BULLETIN DES MUSÉES
DE FRANCE
4e ANNEE — N° 9
NOVEMBRE 1932
MUSÉES NATIONAUX
MUSEE DU LOUVRE
ARTS ASIATIQUES
Les estampes japonaises de la collection Koechlin
Il nous a été impossible, clans l'article général sur les legs de Raymond Koechlin, de nous
étendre comme il convenait sur l'importante série des estampes japonaises léguées par lui au Musée du Louvre qui, n'ont pu être exposées toutes à l'Exposition du mois de Mai à l'Orangerie et qui iront enrichir les portefeuilles du Musée, où elles ne sauraient non plus être exposées en permanence. On trouvera ci-dessous quelques renseignements à leur sujet.
La collection comprend 156 estampes ; elle
est surtout riche en pièces de la première période, celle qui part de la fin du xvne siècle et qui va jusque vers 1840, époque, à laquelle l'estampe japonaise devient tout à fait populaire et ne vise qu'à l'amusement des masses. Dans cette première période, il y a la série des artistes dits «primitifs» qui commence avec Moronobu (dont les oeuvres principales ont
été produites de 1675 à 1695) et qui finit au milieu du xvnie siècle, à l'époque de l'invention de l'impression polychrome complète par Harunobu. Les estampes des maîtres primitifs sont souvent tirées en noir et coloriées à la main. Celles qui sont tirées en couleurs sont d'une tonalité générale très vigoureuse. Les nuances principales sont le rouge violacé, le rouge brique, le rouge cochenille chinois, un jaune d'ocre clair, un bleu
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MONOROBTJ. Spectacle de danse. LCMusée du Louvre).