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Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir

Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)

Date d'édition : 1922-10-30

Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 126844

Description : 30 octobre 1922

Description : 1922/10/30 (Numéro 16680).

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6051879

Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 29/09/2008

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TEMPS PROBABLE: REGION PARISIENNE

A la période temps froid va succéder une période senslblement plus chaude. Fort réchauffement mais vents forts passant d'est à sud. Ciel couvert ou très nuageux. Pluies et averses-

Nuit A". Jour

EN FRANCE

Tempête de sud sur toutes nos côtes. Radoucissement tres important et général. Mauvais temps avec pluies et averses.

SOLEIL: lev.8h.3t; couch.tn.3* LUNE pi. le 4 dern. qu.

LA. CRISE ITALIENNE

M. MUSSOLINI. CHEF DES FASCISTES, chargé par le roi de former le cabinet

Un trait suftlt à caractériser la situation actuelle en Italie. La victoire du fascisme a été assez complète four que le roi ait jugé nécessaire de confier M. Mussolini, chef officiel du parti, la Hiiésion de former le cabinet, bien que le groupe fasciste ne comprenne au Parlement que vingt-cinq membres.. Ce paradoxe extraordinaire, dans un pays constitutionnel, ne s'explique que par la prépondérance de fait que l'organisation fasciste vient de s'assurer dans la plupart des provinces de l'Italie. On sait que le succès du fascisme est 'de date récente et que sa véritable organisation remonte au mois de mars 1919. Les origines du mouvement sont. toutefois plus anciennes. ,Les premiers « faisceaux d'action » furent formés, ayant l'entrée de l'Italie dans la guerre, par les- partisans de l'intervention. La première-journée sanglante fut celle du i" mai Des cette époque, il est remarquable que le mouvement ait été lancé et conduit par d'anciens révolutionnaires Mussolini, ancien directeur de VAvanli Corridoni. l'anarc.histo Rigier. Le fascisme fut. dès le début, ia réaction populaire de l'instinct nationaliste contre les internationalistes. De à 1U19,- le fascisme subit une éclipse due au fait que la plupart de ses membres étaient au front. Ce fut l'époque où, en luiT. commença en Italie !a propagande bolcheviste, dont les résultats se tirent sentir au lendemain de la guerre. En 1919 et jusqu'en 1920, on vit par deux fois la révolution communiste maîtresse de la rue et presque du pouvoir.

On se rappelle, notamment, qu'en iOiiO le drapeau rouge llutta sur les usines- occupées par les ouvriers et que M. Giolit-ti, alors président du Conseil, n'osa pas intervenir. Les événements qui se déroulent aujourd'hui sont la revanche de l'instinct national sur les excès d'alors. Depuis la démobilisation, une équipe dirigeante de fascistes mené dans tout le pays une propagande infatigable, soutenue par les éléments conservateurs aussi bien que par les ouvriers anticommunistes.

compte désormais une viritabls milice de «300.000 ïnembres et le nombre de ses adhérents n'est pas loin d'atteindre deux millions, li paraît. depuis quelques jours, a\oir réussi à devenir par la force maître de la majorité du pays.

-U est trop tôt pour prévoir la fin. de cette expérience. Ce 'Vst pa-, la première fois dans l'ir-t.iire récente ou passée que l'on a recours, en Italie, â des moyens anticonstitutionnels, qui, condamnés. La plus grande faiblesse du fascisme, aux yeux mêmes des Italiens, c'est peut-être son caractère négatif. Il ne suffit pas d'être résolu à combattre le bolchevLsme pour avoir du même coup un programme de gouvernement. En fait, les chefs les plus expérimentés du la politique italienne ne semblent avoir cédé la place à M. Mussolini que d;m~ "a, persuasion où ils sont que l'Italie nv "tardera, pas il. être désabusée.

Rome, 29 octobre (<i»jp. Havas.)

M. Salandra a refusé de former le cabitet. Le roi a confié cette mission à M. Mussolini.

COMMENT S'EST DÉVELOPPÉE

l'ACTION. FASCISTE

AU COURS DES DEUX DERNIERES JOURNÉES ̃Milon, un; (dép. Petit Parisien.) Voici ua coud résumé des événements très gravas qui se les dernières quarante-huit heures Dana la nuit du 27 au le parti fasciste donnait ordre il. *es truiipus ,le comtuercer le coup de main annoncé il. la réunion de .\uples dans le but de conqueTir le pouvoir publie.

L'ordre était, accompagné par une proclamation à tous les fascistes d'Italie, dans laquelle un exposait, en termes retentissunhs le but national fin mouvement. Cette proL'Iniïiafiou chut, nécessaire entrer dans sa pleine on 'ajoutait que, suivant, le. uni! es ;)*-̃ M. Mussolini, le pouvoir militaire, politique, administratif de la direction du parti, venait de passer à un comité secret d'action composé de quatre membre. avec pouvoir dictatorial. Le programme rappelait que le tend il augmenter la production économique et le bienêtre de la nation et que les classes ouvrières n'avaient rien à craindre pour l'arrivée du fascisme au pouvoir.

La proclamation terminait en disant que, le.-? àiws des Italiens morts dans 1-f.s tranchées sont un témoignage que le fascisme ne- poursuit d'autre but que celui do sauver 'la patrie.

Dans la même nuit, le ministère démissionnaire communiquait, une information officieuse suivant laquelle il aurait pris toutes les masuifs nécessaires pour que la tentative insurrectionnelle ne pût pas réussir.

Le? Ù !a suite d'ordres reçus, avaient owapé ;< ciliiiees public*, le- graves, les bureaux ils; yn-ia et les préfectures. A Vicence, à Florence, a Pisé. ces opéra- ttgns «"effectuèrent sans donner lieu à aucun incident sanglant. Les autorités avaient; eédé le pouvoir sans résistance à onze squadristi » (escouades) qui s'étaient^ présentées armées de pied en cap et bien» résolues à se servir de leurs arnWs, le cas.- échéant.

A Crémone, les fascistes ayant été expul.- tés de la préfecture, il en résulta.ua con-

nit dans lequel cinq d'entre' -eux furent tués. Ce fut Je seul incident tragique que l'on ait signalé.

La proclamation de l'état de siège Le .matin suivant, les fascistes mobilisés renouvelaient dans toute la région leurs tentatives d'occupation des édittces publics, mais aboutissaient seulement .dans les petits centres car dans les grandes villes d'imposantes mesures do police les maintenaient loin des points strafégiques. Hier matin 28, le conseil des ministres lançait an pays une proclamation dans il disait qu'en présence de la tentative d'ins.uiTeuUon il était de son devoir de maintenir, par fous les moyens, l'ordre et la sauvegarde de la population et des institutions constitutionnelles. Partout le pouvoir passait aux mains do l'autorité militaire et, dans toutes les villes les généraux annonçaient le fait à la population, par une proclamation inspirée des idées du gouvernement. Cependant,, à midi, le même ministère proclamait l'état de siège qui devait comimi.'Imwt sur-le-champ. Il' fut annoncé à la population par des éditions spéciales des journaux mais quelques heures plus tard arrivait l'ordre de suspendre l'exécution de l'état de siège, ordre qui fut accueilli avec une grande joie par les fascistes., qui voyaient là une nouvelle preuve de la faiblesse du gouvernement, ce qui augmenta leur volonté de résister à la force gouvernementale. En réalité, on apprit bientôt que c'était le roi lui-même qui s'était nettement opposé à signer le décret dans ce sens, que. lui présentait M. Jacta. L'échec de la combinaison Salandra En attendant., pendant toute la journée .se sont, développées à Home les démarches pour la constitution du nouveau ministère. M. Salandra. leader de la droite, a été appelé à plusieurs reprises par le roi, et chargé par lui de former le cabinet de paoincation. On prétend qu'il, aurait cédé quatre de.- plus importants portefeuille. aux y compris celui des Affaire.» étrangère^ avec M. Mussolini, qui se serait appuyé sur les éléments du parti populaire"

Mais M. Mussolini, qui est resté à -Milan, dans l'attente des événements, démenti culte version. Dans un court article de fond, il réaffirme sa décision de constituer un ministère exeiuMfement fasciste.

Il ajoute que, du reste, la mobilisation de toutes les forces* fascistes aurait été inutile, si elle ne devait aboutir qu'à un compromis entre les différents partis. La situation est donc encore très obscure Rome.

On attribue à M. Mussolini la décision de ne. pas vouloir s'éloigner de Milan,, jusqu'à ce que le roi l'ait appelé pour lui confier la charge de former le ministère, sa conviction étant, qu'il ne peut y avoir désormais d'autre solution possible.

Un cabinet Mussolini

Cependant, on dit qu'à la suite d'une invitation qui lui est. parvenue de Rome, •M. Mussolini est parti pour la capitale. On pense qu'il aura reçu du roi la charge de former le ministère. Dans cette hypothèse, le nouveau gouvernement. nomprendrait les fascistes Finzi, Oviglio, Giuriati, Cina, et de Stofani. Les nationalistes Riccio et Federzoni, et peut-être aussi quelques éléments populistes tels que Grumohi, Caviuzoni et Merlini mais il ne s'agit la que de pronostics peut-être prématurés.

A Milan, la journée s'est passée assez, tranquillement. Les édiiiees, fortement gardés, n'ont été l'objet d'aucune attaque, sauf la caserne des bersaglieri, qui a été hier soir occupée par les fascistes dans le but de trouver un gîte pour leurs détachements venus de la province. L'occupation s'est faite sans la moindre opposition.

L'associat.ion des « arditi d'Italie, qui est une organisation de nationalistes restés fidèles à d'Annunzio, a donné l'oriiio e tous ses membres de se tenir à 'l'écart, du mouvement actuel d'obéir uniquement aux instructions du poète. L'organisation des xcmpve-prunli (les Toujours prêts;, qui est une organisation du parti nationaliste, a, en revanche ordonné à ses groupes de se mobiliser conjointement avec les fascistes.

A Moiua, taiWis qu'un contingent du 8" d'infanterie, qui avait déposé ses armes momentanément dans un préau, exécutait des exercices de gymnastique, une vingtaine de fascistes sont arrivés à l'improviste, en automobile, et, se sont emparés de soixante-sept fusils. Ils se sont ensuite éloignés sans être inquiétés.

En haut: l'trrivée de rWclioi*' aérant Ks«r; en'JD^sj un coin'au^pesage I ̃ '̃ tVoI:- :'à 'la. pa»a &

La commission dos réparation est en route pour Berlin

Les membres dé la eommiission des réparations ont quitté Paris, hier, h. 30, parle rapide de Cologne, se rendaiit il Berlin. Seuls, NI. Delacroix et M. Bemelnians, qui se trouvaient il Bruxelles, ont rejoint leurs coMègucwà Liège.

Autour de ?41. Louis Barthou, président de la commission, se trouvaient donc M. MaucJlère, déiégué adjoint de la Franre; le marquis Salvaggo Raggi et .}!. d'Amélie, dêlégués de l'Italie sir John Bradbury, celui-ci retour de Londres, où il était allé conférer avec M. Bonar Law, et M. Kemballl Cook, délégués de la Grande-Bretagne, et MM. Boydeu et Logan, observateurs officieux pour le compte des Etats-Unis. Le' secrétaire général do la commission, M.

M. Barthou à la portière de son wagon quelques instants avant son départ

Mac Fadyean, et un nombre restreint d'experts, pour Ja délégation française MiM. Arun et Minoste. accompagnaient' les déilégués.

NEIGE LE MATIN, ORAGE LE SOIR Après la bourrasque qui. la nuit dernière, se déchaîna sur la région parisienne, la neige, a fait son apparition entre 6 et 7 heures du matin.

De gros flocons tourbillonnèrent tout d'abord; puis la neige devint plus fine mais aussi plus serrée une pluie légère, froide et tenace, lui succéda.

Le ciel resta menaçant toute la matinée et la trêve se prolongea jusqu 15 heures à ce moment, une averse torrenr tiellè.. chassa la xoulc dus promeaeurs doi» vers les salles de spectacle, lcf cinémas et les paies.

La journée s'acheva morne et grise. Vers il heures, les éclairs zébrèrent le ciel et un orage se déchaîna sur la région parisienne plusieurs coups de tonnerre furent même remarquables et la pluie reprit de plus belle. Quel temps

M. MARTY EN BALLOTTAGE dans le quartier de la Santé Les électeurs du quartier de la Santé étaient appelé*, hier, à élire-un conseiller municipal, en remplacement de M. Badina, dont l'éïectiou a été annulée par Te Conseil d'Etat. Voici les résultats de ce scrutin Inscrits: 2.817; votants: 1.U41; suffrages oxiiriméî' 1.M8 4 majorité, absolue' 9i3; bullutin; blancs e|. nuls -'J7.

Ont. obtenu

MM.Marty, communiste'. 868 voix Moulillot, concentration rèp. 344 Ponthier. radical '-MW, Lemon'nier,. indépendant l'Ji toilouard .liiscpt). rad. soi- ll'> Francesflii '7 Il y a ballot! ag*\

r.Lors des deniièriT- », volions, le sur 1.804 \utante, avaient obtenu MM. Badina 'Jil voix; Montillot S86.; Lemonnier 215. Il conviept dfi .'remarquer

1° Que M. B.idjna avait et'' élu ,iii preaiicr tour de scrutin

2" Qu'il y h ou hier votants de ,plus ,qu'en mara iiepni,T ̃ 3" Que -M, tr!,y n. ouleiiu .73 vu!x df m-'ins que M. Bnr'in, Lph> Gûne.un'i>nts ouf. réuni l.Olfi voix. :U0!-s que'ceux de M. Badina u'avnifnt, piupO que 82 (5 voix.]

est élu conseiller général du Var Toulon," 29 octobre (dép. Petit Parisien.) Une élection au conseil général a eu Ihm aujourd'hui, dans le rantnn d'Hyèrej. M. Marty, communiste, a éii'> élu par 1.886 voix contre Í M. II. Aiguier, di;puté. Il s'agissait de remplace)' M. Alquin, mate'.ot de la mer Noire, inéligible, dont. i'éle.f |nn avait été annulée.

]>dns les deux t-n-, M. M;iriy e~tment inél'igibile.

GRAVE ACCIDENT DE CHEMIN DE FER Près de Guingamp, le rapide de Brest tamponne un train de marchandises qui se garait pour le laisser passer ON COMPTE QUATORZE MORTS ET UNE QUARANTAINE DE BLESSES

Saint-Brieuc, 29 oct. (dép. Petit Parisien.j Ce matin, à 6 h. 15. le chef de gare de Saint-Brieuc était prévenu par télégramme qu'un grave accident venait d'avoir lieu en gare de Chàtelaudren, à 18 kilomètres de Saint-Brieuc

Le rapide n" 501, de Paris à Brest, qui part à 8 h. 35 du soir de. la gare Montparnasse pour arriver à Brest i 7 h. dit mutin, ;if qui avatit une h«ire dix de retard, avai.f. leiescopé par i'arriè' ]i- train de marchandise* n" 45-55, qui ''•tui* parti it Io grand retard du rapide, on avait fait partir en effet. de la gare de i^int-Brieuc, Le tamponnement

Comment l'accident ¡.était-il produit, et «lte pn était la gravité ?'

est eu que dès leur arrivée sur les lieux MM.' Jcnvrin, substitut du procureur de 'la République; Havard, jugo d'instruction et Lequement, greffier, cherciurent à établir. Lorsque le train de marohandises Il'' arriva en gare de Chàtelaudren, d'après les ordres reçus, le chef de garo donna des instructions pour le faire garer afin de laisser la voie libre au rapide Pavis-J-Brest, dont l'arrivée était annoncée. Mais la manœuvre n'était pas terminée «t toute la partie arrière du train de marchandises se trouvait encore engagée sur la voie principale lorsqu'elle fut tam- ponnée par la loeomotive du rapide qui, pour rattrapeur le retard qui lui avait étâ occasionné par le mauvais temps, roulait à près de cent kilomètres a l'heure. Le choc fut formidable. La locomotive du rapide projeta à gauche les trois dernières voitures du 45-55, trois wagons chargés de pommes à cidre, qui allèrent s'étraser contre La voie montante et se butèrent contre la marquise de la gare, qui s'est, littéralement effondrée. Puis conti- nuant sa course, la lourde machine entra dans le quatrième wagon en le défonçant, et sortit des rails, elle-même presque complètement broyée. Quatre wagons de marchandises qui précédaient celui dans lequel s'écrasa la locomotive furent également broyés par le choc, et quinze chevaux qui s'y trouvaient furent tués, éventrés et •projetés*. sur le quai., de la gare.

.Mais les animaux tués mis à part, iLn.a. s'agissait là que de dégâts matériels. Hélas il ne devait pas en être de même des wagons attelés à la locomotive du rapide. Le fourgon fut écrasé entre le tender et une voiture de 3' class.e qui suivait, et trois autres voitures qui suivaient monL tèrent les unes sur les autres, dans la violence du télescopage et furent complètement brisées.

Les secours

Et de cet amas de décombres et de feriailles tordues, des râles de mourants et des plaintes de Comme l'accident s'était produit à l'entrée même de la gare, les secours purent être rapidement organisés, et le maire de Chàtelaudren, conseiller général des Côf,es-du-Nord, M. Letellier, qui demeure presque en face de la station, flt' appel immédiatement à toute la population, qui accourut, pour aider les employés de

ta gare retirer des débris des wagons télescopés les blessés et les morts. Tandis que les cadavres étaient transportés dans une salle d'attente de la gare, les blessés furent amenés dans la demeure de M. Letellier, où un médecin {il¡ voisinage leur donna les premiers soins.

Puis, an. fur pt il mesure qu'ils purent être enlevés, ils furent dirigéa, les uns sur l'hôpital de Guingamp, les autres le* moins atteints sur l'hôpital de Saint-Brieuc.

A 17 heure*. on comptait morts Pt une qnarauîainR de blessés, dont trois grièvempiû.

Les morts

Voici la première liste des victimes-' transportées au dépôt mortuaire M. L'iuis Simon.. -maréchal de. logis au 44" d'artillerie, au Mans, originaire de Lainbwzeliec M. François L*hars, soldat il. la 31e section de O. A.. PoiiHaout.'ii, originaire de Carhaix. M. Jean Kerrien, canonnier R. A. C., il. LaIïintle-f-ii-Guiclcin.

.̃Si. M.iiliuriii Boufcocq, lèl, rue <te la Vierge, ,\k Barthélémy Rousseau. 4D arts, elmz M. Robiôn. cultivateur à Craches 'Spint>-et-(.iis.« originaire de Uourln.

M. Pierre Joly, iimployé de cliemin de fer, 15,. rue (îoëfforl, Le Mans.

Ai. René-Jacques Goûté, voyageur, Si, rue du Chàteau-d'Kati, Pari*.

M. Léon-René David, dessinateur aux chemins de f, d-> i'Klat, rue de ia Lingerie, à Paris.

Marvie, 8, avenus de la Tourelle, à Saint-MaïKié.

Parmi les morts non identifiés se trouvent, un homme d'environ ans. une ,de a 5 ans. ainsi qu'un homme et une femme dont on n'a pas pu préciser l'âge.

Les blessés

Parmi les vingt-sept. blessés, en traitement à l'hôpital de Saint-Brieuc, citons M. I>uu Pallier, avenue du Président-Wiison, à' la Mme et M. Jean Héron, gardien de la paix, 39, rue de Ge.ngovie, il. Paris .nI. Marc! et François Helliet, bis, rue Olara-l.e-moine, à Aîi"rt Thépault, rue F:mtafne-Blan«ne. «Lañi.nuMu Eugène «Janidec, rue ;l.-s ai&rias, à j.,i:i'krneau Louis Gestin, k Kernolis, près de Jean Tanguy, 4 bis. Vue Xeptunej.i

̃î-Septernbre. ;i Tours Louis Le Gad, 21 ans, à 'Roseci£f Jérôme Huidan, à Scaër François, Harldai, il. Langcnneo Jeaa Nieo", s Guiseuss François iNicol, marin au 21 dépôt, à Plijugre,soant Louis Thomas, 37 ans, cultivateur, à Plouriv* Joseph Cadiach, rue iNo^mie-Hamard, à bavai François Bozec, canrmninr au d'artillerie, à Loc-Brtf val-aire Joachim La»Kaileti (ranonnipT au iï* d'artillerie, k PlmiAlain Inizan, eanonniT au M' ti'ariilif ri' à Ciuielan François Goutiou, oaPital de Saint-Brieuc.

Intercalons ici la lisie des blessés en traitement à l'hôpital de Guingamp Laurent Kohou. quartier-maître chauffeur au <iépôt, 116. rue <J« Kergoju. à Bresi, Jean.' Lpuaru, sohlat au '26e d'artillerie, à Braspat'ls; (Joseph Gorhel.'einplojé aux chemins de fer de,» J'Ktul. k Bn^t; Eugène Guerni^ou, étudiant, au collège de Mortyix; Ernest Coquener, employé de commerce, rite Jaurès, à Brest; Pierre Le Mouroux, employé aux chemins de fer da l'Etat, à Brest; Christophe Jaouen, commissionnaire, à Pompierre; François Nicol, de Pompierre, né à Guiseriff; Amédée Ropars, soldat au régiment dé dragons, originaire 'de PraU A l'hôpital de Guingamp se trouve éga.lement le corps d'un inconnu, porteur d'une carte de commerce de la maison Ernest Clerc, ter,, rue Jean-iMacé, à La préfecture de police fait prévenir les familles de la région parisienne Dans la soirée, une liste des victimes de la catastrophe rle Saint-Brieuç. morts et blessés, habitant la région parisienne, est parvenue à la préfecture de police. M. Marlier, directeur du cabinet, a transmis aus.sitôt à la police munici.pale les instructions nécessaires à l'effet de prévenir avec beaucnrrp de ménagement les familles éprouChez les parents de M. Coûté

M. Eené-Jacqueo Coûté, qui .ligure au nombne des morts, était âgé de vingt-deux ans il avait été libéré du service militaire l'année dernière. Depuis cette époque, le jeune homme habitait avec :es parents, 55, rue du Château-d'Eau.

.Photographe de profession, M. Coûte avait quitte Paris il y a trois semaine^ environ, pour aller prendre des vues sur les plages 'bretonne:

Les infortunés parents ignoraient encore la triste nouvelle, lorsqu'un de nos collaborateurs s'est présenté à leur domicile. La mort de ce fils les frappera d'autant plus cruellement qu'ils ont perdu récemment un grand garçon de dix-huit ans.

A la Dernière Heure, les résultats de Quelque chose à déclarer. Les maux de dents font vivre les dentistes. Si toutefois un bienfaiteur de l'humanité arrivait à nous débarrasser des caries dentaires et des rages non moins dentaires, il faudrait immédiatement profiter de l'immense découverte du savant. Ce serait assurément. un coup dur pour les dentistes, qui se trouveraient, du jour au lendemain, sans travail, mais ce serait, pour tous les hommes sujets au mal de dents, une délivrance magnifique. Et, tout compte fait, comme le nombre des martyrs de la molaire ou de l'incisive l'emporte, et de beaucoup, sur celui des dentistes, le bénéfice pour l'humanité serait considérable.

Or, il y a un député, M. Prevet, qui s'est mis en tête de nous guérir d'un mal économique, administratif, bureaucratique et vexatoire, qui est, dans notre vie quotidienne, quelque chose comme la ragc de dents. Le distingué député de Seine-et-Marne a présenté un projet de loi tendant, purement et simplement, à la suppression des octrois. C'est une noble entreprise. Il est bien évident, en effet, que rien n'est plus bête, que rien n'est plus vain, plus trompeur et plus insupportable que l'octroi. L'octroi est à la circulation économique du p?ys ce que la rue barrée est à la circulation parisienne.

L'octroi, c'est la barricade, c'est le pont-levis moyenâgeux, c'est l'absurdité. C'est, de ville à ville, de bourg à bourg, un tracé stupide de frontières fictives, une forêt de barbelés » municipaux. Les cités qui devraient accueillir, toutes portes ouvertes, les produits sans lesquels elles ne vivraient point, dressent des blockhaus contre le lait, qui nourrira leurs enfants et leurs vieillards, contre les œufs innocents, contre les pauvres poulets et les doux agneaux qui sont sacrifiés pour elles.

Et pour quel bénéfice ? Pour rien Pour quelques sous. Car, le plus souvent, dans les octrois, les irais de perception ne sont inférieurs que de très peu aux chiffres des recettes. C'est pour quelques pièces de vingt sous qu'on embête tout le peuple français et qu'on aggrave encore la crise de vie chère

L'opinion publique ne peut être qu'unanime à approuver l'initiative opportune de M. Prevet. Nous crions tous en choeur

Mort à l'octroi

Oui. Il y a pourtant une ombre au tableau. Il y a pourtant une opposition très forte contre le projet de M. Prevet. Et cette opposition vient des dentistes. Je veux dire qu'elle vient des braves gens qui ivent du mal dont souffre l'ensemble de la population. Les « octroyens n, c'est-à-dire les employés d'octrois, s'estiment gravement menacés par le projet de loi du député de Seine-et-Marne. La suppression des octrois, ce serait pour eux une rupture d'un contrat de travail. Et comme il y a parmi eux des employés auxiliaires et temporaires, les « octroyens » s'inquiètent, légitimement. Quel serait leur sort à tous, en cas de suppression des octrois ? Quel serait le sort de leurs jeunes camarades auxiliaires et temporaires ?

C'est uive question qui est, pour eux toüs, angoissante. Et c'est une question qui doit être étudiée tout de suite et qui doit être tranchée sans délai. Et il faut, bien entendu, que les « octroyens » reçoivent toute assurance pour l'avenir. Ils ont fait, loyalement, parfaitement, leur, métier. Ils ont été les bons serviteurs d'une institution insupportable, mais existante. Ils ne doivent pas payer les impôts cassés.

Lls veulent bien qu'on supprime les octrois, mais ils ne veulent pas être jetés, subitement, dans la misère. C'est leur strict droit. Et c'est tout ce qu'ils ont à déclarer. Maurice Prax,

♦7'ANNÊE,. N° 16.6S0 LUNDI

30

OCTOBRE 1922

Saint Arsène

ABONNEMENTS 1Mb G Mil la Seine et S.-O. 24.» 48.» France et Col. » 25.» 48.o Etranger. 22. n 43.» RUE D'ENGHIEN, PARIS

AU PAYS

DE L'EMBUSCADE Malgré les « raids », les bombes, les fusil* andes quotidiennes, les rues de Dublin conservent leur animation. Les magasins sont ouverts et pleins et les tramways circulent bondés

Dublin, 25 octobre (de notre envoyé spécialj A Hulyhead, en face du bateau qui va m'emporter en Irlande, j'attends paisiblement, près de mes valises ouvertes, la question classique du douanier: Tabac, alcool, parfume ?.

Pas du tout. Me décochant dans le blanti des yeux un regard aigu, soupçonneux, ce fonctionnaire me demande brusquement Des armes? Avez-vous des armes Tandis qu'il retourne méthodiquement comme une salade, robes et chapeaux, je lance un coup d'ceil stupéfait au jeune matelot qui m'accompagne, un vrai Irlandais. mince, souple, avec une figure rose et vive, et ces yeux de bleuet mouillés que», traversent des éclairs de malice. Il r;ti! d'abord, puis soudain grave. La trêve est finie, fait-il, et co sonÊ'i les femmes qui transportent les armes. :| Je sais. J'ai lu la proclamation du gou.. vernement de l'Etat libre depuis le :15 octobre, le fait de porter des armes ou de les détenir est considère comme un' -crime. Les républicains les irrégulier!;? .comme on les appelle maintenant prisî* !en combattant sont traités en rebelles, tra-" duits devant' les tribunaux militaires.' C'est la mort qu'ils risquent. Que yais-je :trouver là-bas ?

A Kingstown, le port de Dublin, on tâte et palpe du haut en bas les hommes qui débarquent, on effleure plus discrètement les poches de.s femmes. Un peloton de sol- dats de l'Armée Nationale en uniforme vert attend sur le quai, fn fusil braqué. Qu'ils sont jeunes Un sac de sucre qu'on apporte du bateau au train ayant crevé, les voici qui, comme un vol do moineaux, s'abattent sur les petits carrés blancs. lls rient. Des gamins. Oui, mais ces gamins ont des fusils chargés. lis tuent; ils sont tués surtout,

On m'avait dit k Londres « Peut-êtrâ 'tomberez-vous dans une embuscade, nn ambush. »

Le soir même de mon arrivée, un peu après neuf heures, je descendais l'escalier d'une maison, dans le quartier le plus central de la ville. Tout à coup, une double et terrible explosion celle des bombes do gothas immédiatement suivie d'une salvo de coups de feu, puis quelques cris. deux ou trois coups isolés, et le silence.

C'est à droite, là, près du pont, me dit la concierge qui, seule de toute la maison, a bougé.

Et elle conclut, tranquillement, comme s'il s'agissait d'un événement ordinaire et fatal

Une embuscade L. An ambush.

Je sors. Voici l'odeur trop connue, l'odeur acre de la poudre. Aucun simie da fattentat. De rares passants se hâtent, le col relevé.

-V'est-ee pas plutôt il. cause de â'aigra bise qui siffle et pince ? Je vois une femme couvrir c'est vers un tramway, dont on aperçoit au loin, voilée de brouillard, la lourde silhouette. Soudain, est-ce de cette maison aaix stores tiré. ou de cette ruelle ténébreuse? s'échappent des cris de femmes, de plusieurs femmes, cris stridents, terribles, exclamations entrecoupées, longs sanglotes. Terreur, dés-espoir, souffrance ? Je ne sais pas. Personne. Je tourne en courant le coin tout poche. En face s'élève la masse obscure des ombrages de Stephens Green, le square autour duquel s'alignent les maisons les plus aristocratiques do Dublin. D'une

lenetre tournent, -langoureusement, les accents d'une valse connue. Je vois bril' du côté opposé la seule façade écla celle de mon hôtel.

Je pénètre en coup df> vent dans î

paisiMe, au luxe anglais, solide et c tatalo. Des hommes en smoking, des mes en robes de soirée achèvent de

dans la clarté rose de la salle à no Ai-je rêvé

Je m'adresse au lift, le garçon d

censeur, qui est déjà mon ami

Bah fait-U, ce n'cst rien que

couple do bombes. Cela arrive

trois fois par jour.

Et lui aussi conclut, philosopt

avec un sourire

C'est Vambush.

Quand je demande du st-co

femmes qui hnrlent là-ba

tète Mieux vaut ne pa.

ces choses. C'est dangereux,

Sur le palier, un vieux g

m'écoutait dans l'ascenseur

l'épaule (où es-tu, formalis

Grand, rouge, la moustache

l'allure d'un gentilhomme can

aocent rude et savoureux.

Avant-hier, me contle-f.-

Dublin, je monte dans un tr&

à coup. un de mes voisins se

quelque chose, et tout le nw

par terre, entre les banquettes

grand camion vert plein de <

tends une explosion, des rouf

dans la fumée, le camion

hommes en casquette. <<• sanv»

reste couché par terre la poîf

son en face s'ouvre, on le saif

la porte se referme. Et vo;

d'o;il tout est fini. C'est ça

Vous pouviez être tui

vous êtes-vous pas couch

autres?

J'aurais bien voulu, fait-

la gaie malice irlandaise dans

mais il n'y avait plus de pis-.

Puis, me serrant la main

grâce accueillante qu'ils ont tous

Oh! Wc live a liveli/ lif-j hr Ce qui peut se traduire

On ne s'ennuie pas une minute

C'est vrai. Comme tout le momle, m. tenant, je suis habituée aux ambusi Hier, midi, à l'heure où la foule est plus dense, tandis que je longeais Steptaen Green, ou- se fusillait de l'autre côte d square.

Plusieurs fois par nuit, on sursaute au tracas des coups de teu. Autour des prisons de la ville, c'est, nuit et jour, un échange; continuel de balles.

Il ,y'a aussi les « raids Tantôt ce sont les soldats de l'Etat 'libre qui envahissent, uôè- maison ¡pour saisir des dépôt d'armes, àee docunjents séditieux. Avant-hier on a découvert une fabrique munitions en plein cœur du la eiu-. T>. officiel' y a été tué. Tantôt, ce sont les irréguflîers qui opèrent dans des buts ann-