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Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir

Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)

Date d'édition : 1924-06-21

Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 126844

Description : 21 juin 1924

Description : 1924/06/21 (Numéro 17280).

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k605788j

Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2008

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MM. HERRIOT ET MAC DONALD

CONFÉRERONT AUJOURD'HUI ET DEMAIN SUR LES REPARATIONS ET LA SÉCURITÉ L'ENTRETIEN DES CHEQUERS DOIT ÊTRE STRICTEMENT CONFIDENTIEL Le président du Conseil se rendra ensuite à,Londres pour déposer une palme sur le cénotaphe du Soldat britannique inconnu

Le voyage du président du Conseil en Angleterre a subi, à nouveau, dans 'la matinée d'hier, quelques légères modifications. M. Herriot, dont le départ avait été, fixé pour ce matin, à 8 heures, quittera seulement la gare du Nord il. 10 heures pour Calais, où il arrivera à 15 h. 15. Ou lui avait prête l'intention de faire la traversée il bord de l'aviso Oise, mais c'est il bord du paquebot du service normal qu'il gagnera Douvres. Le président du Conseil qui ne sera accompagné que de son chef de cabinet, NI. Bergery, de t'interprète du Conseil suprême M. Camerlynek et du chef de son secrétariat particulier, M Caponat, arrivera il 17 ti. 10 à la gare Victoria. à Londres. Il y sera salué par un représentant du Foreign Office et il en partira immédiatement en automobile pour les Chequers où l'attendra M. Mac Donald.

Contrairement à ce qui avait été primitivement décidé, le séjour des deux chefs de gouvernement dans la magnifique propriété offerte aux Premiers ministres anglais par lord et lady Lee, ne se prolongera que jusqu'au dimanche après midi. M. Herriot en repartira, en effet, seize heures pour Londres, où il tieilt j à déposer lui-même une palme sur le cénotaphe du Soldat britannique inconnu, dans Whitehall. Cette cérémonie aura lieu demain à 17 h. 45. Le président du Conseil passera la soirée et la nuit dans la capitale et repartira lundi matin pour Bruxelles où il arrivera dans le courant de l'après-midi. Les détails de cette seconde partie du voyage ne sont pas encore définitivement fixés.

LE THÈME DES ENTRETIENS Les questions qui seront traitées aux Chequers sont de deux ordres les unes se trouvent posées par la prochaine mise en pratique du plan des experts, dont le but est d'assurer le paiement par l'Allemagne des réparations; lés autres sont sou- levées par le-problème de la sécurité dont les alliés sont unanimes à reconnaître le caractère de gravité. L'application du plan Dawes

On se souvient qu'à la suite de plusieurs lettres échangées entre NI. Mac Donald et M. Poincaré, les vues françaises et britanniques sur l'application du plan Dawes s'étaient sensiblement rapprochées.

Cet heureux état de choses était dit en premier lieu au fait que, des deux côtés, on avait accepté sans rectrietion ni arrière-pensée les conclusions du rapport Dawes, tel qu'il venait d'être ratifié par la commission des réparations, et, en second lieu, à ce que le gouvernement français, avait affirmé son intention de rétablir l'unité économique du Reich aussitôt que l'Allemagne aurait mis en application le programme établi par cette commission.

Un point sur lequel l'accord était, en revanche, encore à réaliser était celui de l'occupation militaire de la Ruhr. Le gouvernement français faisait valoir que, d'après le rapport des experts, le rétablissement de l'unité économique du Reich n'impliquait auounement la renonciation à l'occupation militaire. Le chef du cabinet britannique, bien que n'ayant jamais reconnu cette occupation, avait exprimé l'intention devant les ministres belges de « ne pas revenir sur le passé » et on avait par suite toute raison de penser qu'une entente pourrait intervenir sur la base d'une occupation réduite au minimum en tant qu'effectifs, de caractère aussi invi- sible que possible et à laquelle il serait mis fln progressivement à mesure que l'Allemagne, en s'acquittant de ses obligations, ferait preuve de sincère bonne volonté. Ce qui apparaissait possible hier, doit l'être, à plus forte .raison, aujourd'hui, M. Herriot affirmant, commo son prédécesseur, son désir de ne pas rester dans la Ruhr un jour de plus qu'il ne sera nécessaire.

Les garanties

Cela nous amène à la grave question des garanties, au sujet de laquelle M. Poincaré faisait des réserves qu'on jugeait, de l'autre côté du détroit, difficilement acceptables.

L'un dea gages envisagé par l'ancien président du Conseil était évidemment la Ruhr, et c'était là ce qui provoquait l'opposition britannique. Sans doute, M. Mac Donald avait bien déclaré à MM. Theunis et Hymans que « dans l'éventualité d'une rupture des engagements contractés par l'Allemagne, celle-ci trouverait devant elle, inflexiblement unies, l'Angleterre, la Belgique et la France ». Il n'avait cependant fourni aucune précision sur la nature des garanties qu'on pourrait, en pareil) cas, être amené il. prendre d'un commun accord. L'entente à ce sujet est toujours à faire, de même que sur le régime des chemins de fer rhénans. sur lesquels le précédent gouvernement français entendait assurer, pour les troupes d'occupation maintenues dans la Ruhr des lignes de communication satisfaisantes.

La sécurité

Mais le problème peut-être le plus vaste et le plus difficile qui sera abordé aujourd'hui par les deux premiers ministres, est celui de la sécurité de la France, condition même de la paix du monde.

M. Herriot, en se basant sur les

renseignements fournis tant par le général Nollet, son ministre de la Guerre, que par le général Dégoutte, fera probablement valoir la nécessité d- surveiller le désarmement de l'Allemagne, et, d'autre part, recherchera avec son interlocuteur le moyen de suppléer au pacte de garantie que comprenait le traité de Versailles et qui est devenu caduc, du fait de sa non-ratification par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.

La question de ta sécurité n'a jamais été discutée encore avec le gouvernement travailliste et on ignore quelles sont exactement à son sujet les idées de NI. Mac Donald. Les précédents gouvernements français, ainsi que l'a montré le Livre jaune. publié le 7 mars, ont toujours insista pour obtenir de l'Angleterre, ausqi menacée que la France et la Belgique. certai'ns engagements précis, tant au point de vue de la durée que des conditions de la coopération des deux pays, mais ils se sont toujours heurtés à la répugnance de nos voisins pour toute convention susceptible de prendre figure d'alliance. M. Herrioi, dans sa déclaration, a fait allusion, pour résoudre les problèmes de sécurité, à des pactes de garantie placés sous le contrôle de la Société des nations. Pourra-t-il obtenir ainsi des sauvegardes équivalentes à celles précédemment recherchées? Les conversations d'aujourd'hui et de demain fourniront sans' doute quelques indications à cet égard. Il est en tout cas impossible de les prévoir, de même qu'on ne saurait dire à l'avance sD la question des dettes interalliées et celle des rapports avec les soviets seront envisagées.

Le peu de temps, une journée dont les deux chefs de gouvernement disposeront pour passer en revue ce vaste champ de discussion autorise à penser que leur* conversations conserveront un caractère assez général. Elles leur permettront sans doute de rapprochsr considérablement les points de vue des deux pays, de se mettre d'accord peut-être sur certains détails précis, mais il est évident qu'aucune solution définitive, en ce qui concerne l'application du plan des experts, ne saurait intervenir qu'après entente avec les autres alliés.

UN MESSAGE

AU PEUPLE BRITANNIQUE Londres, 20 juin (dép. Information.) Le Daily Express publie ce matin le message suivant de M. Herriot au peuple britannique

Je vais à Londres avec l'intention de renforcer l'Entente cordiale. Je désire prouver ma sympathfe non seutement au gouvernements britannique, mais au peuple britannique dont j'ai toujaurs été l'ami. J'ai été un des premiers fondateurs de l'Entente cordiale et certainement l'un des plus sincères.

DÉCLARATIONS^ M. HERRIOT AUX JOURNALISTES ANGLAIS ET AMERICAINS

M. Herriot a reçu hier après-midi les représentants des journaux anglais et américains à Paris.

Le président du Conseil, parlant de l'entrevue qu'il allait avoir avec M. Mac Donald, a insisté sur le caractère confidentiel et personnel de ces entretiens qui constituent une prise de contact.

C'est à M. Mac Donald qu'il appartierdra de décider de la publicité qui devra leur être donnée. Par sa visite au Soldat britannique inconnu, M. 1 Herriot. entend marquer sa fldélité aux souvenirs qui nous unissent au peuple anglais.

Le président du Conseil a rappelé à ce propos qu'il a toujours défendu !a cause de l'Entente. Questionné sur les sujets qui seront débattus aux Chequers, M. Herriot a déclaré qu'il laisserait à M. Mac Donald l'initiative du choix des questions sur lesquelles il désirait porter son attention. M. Herriot, part avec confiance, étant donné les tendances qui sont celles de M. Mac Donald et certain que le Premier britannique connaît sa bonne foi et sa sincérité. Il estime que la meilleure diplomatie est la probité. De son côté, il a beaucoup de sympathie pour la politique de M. Mac Donald, parce qu'elle est directe. Il connaît d'ailleurs tous les livres écrits par celui-ci.

Snr la question de la Ruhr, M. Herriot a simplement déclaré avoir exposé son point de vue dans la déclaration ministérielle.

LE MARCHE DES CHANGES Depuis quarante-huit heures tue marché des changes ne témoigne que peu d'activité et les cours sont quelque peu stationnaires.

Hier, au début du marché la livre nv s'obtenait pas à moins de 80,60, c'est-à-dire à un taux légèrement supérieur aux taux de clôture de la veille. Et successivement, sur des demandes réitérées, elle s'élevait progressivement à 80,90, 81, atteignant même le cours de 81,75. Mais dans l'après-midi le franc réagissait à son tour, si bien que peu avant la clôture la livre redescendait plus rapidement encore qu'elle n'était montée, pour finir à 79,83. Elle remonta après Bourse pour finir à 18 heures, à 80,50. Le dollar valait à ce moment 18,53.

LES FÉLICITATIONS

DU CODPS DIPLOMATIQUE 9 M, QOUMERGUE

C'EST LE NONCE DU PAPE QUI LES A FORMULÉES AU NOM DE SES COLLÈGUES Mgr Cerretti ainsi que le Président ont insisté sur ies aspirations du monde à la plénitude de la paix La réception solennelle du corps diplomatique étranger qui est venu offrir ses féficitations au Président de la République, a eu lieu hier après-midi, à 15 h. 30, au palais de l'Elysée.

M. Herriot, président du Conseil, ministre des Affaires étrangères, assistait M. Doumergue dans cette cérémonie.

Mgr Cerretti, nonce du Saint-Siège apostolique, doyen du corps diplomatique, a prononcé l'allocution suivante

Monsieur le Président.

La haute marque de. confiance que l'Assemblée nationale vous a donnée en vous élevant à la première magistrature de la République réunit autour de vous le corps diplomatique désireux d'accomplir l'agréable devoir de vous offrir ses félicitai ions et ses vœux.

C'est une bien belle tache que eelle qui devient la vôtre de présider aux destinées de la France.

Puisse, sous votre présidence, le monde entier jouir enfin de cette plénitude de paix à laquelle aspirent si ardemment tous les peuples et qui assurera à votre noble et généreux pays un long avenir de sûreté et de prospérité. Ces aspirations, qui portent avec elles le salut .même de notre civilisation. s'accordent trop bien avec les plus vifs désirs de nos gouvernements respectifs pour qu'elles ne trouvent pas un profond écho dans nos coeurs. Soyez convaincu, Monsieur le Président, pe notre entière et loyale coopération vous est, dès maintenant, acquise pour la réalisation de ce sublime idéal.

Que Dieu daigne donc exaucer ces vœux, c'est le meilleur souhait qu'au nom de nos souverains et de nos chefs

Mgr Cerretti À sa sortie de l'Elysée d'Etat, comme au nôtre, nous puissions vous offrir, en même temps que ceux que nous formons pour votre propre bonheur au moment où vous inaugures vos émineutes fonctions.

Le Président de la République a répondu en ces termes

.Monsieur le nonce,

Je suis extrêmement sensible aux félicitations dont, au nom du corps diplomatique, Votre Excellence a bien voulu se faire l'interprète.

En remerciant Votre Excellence des parole qu'Elle vient de prononcer, m'est particulièrement agréable de m'aseocier aux vœux qu'Elle a formulés. Cette plénitude de paix à laquelle, suivant la belle expression dont .s est servie Votre Excellence, aspirent si ardemment tous les peuples, nulle nation plus que la France ne désire la voir enfin réalisée. Un idéal si conforme à l'esprit des institutions républicaines, si propre à susciter entre les peuples la plus féconde émulation, rencontrera toujours l'entière adhésion du gouvernement de la République françaises. Aussi est-ce avec la satisfaction la plus vive que j'accueille les vœux que vient de formuler Votre Excellence au nom du corps diplomati- que accrédité à Paris.

Je me plais à voir dans le précieux concours dont Votre Excellence, en son nom et au nom de ses collègues, a bien voulu me donner l'assurance, un témoignage de l'esprit de collaboration et d'entente qui, seul, pourra hâter l'avènement de cette ère de prospérité dans le droit et dans la paix qu'attend si ardemment l'humanité.

L'introducteur des ambassadeurs a alors, successivement, nommé au Président de la République chaque chef de mission qui, lui-même, a présenté le personnel de son ambassade ou de sa légation.

LA RÊCEPTION*DU PRÉSIDENT A L'HOTEL DE VILLE

Les discours prononcés au cours de la cérémonie seront transmis par T. S. F.

On sait que .le nouveau Président rle la République sera, selon l'usage. reçu solennellement, cet après-midi, à l'Hôtel de Ville, par la municipalité. Le président du Conseil devait l'accompagner. Il est venu, hier aprèsmidi, à l'Hôtel de Ville, faite une \site au président du conseil muniei'pal et l'aviser que son voyage à Londres l'empêchait de donner suite à ce projet.

Signalons qu'à l'occasion de la réception du Président de la République on a, pour la première fois. installé dans le salon des Arcades, où seront prononcés les discours, un microphone qui transmettra à tous les auditeurs de T. S. F. les souhaits de bienvenue quî seront exprimés au Président de la République par Ni. Georges Lalou,, président du çonseil municipal, et M. Jufllard, préfet de la Seine, et, enfin, la réponse de, M. Doumergue.

ATTENTAT A CANTON CONTRE M. MERLIN GOUVERNEUR GÉNÉRAL DE L'INDOCHINE AU COURS D'il niER QUI 1UI ETAIT OFFERT PAR LA COLONIE FRANÇAISE UN INCONNU CNINOIS OU RUSSE A LANCÉ UNE BOMBE DANS LA SALLE »-•-«

Le gouverneur est indemne mais cinq Français et trois Annamites sont tués. Il y a plusieurs blessés dont le consul intérimaire de France qui a le bras gauche arraché

Londres, 20 juin (dép. Petit Parisien.) Uta attentat particulière ment odieux vient d'être commis à Canton. L'élite de la colonie française et quelques s personnalités locales s'étaient réunies, hier soir, au Victoria Hotel, dans le quartier européen de Canton, pour /êter officiellement M. hterlin, gouverneur de l'Indochine française, de retour de son voyage au Japon. Le dîner se déroulait dans une atmosphère de cordialité lorsque, tout à coup, un inconnu fit irruption dans la salle, jeta une bombe et s'enfuit. L'explosion fut terrif iante et la panique qui s'ensuivit indescriptible. Le gouverneur général et son entourage avaient été épargnés mats dans d'autres parties de-la salle Les ravages avaient été effroyables. Trois membres de la colonie française, notamment, avaient été tués M. Desmaretz, directeur de la Société générale d'importation des soics de NewYork, sa f emme, et M. Rougeau, comptable de la Banque d'Indochine. Trois Annamites appartenant au personnel de l'hôtel étalent également parmi les morts. Un certain nombre de convives avaient reçu des blessures graves, aaotamment M. Gerin, négociant en soieries, et M. Pelletier, qui devaient bientôt tous deatx succomber à teurs blessures.

Le docteur Casablanca, qui fait fonctions d'agent consulaire dans la ville, avait le bras gauche arraché. Son crime accompli, l'a s s a s s in s'était précipité du côté de la rivière et, à La javeur des ténèbres, l'avait traversée à la nage. Toutes Les recherches faites pour le découvrir sont restées, jusqu'ici, sans effet. On croit généralement qu'il est de nationalité chinnise.

Selon le correspondant du Times, dont le tnessage vient de parvenir à Londres, il se pourrait qu'il fût d'orid'émigrés moscovites qui viennent d'établir plusieurs cabarets louches dans la ville.

L'attentat a catt&é une éinotion co»r. sidérabte dans Mute là région. Le gouverneur britannique à HorigKbng dès qu'il en a eu. connaissance, Il télégraphié son indignation M. Merlin et l'a félicité d'avoir échappé ta l'attentat.

Aux dernières nouvelles, le nombre des blessés est de vingt-huit, dont six très grièvement. L'aide de camp da. gouverneur général, le capitaine Bernard, est parmi Les btessés et l'on indique, entre autres détails, qu'il a été atteint aux reins, par le chapeau de la fusée, qui a pénétré dans les chairs.

A LA LEGATION DE CHINE S. Ex. M. Tchang Loh, ministre plénipotentiaire de Chine et le personnel de la légation se trouvaient précisément à l'Elysée, pour la réc;eption du corps diplomatique par M. Gaston Doumergue, lorsque parvint la nouvelle de l'attentat. Le ministre plénipotentiaire manifesta aussitôt au Président de la République ses regrets pour l'agresson dont le représentant de la France avait été l'objet à Canton. Il exprima ses vives condoléances pour les victimes de fattentat et se félicita d'apprendre que M. Merlin avait été épargné.

Un membre de Itt légation, que nous avons pu joindre, nous a donné les renseignements suivants

VERS LA REPRISE DES RELATIONS AVEC LA RUSSIE

M. Herriot a conféré hier avec les représentants des groupements qui défendent les intérêts français en Russie

Le -problème des rapports de la France avec la Russie, qui depuis trois ans était resté stationnaire, semble vouloir entrer dans une phase active.

Dans la déclaration ministérielle, le président du Conseil avait fait connaître que le gouvernement français préparait dès maintenant la reprise des relations normales entre les deux pays. mais qu'avant d'adopter une formule qui doit ménager l'intérêt français, il avait besoin de prendre certaines précautions et de recueillir des informations.

Sur les instructions de M. Herriot. une première réunion a eu lieu, hier, au ministère des Affaires étrangères. Les représentants des groupements d'intérêts français en Russie, qui s'étaient manifestés au ministère des Affaires étrangères, avaient été convoqués ils ont fait connaître leur point de vue sur la meilleure manière de protéger les intérêts dont ils ont la charge.

De nouvelles réunions auront lieu prochainement'de façon à pousser activement cette étude.

La consultation devant être des plus larges, tous les différents groupements intéressés, seront appelés à fournir les informations spéciales qui les concernent. Les groupements non encore convoqués sont priés de s'adresser au ministère des Affaires étrangères (direction politique, service des affairés russes).

M. von Hoesch reçu par M. Herriot •S£; Edouard Herriot a reçu hier matin, aa ministère des Affaires étrangères, M. von Hoesch. ambassadeur d'Allemagne.

M. MERLIN

d'après un cliché du lapait limes pris au cours du rivent voyage au Japon du gouverneur général de l'Indo-Chine Il est difficile, en l'absence de détails précis sur le banquet offert à M. Merlin et l'auteur de l'attentat ayant pris la fuite, de discerner quelle fut la cause de cette inqualifiable agression..

La région de Canton et lv ville elfemême qui compte 800.000 habitants sont on effervescence constante. Canton est le siège d'un gouvernement dissident, le gouvernement du Sud. dirigé par Sun Yat Sen, l'ancien président de la République chinoise. Les luttes des partis y prennent donc une acuité particulibre et les agitateurs ne s'y comptent plus.

Mais il n'est pas établi que l'auteur de l'attentat soit un Chinois. Cn ignore sa nationalité, puisqu'il a pris la fuite. Le fait qu'il ait disparu en sautant dans la rivière semhie prouver que le banquet avait lieu dans le quartier des colonie étrangères, ·itué sur la rive du fleuve. Il est donc possible que cet attentat soit le fait d'un étranger. Mais, jusqu'à plus ample informé, nous en sommes réduits aux hypoA LA BANQUE DE L'INDOCHINE A la Banque de l'Indochine, on nous communique les renseignements suivants, concernant lune des victimes de cet attentat, M. Rougeau.

M. Rougeau était âgé de cinquante ans et célibataire. Il servit longtemps dans l'armée coloniale. Pensionné militaire, il s'était fixé voici de nombreuses années à Canton, où tout d'abord il fut secrétaire adjoint de la chambre de commerce.

Le i" juillet 1917, il entra à la Banque industrielle de Chine, à Canton, où il occupait une situation importante.

UN AVION MILITAIRE FRANÇAIS ATTERRIT EN ALLEMAGNE Les deux aviateurs, après avoir été interrogéa, lurent remis en liberté Berlin, 20 juin (dép. Havas).

Un avion militaire, venant de Mayençe et monté par un gradé faisant fonction d'ofiicier et un sergent, appartenant tous deux au' 21 régiment d'aviation de Nancy, a atterri dans un champ de pommes de terre, près de Gundelltngen, dans le Wurtemberg. L'avion a pénétré si profondément dans le sol qu'il devra être démonté. Les deux aviateurs ont été interrogés puis mis en liberté. uiiiiiiiiiiiHiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitniiintiiiiiiiniiiiH A LA DEUXIEME PAGE

LE 18. TOUR DE FRANCE

cyclistes engagés

L'incendie d'un entrepôt de bois, boulevar d Diderot, dont on verra les détail d'antre part, a été d'une Intensité dont notre cliché permet de se rendre compte par l'état où l'on voit les terme* ab poutrelles de fer, que la main d'un géant semble anlr tordues.

LA HAUSSE DES FARINES

FAIT PRÉVOIR

UNE NOUVELLE AUGMENTATION DU PRIX Du PAIN

Du moins, le syndicat de la boulangerie demande qu'il soit porté

de 1 fr. 20 à fr. 25

Par suite de la hausse persistante du cours des farines qui, de 119 francs le 8 mai dernier, est passé par étapes successives à 128 francs, prix établi hier, le syndicat de la boulangerie a demandé au préfet de la Seine de porter à 1 fr. 25 le prix du pain, qui avait été augmenté de cinq centimes et fixé à 1 fr. 20 le 5 juin dernier, alors que la farine cotait 123 franc*.

Comme le barème récemment établi paraît justifier cette récdamation, une augmentation du prix du pain est à prévoir si la hausse constatée sur le cours des farines persiste. POUR REMÉDIER

A LA CRISE DU LOGEMENT Le conseil municipal va examiner un projet de constructions légères à l'intention des travailleurs

Loin de s'atténuer, la crise du logement s'aggrave, malgré toute la bonne volonté qu'apportent à construire, dans le cadre de la législation sur les habitations à bon marché pour familles nombreuses, la Ville de Paris, le département de la Seine et leurs offices. Il suffit pour s'en convaincre de constater le nombre considérable de demandes de logements qu'on est d ins l'impossibilité d'ac- cueillir.

Pour remédier à cette situation. M. Alexandre Luquet vient de proposer au conseil municipal de réaliser un vaste plan de constructions légères sur tous les terrains dont la Ville dispose, notamment sur les boulevards de l'enceinte, sous les voûtes du Métropolitain des boulevards extérieurs, le quai de Bercy, etc. Ce que réclame M. Luquet ce ne sont pas des immeubles dans le genre de ceux projetés pour les classes moyennes et dont le prix de revient a fait renvoyer le projet, mais des habitations simples, sans étages, ne comportant qu'un aménagement sommaire et une dépense réduite, qu'il chiffre de 9.000 à 15.000 francs, selon le nnmbre de pièces. Il cite comme exemple ce qui a été réalisé à la Foire de Paris. Le projet sera soumis au conseil municipal au cours de sa prochaine session qui s'ouvre mercredi prochain, LES JURES DE L'AFFAIRE ALLEMBERT=CHAUVINEAU DÉCLARENT S'ETRE TROMPÉS Ils ne voulaient pour Chauvineau que les travaux forcés à temps

Les jurés de l'affaire Allembert et Chauvineau avaient, en rédigeant leur verdict, commis une erreur da forme, insignifiante d'ailleurs, et qui put être, tout de suite, réparée. Comme il arrive assez fréquemment, ils avaient omis d'indiquer que leur décision avait été prise il. la majorité ». On les renvoya dans la chambre de leurs délibérations, où ils ajoutèrent les mots oubliés et tout fut dit. Mais, outre cette erreur, ils en avaien! commis une autre plus grave et qui devait nécessairement échapper h ;éi cour, car eux seuls pouvaient s'en rendre compte.

Ils avaient répondu «ouii» à une questi'on aggravante, alors que leur intention était de répondre «non», et ce « oui » avait entraîné pour Chauvineau la peine des travaux forcés à perpétuité, alors que, dans la pensée du jury, ia peine des travaux forcés à temps aurait dû suffire pour cet accusé.

Avertis de leur erreur par le prononcé de l'arrêt, dte des jurés de l'affaire ont signé et remiis à M* Marcel Kahn, défenseur de Chauvineau, la déclaration suivante, dans l'espoir qu'une commutation de peine réparera leur erreur

Nous soussignées, jurés fie la Seine, avant siégé dans 4'affaire Allembert. et Ghauvineau, le 19 juin 1921, déclarent que ce n'est que par suite d'une erreur matérielle que nous n'avons pas répondu non à la onzième question qui nous était posée, dc telle façon que le verdict rendu été celui de la peine des travaux forcés Nous déclarons avoir voulu, en ce qui concerne Chauvineau. limiter notre sévérité à une peine de travaux forcés à lemps.

Nous demandons respectueusement :'IL le Président de la République de réparer cette erreur,

Voilà, sans doute, qui rend moins improbable l'espérance manifestée par Chauvineau, lorsqu'il s'écria « Je reviendra i i Il

A la vérité, il l'entendait tout autrement et pour plus tbt

DANS L'ITALIE TROUBLÉE CHEZ LA VEUVE DE MATTEOTTI Son esprit pour le moment, n'est plus de ce monde elle a perdu la mémoire

La sœur du mort exprime noblement ce voeu: « Qu'il soit la dernière victime; que son sacrifice ramène enfin la paix dans le pays n

Rome, 20 juin (de notre env. spécial.) Quoi qu'il advienne de la tourmente politique qui secoue en ce moment l'Italie, des accusations véhémentes qui de tous côtés se croisent et se heurtent, des arrestations passées ou futures, un fait demeure c'est le meurtre indéniable, mais incroyable, de l'honorable Giacomo Matteotti, député à la Chambre italienne. Il y a aussi une veuve qui pleure et réclame avec des accents déchirants le pauvre corps mutilé. J'ai voulu, oh très discrèt.ement, très pieusement m'approcher de cette douleur.

Ce n'est plus comme hier le beau temps bleu et or. Le siroco s'est levé ce matin, une calotte de nuages gris écrase la ville qui a perdu sa blonde auréole, tout est décoloré on sent dans l'air je ne sais quoi de morne et de résigné. Le ton des journaux s'est également assourdi et comme feutré; le gouvernement déclare poursuivre l'œuvre de justice l'opposition a décidé d'attendre sans manifester, elle attend

C'est un bien vieux Racre que je prends. Le cocher rubicond s'évente d'une main avec son chapeau de paille, le cheval sans fierté s'en va rossinant. Peu de monde dans les voies centrales, l'haleine brûlante dit veut agite faiblement drapeaux et étendards arborés en l'honneur du t'as Tafl'ari pourtant, de temps en temps; un grondement pesant ébranle la chaussée, de grands camions verts passent en trombe bondés de miliciens fascistes, l'arme à l'épaule. Ils ont toujours leur bonnet noir, mais une tunique verte recouvre leur funèbre camisole. Où vont-ils ainsi ? Ici a commencé le martyre

Voici la grande place del Popoio où se dresse un obélisque roux droite, les jardins du Pincio étagent le long des terrasses de pierres-ouvrées leur verdure harmonieuse et dhprée, et, tout a coup. lés rues s'évanouissent, l'horizon s'éfa'rgit, fermé au loin par une colline brumeuse. C'est un large quai ourlé d'un jardin, au-dessous duquel Ic Tibre roule lentement, majestueusement ses eaux lourdes, couleur vert-de-gris. Que ces eaux historiques depuis le temps fabuleux de la touve ? Presque désert ce quai. Pourtant, là-bas, un groupe arrêté deux carabiniers à bicorne. calmes, vernis. lustré?, font les cent pas. Du bout de son fouet, le cocher m'indique sur le parapet une croix peinte en noir et or; à ses pieds s'amoncellent de: bouquets, d'humbles petits bouquets d'œiilcts ou de roses cueilli* dans les jardins des faubourgs, des gerbes do genêts de la campagne romaine, dp touchants bouquets de pauvres; au-dessus, cette simple inscription à la main Qui, qtti, ha cominciato il martirio. (Ici a commencé le martyre.) Ces quelques mots évoquent le drame. Je vois Jacques Matteotti, un homme de trentehuit ans, svelte, avec un blanc visage énergique, à la bouche ferme. aux yeux doux, un peu rêveurs.

C'était un des plus jeunes, un des plus combatifs du groupe unitaire socialiste. Il avance d'un pas alerte sur le quai désert. Une auto est là. Pourquoi y prendrait-il garde ? Tout à coup, des hommes se jettent sur lui on l'entraîne dans ce chemin en pente qui descend jusqu'à l'eau on le ligote on le bàillonne on le remonte jusqu'à l'auto. Mais il se débat, il arrache son bâillon, il appelle à l'aide. Alors, pendant que l'auto démarre, s'éloigne, les couteaux se lèvent. On l'entend crier il y a des témoins, paraît-il

Tuez-moi, vous ne tuerez pas l'ItAlic. [/Italie bénira mes enfants, les enfants d'un martyr. Frappez, allez-y

Les cris s'éteignent l'auto disparait. Et' le crime sauvage se déroulait dans ce décor de richesse pai'-silble, avec cette maison en face où retombent en cascade rose les géraniums flcuris. Des passants ralentissent le pas. Les hommes se découvrent, les femmes font le signe de la croix. Nui no s'arrête. Je suis seule debout. Les deux gendarmes chuchotent en me regardant et je trouve en confidence avec mon cocher un individu qui in>v dévisage d'un bref regard aigu. Devant la maison

Je refais en sens contraire le ehemin de la victime, qui nvaft longé des murs tapissés de glycines, passé entre des bâtiments que l'on construit. Ce sont le;; mêmes macons vêtus de blanc qui, l'autre jour, en apprenant son assassinat, ont, pour protester, abandonné leur travail. Ils ont fait au défenseur de leur classe le sacrifice d'une journée de gain. Et voiti la maison d'où il est sorti joyeux, se retournant peut-être pour ébaucher un geste de tendresse vers sn fenêtre, la-haut; aujourd'hui sini'strement close, une maison neuve couleur d'ocre avec des balcons fleuris. Devant la porte se promènent deux de ces hommes qui, sous toutes les latitudes, ont les mêmes poings lourds et pendants, le même air faussement dégagé. Tout à l'heure, quand je sortirai, un troisième bra7 quera rapidement sur moi un petit kodak cela peut toujours servir. n'est-ce pas ?

Il était bon, si bon, me dit tout de suite le concierge, les yeux humides.

Et la signera ?

Gh la pauvre. Les premier» jours elle ne cessait de répéter « Il m'a promis de rentrer à 7 heures; il rentrera ce soir à 7 heures, je le sait, je l'attends. » Une nuit elle est sortie. Elle criait, elle l'appelait. Quetle pitié

Oui, quel1e pitié. Celles qui parmi nous penchèrent à une fenêtre up.