Déclarations de M. Poincaré sur la Situation politique
ANGOISSANTE NOUVELLE
Trois mille Personnes à bord
La Presse Nouvelle annonçait ce matin,
d'après une dépéche reçue de NeivYork,
qiie le transatlantique Titanic, ayant a
bord près de 3.000 personnes, avait sombré
au -large de Terre-Neuve.
Cette atouvelte, qui était bientôt confir-
mée^ a causé une profonde 'émotion à Sou-
ihampton, port d'attache du paquebot et
siège de la « White Star Line n à laquelle
appartient le Titanic, atnsi qu'à Cher-
houra, où le steamer avait embarqué mer-
crcd'i'dernier deux cent soixante-dix pas-
sagers.
Voici les dépêches qui nous parviennent
Le « Titanic »
HEURTE UN BANC DE CLACE
Cape-Race, 15 avril. Le Titanic a fait
connaître par un- ràdiotélégrainme, hier
soir, à 10 h. 25, qu'il avait -heurté un banc
de glacé et qu'il avait besoin de secours
Une demi-heuire plus tard, on a reçu une
nouvelle dépêche annonçant que le Titanic
coulait par l'avant.
Les femmes étaient recueillies par des
bateaux de sauvetage.
Sai)S nouvelles
DEPUIS MINUIT ET DEMI
.New-York, 15 avril. Le « Titanic »,
parti de Southampton mercredi, faisait son
premier voyage.
Une dépêche de Cape-Race annonce que
les vapeur « Baltîc n et « Olympic ont
reçu des radiogrammes leur. demandant de
secourir le « Titanic
Ils se portèrent à son secours, le vapeur
« Virginian n à minuit était à une distance
de 170 milles ouest du « Titanic il comp-
tait le rejoindre vers dix heures du matin
et le « Baltic était à 200 milles. Les der-
niers radiotélégrammes reçus du « Tita-
nic h. 27 du matin à bord du « Vir.
gincan étaient confus; ils ont cessé brus-
quement.
Le « New-York le a Carmania et le
«Niagara», de Ia Compagnie Générale
Transatlantique, qui viennent d'arriver,
rapportent qu'ils ont rencontré des ban-
quises -de glace.
Le « Carmania a eut une traversée péril-
.leuse au milieu des banquises.
Le « Niagara a sort de cette traversée
avec deux trous sous sa ligne de flottaison
et plusieurs plaques avariées par les glaces
rencontrées.
La route suivie par ces paquebots est.
celle des navires allant vers fouest et pas-
sant au large des grands bans de Terre-
Neuve.
3.000 personnes
SERAIENT EN PÉRIL
Londres, 15 avril- Sur le « Titanic
se trouvent le colonel J. J. Astor-Says, pré.
sident du Grand-Trunk, M. lsmay, prési-
dent de la Compagnie de White Star Line,
la comtesse Rothes, le publiciste Stead,
MM. Cugenhsim, Widener et Strauss, ban.
quiers.
Il y a plus de deux mille passagers.
Le chiffre de l'équipage est de 860 hom-
jnes. ̃ ̃
Près de 300 passagers
,S'ÉTAIENT EMBARQUÉS A CHERBOURG
Cherbourg, 15'ayril. Le paquebot « Ti-
«arnie », parti mercredi matin de Sou-
thampton pour New- York a embarqué, à
Cherbourg, mercredi' après-midi, 142 pas-
sagers de classe, 30 passagers de 2e
classe et environ 90 passagers de 3o classe.
Les personnes à bord
Voici approximativement comment se àé-
ïompbseoii.t les milliers de personnes qui se
̃trouvaient à bord du Titanie, au moment
où la catastrophe s'estprodudte
passagers de Sauithampton 1.380
de Cherbourg. 270
équipage 860
Totel.r. 2.510
Au Siège de la Con)pagi)ie
Le Titanic », le plus grand navire du monde
Au siège parisien die la Compagnie
« i White Star Linie », on s'est mis très obli-
geanMD'ent à notre disposition pour nous
^osnff ifel reogeignemeiits.,
STEAMER
Le représentant de cette Compagnie nous
a déclaré avoir été mis au. courant de la
nouvelle d'une façon tout à fait officieuse,
par des télégrammes venus de New-York
et annonçant la catastrophe d'après un
câblogramme de Montréal.
D'après ces dépêches, le navire avait à
son bord plus de 2.000 personnes et plus
de 800 hommes d'équipage.
Les femmes auraient pu être sauvées
grâce à la rapidité avec laquelle les ca-.
nots furent mis à la mer.
Aucune dépêche de télégraphie sans fil
n'est parvenue au siège central de la Com-
pàgnie.
Le Titanic, qui est le plus grand navire
du monde, jauge 46.000 tonnes il effec-
tuait son premier voyage et était parti
mercredi dernier de Southampton,
Les Passagers seraient sauvés
Londres, 3 heures 40. D'après une dé-
pêche de New-York, un radiogramme reçu
d'Halifax annonce que tous les passagers
sont sauvés.
D'autre part, la Compagnie à laquelle
appartient le transatlantique fait savoir
que le Virginian a porté. secours au Tita-
nic et que la vie des passagers n'est pas
en danger.
DERNIERE MINUTE
D'après une information de Il « Agence
Fournier » que nous recevons à la dernière
minute, tous les passagers sont sauvés. La
Compagnie assure que le paquebot ne peut
sombrer.
Le « Maily Mail annonce, de son côté,
que tous les passagers du « Titanic » ont
été sauvés.
Aux dernières nouvelles le bateau n'avait
pas sombré.
la Mort de M, Brlsson
L'Acte de Décès et les Scellés
L'acte de décès de M. Henri Brisson a été
établi ce matin à la mairie diu-7e arrondis-
semient et signé de MM. Girerd et Albert
Joly..
D'a>uitre part, le juge de paix du 7e aiixm-
dissement est -venu ce matin mettre les
scellés sur les appartements du président
de la Chambre, ancien président du Cosn-\
sei-L
L'Embaumement
A onze heures, le professeur Landowski,
qui soigna M. Brisson, est arrivé à la pré-
sidence, où il avait été convoqué eh même
temps que le docteur Dujarier, pouw pracé-
der à remb&umement.
Le commissaire de police du quartier et
quelques membres de la famille de M. Bris-
son ont assisté à cette opération qui fut
terminée à midi moins le quart.
La mise en bière n'aura lieu que demain
mardi. En attendant, le corps repose sur
le lit qui a été dressé dans le petit salon
vert qvffi. précède la chambre à coiuicher.
M. Brisson est em habit, la poitrine cein-
te de l'écharpe de député et l'insig'nie à la
boutonnière..
Ouverture du Testament
'Le testament de M. Hemrd Brisson a été
ouvert cet après-midi chez son notaire.
A .part -les fcfiiaposdtkms personnelles coh-
cernant sa succession, l'ancien présddieiit:
da la Chambre n'avait spécifié que deux dé-
sirs celui d'avoir des obsèques civiies et
celud d'être embaumé comme sa femme.
Cette dernière prescription avait été
observée par anticipation, l'embaumement
du corps ayant eu lieu ce matin.
L'ouverture du testament fut faite en
présence des héritiers.
En vue des Obsèques
Aussitôt la mise en bière faite et après
les décisions qui seront prises demain par
le conseil des ministres, le oarps sera ex-
posé d'ans la grande salle des fêtes qui seira
transfbmnée à cet effet en chapelle ardente.
La date des obsèques n'est pas officielle-
ment fixée. D'après les renseignements que
nous avons pu recueillir, il semble qu'elles
auront lieu vendredi prochain.
Le Défilé à la Présidence
Le défilé des personnes venues s'inscrire
à l'hôtel de la présidence a oommencé dès
huit heures, ce matin.
Les huissiers ont, aujourd'hui, revêtu la
tenue de deuil le frac noir, am bras gau-
che duquel est noué un crêpe. L'épée est
é^aleanent de noir.
M. Brisson est veillé par des a3aemi).res
de sa famille, neveux et nièces et par des
attachés et secrétaires de son cabinet.
.Les membres des maisons civiles et mili-
taire du Président de la République sont
venus s'inscrire ce matin les premiers. Ce
sont MM. Ramondou, André Fallières,
lieutenant-colonel Guise je lieuteriant-cb-
lonel Aldebert les commandants Boulan-
gé, Joffroy, Penelon capitaine de vais-
seau Grandclément.
MM) Ernest Picard, secrétaire général
de la Banque de France Plichon, député
Lefébure, député Adasso, chargé d'affai-
res du Japon le ministre de Grèce les
généraux Regnault,. Ebener, de Lacroix,
Joffre, Rabier, de Pitza, Roy, Auger, Du-
mas MM. Pams, ministre de J'agriculture;
F. Deloncle Léon Dfiloncle le colonel
Mangin Maujan Verlot, député MM.
Louis Quesnel, Mascle, sénateiiofs ;.l© mi-
nisti-e de Belgique M. Bauidoiih, président
de la Cour de cassation Jean de Beltet,
changé d'affaires de ta République de Saint-
Général Roques; Albert Guyan, procureur
général près la cour d'appel de Bourges
le ministre de Grèce Câi-Tohenne-Linne,
chargé d'affaitr-es de Chine Gira<rd, prési.-
dent dna Conseil général de la Seine Ro-
bert, bibliothécaire de la Chambre le com-
mandant Peyironnet Charles Fortin, an-
cien conseiller municipal Rond aux, maire
adjoint du arrondissement "Ransori,
sénateuir Lintilhac, vice-président du Sé-
nat le coman.da.nt Buot, etc.
M. Lebrun parle du Défunt
Nancy, 15 avril. -En ouvrant, ce matin,
la séance du: conseil général, NI,' Albert Le-
brun, président du conseil général, minis-
tre des colonies, a prononcé l'éloge de M.
Buisson.
M. Bonnet, préfet de Meurthe-et-M&selle,
s'est associé aux paroles du ministre au
nom des assemblées départementales, et la
séance a été levée en signe de deuil.
Bulletin du Jour
MONSIEUR BBISSON
M. Birisson, qui vient, si rapidement, de
passer de vie fi trépas, était l'un des. repré-.
sentants les.pluis et les plus dé-
m'odés de cette politique jacobime qui s'use,
se lézarde, s'émiette et s'évapore de plus
en plus.
C'était à peine encore une valeur pairle-
mentaire que cet homme, sectaire glacial
et orateur sonore et vide, qui avait cessé
d'être ume valeur élector-ale et qui ne fut
jamais une valeur peirsonnie-lle. Il incair-
nait toutes les vieilles rancunes, toutes les
peitdtesses d'esprit de ces poMiticiens qui,
arrivs au pouvoir, ne purent jamais
s'abstraire des rancœuTS de l'opposition et
des inqiuiétudes de conspirateurs.
Même dans l'atmosphère morbide du Pa-
lais^Bourbon on en avait assez de ce lugu-
bre personnage qui avait toujours l'air de
porteur le diable en terre. Chaque élection
présidentielle accentuait une knpèpuiîaiTité
qui se traduisait par cette fc-xmuJie iironi-
-que « Le vieux -pensàste ». La mort seule
a pu lui faire quitter une place qu'il consi-
dérait comme sa propriété. et dont ses amis
eux-mêmes avaient vainement cherché à
le dévissai'
Les électeurs de Paris avaient pris les de-
vants et, malgré une pression sans précé-
dent, oeuR du dixième arrondissement en
avaient libéré la capital. On le vit alors,
véritable « frottoir roulant », la-
mehtable et piteux, à la recherche d'une
circonscription qu'un comparse lui céda
contre récompense honnête. Et c'est ainsi
que « le pontife aimé du pélican » put con-
tinuer son rôle à la Chambre.
Maintenant qu'il n'est plus, on va magni-
fier une mémoire à laquelle pas un grand
souvenir-' ne se rattache. En réalité, on
ahierchera, en jetant trop de fleurs sua* sa
tombe,, à faire oublier toutes les fautes de
ce radicalisme dont le Temps disait encore
ces jours derniers qu'il ne s'était manifesté
« que par son' impuissance à gouverner
autant que par sa mesquinerie et son
ég-ioïsnia
On doit la vérité aux morts et l'on est
obligé de reconnaître qu'il n'y a pais grand
chose à louer chez M. Basson. Il fuit intègre,
dira-t-on. C'est un compliment banal que
de proclamer l'honnêteté d'un hopais
mais c'est une qualité que l'on ne rencontre
pas tous les jouirs en politique par le temips
'qui court. Puisque la rareté d'une chose en
fait le prix, ne marchandions pas le salut
que l'on doit à un adversaire que l'on peut.
détester, sans lui retirer son estime.
• ALCESTE.
UN TRIOMPHE
.Malgré le succès tau.jouirs emoissant du
plus'séîeict de nosétablissemientsdes grands
bauievards, et qui est le grand favori de
l'élitié de la société parisienne, nous tenons
à sdignaler à nos lecteurs que, parmi les
merveilleux films inédits que comporte' le
programme de cette semaine, figurent des
nouveautés vraiment sensationnelles telles
que la fidèle reoonstitiutiion de la condiam-
naâon de cet esclave romain qui, livré aux
f auives par Silius Miarcbiniius, est sauvé par
un- lion et dont personne n'ignore l'émou-
vante et. touchante. histoàre le TOman sén-
timiental du Chinois Sang-Ii et de son file
ladioptif un superbe voyage à travers la
vifle sacrée des Hindous, dont les temples
sont de vraies merveilles arahibectuirâles,
etc., etc. En un mot, ce- n'est pas un succès,
mais un triomphe pour le Kinéma Gab-Ka^
27, boudevard dés Italiens, die savoir sa biea:
s'aasujreçr le çm^ilège de paieries vueSb
La Politique du Gouvernement
Dans son discours
nfipe les questions à l'ordre du jour. 11 se
déclare partisan de la K. P., mais
s'apprête à la combattre
Bar-le-Duc; 15 avril. Avant d'ouvrir la
session' du Conseil général de la Meuse,
M.' Poineàrè a prononcé hors-, séance un dis-
coam-s politique où il a passé en revue
teintes les questions à l'ordre du. jouer.
Après avoir salué ses collègues qui livrè-
relit avec lui, « dans un département ou
la réaction n'a jamais désarmé, tant de
combats pour la République », le président
du Conseil déclare qu'il n'a pas abandonne
au mànistèra des convictions aussi ancien-
nes et aussi éprouvées.
Les Affaires Extérieure
-M. Poincaré examine ensiuitetla situation
En mettant rapidement fin à la crise qui
s'était ouverte et qii taissait en suspens un.
grand nombre de questions extérieures, nous
avons au le sentiment de remplir un devoir
patriotique qui dominait toutes les considé-
rations personnelles, et en regard duquel
étaient bien négligeables la plupart de nos
querelles intérieures.
Depuis que le ministère est constitué, les
problèmes de politique étrangère n'ont pas
cessé de solliciter soai attention il les a tous
examinés'avec la conscience tirés, nette de ce
que doit être, en ces graves matières, la
solidarité gouvernementale il-a voulu, par
dessus tout, assureur, dans notre action di-
plomatique, l'unité de direction, l'esprit de
suite -et .la clarté ii a tenu à ce que per-
sonne en Eua-ope ne pût &e mépréndre sur
nés intentions pacifiques, ni sur notre vo-
lonté de défendre les intérêts et la dignité
de la France, ni sur notre ferme dessmn
de maintenir et de cultiver notre alliance
avec: îà 'Russie et notre cordiale entente avec
l'Angleterre.
chers collègues, une nation qui est
sincèrement attachée à la paix et qui a, en
même temps, le respect d'elle-même, doit,
avant tout,. être forte; -la faiblesse offre une
proie facile aux ambitions provocatrices et
aux entreprises belliqueuses. Le gouverne-,
ment a donc considéré comme une obliga-
tion sacrée la conservation et le développe-
ment de notre puissance militaire et navale,
et, dams le budget même que nous venons
de déposer, noms n'avons rien négligé pour
doter, aussi largement que possible, notre
marine et notre aimée.
Lois Sociales et Finances
Des questions fiscales, le président du
Conseil dit
Malgré l'énormité des charges financières
qui pèsent-sur la France et que nouos deman-
derons aux Chambres d'avoir le coursag'e de
limiter par un contrôle sévère, par dés éco-
nomies persévérantes,, et surtout par la réso-
liitdon nécessaire d'écarter les promesses irré-
fléchies, nous avons également' fait, dans le
budget, une part importante et légitime aux
œuvres sociales, est notamment à cette loi des
retraites ouvrières '.et paySainines qui, grâce à la
pax^pagandje des mutualités, s'est acclimatée
en Lorraine avec une remarquable aisance et
dont les améliorations récentes rendront les
avantages plus sensibles aux travailleurs' en-
core hésitants.
M. Poinoaré rappelle que le budget sere.
discuté en juin et juillet et voité en temps
normal. Ce sera là, dit-il, une nouveaùié
bienfàttsante, qu'on aurait presque le droit
d'appeler une réforme ».
Le Sénat,- continue-t-il, sera également en
mesure d'aborder dans peu de temps l'examen
du projet d'impôt sur le revenu. Le conscien-
cieux travail auquel s'est livrée la coinmis-
sion sénatoriale, et que M..le ministre des
Finances a tout fait pour faciliter, aboutira,
je n'en doute pas, à un système qui intro-
duira plus de justice dans l'impôt, sans as-
les citoyens, et particulièrement les
agriculteurs et les commerçants à des inves-
tigations et à des formalités incompatibles
avec leurs habitudes et avec la liberté du
foyer domestique.
Les Lois Scolaires
Quant aux lois sco'la.ires, M.- Poincaré
fait la déclaration suivante
Le gouvernement prendra ses responsabi-
lités dans cette discussion, comme il les pren-
dra dans tontes celles qui doivent s'ouvrir ou
se continuer devant les Chambres dans
ceH-es, par exemple, où il s'agira de défen-
dre, tout ensemble, la liberté d'enseignement
à laquelle le gouvernement tout entier de-
meure attaché, la neutralité scolaire, qulil
n'est pas moins résolu à maintenir, est L'en-
seignemenit' laïque, qui est à ses' yeux une
des institutions eseenît-ielles de la République.
Le gouvernement a, du reste, nettement ex-
primé sa pensée dans les projetas de loi qu'il
la- déposés et dont il demandera le vote à
la majorité républicaine.. ̃
La Réforme Electorale
Le morceau capital d,u discoures concerne
:la; questian urgente de la réforme étecto-'
.raie, dans laquelle, dit ̃• l'orateur, le gou-
vernement ne ..reculera pas devant les ini-
Il ne pouvait jusqu'ici dépendre du gouver-
sxeimmï de diriger, avec une entière indépen-
dance, 'rai débat qui était commandé par des
votes antérieurs un peu contradictoires et que
dies prémisses ambiguës risquaient de. con-
duire, malgré les plus sincères efforts de con-
cdliatiom, aux complications et à l'obscurité 1
Mais, en présence des difficultés d'applica-
tien que saulèveraieiit certaines dispositions
du texte voté, en présence aussi de la vive
opposition qu'elles rencontrent chez un grand
nombre de républioains, le gouvernement, a
naturelleroent à s'efforcer de mettre lui-même
au potot uiie réforme qui puasse être aisément
«omprise dni suffrage universel et qui soit de
ïKatureà être consacrée, dans les deux Cham-
hresj pam la majorité gouvernementale.
Vous savez, mes chers collègues, que per-
sonnellement, et- la différence de plisieurs
i'entiie vous, J'ai
la rep-résentation propoa'tionnedie, une idée
ds justice et de sincérité -électorale, Je -ne
crois .pas m'être trompe. Je suis convaincu
que, tôt ou tard, les hommes de bonne foi
récomiaitront: tous la supériorité morale. et
politique de cette doctrine sur le régime ma-
joritaire. Mais, au lieu d'établie un projet
de représentation proportionnelle, on est ar-
rivé à un système composite'qui, mis en
œuvre, ne satisferait sans doute personne
et, du moment où, si l'on veut aboutir, les
transactions sont inévitables, encore est-il
bon de chercher des solutions claires et con-
formes au génie français. Nous. nous;y. «m-,
ploierons de n°tre mieux. c:
Les deux Majorités
M. Poinoaré. examine ensuâté. cette:
n'.est .'pas une loi
politique et qu'un gouvernement: péùts'âp-
puiyérsui' une majorité occasionnelle pour
soutenir une loi électôraile:et sur.- une major:
rite normale i"poua' défendre le Creste.de son.
programme. ̃ !i
Ce sonit là, déclaire-t-il, des distinctions
spécieuses- dont la mise- en pratique con-
daninieràit u,iï cabinet à une existence pré-
caire et humiliée.
-Que' 3a .-loi électorale soit ou, tout au moins
soit devenue une loi "poliUquej- c'est ce .qùe
personne ne saurait sérieusement nier.; Ne
voyons-nous pas, dans l'Est, avec quelle fur
reur sont attaqués, sus leur droite, ceux des
républicains, les plus modérés, qui passent,
à tort' ou à raison, 'pour défavorables à la
réforme en. cours ô!e discussion ?
Or, la majorité qui s'est rencontrée sur
plusieurs articles du projet né pourrait of-
frir il aucun gouvernement un appui dura-
ble. Elle n'est, en effet, majorité, que par la
totalisation d'un certain nombre de voix ré-
publicaines, jointes "à des voix de droite et
l'extrêmie-droite et addotiennées aux suffra-
ges de tous les socialistes unifiés.-
Est-ce là une majorité gouvernementale
Il n'existe, en réalité, de majorité gouver-
nementale que là où il y a communauté d'i-
dées générales et 'unité de système politi-
que.
Les Partis proportionnalistes
Faisant allusion au propos qu'il tint un
jour à M. Bënoist « Nous sommes sépa-
rés par toute la distance de la question re-
ligieuse », M. Poincaré dit
On a commenté, avec quelque fantaisie, un
mot que, dans, la familiarité -d'une séance :_d«
commission, et -sous une, forme un peu ellip-
tique, j'avais adressé à un émanent député.
Veus me connaissez depuis assez longtemps
pour savoir que j'ai toujours été profondément
respectueux'- des oroya.nces-"reUgieu.ses et de
la liberté des cultes, et je n'ai jamais eu la
sotte prétention d'exclure personne de la Ré-
l>uiMiq.uj3. Mais, comment former une- majo-
rité stable et .homogène avec des -hommes
qui ont sur des points essentiels des vues'
divergentes -7--11-- y a des partis qui profes-
sent sur les relations des Eglises et de. l'Etat
des opinions qui sont la riëgaiiom. de la "doc-
trine républicaine. Qu'on le veuille ou non,
voilà une première frontière. Je n'assigne à
personne de place à droite ou à gauche. Cha-
cun est libre de se fixer où il veut; mais il
faut" êta-e d'un côté ou de l'autre, et quant
à noue, mous sommes, bien entendu, avec
ceux qui défendent la laïcité de l'Etat.
Et puis, que voulez-vous, lorsque je ins
tourne vers l'autre extrémité, j'aperçois, com-
LE NOUVEAU PAQUEBOT LA FRANCE », de la Compagnie CenéraSe TransaUsnUque,
qui fera sa première traversée, du Havre à New-York, jeudi prochain.
..̃̃-•̃̃̃̃̃̃̃•̃ (Cliché Presse Française.)
NOUVELLES SPORTIVES
Au Maroc
Tanger, 15 .avril. ie lieutenant Trétarre
a fait des exercices de vol plané très rassis
sur *le champ" .d'aviation."
̃Le lieutenant Van. dm Vacro, sur biplan
Barman, a essayé de'faire de la photographie
en aéroiplame em volant près de terre.
Le lieutenant Do-Hu; sur biplan Farinan,
dlécrîvànt des courbes et des hudt, a fait ,des
virages hardss-à mètres du; sol.
Tous ces exercices ayant.été satisfaisants,
Ptoitérieur.
Match entre aéroplane et express
Etampes, 15 avril. Le Grec Ramberos a
effectua aujourd'hui un beau voyage vers
Augerville, Orléans et retour. Pendant ce
1 temps Brodin, eur biplan Farman, livrait une
jolie lutte au rapide Pans-Bordeaux. Le bi-
pteniste a battu facilement le, convoi sur le
tes /unifiés, si remarquable par ea discipli-
rue, abonde en o(rateua-s"dè talent mais ira
un idéal social, et nafioiual qui n'est pas'
le' notre. II refuse 'à tout gouvèmièmeinit' les,
guestiions vdtales, dians celles qui touchent
a-1 ordre public; aux devoirs des fonction-
ruaires; aux institutions militaires, à la con-
ception même, du. patriotisme, il met son
point, d'horreur à élever lui-mêmè la barri-
cade entré lui et les républicains gouverne-,
mentaux. Ici, encore, nous entendons rester.
dû côté où nous sommes car jamais plus
qu'aujourd'hui, le -gouverneineait n'a eu
remplir, avec vigilance et autorité la tache'
primordiale -qui lui incombe-/ celle d'appli-
quer les, lois sans faiblesse- et sans partia-
lité, de maintenir l'ordre, et d'assurer aux..
bons citoyens la liberté du travail, la paix
.ouverte,. -Il- a alors adressé un hommage
la> mémoirede M. Henri Brîsson et a pro-
pesé au conseil général de lever la, séance
en signe de deuil. Cette proposition, a été
acceptée à ï'unaooimité.
à la CIGALW
Pour MISS CAMPTON et CLAUDIUS
Dans la revue de D. Bonnaud et N. Blés
Horrible Tragédie
A;GHATII.LON-SOÀis-BAQNEUX
A la suite d'une :violente discussion ,qui
s'était élevée entre les "époux Audart," hôte-
liersjnarchands de vin, établis à Châtillon-
sous-Bagnëux, 74 route" de'. Versailles, ma-
ries depuis dix-huit mois, la femme s'empa-
rant d'une bo-ufeille frappa violemment ..son
mari qui. à son tour se-précipita'sur elle
et lui fendit.le crame.
Ils ont été trouvés tous deux ce matin,
baignant dans leur sang et transportés, d'ur-
gëncë à- l'hôpital' Neckër.
L'état' de la "femme Audart est désespéré.
LE MOUNET-SULLY HOLLANDAIS
Un -très grand artiste qu'igaoraient
cependant la plupart des Parisiens vient
de se révéler à leur admiration c'est le
célèbre tragédien Bouwmeester, surnom-
rrié, dans tous les Pays-Bas, le « Mounet-
Sully hollandais ». On peut se faire l'idée
la plus exacte de l'extraordinaire piiissaii-
ce dramatique de son jeu,en allant applau-
dir, au Cirque d'Hiver-Cinéma Pathé, l'in-
terprétation si réaliste qu'il y donne de'
,1'Or qui brûle, un film d'une incomparable
intensité d'émotion.
Bonnet aurait été vu
PRES DE CHALON-SUR-SAONE
Chalon-sur-Saône, 15 avril. -Le bandit
Bonnet aurait été vu traversant en automo-
bile le village .de -Giv.ry. Deux personnes se
trouvaient avec lui.
.Le coureur cycliste Fortunet, .qui connaît
bien Bônnot pour avoir travaillé avec lui à,
Lyon, affirme- ne pas. s'être trompé et <1&
l'avoir formellement reconnu..
Le passage-de Bonnot "n'a ̃' pas été signale'
ailleurs. -(Fournier.)
M. Gilbert,' juge- d'instruction, n'ii .pro-
cédé cet après-anidi à rinternogatoire ci'aîti-j
cun des- prévenus- de- l'association des
faiteurs. Il s'est contenté de comminiiqueri
à M0B Bckuchereau et Le Breton les diffé-j
rentes pièces concernant les dossiers de:
leurs clients. '•;
Demain, M. -Gilbert interrogera Soudy,
Barailîe, ainsi que Raympnd_ la Science!
Goug'Uienîieim a.emmené sur son Farman,
au-dessus de la campagne, le capitaine Ma-
rie qui s'est déclaré enthousiasmé- jjnr la
parfaite, stabilité de l'appareil: <̃• Jasnnis je
n'ai vu un engin yolaint aussi sûr et hien
compris » a décla.ré le sympathique officior
à son atterrissage.
La Russie veut une flotte aérienne
Saimt-Pétei'sbourg, ̃ lu a.vril. Le Con;rès
d'aviation "de Môscoiu- a voté à iama.iwinité.'
une solution déclarant que la Russie doit'
avodr une flotte aérienmre aussi forte que celle
de toute autxs puissance.
UNE DISTRIBUTION ÇRATUITE
_Nous, appelons ^attention toute spécial©
de nos lecteurs sur l'annonce paraissant*
d'autre" de!
est"meïition-'j
née", permettra à tous ceux souffrant d'aune