le Héros de Paris-Madrid
:A RENONCÉ A PARaS-ROME
Bue, 6 juin. Ainsi qu'il l'avait an-
noncé, Védrines, le vainqueur de Paris-Ma-
drid, a pris son vol ce matin de l'aéro-.
drome de Bue, pour gagner Nice, but de la
'première étape du raid Paris-Rome.
L'AVIATEUR VEDRINES
̃-•-̃̃ (CLICHÉ 'PRESSE française.)
A deux heures du matin, le ronflement du
nouveau moteur Gnome, à bougie Oléo,
nous réveillait en sursaut. En hâte, nous
gagnons'le. lieu :du" départ où -une -dizaine
.de personnes, y compris les mécaniciens de
se trouvaient réunies.
̃ "A deux heures quarante, l'aviateur et
"Aime Védrines arrivent en automobile, en
compagnie de M.- Borel.
A trois heures vingt, le monoplan est sor-
̃ti de son hangar et le plein, d'essence est
Védrines dit adieu aux amis et prend
place dans l'appareil, non sans avoir 001-
brassé sa femme.
Un beau départ
Mais il est trois heures vingt-cinq, Vé-
drines est prêt il danne le signal du « lâ-
chez tout ». L'hélice, entraînée par le mo-
teur Gnome tourne à une vitesse prodigieu-
se. entraînant le monoplan Morane qui,
1,E MONOPLAN MORANE PILOTÉ PAR VE.
.̃• DRINES, EN PLEIN VOL.
?après avoir parcouru une vingtaine de mè-
tres; s'élève majestueusement et gagne ra-
pidement -.une grande-hauteur.-
L'appareil file ve-us Guyamcourt il vire
superbement à ."l'extrémité", du terrain pour
^venir -.franchir, là ligne dé départ.' ̃
"̃̃' ̃ • M. Audistère, chronométreur officiel est
la, -il enregistre l'heure 3 h. 35 m.' 43 se-
Védrines s'élève toujours'- et disparaît à
'grande allure 'dans la direction d'Orsay.
Première escale
Dijon, 6 juin. Védrines a atterri ici
à 7 h. 25..
Après s'être réconforté, Védïines a re-
pris son vol pour Lyon. Les personnes pré-
sentes l'ont acclamé.
Un capotage arrête Védrines
i Mâcon, 6-juin. Le voyage de l'avia-
teur Védrines est arrêté, tout au moins
pour le moment. En effet, vers dix heures,
'.Védrines voulait atterrir à Saint-Laùrènt-
lôs-Mâcon, dans un champ, afin d'effectuer
une petite- réparation, lorsqu'au moment
de toucheur terre l'appareil vint donner en
plein dans un poteau qui se trouvait caché
par les hautes herbes.
L'appareil se retourna complètement et
l'aviateur fut projeté à quelques mètres.
Par un hasard miraculeux, Védrines n'a
même pas une écorchure. Le monoplan est
fort endommagé.
Védrines renonce à Paris-Rome
̃ La .limite de temps fixée-pour la quali-
"ication des .concurrents
..Turin, c'est-à-dire ceux ayant accompli le
parcours Paris-Rome, étant trop rappro-
chée. on sait que cette date-M.rn.ite est'le
'jeudi 8 juin Védrines a dû renoncer a
son projet. C'est là un fait très regrettable,:
.car le champion des Morane-Gnôme était
'tout indiqué comme favori de la grande
course du Petit Journal.
Mâcon, 6 juin. Védrines part pour;
Paris par le rapide de 3 h. 32.
A l'assaut de records
Annonçons, que Védrines, qui est avant
tout un homme actif, ne -restera pas long-
temps sans nous damner l'occasion d'enre-
gistrer, à son actif quelques nouvelles
prouesses. Pour- commencer, le vainqueur'
de Paris-Madrid va s'attaquer aux records
du monde de vitesse. C'est à l'aérodrome
de Chantilly que Védrines fera sa tenta-
tive.
LepHnce ne peut courir
Ro-nie, ,6 juin.– Le comité roniain d'avia-
tion a statué sur. le cas de l'aviateur Le-
prince, parti; comme ,'on -'le.' sait, hier
de Nice pour Gènes, et comptant ar-
river à; Rome pour participer, à la course
Rome-Turin. Le comité à décidé que Le-
prince ne pourrait participer officiellement
à là course pour le simple fait qu'il ne s'est
pas engagé dans la course même.
le Lieutenant-Aviateur
Saint-Gaudens, 6 juin. -Les lieutenants-
aviateurs Ménard et Do-Hu, partis ce ma-
tin de Pau pour Toulouse, avaient franchi
sans encombre le plateau de Lannemezan,
et arrivaient, vei's 7 heures, sur la plaine
de Rivière, lorsqu'ils se trouvèrent dans
un brouillard épais. L'aviateur fut obligé
de remonter pour franchir des lignes de
peupliers, risquiant de buter à tout ̃ ins-
tant sur un obstacle. Le lieutenant Ménard
se décida à atterrir dans la plaine, sur le
territoire de Labarthe-Rivière, à cinq kilo-
mètres de. Saint-Gaudens.
L'atterrissage se fit brusquement, le bi-
plan capota à deux reprises. Les lieute--
'nants Ménard et Do-Hu sont indemnes.
L'appareil, très endommagé, sera démonté
et expédié immédiatement à Paris. Les
aviateurs quittent aujourd'hui Saint-Gau-
dens par voie ferrée, regagnant Châlons.
'L'ARMÉE VOLANTE
Lo raid Pau-Paris
Poitiers, 6 juin. Les lieutenants avia-
teurs de Malherbe, Ducourneau et Prin-
ceteau ont qùitt.ë Poitiers.ce matin, à qua-
tre heures, à destination de Saint-Cyr.
Un officier capote
Biais, 6 jûin. -Le lieutenant Ducour-
neau, venant de Poitiers, par suite du
manque d'essence, voulut atterrir aux AI-
lées, près de Blqis, à 8 h; 30.
Malheureusement, au moment où il-allait
loucher le sol, l'appareil, pris-dans un
remous, capota. II. été gravement en-
AVIS IMPORTANT
Que- le Touit-Paris, sache, par ces. temps
de chaleur, que l'hygiène, propreté,' frai-.
cheur, par veiiitila-tion". moderne, règne au
Cinérama (Parte Maillot). Allez voir le
merveilleux spectacle au Cinérama, 83,
avenue de la Grande-Armée.
Le plus beau Cinéma du monde.
Les Crédits pour FAviatioi)
Le groupe de l'aviation du Sénat et le
groupe de la locomotion aérienne. de la
Chambre, réunis au Palais-Bourbon, ont
examiné la question des crédits qu'il est
nécessaire d'ouvrir au ministère de la
guerre pour l'aviation militaire.
Ils ont décidé de se rendre auprès du
ministre de la guerre afin de lui deman-
der de déposer dans le plus bref délai un
cahier spécial de crédits supplémentaires
relatifs à l'aviation et de l'assurer de l'ap-
pui sans réserve des membres des deux
assemblées.
Sauvetage d'Jléronatiîes
Berlin, 6 juin. On mande de Bremerha-
ven que dieux pêcheurs ont réussi à sauver,
ce', matin, trois aéronautes en perdition, à
étaient partis hier au soir, <Ja- Berlin, à nord
d'un sphérique et étaient tombés dans le fleu-
ve, croyant atterrir en pleins terre. Ils ont
qud fut très froide, et n'avaient 'cons&rvé. pour
tout vêtement que leuir- chemise leur état de
santé est très précaire.
AU MINISTERE DE LA GUERRE
Le g.éniéral Delétoille, commandant la
brigade d'infanterie, est nommé chef du cabi-
net du ministre de la Guerre.
OFFICIER AVIATEUR DÉCORÉ
Ge matin, à dix heures, a eu lieu, à l'infir-
merie de l'Ecole spéciale militaire de Saint-
Cyr la remise de la croix de la Légion d'hon-
neur au lieutenant de réserve Loder, qui a
été, il y a quelque temps, victime d'un acci-
dent d'aéroplane.
CONDAMNATIONS DE GREVISTES
Nîmes, 6 juin. Plusieurs grévistes arrêtés
au cours des récentes gTèves agricoles du Gard
ont été condamnés par le tribunal correction-
net, pour sabotagev/meriacts et entraves à la
liberté du travail, à des peines d'emprisonne-
ment variant de 10 à 20 jours et à un mois
de prison.
GREVE A DUNKËRQUE
Dunterque, 6 juin. Les ouvriers camion-
neurs se sont mis en grève, réclamant une
augmentation de salaire. Ce .conflit va para-
lyser en partie'le trafic du port est aura pour
.conséquence d'entraîner le chômage d'un cer-
tain nombre de doclsers.
Les grévistes ont débauché, ce matin les voi-
tuâiers du •ctoemin de ïeir.- (Presse Nouvelle.)
TERRASSIERS EN GREVE
Albi, juin. --Un certain nombre d'ou-
vrieirs terrassiers travaillant a la réfection dé
la ligne Albi-Le. Garric, se sont mis en grève
ils réclament centimes par heure.
I,es grévistes sont ,calmes.
TUÉE PAR UNE AUTOMOBILE
Guéret, 6 juin. Quatre touristes, en auto-
mobile, de passage à Guéret, ont eu une colli-
sion avec une voiture dans laquelle se trou-
vaient quatre persc-nnes.
Mme RiclieJet, âgée de quarante ans, dont
le mari est pharmacien à Sedan, a été tuée. sur
le coup les trois autres voyageurs n'ont eu
aucun mal.
UNE VILLE BRULE EN RUSSIE
Saint-Pétersbourg, G juin. Un incendie a
éclaté dans la ville de Simbirsk. Trente mai-
.sons sont déjà brûlées. L'incendie continue.
NOS AVIATEURS
Bue-Aviation, 6 juin. L'aviateur Ame-
rigo, pilotant un monoplan, a quitté l'aé-
rodrome de Bue, ce matin, à 3 h. 50 pour
se rendre à Etampes, d'où il çompte re-
partir pour Orléans.
Saint-Pétersbourg, 6 juin. La course
aérienne de Saint-Pétersbourg à Moscou,
cst fixée au juillet.
le Héros de la Méditerranée
̃ Ediouard Bague, avec sa belle insou-
ciance, a voulu,- une fois de plus, tenter
ce qu'il appelle « un beau voyage n.
Sans tambour ni trompette, ayant juste
comme- spectateur son mécanicien, il
quitté, hier matin, Nice pour la Corse.
Comme une traînée de poudre, cette nou-
velle s'est répandue dans l' « Ile de
Beauté'», et,' depuis le cap Corse jusqu'à
Ajaccio, en passant par Bastia et par
Calvi, le bruit s'en est répandu.
Le lieutenant Bague est parti de Nice!
Le lieutenant Bague va arriver
Et, tout le long de la côte, depuis hier,
des jumelles fouaillent sans relâche l'hori-
zon. ̃ • ̃' .̃'̃
Mais, hélas on ne voit rien venir.
Qu'est devenu le lieutenant Bague ?
Du long de la Riviera française et ita-
lienne, comme de la côte Corse, aucune
̃nouvelle n'est parvenue. Partout c'est l'an-
A la recherche du disparu
Ajaccio, 6 juin. Des renseignements
parvenus hier à 11 heures par télégraphie
sans fil annonçaient que Bague n'avait pas
été aperçu des sémaphores.
On suppose qu'il a dévié de sa route et
qu'il est tombé en mer. Aucun renseigne-
ment n'est parvenu d'Italie ou de Sardai-
gne.
Le général Ducray, gouverneur de Nice,
a télégraphié au commandant d'armes à
Ajaccio pour l'informer du départ de Bague
dans la direction du Sud et de sa chute
probable en mer;
Le commandant de la marine, 'des qu'il
apprit cette nouvelle, a expédié deux con-
tre-torpilleurs, dont l'un, l' -c( Arbalète
est muni d'un appareil de téléphonie' sans
fil.
Les torpilleurs n'étaient pas encore ren-
trés dans la soirée.
Le manque de nouvelles cause une gran-
de anxiété parmi la population. Toute la
flottille des torpilleurs partira probable-
ment dans la.soirée, à la recherche de l'a-
viateur, dont l'appareil est muni de flot-
teurs.
Il est possible que Bague, ayant man-
qué la Carse, se soit dirigé sur la Sardai-
gne ou la Tunisie de Nice à la côte de
Sardaigne, la distance est de 350 kilomè-
tres, ce qui représente quatre heures et
demie de vol.
D'autre part, on peut supposer que Bague
a atterri sur un point de la Corse d'où
il n'a pas encore pu faire signaler sa pré-
sence.
A onze heures du soir, hier, au minis-
tère de la Marine, on n'avait aucune nou-
velle de l'aviateur Bague.
Des instructions ont été données à Tou-
lon et à Ajaccio- pour que les torpilleurs
et contre-torpilleurs de la défense mobile
opèrent un cc râteau de recherche n. La
flottille du .port de guerre s'étendra 'en
éventail jusqu'aux côtes de la Corse, tan-
dis que celle d'Ajaccio se rabattra sur
A Nice
Nice, 6 juin A l'hôtel où; habituait Ba-
gue, on ne sait rien. On ignorait d'ailleurs
qu'il dût partir, car il n'avait fait, connaî-
tre, son projet à- personne.. •
Il .passa une partie de la. soirée d'avant-
hier avec une daine Qui était sa .voisine de
table, mais il ne fit aucune allusion à son
voyage, que l'on a appris par des dépê-
ches affichées dans les salles des jour-
naux locaux.. "• ̃
Cependant, l'aviateur préparait son voya-
ge depuis quelques jours, car il avait fait
placer des flotteurs à son monoplan.
Une automobile vint le chercher, à deux
heures et demie, pour le conduire à la
Bague, où n'arrivait une demi-heure plus
tard.
Bague a einporté des pigeons voyageurs
dans un panier. Il faisait parfois des lâ-
chers lorsqu'il allait en mer. Aucun pigeon
n'est revenu à Nice.
Doit-on, de ce fait, conclure que l'appa-
reil a capoté et que l'aviateur n'a pas eu le
temps de lâcher les messagers ?
Toutes Jes hypothèses sont admissibles.
Bague n'avait, paraît-il, aucune bous-
sole. Il en avait d'ailleurs brisé deux. Il
s'est donc dirigé au petit bonheur, en met-
tant à profit cependant l'expérience de sa
première traversée, qui eut pour but inat-
tendu l'île de Gorgona, près de Livourne.
Le contre-torpilleur « Arbalète n, rentré
au port de Nice après avoir fait des re-
cherches entre la Corse et le continent, n'a
rien trouvé.
Il est reparti plus tard pour rentrer à
Ajaccio, et fera la route avec ses projec-'
teurs allumés.
Le paquebot de la. Corse qui est parti hier
soir; double le. nombre de ses hommes 'de
'veille, et fera égàlement des recherches en
cours de route.
En Italie
Rome,. 6'. juin. -Aucune nouv elle de Ba-
gue n'est, parvenue à Rome.
S'il 'avait atteint le littoral italien, son
arrivée aurait été signalée par. la flatte
italienne qui surveille la çôte, de Gsnes à
Osfie, pour recueillir, le cas échéant, lès
aviateurs du raid Paris-Rome.
Or, ce matin, aucune communication n'é-
tait encore parvenue au Comité italien du
raid.
Des torpilleurs sont partis de Gênes à la
recherche de l'aviateur.
Nice, 6 juin (9 heures, matin.) On est
toujours sans nouvelles du lieutenant Ba-
gue.
Le contre-torpilleur Arbalète a fouillé
toute la journée et toute la soirée l'espace
compris entre la Corse, l'Italie et la côte
française et n'a pu recueillir aucun indice.
Hier soir, à onze heures, le général Du-
cray, gouverneur de Nice, a reçu le télé-
gramme suivant du commandant de la ma-
rine à Ajaccio
<c Aucune nouvelle n'est parvenue de Ba-
gue. •' ̃̃̃•'•
« Arbalète a fouillé en vain horizon sur
grande éteùdue,
cc Crains nouveau malheur, à moins qu'a-
viateur n'ait été recueilli par navire ne.
possédant pas de télégraphie sans fil et
ne pouvant pas communiquer sauvetage. »
Ajoutons que les pigeons-yoyageurs^em-
portés par Bague ne sont toujours pas
Bague ne devait, d'ailleurs, les lâcher
qu'à la dernière extrémité, c'est-à-dire s'il
tombait à la mer.
D'autre part, son appareil était orga-
nisé pour flotter pendant au moins une.
heure.
A la Marine
Le ministère de la Marine informe que
le contre-torpilleur « Mousqueton et six
torpilleurs ont appareillé cette nuit de Tou-
lon le contre-torpilleur « Arbalète » et six
torpilleurs également ont quitté Ajaccio, se
dirigeant vers le continent.
De cette manière, les navires formant
rateau et se croisant auront exploré joute
une partie de la mer sur la ligne Nice-
Ajaccio.
,•-̃ À; Tonton
Toulon, 6 juin. On est toujours absolu-
ment sans aucune nouvelle de l'aviateur
Bague. -La flattille de deux conitir&-torpii-
leurs et de douze torpilleurs,. partie d'Ajac-
cio et de Toulon pour effectuer des recher-
çhes au large, n'a signalé jusqu'à présent
aucune épave.
Si donc cet aviateurs est tombé en-mer
entre la Côte d'Azur et la Corse, il paraît
impossible que son appareil puisse échap-
per à ce réseau de recherches.
La matinée en Corse
Ajacoio, 6 juin. Le capitaine du ba-
teau ltaLia venant de Nice, arrivé dans la
metinée à Toulon, a déclaré n'avoir rien
de son équipage prévenu.
Le temps qui était calme jusqu'ici a beau-
coup fraîchi Un vent du sud assez fort
souffle actuellement..
Derniers renseignements
De l'aei-oanome de la Californie, à Nice,
M. Hiwiziter, chrono.mé-treuir officiel de
l'Aéra-Club de France, nous téléphonie qu'à
Nice l'émotion est .profonde.
A quatre, heures de l'après-midi, on n'a-
vait eneoire aucune nouvelle du lieu-teniant
On commence, en haut lieu, à se déses-
pérer ot à orâindire que Bague ait eu la
fin effroyable de l'aviateur anglais Cecil
Grâce.
Les 'Nouveaux Agents de Change
MM. Dubost et de dit la « Li-
berté », succèdent comme agents de chan-
ge à MM. Erhard et Montaudon. M. d'Aul-
nay, fils de l'ancien ambassadeur, est dé-
signé comme successeur de M. Dutilleul.
Enfin, on annonce que M. Henry Radcu
deviendra incessamment. le remplaçant de
L'Attentat de Valence'
Les inculpations
Valence, 6 juin; Les nommés Mietton
et Màtton, déjà.écroués pour vol qu'alifié,
viisnoi-enit d'être inculpés comme auteurs
de la tentative de meurtre commise contre
M. Roux, procureur de la République, dans
la nuit .du 2 au 3 mai."
;Ùf)-p.ran)e du.Revolver
Près cfe Marseille. Une balle qui se
trompe d'adresse
Marseille, 6- -juin. Un drainé s'est dé-
roulé ce matin à Port-de-Bouc, à l'entrée
des atèliers-chariit-iers de Provence -la
nommée Pauline Arnaud, domestique,. âgée
de 24 ..ans, a tiré' trois coups de revolver
sur son amaaiit, Maurice Simon," qui l'avait
abandonnée. Ce dernier n'.a pas été atteint,
mais un des projectiles est venu frapper à'
la tête un,- sujet espagnol, nommé Martin
Ciamond, âgé de 41 ans, journalie,r aux
chantiers de Pirov-emce. Il est mort- sur le
coup.
La meurtrière a été arrêtée.
YOIR EN QVATBIËME PAGE
Les Tirages d'adjoard'^iii
UNE
Violente explosion à Castres. Quatre
blessés
Caatres, 6 juin. Tarin que la famille
Muller, composée de quatre personnes,
prenait son repas en commun dans le jar-
din, une explosion subite s'est produite
dans la maison, causant des ravages con-
sidéraibles. Seuls les murs suibsist-enit. Tou-
tes" les cloisons out été violemment arra-
chées. Les causes de cette explosion sent
lés membres de la famille Muller omit été
Accident du travail. -1- Un ouvrier .couvreur,
M. ÀTSène Courtillac, âgé de trente-cinq ans,
demeurant 11, rue de la Grandé-Truanderie,
qui travaillait sur une toiture, est tombée à
11 h. 1/2, de la hauteur du sixième étage. On
l'a transporté à l'Hôtel-Dieu dans un état très
grave.
ABONNEMENTS DE SAISON
IL. PRESSE met à, la disposition et
ses Lecteurs se rendant en villégiature des
abonnements de saison, pariant de n'importe
quelle date et finissant au gré de l'abonné. Le
prix de ces abonnements est calculé raisar,
de Cinquante centimes, par semaine., pour la
Fravce, et un franc par semaine, pour l'Eirar
ger.
Ces abonnements peuvent être pris dans nos
Tiureaux, i-U. rué Montmartre, .ou nous élrs
demandés par lellra, 'accompagnée 'd'un mais-
La PHESSE est en vente dans tous lei
.Lv'sques,' chez les principaux libraires-et
'̃uuz bibliothèques des gares, tous ies jour
a .s.ix heures et demie
Les Vignerons se révoltent
CONTRE LE CONSEIL D'ÉTAT
Bar-sur-Aube, 6 juin. L'agitation a
commence à se faire sentier dès hier' soir.
Le tocsin a sonné dans un grand nombre
de communes qui ont à nouveau arboré le
drapeau rouge: Des pétards ont été tirés
un peu partout au cours de la nuit, pour
avertir les vignerons de se tenir prêts au
moindre a.ppel des feux ont été allumés
au sommet des collines.
Vers elfe heures, les 'vignerons' de Fon-
taine et de Baroville, qui sont on le sait,
parmi les plus irréductibles sont descen-
'dus à Bar-sur-Aube, en chantant « In-
ternationale » des vignerons.
Mais la troupe avait été prévenue e.t
avant même que les manifestants fussent
arrivés sur la place de-l'Hôtel-de-Ville ils
se heurtaient aux gendarmes et aux dra-
gons qui les repoussaient.
Des coups de sifflet, des cris hostiles se
firent entendre et comme les vignerons re-
fusaient de céder la place, les cavaliers
durent les refouler assez vivement. Huit
arrestations furent opérées. Au cours de
bagarres deux gendarmes et un lieutenant
furent légèrement blessés.
Après ces charges, auxquelles prirent
part des gendarmes et des dragons, l'infan-
terie s'avança à son tour et parvint diffi-
cile ment à faire évacuer les abordes de la
place et de la rue Nationale. Cependant
vers 10 heures et demie, la foule se dis-
persa et les vignerons quittèrent la ville
par petits groupes en passant par des che-
mins détournés.
Toute la nuit, de fortes patrouilles ont
parcouru la ville où l'émotion est grande
et l'agitation 'qui paraissait calmée n:ena-
ce de reprendre avec plus de vigueur. Le
tocsin a. été sonné dans certains villages
et des feux ont été allumés au sommet
des collines.
L'Etat da Siège à Bar-sar-Âube
calme. L'exaspération des
vignerons. Réunions et conciïiabuies
Bar-sur-Aube, G juin. La ville a repris
ce matin l'aspect d'état de siège qu'elle
avait il y. a quelques semaines.
L'infanterie barre le pont de l'Aube et
occupe un certain nombre de points autour
de la ville.
L'Hôtel de Ville et la sous-préfecture
sont occupés militairement.
La cavalerie, dragons et chasseurs, ne
cesse de patrouiller sur toutes les routes.
Le général lellier, qui a la direction des
troupes, les a inspectées dès la première
heure.
La circulation en ville devient assez dif-
ficile et certaines lignes ne peuvent être
franchies, que si l'on est en possssion d'au-
torisations spéciales.
Bar-sur-Aube, 6 juin. La matinée été
calme et, contrairement à ce. qu'.on aurait
pu croire, les incidents de la soirée' d'hier
ne se serai pas reproduits.
Les vignerons attendent fébrilement la
délibération du Conseil de cabinet de de-
main et les explications que fournira le
gouvernement aux interpellations qui vont
lui être adressées notamment par M. Ber-
̃niolle. Des conciliabules et des réumions
ont lieu dans les localités viticoles, en par-
Une .Nouvelle: Campagne commence
Le Gomité central veut obtenir la suppres-
sion des déiimitatiorts
Les esprits sont de plus en plue 'surexci-
tés dams la région et bien que de nouveaux
troublas ne se. soient pas produits- dans la
imaitinée^ les- inquiétude^ restent vives
dans les' milieux officiels, le moindre inci-
dent pouvant amener des faits regretta-
bles. Pour parer à toute éventualité, de
grandes mesures de précautions serait pri-
ses.
De son côté, le comité central considère
que le décret pris d'après l'avis du Conseil
d'Etat ne peut dominer satisfaction aux vi-
gnerons. Aussi une nouvelle champagne
va-t-elle être entreprise en vue d'obtenir la
suppression des délimitations. Le bruit
court aussi que le sabotage administratif
va commencer démission des municipali-
tés, refus de l'impôt, grève des électeurs,
etc.
LE DEGOUT DE LA POLITIQUE
Après les fêtes -de la Pentecôte et les
multiples manifestations." sportives de ces
jours derniers, nous allons rentrer dans
la politique. Demain, la Chambre recom-
mencera ce qu'avec la meilleure volonté
du monde il nous est difficile d'appeler
ses travaux, et le Sénat va se plonges dans
la. discussion du budget tout frais sorti du
sein de la Commission.
Ce qu'il faut constater une fois de plus
c'est que le public a une profonde hor-
a'euir de la politique ou, plus exactement,
des politiciens. 'Jadis, même dans le monde
ouvrier, surtout dans le monde- ouvrier,
on le feu sacré et l'an s'enthousias-
mait pour <s l'idée ». On croyait et on es-
pérait. Aujourd'hui, si, pair aventure et
le fait reste improbable un de nos dé-
putés voulait montrer comment on meurt
pour quarante et un fraincs soixante-six
centimes par jour, il ne trouverait pas,
Baudin démodé, beaucoup de travailleurs
pour le suivre sur la barricade.
Le peuple n'a poiurtamt pas perdu la.
foi, mais''l'objet de cette foi s'est modifié.
Il est dégoûté de plus en plus de ses re-
présentants, parce qu'il s'aperçoit que ses
représentantes se moquent de lui, mais, il
ira s'écraser dans les aérodromes pour
acclamer Védrines, Bea.uim.ont au Prey.. Il
éprouve un frisson patriotique quand il
apprend qu'un' lieutenant, qu'un petit bri-
gadier-fourrier ou qu'un simple tringlot
viemt.de.se faire tuer bravement pour la
France au Maroc A de. plus dignes per-
sondages, il adresse ses hommages et j»
crois qu'il n'y a pas lieu de l'en blâmer:
Je causai l'autre jour avec un « came-
lot ». Tout .camelot est un philosophe et
sait tâter le pouls l'opinion publique.
Celui-là me disait « Voyez-vous, moxir
sieur, la Chambre ne fait plus recette
vous avez beau mettre de superbes maiv
chettes sur la discussion de telle ou tellç
loi, sur le vote de tel ou tel amendement,
les gens ai/achète nit pas les journaux. Mais
donnez-nous une belle course, uni- inciden+
militaire, alors le papier s'enlève comme
des petits pains ». -̃̃
François Coppée, qui était unie belle
âme naïve et qui vivait du reste à l'époque
héroïque, prétendait due les tenancières
des kiosques faisaient' des affaires d'or
pendant les crises ministérielles. Les cri-
ses ministérielles," -c'est- de' la politique et
ça ne vaut pas un.. clou pour la. vente.
Faut-il se plaindre ou se réjouir de cet
éloigraement du populaire pour ce qui
constitue la vie publique d'une nation. Le
jour où les Romains cessèrent de s'occu-
per des choses du Forum pour se passion-
ner pour les sports du cirque, ce fut la dé-
cadence de la République. Il faut ajouter
que c'étaient les candidats de l'époque qui,
par la corruption et la brigue, a.va.ient dé-
tourné le peuple des élections et des fome-
tiemmaires. A deux mille ans de distance,
il n'y a peut-être pas gramd'chose de
chamgé, les mêmes causes ayant i-rodui*
les mêmes effets. -̃
Les opérations du général Meinier
Tanger, 6 juin. On mande de Casa-
blan'ca, à la date du 5 Le général Moi-
nier opère, avec ses oolonnes, entre les
Cherarda et les Béni Amar. Pendant les
jouinnées du SI mai et du 1er juin, les vil-
lages des Zerhoum, qui attaquèrent la co-
lonne Gouirauid, ont été bombardés. On ne
signale au-oune perte parmi les troupes.
Une interpellation .au Sénat espagnol
Madrid, G juin. M. Villanueva, séna-
teur, dont les sentiments francophobes
sont .connus, annonce qu'il interpellera le
gouvernement au sujet de la retraite de la.
division Toiuitée.
AU
La séance
M. Antonin Dubost, préside.
Le Sénat aborde la discussion du rapport
de M. Peytral- sur la réorganisation des
ports de commerce.
L'ordre du jour a appelé ensuite la,dis-
cussion du projet de loi tendant à modi-
fier; le tarif général des douanes..
Sur l'article relatif au sel de nicotine, M.
Flaissières présente diverses observations.
M. CaiHaux domanrle l'ajourneanenl de la
discussion de cet article.
Le Roide. Bulgarie et François-Joseph
L'entrevue d'aujouncS'hui à Schœnbrunii
.Vienne,. juin. L'empereur a reçu à
Schcenbrunn, en audience privée, le roi^de
̃Bulgarie. ̃̃•
Ce dernier portait l'uniforme de colonel
du régiment de hussards austro-hongrois
dont. il est le chef et les insignes de l'ordre
de la Toison-d'Or. Lorsqu'il pénétra dans
Les appartements privés, l'empereur vint au.
devant de lui et lui fit l'accueil le plus cor-
dial. L'audience a duré plus de vingt mi-
aiutes.̃'
A son départ du château, l'empereur l'a
reconduit jusqu'au delà de ses apparte-
ments privés.
L'empereur quittera demain après-midi
le château de Schcenbïunn pour se rendre
à la villa Hermès dans les jardins de
Lainz. Rien n'est fixé encore au sujet de
la durée de ce séjour.
LIABOUV1STES
La 9° chambre correctionnelle, présidée
par ?si. Lesage, a condamné cet après-midi
à 3 mois et 6 mois de prison deux liabou-
vistes, Charles Levacher, 34 ans, charre-
tier, et Nicolas Robert, 4G ans, journalier,
qui, le 2 et le 4 juin derniers, rue Auhry-
le-Boucher et boulevard de Vaugirard, me-
nacèrent les agents en vantant les exploits
de Liabeuf.
LA « GUERRE SOCIALE » CONDAMNEE
Disais son numéro daté du 14 au 20 dé-
cembre dernier, --l'a 'Guerre Sociale publiait
un article intitulé Oraison funèbre'du
colonel 11'011'», signé: Un Saans-;PaU*ie
qui fut jugé injurieux tt diffamatoire en-
vers l'armée.
L'auteur' de l'article étant resté incon-
nu, le gérant/' M. Raoul Auroy, fut l'en.
voyé seul devant la cour d'assises de la
Seine.
Il a comparu cet après-midi.
'NI: le conseiller- Planteau, qui dirige la
session actuelle, s'étant récusé à raison
des attaques dont il est l'objet dans les
journaux aaitimil-itaristes, particulièrement
dans la Guerre Sociale et notamment dans
l'article même poursuivi aujourd'hui, c'est
M. le conseiller Leloir qui occupait le siège
nrésidential.
Avant l'ouverture des débats, 1\le Geor-
ges Boucheron, avocat de M. Raoul Auroy,
a déposé des conclusions tendant au ren-
voi de l'affaire à une autre session. Cea
conclusions étaient basées sur la lettre en-
voyée hier au procureur général par M.
Gustave Hervé, dans laquelle le prisonnier
de la Santé se reconnaît l'auteur de tous
les articles signés » Un Sans-Patrie » pa-
rus dans son journal et en particulier de
celui poursuivi aujourd'hui.
La.'Cour ayant rejeté ces conclusions,
nI. Raoul Auroy a déclaré faire défaut.
Il'à été '̃condamné à six mois de prison
et 3.000 francs d'anicnclç.