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Titre : Musées et monuments de France : revue mensuelle d'art ancien et moderne / publiée sous la direction de Paul Vitry

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1906

Contributeur : Vitry, Paul (1872-1941). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34422066f

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34422066f/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 481

Description : 1906

Description : 1906 (A1,N9).

Description : Collection numérique : Originaux conservés à l'INHA

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5867138j

Source : Bibliothèque de l'INHA / coll. J. Doucet, 2010-76212

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 19/01/2011

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Musées et Monuments

DE FRANCE

LA COLLECTION MOREAU=NÉLATON

Donnée aux Musées Nationaux

(PLANCHE 33.)

LA nouvelle de la donation au Louvre de la collection Moreau-Nélaton a causé une grande joie à tous ceux qui la connaissent ; en effet, ils savent non seulement que pas une pièce n'est indigne d'avoir sa place à côté des chefsd'oeuvre de la galerie, mais aussi que l'entrée de ces morceaux au Louvre comblera certaines des plus graves lacunes du musée : dorénavant l'un des plus grands maîtres de la peinture française, trop insuffisamment représenté jusqu'ici, Corot, y paraîtra dans. toute sa gloire ; d'autres, comme Delacroix et Decamps, triompheront encore davantage, et enfin les impressionnistes feront leur entrée dans le sanctuaire, avec quelques-unes des plus belles toiles de Manet et de Claude Monet. On ne peut que se féliciter de cet heureux événement et il faut savoir un gré infini au collectionneur de se dépouiller de son vivant, et jeune encore, en faveur du public, d'oeuvres dont il sait mieux qu'un autre goûter le charme.

La collection Moreau-Nélaton est déjà fort ancienne, dans quelques-unes de ses parties au moins. C'est M. Ferdinand Moreau qui l'avait commencée aux environs de i83o, et quelquesunes des pièces capitales y sont entrées par lui. Ce financier était un amateur singulièrement passionné de peinture; mais, tandis que la bourgeoisie de son temps continuait de choyer les pseudo-classiques de la suite de David, il s'était épris des romantiques et, intimement lié avec Delacroix et avec Decamps, il avait acquis d'eux

quelques-unes de leurs plus belles toiles. Le Louvre possède déjà la plus importante, ce Naufrage de Don Juan, de Delacroix que M. Adolphe Moreau, fils de Ferdinand et père de M. Moreau-Nélaton, lui avait légué ; à cet éclatant chef-d'oeuvre viendront s'ajouter le Prisotinter de Chillon, l'une des compositions les plus tragiques du maître, une réplique de ['Entrée des Croises, quantité de dessins et d'aquarelles et surtout une extraordinaire nature morte où, sur le fond sombre d'un admirable paysage, s'enlève un homard rouge du plus surprenant effet. De Decamps, il suffit de citer le Passage du gué et la Sortie de l'école arabe, deux toiles populaires depuis l'Exposition des AlsaciensLorrains, et l'on ne peut que noter une esquisse de Géricault pour le Naufrage de la Méduse, sans compter divers autres morceaux romantiques.

La collection paternelle fut continuée par Adolphe Moreau, qui y ajouta une Étude exquise de Ricard entre autres ; mais il était plus amateur de meubles anciens, semble-t-il, et c'est sa femme, Mme Camille Moreau, née Nélaton, une des meilleures céramistes de la fin du xixe siècle et dont l'oeuvre marque les premiers pas vers le rajeunissement de son art, qui fit pénétrer Claude Monet, avec son Pont d'Argenteuil, dans le sanctuaire des romantiques. Son fils, M.Etienne Moreau-Nélaton, devait en tout suirre ses traces; pour éviter l'encombrement, il se défit des morceaux secondaires et purement décoratifs qui chargeaient inutilement la collection et, l'ayant

1906. — N° 9