - N° 5 MAI 1931
MUSÉES NATIONAUX
MUSÉE DU LOUVRE
ANTIQUITÉS ORIENTALES
Deux bas-reliefs achéménides
Les ruines de Persépolis avaient dû à leur èloignement d'être à peu près respectées, depuis l'époque où on les avait retrouvées jusqu'à nos jours. La fréquence et la facilité relative des communications en Perse ont attiré l'attention des fouilleurs clandestins sur ces monuments et les déprédations ont commencé. Les ruines de Persépolis, ensemble de constructions gigantesques élevées au cours de deux siècles, depuis Darius jusqu'à Alexandre qui incendia la ville, sur une vaste terrasse à laquelle on accède par des escaliers monumentaux, gardaient à peu près intacte leur décoration primitive ; celle-ci était répartie sur les murailles des salles, mais surtout sur les parois des escaliers où une multitude de gardes et de serviteurs semblaient ainsi accompagner le visiteur qui gravissait les degrés. Ce sont ces derniers bas-reliefs, le plus souvent de petites dimensions, qui ont eu le plus à souffrir ; taillés à plein bloc, ils ont été brisés à coups de marteau pour les rendre plus transportables et cette mutilation est pire encore que les menus martelages que certaines figures avaient subi au cours des siècles, par ignorance et par vandalisme. Les fouilles américaines qui vont être entreprises à Persépolis, auront le double avantage de restaurer et de remettre en place les sculptures ébranlées ou déplacées, mais aussi de mettre fin, par la garde du site, à ces prélèvements.
Parmi les pièces qui sont ainsi venues sur le marché, le Louvre a pu acquérir deux petits bas-reliefs qui seront un très bel appoint
Servileur portant un chevreau. — Bas-relief achéménide. (Musée (lu Louvre).