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Notice complète:

Titre : Dictionnaire des eaux minérales du département du Puy-de-Dôme / par P. Truchot,...

Auteur : Truchot, Pierre. Auteur du texte

Éditeur : (Paris)

Date d'édition : 1878

Sujet : Hydrothérapie

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31501202v

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : In-8° , 320 p.

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Description : Collection numérique : Fonds régional : Auvergne

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5859756w

Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 8-TE163-1355 (2)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 22/07/2010

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DICTIONNAIRE

DES

EAUX MINÉRALES

DU DEPARTEMENT DU PUY-DE-DOME



DICTIONNAIRE

DES

IMX MINÉRALES

VDU DÉPARTEMENT DU PUY-DE-DOME

PAR

P. TRUCHOT

Professeur de chimie à la Faculté des sciences de Clermont-Eerrand,

Directeur de la Station agronomique du Centre,

Chimiste en chef de l'administration des Contributions indirectes,

Membre titulaire de l'Académie des sciences, lettres et arts de Clermont-Fa,

Membre correspondant de la Société du Musée de Riom, etc.

Il y a peu de prouinces au monde qui puissent aller de pair avec ceste cy, quand il faudra comparer Vadjencement, vtililé et profit qu'elle a de ses eaux. JEAN BANC, p. 14-2, 1605.

PARIS

A. DELAHAYE, Libraire-Éditeur, place de l'École de médecine.

1878



A MONSIEUR H. AUBERGIER

Doyen honoraire de la Faculté des sciences de Clermont.

Respectueux hommage.

P. TRUCHOT.



PREFACE

Le Puy-de-Dôme est sans contredit de tous les départements français le plus riche en eaux minérales. Le nombre des sources qu'on y rencontre et qui sont plus ou moins utilisées dépasse deux cents, et on en trouverait sans doute beaucoup d'autres encore qui ne sont connues et fréquentées que par les habitants des hameaux ou des domaines dans le voisinage desquels elles sourdent.

Beaucoup d'ouvrages ont été publiés sur les eaux minérales d'Auvergne. Jean Banc en 1605, Duclos en 1675, Chomel en 1734 et Legrand-d'Aussy en 1787, ont décrit un certain nombre de sources réputées dès longtemps ; d'autres auteurs ont célébré tour à tour les principales stations thermales : Desbrest met en évidence Châteldon en 1778 ; Michel Bertrand crée le Mont-Dore et fait dès 1823 une étude complète de cette hydropole ; Salneuve fait connaître Châteauneuf, et Barse, Châtelguyon ; Saint-Nectaire, Royat, La Bourboule, Clermont-Ferrand, etc., sont étudiés par plusieurs chimistes, médecins ou géologues ; les docteurs Allard et Boucomont publient en 1862 un très-intéressant ouvrage sur les spécialités médicales, l'état actuel et l'avenir des principales eaux thermo- minérales d'Auvergne. Enfin, à partir de 1855, un chimiste hydrologue, M. J. Lefort, à qui la science des eaux minérales doit de si beaux travaux, analyse successivement les sources thermales du Puy-de-Dôme les plus en évidence, tandis que M. Carnot, à l'Ecole des Mines de Paris, et d'autres savants encore, déterminent de leur côté la composition d'un certain nombre de sources des stations importantes.

Qu'il nous soit permis de rappeler ici que nous avons signalé


8 PRÉFACE

en 1874, dans une communication à l'Académie des sciences, la présence de lalithine en quantité notable dans les eaux minérales d'Auvergne (1).

Tous ces travaux sont des monographies ; mais un travail d'ensemble du plus grand mérite, publié en 1846 par M. le docteur Nivet, sous le titre Dictionnaire des Baux minérales du département du Puy-de-Dôme, doit être mentionné à part. Il contient la description de toutes les sources alors connues et les analyses d'un bon nombre d'entre elles dues à l'auteur.

Nous avons pensé qu'il y aurait quelque intérêt, après 32 ans, à reproduire un travail analogue. Après avoir, pendant plusieurs années, soumis à l'analyse les eaux minérales qui n'avaient point encore été l'objet de recherches chimiques ou dont la composition avait été déterminée depuis longtemps, nous avons réuni à l'Exposition universelle de 1878, sous le patronage de la Société centrale d'agriculture du Puy-de-Dôme, des échantillons de 225 sources minérales, avec les analyses correspondantes.

Notre but, en publiant aujourd'hui ces recherches longues et pénibles, a été de montrer que le département du Puy-de-Dôme offre une importance exceptionnelle sous le rapport des eaux minérales qu'il possède ; puissions-nous y avoir réussi !

Clermont-Ferrand, juin 1878.

(1) Un grand nombre de publications intéressantes, dont Ténumération ne saurait trouver place ici, seront signalées dans un index bibliographique à la fin de cet ouvrage. '


DICTIONNAIRE

DES

EAUX MINERALES

DU DEPARTEMENT DU PUY-DE-DOME

AIGUEPERSE

Le territoire de la ville d'Aigueperse a été souvent cité comme renfermant des sources d'eau minérale. En 1846, M. Nivet signale, sur les pentes orientales du coteau de la Bosse, des suintements ferrugineux et même une petite source incrustante cachée sous des ronces et des arbrisseaux. D'après M. Lecoq, quelques puits creusés dans le faubourg de Gannat, à Aigueperse, seraient remplis d'eau minérale légèrement bitumineuse.

M. Nivet considère avec raison ces suintements et ces sources comme les restes de fontaines plus abondantes qui ont déposé autrefois les calcaires environnants. Quoi qu'il en soit, il n'existe actuellement que de légers suintements qui n'ont pas d*importance comme eaux minérales.


10 AMBERT

A l'ouest de la butte de Montpensier et à peu de distance de la route de Gannat se trouvent, au milieu de champs cultivés, deux excavations voisines connues sous le nom de Fontaine empoisonnée. Du fond de chacune d'elles, mais surtout de la plus considérable, s'échappe une grande quantité d'acide carbonique qui fait bouillonner de l'eau formant une nappe dormante.

Il ne s'agit point, par conséquent, d'une eau minérale; mais bien d'une source d'acide carbonique. Ce gaz, plus lourd que l'air, s'accumule principalement lorsque le temps vest calme dans l'entonnoir au fond duquel il se dégage, et' on y rencontre souvent de petits animaux, tels que des oiseaux, des lièvres, etc., qui y ont été asphyxiés. Il est même arrivé que des personnes s'étant imprudemment reposées sur les bords de la source, y ont trouvé la mort. De là le nom de fontaine empoisonnée.

AMBERT

On rencontre, dans le voisinage d'Ambert, quatre sources minérales froides qui sont utilisées dans le voisinage comme eaux acidulés. Ce sont des eaux fort peu minéralisées et qui ne doivent guère leurs propriétés qu'à l'acide carbonique libre qu'elles contiennent. Elles sont peu abondantes.

1° Source de Rodde.

L'eau de Rodde, près du village de ce nom, à un kilomètre et demi au nord-ouest d'Ambert, est limpide, d'une saveur aigrelette ; sa température est de 12°.


AMBERT 11

L'analyse nous a donné les résultats suivants :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 06918

— sulfurique....... traces.

; — silicique. .... . . 0.050

Chlore. . . . 0.010

S5T:; ;:■:;; ::}«?».■

Chaux. . . , .. .. ...... .traces.

Protoxyde. de fer. . . . . traces.

Matières.organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates , étant à l'état de carbo- ; nates neutres 0.172

Acide carbonique libre . . 08830 Bicarbonate de soude . . )

— potasse.} °- 168

— chaux. . . traces.

— fer. .... traces.

Sulfate de soude. ..... traces.

Chlorure de sodium. . . . 0.016

Silice . 0.050

Matières organiques. . . . traces.

Total, non compris l'acide carbonique libre 0.234

Total, y compris l'acide carbonique libre 1.064

On a quelquefois comparé les eaux d'Ambert à celles de Grandrif,; elles ont de commun, en effet, une faible minéralisation, une proportion assez grande d'acide carbonique ; en un mot, ce sont des eaux carboniques (1),

Mais les eaux d'Ambert ne contiennent que des traces' de sels de chaux et une plus grande quantité de bicarbonates alcalins ; c'est le contraire pour l'eau de Grandrif.

2° Source de la G-erle.

La source de la Gerle est située dans une prairie, sur la rive droite du ruisseau de Porlette, à l'est de la ville.

■ (.1) Voir au sujet de la source Thérèse, commune de Besse, la signification attribuée à la dénomination d'eaux carboniques.


12 AMBERT

Elle ressemble 'beaucoup à la précédente comme le montre l'analyse suivante que nous en avons faite :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide earbonique 0^836

— sulfurique....... traces.

— silicique 0.Ù45

Chlore 0.008

Potasse )

Soude ...} °- 068

Chaux traces.

Protoxyd'fe de fer. .... traces. Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. ..... 0.164

Acide carbonique libre. . 0^750

Bicarbonate de soude . . ) „ , „„ , > 0.165

— potasse . )

— chaux ... traces.

— fer traces.

Sulfate de soude. ..... traces.

Chlorure de sodium. ... 0.013

Silice , . . . . 0.045

Matières organiques.. . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 0.223

Total, y compris l'acide

carbonique libre 0.973

3° Source de Lâchons.

La source de Lâchons se trouve à un kilomètre au nord d'Ambert, sur le bord de la Dore.

Elle est presque constamment mélangée aux eaux de la rivière et nous n'avons pu encore nous en procurer un échantillon assez pur pour en faire l'analyse.

4° Source de Talaru.

Cette dernière source est située dans la vallée de Valeyre, à l'est d'Ambert.

Il ya un an environ, elle a été comblée par un éboulement


ARDES 13

de terrain et nous n'avons pu également en prendre un échantillon, les efforts du propriétaire pour la dégager n'ayant pas encore abouti.

ARDES

1° Eaux de Chabetout.

Chabetout est situé sur la rive gauche de la Couze, à trois kilomètres delà ville d'Ardes, au commencement d'une vallée qui porte quelquefois le nom de Vallée de la Rivièrel'Evêque.

Les sources • ou griffons sont au nombre de cinq sortant d'une roche granitique ; on .en désigne deux par des noms particuliers, ce sont les sources Ardes et St-Germain.

Leur débit total est de 125 litres par minute et leur température 14°.

Un établissement a été construit dans d'excellentes conditions, sous la direction de M. Mallay, architecte du département; il renferme douze baignoires avec cabinets de douches et autres accessoires, mais actuellement la moitié seulement est -exploitée par les propriétaires, MM. Roux frères.

L'eau minérale de Chabetout est limpide ; sa saveur, fortement acidulé, devient ferrugineuse; elle dégage une grande quantité d'acide carbonique qu'on se propose d'utiliser en douches et en bains.

L'analyse a été faite par M. E. Barruel et par M. Ossian Henry père. Ce dernier a obtenu les résultats suivants en 1855 :


14 ARDES

Acide carbonique libre Ie760

Bicarbonate de soude. . . . . 1.886

— de potasse .... 0.096

— de chaux. . . . . 0.278

— de magnésie. . . . 0.180

— deprotoxydedefer'avec

crenate et silicate. 0.047

— de manganèse. . . . sensible. Lithine carbonatée et silicatée. . id. Chlorure de sodium. ..... 0.225

— de potassium 0.093

Sulfate de soude. . . . . . . 0.045

— de chaux. ...... 0.010

Acide silicique et silicates. . . 0.197 Alumine \

Phosphate i . 0.048

Borate )

Matière organique \

Principe arsenical > traces.

Iodure ;

Total. .... 4.865 En retranchant l'acide carbon. libre. 3.105

Le même chimiste a constaté que la roche micaschisteuse que traverse les sources est imprégnée de petits cristaux de pyrite ferrugineuse, renfermant des traces d'arséniosulfure de fer et ce serait à ces pyrites que l'on doit la présence, dans l'eau de Chabetout, du fer et des traces d'arsenic qui y ont été constatés.

Nous avons trouvé nous-même une proportion de lithine de 0S030 par litre, évaluée à l'état de chlorure de lithium.

Les eaux de Chabetout jouissent d'une certaine réputation dans les localités voisines. D'après le docteur Ossian Henry fils, elles sont employées avec succès contre les


ARDES 15

ophthalmies scrofùleuses et on leur donne aussi le nom de fontaine des yeux. Elles sont efficaces dans les affections de l'estomac et du tube digestif, les gastrites chroniques et les dyspepsies ; enfin elles conviennent dans le traitement des affections liées aune débilité générale ou à un vice scrofuleux.

2° Source de la Gravière.

Dans la vallée de Rentières, au milieu d'un bois appartenant à M. de Maillargues, se trouve une source d'eau minérale connue sous le nom de Source de la Gravière. L'eau en est froide, acidulé et ferrugineuse.

Il n'y a pas d'installation et la source est peu fréquentée, sans doute à cause de son éloignement des lieux habités. La composition, représentée par l'analyse suivante que nous en avons faite, permet cependant d'attribuer à l'eau de la Gravière des propriétés qu'il serait bon d'expérimenter et que lui donnent sans aucun doute le fer qu'elle contient et les bicarbonates alcalins qu'elle renferme en notable propoi'tion.

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide sulfurique traces.

— silicique....... 08090

Chlore. .......... 0.317

Potasse ■..-.)

Soude.. } L 196

Lithine traces.

Chaux 0.210

Magnésie 0.115

Protoxyde de fer. . . . . . 0.008

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 2.820

Bicarbonate de soude . . ) „

. > 2s504

— potasse . )

— ■ chaux . . . 0.540

— magnésie . 0.368

— fer 0.017

Sulfate de soude. traces.

Chlorure de sodium. . . . 0.522

— lithium. . . . traces.

Silice 0;090

Matières organiques. . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 4.041


16 ARLANC

ARLANC

A deux kilomètres au nord d'Ariane, petite ville bâtie sur une éminence qui domine la plaine du Livradois dans l'arrondissement d'Ambert, on rencontre, sur le bord de la route de Nîmes et non loin de la Dore, des eaux minérales connues depuis longtemps sous le nom d'eaux d'Ariane.

La source, très-abondante, fournit une eau froide, limpide, acidulé et très-gazeuse. L'acide carbonique la fait constamment bouillonner et elle dépose un sédiment ocreux sur ses bords.—Elle appartient au docteur Bravard-Deripls, qui l'a décrite et étudiée au point de vue de ses propriétés thérapeutiques avec un soin tout spécial dès 1837 et elle a été analysée à cette époque par Barruel.

Voici les résultats obtenus par ce chimiste pour un litre d'eau minérale :

Acide carbonique libre. . . . lg787

Carbonate de fer , 0.055

— de chaux 0.146

— de magnésie. . . . 0.125

— de soude 0.272

Chlorure de sodium.. . . . . 0.044

Silice. . . 0.050(1)

Matières organiques traces.

Total, y compris l'acide carbonique libre. . 2.479

Total, non compris l'acide carbonique libre. 0.692

(1) Tous les ouvrages qui reproduisent l'analyse de Barruel mentionnent 0s250 pour la proportion de silice ; c'est le résultat d'une erreur d'interprétation, car ce chimiste a trouvé cette quantité en opérant sur 5 litres d'eau. Nous avons cru devoir rétablir le dosage exact.


ARLANC 17

Nous avons pensé qu'il serait intéressant de soumettre de nouveau à l'analyse l'eau d'Ariane, afin de savoir si après 40 ans elle conserve une composition semblable ; les chiffres suivants montrent qu'elle n'a pas varié sensiblement :

COMPOSITION RAPPORTÉE A. 1 LITRE.

Acide carbonique. .... 2^268

— sulfurique traces.

— silicique 0.048

Chlore . 0.014

Potasse traces.

Soude 0.126

Lithine 0.003

Chaux. .......... 0.113

Magnésie 0.082

Protoxyde de fer. .... 0.032 Matières organiques . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 0.701

Acide carbonique libre. . Is700 Bicarbonate dé soude ... 0.328

— potasse . . traces.

— ' chaux. . . 0.290

— magnésie . 0.262

— fer 0.070

Sulfate de soude traces.

Chlorure de sodium. . . . 0.010

— de lithium. ... 0.010

Silice 0.048

Matières organiques . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 1.018

Total, y compris l'acide

carbonique libre 1.718

Les résultats 0*692 et 0*701 qui représentent les poids des sels neutres peuvent être considérés comme identiques, et si on tient compte de la différence dans le mode de représentation des résultats de l'analyse, on trouve que les dosages de 1878 accusent seulement une proportion un peu plus faible de bicarbonate de soude et de chlorure de sodium et au contraire un léger excédant de bicarbonates terreux. Nous avons de plus constaté la présence de la lithine en faible quantité.

En somme, minéralisation faible, mais proportion notable d'acide carbonique et de fer, telle est la caractéristique de ces eaux. Elles jouissent d'une grande réputation aux envi2

envi2


18 AUGNAT

rons d'Ariane et, d'après M. Nivet, elles sont utilement employées contre là chlorose, l'anémie et les affections àtoniques dû tube digestif. M. Bravard-Deriols les a conseillées avec succès dans d'autres cas fort nombreux, entre autres les scrofules, les affections calculeuses, les fièvres intermittentes anciennes, la leucorrhée.

La source qui coulait autrefois en plein champ est, depuis 1852, aménagée dans une construction et l'eau s'écoule par des robinets placés à différentes hauteurs. De plus, un établissement de bains d'eau minérale et d'eau de rivière a été adjoint à la fontaine.

AUGNAT

Les bords de la Couze d'Ardes, sur le territoire de la commune d'Augnat, sont remplis de suintements d'eau minérale ferrugineuse, parmi lesquels on distingue trois sources plus importantes qu'on appelle Eaux de Barrège, du nom du moulin qu'elles avoisinent. Elles sortent de rochers granitiques. La première se trouve sur le bord de la route d'Ardes et sur la rive droite du ruisseau ; la seconde, vis-à-vis, sur la rive gauche, et la troisième à 50 mètres en aval des précédentes, également sur la rive gauche. .

Ces eaux sont limpides, très-gazeuses, acidulés avec un arrière-goût alcalin et ferrugineux.

Leurs températures sont respectivement 11°, 14° et 18°.

L'analyse nous adonné les résultats suivants qui montrent une grande analogie dans les trois sources :


AUGNAT 19

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

No 1. N° 2. No 3.

Rive droite. Rive gauche. Rive gauche.

Acide carbonique 3*444 3*093 3s356

' — sulfurique 0.032 0.025 0.035

— silicique 0.110 0.110 0.110

— phosphorique ..... traces, traces, traces.

— arsénique traces, traces, traces.

Chlore 0.384 0.346 0.422

Potasse 0.090 0.080 .0.100

Soude 0.968 0.919 1.025

Lithine 0.012 0.012 0.012

Chaux. .'.'..." . 0.275 0.210 0.295

Magnésie . 0.090 0.080 0.112

Protoxyde de fer 0.020 0.018 0.020

Matières organiques traces, traces, traces.

Poids des 'combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 2.730 2.470 2.926

Acide carbonique libre . . . Ie650 1*600 1*580

Bicarbonate de soude. . . . 1.759 1.699 1.816

— potasse. . . 0.191 0.170 0.213

— chaux. ... 0.707 0.540 0.758

— magnésie. . 0.288 0.256 0.358

— fer 0.044 0.040 0.044

Sulfate de soude. ...... 0.057 0.044 0.062

Phosphate de soude. .... traces, traces, traces.

Chlorure de sodium 0.586 0.524 0.649

— de lithium. .... 0.034 0.034 0.034

Arséniate de soude. ..... traces, traces, traces.

Silice 0.110 0.110 0.110

Matières organiques. .... traces, traces, traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 3.796 3.417 4.034

Total, y compris l'acide

carbonique libre 5.446 5.017 5.614

Une analyse de la source n° 1, par M. Nivet, en 1846,


20 AUR1ÈRES

contient des chiffres très-rapprochés des précédents, ce qui montre une certaine constance dans la composition de ces eaux minérales.

Nous signalerons en particulier une proportion relativement considérable'de lithine qui se rapproche des doses les plus fortes trouvées dans les eaux d'Auvergne.

Les eaux de Barrège sont fréquentées par les personnes atteintes de chlorose et d'anémie ou dont les digestions sont pénibles. On les utilise aussi comme eaux de table.

AURIÈRES

A un kilomètre au nord-ouest de la commune d'Aurières, et de chaque côté du moulin de Neuville, se rencontrent deux sources d'eau minérale. L'une au-dessus du moulin, porte le nom de Font-Salade ; l'autre, au-dessous, est appelée par opposition source non salée.

1° Source de Font-Salade.

L'eau de la source Font-Salade est.froide et peu abondante, sa saveur est acidulé puis amère, aussi est-elle peu agréable et peu fréquentée par les habitants d'Aurières, de Neuville, ou des domaines voisins. Elle bouillonne par le dégageihent de l'acide carbonique et on exprime ce fait, si fréquent dans les eaux minérales du Puy-de-Dôme, en disant qu'elle bourboule, tandis que la source non salée ne bourboule pas. Ne faut-il pas voir dans l'harmonie imitative que produit cette expression, la raison du nom donné à une de nos importantes stations thermales ?


AURIÈRES 21

L'eau de Font-Salade est fort peu minéralisée, comme le montre l'analyse suivante :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 0*689

— sulfurique traces.

— silicique 0.035

Chlore. .......... 0.006

Potasse . traces.

Soude 0.028

Chaux 0.028

Magnésie.. . . ...... 0.015

Protoxyde de fer. .... 0.004

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 0.160

Acide carbonique libre. . . 0*580 Bicarbonate de soude. . . 0.052

— potasse. . traces.

— chaux.. . 0.072

— fer. . . . 0.009

Sulfate de soude traces.

Chlorure de sodium. . . . 0.010

Silice . 0.035

Matières organiques. . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre .... 0.226

Total, y compris l'acide

carbonique libre 0.806

2° Source non salée.

La seconde source pourrait être prise pour une eau douce, n'était l'acide carbonique et les traces de fer qu'elle contient. C'est ce que montrent les résultats suivants : .

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 0*209

— sulfurique traces.

— silicique 0.030

Chlore 0.004

Potasse 1

Soude } °- 008

Chaux 0.009

Magnésie 0.006

Protoxyde de fer ... . . traces. Matières organiques. . . .traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 0.070

Acide carbonique'libre. . 0*175 Bicarbonate de soude.. . )

— potasse. . ]

— chaux . . . 0.023

— magnésie . 0.019

— fer traces.

Sulfate de sOude traces.

Chlorure de sodium. . . . 0.006

Silice. ........... 0.030

Matières organiques.. . . traces.

Total, non compris l'acide carbonique libre . . . . 0.091

Total, y compris l'acide carbonique libre .... 0.266^


22 ' BEAURHGARD-VANDON

BEAUREGARD-VANDOM

Les eaux minérales de la commune de Beauregard-Vandon sont appelées eaux de Rouzat, du nom du domaine où elles sourdent et où M. de Lauzanne a créé un établissement thermal.

Rouzat est situé à 7 kilomètres au nord de Riom, sur le versant est de la chaîne des monts Dômes, à une altitude d'environ 400™. L'établissement se compose de deux corps de bâtiments séparés par une vaste cour ; le premier est un hôtel à l'usage des baigneurs, le second est l'établissement thermal proprement dit. Il comprend dix cabinets de bains, trois cabinets de douches et deux piscines.

Chaque baignoire est alimentée par deux robinets, l'un qui fournit de l'eau minérale venant directement de la source et l'autre de l'eau minérale chauffée à 60°, ce qui permet de régler à volonté la température des bains. La même disposition est adoptée dans les cabinets de douches où le mélange des eaux, préparé dans un bassin spécial, peut tomber d'une hauteur variable à partir de 3 mètres.

Deux cabinets de bains sont disposés pour administrer des douches ascendantes vaginales ou rectales.

On rencontre à Rouzat quatre sources : la source du Grand-Puits, qui alimente l'établissement ; la source ferrugineuse et gazeuze des Vignes, qui est une eau de table, et deux autres, la source de la Cour et celle du Chemin, que nous avons analysées pour compléter l'histoire des eaux de Rouzat.


.BEAUREGARD-VANDON 23

1° Source du Grand-Puits.

Elle est captée dans un vaste puits cylindrique de 7 mètres de profondeur sur 2 mètres de diamètre, dans la partie nord de l'hôtel.

Son débit est de 200 litres par minute et sa température 31°.

Vue en masse, l'eau paraît trouble ; elle a une saveur un peu saumâtre et alcalescente sans être désagréable, à cause sans doute de l'acide carbonique libre qu'elle contient; le gaz ia fait vivement bouillonner dans le puits.

Sa composition a été l'objet d'un grand nombre de recherches de la part de MM. Nivet (1845), 0. Henry (1846), J. Lefort (1859), Terreil (1862). Les -analyses des deux derniers sont très-concordantes et nous ne transcrirons ici que la plus récente due à M. Terreil.

Acide carbonique libre 0*648

Bicarbonate de soude. . . . 0.140

— de chaux. . . . 1.122

— de magnésie. . . 0.896 Chlorure de sodium. . . . . 0.994

—r- de potassium. ... 0.033

Iodures alcalins. ..... traces.

Sulfate de soude 0.298

— de potasse. . . . . 0.039

Sels de lithine. traces très-sensibles.

Carbonate de fer. . . . . \

Crénate et apocrénaté de fer. / »... Phosphates de fer et de chaux. [ Arséniates de fer et de chaux. ]

Strontiane (à l'état de carbonate). traces.

Silice. ...:.»... 0.111

Matières organiques azotées. . traces.


24 BEAUREGARD-VANDON

Quelques déterminations que nous avons faites, en 1878, de la chaux, dé la magnésie, de la soude et du chlore, nous ont fourni des résultats tout à fait analogues à ceux obtenus par MM. J. Lefort et Terreil. Il faut donc admettre que la composition de l'eau de Rouzat n'a pas varié depuis 1859.

Ajoutons que M. J. Lefort y a dosé 0*006 de sulfate de strontiane, 0*019 de phosphate de soude et nous-même 0*010 de chlorure de lithium.

M. Terreil a de plus analysé les dépôts produits par la source du Grand-Puits et a obtenu les résultats suivants :

Carbonate de chaux. . ... 5*92

— de magnésie. . ■ . . 0.83

— de protoxyde de fer. . 5.79

Phosphate de fer 3.04

Arséniate de fer 0.77

Peroxyde de fer. ...... 49.72

Alumine traces.

Sels alcalins solubles. .... 0.65

Silice et argile 17.73

Matière organique azotée. . . . traces.

Eau de combinaison 15.55

100.00

2° Source ferrugineuse et gazeuse des Vignes.

La source des Vignes, située au nord et à une centaine de mètres de l'établissement, est aménagée dans une construction en pierres. L'eau est limpide, incolore, d'une saveur piquante et légèrement styptique. C'est une eau de table agréable que les baigneurs consomment sur place et'que l'on exporte dans les localités voisines.

Chose curieuse, la composition de cette eau ne diffère pas


BEAÙREGÂRD-VANDON 25

sensiblement de celle du Grand-Puits, et pourtant leurs propriétés sont bien différentes ; mais tandis que celle-ci possède une température de 31°, la source des Vignes est froide et ne dépasse pas la température de 13°5.

Voici, d'après M. Terreil, l'analyse de la source des Vignes et celle des dépôts qu'elle abandonne :

COMPOSITION DE L'EAU RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique libre. . . . 0*700

Bicarbonate de soude. . ." . 0.157

— de chaux. ... 1.265

— de magnésie. . ... 0.812. Chlorure de sodium. . . . . 0-976

— de potassium. . . . 0.042 Sulfate de soude. . . , . . 0.193

— de potasse. . . . . 0.049

Sels de lithine . traces très-sensibles.

Carbonate de fer \

Crénate et apocrénate de fer. j Phosphates de fer et de chaux. \ 0.013 Arséniates de fer et ,de chaux. \ Alumine. ....... j

. Strontiane (à l'état de carbonate). . traces.

Silice. 0.152

Matières organiques azotées. . . traces.

Nous y avons trouvé 0*010 de chlorure de lithium, comme dans l'eau du Grand-Puits.

COMPOSITION DES DÉPÔTS.

Carbonate de chaux.. . . . . 12*32

— de magnésie. . . . 0.88

— de protoxyde de fer. . traces. Phosphate de fer. . . . . . 2.42

A reporter. . . . . 15.62


26 BEAUREGARD-VANDON

Report 15.62

Arséniate de fer.. . . . . . 0.37

Peroxyde de fer. ...... 21.35

Alumine . . .... . . . . traces.

Sels alcalins solubles 0.56

Silice et argile. 49.33

Matière organique azotée. . . . traces.

Eau de combinaison 13.27

100.00 3° Source de la Cour.

La source de la Cour consiste en un puits situé près du bâtiment de l'hôtel, à l'extrémité opposée à celle du GrandPuits. L'eau ne jaillit pas, mais reste à un niveau constant, à 2 mètres au-dessous du sol.

Cette source n'a pas encore été utilisée. Sa composition est représentée par l'analyse suivante que nous en avons faite et qui montre son analogie avec les précédentes :

. COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 1*525

— sulfurique 0.165

— silicique 0.105

— phosphorique. . . . 0.006

— arsénique > traces..

Chlore 0.550

Potasse .......... 0.105

Soude 0.640

Lithine 0.003

Chaux 0.320

Magnésie 8.198.

Protoxyde de fer 0.013

Matières organiques. . . . traces, Strontiane. ........ traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. 2.542

Acide carbonique libre. . 0*410 Bicarbonate de soude ... 0.114

— potasse . . 0.223

— chaux. .-. 0.823

— magnésie . 0.634

— fer 0.029

Sulfate de soude. . . . . . 0.293

Phosphate de soude. ... 0.012

Chlorure de sodium. . . . 0.893

— de lithium. . . . 0.010 Arséniate de soude. . . . traces.

Silice 0.105

Matières organiques. ... traces. , Sulfate de strontiane. . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 3.136

Total, y compris l'acide carbonique libre 3.546


BEAUREGARD-VANDON 27

4° Source du Chemin.

La source du Chemin, à 100 mètres au nord-ouest de l'établissement, sort de la terre des Sagnes et s'écoule dans un chemin. Il n'y a aucune installation et cette source n'a jamais été exploitée.

Sa température est de 17°8 et ne varie pas sensiblement : sa saveur est acidulé et saline ; elle ne bouillonne pas sous l'influence de l'acide carbonique.

Voici les résultats que nous a fournis son analyse :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 1^577

— sulfurique 0.170

— silicique..... ". . 0.108 ,

— phosphorique. . . . 0.006

— ' arsénique. ..... traces.

Chlore '.....-. 0.512

Potasse . 0.098

Soude 0.618

Lithine 0.003

Chaux. 0.365

Magnésie . . ....... 0.207

Protoxyde de fer 0.015

Matières organiques .;■. . traces. Strontiane . traces.

Poids des combinaisons anhydres,les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. ..... 2.595

Acide carbonique libre.. . 0*370 Bicarbonate de soude .. . . 0.133

— potasse-. . 0.208 —' chaux. . . 0.938

— magnésie . 0.662

— fer. .-. .-. 0.033 Sulfate de soude. . . . -. 0.302 Phosphate de soude. . . . 0.012 Chlorure de sodium . : . 0.830

— de lithium. . . 0.010 Arséniate de soude. . . . traces.

Silice . . 0.108

Matières organiques ... traces.- Sulfate de strontiane. . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre. . . . 3.236

Total, y compris l'acide

carbonique libre. . . . 3.606

Nul doute que ces deux dernières sources, qui ont sensiblement la même composition que les deux autres, ne soient utilement exploitées si le besoin s'en faisait sentir.


28 BEAUREGARD - VAND0N

L'action des eaux de Rouzat a été longtemps et minutieusement étudiée par le docteur Lacaze, prédécesseur de M. le docteur Fenolhac, médecin inspecteur actuel.

D'après ce praticien, les personnes chlorotiques ou anémiques se trouvent bien de l'usage interne, qui rétablit l'activité gastrique. Prises en bains ou en boissons, ces eaux sont efficaces contre les rhumatismes, les névralgies, les dyspepsies, les métrites utérines et les maladies scrofuleuses.

Par contre, suivant le même docteur Lacaze, il y a contreindications dans toutes les maladies aiguës, fébriles ou non, dans les affections chroniques à leur période d'activité trop voisine de l'état aigu.

On a pu remarquer dans la composition des eaux de Rouzat une forte proportion de carbonate de chaux: elles peuvent donc être utilisées comme eaux incrustantes et, en effet, un établissement qui préparait des incrustations a été établi et a fonctionné avec succès. Il a été détruit il y a quelques années. Ajoutons pour terminer que les thermes de Rouzat ont été exploités anciennement, comme en témoignent les fouilles exécutées par M. de Lauzanne et les objets d'origine romaine qu'elles ont mis au jour. En creusant le sol à une profondeur de 10 mètres environ pour capter et aménager les nouvelles sources retrouvées, on a découvert des médailles, dés ornements, des chapiteaux, des statues et une vaste piscine, qui ne laissent aucun doute sur l'existence d'une ancienne station thermale à l'époque romaine.


BEAULIEU 29

BEAULIEU

A 800 mètres au sud-est de la commune de Beaulieu, dans le canton de Saint-Germain-Lembron, et à 100 mètres au sud du château de la Roche, sur la rive gauche de l'AUagnon, on rencontre une source d'eau minérale trèsestimée depuis longtemps dans les environs.

Elle est peu abondante ; sa température est 12° et elle possède une saveur acidulé puis alcaline. Elle est trèsgazeuse, circonstance qui la rend agréable comme eau de table.

On dit que la source de Beaulieu est intermittente, qu'elle paraît au printemps pour disparaître en automne. La vérité est que son débit est considérablement diminué sans être nul pendant l'hiver.

M. Nivet, qui a fait de cette eau une analyse approximative, en 1845, a obtenu les résultats suivants :

Bicarbonate de soude 2*545

Sulfate de soude 0.166

Chlorure de sodium 0.083

Sels de potasse traces.

Bicarbonate de magnésie. . . . 0.091

— de fer 0.028

— de chaux 0.316

Silice . 0.065

Matière organique. ..... traces.

Perte. . . . 0.031

Total. ..... 3.225


30 BEAULIEU

Voici les chiffres que nous a fournis cette même source en 1877:

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 4*100

— sulfurique. ..... 0.104

— silicique 0.100

— phosphorique .... traces.

Chlore. 0.064

Potasse 0.105

Soude 1.133

Lithine 0.003

Chaux 0.369

Magnésie 0.086

Protoxyde de fer... . . ... 0.004

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 8.102

Acide carbonique libre. . Is820

Bicarbonate de soude . . . 2.704

— potasse . . 0 223

— chaux. . . 0.940

— magnésie. 0.275

— fer. ... . 0.009

Sulfate de soude 0.185

Phosphate de soude. . . . traces.

Chlorure de sodium. ... 0.105

— de lithium. . . . 0.008

Silice 0.100

Matières organiques.. . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 4.558

Total, y compris l'acide

carbonique libre. .... 6.378

Comme on le voit par ces deux analyses, l'eau de Beaulieu est ferrugineuse et bicarbonatée sodique. Si, comme l'a prétendu Monnet, elle purge certains sujets, il faut attribuer cet effet à la présence de l'acide carbonique en forte proportion. Selon le même praticien, elle est utilement employée dans les fièvres intermittentes et dans la chlorose.

M. le docteur Nivet estime qu'on pourrait, de plus, la prescrire aux goutteux, aux graveleux et aux calculeux. . . .


BESSE 81

BESSE

Nous avons rencontré quatre sources d'eau minérale sur le territoire de la ville de Besse :

La source de la Villetour ;

La source des Rochers de Berthaire ;

La source Thérèse ;

La source du Pont-Scarot.

La première seule a été signalée et décrite, mais non analysée ; les trois autres nous ont été indiquées par des habitants qui en font un fréquent usage comme boisson pendant l'été.

1° Source de la Villetour.

« Av voysinage d'vne petite ville d'Auuergne, prochaine » des Monts-Dore, nommée Besse, composée d'habitans » aussi ciuils et honorables qu'il s'en puisse trouuer en lieu » de toute la prouince; et adiencée de commoditez et » prouisions pour l'ayde de la vie et du séiour, autant » qu'on peut en auoir besoing en maladie; il se trouue vne » source d'eau froide naturelle, qui part d'vn petit rocher » en vn pendant tout prochain de la riuière de Valeton, en » belle sortie de la ville, par des prairies, et seulement » distante d'vne arquebuzade de la dicte ville. Elle me fut » montrée fortuitement sur le discours qu'on me fit de » quelques maladies inuétérées et rebelles qui y auraient » esté guéries (1). »

(1) Jean Banc. 89, p. 2. 1605.


32 BESSE

Jean Banc qui s'exprimait ainsi, en 1605, avait engagé les habitants de Besse à bâtir une sorte de puits autour de cette source, qu'il estimait « des plus spiritueuses et actives. »

Depuis, l'eau de la Villetour a été successivement recommandée ou étudiée par Duclos, Chomel, Pissis, intendant des eaux minérales d'Auvergne, Bassin, médecin des eaux minérales de Clermont-Ferrand, et Francon. Elle est signalée dans le dictionnaire de M. Nivet (1).

Là source se trouve sur la rive droite de la Couze de Besse, à peu de distance du faubourg de la Villetour et vis à vis une petite chapelle qui porte le même nom. Elle s'échappe au-dessous d'une coulée de lave (Eecoq) et se déverse dans le ruisseau en produisant un dépôt ocreux.

Le débit n'est que de quelques litres par minute.

Sa température a été trouvée de 8°6. Son altitude est 1,080 mètres.

Une petite construction en maçonnerie l'enferme et son propriétaire, qui habite la Villetour, livre l'eau à 5 centimes la bouteille.

L'analyse nous a donné les résultats suivants

(1) Nivet. Dictionnaire des eaux minérales du Puy-de-Dôme, page 22. 1845.


BESSE 33

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique. .... 1*650

— sulfurique 0.003

— silicique 0.060

— phosphorique. . . . traces.

— arsénique traces.

Chlore traces.

Potasse traces.

Soude. 0074

Chaux 0.182

Magnésie 0.066

Protoxyde de fer 0 011

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons ' anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. ..... 0.670

Acide carbonique libre.'. Isl02 Bicarbonate de soude ... 0.195

— potasse . . traces.

— chaux. . . 0.468

— magnésie . 0.211

— fer 0.026

Sulfate de soude ..... 0.005 Phosphate de soude. . . . traces. Chlorure de sodium. . . . traces. Arséniate de soude. . . . traces.

Silice. . 0.060

Matières organiques . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre. .... 0.965

Total, y compris l'acide

carbonique libre, .... 2.067

Ces chiffres indiquent une minéralisation relativement

faible et en font une eau bicarbonatée ferrugineuse froide.

. La proportion d'acide carbonique libre est assez forte et

contribue à donner à l'eau de la Villetour une saveur acidulé

agréable.

Enfin, il faut remarquer l'absence à peu près complète de chlorure de sodium, de même que pour les trois sources suivantes, fait assez rare quand il s'agit des eaux minérales du Puy-de-Dôme.

;•- Si l'analyse de l'eau de l'a Villetour n'avait-pas été faite jusqu'à présent, Chomel (1) a pourtant déterminé, en 1734, la quantité totale des sels qu'elle contient. Six litres d'eau lui ont donné « une dragme de résidence terreuse et peu saline,» ce qui correspond sensiblement à 0*666 par litre. Il est curieux qu'à un siècle et demi de distance la même

(1) Traité des Eaux minérales, etc., p. 341. Clermont-Ferrand 1734.

3


34 BUSSE

source nous ait fourni un poids, 0*670,que l'on peut regarder comme identique à celui trouvé par Chomel.

2° Source des Rochers de Berthaire.

A une distance d'environ 1,200 mètres de la source de la Villetour, dans la même vallée et sur le bord du même ruisseau, on rencontre une autre source ferrugineuse qui n'est guère plus abondante que la précédente.

Sa température est de 8"3et son altitude de 1,110 mètres.

Elle sort du pied des rochers qui bordent à l'est le domaine de Berthaire, ce qui lui.a valu le nom sous lequel on nous l'a désignée.

Elle se mêle immédiatement à l'eau du ruisseau, sur la rive droite duquel elle se trouve, tout en laissant autour d'elle une grande quantité de dépôt ferrugineux.

Sa composition est représentée dans le tableau suivant qui reproduit notre analyse.

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 2s630

— sulfurique 0.004

— silicique 0.050

— phosphorique. ... .traces.

— arsénique traces.

Chlore traces.

Potasse traces.

Soude. 0.056

Lithine traces.

Chaux. . , 0.132

Magnésie 0.058

Protoxyde de. fer 0.038

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 0.566

Acide carbonique libre. . 2*173

Bicarbonate de soude . . . 0.443

potasse . . traces.

— chaux. . . 0.339

— magnésie . 0.185

— fer 0.086

Sulfate de soude. ..... 0.007

Phosphate de soude. . . . traces.

Chlorure de sodium. . . . traces.

— lithium. . . . traces.

Arséniate de soude traces.

Silice . .0 050

Matières organiques. . '. . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre .... 0 810

Total, y compris l'acide carbonique libre 2.983


BESSE , : 35

L'eau des Rochers de Berthaire est donc une eau ferrugineuse bicarbonatée froide.

Elle a de grandes analogies avec la précédente ; toutefois elle contient en proportion plus forte deux éléments importants, le fer et l'acide carbonique. Elle renferme une quantité telle de bicarbonate de fer que ce sel indique sa vraie dominante, et d'autre part l'acide carbonique libre qu'elle tient en dissolution, à la dose de plus de 2 grammes, en fait en quelque sorte une eau carbonique (1) et nous la désignerions volontiers sous le nom à'eau ferrugineuse carbonique.

En juillet 1877, on voyait aux abords de la source de nombreux cadavres de vers, de limaçons et même de grenouilles que l'acide carbonique avait asphyxiés.

3° Source Thérèse^

En continuant à remonter le ruisseau ou Couze de Besse, on trouve sur ce même domaine de Berthaire, appartenant à M. Aubergier, une autre source minérale des plus intéressantes, la source Thérèse, qui sort également du terrain volcanique. Elle est située à gauche de la Couze, à 120 mètres du ruisseau. L'altitude est 1,180 mètres.

L'eau, d'une limpidité parfaite, laisse échapper de grosses bulles d'acide carbonique, sans produire toutefois un bouillonnement considérable. Abandonnée à l'air, elle laisse dégager pendant longtemps de nombreuses et fines bulles de ce même gaz carbonique. Sa saveur est très-fortement acidulé, et mêlée au vin elle produit une boisson des plus agréables. Sa température est 7°8.

(1) Voir ci-après, page 28, à propos des eaux carboniques.


36 BESSE

L'analyse nous a fourni les résultats suivants :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique. . . . . 2*351

— silicique 0.022

— phosphorique. . . . indices

Chlore traces

Potasse . ) „ „

Soude. } ° 008

Chaux 0 015

Magnésie. 0 008

Protoxyde de fer traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 0.079

Acide carbonique libre . . 2*300

Bicarbonate de soude. . ) „ „„ . > 0.022

— potasse. )

— chaux. . . 0.038

— magnésie. 0.025

— fer .... traces. Phosphate de soude.... indices Chlorure de sodium. . . . traces. Silice 0 022

Total, non compris l'acide carbonique libre .... 0.107

Total, y compris l'acide carbonique libre 2.407

Ce fait d'une minéralisation presque nulle avec une dose très-élevée d'acide carbonique nous a frappé. De son côté, M. Finot a rencontré à Royat (1) une eau présentant des caractères analogues que nous avons retrouvés ensuite dans l'eau de la Fayolle, à St-Amant-Roche-Savine (voir ce mot), dans l'eau de Ste-Marguérite, au Mont-Dore et dans quelques autres.

Nous avons pensé qu'il y avait là une nouvelle classe d'eaux minérales à considérer et nous proposons de les appeler eaux carboniques, pour les distinguer des eaux bicarbonatées dont elles diffèrent essentiellement par la minéralisation.

Il est certain que les eaux minérales, dites de table, dont l'usage se répand de plus en plus, ne sont aussi agréables et aussi efficaces que parce qu'elles renferment une pro(1)

pro(1) source Vercingétorix qui avait été trouvée dans une carrière et qui a disparu à la suite d'un éboulement.


BESSE 37

portion relativement grande d'acide carbonique libre. Il serait aisé d'ailleurs d'en donner la preuve en comparant certaines analyses ; on trouverait, par ^exemple, que telle eau, agréable à boire mêlée au vin, contient sensiblement les mêmes substances salines en dissolution que telle autre qui est lourde et indigeste, mais qu'elle renferme de plus que celle-ci de l'acide carbonique libre.

Les eaux bicarbonatées utilisées comme eaux de table sont nombreuses ; nous en signalons dans ce dictionnaire de fort appréciées et en dehors de l'Auvergne tout le monde connaît celles de St-Galmier, de Condillac, deSeltz; mais toutes sont douées d'une minéralisation plus ou moins considérable, variant de 2 à 4 grammes par litre et dépassant même ce dernier chiffre. Les eaux carboniques du Puy-de-Dôme, dont la source Thérèse est jusqu'à présent le plus remarquable exemple, ne renferment guère que de l'acide carbonique.

Cette quantité de gaz libre, 2*300, que contient la source Thérèse est un feu plus considérable que celle qui saturerait l'eau à la température de 7°8 et à la pression de 0m622 qui . a été observée lors de la détermination sur place de cet acide carbonique. En effet, un litre d'eau ne dissout dans ces circonstances que 1 lit. 129, correspondant à 2*210.

Cela tient à ce que l'eau provient d'une certaine profondeur où elle était soumise, par suite de son propre poids, à une pression plus grande que la pression atmosphérique et où elle dissolvait par conséquent une quantité de gaz plus considérable. Arrivée à la surface du sol elle perd cet excès de gaz, mais l'équilibre exige un temps assez long pour s'établir, ce qui explique la sursaturation de l'eau à la source.

En résumé, la source Thérèse est le type d'un nouveau


38 - BESSE

genre d'eaux minérales-que nous avons signalées de concert avec M. Finot. Elles constituent des eaux de table fort agréables, qui n'ont ni l'inconvénient des eaux à minéralisation forte, ni celui des eaux artificielles trop chargées de gaz comprimé qui gonfle et affadit. _

4° Source du Pont-Scarot.

Lorsqu'on suit la route de Besse à Egliseneuve-d'Entraigues, après avoir dépassé do deux kilomètres environ le lac Pavin, on trouve à cinquante pas de la route, sur le bord du ruisseau, plusieurs sources très-voisines les unes des autres. La principale est souvent visitée dans la belle saison par les passants et les fermiers des environs, qui la boivent en la puisant au moyen d'une feuille de gentiane roulée en cornet. On la connaît sous le nom de source du Pont-Scarot. Elle a une altitude de 1,240 mètres et sa température est de 7°2.

On pourrait la ranger dans la catégorie des eaux carboniques, comme le montre l'analyse suivante que nous en. avons faite : ,

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 2s050

— sulfurique...... traces.

— silicique 0.070

— phosphorique. . . . indices

Chlore traces.

Potasse traces.

Soude 0.025

Chaux 0.038

Magnésie.. . 0.014

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. ...... 0.205

.Acide carbonique libre. . 1*932.. Bicarbonate de soude. . . 0.068

— potasse. . traces.

— chaux. . . 0.087.

— magnésie . 0 045

Sulfate de soude traces.

Phosphate de soude. . . . indices Chlorure de sodium. . . . traces.

Silice . 0.070

Matières organiques . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre. .... 0.270

Total, y compris l'acide carbonique libre. . . . 2.202


BI0LI.ET 39

Elle ne contient guère, en effet, que les éléments que l'on rencontre dans une bonne eau potable, sauf une quantité assez grande d'acide carbonique qui la rend acidulé.

Elle mériterait d'être captée et protégée, contre les dégradations que cause le bétail. Nul doute qu'on ne puisse réunir facilement plusieurs des filets éparpillés autour de la source principale.

BIOLLET

A deux kilomètres à l'est de Biollet, commune du canton de St-Gervais, on rencontre au hameau du Prat, à une altitude d'environ 700 mètres, une source minérale qui jaillit d'un rocher granitique dans un communal non loin d'un petit ruisseau.

L'eau est froide, assez: abondante, d'une saveur aigrelette. Elle dégage de nombreuses bulles • d'acide carbonique.

Exposée à l'air, elle dépose des flocons d'oxyde de fer et.se recouvre d'une couche irisée contenant aussi de l'oxyde de fer. .. '

.Mise en bouteille, elle conserve fort bien en dissolution le fer qu'elle contient, grâce à la grande proportion d'acide carbonique qu'elle renferme.

'Son analyse nous a donné les résultats suivants :


40

BIOLLET

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique. ..... 2*282

— sulfurique ..... traces.

— silicique 0.055

— phosphorique. . . . 0.006

— arsénique traces.

Chlore. 0.008

Potasse traces.

Soude 0.112

Lithine traces.

Chaux 0.130

Magnésie 0.060

Protoxyde de fer 0 014

Matières organiques . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 0.640

Acide carbonique libre. . 1*780 Bicarbonate de soude... 0 284

— potasse. . traces.

— chaux. . . 0.334

— magnésie. 0.192 _ fer 0.031

Sulfate de soude. .... traces. Phosphate de soude. . . . 0.012 Chlorure de sodium. , . . 0.013

— lithium. . . . traces.

Arséniate de soude traces.

Silice. . 0.055

Matières organiques . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 0.921

Total, y compris l'acide carbonique libre 2.701

Mais cette source n'est pas captée et il est à craindre qu'elle ne soit mélangée d'un peu d'eau douce. Toutefois, la grande quantité d'acide carbonique que nous y avons dosée permet de supposer que ce mélange d'eau douce n'est pas considérable.

En tout cas on ne peut admettre, comme quelques personnes le prétendent à Biollet, que l'eau du Prat ait quelque analogie avec celle de la Bourboule : elle renferme dix fois moins de sels en dissolution.

Elle n'en est pas moins très-intéressante, soit comme eau de table fort agréable, soit comme eau médicinale : le fer, le phosphore et l'arsenic qu'elle contient à des doses diverses lui donnant évidemment des propriétés précieuses qu'il conviendrait d'expérimenter.


BOUDES 41

BOUDES

À 5 kilomètres au sud de la commune de Boudes, canton de St-Germain-Lembron, et près du hameau de Bard, se rencontrent plusieurs sources dont la plus importante porte le nom de Source de Bard et a été étudiée, dès 1768, par Monnet, médecin de Champeix.

' L'eau de Bard a une température de 17°5, sa saveur est piquante, acidulé. Récemment puisée, elle dégage de nombreuses bulles d'acide carbonique, puis elle se trouble et acquiert une saveur alcaline désagréable. Elle abandonne un sédiment ferrugineux autour de la source.

M. Nivet a obtenu, en 1844, de l'analyse de cette eau, les résultats suivants :

Bicarbonate de soude 2*455

Sulfate de soude 0.080

Chlorure de sodium 0.951

Sels de potasse. . . . . . . traces.

Bicarbonate de magnésie. ... 0.228

— de fer. ..... 0.041

— de chaux 0.977

Silice 0.110

Matière organique traces.

Perte . 0.109

Total des sels par litre d'eau. 4*951

Ces chiffres se rapprochent de ceux que nous a donnés une nouvelle analyse exécutée en 1878.


42 'BOUDES

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 3*118

— sulfurique 0.055

— silicique ...... 0.100

— phosphorique. . . . traces—

traces— ...... traces.

Chlore. , 0.560

Potasse 0.058

Soude 1.345

Lithine ■ • • traces.

Chaux . 0.388

Magnésie 0.088

Protoxyde de fer 0.022

Matières organiques . . .traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. 3.690

» ■

Acide carbonique libre. . 0s915 Bicarbonate de soude. . . 2.499

— potasse . . 0.123

— chaux. . . 0.997

— magnésie. 0.282

— fer 0.048

Sulfate de soude 0.097

Phosphate de soude. . . .traces. Chlorure de sodium. . . . 0.923

— de lithium. . . . traces. Arséniate de soude. ... traces.

Silice 0.100

Matières organiques. .... traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 5;069

Total, y compris l'acide

carbonique libre 5.984

Cette composition témoigne d'une valeur thérapeutique certaine. On emploie, en effet, les eaux de Bard dans les fièvres intermittentes rebelles et les engorgements consécutifs. ...

M. Nivet estime qu'on peut les prescrire aux chlorotiques, aux individus affectés de maladies asthéniques du tube digestif, de goutte ou de gravelle.

Elles purgent, dit-on, quelques personnes ; mais c'est ce qui arrive plus ou moins pour toutes les eaux minérales chargées d'acide carbonique et il ne faut sans doute pas attribuer aux eaux de Bard une action spéciale.


LA BOURBOULE 43

LA BOURBOULE

Le hameau de la Bourboule dépendait, il y a quelques années, de Murat-le-Quaire, mais l'importance que lui ont donnée ses thermes l'ont fait ériger en commune spéciale.

La Bourboule possède des eaux minérales qui, selon l'expression de M. J. Lefort (1), occupent dans la médecine thermale « une place unique au monde » et cette place elles. la doivent, sans aucun doute, à leur thermalité et à une minéralisation qui comprend l'arsenic à dose relativement très-élevée.

Ces eaux jaillissent actuellement sur les deux rives de la Dordogne, à une altitude de 850 mètres environ, et dans la même vallée de fracture qui a produit les sources thermales du Mont-Dore, à 7 kilomètres en amont.

Elles sourdent, soit du granité, soit du tuf ponceux qui recouvre cette roche primitive.

Les eaux minérales de la Bourboule paraissent avoir été connues aune époque reculée ; une ancienne fosse, d'origine romaine, découverte lors de la construction de l'établissement, et une voie romaine qui passait au Mont-Dore, ont fait penser à M. Lecoq que ces sources ont été utilisées^ autrefois en même temps que celles du Mont-Dore.

Duclos, Chomel et Lemonnier les ont signalées et décria

(1) J. Lefort. Nouvelles expériences sur l'arsenic de l'eau minérale de /oe Bourboule. Clermont-Ferrand, 1876.


44 LA BOURBOULE

tes. Michel Bertrand a mis en évidence leurs principales propriétés thérapeutiques, et, en 1828, M. H. Lecoq a publié le premier travail analytique complet sur ces sources thermales.

Elles étaient alors au nombre de six, toutes situées sur la rive droite de la Dordogne. C'étaient les sources du GrandBain, du Petit-Bain ou Bagnassou, des Fièvres, de la Rotonde au nombre de deux et enfin du Jardin. Leur débit total ne dépassait pas 50 litres par minute et était même réduit à 34 litr. 60 en 1863, d'après un jaugeage opéré par M. le docteur Peyronnel, médecin inspecteur de la station.

Leur température variait de 25 à 49°.

En 1853, l'illustre Thénard détermina,.dans plusieurs sources des stations d'Auvergne, la proportion d'arsenic qu'elles contenaient et qui avait été signalé auparavant par Chevallier et Gobley au Mont-Dore et à Royat, ainsi que par M. P. Bertrand à la Bourboule.

Voici les chiffres trouvés pour un litre de l'eau du GrandBain :

Arsenic 0*0085

Acide arsénique 0.01302

Arséniate de soude anhydre. . 0.02009

On conçoit sans peine qu'un tel résultat, émanant de Thénard, était de nature à faire la fortune de la Bourboule.

Les praticiens trouvaient là l'explication des effets obtenus par l'usage de ces eaux dans quelques affections, telles que la scrofule, certaines maladies de la peau et surtout les fièvres intermittentes paludéennes, affections que l'on combat d'ordinaire au-moyen de préparations arsenicales.


LA BOURBOULE 45

Dix ans.après cette importante découverte, M. J. Lefort fit de la Bourboule et de ses six sources minérales une étude complète et très-remarquable, insérée dans les Annales de la Société d'hydrologie médicale de Paris (1863). Nous ne reproduirons point les résultats consignés dans ce travail, par la raison que les sources analysées ont disparu à la suite de recherches faites soit pour réunir plusieurs griffons voisins, soit pour augmenter le volume du précieux liquide ; elles ont été remplacées par six autres sources dont la description représentera l'état actuel de la Bourboule. Toutefois, la question de l'arsenic ayant préoccupé à bon droit les chimistes, les médecins et les propriétaires des eaux, nous résumons ici les principaux résultats obtenus dans le dosage de cet élément.

On vient de voir que Thénard a trouvé 8 milligrammes et demi d'arsenic dans un litre d'eau du Grand-Bain. Dix ans plus tard, M. J. Lefort a obtenu les résultats suivants pour les quatre sources principales : -

Arsenic.

Source du Bagnassou.% . . . 0*00621

— du Grand-Bain. . . . 0.00535

— des Fièvres. . . .- . 0.00304 —. de la Rotonde. . . . 0.00306

Il résulte de ces chiffres qu'une différence en moins d'environ 3 milligrammes existait pour l'eau du Grand-Bain. Mais il faut ajouter que dans l'intervalle la source analysée avait subi une transformation complète. Elle avait été . changée de place vers 1857, afin d'augmenter son volume par la réunion de sept ou huit griffons qui existaient dans son voisinage; sa température avait descendu de 51° à 49°, et sa minéralisation, que M- Lecoq avait trouvée de 58996, n'était plus que de 5*745.


46 LA BOURBOULE

En 1876, M. J. Lefort a opéré sur la source Perrière qui, avec la source Choussy, représente assez bien l'ancienne eau du Grand-Bain, mais avec une température plus élevée (55°), un débit plus considérable et une minéralisation moindre (5*180). Il a trouvé, dans deux dosages concordants, les proportions d'arsenic suivantes :

1° 0*00475; 2° 0*00483.

Quelque temps auparavant, l'Ecole des mines avait constaté dans la source Choussy une quantité d'arsenic de 0*0045 et dans la source Perrière 0*0048, proportions sensiblement égales aux précédentes.

On peut dire, par conséquent, que vers 1875-76 l'eau de la Bourboule contenait un peu moins de 5 milligrammes d'arsenic par litre ; c'est encore une diminution sur le chiffre de 1863.

- Nous avons nous-même fait, en 1877, plusieurs déterminations sur l'eau du puits Perrière, en opérant sur le liquide puisé à sa naissance sur le granité. Le résidu salin fourni par cette eau était par litre de 5*110. Nous avons trouvé 0*00601 d'arsenic. Cette fois, c'était une augmentation qui était constatée.

Enfin, tout récemment, MM. J. Lefort et Bouis, chargés officiellement par l'Académie de médecine de l'analyse des eaux de la Bourboule, ont obtenu une dose plus forte encore, à savoir 0*00705 pour cette même source Perrière. ~

Si nous ajoutons que M. Carnot, à l'Ecole des mines, a trouvé (31 juillet 1876) 0*0075 pour la source Choussy, nous pourrons conclure que l'eau minérale de la Bourboule


LA BOURBOULE 47

contient actuellement une proportion d'arsenic considérable qui représente sensiblement celle indiquée par Thénard et qui a mis en relief cette importante station thermale.

On ne s'étonne pas des divergences constatées dans les analyses qui ont été faites successivement, lorsque l'on considère les changements que des travaux considérables ont dû produire dans les sources. Ils sont tels que le débit total, qui n'était en 1863 que de 34 litres 6, dépasse aujourd'hui 700 litres par minute ; mais il faut souhaiter que ceux qui pourraient avoir lieu par la suite ne viennent point en modifier le régime au point de nuire à leur précieuse minéralisation.

Nous avons dit que les nouvelles sources de la Bourboule sont au nombre de six, ce sont :

La source Choussy ;

La source Perrière ou Mabru ;

La source de la Plage ;

La source Sédaiges ;

La source Fenestre n° 1 ;

La source Fenestre n° 2.

La première appartient à M. le Docteur Choussy, les cinq autres à une grande Compagnie anonyme. /■

1° Source Choussy.

Elle n'est séparée de la suivante que par une distance de un à deux mètres et comme ces deux sources proviennent de puits creusés à des profondeurs à peu près égales, aboutissant à la même prise d'eau, on peut dire que c'est la même eau placée dans deux vases communicants et exploitée par deux établissements rivaux.


48 LA BOURBOULE

Sa température est de 56° et sa composition, déterminée en juillet 1876 par M. Carnot, est représentée par les résultats suivants :

Résidu fixe par litre. . . . 5gr. 1400

Acide carbonique libre. ... 0 3513

id. id. des carbonates. 1 3242

Acide arséniq. (arsenic:0,0075). 0 0115

Acide chlorhydrique. . . . ' 2 0447

Acide sulfurique 0 1098

Silice. 0 0420

Oxyde de fer. ...... 0 0053

Chaux 0 0490

Magnésie 0 0092

Potasse ........ 0 0731

Soude. 2 6395

Matières organiques .... traces.

Lithine . traces tr.-notables.

Total. . . . 6gr.6596

Nous y avons dosé une proportion de 18 milligrammes de chlorure de lithium par litre.

La source Choussy alimente un établissement transformé depuis 1875 et qui, outre les cabinets de bains, comprend des cabinets spéciaux pour les douches, des salles d'aspiration, de pulvérisation, de bains de pieds, etc.

2° Source Perrière ou Mabru.

Le puits Perrière dont on vient de voir la position par rapport au précédent fournit 388 litres 5 d'eau par minute, d'après un jaugeage exécuté ainsi que les suivants, les 28 et 29 septembre 1877, par M, Amiot, ingénieur des mines ; la


LA BOURBOULE 49

température, prise par M. Lamarle, ingénieur de la Compagnie, le 11 novembre de la même année, est de 56°5 à la surface de l'eau et de 60°1 au fond du puits.

La composition de cette eau, déterminée récemment par MM. J. Lefort et Bouis, est relatée ci-après dans un tableau comprenant les analyses des cinq sources de la Compagnie de la Bourboule.

3° Source de la Plage.

Le puits de la Plage a une profondeur de 120 mètres et fournit par minute 12 litres 8 d'une eau à la température de 27°6. Sa minéralisation et sa température ont varié à la suite de récents travaux, car, tandis que l'analyse de l'Ecole des mines datant de quelques années signale les chiffres suivants:

Température . . ... 40° Résidu salin par litre. . . . 5*4500 Arsenic. . . . . .. . . 0.0042

La récente analyse de MM. J. Lefort et Bouis enregistre ceux-ci :

Température . ..... 27°6

Résidu salin par litre. . . , 2*926 Arsenic. 0.00193

4° Source Sédaiges.

Le puits de Sédaiges représente actuellement les deux anciennes petites sources de la Rotonde et des Fièvres ; il a été approfondi jusqu'à la roche granitique et fournit par minute 94 litres d'eau minérale, dont la température est 45°5 à la surface de l'eau et 59°4 au fond du puits. Cette


50 LA BOURBOULE

température, sa minéralisation et son titre en arsenic là rapprochent de l'eau du puits Perrière, comme le montre le tableau ci-après. ■■

5°, 6° Sources de Fenestre.

Les sources de Fenestre sont situées sur la rive gauche de la Dordogne, alors que les précédentes sont toutes sur la rive droite. En 1872, la Compagnie fit creuser un puits artésien dans un terrain dit du Merle, à une distance de 150 mètres environ des anciennes sources, dans l'espoir de rencontrer des eaux chaudes. On en trouva deux, froides et abondantes. La première, rencontrée à 34 mètres de profondeur, donna de 300 à 400 litres d'eau par minute ; sa température était de 21° et sa minéralisation faible. La seconde, presque aussi abondante, fut trouvée dans le même puits à 68 mètres, c'est-à-dire à une profondeur double, et sa température était d'un degré plus élevé, soit 22".

On les appela sources de Fenestre, du nom du petit hameau voisin de la Bourboule, sur le territoire duquel elles sont situées.

Après qu'elles furent captées, on les sépara au moyen de deux tubes concentriques et elles-alimentent deux buvettes opposées.

Mais depuis ces aménagements pratiqués par M. A. Ledru, architecte du Mont-Dore et de la Bourboule, les rendements et la température ne sont plus les mêmes qu'au début. La source n° 1, la moins profonde, a un débit de 98 litres à la minute et une température de 19°1 ; la seconde donne 39 litres 2 à la température de 19°2.


LA BOURBOULE j51

Voici les résultats des analyses de MM. J. Lefort et Bouis, concernant les cinq sources de la Compagnie :

) I I (

DESIGNATION IFENESTRE FENESTRE

PERRIÈRE SEDAIGES LA PLAGE (

DES SOURCES. ' j n° 1. n° 2.

gr. gr. gr. gr. gr

Résidu salin par litre. 4.938 4.528 2.926 0.648 0.992

gr. gr. gr. gr. gr.

Arsenic métallique. 0.00705 0.00689 0.00193 0.00096 0.00104

. ., , . ... . &■ g'- g'- gr- gr.

Acide carbonique libre et

combiné. . . 1.7654 1.4982 1.2957 0.3631 0.5260

Acide chlorhydrique.. . 1.8517 1.7122 1.1161 0.1065 0.1293

Acide sulfurique 0.1175 0.1035 0.0694 0.0123 . 0.0291

Acide arsénique 0.01081 0.01054 0.00295 0.00147 0.00159

Acide silicique 0.1200 0.117S 0.1011 0.0717 0.0794

Soude 2.4121 2.2580 1.3997 0.3861 0.6681

Potasse.. ......... 0.1025 0.0921 0.0780 0.0081 0.0199

Lithine indiquée, indiquée, indiquée, indiquée, indiquée.

Chaux ........... 0.0739 0.0725 0.0541 0.0080 0.0091

Magnésie . 0.0135 0.0102 .0.0075 0.0036 0.0015

Alumine indices, indices, indices, indices, indices.

Protoxyde de fer 0.0021 0.0018 0.0007 0.0063 0.0100

Oxyde de manganèse. . . traces. traces. traces. traces. traces.

Matière organique .... indices, indices, indices, indices, indices.

6.46951 5.87654 4.12525 0.97317 1.47399

Ces sources importantes sont utilisées dans un grand établissement édifié récemment et offrant les ressources des : stations les mieux dotées.

Nous renvoyons aux ouvrages spéciaux, concernant la Bourboule, pour les indications thérapeutiques qui ont été "complètement discutées depuis quelque temps.


52 BOURG-LASTIC

BOURG-LASTIC

En 1796, Bue' Hoz signale « au bas du village de Corne, j

sur les bords d'un ruisseau, des eaux thermales acidulés. »

i

Il existe, en effet, à deux kilomètres et demi au nord de S Bourg-Lastic et au sud du village de Corne qui dépend de cette commune, une source d'eau minérale froide et gazeuse.

Son débit, qui ne varie pas avec les saisons, est de 20à25 litres par minute.

L'analyse nous a donné les résultats suivants, qui indi- | quent une prédominance marquée du bicarbonate de soude :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 2*180

— sulfurique 0.131

— silicique 0.045

Chlore. . 0.275

Potasse ...... 0.028

Soude 1.276

Lithine. traces.

Chaux 0.148

Magnésie 0.054

Protoxyde de fer traces.

Matières organiques.. . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 2.747

Acide carbonique libre . . 0*470 Bicarbonate de soude . . .' 2.544

— potasse . . 0.060

— chaux. . . 0.380

— magnésie. 0.173

— fer traces.

Sulfate de soude. ..... 0.232 I

Chlorure de sodium. ... 0.453 k

— lithium. . . . traces. "

Silice 0.045

Matières organiques . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre. .... 3.887

Total, y compris l'acide carbonique libre 4.357

L'eau de Corne mériterait d'être captée et aménagée. Elle jouit d'une certaine vogue dans les environs de BourgLastic, où elle est surtout employée contre la chlorose.


BR0M0NT 53

BROMONT

Trois sources minérales jaillissent sur le territoire de la commune de Bromont ; toutefois on les désigne communément sous le nom d'eaux minérales de Pontgibaud, de même que celles des communes de Chapdes-Beaufort et de SaintOurs.

1° Source de Javelle.

La fontaine de Javelle se trouve à un kilomètre au nord de Pontgibaud, sur la rive gauche de la Sioule et tout près d'un petit ruisseau. L'eau est limpide et gazeuse ; sa température qui serait de 13°, d'après Mossier, a été trouvée de 11° en décembre 1877 ; peut-être varie-t-elle un peu avec les saisons. Elle dépose un sédiment ferrugineux peu abondant. Sa composition a été déterminée, en 1831, par MM. Blondeau et 0. Henry (1). Une nouvelle analyse que nous en avons faite, en 1877, nous a donné les résultats suivants :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 1*260

— sulfurique 0.072

— silicique 0.100

Chlore 0.068

Potasse traces.

Soude 0.350

Lithine traces.

Chaux . 0.135

Magnésie.. . 0.031

Protoxyde de fer 0.008

Matières organiques . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres,les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. ..... 1.056

Acide carbonique libre . . 0*635 Bicarbonate de soude. . . 0.639

— potasse . . traces.

— chaux. . . 0.347

— magnésie. 0.099

— fer 0.018

Sulfate de soude 0.128

Chlorure de sodium. ... 0.112

— lithium. . . . traces.

Silice 0.100

Matières organiques. . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 1.443

Total, y compris l'acide carbonique libre .... 2.078

(1) Journal de Pharmacie, 1831.


54. BROMONT

L'eau de Javelle a été décrite par Jean Banc, dès 1605. A cette époque, elle était submergée par le petit ruisseau qui l'avoisine aujourd'hui ; c'était alors « une eau minérale fort «riche, composée de plusieurs gros bouillons, clairs et » picquants à la langue (1). »

Vers 1770, Delarbre, qui en avait obtenu de bons effets, la conseillait aux malades affectés d'obstructions commen-r. çantes, d'aménorrhée, de céphalalgies habituelles.

La chlorose, la leuchorrée et diverses variétés de gastralgies et d'hydropisies ont été traitées avec succès par l'eau de Javelle (Nivet).

2° Source de la Mine de Pranal.

La source de Pranal est fort curieuse, car elle sourd au fond de la mine de ce nom, à 110 mètres de profondeur.

Elle est située à 4 kilomètres au nord de Pontgibaud, non loin de la Sioule et du village de Pranal.

Elle fournit l'énorme quantité de 400 litres par minute et possède une température constante de 21 degrés.

Limpide, acidulé, très-gazeuse, elle est regardée comme une excellente eau de table.

On pouvait craindre que, provenant d'une mine de Pontgibaud, elle ne contint du plomb; mais nous n'avons pu déceler la présence de ce métal en opérant sur 2 litres d'eau. Il ne parait pas, du reste, que son usage eut occasionné des coliques comme cela est arrivé, selon Fournet, pour les eaux des mines de Barbecot (voir Chapdes-Beaufort).

(1) Jean Banc, page 87-2.


BR0M0NT 55

Voici les résultats que nous a fournis l'analyse de l'eau de Pranal :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique. .... 2*457

— sulfurique 0.101

— silicique '. 0.080

— phosphorique. . . . traces.

— arsénique. . . . . . traces.

Chlore 0.025

Potasse traces.

Soude 0.346

Lithine . 0.007

Chaux. 0.384

Magnésie 0.149

Protoxyde de fer .... . 0.036 Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 1.801

Acide carbonique libre. . 1*120 Bicarbonate de soude . . . 0.691

— potasse . . traces.

— chaux. . . 0.987

— magnésie. 0.477

— fer. ... . 0.080

Sulfate de soude. ..... 0.179

Phosphate de soude. . . . traces.

Chlorure de sodium. . . . 0.026

— lithium. . . . 0.020

Arséniate de soude. . . . traces.

Silice 0.080

Matières organiques ." . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre. .... 2.540

Total, y compris l'acide.

carbonique libre . . . 3.660

On constate la prédominance des bicarbonates terreux sur les bicarbonates alcalins ; mais il faut surtout remarquer la proportion notable de fer, la présence de la lithine et une grande quantité d'acide carbonique libre. .

3° Source de Chalusset.

A une petite distance au nord-ouest de la précédente, entre Chalusset et la Sioule, se trouve une autre source minérale appelée Font chaude, et qui n'est plus fréquentée. Le nom qu'on lui a donné vient du bouillonnement que lui fait éprouver un dégagement abondant d'acide carbonique et non de sa température : c'est une eau froide. Elle est limpide, acidulé, très-gazeuse et elle abandonne un sédiment ferrugineux.


50 CHAMALIERES

Legrand d'Aussy, dans la relation d'un « voyage fait en 1787 et 1788 dans la ci-devant haute et basse Auvergne, » raconte que cette eau est recherchée des bestiaux qui, asphyxiés parle gaz méphitique (acide carbonique), roulent souvent au bas de la colline et se tuent (1).

CHAMALIERES

Il existe sur le territoire de la commune de Chamalières, près de Clermont-Ferrand, plusieurs sources minérales importantes. Nous ne nous occuperons ici que de celle des Roches et de la source Dumas, reportant à l'article Royat la description des sources Saint-Mart, Saint-Victor, MarieLouise et Fonteix qui, bien que situées sur Chamalières, font partie intégrante du groupe des eaux de Royat.

1° Source des Roches.

Cette source, qui s'appelait autrefois Fontaine deBeaurepaire, est située à 800 mètres environ des sources de Jaude, à Clermont-Ferrand, entre cette ville et l'Etablissement de Royat.

(1) Ce fait que les boeufs et les chevaux boivent avec plaisir les eaux minérales gazeuses et ferrugineuses nous a été signalé souvent. Tantôt ce sont des chevaux attelés à une voiture qui font des efforts quand ils •passent à côté d'une source qu'ils connaissent pour aller y prendre quelques gorgées ; tantôt ce sont des vaches qui paissent et qui savent trouver l'eau minérale sur le bord d'un ruisseau, la préférant à l'eau douce de ce ruisseau. Enfin, M. Loiselot (voir Clermont-Ferrand, source Loiselot), a constaté que ses chevaux qui ont à leur disposition, dans, deux bassins contigus, de l'eau douce et de l'eau minérale trèsferrugineuse, s'adressent toujours à cette dernière dont ils sont très friands, surtout pendant l'été.


CHAMALIÈRES 57

Elle sort dû calcaire marneux tertiaire à l'extrémité de coulée de lave de Gravenoire. Jusqu'en 1843, elle s'échappait du milieu des jardins, remplissant un creux de 4 à 5 mètres de circonférence ; mais à cette époque des fouilles furent pratiquées pour l'isoler dans un puits circulaire de 4 mètres de profondeur. Ce puits est actuellement renfermé dans un bâtiment, au milieu d'un vaste jardin. Devant l'établissement est disposée Une terrasse demi-circulaire, d'où l'eau s'écoule par cinq jets formant buvette.

Le puits contenant la source est recouvert d'un chapiteau ;flnétallique avec tubulures permettant de récueillir l'acide ■carbonique qui s'échappe en faisant bouillonner l'eau. Ce gaz est emmagasiné dans des gazomètres à cloches pour être ensuite utilisé à la préparation de limonades gazeuses et d'éau de Seltz. Ces boissons gazeuses, préparées ainsi à ; l'aide d'un gaz naturel, né contiennent jamais d'acides minéraux libres, circonstance qui contribue évidemment à leur bonne qualité et à la réputation dont elles jouissent.

L'eau des Roches est très-limpide ; exposée à l'air, elle ne tarde pas à se troubler et à former un dépôt ocreux. Sa saveur est acidulé, puis saline et ferrugineuse. Sa température est de 19°5 et son débit de 50 litres par minute, dont une partie seulement alimente la buvette, le reste s'écoule par un trop plein. Elle dépose un sédiment jaunâtre ferrugineux.

Cette source a été l'objet d'un grand nombre de recherches. Duclos, en 1675, et Ghomel, en 1734,.en donnent une .analyse sommaire; MM. Nivet, en 1845 (1), Gonod et

(1) Nivet. Dictionnaire, p. 223.


58 CHAMALIÈRES

0. Henry fils, en 1857 (1), et J. Lefort, en 1857 (2), en ont déterminé la composition.

Une nouvelle analyse, faite en .1877, nous a donné les résultats suivants :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 2s954

— sulfurique 0.067

— silicique 0.092

— phosphorique. . . . 0.003

— arsénique traces.

Chlore. 0.665

Potasse . 0.080

Soude 0.914

Lithine 0.011

Chaux 0.292

Magnésie 0.141

Protoxyde de fer 0.021

— de manganèse, traces. Matières organiques. . . ; traces. Iode et brome. . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 2.795

Acide carbonique libre. . 1^650 Bicarbonate de soude . . .' 0.840

— potasse. . . 0.160

— chaux . . . 0.751

— magnésie . 0.451

— fer 0.046

— manganèse traces.

Sulfate de soude '. 0.119

Phosphate de soude. . . . 0.006 Chlorure de sodium. . . . 1.055

— lithium. ; . i 0.033

Arséniate de soude .... traces.

Silice. ........... 0.092

Matières organiques. . . . traces.

Iodure et bromure de sodium, traces

Total, non compris l'acide

carbonique libre .... 3.552

Total, y compris l'acide

carbonique libre .... 5.202

Il semble que, depuis le captage de la source, la minéralisation se soit légèrement augmentée : le résidu salin total a été en effet trouvé successivement :

En 1843, par M. Nivet 2*560

En 1857, par M. J. Lefort .... 2.760 En 1877, par M. Truchot 2.795

L'eau des Roches est très-employée à Clermont comme

(1) Gonod et 0. Henry. Paris, 1857.

(2) J. Lefort. Annales de la Société d'hydrologie médicale de Paris, t. III, p. 131.


LE CHAMBON 59--

eau de. table et nous avons dit qu'on utilise l'acide carbonique qu'elle dégage pour la préparation deboissons gazeuses. Elle est aussi conseillée dans certaines affections, la chlorose, l'anémie, les digestions lentes et pénibles.

2° Source Dumas.

A deux kilomètres de Clermont, sur le bord de la route de Chamalières, se trouvé un petit établissement portant le nom de Source Dumas. C'est moins une source d'eau minérale qu'un dégagement d'acide carbonique qui a été employé il y a quelque temps à la préparation de boissons gazeuses.

LE CHAMBON

On rencontre sur le territoire de la commune du Chambon, dans le canton de Besse, cinq sources minérales assez peu fréquentées et d'un accès difficile.

1° Source de la Font-Pique.

La source de la Pique ou Font-Pique se trouve au-dessous du hameau de Vouassière, sur la rive droite du ruisseau appelé la Couze de Chaudefour, à une altitude de 1,000 m. Elle sort des fentes d'un rocher et fournit de trois à quatre litres par minute. Pour la recueillir, dit M. Nivet, qui tenait ce renseignement du curé du Chambon, les buveurs la font couler dans un verre, à l'aide d'une feuille roulée en cornet. Nous avons vu souvent les habitants des montagnes et surtout les bergers, qui n'ont pas ordinairement de verre à leur disposition, se servir dextrement d'une feuille de gentiane,


60

LE CHAMBON

arrangée en cornet, pour puiser-l'eau minérale dont ils usent souvent et abusent quelquefois pendant la belle saison. .-

L'eau de la Pique est limpide, très-gazeuse, de saveur aigrelette ; sa température est de U°5.

Elle a été analysée, en 1845, par M. Nivet (1). Les résultats suivants, que nous avons obtenus en 1877, montrent que la composition de l'eau n'a pas sensiblement varié; le résidu salin total est à très-peu près le même, toutefois la proportion de bicarbonate de soude a un peu augmenté ; c'est l'inverse pour le sel calcaire.

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique. .... 1*813

— sulfurique traces.

— silicique 0.070

Chlore. traces.

Potasse.. ......... traces.

Soude 0.356

Lithine traces.

Chaux 0.185

Magnésie 0.060

Protoxyde de fer 0.004

Matières organiques . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 1.145

Acide carbonique libre. . 0*810 Bicarbonate de soude . . . 0.965

— potasse . . traces.

— chaux. . . 0.475

— magnésie. 0.192

— fer 0.009

Sulfate de soude traces.

Chlorure de sodium. . . . traces.

— lithium. ... traces.

Silice. . . . 0.070

Matières organiques.. . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre. . ... 1.711

Total, y compris l'acide carbonique libre 2.521

L'eau de la Pique est surtout une eau de table agréable ; pourtant elle a été indiquée dans la chlorose, la dyspepsie et les céphalalgies nerveuses et sympathiques (Nivet).

(Y) Nivet. Dictionnaire j p. 32.


LE CHAMBON

61

2° Source de Vouassière.

Cette seconde source jaillit au-dessus du hameau de Vouassière, sur la rive droite d'un petit ruisseau affluent de la Couze de Chaudefour.

Son débit est de six à sept litres par minute, sa température de 12°. L'eau est limpide, gazeuse, aigrelette; comme elle est peu minéralisée et à peine ferrugineuse, elle se rapproche des eaux carboniques.

Voici les résultats de son analyse :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 0*989

— sulfurique traces.

— silicique 0.080

Chlore. 0.010

Potasse . . . . traces.

Soude 0.209

Lithine traces.

Chaux 0.055

Magnésie 0.031

Protoxyde de fer traces.

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 0.605

Acide carbonique libre. . 0*550 Bicarbonate de soude . . . 0.545

— potasse . traces.

— chaux. . 0.141

— magnésie . 0.099

— fer traces.

Sulfate de soude traces.

Chlorure de sodium. . . . 0.016

• ' — lithium. . . . traces.

Silice. 0.080

Matières organiques.. . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 0.881

Total, y compris l'acide

carbonique libre .... 1.430

3° Fontaine de la Garde.

A 1,200 mètres au nord du Chambon, se trouve la fontaine de la Garde, composée de quatre ou cinq griffons très-rapprochés les uns des autres.

L'eau bouillonne vivement par l'action de l'acide carbo-


62

LE CHAMBON

nique qui se dégage en abondance. Elle est souvent mêlée à de l'eau douce et à l'eau résultant de la fonte des neiges. Quoi qu'il en soit, elle est fort peu minéralisée : l'évaporation d'un litre de cette eau n'abandonne qu'un peu de silice et quelques milligrammes de carbonate de chaux. Elle ne contient ni sulfates, ni chlorures, c'est une eau carbonique.

4° Eau de Chaudefour, source supérieure.

• Au fond de la vallée de Chaudefour, sur la rive droite de la Couze, à une altitude de 1,280 mètres, se trouvent deux sources minérales assez voisines. La supérieure, qui donne seulement quelques litres par minute, a une température de 23°2; elle est limpide, gazeuse, d'une saveur acidulé, saline et ferrugineuse. L'acide carbonique s'en dégage en petite quantité.

L'analyse suivante que nous en avons faite, en 1877, montre une certaine analogie de composition avec les eaux du Mont-Dore, sauf pour le chlorure de sodium qui fait à peu près complètement défaut dans les eaux de Chaudefour.

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique..... 1&700

— sulfurique 0.074

— silicique.. . . . . ■. 0.160

Chlore. . . . . . '. . . . •. traces.

Potasse.". ........ 0.012

Soude . . . .:. . .-. . -.>. 0.198

Lithine ■-. . traces.

Chaux . -. 0.228

Magnésie ... 0.066

Protoxyde de fer 0.004

Matières organiques . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. . . . . ■. 1.100

Acide carbonique libre. . 0*986 Bicarbonate de soude . . . 0.382

— potasse . . 0.025

— chaux. . . 0.586

— magnésie . 0.211

— fer. •.-.-.-. 0.009

Sulfate de soude 0.131

Chlorure de sodium. . . . traces.

— lithium. . . traces.

Silice O.160

Matières organiques. . . . traces.

Total, non compris l'acide carbonique libre.-. . , 1.503

Total, y compris l'acide - carbonique libre -..-.. 2.489


LE'CHAMBON 63

5° Source inférieure.

La seconde source de Chaudefour sort à 25 mètres en aval de la première, sur la même rive du ruisseau, mais si près de la Couze qu'à la moindre crue elle est submergée;

Elle a une température de 22°2 et elle bouillonne sous l'action de l'acide carbonique libre. Ses propriétés sont les mêmes que celles de la source voisine, comme on le voit par l'analyse suivante :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 1^250

— sulfurique 0.072

— silicique. ...... 0.140

Chlore traces

Potasse 0.012

Soude 0.196

Lithine traces.

Chaux 0.290

Magnésie 0.050

Protoxyde de fer. ..... 0.004

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 1.154

Acide carbonique libre. . 0^470 Bicarbonate de soude. . . 0.380

— potasse . . 0.025

— chaux. . . 0.745

— magnésie. 0.160 ~ fer 0.009

Sulfate de soude 0.128

Chlorure de sodium. . . . traces. — lithium. . . . traces.

Silice 0.140

Matières organiques. . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre .... 1.587

Total, y compris l'acide

carbonique libre .... 2.057


64 CHANONAT

CHANONAT

Deux sources minérales jaillissent près de Chanonat, dans la vallée où coule le ruisseau d'Auzon.

1» Source de Fontrouge.

La première est nommée Fontrouge, à cause du sédiment ferrugineux qu'elle dépose sur son passage. Elle se trouve dans la propriété de M. Jaubourg Antoine, à une petite distance du ruisseau, sur sa gauche, et à 2 kilomètres à l'ouest de Chanonat'.

Sa température est 12° et son débit trois à quatre litres par minute. L'eau est limpide, d'une saveur aigrelette et ferrugineuse.

L'analyse nous a donné les résultats suivants.:.

■ COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 1*349

— sulfurique 0.035

— silicique 0.050

— phosphorique .... traces.

— arsénique traces.

Chlore. ...'-.'.' 0.005

Potasse traces.

Soude 0.103

Chaux 0.170

Magnésie 0.090

Protoxyde de fer 0.024

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 0.820

Acide carbonique libre. . 0s715 Bicarbonate de soude . . . 0.268

— potasse . . traces.

— chaux. . . 0.437

— magnésie. 0.288

— fer 0.053

Sulfate de soude 0.062

Phosphate de soude. . . . traces. Chlorure de sodium. . . . 0.008 Arséniate de soude. . . . traces.

Silice 0.050

Matières organiques.. . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 1.166

Total, y compris l'acide carbonique libre 1.881


CHANONAT 65

L'eau de Fontrouge est anciennement connue. Duclos (1675) et Chomel (1734) en font mention et en ont même donné une analyse sommaire. Aujourd'hui elle n'est fréquentée que par les habitants de la commune de Chanonat, qui la préconisent contre la chlorose. Il n'y a aucune installation.

2° Source de la Bâtisse.

La source de la Bâtisse se trouve entre la précédente et le village de Chanonat, mais sur la rive droite du ruisseau, dans l'enclos de la Bâtisse. •

Elle est peu abondante, froide, acidulé et peu minéralisée,. : comme l'indique l'analyse suivante :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique. .... 0*978

■ -^ sulfurique traces.

;j — silicique 0.040

•-■ Chlore. traces.

f Potasse .......... traces.

k Sou'de 0.056

>; Lithine. traces.

|. Chaux. .......... 0.149

Magnésie 0.045

J Protoxyde de fer. .... 0.022 g Matières organiques ... traces.

I* Poids des combinaisons •

Ç: anhydres,les carbonates

% .étant à l'état de çarbo:-

çarbo:- neutres, 0.533

Acide carbonique libre. . 0^540

Bicarbonate de soude ... 0.152

—!• potasse . . traces.

— chaux. . . 0.383

— magnésie . 0.144 —• fer. . . . . 0.048

Sulfate de soude. , . . . . traces.

Chlorure de sodium, ; . . traces.

— lithium. . . . traces.

Silice 0.040

Matières organiques . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre. . . ... 0.767

Total, y compris l'acide I carbonique libre 1.307

£ L'eau de la Bâtisse est à peine utilisée.


66 CHAPDES-BEAUFORT

CHAPDES-BEAUFORT

Les eaux minérales de la commune de Chapdes-Beaufôrt, au nombre de trois principales, sont, comme celles de Bromont, connues sous la dénomination d'eaux de Pontgibaud, par la raison qu'elles sourdent presque toutes dans la vallée de la Sioule, à peu de distance au nord de cette dernière ville.

1° Source de Châteaufort.

A deux kilomètres et demi de Pontgibaud, en remontant la Sioule et sur la rive droite de cette rivière, se trouve la source de Châteaufort qui appartient, comme celle de Javelle, à M. de Pontgibaud.

Elle est captée dans un bassin en maçonnerie, d'où elle s'écoule par une petite ouverture circulaire pour se rendre dans la Sioule.

L'eau est limpide, très-gazeuse, d'une saveur acidulé, puis ferrugineuse: sa température est de 10°.

Elle a été analysée, en 1831, par MM. Blondeau et. 0. Henry (1). Les chiffres trouvés ne diffèrent pas sensiblement des suivants que nous a fournis une nouvelle analyse, en 1877, si ce n'est pour le fer qui existe dans l'eau de Châteaufort en proportion notable.

(1) Journal de Pharmacie, 1831.


CHAPDES-BEAUFORT

67

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique Is580

— sulfurique. ... . . 0.063

— silicique.. ...... 0.100

Chlore. 0.102

Potasse traces.

Soude ; ......... . 0.396

Lithine traces.

Chaux. 0.248

Magnésie 0.190

Protoxyde de fer 0.017

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. ..... 1.6

Acide carbonique libre. . . 0^398 Bicarbonate de soude. . . Ô.677

— potasse. . traces.

— . chaux.. . 0.637

— magnésie. 0.608

— fer. .... 0.037

Sulfate de soude 0.112

Chlorure de sodium. . . . 0.168

— lithium. . . . traces.

Silice . . . . 0.100

Matières organiques. . . . traces.

Total, non compris l'acide '

carbonique libre .... 2.339

Total, y compris l'acide

carbonique libre. . . . .'. 2.737

..On préfère aujourd'hui l'eau de Châteaufort à celle de Javelle comme eau de table. Les chlorotiques, les personnes, dont les digestions sont pénibles s'en trouvent bien, dit-on. M. Nivet l'a employée avec succès contre clés gastrites Chroniques.

2° Sources de Barbecot.

Plusieurs sources qui portent ce nom se rencontrent sur là rive droite de la Sioule, un peu au nord de la précédente et au milieu des mines de Barbecot.

Elles sont froides (10°), acidulés et ferrugineuses.

s On ne les utilise point, sans doute parce que jaillissant ail voisinage des mines de plomb, on' craint qu'elles ne contiennent en dissolution des sels de ce métal. D'après' Fournet, l'une d'elles donnerait la colique à ceux qui en boivent.


68

CHAPTUZAT

3° Source de Pulvérière.

La source de Pulvérière est située au bas du hameau de ce nom, au sud-est de Chapdes-Beaufort.

L'eau est froide, acidulé et ferrugineuse et, comme les précédentes, elle n'est guère employée. On lui donne le nom de Fontaine empoisonnée parce qu'on trouve souvent autour d'elle de petits animaux asphyxiés par l'acide carbonique.

CHAPTUZAT

Source Saint-Mayard.

A un kilomètre au sud de Chaptuzat, quartier de l'Eglise, dans le canton d'Aigueperse, on trouve une source minérale qui s'échappe en minces filets d'un tertre longeant un chemin. Elle ne varie en aucune saison et donne de huit à dix litres par minute en laissant sur son passage un dépôt ocreux jaune rougeâtre.

Son analyse nous a donné les résultats suivants :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 0^622

— sulfurique. traces.

— silicique 0.150

Chlore. . 0.012

Potasse '.....' traces.

Soude 0.051

Chaux 0.166

Magnésie.......... 0.009

Protoxyde de fer 0.010

Matières organiques. ... traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 0.573

Acide carbonique libre. . 0s275 Bicarbonate de soude.. . . 0.109

— potasse.. . traces.

— chaux. . . 0.427

— magnésie .' 0.029

— fer 0.022

Sulfate de soude traces.

Chlorure de sodium. . . . 0.02Q

Silice. . 0.150

Matières organiques >e... traces.

Total, non compris l'acide carbonique libre .... .0.757

Total, y compris l'acide

carbonique libre .... 1.032


CHATEAUNEUF - ' ' 69

L'eau de St-Màyârd est donc une eau calcaire et ferrugineuse, peu minéralisée. Elle n'est l'objet d'aucune exploitation.

CHATEAUNEUF

Châteauneuf, qui doit toute son importance aux nombreuses eaux minérales et thermales qu'ilpossède, est une petite commune de l'arrondissement de Riom, à 30 kilomètres au nord-ouest de cette Ville. Elle est située dans une vallée profonde, sur lés deux rives de la Sioule, et elle est formée par la réunion d'Un certain nombre de hameaux qui portent les noms du Coin, des Méritis, de la Chaux, des Bordats, du Chambon et qui contiennent les sources dont nous allons nous occuper. L'endroit où sont aujourd'hui l'église, la mairie et le château, porte spécialement le nom de la commune.

Le sol de Châteauneuf est remarquable, d'une part, par la fertilité de ses prairies et, de l'autre, par l'aridité et le pittoresque de ses montagnes ; il se compose de roches porphyriques escarpées sur la rive droite et de roches granitiques sur la rive gauche, et c'est précisément au contact dé ces deux roches que l'on rencontre les sources dont l'ensemble constitue une ligne qui se confond avec celle que dessine là rivière. Celle-ci forme dans la vallée de gracieux détours ; au hameau des Méritis, où se trouve un des principaux établissements, elle donne naissance à une véritable presqu'île, séparée de là terre ferme par un énorme bloc de granit que l'on a dû tailler pour y pratiquer un chemin; - « Cette presqu'île, dit Salneuve (1), dont le sol est élevé en

\(1) Essai sur les Eaux minérales dé Ohdteauneuf. ClermOnt, 1851.


70 CHATEAUNEUF

forme de cône, présente^ les décombres d'une église, autrefois dédiée à saint Cyr, laquelle fut elle-même construite sur les ruines du château des anciens seigneurs. Du sommet de ce cône, le spectateur jouit d'un des points de vue les plus extraordinaires, très-remarquable en ce qu'il croit voir dans les détours de la Sioule qui s'offre à ses regards, à droite et à gauche, deux rivières coulant en sens contraire, quoique sur un même plan. » ,

Les eaux minérales de Châteauneuf sont connues et fréquentées depuis un temps immémorial. En 1810, Michel Bertrand commence à s'occuper de leur composition, et Vallet, habile pharmacien de Paris, continue ce travail analytique pour douze sources qui existent encore. Plus tard, MM. Lecoq et Salneuve reprennent l'analyse de quelques sources, et ce dernier consigne dans la brochure dont il vient d'être'fait un extrait, dès. observations physiques, chimiques et médicales pleines d'intérêt.

En 1846, M. Nivet (1), tout en reproduisant les analyses de Vallet, fait connaître la composition de l'eau du GrandBain chaud et les quantités de résidus fournis par cinq sources différentes.

En 1855, un grand travail analytique, dû à M. J. Lefort (2), donne les propriétés et la composition des quatorze sources alors captées et met ainsi en relief l'importance de cette station.

Depuis, l'analyse des sources Salneuve et Mornypar ce même chimiste, celle de la source Marie-Louise par M. Finot> et celles que nous avons: faites des sources. Çhambon-Laga(1)

Çhambon-Laga(1) des Eaux minérales, etc. ; Clermont-Ferrand, 1846.

(2) Annales de la Société d'hydrologie médicale de Paris, t. I, p. 114.


ÇHATEAUNEUF 71

renne, des Grands-Rochers, Marguerite, Bain de la Chapelle, Buvette des Méritis, Buvette Saint-Cyr, porte à vingt-deux le nombre des sources minérales captées et analysées.

Ce sont ces vingt-deux sources que nous allons passer en revue.

Elles peuvent être partagées en deux groupes : les eaux minérales froides employées on boisson et les eaux ther• maies utilisées pour les bains.

Eaux minérales froides.

Le tableau suivant en présente la liste. Elles sont, de plus, distribuées suivant les hameaux où elles sourdent en allant du nord au sud. Nous y avons joint deux sources (Buvette des Grands-Bains chauds et Chevarier) dont la température se rapproche de celles des eaux thermales, mais qui sont cependant employées en boisson :

Î Source Désaix. Source des Grands-Rochers. Source Marguerite.

( Buvette de la Pyramide. Hameau des Méritis. . { Buvette des-Grands-Bains, chauds, j Buvette Saint-Cyr. t Buvette des Méritis".

( Fontaine du Petit-Moulin. Hameau de la Chaux. Fontaine du Pavillon. ( Source'Salneuve.

Hameau des Bordats. . j Source Chevarier.

I Fontaine du Petit-Rocher.

Hameau du Chambon. \ Source Chambon-Lâgarenne. I Source Morny.


72 GHATÊAUNEUF

. HAMEAU DU COIN. '.'

1° Source Désaix.

La source Désaix se trouve tout près du hameau du Coin, sur la rive gauche delà Sioule et à quelques mètres seulement de la rivière. On l'a ainsi appelée parce qu'elle se trouve sur le chemin qui conduit à Ayat, où est né Désaix.

Elle est peu abondante, froide, limpide, d'une saveur piquante, très-agréable en raison de la grande quantité d'acide carbonique qu'elle contient. Elle ne prend aucune mauvaise odeur lorsqu'on la conserve en bouteilles bien bouchées, mais elle y forme un léger dépôt ocreux.

Sa température est de 16°5.

Son analyse a fourni à M. J. Lefort les résultats suivants rapportés à 1 litre.

Chlore 0s244

Acide carbonique .3.509

— sulfurique ..... 0.141

— crénique indices

Potasse . 0.268

Soude 0.879

Chaux 0.200

Magnésie ......... 0.038

Lithine traces.

Silice 0.103

Protoxyde de fer.. . . . 0.008

Arsenic indices

Matières organiques.. . . traces.

Résidu sec 2.848

Bicarbonate de soude . . . Is612

— potasse . . 0.519

— chaux. . . 0.516

— magnésie . 0.121 Bicarbonate de protoxyde

de fer. ... ■ 0.018

Sulfate de soude. ..... 0.250

Chlorure de sodium. . . . 0.413

Arséniate de soude. . . . traces.

Crénate de fer traces.

Lithine traces.

Silice. 0.103

Acide carbonique libre. . 1.835

Total. ...... 5.387

La source.Désaix appartient par indivis à MM. E. Talion et François Chatard. Elle est utilisée comme eau de table.


CHATEAUNEUF 73

2° Source des Grands-Rochers. 3° Source Marguerite.

Ces deux sources minérales, qui appartiennent à M. E. Talion, sont très-voisines*de la précédente et constituent avec elle ce qu'on.nomme le groupe des sources Désaix.

Elles sont limpides, très - gazeuses et d'une saveur acidulé.

■';■ Elles ont été découvertes et captées en 1876. Leur température est de 19° ; la première fournit 25 litres et la seconde 5 litres par minute.

L'analyse nous a donné les résultats suivants rapportés à 1 litre :.'''-

Source des Source

Grands-Rochers. Marguerite.

Acide carbonique .....->...... 3e500 3^610

— sulfurique 0.138 0.142

— silicique. ........... . . 0.100 , 0.097

— arsénique . . . . . . . . . . . . . traces. traces.

■.-".".. Chlore .. 0.272 0.269

Potasse 0.256 0.261

Soude ......... , . . . 0.890 0.910

Lithine. 0.008 0.008

. Chaux 0.262 0.254

Magnésie ... . . . 0.040 0.067

Protoxyde de fer. ............ 0.006 0.006

Matières organiques. ... . .'.-. ... .*. . traces. traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 2.685 2.765

Ces chiffres peuvent représenter lés combinaisons salines ci-après : ,^:


74 CHÀTEAUNEUF

Sources des Source

Grands-Rochers. Marguerite. .

Acide carbonique libre Is952 ls984

Bicarbonate de soude . 1.531 1.582

— potasse 0.545 0.555

— chaux 0.673 0.635

— magnésie ........ 0.128 0.214

— fer. . .^ 0.013 0.013

Sulfate de soude *. . 0.245 0.252

Chlorure de sodium. . . 0.418 0.414

— lithium 0.022 0.022

Arséniate de soude. ........... traces. traces.

Silice. 0.100 0.097

Matières organiques traces. traces.

Total, non compris l'acide carbonique

libre. ...-.- 3.675 3.802

Total, y compris l'acide carbonique

libre . . • 5.627 5.786

On voit que les trois sources du groupe Désaix ont la plus grande analogie de composition. Ce sont des eaux de table très-agréables, qui ont l'avantage de ne contenir qu'une petite quantité de fer, aussi sont-elles très-recherchées des baigneurs. On les exporte avec avantage, car elles se conservent bien et dégagent une grande quantité d'acide carbonique lorsqu'on débouche les bouteilles qui les contiennent.

HAMEAU DES MÉRITIS

Les sources du hameau des Méritis forment le groupe le plus nombreux des eaux de Châteàuneuf. On y compte actuellement quatre buvettes et cinq sources thermales, qui sont exploitées par la société Viple.

4° Buvette de la Pyramide.

La source, qui doit ce nom à une pierre en forme de pyramide qui la surmontait autrefois, mais qui aujourd'hui, a


CHATEAUNEUF 75

disparu, est située à cent mètres environ de l'établissement des Grands-Bains chauds, sur la rive gauche et à trois ou quatre mètres de la Sioule.

Elle est recueillie dans un bac en pierre de taille où on la puise.

Sa température est de 25°.

Limpide, incolore, elle a une saveur acidulé et légèrement sulfureuse. On trouve, sur les parois du bac-, une matière organique, glaireuse, qui pourrait bien être l'agent producteur des sulfures par la transformation des sulfates que contient cette eau. En tout cas, lorsqu'elle est abandonnée dans des bouteilles fermées, .elle se trouble et acquiert une odeur.sulfureuse de plus en plus prononcée.

Cette circonstance la rapproche de la source Chevarier et si elle est peu fréquentée par les buveurs, elle mériterait d'être étudiée au point de vue des propriétés que lui communiquent sans aucun doute l'hydrogène sulfuré qu'elle contient.

M. J. Lefort en a fait l'analyse et a trouvé les résultats suivants :

Chlore 0&274

Acide sulfhydrique . . . .indices

— carbonique, .... 3.189

— sulfurique 0.275

— crénique .traces.

Potasse 0.377

Soude 1.021

Chaux . . . 0.249

Magnésie ......... 0.075

Lithine. traces.

Silice. ..'...' 0.109

Protoxyde de fer ;..".. 0.019

Arsenic traces.

Matières organiques. . . . traces.

Résidu sec. . . . 3.216

Bicarbonate de soude . . . Is850

— potasse . . 0.730

— ■ chaux . . , 0.642

— fer..... 0.042

— magnésie. 0.237 Sulfate de soude, ..... 0.485 Chlorure de sodium. . . . 0.433

Arséniate de soude traces.

Crénate de fer. ... ... traces.

Lithine indices

Silice 0.109

Acide sulfhydrique libre. . traces. Acide carbonique libre. . 1.321

Total. 5.579


76 CHATEAUNEUF

La lithine n'avait point échappé au savant analyste, bien qu'il n'eût pas encore à sa disposition les méthodes spectrales. . . . . • .

Nous avons dosé 30 milligrammes de chlorure de lithium dans l'eau de la.Pyramide.

5° Buvette des Grands-Bains chauds.

Comme son nom l'indique, cette source fait partie de l'établissement même des Grands-Bains, auquel elle est adossée, et il est vraisemblable qu'elle appartient à la même nappe d'eau qui forme le bain Auguste et le Grand-Bain chaud.

Toutefois, comme le remarque M. Lefort, l'hydrogène sulfuré qu'elle contient en plus annonce qu'elle prend, pour arriver sur le sol, une direction différente. Nous serions porté à croire qu'il se développe dans son trajet particulier cette matière organique glaireuse qui produit, comme on l'a constaté depuis peu, la transformation des sulfates en sulfures.

Sa haute température (33°) et son odeur sulfureuse la tendent désagréable à boire, aussi ne la prescrit-on. en boisson que dans des cas particuliers assez rares.

Voici l'analyse qu'en a publiée M. J. Lefort :


CHATEAUNEUF 77

Chlore. .......... 0e221

Acide sulfhydrique .... indices

— carbonique. .... 2.198

— sulfurique 0.272

— crénique . . . . . . traces.

Potasse . . 0.321

Soude 0.892

Chaux. 0.148

Magnésie . 0.068

Lithine indices

Silice.. 0.115

Protoxyde de fer 0.010

Arsenic . indices

Matières organiques . . . traces.

Résidu sec. .... 3.071

Bicarbonate de soude. . . Ie279

— potasse . . 0.621

'.-<-. chaux. . . 0.380

. . —. . magnésie . 0.213

. . . . T-. fer 0.022

Sulfate de soude. ...... 0.483

Chlorure de sodium. ... 0.374

Arséniate de soude. . . . traces.

Crénate. de fer traces.

Lithine traces.

Silice 0.115

Acide sulfhydrique .... indices Acide carbonique libre. . 0.752

Total. ...... 4.239

Nous y avons trouvé 30 milligrammes de chlorure de lithium par litre.

6° Buvette St-Cyr. 7° Buvette des Méritis.

Ces deux sources, nouvellement découvertes à.proximité de l'établissement du Grand-Bain chaud, complètent heureusement la collection des eaux employées en boisson par les baigneurs.

Elles sont l'une et l'autre très-gazeuses, limpides et inodores. La première a une température de 11°, Ja seconde de 18°.

Nous en avons fait une analyse en 1878 qui a donné les résultats suivants :


78 CHATEAUNEUF

Buvette • ■ Buvette '•"• ' ;■.... Saint-Cyr; des Méritis. . '-.■ \

Acide carbonique .- 3^092 2B415

— sulfurique. 0.230 0.210

. — silicique..,-.-. 0.110 0.105

— arsénique traces. traces.

Chlore ....... .--. ..... . 0.128 . 0.195. .

Potasse. . 0.230 ... 0.190

Soude . . 0.758 . . 0.615

Lithine. . .- ■ 0.010. 0.010

Chaux., .~ 0.162 0.118,

Magnésie. ...... 0.065 0.048

- Protoxyde de fer. ........ 0.026 0.Q05

Matières organiques - traces. traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à

l'état de carbonates neutres. 2.358 1.956

Buvette Buvette

Saint-Cyr. des Méritis.

Acide carbonique libre Is754 1R510

Bicarbonate de soude. . . .-■ . 1.327 0.826

— potasse 0.489 0.404

— chaux...... 0.416 0.303 •.

— magnésie . . .- 0.208 - 0.153

— fer 0.057 0.011

Sulfate de soude 0.408 0.373

Chlorure de sodium. ..... . 0.173 0.283

— lithium 0.028 0.028

; Arséniate de soude ....... traces. traces.

Silice. . . .' 0.110 0.105

Matières organiques traces. traces.

Total, non compris'.l'acide carbonique libre 3.216 2.486

Total, y compris l'acide carbonique libre 4.970 3.996

On'remarquera là forte proportion de-fer que contient l'éêtt de la Buvette Saint-Cyr. • :.:..:


CHA*ÉA13NEUF 79

HAMEAU DE LA CHAUX.

8° Fontaine du Petit-Moulin.

Lorsqu'on remonte le cours de la Sioule, en se rendant au hameau des Bordats, on trouve sur les bords de la rivière, en face de la plage des Gots, la source minérale du PetitMoulin.

Elle est encaissée dans un massif en maçonnerie et dépose autour d'elle une certaine quantité d'oxyde de fer ; c'est, en effet, une des plus ferrugineuses de Châteauneuf.

Sa température est de 15°75 et sa composition la rapproche de l'eau du Petit-Rocher.

M. J. Lefort a dosé dans un litre :

Chlore. 0«180

Acide carbonique ..... 2.794

-— sulfurique.. . . . . 0.132

— crénique ...... traces.

Potasse 0.271

Soude 0.633

Chaux 0.184

Magnésie 0.079

Lithine. -. . traces.

Silice 0.085

Protoxyde de fer 0.027

Arsenic indices

Matières organiques. . . . traces.

Résidu sec. .... 2.288

Bicarbonate de soude ... 0s984

— potasse . . 0.525

— chaux. . . 0.475

— magnésie . 0.248

— fer 0.062

Sulfate de soude. . . ... 0.234

Chlorure de sodium. . . . 0.304

Arséniate de soude. ... traces.

Crénate de fer. . ... traces.

Lithine .indices

Silice. ........ ... 0.085

Acide carbonique libre . . 1.467

Total. ..:... 4.384

La lithine s'y trouve à la dose de 15 milligrammes de chlorure de lithium par litre.

- Bien qu'elle ne répande à la buvette aucune odeur sulfureuse, il -s'y développe, lorsqu'on la conserve en bouteille, une certaine quantité d'hydrogène sulfuré. .-....■


80 CHATEAUNEUF

9° Source du Pavillon.

La source du Pavillon, une des plus intéressantes de Châteauneuf, appartient à M. Chomette. Elle a été découverte, en 1854, dans un pâturage appelé Champflèiiret, à 600 mètres de l'établissement principal et à 100 mètres environ de la Sioule.

Elle ne donne qu'un mince filet d'eau, mais des travaux pourraient sans doute en élever facilement le rendement; : on voit tout autour l'acide carbonique se dégager du sol.

L'eau du Pavillon est limpide, aigrelette et se conserve sans répandre de mauvaise odeur et sans déposer d'oxyde de fer. Sa température est de 16°.

Elle contient, de même que la suivante, une assez forte proportion de bicarbonate de magnésie qui la rend précieuse comme laxative dans certaines affections intestinales.

C'est, de toutes les eaux de Châteauneuf, celle qui a la plu&forte minéralisation, comme l'indique l'analyse suivante, due à M. J. Lefort :

Chlore. .. 0s223

Acide carbonique. .... 4.327

— sulfurique 0.220

— crénique traces.

Potasse 0.461

Soude 0.995

Chaux. 0.292

Magnésie . . . 0.139

Lithine traces.

Silice. . ... . . ■. . . . . 0.092

Protoxyde de fer ... . . 0.007

Arsenic traces.

Matières organiques . . . traces.

Résidu sec. .... 3.480

Bicarbonate de soude ... Is620

— potasse . , 1 089

— chaux: . . 0.750

— magnésie . 0.435

— fer. . . . .0.016 Sulfate de soucie". .... 0.391 Chlorure de sodium . ; . 0.377 Arséniate de soude .... traces. Crénate de fer. ...... traces.

Lithine indices

Silice . . . 0.092

Acide carbonique libre.. . 1.986

Total. . . . . . . 6.756

Nous y avons trouvé ,25 milligr. de chlorure de lithium.


CHATEAUNEUF 81

10° Source Salneuve.

La source Salneuve est située à quelques pas de la précédente, sur le bord de la route, en contre-bas du talus. Elle portait autrefois le nom de Source du Pré ou Source Denys, nom de son propriétaire; mais M. J. Lefort, voulant consacrer le souvenir du modeste et savant médecin-inspecteur, qui pendant longtemps a été placé à la tête de la station, a eu la bonne pensée de lui assigner le nom de Source Salneuve.

Elle est renfermée dans un petit bâtiment au-dehors duquel elle s'écoule par une cannelle adaptée dans une pierre de taille.

Son débit n'est que de un à deux litres par minute et sa température 16°. Sa saveur est fraîche, acidulé, et elle a beaucoup de ressemblance avec la précédente, notamment au point de vue de la magnésie qu'elle contient en proportion plus forte encore. Elle est donc, comme l'eau du Pavillon, légèrement laxative.

Voici sa composition déterminée, en 1861, par M. J. Lefort :

Acide carbonique 3^777

—■ sulfurique 0.208

r— crénique traces.

Chlore 0.218

Potasse 0.213

Soude. ...'..' 0.928

Chaux 0.290

Magnésie. 0.145

Silice. 0.110

Lithine traces.

Protoxyde de fer. ..... 0.012

Arsenic .......... indices

Matières organiques. . . . traces.

Total... . . . . 5.901

Acide carbonique libre. . Is979 Bicarbonate de soude . . . 1.383

— potasse . . 0.412

— chaux. . . 0.738

— magnésie . 0.454

— fer 0.027

Sulfate de soude 0.371

Chlorure de sodium. . . . 0.362

Arséniate de soude traces.

Crénate de fer traces.

Lithine ; traces.

Silice . . . 0.110

Matières organiques.. . . traces.

Total 5.836


82 CHATEAUNEUF

La source Salneuve est une des plus riches en lithine ; nous y avons trouvé 35 milligrammes de chlorure de lithium par litre.

HAMEAU DES BORDATS.

Le groupe des Bordats comprend deux établissements, situés à 200 ou 250 mètres de la Sioule, de chaque côté d'un petit ruisseau appelé les Cubes. Le premier, l'établissement du Petit-Rocher, appartient à M. Richard; il est sur la rive gauche du ruisseau et comprend auatre sources, deux froides et deux thermales. Le second est l'établissement de la Rotonde, sur la rive droite des.Cubes.

11° Source Chevarier.

C'est la plus éloignée de la Sioule. Son nom lui vient de l'ancien possesseur de Châteauneuf, M. Chevarier, qui y fit construire une baignoire pour son usage personnel, après avoir, dit la chronique, parcouru un certain nombre de stations thermales sans obtenir la guérison qu'il attendait et qu'il trouva chez lui.

Aujourd'hui elle sert de buvette ; sa température, qui était en 1855 de 38°, n'est plus que 25°4 et son débit est très-faible.

Elle jaillit de la base du rocher qui produit la fontaine du Petit-Rocher et elle est captée dans un massif en maçonnerie.

L'eau Chevarier est limpide, d'une saveur acidulé et un peu sulfureuse ; conservée en bouteille, elle dépose quelques flocons ferrugineux et répand une odeur très-prononcée


CHATEAUNEUF . 83

i -

d'hydrogène sulfuré. En raison de cette saveur sulfureuse et de sa température, elle est peu fréquentée par les buveurs.

Voici sa composition déterminée par M. J. Lefort:

Chlore . . 0^101

Acide carbonique 2.399

— sulfhydrique .... indices

— sulfurique 0.105

— crénique traces.

Potasse . Q.220

Soude 0 471

Chaux 0.088

Magnésie . . . 0.032

Lithine.. traces.

Silice ". ..... . 0.078

Protoxyde de fer 0.004

Arsenic indices

Matières organiques. . . . traces.

Résidu sec. .... 1.580

Bicarbonate de soude ... 0^773

— potasse . . 0.426

— chaux. . . 0.228

— magnésie . 0.101

— ' fer 0.010

Sulfate de soude .... 0.186 Chlorure de sodium. . . . 0.173 Arséniate de soude. . . . traces.

Crénate de fer traces.

Lithine traces.

Silice. . . 0.078

Acide carbonique libre. . 1.512

— sulfhydrique.... indices

Total 3.487

Elle contient 22 milligrammes de chlorure de lithium par litre.

12^ Fontaine du Petit-Rocher.

L'eau du Petit-Rocher, très-voisine de la précédente, possède les qualités signalées à propos des sources du groupe Désaix; elle est très-limpide, d'une saveur aigrelette et un peu ferrugineuse. Elle pétille quand on l'agite ou qu'on débouche une bouteille qui la contient, et elle dégage une grande quantité d'acide carbonique. Grâce à ce gaz carbonique, elle se conserve parfaitement en bouteilles bien fermées et elle s'exporte facilement.

Pendant la saison des bains, c'est une des plus fréquentées de Châteauneuf.


84 CHATEAUNEUF

Sa température est de 21°5 et sa composition est représentée par l'analyse suivante due à M. J. Lefort :

Chlore 06154

Acide carbonique 3.030

— sulfurique.. . . . . 0.153

— crénique...... traces.

Potasse 0.296

Soude 0.465

Chaux 0.212

Magnésie 0.040

Lithine traces.

Silice 0.100

Protoxyde de fer 0.018

Arsenic traces.

Matières organiques . . . traces.

Résidu sec 2.340

Bicarbonate de soude. . . 0e528

— potasse. . 0.539

— chaux. . . 0.545

— magnésie. 0.126

— fer ... . 0.042

Sulfate de soude 0.271

Chlorure de sodium. . . , 0.283 Arséniate de soude . .'. . traces.

Crénate de fer traces.

Lithine traces.

Silice. 0.100

Acide carbonique libre. . 2.024

Total. . 4.458

Nous y avons dosé 20 milligrammes de chlorure de lithium par litre.

HAMEAU DU CHAMBON.

Sur la rive droite de la Sioule, à deux kilomètres de l'établissement des Grands-Bains chauds et près du hameau du Chambon, on trouve deux sources minérales froides qu'il nous reste à mentionner.

13° Source Chambon-Lagarenne.

La source Chambon-Lagarenne est enfermée dans un pavillon circulaire. Son débit est très-faible, mais il pourrait, sans aucun doute, être augmenté, car des suintements et des dégagements nombreux d'acide carbonique, dans son voisinage, montrent que l'eau minérale abonde dans cette partie de Châteauneuf. Du reste, tout à côté, au rez-de-


CHATEAUNEUF 85

chaussée d'un bâtiment qui vient d'être restauré, existaient autrefois dès piscines qui devaient être alimentées par des sources abondantes.

L'eau de Chambon-Lagarenne est limpide, gazeuse, acidulé. Elle se conserve fort bien en bouteilles sans contracter de mauvaise odeur.

Sa température est de 18°5.

Une analyse, que nous avons effectuée en 1876, a fourni les résultats suivants :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 28981

— sulfurique.. . . . . 0.070

— silicique 0.112

— arsénique traces.

Chlore 0.149

Potasse 0.181

Soude ' 0.595

Lithine 0.012

Chaux 0.302

Magnésie 0.130

Protoxyde de fer 0.023

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 2.250

Acide carbonique libre. . 1^549

Bicarbonate de soude. . . 0.914

— potasse. . 0.385

— chaux. . . 0.772

— magnésie. 0.416

— fer 0.050

Sulfate de soude 0.125

Chlorure de sodium. . . , 0.198

— lithium. . . . 0.035 Arséniate de soude .... traces.

Silice 0.112

Matières organiques.. . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 3.007

Total, y compris l'acide

carbonique libre. ... 4.556

Il faut remarquer une proportion de bicarbonate de magnésie, qui donne à l'eau de Chambon-Lagarenne des propriétés laxatives ou du moins qui neutralisent l'effet astringent du sel de fer. Cette eau se rapproche, sous ce rapport, des sources du Pavillon et Salneuve.

C'est aussi une des plus lithinées parmi les eaux de Châteauneuf.


86 CHATEAUNEUF

14° Source Morny-Châteauneuf.

Cette source, la plus éloignée de l'établissement du GrandBain chaud, jaillit à une trentaine de mètres de la précédente, au bas de la montagne sur laquelle est construit le château, sur la rive droite et à quelques mètres de la Sioule.

L'eau minérale est limpide, très-gazeuse, d'une saveur aigrelette, et elle se conserve en bouteilles sans développer d'odeur sulfureuse.

Sa température est de 17°5.

M. J. Lefort, qui en a fait l'analyse en 1876, a obtenu les résultats suivants :

Acide carbonique. .... 3&962 -?. sulfurique 0.092

— chlorhydrique . . . 0.105

— silicique 0.120

— arsénique traces.

— iodhydrique .... indices

Soude 0.566

Potasse 0.069

Chaux 0.395

Magnésie 0.122

Lithine traces.

Oxyde de manganèse . . . traces. Peroxyde de fer. .... . 0.025

Matières organiques . . . indices

Résidu sec. . . . 2.230

Acide carbonique libre. . 2B351 Bicarbonate de soude... 0 968

— potasse . . 0.135

— lithine. . . indices

— chaux. . . 1.015

— magnésie. 0.390

— fer 0.055

— mangnse. . traces. Chlorure de sodium. . . . 0.169

Sulfate de soude 0.163

Silice. . 0.120

Arséniate de soude traces.

Matières organiques.. . . traces.

Total . 5.366

Elle contient, comme la précédente, 35 milligrammes de chlorure de lithium par litre.


CHATEAUNEUF 87

Eaux thermo - minérales.

Les établissements balnéaires de Châteauneuf sont situés dans lès hameaux des Méritis et des Bordats, éloignés l'un de l'autre de 800 à 900 mètres.

Ils comprennent actuellement huit sources, réparties ainsi

qu'il suit :

l Grand-Bain chaud.

I Bain Auguste.

Hameau des Méritis. \ Bain Julie.

| Bain tempéré.

^ Bain de la Chapelle.

iBain du Petit-Rocher. Bain Marie-Louise. Bain de la Rotonde.

Ces différentes sources alimentent des piscines et, depuis peu, quelques baignoires. Elles dégagent en abondance l'acide carbonique et déposent sur le sol et les parois des piscines une matière rouge ocreuse contenant beaucoup d'oxyde de fer.

Ces eaux sont limpides à leur point d'émergence, mais elles ne tardent pas à louchir après quelque temps de séjour dans les piscines. Elles contiennent de plus, comme quelquesunes des sources froides, une matière organique dont le développement pourrait bien, selon nous, coïncider avec la production d'une petite quantité d'hydrogène sulfuré. Elles répandent, en effet, l'odeur de ce gaz lorsqu'on les conserve dans des bouteilles bouchées.

Les sources thermales de Châteauneuf sont très-abondantes


88 CHATEAUNEUF

et leur débit vient d'être encore augmenté, dans chaque établissement, par là découverte d'une source nouvelle qui ne le cède pas aux anciennes ; elles peuvent donc alimenter plusieurs piscines où l'eau se renouvelle incessamment. Comme ces piscines sont établies sur'les griffons eux-mêmes, il en résulte que les baigneurs profitent de toute la chaleur primitive de la source et, d'autre part, de la grande quantité d'acide carbonique qui se dégage et qui forme sur les corps qui y sont plongés une infinité de bulles dont l'action est bien connue. Ces deux circonstances sont fort appréciées des médecins et des malades.

Ajoutons qu'à Châteauneuf, les bains de piscine sont variés sous le rapport de la température et de la minéralisation, et forment une gamme assez étendue mise à profit par les médecins pour graduer leurs traitements. L'adjonction de baignoires vient encore accroître cette variété en permettant des mélanges préparés à volonté.

HAMEAU DES MÉRITIS

15° Source du Grand-Bain chaud.

C'est la source principale de l'établissement des Méritis, appartenant à la société Viple. Elle est située sur la rive gauche de la.Sioule, tout au bord de la rivière, au rez-dechaussée d'un bâtiment qui date de 1834. On trouve là deux belles piscines séparées par un mur en maçonnerie ; l'une est destinée aux hommes, l'autre aux dames, et elles peuvent contenir chacune une vingtaine de personnes.

Le renouvellement de l'eau minérale s'y fait assez facilement, la source donnant par plusieurs issues environ 160


CHATEAUNEUF 89

litres par minuté. Il serait peut-être possible d'augmenter encore ce débit à certains moments, aujourd'hui que l'on vient de construire une digue pour protéger les bains contre l'invasion de la rivière. On sait, en effet, depuis les remarquables travaux de M. J. François, qu'on peut obtenir au moment des grandes eaux, et par suite de la pression qui en résulte, un débit plus considérable pour les sources voisines, la température et la minéralisation restant les mêmes ou se montrant supérieures.

La température de la source du Grand-Bain chaud, à son point d'émergence, est de 36°6. Ce chiffre a été déterminé le 15 avril 1877, par M. Finot, en présence de MM. J. Lefort, Boudet, Durif, Viple et Richard.

La composition de l'eau est donnée par l'analyse suivante de M. J. Lefort : ■

Chlore 0«233

Acide carbonique 2.666

— sulfurique 0.267

— crénique traces.

Potasse 0.279

Soude 0.900

Chaux 0.122

Magnésie ......... 0.065

Lithine traces.

Silice . . 0.101

Protoxyde de fer 0.027

Matières organiques . . . traces.

Résidu sec. . . . 3.071

Bicarbonate de soude. . . 16296

— potasse. . . . 0.540

— chaux .... 0.314

— magnésie. . . 0.204

— fer 0.034

Sulfate de soude 0.470

Chlorure de sodium. . . . 0.895 Arséniate de soude .... traces.

Crénate de fer. traces.

Lithine traces.

Silice 0.101

Matières organiques. . . . traces. Acide carbonique libre . . 1.195

Total. .:.... 4.549

Nous y avons trouvé, de plus, 30 milligrammes de chlorure de lithium par litre.


90 CHATEAUNEUF

16" Source du Bain Auguste.

Tout à côté de la Buvette et du Grand-Bain chaud se trouve une petite piscine appelée Bain Auguste et qui peut contenir cinq à six personnes.

L'eau de cette source est un peu plus froide (32°) que celle de la précédente, mais sa composition n'en diffère pas sensiblement, comme le montre l'analyse suivante de M. J. Lefort :

Chlore 0^265

Acide carbonique 2.549

— sulfurique 0.241

— crénique traces.

Potasse 0.259

Soude 0.971

Chaux . - 0.174

Magnésie 0.066

Lithine . . traces.

Silice 0.122

Protoxyde de fer 0.014

Arsenic traces.

Matières organiques. . . . traces.

Résidu sec. . . . 3.154

Bicarbonate de soude. . . 1^454

— potasse. . 0.498

— chaux. . . 0.448

— magnésie. 0.209

— fer ... . 0.032

Sulfate de soude 0.428

Chlorure de sodium. . . . 0.449 Arséniate de soude. . . . traces.

Crénate de fer traces.

Lithine traces.

Silice 0.122

Matières organiques . . . traces. Acide carbonique libre . . 1.019

Total . 4.659

Comme la précédente, l'eau du Bain Auguste contient par litre 30 milligrammes de chlorure de lithium.

17° Source du Bain Julie. 18° Source du Bain tempéré.

Ces deux sources, situées à quelques pas des précédentes, sont enfermées dans un même bâtiment que l'on appelait autrefois établissement des Bains de César.


CHATEAUNEUF 91

Le Bain Julie ne contient qu'une piscine et une douche servant aux deux sexes à des heures différentes et qui peut recevoir cinq ou six personnes.

La source fournit seulement vingt litres par minute et, d'après les observations de M. Pénissat, l'eau viendrait, en partie du moins, de la source du Grand-Bain chaud. Sa température est de 32°.

La source du Bain tempéré, qui fournit environ 100 litres à la minute à la température de 35°, alimente deux piscines, l'une pour les hommes, l'autre pour les dames, et pouvant contenir chacune 14 ou 15 personnes. Des douches sont installées dans l'établissement.

Bien que les deux sources soient voisines, elles paraissent distinctes ; ainsi, la vidange de la piscine Julie n'influence pas le volume des autres, comme cela arrive pour Julie et le Grand-Bain chaud.

Ces eaux contiennent encore la proportion de 30 milligr. de chlorure de lithium par litre. Voici, du reste, l'analyse qu'en a donnée M. J. Lefort :

Bain Julie. Bain tempéré.

Chlore 0s241 0s267Acide

0s267Acide 3.574 2.746

— sulfurique ......... 0.249 0.265

— crénique traces. traces.

Potasse 0.299 0.285

Soude 0.920 0.922

Chaux 0.152 0.156

Magnésie 0.061 0.067

Lithine traces. traces.

Silice. .' 0.126 0.121

Protoxyde de fer 0.016 0.012

Arsenic traces. traces.

Matières organiques traces. traces.

Résidu desséché . . . 2.896 3.080


92 . CHATEAUNEUF

Bain Julie. Bain tempéré.

Bicarbonate de soude 1S352 1«288

— potasse. ... 0.575 0.551

— chaux .... 0.391 0.401

— magnésie . . 0.191 0.212

— fer 0.036 0.027

Sulfate de soude 0.442 0.470

Chlorure de sodium 0.411 0.451

Arséniate de soude traces. traces.

Crénate de fer , traces. traces.

Lithine traces. traces.

Silice 0.126 0.121

Acide carbonique libre. ... ; 1.457 1.318

Totaux 4.981 4.839

19° Bain de la Chapelle.

Cette nouvelle source, qui vient d'être découverte près de la. Chapelle,, à proximité de l'Etablissement, promet un heureux complément à l'installation balnéaire des Méritis. En effet, elle a une température de 36° et un débit de 100 litres par minute.

L'eau est limpide à son point d'émergence, mais elle ne tarde pas à louchir quand elle est exposée à l'air. Sa saveur est acidulé et un peu ferrugineuse ; elle dépose un sédiment ocracé.

L'analyse que nous en avons faite peu de temps après sa découverte nous a donné les résultats suivants :


CHATEAUNEUF 93

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 2^732

— sulfurique 0.250

— silieique . . . . . . 0.135

— crénique traces.

— arsénique traces.

Chlore 0.289

Fotasse 0.210

Soude 1.086

Lithine 0.011

Chaux 0.136

Magnésie 0.060

Protoxyde de fer 0.012

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 3.222

Acide carbonique libre. . 1^050 Bicarbonate de soude . . . 2.080

— potasse . . 0.447

— chaux. . . 0.350

— magnésie . 0.192

— fer.... . 0.026

Sulfate de soude 0.445

Chlorure de sodium. . . . 0.437

— lithium. . . . 0.031

Arséniate de soude. . . . traces.

Crénate de fer traces.

Silice 0.135

Matières organiques. . . . traces.

Total, non compris l'acide carbonique libre 4.143

Total, y compris l'acide

carbonique libre, .... 5.193

HAMEAU DES BORDATS

Le groupe des Bordats comprend deux établissements : le Petit-Rocher, qui appartient à M. Richard, et la Rotonde, qui fait partie de la société Viple.

20° Source du Petit-Rocher.

La source des Bains du Petit-Rocher se trouve sur la rive gauche du ruisseau les Cubes, à quelques pas de la Buvette dont il a été question à propos des eaux froides.

Elle est renfermée dans un bâtiment comprenant deux piscines rectangulaires très-allongées qui peuvent contenir douze ou quinze personnes. Son débit est de 70 à 80 litres par minute, et sa température 28'2. Elle dégage de l'acide


94 CHATEAUNEUF

carbonique en abondance et aussi une petite quantité d'hydrogène sulfuré. A l'étage supérieur sont installées des baignoires alimentées à l'aide de pompes qui y amènent soit de l'eau minérale, soit de l'eau douce.

Voici l'analyse qui a été publiée par M. Lefort :

Chlore. .......... 0*201

Acide carbonique 2.350

— sulfhydrique .... indices

— sulfurique 0.179

— crénique ...... traces.

Potasse 0.222

Soude 0.704

Chaux . 0.158

Magnésie . 0.055

Lithine traces.

Silice 0.095

Protoxyde de fer 0.010

Arsenic . . indices

Matières organiques. . . . traces.

Résidu net 2.350

Bicarbonate de soude. . . 0^915

— potasse . . 0.430

— chaux. . ; 0.408

— magnésie. 0.175

— fer. .... 0.022

Sulfate de soude. ..... 0.428

Chlorure de sodium. . . . 0.340

Arséniate de soude .... traces.

Crénate de fer. . . . . . . traces.

Silice . 0.095

Acide carbonique libre. . 1.155

— sulfhydrique .... traces.

Total • 3.968

Nous y avons dosé 35 milligr. de chlorure de lithium.

21° Source Marie-Louise.

C'est encore sur la rive gauche du petit ruisseau les Cubes, ~ entre la Fontaine et les Bains Chevarier, que M. Richard a découvert la source Marie-Louise, qui complète son établissement par l'adjonction d'une source chaude très-abondante.

Sa température est, en effet, de 34°4. C'est le chiffre obtenu par M. Finot le 15 août 1877, en même temps qu'il déterminait la température exacte de la source des GrandsBains chauds et en présence des mêmes personnes.


CHATEAUNEUF 95

Comme toutes ses congénères, elle est limpide au sortir du sol et elle louchit à l'air au bout de quelque temps. Sa saveur est acidulé puis saline, son odeur un peu sulfureuse. Elle dégage beaucoup d'acide carbonique.

Voici l'analyse qu'en a faite M. Finot en 1877 :

Silice 06090 '

Chlore 0.176

Acide carbonique 2.869

— sulfurique 0.162

— sulfhydrique .... traces.

— phosphorique . . . traces.

— crénique traces.

Potasse 0.073

Soude 0.879

Chaux 0.150

Magnésie 0.041

Lithine 0 006

Alumine . 0.001

Protoxyde de fer ... ; . 0.004

Manganèse traces.

Arsenic traces.

Matières organiques. . . . traces.

Résidu sec. . . . 2.152 '

Bicarbonate de soude. . . Is513

— potasse. . 0.142

— chaux . . 0.387

— magnésie. 0.133 ■ — fer ... . 0.010

Sulfate de soude ..... 0.288 Phosphate de soude. . . . 0.001 Chlorure de sodium. . . . 0.241 — lithium. . . 0.035

Arséniate de soude .... traces.

Crénate de fer traces.

Silice 0.090

Alumine 0.001

Manganèse traces.

Acide carbonique libre. . 1.580

Total 4.421

22° Source de la Rotonde.

La source de la Rotonde, qui alimente un établissement appartenant à la société Viple, est située sur la rive droite du ruisseau les Cubes, en face de la source Marie-Louise. Au rez-de-chaussée se trouve une belle piscine, la plus vaste de Châteauneuf, alimentée par deux griffons qui donnent ensemble 90 litres à la minute.

L'eau de la Rotonde est, à l'émergence, limpide et inodore, d'une saveur acidulé et un peu ferrugineuse ; exposée à l'air, elle louchit, devient onctueuse au toucher par suite de la production de matière organique.


yfa CHATEAUNEUF

M. J. Lefort en a donné l'analyse suivante :

Chlore. 0*222

Acide carbonique 3.033

■— sulfurique % 0.167

— crénique traces.

Potasse 0.343

Soude 0.788

Chaux 0.101

Magnésie 0.046

Lithine traces.

Silice 0.095

Protoxyde de fer. ..... 0.012

Arsenic traces.

Matière organique .... traces.

Résidu sec. . . . 2.300

Bicarbonate de soude. . . 1B209

— potasse . . 0.664

— chaux. . . 0.257

— magnésie. 0.145

— fer ... . 0.028

Sulfate de soude. . . . . . 0.296

Chlorure de sodium. . . . 0.375

Arséniate de soude .... traces.

Crénate de fer traces.

Lithine traces.

Silice 0.095 '

Matière organique .... traces.

Total 4.799

Telles sont les sources minérales qui, par leur nombre et par leur importance, font de Châteauneuf une des premières stations d'Auvergne. Si l'affluence des baigneurs n'y est pas, tant s'en faut, aussi considérable qu'à Royat, au Mont-Dore, à la Bourboule, à Saint-Nectaire, il faut, en grande partie, attribuer ce fait à un ancien défaut d'installation, au manque de confortable qui attire les étrangers.

Autrefois, l'état de la station était déplorable, « les che»

che» dit M. Nivet (1), sont tellement étroits, rapides et

» mal entretenus, qu'on ne peut arriver au village des

» Méritis qu'en litière ou à dos de mulet. Après avoir vaincu.

» ces difficultés, les malades ont pour tout refuge trois ou

» quatre mauvaises auberges où ils sont mal logés et mal

» nourris. Les piscines sont très-salés et les deux sexes

» s'y baignent en commun. »

Hâtons-nous d'ajouter que cet état de choses a bien changé. Les voies d'accès sont bonnes, les piscines sont

(1) Nivet. Dictionnaire, etc., p. 36.


CHATELDON 97

nombreuses, séparées, nettoyées. De nouveaux hôtels ont été construits et les établissements se pourvoient de tous les accessoires que l'on rencontre dans les stations les mieux douées. Il y a lieu de croire, par conséquent, que Châteauneuf prendra désormais le rang que lui assignent l'excellence de ses eaux minérales.

M. le docteur Boudet, médecin consultant à Châteauneuf, résume ainsi qu'il suit une intéressante étude médicale sur cette station : « Au point de vue général, ces eaux conviennent dans toutes les affections où le sang est appauvri, l'organisme débilité, la constitution affaiblie. Au point de vue particulier, toniques en même temps que dialytiques (Gubler) par leurs sels alcalins et l'énorme dose de lithine qu'elles renferment, elles réussissent admirablement dans le rhumatisme et les autres dérivés de l'arthritis. Ferrugineuses et riches en acide carbonique, elles donnent d'excellents résultats dans les anémies, les chloro-anémies et dans les affections des voies digestives, notamment dans les dyspepsies atoniques. »

CHATELDON

La petite ville de Châteldon est située sur les pentes des montagnes du Forez, à l'entrée de deux vallées qui débouchent dans la Limagne, à quatre kilomètres du confluent de la Dore et de l'Allier, dans l'arrondissement de Thiers.

On y rencontre des eaux minérales qui ont été découvertes en 1774 et étudiées avec le plus grand soin, sous le rapport de leur composition et de leres^prop^iéiés, par le docteur


98 CHATBLDON

Desbrest, qui en était l'intendant. L'ouvragé qu'il a publié en 1778 (1) en a commencé la réputation.

Les sources forment deux groupes distincts, alimentant deux établissements : les sources des Vignes, appartenant à la famille Desbrest, et les sources de la Montagne, qui sont la propriété de M. Tapon.

Sources des Vignes.

Elles sont au nombre de trois, à 500 mètres environ de la ville, sur la rive droite d'un ruisseau nommé Voiziron, et renfermées dans le même établissement qui contient, outre les buvettes, quelques cabinets de bains.

La plus ancienne, celle qui a été découverte la première par le'docteur Desbrest, est contenue dans un bassin carré et on lui donne le nom de Puits carré.

La seconde, qui jaillit à quelques mètres, est captée dans un bassin circulaire, c'est le Puits rond. -

Enfin, la troisième, découverte en avril 1853 par le docteur Desbrest, petit-fils du précédent, est aménagée dans un bassin de forme ronde et a reçu le nom de Source SainteEugénie.

Leur débit et leur température sont respectivement :

Litres par minute. Température.

Puits carré. . .... 2.7 13°6

Puits rond 3.2 13.2

Source Sainte-Eugénie 4 11

Ces eaux sont limpides, très-gazeuses ; leur saveur est

(1) Desbrest. Traité des Eau» minérales de Châteldon, Vichy et Hauterive; Moulins, 1778.


CHATELDON 99

aigrelette et un peu ferrugineuse. Elles abandonnent un sédiment ocreux, L'acide carbonique se dégage constamment des sources en produisant un bruissement. qui augmente d'intensité à l'approche des orages, comme cela arrive dans la plupart des sources minérales gazeuses, par suite de la diminution de la pression atmosphérique.

La composition de l'eau de Châteldon a été déterminée par plusieurs chimistes. Après Desbrest, Fourcy en fit l'analyse sous les yeux de Raulin (1), inspecteur général des eaux minérales. Sage, démonstrateur de chimie, s'en occupa aussi quelque temps après, puis Desbrest fils et Régnier, 0. Henry et Boullay (2) (1838) ; l'Ecole des Mines (1852) et enfin M. Bouquet, en 1854 (3).

Ce dernier analysa les eaux du Puits carré et du Puits rond et obtint les résultats suivants :

Puits carré. Puits rond.

Acide carbonique libre. . .... . .... . . 2s429 2^308

Bicarbonate de soude 0.232 0.629

— potasse 0.048 0.092

— magnésie 0.247 0.367

— chaux 0.912 0.427

— fer. 0.026 0.037

Sulfate de soude 0.035 0.035

Phosphate de soude. ............... 0.281 0.117

Arséniate de soude traces. traces.

Chlorure de sodium. 0.008 0.016

Silice. 0.062 .0.100

Matières organiques traces. traces.

4.280 5.128

(1) Raulin. Parallèle des Eaux minérales de France et d'Allemagne, p. 104 ; Paris, 1777, . (2) Bulletin de lAcadémie de Médecine, t. II, p. 170; 1838.

(3) Bouquet. Histoire chimique des Eaux minérales et tliermales de Vichy, etc. ; Paris, 1855.


100 CHATELDON

Nous avons nous-même trouvé pour la source SainteEugénie la composition suivante :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 3*420

— sulfurique 0.016

— silicique 0.089

— phosphorique. . . . 0.056

— arsénique traces.

Chlore 0.010

Potasse 0.025

Soude 0.304

Lithine traces.

Chaux 0.588

Magnésie 0.120

Protoxyde de fer 0.015

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 2.041

Acide carbonique libre. . 1«800 Bicarbonate de soude . . . 0.635

— potasse . . 0.053

— chaux. . . 1.512

— magnésie. .0.444

— fer. .... 0.033

Sulfate de soude 0.029

Phosphate de soude. . . . Û.112 Chlorure de sodium. . . . 0.016

— lithium. ... traces.

Arséniate de soude. . . . traces.

Silice 0.089

Matières organiques . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 2.923

Total, y compris l'acide

carbonique libre . . . 4.723

Il faut remarquer, dans ces analyses des sources des Vignes, une très-faible proportion de chlorure de sodium et, par contre, une quantité notable de phosphate de soude. Ce sont des eaux ferrugineuses acidulés.

Sources de la Montagne.

En remontant le ruisseau on trouve, sur sa rive gauche et à un kilomètre de Châteldon, les sources de la Montagne. Elles sont au milieu d'un bois appelé Goutte Salade, qui renferme, en outre, de nombreux suintements d'eau minérale.

Dans un espace de quatre mètres carrés environ se ren*- contrent trois sources renfermées dans des bassins circulaires.


CHATELDON 101

Les deux premières ont la plus grande analogie dans leurs propriétés physiques et chimiques ; on les a réunies dans le même bassin-et elles forment la source Andral. L'autre porte le nom de source du Mont-Carmel, emprunté à une chapelle située dans le voisinage et dédiée à N.-D. du Mont-Carmel.

La source Andral a une température de 9°5 ; celle du Mont-Carmel de 10°. Leurs eaux sont limpides et d'une saveur acidulé légèrement ferrugineuse.

MM. Gonod et 0. Henry en ont fait l'analyse, en 1858, et sont arrivés aux résultats suivants rapportés à un litre :

Source Andral Source du M.-Carmel.

Acide carbonique libre 2sl78 1»885

Bicarbonate de chaux 0.516 0.666

— magnésie ... . 0.268 0.198

— soude 0.381 0.424

— potasse 0.003 0.005

— fer 0.035 0.030

Sulfate de soude 0.050 0.090

Chlorure de sodium 0.030 0.025

Iodure et bromure alcalins. . . non douteux. non douteux. Silice, alumine, phosphate, arsenic, matière organique. . . 0.110 0.101

3.571 3.424

Principes fixes 1.393 1.539

Les. eaux de Châteldon sont surtout des eaux de table, des eaux digestives. Elles fortifient les estomacs faibles et paresseux, favorisent les digestions languissantes (Nivet). Elles présentent des applications dans les cas de gravelle ou de catarrhe vésical où l'état des reins ou de la vessie ne permet pas une médication active ; enfin, elles paraissent avoir été employées avec avantage dans le cours des fièvres intermittentes (Desbrest).


102 CHATELGUTON

CHATELGUYON

Le village de Châtelguyon doit son nom à ce que Guy II, comte d'Auvergne, fit construire vers 1185 un châtel au sommet d'un petit monticule et autour duquel des constructions s'élevèrent bientôt. Il est situé sur le bord occidental de la Limagne, à 7 kilomètres de Riom, et il possède de nombreuses sources minérales qui jaillissent sur les deux rives d'un petit ruisseau, le Sardon.

Ces sources sortent, ditM. Lecoq (1), au point de jonction des terrains tertiaires-et des terrains primitifs, et semblent se rattacher à une émission de porphyre quartzifère qui s'est fait jour dans cette vallée.

Elles'sont très-nombreuses, car, outre un grand nombre de petits filets d'eau minérale qui sourdent presque à chaque pas dans la vallée, et qui sont marqués par des dégagements d'acide carbonique et des dépôts ocreux, on ne compte pas moins de 14 sources plus ou moins importantes.

Ces eaux alimentent deux établissements distincts qui portent les noms de leurs propriétaires, MM. Brosson et Bàrse.

Le premier comprend vingt-deux baignoires, dix cabinetsdé bains avec appareil pour les douches et deux belles piscines où l'eau minérale se renouvelle constamment.

(1) Lecoq. Les Eaux minérales du massif ceniral de la France.... Paris* 1864.


CHATELGUYON 103

L'établissement Barse ne comprend que quelques baignoires et deux piscines.

Actuellement, ces deux établissements sont réunis entre les mains d'une Compagnie qui se propose d'introduire diverses améliorations dans cette importante station thermale.

Voici les noms des sources principales avec leur position relative, leur débit et leur température :

1° Source Deval. Cette source, une des plus importantes de la station, se trouve à 2 mètres de l'angle sud-ouest de l'établissement Brosson, sur la rive droite du ruisseau ; elle jaillit dans une vasque circulaire élevée et donne 63litres par minute. Nous avons trouvé 32°1 pour sa température.

2° Source du chaume. Elléest très-voisine de la précédente et il y a tout lieu de croire qu'ellen'en est qu'une ramification.

3° Sources de la Planche et du Réservoir. Ces sources sont au nombre de trois et jaillissent sur la rive gauche du Sardon, vis-à-vis l'établissement Brosson. La première, qui fournit 4 litres d'eau par minute, à la température de 24°, doit son nom à une passerelle où planche établie autrefois sur le ruisseau ; les deux autres, très-voisines et d'un débit à peu près égal au précédent, ont une température de 31°. Autrefois on accumulait leurs eaux dans un réservoir, ce qui leur a valu le nom qu'elles portent, mais aujourd'hui elles sont à peine utilisées.

4° Sources du Sopinet. Les sources du Sopinet sont au nombre de deux, situées également sur la rive gauche ; la principale, qui sourd à 7m40 de l'angle est de l'hôtel des Thermes avec une température de 33°, débite environ 60 litres


104 CHATELGUYON

par minute ; elle est conduite dans l'établissement Brosson. La seconde constitue une buvette assez mal aménagée et qui est peu fréquentée ; on l'emploie toutefois à Châtelguyon pour faire le pain et on suppose qu'elle facilite la fermentation de la pâte ; ce qui est plus certain, c'est qu'elle donne au pain une certaine saveur que l'on obtient ailleurs par l'emploi du sel ; son débit est de quelques litres par minute et sa température de 20°4.

5° Sources du Gargouilloux. Ces sources, qui portent encore le nom à'Àzan, sont aussi sur la rive gauche du Sardon. La principale, dont la température est de 32°5, sort à 5m40 de l'angle de l'hôtel des Bains. Elle alimentait autrefois un établissement qui n'existe plus.

6° Source du Rocher. La source du Rocher est plus éloignée que les précédentes du ruisseau et de l'établissement Brosson ; elle jaillit d'un rocher par une fissure en dégageant beaucoup d'acide carbonique. Sa température est de 24° et son débit 3 litres par minute. Elle n'est pas actuellement utilisée.

7° Source de la Vernière. Cette source, qui alimente l'établissement Barse, se trouve sur la rive droite du ruisseau, dans l'angle même du bâtiment; elle ne fournit par minute que 7 litres d'eau minérale à la température de 27°5. Elle est très-voisine des suivantes, qui sourdent tout autour de l'établissement, et qui ont sans doute la même origine.

8° Bavette de la Vernière. C'est vraisemblablement un filet dérivé de la précédente que l'on a aménagé dans une vasque recouverte d'un kiosque au devant de rétablissement. Son débit est faible et sa température 26° 1.


CHATELGUYON 105

9° Source du Sardon. La source du Sardon, qui produit 83 litres par minute, est signalée en 1865 par M. J. Lefort comme ayant une température de 35° ; nous l'avons trouvée à 32°2 seulement en 1878. Elle sort d'un rocher dans le lit même du ruisseau, néanmoins on a pu l'utiliser dans l'établissement.

10° Source des Vernes. Elle est voisine de la source du Sardon, dont elle n'est peut-être qu'un filet dérivé très-peu abondant. Sa température n'est que de 16° ; mais on conçoit qu'un trajet même court suffise à refroidir une eau d'un si faible débit.

11° Source nouvelle Barse. A quelques pas des sources précédentes, en remontant le ruisseau et sur sa rive gauche, des fouilles pratiquées en janvier 1878 par M. Barse ont "mis au jour une source très-abondante et dont la température était alors 26°3. Nul doute que cette découverte ne constitue une amélioration notable pour le service de l'établissement.

Telles sont les principales sources que l'on rencontre actuellement à Châtelguyon. Leur ensemble est connu depuis très-longtemps; en 1670, Du clos les signale comme « contenant beaucoup de matières fixes, composées également de sel et de terre. Le sel fondu et poussé au feu fume et pousse une odeur d'esprit de sel ordinaire. ». Ce dernier caractère devait frapper Duclos, car il était spécial aux eaux dé Châtelguyon qui contiennent, on le sait maintenant, le chlorure de magnésium donnant « l'esprit de sel » par l'action de la chaleur.

Cadet, en 1774, est déjà.plus explicite au sujet delà magnésie; il trouve par l'analyse « du fer, du sel marin à base alcaline et du sel de la nature de celui d'Epsom. »


106 CHATELGUYON

, Raulin,.inspe.cteur des eaux .minéralesduRoyaume J déclare vers,.la même, époque, que « la vertu purgative que les eaux de Châtelguyon possèdent seules en France doit être dirigée par un médecin habile. »

Legrand-d'Aussy en 1787,'Bue' Hoz en 1796, décrivent aussi l'état des lieux et apprécient les effets de ces eaux; mais ce n'est qu'en 1840 que M. Jules Barse fit l'analyse de la source delà Vernière.

Bientôt après, en 1844, M. le docteur Nivet détermina la composition des sources de la Vernière et de la Planche.

M. Chevallier fit une nouvelle analyse en 1859 et. signala la présence de l'arsenic; .. . ,,

M. Gonod étudia de même l'eau de la source principale Brosson, où il put déceler des traces pondérables d'iode et de brome.

En 1864, M. J. Lefort publia dans les Annales de la Société d'hydrologie médicale de Paris, un remarquable ifcravail qui contient les analyses complètes des 4 principales "sources de Châtelguyon. . ;i

Nous reproduirons ici ces. analyses que nous n'avons pas cru devoir recommencer, bien qu'elles datent de 24 ans;; mais on peut admettre que la composition des eaux de cette station, n'a pas varié sensiblement, car des dosages de magnésie, un de leurs éléments les plus importants, ne nous ont pas présenté de différences sensibles.,

De plus, les analyses que nous avons faites, des autres sources montrent la plus grande analogie avec les premières dues à M. J. Lefort. j


CHATELGUYON 107

POUR UN LITRE D'EAU MINERALE. S°*™ taùta. . 8™C« !0nr 09

Deval. . , duRocner Barse.

(Azan.)

gr- gr. gr. gr.

Acide carbonique libre et combiné. 2.442 2.075 2.189 2.217

— chlorhydrique . 2.133 2.112 .2.137 2.054

— sulfurique. 0.293 0.266 0.284 0.302

— silicique. . 0.126 0.166 0.122 0.116

— arsénique indices, indices, indices, indices.

Potasse .... 0.112 0.102 0.083 0.083

Soude 1.287 1.225 1.118 L125

Chaux 0.990 0.968 0.980 0.986

Magnésie 0.670 0.664 0.663 0.617

Strontiane et lithine. .......... indices, indicés, indices, indices.

Alumine 0.008 0.009 0.009 0.007

Oxyde de fer. ...... 0.024 0.020 0.026 0.022

Matière organique bitumineuse. . . indices, indices, indices, indices.

8.085 7.607 7.611 7.539

Poids du résidu salin obtenu à 180». 6.276 6.031 5.904 6.080

Ces résultats ont été combinés de la manière suivante :

POUR UN LITRE D'EAU MINÉRALE. !°UrC,e /0°r^ A8^T Source

Deval. des Bains. duRocner Barse.

gr. gr. gr. gr.

Acide carbonique libre 0.258 0.120 0.381 - 0.347

Chlorure de sodium 1.617 1.757 1.780 1.849

— de potassium 0.178 0.161. 0.131 0.132

— de magnésium 1.218 1.260 1.236 1.104

— de lithium. ........ indices, indices, indices, indices.

Bicarbonate de soude. 1.054 0.699 0.412 0.341

— . de chaux 2.105 2.089 2.094 2.081

— de magnésie 0.440 0.399 0.429 0.453

— de protoxyde de fer. . 0.054 0.044 0.052 0.042 Sulfate de chaux. . 0.498 0.452 0.482 0.513

— de strontiane indices, indices, indices, indices.

Arséniate de soude . indices, indices, indices, indices.

Alumine 0.008 0.007 0.010 0.008

Silice 0.126 0.166 0.122 0.116

Matière organique bitumineuse. . . indices, indices, indices, indices.

7.556 7.154 7.129 6.986


10S CHATELGUYON

Pour compléter l'étude chimique des eaux de Châtelguyon, nous avons soumis à l'analyse les six autres sources qui n'avaient pas encore été l'objet d'un semblable travail.

Voici les résultats auxquels nous sommes arrivés :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Source Source Source Buvette Source Source

du du des de la du nouvelle

Réservoir. Sopinet. Vernes. Vernière. Sardon. Barse.

Acide carbonique. . 2^200 28205 2*090 2*210 2^200 2»180

— sulfurique.. . 0.310 0.300 0.280 0.300 0.292 0.300

— silicique.... 0.110 0.108 0.110 0.110 0.124 0.120

— arsénique. . . traces, traces, traces, traces, traces, traces.

Chlore. • • 2.105 2.110 2.085 2.210 2.080 2.102

Potasse 0.080 0.084 0.082 . 0.082 0.080 0.085

Soude 1.190 0.198 1.180 1.180 1.185 1.205

Lithine. ....... 0 010 0.010 0.010 0.010 0.010 f 0.010

Chaux.. 0.950 0.958 0.985 0.960 0.980 0.990

Magnésie 0.635 0.642 0.640 0.640 • 0.638 0.632

Protoxyde de fer. . 0.024 0.022 0.020 0.020. 0.025 0.025

Matières organiques, traces, traces, traces, traces, traces, traces.

Poids des combinaisons anhydres, les

carbonates étant à !

l'éta't de carbonates

neutres : 5.823 5.862 5.859 6.775 5.895 5.930

Ces données peuvent conduire à la représentation suir vante :


CHATELGUYON 109

Source Source Source Buvette Source Source

du du des de la du nouvelle

RésKYOil. Sopinet. Vernes. Vernière. Sardon. Barse.

Acide carbonique lib. 0^437 0s396 0S220 0«519 0*340 0s320

Bicarbonatedesoude. . . 0-190 0.215 0.248 0.250 0.221 0.151

— chaux. . . 2-442 2.463 2.532 2.368 2.519 2.545

— magnésie. 0-208 0.240 0.246 0.186 '0.256 0.285

— fer. . . . 0.053 0.048 0.044 0.044 0.055 0.055 Sulfate de soude. . . 0.550 0.532 0.497 0.532 0.518 0.532 Chlor.desodium. .. 1.661 1.674 1.648 1.615 1.656 1.730

— lithium. . . 0.028 0.028 0.028 0.028 0.028 0.028

— potassium.. 0.127 0.133 0.130 0.130 0.127 0.135

— magnésium. 1.355 1.347 1.337 1.383 1.326 1.289 Arséniate de soude, traces, traces, traces, traces, traces, traces.

Silice 0.110 0.108 0.110 0.110 0.124 0.120

Matière organique. . traces, traces, traces, traces, traces, traces.

Total, non compris

l'acide carbonique

libre 6.724 6.788 6.820 6.646 6.830 6.870

Total , y compris

l'acide carbonique

libre 7.161 7.184 7.040 7.165 -/.170 7.190

Ces nombreux résultats indiquent la plus grande ressemblance dans toutes les sources de Châtelguyon et portent à croire que si l'on parvient à augmenter le volume de l'eau dont on dispose actuellement, par la découverte de nouvelles sources, il y a peu d'espoir de rencontrer des eaux d'une minéralisation différente.

Les eaux de Châtelguyon sont, à leur émergence, limpides et incolores, mais elles louchissent bientôt à l'air; leur saveur est acidulé, puis salée.

Elles possèdent une propriété qu'on ne rencontre pas dans les autres groupes du Puy-de-Dôme et qui les rend bien précieuses : ce sont des eaux purgatives. Cette propriété a paru inexpliquée à quelques personnes qui comparent Châ-


'.ll'O CHATELGUYON

telguyon à Pullna, Sedlitz ou autres eaux contenant plus de 30 grammes de sels magnésiens par litre ; mais nous pensons avec M. J. Lefort qu'il faut attribuer leur action à la présence de la magnésie, qui existe dans ces eaux en proportion notable, quoique nullement en rapport avec celle des eaux que nous venons de citer, et surtout à cette circonstance que la magnésie s'y trouve principalement à l'état de chlorure de magnésium. Lorsqu'on cherche, en effet, en suivant les errements ordinaires, à représenter les combinaisons salines qui peuvent exister dans les eaux de Châtelguyon, on est conduit à attribuer une grande partie de la magnésie au chlore pour en faire du chlorure de magnésium.

Nous ne saurions mieux faire, pour caractériser plus complètement les effets thérapeutiques de ces eaux minérales, que d'emprunter à M. le docteur Nivet le passage suivant de

son Dictionnaire\: .■...'..................

« Ces eaux acidulés peuvent remplir des indications différentes, suivant qu'on les administre à forte ou à faible dose.

» Bues en petite quantité, elles servent à combattre l'aménorrhée atonique, la chlorose, les engorgements scrofuleux et lymphatiques ; prises à doses élevées, elles guérissent rembarras gastrique et bilieux, certains engorgements des viscères abdominaux, les hydropisies atoniqués simples, diverses maladies chroniques de l'encéphale.

» Les bains et les douches produisent, d'après Deval, des effets surprenants dans lés cas de rhumatismes articulaires chroniques, d'engorgements lymphatiques des articulations ou tumeurs'blanches, de rétraction des musclés èi'desten-


CLERMONT-FERRAND 111

dons, de paralysies partielles ou générales, d'atrophies des membres et de fausses ankyloses (1). »

Les observations de M. le docteur Aguilhon, ancien médecin inspecteur des eaux de Châtelguyon, et celles de M. le docteur Baraduc, médecin inspecteur actuel, sont venues confirmer toutes ces assertions.

CLERMONT-FERRAND

« Tout le tour de Clermont est remply de sources admi» râbles de telles diuerses eaux, que le vulgaire appelle » sauces ; il y en a vne dans le fossé, du costé de Sainct» Alyre, prez la porte de Sainct-Pierre, .qui est de présent » murée : vers Enjaude aussi, à la sortie de la porte des » Gras : Dans vn champ qui est à main droite du chemin de » Beaumont, il y a vne source de même nature (2). »

Ainsi s'exprimait Jean Banc en 1605. La ville de Clermont possède, en effet, un grand nombre de sources d'eau minérale qui jaillissent au pied du monticule de wakite sur lequel elle est bâtie, mais d'un côté seulement, au nord et à l'ouest.

Toutes ces sources s'échappent d'une série de fissures commençant à Saint-Alyre, longeant la rue Sainte-Claire, traversant la place du Poids-de-ville, la rue de l'Ecu, la place de Jaude et finissant aux Salins (3).

Dans cette partie étendue de la ville comprenant les

(1) Nivet, Dictionnaire, p. 64, 1846. "

(2) Jean Banc, p. 13, 1605.

(3) Nivet, Dictionnaire, p. 67, 1846.


112 CLERMONT-FERRAND

quartiers des Salins, de Jaude, de Fontgiève, de Sainte-rClaire et de Saint-Alyre, le sous-sol est formé par une couche plus ou moins épaisse de travertins déposés par des eaux incrustantes. Ces eaux, qui ont dû être très-abondantes, séjournent ou circulent encore sous ces travertins, et on ne peut creuser le sol à quelques mètres de profondeur sans faire jaillir une eau minérale. Le fait suivant, arrivé il y a huit ou dix ans, en est un exemple frappant : MM. Pallet frères, ayant creusé un puits dans un jardin situé à droite de la route qui conduit à Beaumont et à proximité du champ de foire des Salins, trouvèrent une source très-minéralisée et si abondante qu'ils résolurent de l'exploiter en construisant à la fois une buvette et une piscine. Mais au bout de peu de temps, l'eau minérale, qui se déversait dans le ruisseau voisin de Tiretaine, avait sans doute dégarni le travertin. Le sol s'affaissa sur une certaine étendue et les constructions voisines se lézardèrent. Il fallut combler le puits à grands frais, et MM. Pallet ne conservèrent qu'une buvette alimentée par trois filets d'eau donnant ensemble une cinquantaine de litres par minute..

On conçoit que, dans de telles conditions, l'état des sources minérales de Clermont-Ferrand doit varier de temps en temps : de nouvelles surgissent et il en disparait d'anciennes ; c'est ce qui est arrivé surtout pour les eaux des quartiers Fontgiève et Sainte-Claire depuis le travail de M. Nivet en 1846, et notre nomenclature ne correspondra plus tout à fait à la sienne.

Les sources qui existent actuellement sont les suivantes, au nombre de 20, y compris la source du Puits de la Poix, située dans une autre partie du territoire de Clermont.


CLERMONT-FERRAND 113

1. Eaux minérales des Salins.

1 Source des Salins. 2-3 — de M. Loiselot.

4 — de M. Pallet.

5 — du Puits artésien.

6 — de Jaude.

//. Eaux minérales de Fontgiève.

7 Source Belloeuf.

8 — Saint-Remy.

III. Eaux minérales du Poids-de- Ville.

9 Source Saint-Pierre.'

IV. Eaux minérales des quartiers Sainte-Claire et Saint-Alyre.

10 Source Pascal.

11 — Saint-Alyre à l'établissement du pont naturel.

12 — des Bains Saint-Alyre.

13 — de l'Enclos Sainte-Claire.

14 — de Saint-Arthème.

15 — de la rue Sainte-Claire.

16 — Saint-Joseph.

17 — Alligier.

18 — de la rue des Chats.

19 — Sainte-Ursule.

1° Source des Salins.

La source des Salins, exploitée actuellement par son propriétaire, M. Bousquet, est située dans l'enclos Chauvel, à l'extrémité de la rue des Salins.


114 CLERMONT-FERRAND

Elle est captée dans un puits rectangulaire en maçonnerie, d'une profondeur de lm90, et surmonté d'un couvercle en zinc destiné à recueillir le gaz acide carbonique que la source émet en abondance.

Un trop-plein déverse l'eau dans un canal qui se remplit d'un dépôt ferrugineux, en même temps que deux tuyaux en plomb portent une certaine quantité de cette eau dans le jardin voisin pour alimenter une buvette.

Le débit de la source est d'environ 100 litres par minute et l'acide carbonique qui se dégage spontanément fournit dans le même temps 10 à 12 litres d'un gaz très-pur. Cet acide carbonique peut être recueilli dans un gazomètre à cloche qui alimente une fabrique d'eau de Seltz, de limonades, de vermouth mousseux et autres boissons gazeuses..

Cette utilisation de l'acide carbonique nous paraît excellente, les boissons obtenues ainsi au gaz naturel n'étant point exposées à renfermer des acides minéraux libres comme l'acide sulfurique.

La température de la source des Salins est sensiblement constante et oscille de 19°5 à 20°.

L'eau est limpide à la source, mais elle se trouble par l'exposition à l'air ; sa saveur est acidulé, saline et ferrugineuse.

L'analyse que nous avons faite en juin 1875 nous a donné les résultats suivants :


CLERMONT-FERRAND

115

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 3&765

— sulfurique. ..... 0.068

— silicique 0.114

— phosphorique .... traces.

— arsénique traces.

Chlore . 0.806

Potasse 0.167

Soude. . 1.015

Lithine 0.005

Chaux. . .0.637

Magnésie 0.211

Protoxyde de fer 0.042

— manganèse. traces.

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 3.933

Acide carbonique libre. . Is694 Bicarbonate de soude . . . 0.761

— potasse . . 0.355

— chaux. . . 1.638

— magnésie. 0.675

— fer 0.093

— manganèse traces.

Sulfate de soude 0.121

Phosphate de soude. . . . traces. Chlorure de sodium. . . . 1.308

— lithium. . . . 0.014

Arséniate de soude. . . . trac.es.

Silice 0.114

Matières organiques.. . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 5.081

Total, y compris l'acide

carbonique libre 6.775

Cettte composition rapproche l'eau des Salins de l'eau de Jaude décrite plus loin, toutefois sa richesse en fer est plus considérable et elle est indiquée pour combattre entre autres affections, la chlorose et l'anémie.

2° Source du Puits Loiselot.

En 1863, M. Loiselot, architecte à Clermont-Ferrand, creusa un puits dans la cour de son habitation située sur la nouvelle route de Beaumont, à 200 mètres environ du champ de foire des Salins ; il obtint une eau minérale froide, acidulé et très-ferrugineuse.

A une profondeur de 4 mètres, des suintements produisaient une certaine quantité d'eau dont M. Loiselot s'est débarrassé en cimentant son puits avec soin ; il traversa


1.16 CLERMONT-FERRAND

ensuite une couche de travertins de 50 centimètres d'épaisseur, puis une couche de pouzzollane noire de 60 centimètres et enfin une nouvelle couche de travertins d'une épaisseur ,de 50 centimètres. Lorsque cette dernière couche fut percée, l'eau s'établit aune hauteur constante de 2m50. On l'extrait au moyen d'une pompe.

L'eau du puits Loiselot est très-limpide ; abandonnée à l'air elle louchit au bout de quelque temps et elle dépose dans les bouteilles où elle est renouvelée habituellement un sédiment ferrugineux.

Sa température est de 10°.

Sa composition est indiquée par l'analyse suivante que nous avons effectuée en 1876 :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 2^850

— sulfurique ..... traces.

— silicique 0.098

— phosphorique. . . . traces.

— arsénique traces.

Chlore 0.454

Potasse 0.216

Soude 0.629

Lithine. . . . 0.006

Chaux. . . 0.494

Magnésie . 0.052

Protoxyde de fer 0.194

— de manganèse, traces. Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres et le fer à Pétat de sesquioxyde. . 2.783

Acide carbonique libre. . .1^171 Bicarbonate de soude . . . 0.667

— potasse. . . 0.460

— chaux . . . 1.270

— magnésie . 0.166

— fer 0.432

— manganèse traces.

Sulfate de soude traces.

Phosphate de soude. . . . traces. Chlorure de sodium. . . . 0.723

— lithium. . . . 0.018

Arséniate de soude . . . traces.

Silice 0.098

Matières organiques. . . . traces.

Total, non compris l'acide carbonique libre .... 3.834

Total, y compris l'acide carbonique libre .... 5.005


CLERMONT-FERRAND Ï17*

Cette eau est remarquable en ce qu'elle contient une proportion notable de potasse, de beaucoup supérieure à celle que renferment les eaux minérales voisines, les Salins, le Puits artésien et Jaude. Par contre, elle ne contient que des traces de sulfate, ce qui constitue une seconde différence ; mais . surtout elle a fourni à l'analyse une quantité énorme de fer, à l'état de bicarbonate. Il n'existe à notre connaissance aucune eau minérale ferrugineuse aussi riche parmi les eaux bicarbonatées ; la dose de 0S432 par litre est, en effet, de cinq à dix fois plus forte que celle que l'on rencontre habituellement.

Si nous ajoutons que l'eau du puits Loiselot est froide et que la forte proportion d'acide carbonique qu'elle renferme dissimule assez bien la saveur ferrugineuse, on comprendra qu'elle ait été indiquée corûme une eau de table à l'usage surtout des personnes dont l'état de santé réclame l'emploi des ferrugineux.

Il est curieux d'observer des différences de composition aussi profondes entre cette eau et celles qui n'en sont éloignées que de quelques centaines de mètres, ou même qui comme la suivante en sont très-voisines ; mais il faut remarquer que ces dernières ont été cherchées et obtenues à des profondeurs différentes, et surtout qu'elles jaillissent naturellement sur le sol, tandis que l'eau du puits Loiselot, venant d'une couche spéciale, ne fournit pas comme elles de courant continu et exige l'emploi d'une pompe pour être recueillie.

3° Source Anna.

En creusant la cave de la même maison Loiselot, on découvrit une source d'eau minérale qui a reçu le nom de


118 CLERMONT-FERRAND

Source Anna et qui a été jusqu'à présent peu utilisée. Il est probable qu'elle est mélangée à une certaine quantité d'eau douce et il serait bon de la capter avec plus de soin ; mais on ne peut admettre qu'elle soit alimentée par des suintements provenant de l'a source précédente, l'eau douce l'ayant simplement appauvrie, car, si elle contient le fer et d'autres substances en moindre proportion, les rapports ne sont pas conservés et de plus elle renferme du sulfate de soude, sel qui fait défaut dans l'eau du puits.

Sa saveur est acidulé et saline.

Sa température, qui est de 9°5, augmente un peu en été à cause du mélange d'eau douce à une température supérieure.

L'analyse nous a donné les résultats suivants :

'COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 18790

— sulfurique 0.092

— silicique 0.087

— phosphorique. . . . traces.

— arsénique .traces.

Chlore 0.360

Potasse ■ ,-. 0.028'

Soude.. . 0.569

Lithine 0.004

Chaux: 0.264

Magnésie..' 0.112

Protoxyde de fer. .... 0.012 Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. ..... 1.944

Acide carbonique libre. . 0&810 Bicarbonate de soude. . . 0.534

— potasse . . 0.059

— chaux., . . 0.679

— magnésie. 0.358

— fer. . ... 0.026

Sulfate de sonde. ..... 6.163

Phosphate de soude. . . . traces.

Chlorure de sodium. . . . 0.578

— lithium. ... 0.011 .

Arséniate de soude .... traces.

Silice . . 0.087

Matières organiques.. . . traces.

Total, non compris l'acide

cax'bonique libre .... 2.495

Total, y compris l'acide

carbonique libre .... 3.305

Cette Composition rapproche l'eau de la source Anna des eaux du Puits artésien, de Jaude et Pallet décrites èi-après


CLERMONT-FERRAND 119

et qui sont très-voisines ; il est vraisemblable qu'elle serait appliquée utilement aux mêmes usages.

4° Source Pallet.

Nous avons dit que MM. Pallet frères ont obtenu, il y à huit ou dix ans, une source très-abondante dans un jardin au nord du champ de foire de Clermont. Obligés de fermer le puits qui lui donnait issue, ils n'en conservèrent qu'une faible portion constituant une buvette et fournissant environ 50 litres par minute.

La température est de 21 °8.

Voici les résultats de l'analyse que nous en avons faite :

COMPOSITION. RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 2^050

— sulfurique ..... 0.067

— silicique 0.110

— phosphorique . . . traces.

— arsénique traces.

Chlore 0.385

Potasse 0.075

Soude 0.560

Lithine 0.007

Chaux 0.390

Magnésie . . . 0.120

Protoxyde de fer 0.021

— manganèse, traces.

Matières organiques ... traces.

Poids des combinaisons anhydres,les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 2.272

Acide carbonique libre . . 0^808 Bicarbonate de soude . : . 0.517

— potasse . . 0.160

— chaux. . . 1.002

— magnésie. 0.384

— fer 0.046

— manganèse traces.

Sulfate de soude 0.119

Phosphate de soude .• . . traces. Chlorure de sodium. ... 0.608

— lithium. . . . 0.020

Arséniate de soude .... traces.

, Silice 0.110

Matières organiques.. . . tracés.

' Total, non compris l'acide

carbonique libre 2.966

; Total, y compris l'acide

> carbonique libre 3.774

Cette source est peu fréquentée, ou plutôt elle est à peine exploitée par son propriétaire, bien que sa composition et ses propriétés physiques la rapprochent des suivantes.


120 CLERMONT-FERRAND

5° Source du Puits artésien.

En 1856, M. Blatin-Mazelhier entreprit de creuser un puits artésien dans un terrain, acquis de l'hospice, et qui aujourd'hui se trouve sur la route de Beaumont, vis-à-vis l'angle nord-est du champ de foire.

Ce puits, foré à 120 mètres environ, est aujourd'hui la propriété de M. Boyer,quien afferme l'exploitation. Il fournit une eau minérale qui arrive jusqu'au niveau du sol et s'écoule dans un canal qui la conduit au ruisseau voisin de Tiretaine.

Cette eau est limpide, gazeuse et se.trouble par l'exposition à l'air. Sa saveur est acidulé, saline et ferrugineuse. Elle possède à la source une légère odeur de bitume. Sa température est de 22°8.

L'analyse nous a fourni les résultats suivants :

COMPOSITION RAPPOKTEE A 1 LITRE. .

Acide carbonique 2^060

— sulfurique.......' 0.049

— silicique 0.117

— phosphorique. . . .traces.

— arsénique. ..... traces.

Chlore. 0.396

Potasse 0.083

Soude 0.672

Lithine 0.007

Chaux 0.401

Magnésie.......... 0.097

Protoxyde de fer. .'. . ... 0.032

— manganèse t.-sens. Matières organiques.. . . traces. Brome et iode traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 2.440

Acide carbonique libre . . 0^740 Bicarbonate de soude . . . 0.798

— potasse. . 0.176

— chaux. . . 1.031

— magnésie . 0.311

— fer 0.072

— manganèse t.-sens.

Sulfate de soude 0.086

Phosphate de soude. . . . traces, Chlorure de sodium. . . . 0.653

— lithium. . . . 0.020.

Arséniate de soude .... traces.

Silice. . 0.117

Matières organiques ... tracés. Iodure et bromure de sodhu». traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre. .... 3.?64,

Total, y compris l'acide carbonique libre. .... 4.904;


CLERMONT-FERRAND 121

La buvette du Puits artésien, convenablement installée, est aujourd'hui fréquentée par un grand nombre de personnes qui consomment l'eau sur place ou qui en emportent de petites quantités à la. fois pour continuer son usage à domicile.

6° Source de Jaude.

La source de Jaude appartient à la ville de ClermontFerrand. Elle prend naissance à 100 mètres environ, de la place de Jaude, sur la route de Beaumont et devant la porte d'entrée du jardin de M. Speiser.

Elle coulait autrefois au milieu de terres incultes et, au dire de Delarbre, elle était entourée de travertins et dans son voisinage croissaient des plantes marines, entre autres le poa maritima, le glaux maritima et le plantago coronopus.

En 1846, d'après M. Nivet (1), l'emplacement de la source était un jardin « situé entre la rue Jolie, le chemin des Roches-Galoubies et l'allée qui fait suite à la rue Lagarlaye,. à cinquante pas environ à l'est de la barrière. » Mais déjà la source avait été couverte et un canal l'amenait jusqu'à un placard en maçonnerie, où elle arrive encore aujourd'hui sur une petite place, à côté de la porte de Jaude.

L'eau minérale qui nous occupe est une des plus anciennement remarquées à Clermont, et Jean Banc la signale spécialement en 1605, tout en constatant qu'elle n'était point encore utilisée. « Non adhuc experta proprietas contra morbos. »

« Elles (les sources de Clermont) ne* seraient pas sans (1) Nivet. Dictionnaire, etc., p. 70.


122 CLERMONT-FERRAND ;,

» vtilité à qui voudroit tenter leur employ, notamment celle

» qui est par delà Enjaude, dans un champ à main gauche,

» le plus proche de la sortie de la muraille dudict Enjaude.

» Cette source est fort copieuse et riche en sa descharge,

» de goust aigre et de desboire de bitume ; les fèces en sont

» orangées, et ie confesseray 'librement ne m'estre jamais

» embesoigné de porter personne à s'en seruir. Non que ie

» n'aye toujours eu quelque ambition de recognoistre leur

» propriété par expérience: Mais parceque ie n'ay jamais

» trouué personne disposée à la créance qu'elle peust

» seruir à la santé, d'autant que le vulgaire a toujours creu

» que ces Eaux auoyent esgalle propriété de petrefier dans

» les corps viuants que sur la terre : La crainte de calomnie

» plus fréquenté, d'être portée en Auuergne contre les

» médecins, qu'en tout autre lieu du monde, m'a retiré de

» la resolution que j'auais prise d'opiniastrer ce bon oeuure. » Cependant ie me contenteray de dire que ie recognois

» véritablement qu'elles rendroient de beaux succez contre

» les maladies, à qui s'en voudroit seruir avec ordre et

» conseil: car j'y vois beaucoup d'apparence en la;simili»

la;simili» du meslange, qu'elles monstrent auoir auéc les

» autres de pareille condition tiède (1). ».

Cette appréhension au sujet des eaux minérales pétrifiantes, dont l'usage pourrait donner la gravelle, a duré bien longtemps ; toutefois, dit M. Nivet, « les scrupules des Clermontois se sont dissipés et l'es eaux de Jaude sont fréquentées par un grand nombre de buveurs. Ces derniers ont surtout afflué' après que là buvette de Saint-Pierre a disparu sous le bâtiment du Poids-de-Ville (2). »

(1) Jean Banc, page 112.

(2) Nivet. Dictionnaire, etc., p. 72.


CLERMONT-FERRAND 123

Chose curieuse, cette source Saint-Pierre, qui autrefois alimentait une buvette et qui a disparu, a été retrouvée, comme on le verra plus loin, et elle est actuellement utilisée par M. Clémentel aîné, pour des pétrifications. Bon nombre de personnes, qui vont boire l'eau de Jaude, redouteraient d'user com aie eau de table de la source Saint-Pierre, en voyant les dépôts qu'elle produit à l'établissement des Grottes du Pérou.

D'après Legrand-d'Aussy (1), la vogue dont jouit l'eau de Jaude à Clermont daterait de 1787. Aujourd'hui, nonseulement les buveurs se rendent à la source, mais moyennant cinq, centimes par bouteille on emporte une très-grande quantité de cette eau que l'on consomme à Clermont comme eau de table.

L'eau de Jaude est limpide ; après quelques jours de repos elle se trouble et donne un dépôt ferrugineux.

Sa température est d'environ 22° et ne varie pas sensiblement.

Elle fournit de 20 à 25 litres par minute.

Sa composition peut être regardée comme constante, ainsi que le montrent les analyses effectuées par M. Nivet, en 1845 (2), M. J. Lefort, en 1859 (3) et par nous, en 1877.

Voici les résultats que nous avons obtenus :

(1) Voyage en 1787 et 1788 dans la ci-devant Haute et Basse-Auvergne. Paris, an III.

(2) Nivet. Dictionnaire, etc., page 74.

(3) Lefort. Annales de la Société d'Hydrologie médicale de Paris, t. IX, page 286.


124 CLERMONT-FERRAND

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LifRÊl

Acide carbonique. .... 2s752: —• sulfurique. 0.038

— silicique 0.100

— phosphorique . . . traces.

— arsénique. ..... traces.

Chlore. . 0.512

Potasse . '. . . 0.050

Soude . '. 0.668

Lithine 0.005

Chaux.. 0.310

Magnésie.. 0.140

Protoxyde de fer 0.023

— manganèse traces.

Matières organiques . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 2.310

Acide carbonique libre . . Is580 Bicarbonate de soude. . . 0.569

— potasse . . 0.116

— chaux. . . 0.797 magnésie . 0.448

— fer. ; . . . 0.051

— manganèse traces. Sulfate de soude. ..... 0.067

Phosphate de soude.... traces.

Chlorure de sodium. . . . 0.824

— lithium. . . . 0.015

Arséniate de soude .... traces.

Silice 0.100

Matières organiques. . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre. .... 2.967

Total, y compris l'acide carbonique libre .... 4.547

D'après M. le docteur Nivet, la chlorose et ses diverses complications ; l'anémie, l'embarras gastrique et la dyspepsie non compliquée de gastrite ; la leucorrhée atonique et les phlegmasies chroniques et invétérées de l'urètre et de la vessie peuvent être traitées avec succès par les eaux dé Jaude.

Nous avons signalé l'usage qu'on en fait comme eau de table. Beaucoup de personnes lui préfèrent l'eau des Roches : C'est affaire de goût, car la composition de ces eaux ne rend pas compte de cette préférence.

7" Source Belloeuf.

Dans la cour du moulin Belloeuf, où se fabriquent actuellement' des pâtes alimentaires, et à proximité du grand bras de Tiretaine, à 200 mètres au-dessus du pont de Fontgiève, jaillit une petite source d'eau minérale froide utilisée par le personnel de l'établissement.


CLBRMONT-FERRAND 125

Son débit est de quelques litres seulement par minute et sa température de 11°,

L'analyse que nous en avons faite nous a donné les résultats suivants :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique. . ... 1^304

— sulfurique 0.050

— silicique 0.082

Chlore 0.243

Potasse I 0.328

Soude )

Lithine 0.003

Chaux 0.140

Magnésie 0.052

Protoxyde de fer traces.

Matières organiques . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. 1.074

Acide carbonique libre. . 0«545

Bicarbonate de soude • • ) o oog

— potasse . j

— chaux. . . 0.360

— magnésie . 0.166

— fer traces.

Sulfate de soude. . . . . . 0.089

Chlorure de sodium. . . . 0.387

— lithium. . . . 0.010

Silice 0.082

Matières organiques . . .. traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 1.330

Total, y compris l'acide

carbonique libre 1.875

L'eau de la source Belloeuf constitue une eau de table, acidulé, fort agréable.

8° Source Saint-Remy.

A quelque cinquante mètres de la précédente, au domaine de Saint-Remy et au-dessous d'un barrage établi sur le grand bras de Tiretaine, se voient de nombreuses sources minérales qui sortent du lit même du ruisseau. Le dégagement d'acide carbonique qui les fait bouillonner et le dépôt ocreux qui se produit dans le ruisseau, sur une distance d'au moins cent mètres, les signalent.de loin.,


126

CLERMONT-FERRAND

Nous avons recueilli une certaine quantité de cette eau minérale, alors que le ruisseau était prèsqu'à sec ; mais l'eau n'en était pas moins mélangée à une petite proportion d'eau douce, et l'analyse suivante devrait être recommencée si un captage convenable isolait un jour les sources de Saint-Remy.

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique Is200

— sulfurique 0.056

— silicique....... 0.080

Chlore. . . . . 0.154

Potasse • • • ] 0.235

Soude . )

Lithine.. ..... .... 0.003

Chaux. ... ....... 0.165

Magnésie 0.080

Protoxyde de fer 0.006

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres . . . . . 1.010

Acide carbonique libre. . 0*662

Bicarbonate de soude. . ) Q 104

— potasse . |

— •. • ■ chaux. ; . 0.424

— magnésie. 0.256

— fer. .... 0.013

Sulfate de soude. . . . . . 0.099

Chlorure de sodium. . . . 0.242

— lithium. . . . 0.008

Silice. 0.080

Matières organiques.. . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre. .... 1.306

Total, y compris l'acide

carbonique libre /'. . . U968

9° Source Saint-Pierre.

Les divers auteurs qui ont écrit sur les eaux minérales d'Auvergne avant la fin du siècle dernier, signalent la source Saint-Pierre à Clermont-Ferrand.

Ainsi, Jean Banc dit en 1605: « ilyenavne dans le fossé, » du costé de Sainct Alyre , prez la porte de Sainct Pierre, » qui est de présent murée (1). »

(1) Jean Banc..., p.. 13. 1605.


CLERMONT-FERRAND 127

Duclos la décrit également en 1675 et compare le sel qu'elle contient au sel marin. Chomel écrit en 1734 : « La troisième » source minérale froide est celle de Saint-Pierre, qui est » dans un des fossez de la ville. — L'eau de Saint-Pierre » de; Clermont est manifestement froide, d'une saveur ai» grette et picquante. — La résidence de six livres d'eau » pesait deux dragmes et quinze grains dont il y avait près » de deux tiers de sel (1). »

Depuis, cette source avait disparu ; Delarbre (2) constate en 1805 qu'elle est ensevelie sous le Poids-de-Ville et, en 1846, M. Nivet estime que ses eaux doivent se perdre dans le grand aqueduc de la ville.

Cette fontaine était tombée dans l'oubli, lorsqu'en 1860 des fouilles pratiquées dans là maison Saint-Joseph, en face du Poids-de-Ville, ont fait jaillir une source minérale abondante, donnant 100 litres environ à la minute. C'est sans aucun doute l'ancienne source Saint-Pierre.

M. Clémentel aîné, propriétaire de la fontaine pétrifiante des grottes du Pérou de Saint-Alyre, s'est rendu acquéreur de cette source et l'a conduite dans son établissement situé rue Neuve Sainte-Claire, où elle est depuis employée à faire des pétrifications ou incrustations.

Sa température, à son arrivée, est de 18°1. L'analyse que nous en avons faite en 1877 nous a donné les résultats consignés dans les tableaux suivants, où l'on voit à.la fois la composition de l'eau à son entrée dans l'établissement, après l'épuration qu'on lui fait subir et enfin après qu'elle a pétrifié.

(1) Chomel. Traité des Eaux minérales, etc., p. 343 et suiv. ClermontPerrand, 1734. (2).Delarbre; Noticesuri'Auvergne,etc.,p. 199. Clermont-Fd, 1805.


128 CLERMONT-FERRAND

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

A l'arrivée Après Aprêi

dans l'établissem. l'épuration. avoir pétrifié.

Acide carbonique 2*850 1^950 k365

— sulfurique 0.035 0.037 0.037

— silicique 0.100 0.100 0.080

— phosphorique. . . . traces. traces. »

— arsénique indices. » »

Chlore. 0.696 0.701 0.708

Potasse. 0.046 0.048 0.052

Soude 1.263 2.272 1.290

Lithine. 0.005 0.005 0.005

Chaux . . . 0.401 0.342 0.156

Magnésie 0.205 0.186 0.155

Strontiane. 0.002 0.002 0.002

Protoxyde de fer 0.022 0.005 traces.

Matières organiques. . . . traces. traces. traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates " étant à l'état de carbonates neutres. ..... 3.682 3.525 3.035

Acide carbonique libre. . 0*727 traces. »

Bicarbonate de soude . . . 1.770 18780 1»805

— potasse . . 0.098 0.102 0.110

— chaux. . . 1.031 0.879 0.401

— magnésie . 0.656 0.595 0.496

— fer 0.048 0.011 traces.

Sulfate de soude 0.058 0.062 0.062

— de strontiane. . . % 0.004 0.004 0.004 Phosphate de soude. . . . traces. traces. » Chlorure de sodium. . . . 1.127 1.135 1.147

— lithium. . . . 0.014 0.014 0.014

Arséniate de soude.... indices. » »

Silice. 0.100 0.100 0.080 .

Matières organiques. . . . traces. traces. traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre. . . . 4.906 4.682 4.119

Total, y compris l'acide

carbonique libre 5.633 4.682 4.119


CLERMONT-FERRAND 129

La comparaison de ces chiffres montre ce que l'eau a perdu dans le travail de la pétrification; nous aurons l'occasion d'y revenir, mais il est à propos de décrire ici, au moins sommairement, cette branche d'industrie déjà ancienne à Clermont-Ferrand et qui y a pris une certaine importance, grâce aux efforts persévérants de la famille Clémentel.

On sait que les carbonates terreux, notamment le carbonate do chaux, sont insolubles dans l'eau, mais qu'ils s'y dissolvent à la faveur de Facide carbonique, et c'est ainsi que les eaux minérales contiennent en dissolution, en proportions souvent notables, des carbonates de chaux, de magnésie, de protoxyde de fer. Lorsque l'eau est exposée ou agitée à l'air, le gaz acide carbonique se dégage, tandis que les éléments de l'air, l'oxygène et l'azote, s'y dissolvent; il en résulte, d'une part, que le sel calcaire ayant perdu son dissolvant, se précipite et, de l'autre, que le sel ferreux se décompose en s'oxydant et dépose de la rouille ou sesquioxyde de fer hydraté. Les stalactites, les stalagmites, les travertins sont formés dans des conditions analogues, et il s'agissait d'appliquer ce phénomène naturel à l'obtention des dépôts cohérents sur des objets soumis à l'action de l'eau minérale.

On a essayé depuis longtemps. Toutefois, Jean Banc, qui signale en 1605 la « vertu petrefiante » des sources minérales d'Auvergne et notamment-de « Sainct-Alire » ne parle pas des incrustations. Soixante ans plus tard, Fléchier semble assister aux premières tentatives lorsqu'il écrit au sujet des sources de Saint-Alyre : « Nous entrâmes ensuite dans le cloître et dans un petit jardin,- où l'on nous fit voir des grottes, des voûtes de rocher, des cabinets et cent autres choses que fait en ce lieu une fontaine admirable qui change


130 CLERMONT-FERRAND

tout ce qu'elle arrose en pierre. Elle a fait, en coulant, un pont d'eau d'une grandeur fort considérable qu'elle augmenté tous les jours; on dirait que cette petite source coule pardessus pour y travailler et qu'elle promet de le rendre encore plus grand si on ne la détourne. Les feuilles et les bâtons qui tombent par hasard, ou qu'on jette exprès dans cette eau, durcissent insensiblement et se couvrent d'une écorce assez forte, qui se forme d'un limon subtil qu'elle entraîne et qui ne parait point dans son cours, qui s'épaissit pourtant sur les matières solides (1). »

En 1734, Chomel parle de branches d'arbres, de plantes, de fruits et autres corps qui se rencontrent dans le lit de la fontaine Saint-Alyre et qui « s'en retirent après quelque » temps comme pétrifiez. » Il ajoute : « J'en ai envoyé à feu » M. Tournefort des grappes de raisins, des tiges de bouillon » blanc et d'autres plantes pétrifiées ; mais en les examinant » avec attention on reconnaît que ce sont des incrustations » plus solides que celles des souterrains (2). »

D'après Legrand-d'Aussy, en 1788, les habitants de Clermont placent sous le jet de la fontaine Saint-Alyre de petits objets qui se recouvrent d'une couche pierreuse. Le jardinier de l'Abbaye fait un petit commerce d'animaux et de végétaux pétrifiés (3).

Un peu plus tard, on fait parcourir à l'eau minérale un trajet plus ou moins long* de manière à lui permettre de

(1) Fléchier. Mémoires sur les Grands-Jours d'Auvergne. Edition de Gonod. Clermont-Ferrand, 1844, p. 185.

(2) Chomel. Traité des Eaux minérales, etc., p. 342. Clermont-Fa, 1734. • (3) Legrand-d'Aussy. Voyage dans la ci-devant Haute et Basse-Auvergne. — An III.


CLERMONT-FERRAND 131

déposer d'abord l'oxydé de fer et pour obtenir ensuite des incrustations plus blanches.

Voici d'ailleurs comment on procède actuellement, et ce que nous allons dire de la source Saint-Pierre exploitée par M. Clémentel aîné, nous pourrions le répéter à propos des sources voisines de Saint-Alyre, de celles de Gimeaux et de celles de Saint-Nectaire, où la même industrie est pratiquée.

L'eau minérale est d'abord dirigée dans des canaux remplis de copeaux de bois ; elle passe ensuite sur des frag. ments anguleux de cailloux et elle éprouve dans ce parcours une épuration qui la débarrasse de la plus grande partie de son fer, et d'une certaine quantité de carbonates terreux. Le trajet qu'on lui fait subir varie de longueur avec l'abondance de la source et la vitesse de l'eau ; ainsi, à la source de SaintPierre, les canaux, disposés dans le bâtiment lui-même, ont une longueur totale de 30 mètres ; à l'établissement du Pont naturel de Saint-Alyre, ils atteignent 70mètres ; à Gimeaux, ils ont une longueur de plus de 200 mètres, tandis qu'à Saint-Nectaire, où les sources sont moins abondantes, l'eau ne parcourt souvent que quelques mètres dans des rigoles en bois.

Au sortir des épurateurs, l'eau incrustante arrive dans un bâtiment spécial, au sommet d'un escalier en bois, sur les degrés duquel elle tombe en couche mince et en formant de petites cascades. C'est alors qu'elle produit les incrustations .: des moules, des objets de nature et de formes très-diverses sont placés sous les cascades et se recouvrent de calcaire. Lorsqu'on a ainsi exposé un panier de fruits, un nid d'oiseau, une corbeille de fleurs ou un petit animal, on'obtient au bout de huit ou dix jours l'objet recouvert d'une couche pierreuse présentant à la surface des cristaux brillants. A-t-on, au


132 CLERMONT-FERRAND

contraire, soumis à l'action de l'eau des moules en soufre ou en gutta-percha, on en séparera au bout d'un ou plusieurs mois, des médaillons, des camées, des bas-reliefs, etc., du plus bel effet.

Les incrustations obtenues en haut de l'escalier ont une couleur jaune plus ou moins foncée due aune petite quantité d;oxyde de fer que contenait encore l'eau; celles que l'on prépare sur les degrés inférieurs sont au contraire d'un blanc d'albâtre pur, parce qu'elles sont formées par le carbonate de chaux seul ; enfin, dans certaines positions intermédiaires, les produits ont une teinte d'ivoire qui convient pour certains sujets.

Lorsqu'on veut préparer un médaillon ou un bas-relief de grandes dimensions, on obtient beaucoup de finesse et de dureté en exposant d'abord le moule à l'action d'une pluie fine d'eau minérale qui rejaillit en tous sens, après être tombée en filet sur une grosse pierre.

Si l'on consulte les analyses que nous avons données précédemment de l'eau de la source Saint-Pierre, on verra d'abord qu'elle s'enrichit un peu sous le rapport de certains sels dans son passage à travers l'établissement ; ces sels soiit les bicarbonates de soude et dépotasse, le sulfate de soude et le chlorure de sodium ; mais l'accroissement n'est que de quelques milligrammes par litre; il résulte de ce que l'eau s'évapore en petite quantité.

Le fer, par contre, se dépose en grande partie dans les canaux épurateurs. L'eau qui contient au début 48 milligrammes de bicarbonate ferreux par litre, n'en renferme plus que 11 milligrammes au sommet de l'escalier et en est presque complètement privée à la partie inférieure.


CLERMONT-FERRAND 133

Le carbonate de chaux se dépose aussi en forte proportion. Un litre d'eau qui contient 1B031 de bicarbonate, en perd 0S152 pendant l'épuration et 0g478 pour l'incrustation ; c'est en tout plus de la moitié du sel que contenait l'eau; mais il résulte de ces données de l'analyse, qu'elle abandonnerait encore une grande quantité de calcaire si elle pouvait tomber d'une hauteur plus grande. La hauteur totale de l'escalier, pour la source Saint-Pierre, est de 9 mètres.

Le carbonate de magnésie se sépare en moindre quantité et dans les premiers moments seulement, car les incrustations blanches n'en renferment que des traces.

Quant à l'acide carbonique libre, on conçoit que l'eau l'ait abandonné à peu près complètement à la suite de son exposition à l'air. Elle s'est, au contraire, emparée d'une certaine quantité d'oxygène et d'azote, comme on pouvait le supposer à priori et comme le montrent les dosages d'oxygène opérés en août 1876 par M. Gérardin. Ce savant a obtenu les résultats suivants en faisant usage du procédé à l'hydrosulfite de soude, imaginé par M. Schutzemberger et modifié par lui-même :

A la sortie de terre, avant tout contact avec l'air extérieur, l'eau ne renferme pas d'oxygène dissous.

A la sortie du tuyau d'ascension, elle en contient 3C 06 par litre.

Après un parcours de 30 mètres dans les canaux épurateurs, 40C2

Après une descente de 6 mètres sur les étagères, alors qu'elle donne un dépôt gris, 5006.

Après le parcours total, quand elle donne un dépôt tout-à-fait blanc, 6«8.

Telles sont les propriétés de cette curieuse fontaine et de


134 CLERMONT-FERRAND

toutes celles qui incrustent de la même façon ; tels sont les procédés employés pour obtenir ces objets si variés qu'une industrie toute spéciale offre aux étrangers comme souvenirs de leurs voyages en Auvergne. Il ne s'agit pas, par conséquent, d'une eau qui posséderait, comme on l'a dit souvent, comme on l'a écrit quelquefois, la mystérieuse propriété de changer en pierre les corps qu'on y plonge, mais bien de les recouvrir d'une couche de calcaire. Ce sont des eaux. incrustantes et non des eaux pétrifiantes.

10* Source Biaisé Pascal.

En 1865, M. Glémentel aîné fit des recherches xdans un jardin, entre la rue des Chats et la rue Saint?Arthème, et" réussit à faire jaillir une source minérale donnant environ 50 litres par minute. Il la conduisit à son établissement des grottes du Pérou, à Saint-Alyre, où il la fait servir aux incrustations concurremment avec la source Saint-Pierre et sous le nom de source Biaise Pascal.

Plusieurs fontaines, voisines de la rue Saint-Arthème, ayant disparu depuis, on peut conclure que ce sont leurs eaux qui ont été réunies et qui alimentent actuellement la source Biaise Pascal.

Cette eau est limpide, gazeuse, et lorsqu'elle est mise en bouteilles avec soin, elle se conserve sans se troubler sensiblement.

Sa température est d'environ 18°.

L'analyse que nous en avons faite nous a donné les résultats suivants ;


CLERMONT-FERRAND 135

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique..... 2»570

— sulfurique 0.032

— silicique.. ...... 0.102

— phosphorique . . . traces.

— arsénique. traces.

Chlore 0.604

Potasse . 0.068

Soude . . 1.031

Lithine.. ......... 0.005

Chaux. .......... 0.542

Magnésie. 0.078

Strontiane . 0.002

Protoxyde de fer. .... 0.026 Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. ..... 3.279

Acide carbonique libre. . . 0e750 Bicarbonate de soude. . . 1.343

— potasse. . 0.145

— chaux.. . 1.393

— magnésie. 0.249

— fer. . . . 0.057 Sulfate de soude..... . 0.053

— strontiane . . . 0.004

Phosphate de soude. . . . traces.

Chlorure de sodium. . . . 0.985

— lithium. . . . 0.014

Arséniate de soude traces.

Silice ........... 0.102

Matières organiques. . . . traces.

Total, non compris l'acide carbonique libre .... 4.345

Total, y compris l'acide

carbonique libre. .... 5.095

La source Biaise. Pascal est surtout utilisée pour la préparation des incrustations ferrugineuses ; elle est cependant employée aussi en boisson, comme quelques-unes des suivantes du quartier Saint-Alyre, dont elle ' ne diffère pas notablement.

11° Source Saint-Alyre.

12° Source des Bains Saint-Alyre.

13° Source de l'Enclos Sainte-Claire.

14° Source Saint-Arthème.

Ces quatre sources minérales ont été amenées de divers points dans l'établissement de pétrification dit du Pont naturel de Saint-Alyre, et Tune d'elles, la source des Bains, s'y bifurque pour alimenter un établissement thermal qui est voisin.


13l3 CLERMONT-FERRAND

Cet établissement de pétrification; le plus ancien de Clermont-Ferrand, a été aménagé par M. Clémente!, aïeul du propriétaire actuel des grottes du Pérou, et il est aujourd'hui exploité par M. Montel-Clémentel.

Les sources qui existaient autrefois dans le quartier et qui actuellement se résument dans les quatre dont nous venons de donner les noms, ont formé de puissantes couches de travertins et en particulier, sur trois points du ruisseau de Tiretaine, des ponts que tous les touristes connaissent. Nous les décrirons sommairement en renvoyant le lecteur à l'ouvrage de M. Nivet (1) pour de plus amples renseignements.

Le pont supérieur est en face de l'établissement de bains. Il a pris naissance à l'époque où les Bénédictins dirigèrent les eaux de l'établissement thermal dans le ruisseau; une arche, déjà formée en partie, s'était brisée avant 1788 (Legrand-d'Aussy) et jusqu'en 1818 l'eau avait cessé de l'accroître; mais, à partir de cette époque, M; Clémente! voulant montrer aux étrangers le procédé à^ l'aide duquel la nature produit les travertins, fit arriver de nouveau Tèau minérale sur le point culminant de l'arcade (Nivet). En 1846, ce pont n'était pas terminé; il Test aujourd'hui.

Le pont du milieu, à 45 ou 46 mètres au-dessous du précédent, est large de 8 mètres; il a été produit par une grande source incrustante qui n'existe plus, et comme il est de niveau avec le sol, il est rarement distingué des visiteurs qui se dirigent surtout vers le suivant.

Le pont inférieur, nommé aussi Pont naturel, Pont dû Diable, grand Pont de Pierre, est le plus considérable. Il

(1) Nivet. Dictionnaire, etc., p. 92 et suiv. 1846. ' ''


CLÉRMONT-FERRAND 137

forme la limite orientale de la propriété de l'établissement, car le pont proprement dit se continue par un aqueduc de travertin qui va jusqu'à la rue des Chats, sur une longueur de 85 mètres.

On a attribué sa formation à la grande source incrustante qui a déposé le pont du milieu; mais M. Nivet a démontré qu'il n'en est pas ainsi et que ce pont, postérieur à la création de l'abbaye de Saint-Alyre, a été formé par les eaux de la fontaine Saint-Arthème qui alimentaient la gargouille de la rue des Chats.

M. Girardin (1) a déterminé la composition des travertins formant les ponts supérieur et inférieur; il a obtenu les résultats suivants:

Pont supérieur. Pont inférieur.

Carbonate de chaux. .... 40.224 24.400

Sulfate de chaux, . ...... 5.382 8.200

Carbonate de magnésie . . . 26.860 28.800

Peroxyde de fer . 6.200 18.400

Sousphosphate d'alumine . . 4.096 6.120

Carbonate de strontiane. . . 0.043 0.200

Phosphate de manganèse . . 0.400 0.800

Silice. 9.780 5.200

Crénate et apocrénate de fer. 5.000 5.000 ^

Matière organique. 1.200 0.400

Perte ... 0.015 1.080

Eau 0.800 1.400

Totaux 100.000 100.000

Si nous comparons ces chiffres à ceux que donnent l'analyse des incrustations blanches, obtenues comme nous l'avons dit, nous trouverons des différences considérables, comme le montrent les dosages suivants dus à M. Lefort (2):

(1) Annales d'Auvergne. 1837.

(2) J. Lefort. Annales de la Société d'hydrologie médicale de Paris, t. IX, p. 292.


138 CLERMONT-FERRAND

Incrustation Incrustation Incrustation deSt-Alyre. de St-Nectaire. de Gimeaux.

Carbonate de chaux. .,.. . 88.76 87,54 89.93

— de magnésie. . . 0.17 0.42 0.16

— de strontiane . . 0.08 0.01 0.03 Sulfate de chaux ...... 0.10 0.13 0.08

' Oxyde de fer . . ...;.. 0.09 0.06 0.02

Silice, alumine . . . . . . . traces. traces. traces.

Chlorure de magnésium.. . . traces, traces. traces.

Eau et matière organique. . 10.80 11.84 ' ' 9.78

Totaux 100.00 100.00 100.00

. On voit que les incrustations sont formées à peu près uniquement de carbonate de chaux, tandis que les travertins contiennent de plus du carbonate de magnésie, de l'oxyde de fer, etc. On trouvera l'explication de ces différences dans les analyses, que nous avons faites de l'eau de la source Saint-Pierre (l),.à différents endroits de son trajet dans rétablissement : elle a en effet perdu, outre le carbonate de chaux en notable quantité, du carbonate de magnésie et de l'oxyde de fer, mais elle a surtout abandonné ces derniers dans lé travail préliminaire de l'épuration.

Ceci posé, nous décrirons successivement les sources actuelles de Saint-Alyre.

A l'entrée de la cour de l'établissement Montel et à gauche contre l'angle sud-ouest de la maison, on rencontre d'abord une petite source appelée depuis peu source Saint-Alyre. Il ne s'agit point de la grande source incrustante qui sourdait à cet endroit, qui a formé le pont du milieu et qui a disparu ; mais bien d'une source nouvelle amenée il y a environ dix ans de la rue des Chats, en face de la cour.

Cette'nouvelle source Saint-Alyre alimente une buvette à l'endroit que nous venons d'indiquer et le trop-plein est conduit dans le jardin pour y être utilisé aux pétrifications,.

(1) Voir-ci-dessus, p. 128.


CLERMONT-FERRAND 139

Sa température est de 17°9 ; elle varie un peu à la buvette. Le tableau suivant contient l'analyse que nous en avons 'aite avant et après les incrustations :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Avant Après les incrustations, les incrustations.

Acide carbonique 2s720 18481

— sulfurique . 0.102 0.103

— silicique. ....... 0.120 0.118

— phosphorique. .... traces. traces.

— arsénique traces. traces.

Chlore 0.640 0.645

Potasse 0.070 0.070

Soude 0.976 1.000

Lithine. 0.011 0.011

Chaux. ............ 0.661 0.287

Magnésie 0.225 0.217

Protoxyde de fer. .. . . , . . 0.008 ' 0.002

Matières organiques traces. traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à

l'état de carbonate» neutr 5. 3.746 3.081

Avant Après les incrustations, les incrustations.

Acide carbonique libre. . . . 0*586 »

Bicarbonate de soude 1.005 1»054

— potasse ... 0.149 0.149

— chaux . . . . 1.699 0.738

— magnésie.. . 0.720 0.694

— fer. . . , , . 0.017 0.004

Sulfate de soude . 0.181 0.183

Phosphate de soude , . . . . traces. traces.

Chlorure de sodium. .... 1.012 1.020

— lithium 0.031 0.031

Arséniate de soude, ..... traces. traces.

Silice 0.120 0.118

Matières organiques. .... traces. traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre. ... . 4.934 3.994

Total, y compris l'acide carbonique libre 5.520 »


140 CLÈRMONT-FERR'ÀND

La source des Bains jaillità quelque distance de là précédente et, comme nous l'avons dit, se bifurque pour se rendre, d'une part à l'établissement thermal, et de l'autre dans un bac carré en pierre de Volvic, au-dessous de la buvette Saint-Alyre, d'où elle se dirige aux pétrifications du pont naturel.

Sa température est de 22°; mais, arrivée à l'établissement de bains, elle ne dépasse pas 20°.

L'analyse que nous en avons faite, en 1878, nous a donné les résultats suivants :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 3^300

— sulfurique 0.081

— silicique. . . .... 0.100

— phosphorique. . . . traces.

— arsénique traces.

Chlore. ......:... 0.643

Potasse 0.072

Soude . . 0.150

Lithine . . 0.011

Chaux . . 0.538

Magnésie . 0.132

Strontiane. . ' . 0.002

Protoxyde de fer 0.015

Matières organiques. ... . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 3.616

Acide carbonique libre. . Ie286 Bicarbonate de soude.. .'-. 1.515

— potasse.. . 0.153

— chaux . . . 1.383

— magnésie . 0.422

— fer 0.034

Sulfate de soude 0.140

— strontiane . . 0.004 Phosphate de soude. , . . traces. •Chlorure de sodium. . . . 1.017

■ — lithium. . . 0.031

■Arséniate de soude . . . .traces.

Silice 0.100

■Matières organiques. . . . traces.

Total, non compris l'acide: carbonique libre .... 4.799

Total, y compris l'acide

carbonique libre .... 6.085

L'établissement de bains, alimenté par cette même source, a été créé en 1826. Il comprend 25 cabinets dont 5 à deux baignoires et 2 qui sont pourvus d'accessoires, pour les douches.


CLERMONT-FERRAND 141

Ces bains sont surtout fréquentés par les habitants de Clermont.

M. lé docteur Nivet résume ainsi qu'il suit leur action thérapeutique : « Ils doivent être prescrits, lorsque leur température est de 36 à 38°, aux malades affectés de rhumatismes articulaires, musculaires et nerveux. ,A une température moins élevée, on les ordonne aux personnes lymphatiques, scrofuleuses, rachitiques ou atteintes de gastro-entéralgies chroniques, de leucorrhée, d'engorgement de la matrice. Les chlorotiques, les convalescents débilités par des affections chroniques simples de l'estomac et du tube digestif peuvent aussi les prendre avec succès (1). »

Au sortir de l'établissement, la source des Bains est dirigée dans la Tiretaine vers le pont supérieur.

La source de Y Enclos Sainte-Claire qui sourd dans la rue Sainte-Claire, en face de l'église Saint-Eutrope, est celle que M. Nivet signale (2) comme ayant été découverte en 1838 et achetée par M. Clémentel qui la conduisit à son établissement en 1845. Elle arrive actuellement à l'angle est de la propriété, à l'extrémité de l'aqueduc dont nous avons parlé. De là elle se rend aux pétrifications, en passant par des canaux en bois où elle dépose son fer.

Nous avons trouvé les résultats suivants, qui indiquent sa composition à l'arrivée et après qu'elle a incrusté :

(1) Nivet, Dictionnaire, etc., p. 90. 1846.

(2) Nivet. ld., p. 80. 1846.


142 CLERMONT-FERRAND

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Avant Après les incrustations, les incrustations.

Acide carbonique 3sl20 0s846

— sulfurique. 0.046 0.049

— silicique. ....... 0.114 0.112

— phosphorique traces. traces.

— arsénique traces. traces.

Chlore 0.678 0.685

Potasse. ........... 0.048 0.052

Soude 0.860 0.890

Lithine 0.011 0.011

Chaux . . . . 0.510 0.202

Magnésie. .......... 0.200 0.155

Strontiane 0.002 0.002

Protoxyde de fer 0.020 0.004

Matières organiques . . . . . traces. traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à

l'état de carbonatesneutres. 3.180 2.430

Avant Après les incrustations, les incrustations.

Acide carbonique libre. . .-. 1&471 »

Bicarbonate de soude. ... 0.723 Ôs783

— potasse. . . 0.102 0.110

— chaux. . . . 1.311 0.519

— magnésie. . 0.640 0.441

— for .... > 0.044 0.009 " Sulfate de soude . 0.078 0.083

— Strontiane ..... 0.004 0.004

Phosphate de soude traces. traces.

Chlorure de sodium. .... 1.074 1.086

— lithium. .... 0.031 0.031

Arséniate de soude. . . . .-. traces. traoes.

Silice. . 0.114 0.112

Matières organiques traces. traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 4.121 3.168

Total, y compris l'acide carbonique libre 5.592 »

La source Saint-Arthème est anciennement ■ connue.

Elle provient d'une maison de la rue de ce nom, à vingt


CLERMONT-FERRAND 143

mètres de l'extrémité supérieure de l'aqueduc et fut achetée vers 1827 par M. Clémentel. Elle ne fut pas d'abord utilisée ; mais M. Bouillet ayant pensé qu'elle pouvait être incrustante, M. Clémentel fit des essais qui réussirent au delà de ses espérances. (Nivet.)

Aujourd'hui, elle est employée concurremment avec la précédente pour produire des incrustations.

M. Nivet l'a analysée en 1844 (1) et M. J. Lefort en 1862 (2). Nous avons de même déterminé sa composition en 1878, et voici les résultats obtenus qui concordent avec les précédents et qui montrent qu'elle n'a pas varié sensiblement.

Nous y avons joint l'analyse de l'eau après qu'elle a incrusté.

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITREAvant

LITREAvant

les incrustations, les incrustations.

Acide carbonique 3^350 lel91

— sulfurique 0 074 0.075

— silicique. 0.105 0.101

— phosphorique..... traces. traces.

— arsénique....... traces. traces.

Chlore 0.714 0.717

Potasse 0.072 0.072

Soude 0.890 0.900

Lithine. 0.011 ^ 0.011

Chaux . . . 0.534 0.212

Magnésie 0.253 0.198

Protoxyde de fer. ..... 0.012 0.002

Matières organiques. .... traces. traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutr». 3.422 2.867

(1) Nivet. Dictionnaire, etc., p. 86. .

(2) J. Lefort. Annales de la Société d'hydrologie médicale de Paris, *• IX, p. 285.


144 CLERMONT-FERRAND

Avant Après

les incrustations, les igcrustations.

Acide carbonique libre. . . 1«530 »

Bicarbonate de soude. .... 0.656 0s675

— potasse.... 0.153 0,153

— chaux, . . . 1.373 0.545

— magnésie. . . 0.809 0.793

— fer 0.026 0.004

Sulfate dé soude . ..... 0.131 0.133

Phosphate de soude traces. traces.

Chlorure de sodium. .... 1.134 1.139

lithium 0.031 0.031

Arséniate de soude traces. traces.

Silice. . \ 0.105 0.101

Matières organiques traces. traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 4.418 3.578

Total, y compris l'acide carbonique libre. 5.948 »

On voit que les dépôts formés par les eaux de Saint-Alyre pendant les incrustations se sont produits dans des conditions analogues.

( ' ''

15° Source de la rue Sainte-Claire.

En face et un peu au-dessous de l'église Saint-Eutrope, dans la rue Sainte-Claire, se trouve une petite fontaine minérale très-estimée dans le quartier. Elle a été trouvée, il y a environ 25 ans, à la suite de travaux entrepris au sujet de là grande source de l'Enclos Sainte-Claire, et elle a été amenée dans un regard ou borne-fontaine, d'où elle s'écoule dans la rigole. De temps en temps, le canal qui : l'amène s'obstrue par les dépôts ocreux qu'elle produit et son débit diminue jusqu'à ce qu'un curage lui rende là voie ; libre. I


CLERMONT- FERRAND

145

Elle produit environ 5 litres par minute et sa température est de 18°.

L'analyse nous a donné les résultats suivants :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique. .... 2s354

— sulfurique 0.048

— silicique 0.092

— phosphorique . . . traces.

— arsénique traces.

Chlore 0.730

Potasse 0.072

Soude 0.880

Lithine 0.010

Chaux 0.540

Magnésie 0.198

Protoxyde de fer 0.008

Matières organiques.. . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres .... . 3.260

Acide carbonique libre. . 0^660 Bicarbonate de soude . . . 0.637

— potasse . . 0.153

— chaux. . . 1.388

— magnésie . 0.633

— fer 0.018

Sulfate de soude. ..... 0.085

Phosphate de soude. . . . traces.

Chlorure de sodium. . . . 1.165

— lithium. . . . 0.028

Arséniate de soude traces.

Silice 0.092

Matières organiques.. . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre .... 4 199

Total, y compris l'acide

carbonique libre .... 4.959

16° Source Saint-Joseph.

L'Enclos delà Garde, qui longe la rue Sainte-Claire et qui est actuellement occupé par l'établissement des Religieuses du Refuge, a été signalé comme renfermant des eaux minérales. Voici ce qu'en dit M. Nivet en 1846 : « L'Enclos de la Garde renferme deux sources ; la première est à gauche en entrant, son trop-plein se rend à la rue Sainte-Claire ; elle est très-peu abondante. La seconde est au fond du jardin. Depuis quelques années on l'a recouverte et un canal l'amène jusqu'à la rue de la Font-Saulse, probablement la rue des eaux de Legrand-d'Aussy.

» A l'endroit où elle franchit le mur d'enceinte, il existe des

10


146

C LERMONT- FERR AND

mamelons volumineux de travertins qui sont en partie cachés par les pierres de la muraille. Ils ont été signalés par les auteurs anciens (1). »

La première source signalée par M. Nivet n'existe plus qu'à l'état de suintements ferrugineux ; quant à la seconde, les Religieuses du Refuge viennent de découvrir le canal qui l'éloignait de leur propriété et elles l'établissent de nouveau au milieu du jardin sous le nom de source Saint-Joseph. L'eau minérale est limpide, gazeuse ; elle ne diffère point des sources voisines par ses propriétés physiques et sa composition l'en rapproche également comme le montre l'analyse suivante que nous en avons faite.

Sa température est de 18°4 et son débit de 5 à 6 litres par minute.

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 2sll0

— sulfurique 0.050

— silicique 0.095

— phosphorique . . . traces.

— arsénique traces.

Chlore. , 0.670

Potasse 0.055

Soude 0.787

Lithine. 0.010

Chaux 0.500

Magnésie 0.142

Protoxyde de fer 0.018

Matières organiques . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. . ... . 2.914

Acide carbonique libre .... 0^692 Bicarbonate de soude . . . 0.515

— potasse . . 0.117

— chaux. . . 1.285

— magnésie . 0.454

— fer. .... 0.040

Sulfate de soude 0.089

Phosphate de soude . . . traces. Chlorure de sodium. . . . 1.065

— lithium. . . . 0.028

Arséniate de soude .... traces.

Silice 0.095

Matières organiques.. . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre. .... 3.688

Total, y compris l'acide carbonique libre 4.980

(1) Nivet, Dictionnaire, p. 77, 1846.


CLERMONT-FERRAND 147

L'eau de la source Saint-Joseph, chloro-bicarbonatée et en même temps ferrugineuse, sera évidemment d'une grande utilité pour le personnel du Refuge.

17° Source Alligier.

Le propriétaire d'une maison située rue Fongiève, vis-àvis la rue des Hospices, fit jaillir une source minérale en creusant sa cave et il ne put s'en débarrasser qu'en la conduisant à une centaine de mètres au moyen d'un canal qui longe la rue des Hospices. On la désigne sous le nom de source Alligier, et les habitants du faubourg l'emploient comme eau de table et comme remède dans les cas de chlorose et de scrofules.

Sa température, à l'endroit où elle sort dans la rue, est de 13°9. L'analyse nous a donné les résultats suivants :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique. .... 1«900

— sulfurique 0.050

— silicique....... 0.100

— phosphorique. . . . traces.

— arsénique. . . . . . traces.

Chlore. 0.420

Potasse . ......... 0.050

Soude ........... 0.564

Lithine. .......... 0.008

Chaux. . 0.495

Magnésie 0.190

Protoxyde de fer. .... 0.010 Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 2.550

Acide carbonique libre. . 0^403 Bicarbonate de soude . . . 0.488

— potasse.. . 0.106

— chaux . . . 1.273

— magnésie . 0.608

— fer 0.022

Sulfate de soude 0.089

Phosphate de soude. . . . traces. Chlorure de sodium. . . . 0.622

— lithium. . . . 0.022

Arséniate de soude .... traces.

Silice 0.100

Matières organiques. . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre .... 3.370

Total, y compris l'acide

carbonique libre .... 3.773


148

CLERMONT-FERRAND

18° Source de la rue des Chats.

Cette source, qui s'écoule d'une borne-fontaine en pierre dans la rigole de la rue des Chats, provient du sol d'une maison située au coin de la grande rue Saint-Arthème et de la rue des.Chats. De 1793 à 1832, dit M. Nivet, elle a servi à préparer des incrustations, mais en 1845 elle coulait au milieu de la rue.

Sa température, qui est de 19° au griffon, est en général un peu moins élevée à la buvette de la rue.

Son analyse nous a.donné les résultats suivants:

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique Is999

— sulfurique 0.048

— siliciqùe 0.100

— phosphorique. . . . traces.

— arsénique. ..... traces.

Chlore. 0.710

Potasse 0.060

Soude 0.810

Lithine. 0:010

Chaux. .......... 0.510

Magnésie.. 0.160

Protoxyde de fer 0.008

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. ..... 3.005

Acide carbonique libre. . 0^520 Bicarbonate de soude. . . 0.496

— potasse . . 0.128

— chaux. . . 1,311

— magnésie.- 0.512

— fer. ... . 0.018 Sulfate de soude. . . . . , 0.085 Phosphate de soude. . . . traces. Chlorure de sodium. . . . 1.132

— lithium. . . . 0.028

Arséniate de soude. .... traces.

Silice 0.100

Matières organiques.. . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre .... 3.810

Total, y compris l'acide carbonique libre .... 4.330


CLERMONT-FERRAND 149

19° Source Sainte-Ursule.

Une source minérale, qui porte le nom de source SainteUrsule, se trouve dans une cour intérieure de l'établissement des religieuses Ursulines, à Saint-Alyre, et constitue une buvette à l'usage des jeunes personnes.

Ses propriétés physiques ne diffèrent pas de celles des eaux similaires du quartier Saint-Alyre ; c'est donc une eau limpide, gazeuse, d'une saveur acidulé, un peu saline et ferrugineuse.

Sa température est de 15°2.

L'analyse que nous en avons faite a donné les dosages suivants : • ' .,

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 2«320

— sulfurique 0.040

— silicique . .... 0.110

— phosphorique. . . . traces.

— arsénique traces.

Chlore 0.685

Potasse 0.050

Soude 1.131

Lithine 0.008

Chaux .' 0.380

Magnésie 0.137

Protoxyde de fer .... f 0.018 Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. ...... 3.293

Acide carbonique libre. . 0^551 Bicarbonate de soude . . . 1.533

— potasse . . 0.106

— chaux. . . 0.977

— magnésie. 0.438

— fer 0.040

Sulfate de soude. ...... 0.071

Phosphate de sonde. . . . traces.

Chlorure de sodium. . . . 1.097

— lithium. . . . 0.022

Arséniate de soude. . . . traces.

Silice 0.110

Matières organiques . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 4.394

Total, y compris l'acide

carbonique libre . . . 4.945

Telles sont les principales eaux minérales que l'on rencontre dans la ville de Clermont-Ferrand.


150 CLERMONT-FERRAND

Quelque fastidieux que soit le travail analytique qui a pour objet des sources si nombreuses et'qui ont tant d'analogie, nous avons pensé qu'il était intéressant de faire connaître leur composition, afin de montrer jusqu'à quel point elles se ressemblent et comment aussi elles diffèrent. Nous n'avons point recherché dans toutes ces eaux l'iode, le brome, la strontiane, substances qui ont été signalées dans quelques-unes par MM. Gonod et J. Lefort; mais nous avons constaté de nouveau leur présence dans quelques sources et il faut admettre qu'elles existent dans toutes à l'état de traces sensibles aux réactifs.

20° Source du Puy de la Poix.

Le Puy de la Poix est un petit monticule qui ne s'élève que d'une dizaine de mètres au-dessus de la plaine et qui est situé dans un communal appartenant à la ville de Clermont, à 5 kilomètres de cette ville et à 200 mètres delà route de Pont-du-Château.

Il est formé par une roche grise de wakite, dont les fentes contiennent du bitume et par endroits du soufre à; l'état de liberté.

Sur le revers septentrional de ce puy se trouvent deux sources:

La première, plus élevée, prend naissance dans un bassin ou canal rectangulaire couvert de dalles. Elle est toujours mélangée d'une quantité, souvent considérable, d'eau pluviale et n'offre pas d'importance.

La seconde, dont nous nous occuperons seulement, sourd à 10 mètres en aval, dans une rigole qui. conduit;


CLERMONT-FERRAND 151

l'eau à 40 ou 50 mètres dans un puits perdu. Elle est peu abondante, car elle ne donne guère que 30 ou 35 litres à l'heure et elle dégage, avec des gaz fétides, du bitume dont la quantité varie de 500 à 700 grammes par jour.

On conçoit qu'une telle source ait excité de tout temps la

curiosité. Jean Banc la signale en ces termes : « Suyvons

- » cette Limaigne et allons trouver la fontaine qui fait la

» poix au voysinage d'vn demy-quart de lieue de Mont»

Mont» presque sur le chemin de Pont-du-Château; il y

» en a deux sources, l'vne plus grande que l'autre

» Au-dessus de la plus grande nage ce bitume et poix noi» rastre extrêmement puante, qui se descharge peu à peu » au dehors de ladite fontaine, si adhérent et gluant qu'il » est fort difficile de le faire jamais du tout démordre du » lieu où il a esté appliqué ; voyre les oyseaux en hyver le » plus glacé, qui viennent boire en ce lieu incapable de

» gelée, s'y prennent comme à des gluaux Ce bitume

» expire une si horrible puanteur que merueilles (1), »

L'eau du Puy de la Poix n'est jamais limpide, elle a un aspect louche, une teinte plombée due surtout à un précipité de soufre qui s'accentue par l'exposition à l'air. Elle répand une forte odeur d'hydrogène sulfuré, mélangée à celle du bitume qui la rend plus désagréable encore ; sa saveur est bitumeuse et salée. Sa température varie entre 12 et 15°.

La quantité de sels que renferme cette eau est très-variable, suivant les saisons.

Vers 1800, Delarbre retire d'un litre, 100 grammes. (1) Jean Banc,, p. 14, 1605.


152 CLERMONT-FERRAND

M. Nivet, de son côté, a obtenu :

En septembre 1831. . . . 90*07

En septembre 1844. . . . 70.60

En août 1844 82.67

M. Mure a trouvé, en 1876 :

Le 1« juin 76*0

Le 8, après une pluie. . . 57.00

Le 15 71.50

L'analyse a été faite par M. Nivet sur l'eau contenant 82s67 de sels par litre, et par M. Mure sur celle qui donnait, le 15 juin 1876, 71»50.

Voici les résultats obtenus par ce dernier :

Acide carbonique combiné. . . 16346

— sulfurique -"' 3.421

— silicique 0.105

— borique indices.

— phosphorique sensible.

— sulfhydrique 0.443

Chlore 37.000

Brome sensible.

Iode indices.

Chaux 1.184

Magnésie 1.510

Soude 40.050

Potasse indices.

Lithine 0.142

Fer indices.

Manganèse indices.

Arsenic indices.

Matières organiques 0.120

Résidu sec 71.500


CHASTRE1X 153

Les gaz que la source dégage ont été aussi analysés par M. Mure, qui a trouvé :

Acide carbonique 66 p. 0/0.

Hydrogène sulfuré 28 —

Azote 6 —

L'eau du Puy de la Poix est en quelque sorte une eau mère. Elle serait trop active, administrée à l'intérieur ; mais, d'après M. Nivet, elle pourrait être utilisée après filtration pour préparer des bains médicinaux, et la présence du bitume la rendrait sans doute efficace dans certaines affections de la peau.

CHASTREIX

Source de Font-Sala.

Une petite source minérale, connue sous le nom de Font-Sala, existe sur le territoire' de la commune de Chastreix, dans un ravin situé au sud. du Pic de Sancy, entre le puy Gros et le puy de Montredon.

Elle se trouve sur le bord du ruisseau de Neufonds et il nous a été impossible de recueillir de l'eau pour en faire l'analyse.


154 COMPAINS

ÇOIVIPAENS

Deux sources minérales ont été signalées par M. Lecoq, dans sa carte géologique du Puy-de-Dôme, sur le territoire de Compains ; elles sourdent au nord du lac de Monteineyre, sur les deux rives du ruisseau de Gazelle.

Comme pour la précédente, nous n'avons pu nous en procurer des échantillons, mais il nous a été indiqué dans la même commune deux autres sources minérales que nous avons analysées.

1° Source de Chaumiane.

La première est située sur la montagne de M. TartièreFalgoux, de Chaumiane, à l'ouest du village de Compains.

C'est une eau fort, peu minéralisée et qui ne contient que des traces de fer, aussi elle aurait la composition de certaines eaux potables de bonne qualité si elle ne tenait en dissolution une proportion notable d'acide carbonique.

On pourrait, par conséquent, la ranger parmi, les èauX carboniques. C'est une bonne eau de table.

Voici les résultats de son analyse :


COMPAINS 155

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 0^575

— sulfurique traces.

— silicique 0.070

Chlore 0.003

Potasse traces.

Soude ........... 0.031

Lithine traces.

Chaux 0.048

Magnésie 0.015

Protoxyde de fer traces.

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de canbonates neutres 0.245

; Acide carbonique libre. . 0^427 Bicarbonate de soude . . , 0.076

— potasse . . traces.

— chaux. . . 0.123 T- magnésie. 0.048

— fer. .... traces.

Sulfate de soude. ..... traces.

Chlorure de sodium. . . . 0.005

— lithium. . . . traces.

Silice 0.070

Matières organiques. . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 0.322

Total, y compris l'acide carbonique libre ... . 0.749

2° Source de Moulinou.

La seconde source minérale, dite de Moulinou, se trouve tout près et à l'est du village de Compains. Elle est plus minéralisée que celle de Chaumiane, comme l'indique l'analyse suivante :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 2&145

— sulfurique traces.

— silicique ...... 0.090

Chlore. . . . . 0.031

Potasse 0.030

Soude 0.465

Lithine. ...... . . . . 0.004

Chaux . 0.212

Magnésie . 0.150

Protoxyde de fer. ..... 0.010

Matières organiques . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. .... . . 1.653

Acide carbonique libre. . 0s810

Bicarbonate de soude . . . 1.206

— potasse . . 0.064

— chaux. . . 0.545

— - magnésie . 0.480

— fer 0.022

Sulfate de soude. ..... traces.

Chlorure de sodium. . . . 0.036

— lithium. . . . 0.010

Silice 0.090

Matières organiques . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre. . . . . 2.453

Total, y compris l'acide

carbonique libre,.... 3.260.


156 COUDES

Nous ferons remarquer l'absence presque complète de chlorure de sodium, et au contraire, avec une certaine proportion de bicarbonates terreux et de bicarbonate de fer, une plus grande quantité de bicarbonate de soude, circonstances qui en font une eau alcaline, possédant des propriétés précieuses que nous retrouverons plus accentuées dans les eaux de Courpière.

COUDES

Des sources minérales abondantes, calcaires et ferrugineuses, ont déposé autrefois sur les deux rives de la Couze des travertins d'une grande épaisseur. Actuellement, outre de petits suintements accompagnés de dégagement d'acide carbonique que l'on voit en divers endroits du lit de la rivière, on rencontre deux sources minérales intéressantes qui appartiennent à M. Cairon (Jules Noriac).

1° Source de la Saulcée.

La source de la Saulcée ou Saussaie est située entre l'Allier et l'embouchure delà Couze, sur le bord et à droite de la route de Coudes à Issoire.

Elle est enfermée dans une construction en maçonnerie et constitue une buvette assez fréquentée.

Sa température est de 13°3 et son débit d'environ 22 litres par minute.

L'eau est très-gazeuze, limpide, acidulé et se trouble par l'exposition à l'air en donnant un dépôt ocreux.


COUDES 157

Son analyse nous a donné les résultats suivants :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Aoide carbonique 3*800

— sulfurique 0.050

— silicique., 0.075

— phosphorique. . . . traces.

— arsénique traces.

Chlore 0.504

Potasse 0.151

Soude 0.808

Lithine 0.004

Chaux 0.222

Magnésie 0.070

Protoxyde de fer 0.016

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 2.368

Acide carbonique libre . . 2^148 Bicarbonate de soude . . . 0.935

— potasse . . 0.321

— chaux. . . 0.570

— magnésie . 0.224

— fer. .... 0.035

Sulfate de soude 0.088

Phosphate de soude. . . . traces. Chlorure de sodium. . . . 0.816

■— lithium. . . . 0.011

Arséniate de soude .... traces.

Silice 0.075

Matières organiques . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 3.075

Total, y compris l'acide

carbonique libre 5.223

Ces chiffres se rapprochent de ceux obtenus il y a 17 ans par M. 0. Henry (1) et montrent que l'eau n'a pas varié sensiblement depuis cette époque.

Par ses bicarbonates alcalins et terreux, son chlorure de sodium et son fer, l'eau de Coudes, qui contient de plus une forte proportion d'acide carbonique, se rapproche de plusieurs autres, très-bien minéralisées, telles que Royat, Châteauneuf, St-Maurice dont les propriétés thérapeutiques sont constatées depuis longtemps.

Le propriétaire a institué à la source de la Saulcée un gardien chargé de livrer gratuitement l'eau aux habitants de Coudes et ceux-ci en usent, soit comme eau de table, soit pour combattre la chlorose et l'anémie.

(1) 0. Henry. Bulletin de l'Académie de médecine, t. XXIV, p. 861.


158 COUDES

2° Fontaine jaillissante.

La seconde source, enfermée dans une construction semblable à la première, se trouve sur le bord de la Couze, à cinquante mètres de son embouchure. Il y a seulement quelques années, cette source appelée Fontaine jaillissante était séparée de la Couze par une prairie de plus de trente mètres de large ; mais la rivière a changé de lit et s'est rapprochée de la construction de manière à en rendre l'accès impossible ; il y a plus, les fondations commencent à être emportées et l'eau douce a envahi la source. Nous n'avons pu en puiser un échantillon pour l'analyse et nous donnerons ci-après les dosages obtenus par M. 0. Henry en 1859 qui montrent que la source jaillissante est moins minéralisée que celle de la Saussaie :

Acide carbonique libre, . ', . lg620

Bicarbonate de soude .... 0.620

-— potasse .... 0.260

— chaux .... 0.513

— magnésie ... 0.190

Arséniate de soude indiqué.

Sulfate de soude. . . : . . ) n innv

— chaux '.....( . '

Chlorure de sodium. . . ■ '. . 0.600

Silice et Silicates .... \

Alumine ...... i |

Phosphates terreux. . . . > 0.080

Sesquioxyde de fer, peu . . I

Matière organique . . . . j

3.983


COURPIÈRE 159

COURPIÈRE

Il existe sur le territoire de la ville de Courpière deux groupes d'eaux minérales, le Salé et Layat.

EAUX MINÉRALES DU SALÉ

Lorsqu'on quitte Courpière par la route d'Ambert, on aperçoit à gauche une vallée parcourue par un ruisseau nommé le Couzon et que longe un chemin. C'est à l'extrémité de cette vallée, à un kilomètre de la route et à deux kilomètres de Courpière, que se trouvent les sources du Salé.

Elles sont au nombre de quatre, dont trois sur la rive gauche du Couzon, sans compter un grand nombre de petites sources que l'on remarque le long du ruisseau ou même dans son lit et qui sont accompagnées d'un dégagement d'acide carbonique et d'un dépôt ferrugineux.

Un établissement, construit sur la rive droite du ruisseau par M. Ligne, comprend des cabinets de bains et de douches : l'installation laisse beaucoup à désirer et n'est nullement en rapport avec l'importance des eaux minérales.

Un hôtel peut recevoir les étrangers, mais beaucoup de baigneurs et de buveurs s'établissent à Courpière ou même dans les villages voisins.

1° Buvette Ligne. ,„

La source qui se trouve vis-à-vis l'établissement porte le nom de Fontaine du Salé ou buvette Ligne ; elle jaillit d'une fissure dans le granité qui borde le ruisseau à gauche et elle s'écoule par un tuyau dans un réservoir en maçonnerie.


160 COURPIÈRE

L'eau est limpide, gazeuse, d'une saveur d'abord acidulé, puis ferrugineuse et alcaline. Sa température est de 13°8; son débit, de quelques litres seulement par minute.

Elle a été analysée en 1844 par M. Nivet (1) et en 1860 par M. 0. Henry fils (2). Les résultats obtenus ne diffèrent pas sensiblement de ceux que nous a donnés une nouvelle analyse faite en 1877, si ce n'est en ce qui concerne le bicarbonate de soude. Tandis qu'un litre d'eau contenait en 1844, 2e615 de ce sel, nous en avons trouvé 3»295en 1877 et cette augmentation se retrouve dans le résidu salin total, ce qui constitue une vérification : M. Nivet a pesé 3S100, et nous, 3S454, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. Ce fait d'une augmentation dans la richesse minérale d'une eau est assez remarquable. Voici cette nouvelle analyse :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique. .... 3s428

— sulfurique 0.015

— silicique 0.120

— phosphorique . . . traces.

— arsénique traces.

Chlore 0.038

Brome. traces.

Iode traces.

Potasse • • • • 0.030

Soude 1.246

Lithine 0.008

Chaux 0.371

Magnésie 0.204

Protoxyde de fer. ... . 0.023

— manganèse, traces.

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 3.456

Acide carbonique libre . , 0s616 Bicarbonate de soude. . . . 3.295

— potasse. . 0.064

— chaux. . . 0.953

— magnésie. 0.652

— fer ... . 0.051

— manganèse traces.

Sulfate de soude 0.027

Phosphate de soude. . . . traces. Chlorure de sodium. ... 0.036

— lithium. . . . 0.022

Bromure de sodium. . . . traces. Iodure de sodium. .... tracés. Arséniate de soude. . . . traces.

Silice 0.120

Matières organiques . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre .... 5.220

Total, y compris l'acide carbonique libre .... 5.836

(1) Nivet, Dictionnaire, p. 110, 1846.

(2) D' Planât. Notice sur les Eaux minérales du Salet. ClermontTFa,


COURPIÈRE 161

L'eau de la fontaine du Salé est spécialement employée en boisson.

2° Source du Puits.

A une cinquantaine de mètres en amont, et toujours sur la rive gauche du ruisseau, se trouve une source assez abondante désignée sous le nom de Source du Puits, parce qu'elle est captée dans un puits en maçonnerie qui s'élève à 2 mètres au-dessus du sol. Cette hauteur a été nécessaire pour que l'eau put être conduite dans l'établissement Ligne, où elle alimente les cabinets de bains,

Sa température est de 13°5 et sa composition donnée par l'analyse suivante que nous en avons faite, l'assimile complètement à la précédente. Toutefois, l'acide carbonique libre est en moindre quantité, ce qui provient sans doute de ce que l'eau sur laquelle a porté le dosage a été puisée à l'orifice d'écoulement du puits, alors qu'une portion du gaz s'était déjà dégagée.

Acide carbonique 3g166

— sulfurique 0.015

— silicique. 0.120

— phosphorique . . . traces.

— arsénique traces.

Chlore 0.035

Brome traces.

Iode . traces.

Potasse 0.030

Soude 1.163

Lithine 0.008

Chaux . 0.351

Magnésie 0.254

Protoxyde de fer 0.023

— manganèse, traces.

Matières organiques. ... traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. ..... 3.378

Acide carbonique libre. . . 0^394 Bicarbonate de soude. . . 3.075

— potasse. . 0.064

— chaux.. . 0.902

— magnésie. 0.812

— fer. . . . 0.051

— manganae. traces.

Sulfate de soude 0.027

Phosphate de soude. . . . traces. Chlorure de sodium. . . . 0.031

— lithium. . . . 0.022 Bromure de sodium. . . . traces.

Iodure de sodium traces.

Arséniate de soude traces.

Silice 0.120

Matières organiques. . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre ..... 5.104

Total, y compris l'acide carbonique libre. .... 5.498

il


162 COURPIÈRE

3° Source du Pré.

Vis-à-vis la source du Puits, sur la rive droite du ruisseau, des fouilles récentes exécutées dans un pré, par M. Ligne, ont mis au jour une source nouvelle qui paraît abondante et dont l'eau possède tous les caractères des premières. Elle n'a pas encore été utilisée ; mais l'analyse suivante montre qu'elle possède une richesse de minéralisation analogue. Sa température est de 13°5.

. COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 3e588

— sulfurique 0.016

— silicique 0.130

— phosphorique .... traces.

— arsénique traces.

Chlore 0.038

Brome traces.

Iode . traces.

Potasse 0.032

Soude. 1.250

Lithine. . . . . 0.008

Chaux 0.380

Magnésie 0.145

Protoxyde de fer 0.022

— manganèse. traces.

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. 3.353

Acide carbonique libre. . 0«785 Bicarbonate de soude . . . 3.311

— potasse . . 0.068

— chaux. . .0.977

— magnésie. 0.4641

— fer. . . . . 0.048. manganèse traces.

Sulfate de soude. . . < . . 0.028 Phosphate de soude. . . . traces. Chlorure de sodium. . . . 0.031 — lithium. . . . 0.022

Bromure de sodium. . . . traces. Iodure de sodium. . . . . traces. Arséniate de soude. . . . traces.

Silice 0.130

Matières organiques.... traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 5.079

Total, y compris l'acide carbonique libre. .... 5.864

4° Buvette Meinadier.

La quatrième source minérale est située sur la rive gauche du ruisseau, à 8 mètres de la source du Puits; elle appartient à M. Meinadier, qui l'a captée.dans un puits


COURPIÈRE 163

circulaire'fermé à sa partie supérieure et d'où l'eau s'écoule par deux orifices. Elle est exploitée par le propriétaire, qui la vend sur place ou qui l'expédie en bouteilles.

Sa température est de 13°5.

Elle renferme les mêmes éléments que les sources voisines, mais sa minéralisation est un peu plus faible, comme le montre l'analyse suivante :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 3^130

— sulfurique.. .... 0.010

— silicique.. ..... 0.120

— phosphorique . . . traces.

— arsénique traces.

Chlore . 0.032

Brome traces.

Iode ..traces.

Potasse 0.030

Soude 0.961

Lithine 0.008

Chaux 0.360

Magnésie 0.162

Protoxyde de fer. ... . 0.024

— manganèse traces.

Matières organiques . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates, neutres. ..... 2.860

Acide carbonique libre . . 0^814 Bicarbonate de soude. . . 2.555

— potasse . . 0.064

— chaux. . . 0.925

— magnésie . 0 518

— fer. . . . . 0.054

— manganèse traces.

Sulfate de soude 0.018

Phosphate de soude.... traces. Chlorure de sodium. . . . 0.021

— lithium. . . . 0.022

Bromure de sodium. . . . traces. Iodure de sodium. .... traces. Arséniate de soude .... traces.

Silice 0.120

Matières organiques. . . . traces.

Total, non compris l'acide carbonique libre 4.297

Total, y compris l'acide

carbonique libre .... 5.111

On peut dire que toutes les eaux minérales du Salé se ressemblent ; mais leur composition, indiquée par les analyses qui précèdent, leur assignent un rang élevé parmi les eaux dont l'action thérapeutique est journellement mise à profit. La dose élevée de bicarbonate de soude qu'elles renferment, coincïdànt avec l'absence presque complète du chlorure de sodium, nous semble une circonstance heureuse


164 COURPIÈRE

qui correspond à des propriétés spéciales bien déterminées et il faut ajouter que l'iode, le brome, l'arsenic, l'acide phosphorique, que l'analyse y a décelé, quoique en faible quantité,.doivent être pris en sérieuse considération par les médecins qui conseillent ces eaux minérales.

D'après M. Nivet, « les eaux de Courpière sont opposées avec succès aux affections atoniques du tube digestif, aux dyspepsies, à la chlorose, à l'anémie et aux engorgements qui succèdent aux fièvres intermittentes. »

Leur composition chimique fait supposer au savant praticien « qu'elles peuvent être utiles aux goutteux, aux calciileux, aux graveleux et aux personnes affectées d'inflammations chroniques des muqueuses génito-urinaires (1). »

EAUX MINÉRALES DE LAYAT

Sur la rive gauche de la Dore, près du hameau de Layat, on rencontre au pied d'une colline exposée au nord-est plusieurs sources minérales ou suintements accompagnés, comme au Salé, de dégagements d'acide carbonique et de dépôts ferrugineux.

Une seule a été captée ; mais des fouilles exécutées dans cette partie qui porte le nom significatif de la Font amèneraient certainement la découverte de plusieurs autres.

5° Source de Layat.

Elle appartient à M. Geniller, de Courpière. Elle fournit une eau abondante, limpide, très-gazeuse, d'une saveur acidulé puis alcaline; mise en bouteilles avec soin, elle-se

(1) Nivet. Dictionnaire, etc., p. 111.


DORE-L'ÉGLISE 165

conserve longtemps sans'former un dépôt ocreux. Sa température est de 12°2 et sa composition qui résulte de l'analyse suivante montre une analogie parfaite avec les eaux minérales du Salé, dont elle est pourtant éloignée de deux à trois kilomètres.

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 3«000

— sulfurique ..... 0.004

— silicique. 0.110

— phosphorique. . . . traces.

— arsénique traces.

Chlore. . 0.025

Brome traces.

Iode traces.

Potasse 0.024

Soude 0.960

Lithine 0.006Chaux

0.006Chaux

Magnésie 0.119

Protoxyde de fer . : ... ' 0.019

— de manganèse, traces. Matières organiques . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 2.640

Acide carbonique libre . . 0«867 Bicarbonate de soude. . . 2.569

— potasse. . 0.051

— chaux. . . 0.784

— magnésie. 0.381

— fer ... . 0.043

— manganèse traces.

Sulfate de soude 0.007

Phosphate de soude. . . . traces. Chlorure de sodium. . . . 0.018

— lithium. . . . 0.017

Bromure de sodium. . . , traces.

Iodure de sodium traces.

Arséniate de soude .... traces.

Silice . . 0.110

Matières organiques. . . . traces..

Total, non compris l'acide

càrboniquelibre. .... 3.977

Total, y compris l'acide carbonique libre 4.544

DORE-L'ÉGLISE

Un grand nombre de sources minérales existent au sud et à quelques kilomètres du village de Dore-1'Eglise, à l'extrémité sud-est du département.

Entre le hameau de Bafsac et celui de Bard, le long du petit ruisseau de la Chomelle, il s'en trouve trois ou quatre,


166 ÉGLISENEUVE-D ENTRAIGUES

dont l'une, désignée sous le nom de Bains de Barsac et Malapert, était très en vogue autrefois.

Au sud des précédentes, quatre ou cinq avoisinënt le ruisseau de Bansac, et enfin on en signale une autre au hameau du Saut qui passe pour guérir la fièvre.

Toutes ces sources sortent du granité; elles sont gazeuses et ferrugineuses. Leur éloignement, leur situation dans des montagnes granitiques, à une altitude de 700 à 800 mètres, font qu'elles sont peu connues et peu fréquentées.

ÉGLISENEUVE-D'ENTRAIGUES

La commune d'Egliseneuve-d'Entraigues, dans le canton de Besse, possède, disséminées sur son territoire très-étendu, un grand nombre de sources minérales ferrugineuses. Nous avons étudié les quatre principales, qui sont les suivantes :

1° Source du chemin Saint-Genès.

Cette source jaillit à la sortie nord-ouest du village, au pied d'une colline nommée la Coste et sur la rive gauche du ruisseau de Riaux-Cros : elle sort d'un pré appartenant à M. Tournadre et coule dans le chemin vicinal d'Egliseneuve à Saint-Genès-Champespe, en laissant un sédiment ferrugineux.

Elle est très-peu minéralisée, ne renferme pas de chlorures,' mais seulement une petite quantité de bicarbonates avec une dose de sel martial qui en fait une eau franchement ferrugineuse.


ÉGLISENEUVE-D'ENTRAIGUES 167

Voici d'ailleurs le résultat de l'analyse que nous en avons faite :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide sulfurique 0^005

— silicique 0.090

Chlore. traces.

Potasse traces.

Soude ........... 0.037

Chaux 0.066

Magnésie 0.050

Protoxyde de fer 0.010

Matières organiques . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 0.395

Bicarbonate de soude. . . 0s092

— potasse . . traces.

— chaux. . . .0.170

— magnésie. 0.160

— fer .... 0.022

Sulfate de soude 0.008

Chlorure de sodium. . . . traces.

Silice • 0,090

Matières organiques . . . traces.

Total 0.542

Cette source est peu utilisée et n'a été l'objet d'aucun captage.

2° Source du Pré de la Croix-Marriol.

Cette seconde source minérale est située sur la pente de la Coste, comme la précédente, mais à l'est de celle-ci et à une altitude plus élevée de vingt mètres environ. Elle sort du pré dit Pré de la Croix-Marriol, dans un sol basaltique qui recouvre le granité, forme un petit bassin naturel où l'on peut puiser avec un verre et se perd dans le pré à peu de distance après avoir marqué son passage par un sédiment ocreux.

Sa composition la rapproche de la précédente ; elle est pourtant un peu plus minéralisée et surtout elle renferme une proportion notable de magnésie qui en fait une eau laxative.


168 ÉGLISENEUVE-D'ENTRAIGUBS

COMPOSITION RAPPORTÉE A T LITRE.

Acide sulfurique 0^004

— silicique . . . . . . 0.10Ô

Chlore traces.

Potasse . , . traces.

Soude. . . ... ... . . 0.068

Lithine traces. '

Chaux, . . . 0.155

Magnésie ......... 0.230

Protoxyde de fer ..... 0.009

Matières organiques . , . traces.

Poids des combinaisons , anhydres,les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 0.992

Bicarbonate dé soude . . . 0.sl76

— potasse . . traces.

— chaux. . . 0.398

— magnésie f 0.736

— fer. ..... 0.020

Sulfate de soude 0.007

Chlorure dé sodium . : , traces.

— lithium . . . traces. Silice. ........... 0.100

Matières organiques . . . traces.

Total. ..... . 1.437

3° Source du pré le Chambon.

A 500 mètres au sud du hameau de Bogon, qui est luimême à 1,400 mètres au sud-est d'Ègliseneuve, on trouve une petite source minérale qui se rend dans le ruisseau la Loubaneyre. Elle sort d'un rocher par plusieurs fissures dans lesquelles on introduit un tube pour recueillir"l'eau.

Voici les résultats de son analyse :

COMPOSITION RAPPORTÉE A ! LITRE.

Acide sulfurique... .... 08002

■.— silicique 0.060

Chlore. traces.

Poiâsse . . . . . . . ... .traces.

Soude .... , . . ... . .. 0.132

Lithine, . traces.

Chaux. . . . . ....... 0.280

Magnésie 0.090

Protoxyde de fer 0.010

■ Matières organiques . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbo.nates neutres. . . . . . 0.986

Bicarbonate de soude. , . 0s353 potasse . . traces.

— chaux. . , 0.720

— ^magnésie. 0.288

— fer.. . ..,.. 0.022

Sulfate de soude. .0.003

Chlorure de sodium. . . .traces,

— lithium . . . traces.

Silice . 0.060

Matières organiques.. . . traces.

Total. ..... 1.446


EGLISENEUVE- D ENTRAIGUES

169

Bien que cette source se trouve dans un terrain boisé, très en pente, rocailleux et d'un accès difficile, l'eau est trèsrecherchée par les habitants.

4° Source de la Cabane.

Cette source, ainsi appelée parce qu'elle jaillit dans le hameau de la Cabane, à 1,400 mètres au sud d'Egliseneuve, se trouve sur le bord du ruisseau la Clamouze, à peu de distance de son point de jonction avec la Loubaneyre pour former la Rhue.

Elle sort d'un rocher qui surplombe du côté du ruisseau, et son accès est très-difficile ; aussi est-elle peu fréquentée.

Elle forme des dépôts et des sédiments rouges plus abondants que les précédentes, et elle est en effet plus minéralisée, comme le montre l'analyse suivante :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide sulfurique 0e003

— silicique 0.040

Chlore. . . traces.

Potasse . . traces.

Soude 0.687

Lithine traces.

Chaux 0.343

Magnésie ; . . 0.167

Protoxyde de fer. . .'. . 0.039 Matières organiques. . . '. traces.

Poids des combinaisons anhydres,les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 2.265

Bicarbonate de soude. . . 1^856

— potasse . . traces.

— chaux. . . 0.917

— magnésie. 0.534

— fer... . . . 0.086

Sulfate de soude 0.005

Chlorure de sodium. . . . traces.

— lithium. . . . traces.

Silice 0.040

Matières organiques . . . traces.

Total. ...... 3.438


170 ENVAL

On voit que cette eau est très-ferrugineuse et qu'elle contient une quantité notable de bicarbonates de soude, de chaux et de magnésie, sans chlorures. Elle mériterait d'être captée et expérimentée.

ENVAL

Source d'Enval.

Au-dessus du village d'Enval, dans le canton de Riom, on admire une charmante vallée terminée à son extrémité supérieure par des rochers escarpés et arrosée par le ruisseau d'Ambène, qui s'y introduit en formant une belle cascade. C'est dans cette vallée, désignée quelquefois sous le nom de Bout du monde, que se trouvela source d'Enval.

Elle est captée dans une petite construction en maçonnerie, sur la rive gauche du ruisseau, où elle se déverse en produisant un abondant dépôt ferrugineux.

L'eau est limpide, très-gazeuse, avec une saveur acidulé et un peu ferrugineuse. Son débit est de 8 à 10 litres par minute et sa température de 15°1.

Elle a été analysée en 1845 par M. Nivet, qui lui a trouvé à cette époque une température de 18°. L'analyse suivante, que nous en avons faite 32 ans plus tard, ne diffère pas sensiblement de la première, si ce n'est qu'elle accuse une proportion plus grande de sel calcaire et au contraire une quantité plus faible de sel magnésien..


ENVAL 171

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 28010

— sulfurique 0.030

— silicique 0.090

— phosphorique. . . . traces.

— arsénique traces.

Chlore. . ..... . . . . 0.046

Potasse 1

Soude .... J

Lithine 0.005

Chaux 0.364

Magnésie 0.057

Protoxyde de fer 0.010

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 1.012

Acide carbonique libre. . M70

Bicarbonate de soude.. . )

, > 0.160

— potasse.. j

— chaux . . . 0.936

— magnésie . 0.182

— fer, .-. . . 0.022

Sulfate de soude 0.053

Phosphate de soude. . . . traces. Chlorure de sodium. . . . 0.057

— lithium. . . 0.014

Arséniate de soude .... traces.

Silice. . . 0.090

Matières organiques.. . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre . . . .- 1.514

Total, y compris l'acide carbonique libre .... 2.684

L'eau d'Enval est donc gazeuse, ferrugineuse et calcique. C'est une eau de table recherchée, et son propriétaire en expédie de grandes quantités à Riom et dans les environs.

D'après M. Nivet, « on l'ordonne aux personnes affectées de chlorose, de dyspepsie, de gastralgie et de gastrite chronique. Elle convient aussi dans les inflammations subaiguës et invétérées de la muqueuse génito-urinaire (1). »

Une seconde source a été signalée dans la même vallée, un peu au-dessus de la précédente. Nous n'avons pu la découvrir; mais nous pensons qu'elle a été envahie par l'eau du ruisseau, à la suite de fouilles exécutées dans le but d'obtenir un petit bassin où Ton fait actuellement rouir du chanvre.

(1) Nivet. Dictionnaire, etc., page 228. %_


172 GIMEAUX

GIMEAUX

La commune de Gimeaux, située à six kilomètres au nord de Riom, possède des sources minérales remarquables qui sortent du terrain primitif et qui sont pour la plupart environnées d'abondants dépôts calcaires qu'elles ont produits.

Les principales sont au nombre de cinq : une seule est employée en boisson comme eau médicinale ; les autres servent à obtenir des incrustations.

1° Source du Ruisseau.

La source du Ruisseau se ,trouve sur la rive gauche d'un petit cours d'eau, à quelques centaines de mètres de l'extrémité du village et sur les limites des communes de Gimeaux et de Prompsat.

Il n'y a aucune installation.

Elle est très-abondante et fournit une eau limpide, d'une saveur acidulé et saline. Sa température est de 20°4.

L'analyse nous a donné lès résultats suivants :


GIMEAUX 173

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 1^700

— sulfurique. .... 0.130

— silicique 0,125

— phosphorique. . . 0.008

— arsénique traces.

Chlore 0.650

Potasse • • ) o.722

Soude )

Lithine . . 0.009

Chaux 0.450

Magnésie 0.190

Strontiane t.-sens.

Protoxyde de fer. ... . 0.006 Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 2.770

Acide carbonique libre . . 0B564 Bicarbonate de soude. • )■ n n™

— potasse . /

— chaux. . . 1.156

— magnésie, 0.608

— fer ... . 0.013 ,• Sulfate de soude. . ... . . 0.231

— strontiane. . . .t.-sens.

Phosphate de soude. . . . traces.

Chlorure de sodium. . . . 1.038

— lithium. . .. . 0.025

Arséniate de soude .... traces.

Silice 0,125

Matières organiques . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre .... 3.412

Total, y compris l'acide

carbonique libre .... 3.976

Cette eau minérale se distingue par une faible proportion de bicarbonates alcalins et par une dose élevée de sels calcaire et magnésien ainsi que de chlorure de sodium ; enfin, elle estlégèrement ferrugineuse, lithinée et phosphatée. Elle est d'ailleurs peu fréquentée.

2° Grande source de l'Etablissement.

C'est la plus importante du groupe des sources de Gimeaux par son débit et son emploi. Elle prend naissance sur un monticule, à droite de la route qui va de Gimeaux à Prompsat, et elle a déposé une telle quantité de travertins qu'on a dû les couper pour élargir la route et qu'à certain endroit, près de l'établissement, ils forment un rocher de quatre à cinq mètres de haut.


174 GIMEAUX

Cette source fournit 200 litres par minute, à une température de 25 degrés.

Elle est employée à produire des incrustations dans un vaste établissement qui appartient à la commune et qui est affermé, à .M. Desaize.

Nous- ne décrirons, point ici les procédés employés pour obtenir ces pétrifications ou incrustations, ils ont été exposés au sujet de la source Saint-Pierre, à Glermont-Ferrand (1). Disons toutefois qu'à Gimeaux Y épuration d'une eau si abondante .exige l'emploi d'un canal de plus de 200 mètres de long; ce canal, creusé dans le travertin même, est recouvert d'une voûte dans laquelle on a pratiqué, de distance, en distance,-des ouvertures ou cheminées qui donnent-passage à l'acide carbonique dégagé en abondance par l'eau minérale. L'escalier en bois, sur lequel Teau s'écoule en larges cascades, a une hauteur de plus de vingt mètres et peut recevoir à la fois un très-rgrand nombre d'objets ou de moules.

Les produits obtenus à Gimeaux sont aussi remarquables que nombreux et témoignent d'une très-grande habileté. Ils constituent une branche d'industrie qui a pris dans ces dernières années un accroissement considérable.

. Nous avons analysé l'eau de la grande source après l'avoir recueillie successivement à l'origine, au haut de l'escalier, c'est-à-dire après qu'elle a été épurée, et enfin au bas des cascades, après qu'elle a'incrusté. Les tableaux suivants montrent les variations qu'elle subit dans sa composition par suite.de son emploi :

(1) Voir Clermont-Ferrand, page 131.


GIMEAUX 175

A la. Après Après

source. l'épuration. avoirincrusté.

Acide carbonique. .... 2*101 1&593 0s915

— sulfurique 0.159 0.160 0.162

— silicique ...... 0.130 0.128 . 0.128

— phosphorique. . . . 0.008 0.008 0.008

— arsénique. ..... traces. traces. traces.

Chlore 0.653 0.653 0.659

l0t™Se ) 0.778 0.780 0.780

Soude . . j

Lithine. .......... 0.009 0.009 0.009

Chaux 0.485 0.418 0.206

Magnésie . 0.205 0.180 0.180

Strontiane. t.-sens. t.-sens. t.-sens.

Protoxyde de fer . . . . . 0.008 0.003 traces

Matières organiques. . . . traces. traces. traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates ' étant à l'état de carbonates neutres. ..... 2.980 2.801 2.426

A la Apiès Après

source. l'épuration. avoirincrusté.

Acide carbonique libre. . 0s830 0s340 »

Bicarbonate de soude . . ) Qm QJggQ QsaQ

— potasse . J

— chaux... 1.246 1.075 0.529

— magnésie. 0.656 0.576 0.576

— fer 0.018 0.007 traces.

Sulfate de soude 0.282 0.284 0.286

— de strontiane. . . t.-sens. t.-sens. t.-sens.

Phosphate de soude. . . . 0.016 0.016 0.016

Chlorure de sodium. ... 1.043 1.043 1.053

— lithium. . . . 0.025 0.025 0.025

Arséniate de soude. . . . traces. traces. traces.

Silice 0.130 0.128 0.128

Matières organiques. . . . traces. traces. traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 3.702 3.444 2.903

Total, y compris l'acide

carbonique libre. .... 4.532 3.784 »


176 GIMEAUX

A Gimeaux, l'eau minérale qui a traversé les canaux épurateurs n'a pas perdu tout son acide carbonique libre, comme celle de Clermont ; ce résultat doit être attribué à ce que l'eau ne circule pas à l'air libre, mais bien dans des souterrains dont l'atmosphère est chargée d'acide carbonique. Comme conséquence, l'eau s'est moins aérée, et le fer, qu'elle renferme d'ailleurs en petite quantité, s'est conservé en dissolution en proportion suffisante pour produire, en haut des cascades, des objets à teintes ferrugineuses ou grises. Ainsi, à Clermont, où les eaux sont très-chargées de sel martial, on e§t obligé de les épurer à l'air libre pour se débarrasser du fer en excès ; tandis qu'à Gimeaux, où cet élément domine moins, on en conserve la quantité nécessaire en les soustrayant en partie à l'action de l'oxygène de l'air. L'analyse donne ainsi la raison d'un procédé que la pratique avait su varier suivant les besoins.

Un litre d'eau minérale qui contenait ls246 de bicarbonate de chaux, en a perdu 08171 dans l'épuration et 0S546 pendant le travail de l'incrustation. C'est, comme à Clermont, plus de moitié du sel que contenait l'eau. Un simple calcul montre qu'à chaque minute la grande source de Gimeaux dépose environ 100 grammes de carbonate de chaux, soit 6 kilogr. par heure, 144 par jour ou 52,160 par an !

Cette source est la seule du groupe de Gimeaux qui ait été jusqu'ici l'objet d'un travail analytique : Mossier en a donné une analyse relatée par M. Nivet (1) et qui signale une grande quantité de bicarbonate de magnésie; M. J. Lefort (2) a publié de son côté, en 1859, une analyse de cette

V

(îy Nivet, Dictionnaire, etc., p. 113. 1846.

(2) J. Lefort. Annales de la Société d'hydrologie médicale de Paris, t. VI, p. 67. 1859.


GIMEAUX 177

même source, et les résultats obtenus, qui concordent parfaitement avec ceux que nous avons signalés plus haut, montrent que la composition de l'eau n'a pas varié depuis vingt ans.

3° Source de la Route. '

A quelques pas 1 de l'établissement, sur le bord de la route, se trouve une petite source minérale qui n'est pas utilisée, si ce n'est par les passants qui la boivent dans la belle saison.

Elle s'écoule d'un rocher en produisant un dépôt rouge d'oxyde de fer.

L'analyse suivante montre une grande analogie avec l'eau de la grande source ; elle est toutefois plus ferrugineuse.

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 2^301

— sulfurique , . ... 0.140

— silicique 0.127

— phosphorique. . . , 0.008

— arsénique traces.

Chlore 0.640

Potasse Y r. «97

Soude J

Lithine 0.009

Chaux 0.490

Magnésie 0.208

Strontiane. t -sens.

Protoxyde de fer 0.012

Matières organiques . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres ....... 2.907

Acide carbonique libre. . 0s943 Bicarbonate de soude • . ) n 907

— potasse . j

— chaux. . . 1.260

— magnésie . 0.657

— fer 0.026

Sulfate de • soude . .• ; . 0.248

— strontiane . . t.-sens.

Phosphate de soude. . . . 0.016

Chlorure de sodium. . . . 1.022

lithium . . . 0.025

Arséniate de soude . . . .traces.

Silice 0.127

Matières organiques. . . . traces.

Total, non compris l'acide carbonique libre .... 3.618

Total, y compris l'acide carbonique libre 4.561

12


178 GIMEAUX

4° Source de la Vigne.

La source de la Vigne sort du même monticule que la grande source, mais du côté opposé par rapport à l'établissement.

Elle est captée dans un bassin carré en maçonnerie qui est couvert et elle est dirigée au moyen de canaux en bois, d'une longueur de 40 mètres, dans l'établissement de pétrification.

. Sa température est de 24°5 et son débit d'environ 50 litres par minute.

L'analyse nous a donné les résultats suivants, tout à fait comparables à ceux fournis par la grande source :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique. , . . . 2^298

— sulfurique ..... 0.160

— silicique ...... 0.125

— phosphorique. . . . 0.008

— arsénique traces.

Chiore 0.653

Potasse • ■ 1 0 767

Soude j

Lithine . . . 0.009

Chaux. .......... 0.473

Magnésie 0.201

Strontiane t.-sens.

Protoxyde de fer 0.005

Matières organiques. . . . traces

Poids des combiraisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres...... 2.922

Acide carbonique libre . . 0^975 Bicarbonate de soude • • ) Q OKO

— potasse . /

— chaux, . . 1.216

— magnésie . 0.643

— fer . . . . 0.011 Sulfate de soude . .,. . . 0.284

— strontiane . . t.-sens.

Phosphate de soude. . . . 0.016

Chlorure de sodium . . . 1.043

— lithium ... 0.025

Arséniate de soude .... traces.

Silice 0.125

Matières organiques . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre .... 3.615

Total, y compris l'acide

carbonique libre .... 4.590

5° Source du Ceix..

La cinquième source, dite du Ceix, se trouve au nord de Gimeaux, sur le chemin de Rouzat.


GLAINE-MONTAIGUT , 179

Elle est captée dans un puits en maçonnerie et dirigée par des rigoles en bois dans un petit établissement où l'on prépare des incrustations.

Sa température est de 25°4 et son débit 45 litres par minute.

Nous lui avons trouvé la composition suivante :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique. ... . . 2s233

— sulfurique 0.180

— silicique 0.110

—. phosphorique . . . 0.010

— arsénique ..... traces.

Chlore 0.627

Potasse \ 0^g0

Soude )■

Lithine . 0.009

Chaux 0.400

Magnésie 0.222

Strontiane t.-sens.

Protoxyde de fer 0.012

Matières organiques . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 2.850

Acide carbonique libre... 0^945 Bicarbonate de soude . . ) n 301

— potasse . )

— chaux, . . 1.028

— magnésie. 0.710

— fer ... ." .0:026 Sulfate de soude 0.319

— strontiane ..... t.-sens. Phosphate de soude. . ... 0.020 Chlorure de sodium . . . 1.000

— lithium . . . 0.025 Arséniate de soude .... traces.

Silice 0.110

Matières organiques ... traces.

Total, non compris l'acide

carbonique Hbre .... 3.539

Total, y compris l'acide

carbonique libre .... 4.484

GLAINE-MONTAIGUT

On signale dans la commune de Glaine-Montaigut une source appelée Font-Salade, qui serait peu connue et peu fréquentée. Elle doit être sans importance, si elle n'a pas disparu, car nous n'avons pu ni la découvrir ni nous la faire indiquer.


180

GLAINE-MONTAIGUT

En revancHe, nous en avons rencontré deux au Cornet, propriété de Mme de Vichy.

1° Source du Cornet, bâtie.

La première se trouve au bas du château du Cornet, captée dans une petite construction en maçonnerie.

Elle fournit de trois à quatre litres par minute d'une eau à la température de 11°8. Elle est gazeuse, très-limpide et d'une saveur acidulé agréable, aussi est-elle très en vogue dans tout le voisinage, madame de Vichy la laissant à la libre disposition du public.

L'analyse suivante que nous en avons faite montre que l'eau du Cornet est une eau carbonique :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 1&480

— sulfurique 0.028

— silicique 0.028

Chlore. . 0.020

Potasse traces.

Soude . . 0.068

Chaux 0.110Magnésie

0.110Magnésie

Protoxyde de fer. .... traces. Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 0.454

Acide carbonique libre. . 1*170 Bicarbonate de soude. . . 0.078

— potasse. . traces, chaux.. . 0.282

— magnésie. 0.144

— fer .... traces.

Sulfate de soude 0.050

Chlorure de sodium. . . . 0.032

Silice 0.028

Matières organiques. . . . traces.

Total, non compris l'acide carbonique libre .... 0.614

Total, y compris l'acide carbonique libre. . . . 1.784

C'est une eau de table excellente et qui peut être recommandée contre les digestions lentes ou pénibles.


GLAINE-MONTAIGUT

181

2° Source du Cornet, non bâtie.

A deux cents mètres de la première, en remontant un petit ravin, on trouve une autre source plus abondante, non captée, et qui dégage quelques rares bulles d'acide carbonique. L'eau en est de même acidulé, plus gazeuse peutêtre et aussi agréable.

Sa température est de 10°4.

Voici les résultats de son analyse :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 1K686

— sulfurique ..... 0.034

— silicique 0.030

Chlore 0.009

Potasse traces.

Soude 0.048

Chaux 0.122

Magnésie 0.056

Protoxyde de fer traces.

Matières organiques . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 0.464

Acide carbonique libre.. . 1^350 Bicarbonate de soude. . . 0.041

— potasse . . traces.

— chaux. . . 0.313

— magnésie. 0.179

— fer traces.

Sulfate de soude 0.060

Chlorure de sodium. . . . 0.015

Silice 0.030

Matières organiques . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 0.638

Total, y compris l'acide carbonique libre .... 1.988


182 . GRANDEYROL

GRANDEYROL

Source de Rognon.

La source dont nous allons parler porte quelquefois le nom à!Eau de Montaigut, parce qu'elle jaillit à la limite des communes de Montaigut et de Grandeyrol, mais elle est'sur le territoire de cette dernière commune.

Lorsqu'on suit la route de Montaigut à Saint-Nectaire, on ne tarde" pas à rencontrer le ruisseau du Cey, à droite de la colline sur laquelle est bâtie la tour Rognon. En remontant le cours de ce ruisSesu par un petit sentier. pratiqué sur sa rive droite on trouve, à 600 mètres à l'ouest de la tour, à quelques mètres seulement du ruisseau et près de l'endroit où vient se jeter le petit ruisseau de Grandeyrol, une source minérale ferrugineuse, plus connue sous le nom de Source Rognon. Elle sort des fentes du granité. Après avoir appartenu à la famille de Laizer, elle est depuis dixhuit ans la propriété de M. Henri Chandèze, qui l'a captée en réunissant plusieurs filets voisins et l'a entourée d'une construction en pierre;

Son débit est de 25 à 30 litres par minute, et sa température de 10°9.

Elle bouillonne constamment par le dégagement de l'acide carbonique; c'est une eau très-limpide, gazeuse, d'une saveur acidulé, saline et ferrugineuse.

L'analyse nous a donné les résultats suivants :


GRANDEYROL 183

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 3s310

— sulfurique 0.055

— silicique 0.105

— phosphorique- . . . traces.

— arsénique. ...... traces.

Chlore "". .. . 0.384

Potasse ,.. . )

Soude... } L 285

Lithine 0.005

Chaux 0.245

Magnésie . . 0.130

Protoxyde de fer...... 0.020

Matières organiques. . '. . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 3.150

Acide carbonique libre . . Is306 Bicarbonate de soude. . )

potasse. J 2- 449

— chaux. . . 0.630

— magnésie. 0.416

— fer ... . 0.044

Sulfate de soude 0.098

Phosphate de soude. . . . traces» Chlorure de sodium. . . . 0.615

— lithium. . . . 0.014

Arséniate de soude. . . . traces.

Silice 0..105

Matières organiques.. . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre .... 4.421

Total, y compris l'acide

carbonique libre. . . . .... .5.727

L'eau de la tour Rognon est utilisée comme eau de table par nombre de personnes qui viennent s'approvisionner^ la source ou bien qui la prennent à Champeix où le propriétaire entretient un dépôt.

On la conseille contre les digestions lentes ou pénibles ; les bicarbonates alcalins qu'elle renferme en assez grande quantité, associés aux sels terreux, au fer et accompagnés 4'une grande proportion d'acide carbonique libre, semblent lui assigner des propriétés plus étendues et que l'on a coutume de demander aux eaux ferrugineuses bicarbonatées.


184 GRANDRIF

GRANDRIF

Source de Grandrif.

Un peu au-dessus du village de ce nom, sur la lisière d'un bois de hêtre, on trouve la source minérale de Grandrif, qui a une grande réputation dans le voisinage.

Elle sort d'une fissure du gneiss et elle est recueillie dans un bassin creusé dans la roche d'où elle s'écoule dans le ruisseau voisin.

Sa température est de 10° ; elle est très-limpide et d'une saveur aigrelette fort agréable.

Cette eau minérale a été étudiée en 1838 par Lecoq (1) et analysée à cette époque par Baudin, qui lui a assigné la composition suivante :

Acide carbonique un volume.

Bicarbonate de soude . . . 0e099

— magnésie . . 0.100

— chaux . . . 0.332

— fer ... . 0.009 Sulfate de soude ..... 0.005 Chlorure de sodium. . . . 0.004

. Silice 0.045

0.594 C'est, comme on le voit, une eau carbonique.

(1) Lecoq. Recherches analytiques et médicales sur l'eau de Grandrif. Clermont, 1838.


GRANDRIF 185

En 1854, M. 0. Henry, chargé par l'Académie de médecine de procéder à une nouvelle analyse, a confirmé celle de Baudin et a signalé de plus la présence de quelques traces de manganèse et d'iode, et enfin de légers indices d'arsenic dans le dépôt ocracé.

L'eau de Grandrif, employée seulement en boisson, a acquis une réelle célébrité ; non-seulement elle est signalée comme une eau de table, apéritive, facilitant les digestions ou dissipant les embarras gastriques, mais il faudrait ajouter à cette liste quelques affections des voies urinaires, la chlorose, les maladies chroniques des voies digestives et surtout les fièvres intermittentes invétérées qui résistent au quinquina. Ces assertions trouveraient sans doute des incrédule^ si le docteur Maisonneuve, inspecteur des eaux de Grandrif, n'assurait les avoir vérifiées d'une manière certaine. Sa longue pratique lui suggérait les observations suivantes :

« Quels sont, parmi les agents révélés par l'analyse, ceux qui peuvent imprimer à l'économie des modifications aussi puissantes ? L'acide carbonique suffit-il à donner l'explication de phénomènes si variés? Faut-il lui attribuer l'heureuse réaction des eaux de Grandrif contre les défaillances morales de l'hypocondrie ?

» Quelques atomes d'arsenic que l'eau prise à sa source contient pour ainsi dire à regret, puisqu'elle s'en débarrasse au plus vite, peuvent-ils dompter les fièvres intermittentes rebelles ?

» Est-ce la silice et les bicarbonates alcalins qui détergent les reins, dissolvent les graviers et restituent àja vessie son élasticité originelle ?

» Quelques doses infinitésimales de fer, de manganèse ou


18(3 GRANDRIF

d'iode suffisent-elles à arracher une jeune fille à ces limbes sans soleil et sans printemps qu'on appelle les pâles couleurs?

» Enfin, les quelques centigrammes de sels de soude et de magnésie, que conserve cette eau, sont-ils assez énergiques pour décaper pour ainsi dire les muqueuses digestives et rétablir leur mouvement régulier de sécrétion et d'absorption quand il est irrégulier ou interrompu ?

» Tous ces agents, isolés, seraient impuissants sans aucun doute à accomplir pareille oeuvre. Il faut demander cette explication à tous les agents de l'eau minérale réunis, à leur association avec cette matière organique si mystérieuse, qui échappe à l'analyse, qu'on ne retrouve que dans les eaux minérales naturelles (1). »

Nous tirerons de cette dissertation si pleine d'intérêt du docteur d'Ambert, la conclusion que les chimistes ne sauraient trop se livrer à l'étude de la composition des eaux minérales. En découvrant des substances que l'on n'y soupçonnait pas, ils résoudrontparfois d'utiles problèmes jusque-là insolubles. C'était l'avis de l'illustre Thénard lorsqu'il disait :

« Le chimiste qui nous ferait connaître, indépendamment » des substances qui se rencontrent dans presque toutes les » eaux minérales, les quantités d'arsenic, d'iode, de brome, » de fer, d'hydrogène sulfuré, de sulfure alcalin, d'acide » carbonique et de bicarbonate de soude qu'elles pourraient » contenir, rendrait un grand service à l'art de guérir (2). »

(1) Maisonneuve. Notice sur les Eaux minérales gâteuses naturelles, de Grandrif. Clermont-F., 1854.

(2) Journal de Pharmacie, 3° série, t. XXVI, p. 124.


JOB 187

JOB

1° Source de Sagnette.

2° Source de la Bécherie.

3° Source de la Souche.

On trouve aux environs de la commune de Job, dans le canton d'Ambert, trois sources minérales qui portent les noms de Sagnette, de la Bécherie et de la Souche.

La première jaillit au sud-ouest et tout près de Job, dans une prairie appartenant à M. le baron d'Hautpoul. Elle bouillonne sous l'influence de l'acide carbonique.

La source de la Bécherie est à deux kilomètres au nord de Job, dans la propriété de ce nom appartenant à M. Béai.

Enfin, la source de la Souche prend naissance dans un sentier, près du hameau de ce nom, au sud-est de Job ; elle est fréquemment appelée source des Creux et appartient à M. Pegheon.

Ces trois eaux minérales ont des propriétés physiques et chimiques analogues; elles sont limpides, froides et acidulés.

L'analyse-nous a donné les résultats suivants, qui indiquent des eaux peu minéralisées :


188 JOB

Sagnette. La Bécherie. La Souche.

Acide carbonique .... 1^087 ls383 0B961

— sulfurique. ... traces. traces. traces,

— silicique. .... ;0.080 0.070 0.075 Chlore . 0.010 0.010 0.010

e0tTSe \ 0.039 0.070 0.039

Soude j

Chaux . ... C159 „ 0.210 0.140

Magnésie 0.036 0.075 0.010

Protoxyde de fer ... . traces. traces. traces.

Matières organiques. . . traces. traces. traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de

carbonates neutres . . 0.510 0.725 0.415

Sagnette. La Bécherie. La Souche.

Acide carbonique libre. . 0s715 0e810 0s675

Bicarbonate de soude. | ■ ■ . 0>084 0J68 0.0g4

— potasse |

— chaux . . 0.409 0.540 0.360 ■ ■ ■— magnés1* 0.115 0.230 0.032

— fer. . . . traces; traces. traces.

Sulfate de soude. .... traces. traces. traces,

Chlorure de sodium. . . 0.016 0.016 0.016

Silice .......... 0.080 0.070 0.075

Matières organiques . . traces. traces. traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre. .... 0.704 1.024 0.557

Total, y compris l'acide carbonique libre 1.419 1.834 1.232

Les eaux de Job se rapprochent des eaux carboniques ;

elles sont utilisées comme eaux de table, surtout celle de Sagnette, qui est plus" -rapprochée du village. On les a comparées à celles de Grandrif; mais elles sont moins gazeuses.


JOSÉ 189

JOSE

Les eaux minérales de la commune de José portent le nom d'eaux de Médagues, que les anciens auteurs écrivent Médaigues ou Medesques.

Elles se trouvent sur la rive droite et dans l'ancien lit de l'Allier, un peu au-dessous du village de José, qui est sur la rive gauche.

Ce fut, au dire de Jean Banc, un médecin de Thiers nommé Bachot qui les fit connaître et employer vers la fin du seizième siècle.

« Ce ne sont pas seulement, ajoute cet auteur, sources froides, calcanteuses et ferrugineuses à la mode des autres les plus riches, ce sont petits lacs entiers de telles merueilles qui ont leurs sources presque en eux-mesmes pour la pluspart; chargées de roseaux en quelques endroits : par le milieu d'oyseaux aquatiques, principalement en hyver : et aux lieux moins humides et couuerts, d'armées presque de pigeons recherchans l'acuité des fèces de ceste eau minérale.

» Il y a outre cela deux insignes sources séparées, l'vne plus haulte et prochaine de la riuière que l'autre, dans vn pré marécageux. Ceste-cy est claire et froide à merueille, couuerte d'infinis bouillons, piquante et fort vaporeuse au goust et m'a tousiours semblé quand je l'ay soigneusement et ententiuement goustée, qu'elle avait ses qualités plus releuées et estendues que celles de Pougues.

» L'autre source est plus basse, mais ce me semble plus


190 JOSE

profonde dans la prairie; elle n'est ni picquante à mon goust, ny si claire à l'oeil, mais ses fèces paraissent plus orangées dans les lieux de leur cours que les précédentes (1). »

On reconnaît dans cette description, qui date de 1605, les trois principales sources d'aujourd'hui : la première, qui sourd au milieu d'un lac, est le Gros-Bouillon ; la seconde, plus rapprochée de la rivière, est la source des Graviers, et enfin, la plus basse, le Petit-Bouillon. Il en existe une quatrième non captée, la source Daguillon.

lo- Source de l'Ours ou du Gros-Bouillon.

Il y a quelques années seulement, cette source jaillissait à l'extrémité sud d'un lac long et étroit, près d'un escarpement « au pied duquel sont entassés des blocs de travertins et des fragments de brèches formées de cailloux roulés noirs empâtés dant un ciment d'aragonite blanche (Nivet). »

La source du Gros-Bouillon appartenait à la commune de Jose; elle a été acquise par M. de' Benoist, qui- l'a captée et qui a construit un établissement complet pour l'embouteillage et l'expédition de l'eau. On l'appelle actuellement eau de l'Ours, nom du château de son propriétaire.

L'établissement consiste dans un vaste bâtiment aménagé pour la manutention des bouteilles. A son centre jaillit la source dans un bassin en fer à cheval muni de robinets et entouré des machines à boucher. L'eau qui s'écoule par un trop-plein va alimenter un système de bacs disposés sur trois rangs et destinés au lavage des bouteilles.

L'eau de l'Ours est limpide, très-gazeuse, d'une .saveur (1) Jean Banc..., p. 86-2. 1605.-


JOSE 191

acidulé et saline. Bien qu'elle soit assez fortement minéralisée, elle ne contient qu'une petite quantité de fer, et mêlée, au vin elle lui communique.cette saveur fraîche et piquante que l'on recherche d'ordinaire.

C'est une eau de table très-agréable qui s'expédie depuis quelques années en quantités considérables.

Sa température est de 13°8 et son débit de 70 litres par minute.

Sa composition, qui n'avait pas encore été déterminée, est représentée dans le tableau ci-après.

2° Source Daguillon.

A une quarantaine de mètres au sud-est de la précédente jaillit, au milieu d'un champ, une source appartenant à M. Daguillon et qui n'est pas encore captée. Elle est peu abondante, moins ferrugineuse que les sources voisines et se recouvre d'une grande quantité de matières organiques vertes. Sa température est de 14°. Nous en avons fait également l'analyse, insérée au tableau ci-dessous.

3° Source des Graviers.

Cette source, qui est la propriété de la famille Goutay, se trouve à 300 mètres au sud-ouest de la source de l'Ours. C'est la plus anciennement connue des sources de Médague, et elle est depuis longtemps captée dans un bassin rectangulaire en maçonnerie. De nombreuses et grosses bulles d'acide carbonique la traversent.


192 JOSE

Elle possède toutes les propriétés physiques de l'eau de l'Ours ; sa température est la même, soit 13°8 ; mais sa minéralisation est un peu plus élevée, et l'augmentation porte sur le bicarbonate de chaux et le chlorure de sodium. Elle dégage à la source une légère odeur bitumineuse.

Elle a été analysée en 1845 par M. Nivet et en 1855 par M. Bouquet; en comparant les résultats obtenus par nos devanciers à ceux qui sont consignés ci-dessous, on constate que l'eau n'a pas varié dans sa composition générale.

4° Source du Petit-Bouillon.

Entre la source des Graviers et le domaine de Médague se trouve la source du Petit-Bouillon. Elle appartient à M. Ch. de Riberolles, qui l'a captée et renfermée dans un bassin rectangulaire en ciment. Elle donne de 20 à 30 litres par minute et elle est constamment traversée par un dégagement abondant d'acide carbonique. Sa température est de 18-7.

Comme le montre l'analyse suivante, elle a une minéralisation moins élevée que les précédentes, et à ce titre elle pourrait être préférée comme eau de table, étant d'ailleurs aussi gazeuse. On ne peut supposer que cet écart dans la minéralisation provienne d'un mélange d'eau douce avec une eau qui serait primitivement identique aux voisines, car tous ses éléments subiraient la même réduction proportionnelle ; or, elle contient les mêmes doses de fer et de lithine que les sources de l'Ours et des Graviers.

Voici les résultats que nous a fournis l'analyse des eaux de Médague:


JOSE 193

^nnri»A <5 Source Source

POUR UN LITRE D'EAU MINERALE. . ,™ J W.^ des du Petitde

Petitde Dagmllon „

Graviers. Bouillon.

gr- gr. gr. "g7

Acide carbonique 2.980 2.900 3.150 2.250

— sulfurique 0.141 0.145 0.140 0.130

— silicique. 0.080 0.140 0.072 0.070

— phosphorique traces, traces, traces, traces.

— arsénique traces, traces, traces, traces.

Chlore 0.419 0.220 0.660 0.304

Potasse ' 0.145 0.120 0.145 0.077

Soude. . 0.952 0.900 0.161 0.685

Lithine 0.010 0.010 0.010 0.010

Chaux 0.615 0.610 0.726 0.436

Magnésie . 0.301 0.280 0.289 0.237

Protoxyde de fer 0.007 0.003 0.007 0.007

Matières organiques traces, traces, traces, traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de

carbonates neutres 3.778 3.675 4.385 2.770

Ces chiffres peuvent être groupés de manière à représenter les combinaisons salines suivantes :

„ „ Source Source

t^otiï'Câ ûoui'Câ

POUR UN LITRE D'EAU MINÉRALE. . „„ „ .„ des du Petttae

Petttae Dagmllon .

Graviers. Bouillon.

gr. gr. gr. gr.

Acide carbonique libre 0.516 0.310 0.510 0.490

Bicarbonate de soude 1.379 1.677 1.374 0.920

— de potasse. ...... 0.245 0.255 0.310 0.165

— de chaux 1.582 1.568 1.867 1.121

— de magnésie 0.960 0.896 0.924 0.759

— de fer 0.015 0.006 0.015 0.015

Sulfaté dé soude 0.250 0.257 0.248 0.231

Phosphate de soude traces, traces, traces, traces.

Chlorure de sodium 0.633 0.325 1.048 0.470

— de lithium 0.030 0.030 0.030 0.030

Arséniate de soude traces, traces, traces, traces.

Silice 0.080 0.140 0.072 0.070

Matières organiques traces, traces, traces, traces.

Total, non comprisFacidecarbonique

libre. . 5.174 5.154 5.888 3.781

Total, y compris l'acide carbon. libre. 5.690 5.464 6.398 4.271


194 LOUBEYRAT

Les eaux de Médague ont une réputation ancienne et elles sont fréquentées par les habitants des localités voisines qui en abusent quelquefois au point que, suivant le docteur Bertrand, de Pont-du-Château, il en résulte des superpurgations, des gastro-entérites, ou même, chose curieuse, des recrudescences des affections qu'elles étaient destinées à combattre. ..'...

Elles sont employées pour combattre les engorgements du foie et de la rate, et les hydropisies qui succèdent aux fièvres intermittentes (Nivet). Le docteur Bertrand les a conseillées dans les maladies chroniques des voies urinaires, dans les inflammations chroniques de la muqueuse intestinale, etc.

Il faut ajouter qu'elles servent surtout comme eaux de table.

LOUBEYRAT

EAUX MINERALES DE SANS-SOUCI

Sans-Souci se trouve sur le territoire de la commune de Loubeyrat, à 3 kilomètres de Châtelguyon et à dix kilomètres de Riom, sur la droite de la route qui conduit de cette dernière ville à Châteauneuf. C'est l'extrémité d'une vallée granitique très-pittoresque, qui commence au pont de Châtelguyon et qui est traversée par le ruisseau de Romeuf. Ce ruisseau, qui se transforme en torrent après les grandes pluies ou la fonte des neiges, forme à Sans-Souci une cascade d'un très-bel effet.


LOUBEYRAT 195

On y rencontre trois sources minérales froides découvertes depuis quelques années seulement, captées et exploitées par M. Georget.

La première, la source Georget, fournit de 2 à 3 litres par minuté. L'eau est limpide, gazeuse, d'une saveur acidulé et peu saline.

La seconde, qui porte le nom de source Galathée, est moins abondante, plus gazeuse, d'une saveur aigrelette, puis saline et ferrugineuse.

Enfin la troisième, la source Jouvence, est la plus considérable ; son débit est de 7 litres par minute, elle possède les propriétés physiques des précédentes.

L'analyse de ces trois sources nous a donné les résultats suivants:

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Source Source Source

Georget. Galathée. Jouvence.

Acide carbonique. .... 2^900 3&490 2s750

— sulfurique...... 0.022 0.025 0.022

— silicique 0.025 0.030 0.030

Chlore. . . 0.904 0.992 0.850

!>0t^SSe ' • ) 1.036 1.120 1.020

Soude . . . )

Lithine traces. traces. traces.

Chaux 0.605 0.600 0.590

Magnésie . 0.192 0.210 0.180. .

Protoxyde de fer 0.013 0.012 0.012

Matières organiques. . . . traces. traces. traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. .... ./ 3.466 3.657 3.380


196 LOUBEYRAT

On peut représenter ainsi qu'il suit les combinaisons salines qu'ils forment :

Source Souroe Source

Georget. Galathée. Jouvence.

Acide carbonique libre. . 1«182 18717 ls025

Bicarbonate de soude . . j Q 66Q Qm Q_74g

— potasse . )

— chaux. . . 1.555 1.542 1.517

— magnésie. 0.614 0.672 0.576

— fer.. . . .' 0.029 0.026 0.026 Sulfate de Boude. .... 0.039 0.044 0.039 Chlorure de sodium. . . . 1.490 1.635 1.400

— lithium. . . . traces. traces. traces.

Silice 0.025 0.030 0.030

Matières organiques. . . . traces. traces. traces.

Total, non compris l'acide carbonique libre 4.412 4.626 4.330

Total, y compris l'acide carbonique libre 5.594 6.343 5.355

Les eaux minérales de Sans-Souci, employées seulement comme boisson, nous paraissent devoir posséder des propriétés importantes, eu égard à leur minéralisation. La pratique et l'expérience en décideront; mais ce qui est établi, c'est que la grande quantité d'acide carbonique libre qu'elles renferment en fait des eaux de table agréables, et d'un autre côté il faut remarquer la forte proportion de sel magnésien qu'elles contiennent : ce sont des eaux minérales laxatives. Si cette propriété restreint leur emploi comme eaux de table dans une certaine limite, elles deviennent des eaux de régime et, sous ce rapport, elles peuvent rendre de grands services.


MARTRES-DE-VEYRE 197

MARAT

M. Nivet signale « deux petites fontaines minérales acidulés, analogues à celle de Grandrif, jaillissant, dans les dépendances de cette commune. L'une d'elles se fait jour près du hameau de Gripil ou Gripeil ; l'autre est au sud-est d'Olliergues, sur la rive gauche du ruisseau du Got, dont elle porte le nom. Elle est très-acidule et bouillonne entre deux rochers (1). »

Les sources de Gripil et du Got sont peu fréquentées ; ce sont des eaux carboniques dont nous n'avons point fait l'analyse.

MARTRES-DE-VEYRE

La commune des Martres-de-Veyre possède de nombreuses eaux minérales auxquelles une grande ligne de failles a donné issue en formant également celles de Sainte-Marguerite , qui sont très-voisines et qui appartiennent à la commune de Saint-Maurice.

Elles forment trois groupes principaux :

1° Les sources du Tambour et du Cornet, sur la rive gauche de l'Allier, en amont et à quelques centaines de mètres du pont de Longue ;

(1) Nivet. Dictionnaire, etc., p. 129. 1846.


198 MARTRES-DE-VEYRE

2° Les sources du plateau Saint-Martial, situé à l'est du pont de Longue, sur la rive gauche de l'Allier. M. Nivet y a signalé, en 1846, deux sources minérales remplissant deux grands creux où elles se mêlent aux eaux pluviales. Elles n'étaient point employées alors; aujourd'hui elles ont en quelque sorte disparu et nous n'avons pas eu à nous en occuper;

3° Les sources du Saladi et des Roches, au nord-est du plateau Saint-Martial. Beaucoup ont disparu ou sont devenues insignifiantes depuis le travail de M. Nivet ; par contre, de nouvelles ont été découvertes et nous avons eu à étudier les quatre suivantes : le Saladi, les sources Tixier et Miranâ, et enfin une nouvelle source des Boches.

1° Source du Tambour.

Les arkoses qui bordent l'Allier sur sa rive gauche, audessus du pont de Longue, présentent des fissures qui à une époque géologique antérieure ont donné passage à des eaux minérales chaudes, car elles sont en partie comblées par des aragonites fibreuses. Actuellement, la petite source du Tambour ne fournit que quelques, litres par minute d'une eau à la température de 22°2.

En sortant d'une fissure, l'eau se rassemble dans un creux que l'on a recouvert, et le courant d'acide carbonique qui la traverse produit un bruit que l'on compare au roulement du tambour, ce qui a donné le nom à la source.

Les abords sont recouverts d'un sédiment ocreux et d'une matière organique verte.

L'eau du Tambour est limpide, d'une saveur acidulé, puis


MARTRES-DE-VEYRE 199

saline et ferrugineuse. L'analyse nous a donné les résultats suivants (1) :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 3s680

— sulfurique.. . . . . 0.100

— silicique • .... 0.104

— arsénique. ..... traces.

Chlore 1.375

Potasse 0.148

Soude 2.257

Lithine 0.012

Chaux 0.386

Magnésie 0.223

Protoxyde de fer 0.031

Matières organiques.... traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 5.703

Acide carbonique, libre. . 0^945

Bicarbonate de soude . . . 2.772

— potasse . . 0.3l5

— chaux. . . 0.992

— magnésie. 0.714

— fer 0.069

Sulfate de soude. ..... 0.177

Chlorure de sodium. . . . 2.220

— lithium. ... 0.035

Arséniate de soude. . . . traces.

Silice. 0.104

Matières organiques . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 7.398

Total, y compris l'acide

carbonique libre . i . 8.343

Les eaux du Tambour sont connues depuis le commencement du xvne siècle, comme nous l'apprend Jean Banc. « Leur descouuerture est depuis moins de deux années en » ça, au bord delà dicte riuière (d'Alyer) souz vn rocher, à » l'oposite de Vicleconté, fort proche de la barque dé Longe, » on appelle ce territoire Curran (Corent), qui est des » meilleurs et plus recommandez pour le rapport des bons » vins, qui soient en toute l'Auuergne. Il y a grande évidence » qu'elles n'ont jamais eu d'ancien employ comme les autres, » mais si sont elles de mesme goust et pareille propriété à » mon aduis, pour le moins les opérations qui suivent leur

(1) M. Finot a bien voulu nous prêter son concours pour l'analyse des eaux de Martres-de-Veyre, de Saint-Maurice et de plusieurs autres; nous saisissons cette occasion pour lui en témoigner notre reconnaissance.


200 MARTRES-DE-VEYRE

» vsagë, sont elles toutes semblables, tant par le ventre que « parles vrines. :

» Il y a deux sources fort pauvres, la plus grande est » admirable en sa descharge ; car elle vient par flux et reflux » auec grand bruict, lequel cessant, on dirait qu'il n'y a » comme point d'eau dans son bassin, qui est fort petit et » de peu de capacité, par faute d'auoir un peu despendre » pour l'adiencer : si les habitans y veulent vn peu appor» ter d'ayde, il y aura moyen delà rendre fort célèbre (1). »•

Les eaux du Tambour sont en effet fréquentées par les habitants des communes voisines ; mais l'état des lieux est encore tel que l'a décrit Jean Banc. « Bues en petite quantité, dit M. Nivet, elles sont stimulantes et conviennent aux personnes faibles et lymphatiques, à celles dont les digestions sont lentes et pénibles, à celles qui sont atteintes de chlorose et d'anémie, d'engorgement du foie ou de la rate, de fièvres intermittentes rebelles, d'affections goutteuses ou calculeuses (2). »

Prises à haute dose, ajoute le savant docteur, elles sont purgatives : cette propriété s'explique par la proportion de magnésie que nous y avons trouvée.

2° Source du Cornet.

La source du Cornet sort d'une Assure du rocher à une vingtaine de mètres du pont de Longue. Son nom lui vient d'un tube en forme de cornet que l'on a fixé dans la roche, pour obtenir un jet sous lequel on put mettre un verre ou une bouteille.

(1) Jean Banc, p. 109, 1605.

(2) Nivet. Dictionnaire, etc., p. 133.


MARTRES-DE-VEYRE

201

Les, propriétés de l'eau minérale de cette seconde source sont les mêmes que celles du Tambour, et sa composition n'en diffère pas notablement, comme le montre l'analyse suivante : elle renferme pourtant une dose plus faible de bicarbonate de soude, une plus grande quantité d'acide carbonique libre et sa température n'est que de 15°2.

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 3^970

— sulfurique 0.092

— silicique. 0.100

— arsénique traces.

Chlore. . .• 1.207

Potasse 0.177

Soude 1.812

Lithine 0.012

Chaux 0.437

Magnésie 0.191

Protoxyde de fer. .... 0.025 Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. 4.894

Acide carbonique libre. . 1^757 Bicarbonate de soude... 1.975

— potasse . . 0.275

— chaux. . . 1.144

— magnésie. 0.611

— fer. i . . . 0.055 Sulfate de soude. . . . . , 0.163 Chlorure de sodium. . . . 1.944

— lithium. . . . 0.035

Arséniate de soude .... traces.

Silice 0.100

Matières organiques. . . . traces.

Total, non compris l'acide carbonique libre.... 6.302

Total, y compris l'acide carbonique libre .... 8.059

3° Source du Saladi.

La source du Saladi jaillit sur un petit tertre qui porte ce nom et qui est assez rapproché du village des Martres ; c'est la seule qui ait quelque importance parmi les nombreux suintements qui existent encore dans cette partie de territoire et dont le sol est couvert de dépôts calcaires et de travertins.

Elle est recouverte d'une petite construction en maçonne-


202

MARTRES-DE-VEYRE

rie, d'où elle s'échappe par deux tuyaux en fournissant de deux à trois litres par minute.

Sa température est de 24°8.

L'analyse a donné les résultats suivants :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 3s350

— sulfurique 0.112

— silicique 0.104

— arsénique ..... traces.

Chlore. . . .• 1.396

Potasse. . . 0.107

Soude 2.165

Lithine. . . 0.014

Chaux 0.381

Magnésie 0.245

Protoxyde de fer 0.018

Matières organiques.. . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 5.505

Acide carbonique libre. . 1«009 Bicarbonate de soude . . . 2.461

— potasse . . 0.227

— chaux. . . 0.979

— magnésie . 0.777

— fer 0.040

Sulfate de soude. ..... 0.199

Chlorure de sodium. . . . 2.246

— lithium. . . . 0,040

Arséniate de soude traces.

Silice ........... 0.112

Matières organiques.. . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre .... 7.073

Total, y compris l'acide

carbonique libre .... 8.082 .

C'est une minéralisation analogue à celle des eaux du Tambour et du Cornet ; nous signalerons en particulier la proportion du sel magnésien qui indique des propriétés laxatives, et une quantité de chlorure de lithium de 40 milligrammes qui dépasse un peu la plus forte dose que nous ayons rencontrée dans les eaux d'Auvergne, si on en excepte l'eau du Puy de la Poix qui est plutôt une eau mère qu'une eau minérale proprement dite. Nous retrouverons d'ailleurs cette quantité de sel de lithine dans les eaux de SainteMarguerite, très-voisines de celles des Martres.

L'eau du Saladi appartient à la commune des Martres;


MARTRES-DE-VEYRE 203

4° Source Mirand.

Entre le Saladi et la rivière de l'Allier, des fouilles pratiquées tout récemment dans un champ, par M. Mirand, ont mis au jour une source minérale traversée par dé nombreuses bulles d'acide carbonique et dont l'eau se perd à quelque distance dans les terres.

Sa température est de 16°.

L'analyse que nous avons faite de cette eau et qui nous a donné les résultats suivants, montre la plus grande analogie avec les précédentes.

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique. .... '3^440

— sulfurique 0.112

— silicique 0.130

— arsénique traces.

Chlore. .......... 1.260

Potasse .......... 0.097

Soude 2.170

Lithine • • • • 0.014

Chaux 0.412

Magnésie,. ........ 0.240

Protoxyde de fer 0.010

Matières organiques.. . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. ..... 5.538

Acide carbonique- libre. . 0s700

Bicarbonate de soude . . . 2.791

— potasse.. . 0.206

— chaux . . . 1.059

— magnésie . 0.76.8

— fer. .... 6.022

Sulfate de soude. ..... 0.199

Chlorure de sodium. . . . 2.022

— lithium. . . . 0.040

Arséniate de soude .... traces.

Silice. ........... 0.130

Matières organiques. ... traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre .... 7.237

Total, y compris l'acide

carbonique libre .... 7.937

5° Source Tixier.

A une centaine de mètres de la précédente et à une pareille distance de l'Allier, M. Tixier ayant rencontré une grosse pierre en forme de dalle lorsqu'il cultivait son champ,


2.04 MARTRES-DE-VEYRE

en opéra l'extraction et vit jaillir aussitôt une source trèsabondante. Un bouillonnement considérable produit par l'acide carbonique se manifesta aussitôt, et l'eau minérale se perdit dans les terres à peu de distance. Cette source, découverte ainsi il y a quelques mois, n'a pas diminué de volume et sa température reste constante à 16°9.

L'analyse nous a donné les chiffres suivants :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 3^400

— sulfurique 0.110

— silicique 0.102

— arsénique traces.

Chlore 1.280

Potasse 0.100

Soude 2;155

Lithine 0.014

Chaux 0.408

Magnésie 0.237

Protoxyde. de fer. .... 0.010 Matières organiques . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. 5.487

Acide carbonique libre , . 0e712

Bicarbonate de soude . . . 2.710

— potasse . . 0.213

— chaux . . 1.049

— magnésie. 0.758

— fer 0.022

Sulfate de soude. . . ... 0.195

Chlorure de sodium. . . . 2.055

— lithium. . . . 0.040

Arséniate de soude .... traces.

Silice. 0.102

Matières organiques.. . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre. . . .. . 7.144

Total, y compris l'acide

carbonique libre. . . . . 7.856

Ces résultats sont tout à fait comparables aux précédents. Signalons toutefois, pour les sources Mirand et Tixier, une moins grande proportion d'acide carbonique et de. sel ferreux.

6° Source des Roches.

En 1846, M. Nivet signale, à la suite du plateau SaintMartial et sur les bords de l'Allier, quelques fontaines minérales nommées sources de la Font de Blé et des Roches.


MARTRES-DE-VEYRH

205

Cette dernière, d'une saveur « acidulé et terreuse, était abondante et n'abandonnait aucun dépôt (1). » C'était une eau carbonique.

Toutes ces sources ont disparu par suite du déplacement du lit de l'Allier qui les a envahies. On nous a montré toutefois une source assez abondante sur le bord de la rivière, à trois cents mètres au dessus de l'endroit où se trouvait l'ancienne source des Roches et où l'Allier fait actuellement un coude très-prononcé. On lui a conservé le nom de source des Roches.

L'eau qu'elle fournit est limpide et d'une saveur aigrelette. Sa température est de 17°1.

L'analyse nous a donné les résultats suivants :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Aoide carbonique M27

— sulfurique...... 0.050

— silicique 0.070

Chlore 0.230

Potasse 1 0451

Soude J

Lithine 0.003

Chaux 0.135

Magnésie. . 0.040

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. ..... 1.231

Acide carbonique libre . . 0&513

Bicarbonate de soude • • ) Q KQQ

— potasse. /

— chaux... / 0.347

— magnésie . 0.128 Sulfate de soude. ..... 0.089

Chlorure de sodium. . . . 0.367

— lithium. . . . 0.008'

Silice. 0.070

Matières organiques . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 1.608

Total, y compris l'acide

carbonique libre, 2.121

On voit que la nouvelle source des Roches diffère essen(1)

essen(1) Dictionnaire, etc., p. 136. 1846.


206 MONTGEL

tiellement de celles que nous venons de décrire ; elle est peu minéralisée et n'est point ferrugineuse. C'est une eau de table.

MONTCEL

Source de Laschamps.

Nous n'avons pas visité la source de Laschamps, dans la commune de Montcel, et nous empruntons à M. Nivèt les renseignements suivants qui la concernent :

« Sur la route de Combronde à Saint-Pardoux, avant d'arriver au pont de la Morge, on trouve à gauche, au milieu du communal de Laschamps, une source minérale que traverse un dégagement d'acide carbonique. L'eau de cette source est limpide, mais sa surface est couverte d'une pellicule mince et blanchâtre. On ne voit autour du bassin aucun dépôt calcaire ou ferrugineux. La saveur de l'eau minérale de Laschamps est aigrelette, un peu alcaline et nullement ferrugineuse.

» Elle contient, par litre d'eau, trois grammes de sels composés principalement de bicarbonate de soude, d'un peu de bicarbonate de chaux, d'une quantité minime de sulfate de soude, de bicarbonate de magnésie et de silice ; elle renferme aussi des traces de sels de fer. Cette source est fréquentée par les paysans dont les digestions sont lentes et pénibles (1). » (Mosnier, médecin.)

(1) Nivet, Dictionnaire, etc., p. 145, 1846.


MONT-DORE 207

MONT-DORE-LES-BAINS

Les sources thermales du Mont-Dore (1), qui constituent l'une des stations les plus importantes de l'Auvergne, sont situées dans une belle vallée, au pied du pic de Sancy, le point culminant du plateau central.

Des pentes septentrionales de ce mont, élevé de 1,886 m. au-dessus du niveau de la mer, naissent deux petits cours d'eau, la Dor et la Dogne, qui se réunissent pour constituer la Dordogne, laquelle, grossie à chaque instant par les ruisseaux qui descendent des vallées secondaires, vient arroser la petite ville du Mont-Dore et, après s'être dirigée ainsi du nord au sud, dévie à l'ouest jusqu'à sa sortie du département.

Les sources minérales jaillissent à une altitude de 1,046 mètres. Cette grande élévation, par la raréfaction de l'air qui en résulte, contribue pour sa part à l'efficacité constatée du traitement des affections de l'appareil respiratoire.

L'ancienneté des thermes du Mont-Dore ne peut être mise en doute ; elle a été établie par Michel Bertrand, le créateur de la station actuelle. En effet, lorsqu'en 1817 et 1818 on entreprit les premiers travaux pour la reconstruction de l'établissement et le captage des sources, on décou(1)

décou(1) auteurs écrivent Mont-d'Or (Mons aureus, gratus in aquis et foecundus in herbis). Ce sont Jean Banc, Chomel, Bertrand, Nivet. D'autres, avec Ramond et Lecoq, écrivent Mont-Dore ; c'est l'orthographe qui semble avoir prévalu.


208 MONT-DORE

vrit, outre de nombreux vestiges dé constructions anciennes, trois piscines romaines, l'une entourée de gradins, la seconde en marbre blanc et la troisième remplie de tuiles et de chevrons calcinés (1).

D'autre part, Bertrand a comparé les dépôts formés pendant vingt ans par la source la plus abondante du MontDore, aux dépôts trouvés en 1823 dans une ancienne piscine qui en était incrustée, et le savant inspecteur arriva à cette conclusion : « Qu'il ne s'est pas écoulé moins de quinze siècles entre l'abandon de la piscine et la création des bains romains (2). » Les thermes existaient par conséquent à l'époque gauloise.

Avant le commencement du xvir 3 siècle, il- n'est point question des thermes du Mont-Dore dans l'histoire d'Auvergne, à moins que, comme le pense Bertrand, ces eaux ne soient celles qui sont désignées sous le nom à-'Aques calidss dans les tables de Peutinger, et sous celui de Calentes Baise par Sidoine Apollinaire. Mais, en 1605, Jean Banc les trouve fréquentées, les décrit et constate leur ancienneté : « C'est » merueille de la curiosité de l'antiquité romaine en la » recherche des sources chaudes naturelles pour se bai» gner : car je ne m'estonnerais pas, si s'étant trouué en » bon et agréable païs pour son habitation, et y rencontrant » quelques sources chaudes, elle les a adjencées pour son >> plaisir et commodité : Mais je m'esmerueille comment » elle a bien pris la patience de se porter en vn si rude, » desplaisant et fascheux païs, tel que sont ces Monts-d'Or,

(1) Michel Bertrand. Mémoire sur rétablissement thermal du Mont-d'Or. Clermont-Ferrand, 1819.

(2) Michel Bertrand. Note sur les antiquités découvertes au Mont-d'Or, p. 8. Clermont-Ferrand, 1844.


MONT-DORE . 209

» où il n'y a ordinairement chaque année que cinq ou six » mois d'asseurée sortie : seulement pour avoir le contente» ment de l'vsage de ces sources chaudes : Les pierres » toutes entières de leur Panthéon y sont esparses çà et là : » le vieil lauoir de leurs anciens bains y paraist encores, » les médailles de leur antiquité s'y rencontrent en plusieurs » lieux, de sorte que quand ie n'aurais autre argument du )> mérite de ces sources que la muette recommandation que » nous en laissent les ruynes de ceste antiquité, j'y croirais » toujours plus de propriétez qu'en plusieurs autres de » pareille condition. »

Jean Banc décrit ensuite les bains alors en usage : « La

» situation du bain, duquel on se sert, est iustement à l'ex»

l'ex» de la descente de la montagne : La figure est

. » différente de tout autre que j'aye veu ou leu ; car le bâti»

bâti» en est tout rond, de la cappacité de trois ou quatre

» pas en diamètre au plus : il est tout couuert et va en

« poincte, de la hauteur presque de deux toises... A main

» gauche de l'entrée du dit bain, il y a vn certain lieu,

» duquel il sort de l'eau extrêmement froide... On s'en sert

» pour lauer la bouche étant dans le bain (1). »

Il y a en outre «une grosse source d'eau chaude, qui » vient fort profondémen/de dessous terre et est retenue » dans un creux tout rond, de circonférence de trois pieds » et de profondeur d'environ deux pieds ou deux pieds et » demy. C'est où ceux qui se baignent s'assoyent, et ayant » fermé le canal de la sortie de l'eau, la laissent enleuer » tant ou si peu qu'ils veulent sur eux.

» Outre ce bain, il y en a encore vn plus ancien à quelque

(1) Le bain décrit est le bain de César et la source froide la source Sainte-Marguerite.

14


210 MONT-DORE

», distance de là, tirant vers l'Eglise ; le lauoir en est beau » et bien fait, capable de Atenir plusieurs personnes..* Mais » il est tout découvert et incommodé de maisons pour » s'essuyer et reposer à propos : C'est pourquoi il est en » ruine de présent (1), »

Au. xvnr 3 siècle, Chomel, Lemonnier, de Brièude ont signalé successivement l'état des lieux. On trouvait alors au Mont-Dore trois petits établissements : .

1° Le Petit-Bain ou Bain dé César. L'eau jaillissait à gros bouillons du fond d'un bassin circulaire si étroit « qu'un seul homme y était mal assis. »

2° Le Grand-Bain. Il était « de figure carrée oblongue, en forme de salle voûtée sur laquelle on a pratiqué plusieurs chambres. Un grand bassin quarré oblong, séparé en deux par une seule pierre de la même élévation que les bords, formait deux bains séparéspar une cloison de bois (Chomel). »

3° Le Bain des Chevaux. « En descendant vers la Dordogne, à vingt toises du Grand-Bain, il y avait un bassin presque carré où on faisait baigner les chevaux qui s'en trouvaient bien (Chomel). »

Enfin il existait encore deux sources froides, la fontaine de Y Eglise ou de la Pantoufle et la fontaine Sainte-Marguerite.

Au commencement de ce siècle, le nombre des sources; était le même; voici d'après Bertrand-quelle en était la' disposition :

1? Le Bain de César était renfermé dans un petit bâtiment et reçu dans un bassin en pierre, si étroit qu'une seule

(1) Jean Banc, pages 131 et suiv. 1605.


MONT-DORE 211.

personne pouyait y tenir et encore devait-elle être accroupie., C'était ..encore la disposition ancienne. ; L'acide carbonique émis par la source s'accumulait dans l'enceinte et menaçait d'asphyxier le patient..

2° Les sources du Grand-Bain ou Bain Saint-Jean étaient réunies dans une salle de 6 mètres de long sur 5 de large. Un bassin rectangulaire, divisé en quatre compartiments par des cloisons en planches, servait de piscine.

3° La source de la Madeleine prenait naissance au centre du village; elle était à peine captée, sans clôture, sans écoulement et à peu près inabordable.

Les deux premières appartenaient à des particuliers et la troisième à l'Etat; mais depuis 1817 ces sources et celles qu'on a découvertes par la suite sont la propriété du Département.

L'établissement actuel, en grande partie achevé en 1823, a.été construit par M.JLedru; Bertrand a dirigé l'aménagement des eaux. II.consiste en deux bâtiments destinés, l'un aux bains, l'autre aux vapeurs.

Le plus ancien, bâti en lave, au pied de la montagne de l'Angle, est formé de trois étages utilisés pour le service balnéaire.

Le rez-de-chaussée comprend : au centre, deux piscines et. trois grandes baignoires servant aux indigents et alimentées par les sources Ramond et Rigny; de chaque côté, d'autres piscines avec de vastes cabinets de douches, desservis par la source César; sous la galerie formant péristyle, deux buvettes alimentées par la source Bertrand, etenfin, à.droite.et à.gauche du péristyle, deux galeries.


212 MONT-DORE

dites du Nord et du Midi, qui contiennent trente cabinets de bains munis de douches et qu'alimente également la source Bertrand.

Au premier étage se trouvent les bains de luxe donnés dans dix-huit cabinets très-spacieux, disposés autour dé la Grande Salle et munis de douches descendantes ou ascendantes. C'est l'eau de César, plus ou moins refroidie par un mélange avec de l'eau de la source Sainte-Marguerite, qui dessert cette Grande Salle.

Le deuxième étage contient les bains Saint-Jean ou du Pavillon ; cinq cabinets sont alimentés directement par les griffons jaillissant de la montagne contre laquelle est appuyé l'établissement, et deux autres reçoivent l'eau de César.

Les bains chauds du Pavillon servent aussi à donner ces bains de pieds, institués par Bertrand, où l'acide carbonique joue un si grand rôle, et qui ont acquis une véritable rénommée au Mont-Dore.

L'établissement consacré aux vapeurs a été récemment agrandi; il comprend huit salles d'aspiration, deux salles de pulvérisation, vingt-deux cabinets de douches de vapeur et enfin deux cabinets de douches naso-pharyngiennes. C'est la vapeur forcée de l'eau de la source Bertrand qui alimente tout le service.

L'ensemble de la Station thermale est actuellement constitué par huit sources que nous allons successivement passer en revue.

1° Source Bertrand.

Cette source s'appelait naguère source de la Madeleine. En 1862, M. J. Lefort, après un grand et important travail


MONT-DORE 213

sur les eaux du Mont-Dore, proposa de consacrer la mémoire de MichelBertrand, à qui la station thermale doit toute sa prospérité, en donnant son nom à la principale source. Ce voeu a été accueilli par le Conseil général.

Avant 1823, époque de l'achèvement des travaux de l'établissement, la source jaillissait au milieu de la place du Panthéon ; on découvrit alors l'aqueduc romain qui l'y conduisait et, remontant à son origine qui est une faille de trachyte, on la rétablit sur le griffon principal. Elle est donc actuellement au rez-de-chaussée, à l'extrémité de la galerie du midi. On l'a enfermée dans un bassin carré taillé dans une lave de lm 20 de hauteur; à la base existe une soupape d'argent massif, donnée par la duchesse de Berry, et qui permet soit de faire monter l'eau minérale aux buvettes, soit de la conduire dans un vaste réservoir destiné aux bains des galeries du Nord et du Midi.

La température de la source Bertrand, la plus chaude, de la station, est de 45° ; son débit, 100 litres par minute.

2° Source Boyer.

La source Boyer, qui se trouve à 2 mètres de l'hôtel de ce nom et à 15 mètres de l'établissement, a été découverte en 1833. Ce n'est qu'une dépendance delà source Bertrand, bien que les deux griffons soient distants de 20 mètres, car lorsqu'on élève le niveau de cette dernière, on augmente le volume de l'autre et réciproquement. Nous avons du reste trouvé une analogie complète dans la composition.

Sa température est de 43°, et son débit 20 litres par minute.

Elle est utilisée pour l'exportation et le service des bains de pieds pour les femmes.


:214 MONT-DORE

3" Source Pigeon.

Cette source, découverte en 1876 par l'ingénieur Pigeon, est voisine de la précédente. Comme elle, et pour les mêmes raisons, on doit la considérer comme une dépendance de la source Bertrand. Elle fournit 45 litres par minute d'une eau à 38 degrés.

4° Sources du Pavillon ou de Saint-Jean.

Nous avons dit que les sources du Pavillon alimentaient directement cinq cabinets ou piscines. Les numéros! et 3 fournissent de l'eau à 44°, les numéros 2, 4 et 5 ont une température de 42°5; l'ensemble donne 38 litres par minute.

5° Source de César.

La source de César, située derrière l'établissement thermal qu'elle domine, sort de la montagne dé l'Angle en produisant un bruit sourd dû au dégagement d'une grande quantité d'acide carbonique. Elle est renfermée dans un pavillon voûté en forme d'hémicycle, d'origine romaine, d'où elle s'échappe pour alimenter deux vastes réservoirs à l'usage des bains delà grande salle.

Sa température est, d'après M. J. Lefort, de43°l.

En 1821, pendant qu'on travaillait à restaurer le' puits qui contient la source César, on découvrit tout à côté une source aussi chaude et plus abondante. On lui a donné le nom de source Caroline; mais comme ce n'était qu'une dépendance de la même nappe, on réunit les deux sources dans le même bassin. Elles fournissent ensemble 84 litres par minute.


MONT-DORE 215

6° Source Ramond. 7° Source Rigny.

Pendant qu'on creusait les fondements de l'établissement thermal, on découvrit à 8 ou 9.mètres de distance l'une de l'autre deux sources qui avaient été connues des. Romains. On leur a donné les noms de source Ramond et de source Rigny, en souvenir des deux préfets qui administraient le département en 1806 et en 1817.

La première a une température de 42°4 et donné 13 litres à la minute ; la seconde indique 48°2 et fournit 12 litres à la minute.

8° Source Sainte-Marguerite.

Cette dernière source ne ressemble en rien aux précédentes :, elle a une température de 10°5 et c'est une eau carrbonique.

- Elle prend naissance à 20 mètres au-dessus de la source César et fournissait 20 litres par minute ; mais ce débita de beaucoup diminué à la suite de nouveaux travaux de captage qui ont eu de plus pour résultat de supprimer presque complètement une seconde source voisine et analogue par ses propriétés ; c'est la source du Tambour, ainsi appelée à cause du "bruit qu'elle produisait en jaillissant.

- L'eau de la source Sainte-Marguerite est très-limpide, gazeuse; sa.saveur est acidulé, et elle est très-peu minéralisée.

Nous l'avons analysée,'de concert avec M. Fin0t,en!876


216. MONT-DORE

et .nous ayons obtenu les résultats suivants, qui se rapprochent beaucoup de ceux trouvés par M. J. Lefort en 1862 et dont nous n'avions pas alors connaissance :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 1«400

— sulfurique traces.

— silicique. ..... 0.040

Chlore 0.003

Potasse I 0.010

Soude .-...)

Chaux . . 0.009

Magnésie . . 0.008

Protoxyde de fer traces.

Matières organiques. . . . traces. '

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonatesneutres 0.098

Acide carbonique libre . . 1S355 Bicarbonate de soude. . ) « «n™

— potasse.. /

— chaux. . . 0.023

— magnésie. 0.025

— fer ... . traces.

Sulfate de soude traces.

Chlorure de sodium. .... 0.005

Silice 0.040

Matières organiques . . . traces. '

Total, non compris l'acide

carbonique libre .... 0.120

Total, y compris l'acide carbonique libre .... 1.475

Nous avons dit que l'eau de la source Sainte-Marguerite était employée pour refroidir les bains de la grande salle ; elle est aussi utilisée comme eau de table.

Les eaux minérales du Mont-Dore n'ont été l'objet d'aucun travail analytique important avant Bertrand. Ce savant praticien, en même temps que chimiste habile, analysa en 1810 les sources de la Madeleine (source Bertrand) et du Pavillon. Berthier établit en 1821 la composition de l'eau de la source de César.

En 1848, MM. Chevalier et Gobley signalèrent la présence de l'arsenic dans l'eau de la Madeleine, résultat important qui fut confirmé, en 1852, par M. P. Bertrand, lequel obtint de même l'arsenic en opérant sur les dépôts ferrugineux de la source. Mais il y avait plus à faire encore


MONT-DORE 217

et l'année suivante, en 1853, Thénard détermina la proportion du précieux métalloïde. En opérant sur 38 litres et un quart d'eau de la même source, l'illustre chimiste obtint 0g0172 d'arsenic, soit par litre 0B00045, ce qui correspond à 0B001 d'arséniate neutre de soude.

En 1856, M. E. Gonod constata la présence de l'iode dans les dépôts ferrugineux des sources César et de la Madeleine.

En 1862, M. J. Lefort entreprit un remarquable travail d'ensemble sur les eaux du Mont-Dore, et nous aurons donné une idée précise de leur composition en reproduisant les analyses de ce savant à qui l'hydrologie doit tant et de si intéressantes déterminations.

Voici les résultats obtenus par M. J. Lefort :

Source ^J 08 Source Source Source

Bertrand. P^3°n Rigny. César. Ramond.

Acide carbonique 1«0023 1?0303 1^0135 162482 M194

— chlorhydrique. .... 0.2286 0.2252 0.2233 0.2226 0.2217

— fluorhvdnaue traces, traces, traces, traces, traces.

— sulfurique. ..'.'.'.'. 0.0439 0.0439 0.0422 0.0425 0.0414

— arsénique 0.0006 0.0006 0.0006 0.0006 0.0006

— silicique 0.1654 0.1686 0.1653 0.1552 0.1550

— borique traces, traces, traces, traces, traces.

Soude 0.4517 0.4502 0.4473 0.4494 0.4441

Potasse. ,. 0.0161 0.0160 0.0125 0.0117 0.0111

Rubidium J

Coesium > indices indices indices indices indices

Lithine J

Chaux 0.1279 0.1243 0.1215 0.1195 0.1069

Magnésie 0.0561 0.0535 0.0519 0.0533 0.0536

Alumine 0.0112 0.0094 0.0101 0.0085 0.0065

Protoxyde de fer 0.0092 0.0105 0.0111 0.0115 0.0141

Manganèse indices indices indices indices indices

Matière organique traces, traces, traces, traces, traces.


218 MONT-DORE

Ces chiffres peuvent représenter les combinaisons suivantes :

Source JQ 08 Source Source Source

Bertrand. P^$£* Rigny." César. Ramond.

Acide carbonique libre., . . 063522 063810 0»3644 065967 0s4997

Bicarbonate de soude .... 0.5362 0.5432 0.5375 0.5361 0.5362

— potasse.. . . 0.0309 0.0309 0.0232 0.0212 0.0212

— rubidium. . . i

" — coesium • • . > indices indices indices indices indices

— lithine...-.)

— chaux .... 0.3423 0.3142 0.3092 0.3209 ,0.2720

— magnésie... 0.1757 0.1676 0.1628 Ô". 1*676 0.1647

— , fer. . .... 0.0207 .0.0235 0.0250 0.0258 0.0317

— manganèse. . traces, traces, traces, traces, traces. Chlorure de sodium. .... 0.3685 0.3630 0.3599 0.3587 0.3578

Sulfate de soude 0;0661 0.0761 0.0751 0.0756 0.0737

Arséniate de soude 0.0009 0.0009 0.0009 0.0009 0.0009

Borate de soude. ) , •■■.■"■■,

Iodure et fluorure de sodium. }traoes- traces- traces- traces- traC6S'

Silice 0.1654 0.1686 0.1653 0.1552 0.1550

Alumine . 0.0112 0.0094 0.0101 0.0083 0.0065

Matière organique. ... . . traces, traces, traces, traces, traces.

2.0801 2.0777 3.0354 2.2673 2.1194

Nous avons trouvé nous-même 8 milligrammes de chlorure de lithium dans un litre de chacune de ces eaux.

En 1875,,M. Finot s'est livré, au sujet de la composition de l'eau de la source Bertrand, à une série de recherches intéressantes (1) dont voici les principaux résultats : .

L'iode a été cherché en vain dans les dépôts, mais il à été trouvé dans l'eau de la source, ainsi que le brome et l'acide phosphorique.

(lfPubliées par M', le docteur Jôâl. Essais médicaux sur le Mont-Dore, page 23. Paris, 1875. ,


MONT-DORE 219

Les dépôts ont présenté la composition suivante :

Acide phosphorique 0*256

Arsenic. . 1.686

Silice 19.312

Carbonate de chaux. ....... 18.851

— magnésie. ...... 1.154

Alumine ...... . . . ) 41500

Oxyde de fer j

Eau et matière organique. .... 17.251

Les vapeurs hydro-minéràles, qui ont tant contribué à la réputation médicale du Mont-Dore depuis que Bertrand y eut créé en 1832 la première salle d'aspiration, ont été aussi l'objet de travaux analytiques. On a dû se demander, en effet, si ces vapeurs contiennent les principes minéralisateurs de l'eau.

Dès 1834, MM. Aubergier et P. Bertrand répondirent affirmativement; plus tard, Thénard y rencontre.l'arsenic qu'il avait dosé dans l'eau elle-même, et M. J. Lefort; opérant sur 12 litres d'eau obtenue parla condensation de la vapeur, constata de nouveau la présence de l'arsenic et celle des principales matières salines que renferme l'eau des sources.

Nous n'essayerons pas de résumer ici les nombreux travaux que, depuis Bertrand, les praticiens ont produits sur l'action thérapeutique des eaux du Mont-Dore ; ce serait sortir de notre cadre. Toutefois, pour donner une idée générale de l'importance de la station, nous reproduisons les quelques lignes suivantes, extraites d'un intéressant ouvrage où M. le docteur Boucomont étudie et compare les principales stations thermales d'Auvergne :


220 MONT-DORE

« Les affections plus spécialement tributaires des eaux du Mont-Dore sont :

» 1° Les altérations des voies respiratoires ;

» 2° Les affections de nature rhumatismale.

» La première classe, de beaucoup la plus importante, comprend toutes les inflammations chroniques de la muqueuse respiratoire. Nous y trouvons notamment le coryza chronique, inflammation à marche lente de la membrane pituitaire, avec ou sans ulcération ; le coryza humide, avec écoulement d'un liquide muqueux ou purulent, et le coryza à forme sèche, plus rebelle encore à tout autre traitement.

» L'angine chronique, angine granuleuse de Chomel, ou glanduleuse de Guéneau de Mussy, se trouve bien des douches pulvérisées du Mont-Dore. Sous l'influence de la médication thermale, les symptômes prennent d'abord un caractère plus aigu qui se révèle par de la douleur au moment de la déglutition, par de la rougeur, de la tuméfaction plus prononcée des parties atteintes. C'est à l'action excitante des eaux sur la muqueuse, inflammation substitutive, qu'est due l'action sédative qui la suit de près ; action locale qui, au dire de MM. Boudant et Mascarel, irait jusqu'à amener la résolution plus ou moins complète de l'hypertrophie amygdàlienne.

» Parmi les inflammations chroniques du larynx tributaires du Mont-Dore, la laryngite glanduleuse qui s'accompagne de pharyngite est une des formes qui offrent le plus de prise à la méthode thermale. Sous l'influence du traitement, les différents, symptômes s'amendent peu à peu. (( La voix qui était voilée, rauque, inégale, dit le docteur


MONT-DORE 221

» Joal, reprend son caractère normal, la toux disparaît » ainsi que le hem matinal, la respiration devient libre et » les crachats peletonnés ou déchiquetés de plus en plus » rares. »

» La chronicité si connue des diverses affections du larynx nécessite l'intervention directe des poussières minérales portées sur la muqueuse à l'aide d'appareils pulvérisateurs.

» Le docteur Joal a mis en honneur dans cette station un appareil fort ingénieux de son invention qui est maintenant adopté par plusieurs de ses confrères.

» Mais à côté des douches pulvérisées, la dérivation puissante qu'on obtient au Mont-Dore à l'aide de ses courants d'eau minérale à 43°, que l'on nomme bains de pieds, entre pour beaucoup dans le traitement des phlegmasies pulmonaires. Ces pédiluves, en effet, diminuent d'un côté l'état de congestion permanente où se trouvent les muqueuses, et combattent d'un autre l'effet congestif inséparable de la haute thermalité des salles d'aspiration et des bains de cette station. Aussi les malades en appréciant les bons effets en font-ils un fréquent usage.

» La bronchite chronique et le catarrhe pulmonaire sont certainement les deux affections dans lesquelles le traitement

mont-dorien a le plus de succès et l'asthme est celle qui

a le plus contribué à la réputation de ces thermes.

» Les plus vieilles traditions du Mont-Dore reposent sur leur action dans la phthisie. Saint Sidoine-Apollinaire appelait ces eaux phthisiscentibus medicabiles. Brieude écrivait que les phthisies pulmonaires avaient fait de tout temps la célébrité des eaux du Mont-Dore. Michel Bertrand, l!il—


222 MONT-DORE

lustre-fondateur de ces thermes, pensait que bien des gens devaient à leur saison du Mont-Doré d'avoir échappé à cette terrible?affection. Enfin,,;tous les médecins qui depuis se sont occupés de ces eaux ont été unanimes à proclamer leur valeur.

» Les observations nombreuses consignées dans le récent ouvrage de M. lé docteur Boudant, les recherches sur l'action du Mont-Dore du docteur Mascarel, les communications faites au congrès scientifique de Clermont .par le docteur Lassalas, les observations recueillies et publiées par les docteurs Chabory, Gazalès, Alvin, Joal et autres tendent à démontrer, ainsi que l'a consigné le docteur Richelot dans ses nombreux mémoires, que si lés eaux du Mont-Dore sont impuissantes dans certaines formes et à certains degrés de la phthisie, elles sont utiles, efficaces même dans un .grand nombre de cas.

« La cure du Mont-Dore, dit le docteur Joal, favorise la » résorption des noyaux de pneumonie chronique qui entou» rent les foyers tuberculeux ou les cavernes, elle décon» gestionne l'organe pulmonaire, soit par une action spé-- » ciale des eaux, soit par le contact direct des vapeurs sur ' » le poumon. »

» Quoiqu'il en soit, et dans les cas les moins heureux, en activant la nutrition générale, en faisant disparaître l'état fluxionnaire du poumon, le traitement thermal du Mont-Dore ralentit la marche delà phthisie et suspend pour un temps plus ou moins long l'évolution du processus morbide (1). »

(1) Docteur Bducomont. Les Eaux minérales d'Auvergne, 1878.,


NÉBOUZAT 223

MONTPENSIER

Nous avons signalé la Fontaine empoisonnée à l'article Aigueperse (1), parce que cette source d'acide carbonique, bien que située sur le territoire de la commune de Montpenr sier, est plus connue sous le nom de Fontaine empoisonnée d'Aigueperse.

NÉBOUZAT

1° Source de la Gorce.

A un kilomètre et demi au sud-ouest de Nébouzat, et près ■ du moulin de la Gorce, se trouve une petite fontaine minérale assez fréquentée et qui sort du gneiss.

Elle fournit par minute de 6 à 8 litres d'une eau limpide, acidulé et ferrugineuse.

L'analyse que nous en avons faite nous a donné les résultats suivants :

(1) Voir page 10.


224

NEBOUZAT

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique. . . . . .16812

— sulfurique ;. traces.

— silicique 0.040

— phosphorique . . . traces. Chlore 0.012

Potas8e } 0.299

Soude j

Chaux 0.265

Magnésie 0.178

Protoxyde de fer 0.012

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 1.418

Acide carbonique libre.. . 08580 Bicarbonate de soude. . ) 0 _R„

— potasse. /

— chaux.. . 0.681

— magnésie. 0.570

. . — fer. . . . 0.026

Sulfate de soude traces.

Phosphate de soude. . . . traces. Chlorure de sodium. . . . 0.020

Silice 0.040

Matières organiques. . . .'traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre .... 2.120

Total, y compris l'acide

carbonique libre 2.700

On reconnaît à l'inspection de ces chiffres une eau peu minéralisée, mais qui renferme cependant, avec des bicarbonates alcalins et terreux, de l'acide carbonique et du sel martial qui lui assignent des propriétés précieuses.

Elle a été conseillée dans l'anémie et la chlorose, et les habitants des environs lui attribuent bien d'autres vertus.

2° Sources de Las Aiguas.

En remontant le ruisseau, on rencontre le hameau de Las Aiguas, au milieu duquel vient sourdre une autre source.

Elle est presque toujours submergée et nous n'avons pu nous procurer de l'eau sans mélange pour en faire l'analyse.


NOHANKNT 225

NOHANENT

Source Font-Salade.

A deux kilomètres à l'ouest du village de Nohanent, non loin du grand tunnel de la voie ferrée de Clermont à Tulle, on rencontre un ravin boisé au fond duquel coule un petit ruisseau.

Si l'on remonte ce ravin d'environ trois cents mètres à partir du chemin de fer, on aperçoit sur la rive droite du ruisseau, qui forme en cet endroit de nombreuses et jolies cascades, une source minérale intéressante jaillissant des fentes du granité et donnant environ 5 litres par minute. On lui a donné le nom de Font-Salade (fontaine salée) comme à beaucoup de sources du département.

Tout autour existent des suintements ferrugineux et, à quelques pas en arrière, à cinq ou six mètres du ruisseau, sort un petit filet qui pourrait bien avoir été la source principale, en partie obstruée maintenant par des incrustations : un énorme bloc de travertins se trouve en effet à proximité, entre le ruisseau et la source qui le recouvre encore en continuant à l'accroître. Les eaux ont d'ailleurs la même composition et leur température est de 11°2.

L'eau de la source Font-Salade est très-limpide, gazeuse et d'une saveur saline assez prononcée.

L'analyse nous a donné les résultats suivants :

15


226 NONETTE

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique • 26520

— sulfurique traces.

— silicique 0.110

— phosphorique. . . . traces.

— arsénique traces.

Chlore 1.330

Potasse \ 1.262

Soude. j

Lithine 0.005

Chaux 0.750

Magnésie 0.206

Protoxyde de fer . .... 0.012

Matières organiques . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres...... 4.305

Acide carbonique libre . . 0B690 Bicarbonate de soude ••In 353

— potasse . j

— chaux. . . 1.928

— magnésie . 0.659

— fer ... . 0.026

Sulfate de soude traces.

Phosphate de soude. . . . traces. Chlorure de sodium , . . 2.174

— lithium . . . 0.014

Arséniate de soude .... traces.

Silice . , . 0.110

Matières organiques . . . traces.

Total, non compris l'acide carbonique libre .... 5.264

Total, y compris l'acide carbonique libre .... 5.954

Cette composition est remarquable en ce qu'elle indique une minéralisation élevée et une prédominance marquée du chlorure de sodium et du bicarbonate de chaux. Nul doute que la source de Nohanent ne soit incrustante.

NONETTE

On rencontre sur les pentes septentrionales de l'a montagne de Nonette et surtout auprès du hameau d'Entraigues, au nord du village et non loin de l'Allier, un grand nombre de suintements produits par des eaux minérales calcaires qui ont déposé des travertins et des incrustations. Des fouilles permettraient sans doute de réunir plusieurs filets et d'obtenir une ou plusieurs sources qui donneraient une eau incrustante..


PUY-GUIUAUMË 227

OLLIERGUES

Une petite source minérale acidulé et ferrugineuse existe sur la commune d'OUiergues, à Chabrier-le-Bas, dans une prairie, sur la rive droite du ruisseau de Ripote (Nivet). C'est une eau carbonique dont nous n'avons point fait l'analyse.

PROIWPSAT

A côté du village de Prompsat, sur le bord du chemin de Gimeaux et sur la rive droite du ruisseau, on rencontre une petite source minérale à la température de22°5. Elle possède toutes les propriétés de l'eau de la source du Ruisseau (1) à Gimeaux, dont elle n'est éloignée que de quelques centaines de mètres, et quelques déterminations analytiques nous ont montré qu'elle doit avoir la même composition.

PUY-GUILLAUME

A une faible distance au nord de Puy-Guillaume, sur le bord du ruisseau de Credogne et non loin de la Dore, existe une petite source minérale froide sortant des terrains d'alluvion. Elle est très-peu abondante et si souvent envahie par les eaux du ruisseau, que nous n'avons pu nous en procurer de pure pour l'analyse. Elle n'est pas fréquentée.

(1) Voir page 172.


228

ROCHEFORT

ROCHEFORT

Plusieurs sources minérales d'ailleurs peu importantes, sourdent aux environs de la ville de Rochefort. Nous avons distingué les deux suivantes : , ■-.,'■

1° Source du Vieux Pont chez Verdier.

A 800 mètres de Rochefort, à.côté d'un moulin dit du Vieux-Pont chez Verdier, près du domaine de Bons-Parents, se trouve une source froide, acidulé, peu abondante et assez fréquentée.

L'analyse. suivante que nous en avons faite montre que, c'est une eau carbonique ferrugineuse :

COMPOSITION RAPPORTÉE A ! LITRE.

Acide carbonique. .... 06816

— sulfurique. ...... traces.

— silicique....... 0.060

Chlore 0.012

Potasse ......... | a074

Soude . . . /

Lithine.. traces.

Chaux. . . ... 0.010

Magnésie • • ...... . traces.

Protoxyde de fer, .... 0.024

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 0.250

Acide carbonique libre. . 06680 Bicarbonate de soude • • ) n 17e;

— potasse . /

— chaux. . . 0.025'

— magnésie. traces.

— . fer. . . . , 0.053

Sulfate de soude traces.

Chlorure de sodium. . . . 0.020

— lithium.;. . .traces,

Silice. .'. . . ....... 0.060

Matières'organiques. . : '. traces.

Total, non compris l'acide carbonique libre. .... 0.265"

Total, y compris l'acide carbonique libre . .-..;' 0.945


ROTAT 229

28 Source Font^Salade.

La source Font-Salade, assez mal nommée puisque, étant, très-peu minéralisée, elle n'a pas de saveur salée, se trouve dans le bois des Chausses.

. Gomme la précédente, c'est une eau froide, acidulé, ferrugineuse. L'analyse nous a donné la composition suivante :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 06795

— sulfurique traces.

— silicique ....... 0.075

Chlore 0.010

Potasse- • • I 0.080

Soude J

Lithine .traces.

Chaux 0.012

Magnésie ......... traces.

Protoxyde de fer 0.020

Matières organiques . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates Neutres. ..... 0.270

Acide carbonique libre. . 08650 Bicarbonate de soude ■ • \ n i QK

— potasse . j

— chaux. . . 0.031

— magnésie . traces.

— fer. ..... 0.044

Sulfate de soude traces.

Chlorure de sodium. . . . 0.016

— lithium. . . . traces.

Silice ........... 0.075

Matières organiques . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 0.293

Total, y compris l'acide

carbonique libre. . . . . 0.943

ROYAT W

L'ensemble des sources qui constituent la station thermale de Royat, l'une des plus importantes d'Auvergne, se trouve à deux kilomètres seulement de Clermont, sur les deux rives

(I) Nous décrivons ici des sources qui, bien que situées sur la commune de Chamalières, font partie du groupe des Baux de Royat. (Voir page 56.) .


230 ROTAT

du ruisseau de Tiretaine ou Scatéon, à l'entrée d'une riche et pittoresque vallée que l'on a nommée la Tempe française.

Les auteurs anciens, Bélleforest (1276), Jean Banc (1605), Fléchier (1665),' Chomel (1734), nous apprennent qu'à une époque très-recùîée il existait à Saint-Mart des établissements de bains. « Qui ne voit à Sainct-Mart, dit Jean Banc, près des Chamalières, vne infinité dételles sources froides et chaudes, voyre des bains encore adjencez par l'antiquité, qui en cette vieillesse et caducité sont Altérez de leur force et vertu ? La négligence des voysins du lieu y ayant laissé mesler des sources froides et douces. ,

» Encore depuis peu d'années, comme la négligence de l'antiquité avait laissé gaster plusieurs admirables sources, notre postérité en sa trop grande curiosité en a gasté vne froide et calcanteuse et ferrugineuse au mesme territoire de Chamalières.- Car l'ayant voulu accroître pour rendre le canal plus spacieux et capable, quelques sources froides s'y sont occurremment meslées qui n'en ont jamais peu être séparées depuis. Et auparavant cela, ceste fontaine rendait des succès aux maladies tous pareils à celles de Pouguës et de Sainct-Myon (1). »

Plus tard, ces eaux étaient même tombées dans l'oubli, lorsqu'en 1793 on reconstruisit l'établissement de Saint-Mart et en 1832 le Bain de César. Le premier ne dura que jusqu'en 1835, époque où il fut détruit par une inondation.

En 1843, on remarqua, en procédant à des travaux pour détourner le chemin de Royat, que la neige fondait rapidement à certains endroits d'ailleurs imprégnés dé suintements ferrugineux. On crut à l'existence d'une source chaude, et

(1) Jean Banc, p. 13. 1605*


ROTAT 231

on ne se trompait pas. Les habitants de Royat, encouragés par l'abbé Védrine, leur curé, et M. Thibaud, leur maire, dirigés par M. Zani, fontainier de Clermont, découvrirent le 22 février de la même année plusieurs sources minérales voisines, dont l'une donnait une eau abondante à la température de 34°. On se trouvait sur l'emplacement d'anciens bains, à en juger par les restes de piscines et de conduites que l'on mit au jour.

Les fouilles continuèrent ; on, disposait de 280 litres d'eau par minute, et on put installer une piscine, des cabinets de bains et une buvette : Royat devenait un établissement thermal.

En 1850, M. Nivet, médecin inspecteur à Royat, assurait qu'en pratiquant de nouvelles fouilles on pourrait encore augmenter le débit : ses prévisions ont été justifiées, car en 1853, M. Buchetti ayant enlevé des travertins qui gênaient la sortie de l'eau, on vit jaillir une masse énorme d'eau minérale bouillonnant par le dégagement de l'acide carbonique.

Telle est l'origine de la source Eugénie.

Nous ne saurions mieux faire que d'emprunter à M. le docteur Boucomont, médecin consultant à Royat, la description de l'établissement actuel :

« L'Etablissement thermal de Royat,. construit en 1854 sur les plans de M. Agis Ledru, profile sur le parc sa façade de 80 mètres de longueur. L'entrée de ce bâtiment, formée par trois grandes ouvertures en plein cintre que supportent des colonnes ioniennes en lave de Volvic, lui donne un caractère monumental. Quatre statues placées sur leurs chapiteaux complètent cette décoration légère et gracieuse.


232 ROTAT

» Un large vestibule, éclairé par des ouvertures qui élèvent au-dessus des. portes leurs cintres élancés, donne accès aux diverses sections du service balnéaire.

» A droite et à gauche s'étendent deux galeries claires élevées, sur lesquelles s'ouvrent 48 cabinets de bains prenant jour sur la façade à l'aide d'ouvertures qui suivent les 'arêtes de leur voûte ; à leur extrémité se trouve le service des douches pulvérisées, et celui des bains et douches d'acide carbonique.

» La grande salle d'entrée où se trouve l'administration, élevée d'une marche au-dessus du sol dès galeries, en rend facile la surveillance. C'est là qu'aboutissent les différents services de l'établissement. Des deux côtés du bureau se trouvent les salles d'aspiration, et tandis qu'à gauche un escalier conduit les malades à l'hydrothérapie, un pareil adroite les conduit au service des grandes douches et des piscines.

» Le service balnéaire de Royat est des plus complets : si de grandes douches chaudes ne se trouvent pas dans les cabinets de bains comme au Mont-Dore, à Saint-Nectaire ou à la Bourboule, c'est qu'à Royat nous avons rarement l'occasion de faire appel aux hautes températures ; des douches locales alimentées par le griffon de la grande source fournissent un courant suffisant pour nos malades. L'acide carbonique entraîné par cette eau lui donne une activité qui remplace avantageusement l'excitation du calorique.

» Un service spécial de grandes douches chaudes est du reste installé, dans une galerie inférieure. Une pression plus forte, une température plus élevée répondent là aux indications que fournissent certaines affections et certains sujets.


ROTAT 233

» Dans les salles d'aspiration de Royat on s'est efforcé, comme pour les bains, d'éviter la congestion produite par les températures élevées. L'observation nous a souvent démontré que les salles d'inhalation les moins chaudes étaient les plus efficaces; aussi, grâce à des cheminées d'appel qui portent à la voûte la vapeur sortant 1 du générateur et à un courant d'air établi autour de cette cheminée et lui servant de manchon réfrigèrent, nous arrivons à maintenir dans nos salles une température n'excédant pas 26 à 27°.

» Après chaque séance d'inhalation, le service est transporté dans une autre salle. La première est ouverte, ventilée, assainie, et c'est une heure après, quand à l'aide d'arrosage elle se trouve parfaitement rafraîchie, qu'elle reçoit de nouveau des malades. — Aussi ne voyons-nous jamais aucun accident congestif ou hémorrhagique survenir même chez les sujets qui y sont le plus prédisposés.

» La piscine de Royat mérite également d'être mentionnée. Elle présente une magnifique nappe d'eau qui, à l'aide d'une inclinaison régulière du sol, permet à la jeunesse de tout âge d'y venir s'ébattre, jouer, nager à loisir. La température de cette grande piscine, par suite d'une alimentation moins vive que celle des baignoires, ne dépasse pas 31 à 32° ; mais l'exercice rend ce bain fort agréable et ne fait jamais désirer au nageur une eau plus chaude.

» Une nouvelle galerie de bains a été ouverte, l'an passé, le long du bâtiment qui abrite la piscine. Etablis avec plus de luxe que les anciens, ces nouveaux cabinets sont tous précédés d'un vestiaire ; les baignoires en fonte émaillée reçoivent l'eau minérale par le fond. Ce mode d'alimentation et la puissance que donne aux douches locales'une plus forte pression les font rechercher dans plusieurs cas.


234 ROTAT

» L'hydrothérapie est l'adjuvant le plus naturel des eaux de Royat dans le traitement des affections chloro-anémiques; aussi un grand nombre de malades ont-ils, chaque saison, recours aux douches froides. Leur installation provisoire établie, il y a vingt ans, par M. Allard, est toujours la même; si elle est encore suffisante au point de vue pratique, elle se trouve maintenant si peu en harmonie avec les autres services de Royat qu'on va la remplacer, cette année, par un autre établissement où les appareils hydrothérapiques les plus nouveaux seront installés avec tout le confort moderne (1). »

Les sources que l'on rencontre à Royat sont actuellement au nombre de six; quatre sont réunies entre les mains d'une grande Compagnie et alimentent l'établissement, les deux autres appartiennent à des particuliers.

1° Source Eugénie.

La grande source Eugénie est une des plus belles du monde ! Un jet énorme s'élance du sol en bouillonnant et y déverse mille litres par minute. Limpide, gazeuse, inodore, cette eau est, grâce à sa température, la mieux supportée par quelques estomacs malades. Son abondance, sa richesse minérale et surtout sa température la rendent incomparable pour l'usage balnéaire. Non-seulement elle alimente, à elle seule, 85 baignoires, mais encore elle permet d'entretenir dans chacune d'elles un courant continu d'eau minérale qui y maintient une température toujours égale (34 centigrades).

(1) Boucomont. Les Eaux minérales d'Auvergne, p. 104. 1878. #


ROTAT 235

C'est à cette source précieuse que les bains de Royat doivent en grande partie leur renommée.

Cette eau dont là température est de 35°5 a été analysée par M. Aubergier en 1843, c'est-à-dire peu de temps après sa découverte, et alors qu'elle donnait 196 litres par minute ; elle l'a été de nouveau en 1845 par M. Nïvet, avant l'accroissement dont nous avons parlé et pendant que son' débit était de 280 litres; puis en 1857 par M. J. Lefort, alors qu'elle était devenue la grande source actuelle ; enfin nous avons nous-même procédé à une nouvelle analyse en 1874. Il est très-remarquable qu'à des époques si éloignées, et après des transformations si importantes, la composition de l'eau n'a pas varié sensiblement, comme le prouverait la comparaison dé toutes ces analyses.

Voici les résultats que nous avons obtenus :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 2?298

— sulfurique 0.110

— silicique 0.132

— phosphorique. . . . 0.004

— arsénique 0.0006

Chlore 1.068

Brome. . . . . traces.

Iode traces.

Potasse 0.179

Soude 1.398

Lithine 0.012

Chaux. . 0.391

Magnésie . 0.117

Protoxyde de fer 0.019

— manganèse, traces.

Matières organiques . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 4.155

Acide carbonique libre . •». 0s645 Bicarbonate de soude. . . 1.128

— potasse. . 0.381

— chaux. . . 1.005

— magnésie. 0.374

— fer ... . 0.042

— manganèse traces. Sulfate de soude. ..... 0.195

Phosphate de soude. . . . 0.008

Chlorure de sodium. . . . 1.714

- lithium. . . . 0.035

Bromure de sodium. . . . traces. Iodure de sodium. .... traces. Arséniate de soude .... 0.0009

Silice 0.132

Matières organiques. . . . traces.

Total, non compris l'acide carbonique libre 5.0149

Total, y compris l'acide

carbonique libre..... 5.6599


230 ROTAT

Nous avons signalé en 1874 la présence de la lithine en quantité relativement notable dans les terres de la Limagne et dans les principales sources minérales d'Auvergne (1), et en 1875nous avons examiné spécialement, en collaboration avec M. le docteur Fredet, médecin consultant à Royat, le rôle que pouvait jouer cet élément dans i'eau de la source Eugénie. « Une proportion de 35 milligrammes de chlorure de lithium dans un litre d'eau de Royat, disions-nous, devait frapper l'esprit des médecins qui s'occupent de cette importante station thermale, et en effet, cette substance dont les propriétés médicinales ont été mises en lumière dans ces derniers temps, explique très-bien pour sa part l'action curative de ces eaux dans le traitement de Parthritis.

» Mais que l'on ne s'étonne point si les analyses de l'eau de Royat ne signalent pas la lithine parmi les substances minéralisatrices qu'elle renferme: la dernière analyse publiée, celle de M. J. Lefort, membre de l'Académie de médecine, date de 1857 et la méthode spectrale, qui a appelé l'attention sur la lithine en donnant lé moyen de la reconnaître, en petite quantité, n'était pas. créée alors' et n'a été connue que depuis 1861.

» Si l'on considère que la Grande source ou source Eugénie à Royat débite par jour l'énorme quantité de 1,440,000 litres d'eau, suivant un jaugeage exécuté par M. François, inspecteur général des mines, on reconnaîtra par un calcul bien simple qu'elle ne fournit pas moins, de 18,396kilogrammes de chlorure de lithium dans une année. Les autres sources du département, quoique moins abondantes, apportent aussi leur contingent, et il n'est pas étonnant que la

(1) P. Truchot. Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. LXXVIII) p. 1022. 1874.


ROTAT 237

lithine ait été rencontrée en proportion relativement considérable dans le sol de la Limagne, sol formé par l'action des eaux d'une provenance analogue (1). »

Une circonstance à noter aussi au sujet de la source qui nous occupe est l'en orme quantité d'acide carbonique qu'elle dégage. Le gaz peut être recueilli en grande partie au moyen d'un appareil ingénieux qui le conduit dans une salle spéciale de l'établissement où il est employé en bains et en douches. En mesurant le gaz aux robinets qui le débitent, nous avons pu constater approximativement ce que la source en émet; nous avons recueilli 3,000 litres par minute, et ce n'était que les trois quarts ou les quatre cinquièmes de la quantité totale, à en juger par le bouillonnement qui subsistait encore au griffon, l'appareil ne pouvant recueillir la totalité du gaz qui s'échappe.

A l'approche des orages, alors que le baromètre baisse, le dégagement est plus abondant, la source bouillonne plus fort en lançant parfois l'eau en dehors de la vasque.

Nous avons cherché à savoir si la composition de l'eau de la source Eugénie, que nous avons trouvée sensiblement la même après une trentaine d'années, pouvait varier quelque peu dans le courant d'une saison. A cet effet, nous avons effectué chaque semaine les dosages de quelques substances qui peuvent être déterminées avec précision et célérité au moyen des liqueurs titrées, comme le chlore, la chaux, l'acide carbonique combiné. Nous n'avons pas trouvé de différences sensibles pendant plus de trois mois.

(1) Truchot et Fredet. De la lithine dans les Eaux minérales de Royal, p. 16. Paris, 1875.


238 ROTAT

2° Source de César.

La source de César est située en face de la précédente, mais sur la rive gauche du ruisseau de Tiretaine.

En 1822, des fouilles mirent au jour des constructions romaines indiquant que cette source alimentait autrefois un établissement de bains. On construisit alors autour de la Source retrouvée un puits circulaire qui s'élève à un mètre au-dessus du sol et qui est au centre d'un bâtiment contenant 8 cabinets de bains. Un tuyau partant du fond de ce puits conduit un filet d'eau à une buvette extérieure.

L'eau du bain de César a une température de 28° ; son débit qui était de 24 à 25 litres par minute a, dit-on, un peu diminué.

Elle est limpide, très-gazeuse, et elle est employée à la fois comme eau de table et en bains froids qui ont du succès dans les affections chloro-anémiques et nerveuses.

Voici sa composition déterminée en 1857 par M. J. Lefort :


ROTAT 239

COMPOSITION RAPPORTEE A 1 LITRE.

Acide carbonique. 2g294

— sulfurique 0.065

— silicique 0.167

— phosphorique.... 0.008

— arsénique traces.

Chlore 0.465

Brome indices

Iode indices

Potasse 0.148

Soude. .-. 0.572

Chaux . 0.267

Magnésie. , . 0.127

Protoxyde de fer 0.009

— manganèse, traces.

Alumine. traces.

Matière organique .... indices

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 2.344

Acide carbonique libre. . Ie229 Bicarbonate de soude . . . 0.392

— . , potasse . . 0:286

— chaux. . . 0.686

— magnésie. 0.397

— fer 0.025

— manganèse traces. Sulfate de soude. ..... 0.115

Phosphate de soude. ... 0.014

Chlorure de sodium. . . . 0.766

Bromure de sodium. . . . indices

Iodure de sodium indices

Arséniate de soude. . . . traces.

Silice. 0.167

Alumine. traces.

Matière organique .... indices

Total, non compris l'acide

carbonique libre 2.848

Total, y compris l'acide carbonique libre. .... 4.077

L'eau de César se distingue de la précédente par une minéralisation plus faible et une plus grande quantité d'acide carbonique libre..

3° Source Saint-Mart.

La source Saint-Mart est située sur la rive gauche du ruisseau, vis-à-vis l'établissement thermal. C'était autrefois la plus en vogue et' depuis l'inondation de 1835 elle se perdait dans le ruisseau ; mais elle a été captée de nouveau l'an passé et nous en avons alors fait une analyse qui ne diffère pas sensiblement de celle de M. J. Lefort, en 1857.


240 ROTAT

Voici les résultats que nous avons obtenus :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide earbonique. .... 3s363

— sulfurique- ..... 0.082

— silicique 0.094

— phosphorique . . . traces.

— arsénique traces.

Chlore 0.9,50

Brome.- traces.

Iode, i traces.

Potasse . . . . 0.088

Soude 1.224

Lithine 0.012

Chaux . . . . ■. ...... 0.377

Magaésie ■. 0.203

Protoxyde de fer 0.010

- ■ ■ — manganèse, traces.

Matières organiques. . . . indices

Poids des combinaisons anhy&res, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 3.495

Acide carbonique libre . .. 16709 Bicarbonate de soude. . . 0.887

— potasse. . 0.187

— chaux. . < 0.969

— magnésie. 0.651

— fer ... . 0.023

— manganèse traces. Sulfate de soude. ...... 0.146

Phosphate de soude. . . ; traces. Chlorure de sodium. . . . 1.565

— lithium. . . . 0.035

Bromure de sodium. . . . traces.

Iodure de sodium traces.

Arséniate de soude. ... . traces.

Silice 0.094

Matières organiques . . . indices

Total, non compris l'acide

carbonique libre .... 4.557

Total, y compris l'acide

carbonique libre .... 6.266

La température de l'eau de Saint-Mart est de 30° et son débit 15 litres par minute. Sa minéralisation et sa température, intermédiaires entre celles des sources Eugénie et César, la rendent précieuse pour les bains tempérés.

Elle est surtout' prescrite, dit le docteur Boucomont, « dans les gastralgies douloureuses des femmes.et dans les dyspepsies de forme et de nature variées. Elle est bue de préférence par beaucoup de malades atteints de manifestations arthritiques, qui la trouvent moins chaude et plus' agréable que celle de la grande source (1). »

(1) Dr Boucomont. Les Eaux minérales d'Auvergne, p. 111. 1878,


ROTAT ■ ^241

4° Source Saint-«Vlctor.

La source Saint-yictor se trouve, comme les deux précédentes, sur la rive-gaùche du ruisseau, mais à 50 mètres au-desspus de l'établissement. Elle a été découverte l'an passé, au milieu de constructions romaines et sous une voûte parfaitement conservée.

Sa température est de 20 degrés.

L'analyse que nous en avons faite nous a donné les résultats suivants : * '

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique...... 36243

— sulfurique 0.093

— silicique....... . . . 0.095

— phosphorique ... traces. *—' arsônique. . ...: . ..traces.

Chlore, ...... .;. -., ,r ,1.000

Brome. . , . . . .... .traces.

Iode..... . .-.-■ . . . . traces.

Potasse . > v . . .'■..-..■, - 0.108 Soude . .... . . .... . .1.314

Lithine. ;....;. 'i 1» '0.012

Chaux. . . . . ,., ;.U.; ,;,fl.394;

Magnésie.. . ..... /. 0.202

Protoxyde de fér. . .... 0.026

— de manganèse traces. Matières ôrganiqueSc^ . * traces: :

Poids des combinaisons anhydres, les 'carbonates. - étant à l'état de carbonates neutres. . . , .'.. 3.970

Acide carbonique libre . . ' 16492 ' Bicarbonate de soude . '. . 0.982 -"•.— . potasse *■■••' 0.230

— chaux. . . 1.012 ■—■..•:■; .magnésie,; 0.646

. — . •" .%• ., .... 0.05,6

— mànganès 8 traces. Sulfate de soude. .-.•.'. ,0.166 Phosphate de soude■.... . .traces.

Chlorure .de sodium. ... 1.650

;■'■ -f- : '.ïïtbiùinV ■',-.'-■. 0:035

Bromure de sodium. . .. ; ti'àces.

Iodure de sodium traces.

Arséniate de soude .... traces.

Silice.. .......... 0.095

î MatièTesSbrganiques. . . . traces.

Total, non compris l'acide '..■..■ carbonique libre.;. ..-,,., 4;872 Total, y ^compris l'acide t

carbonique libre . . . . 61364

L'eau de Saint-Victor, plus riche en fer que les autressources de Royat, est surtout employée en boisson pour le ■traitement, des sujets ; mous, lymphatiques et des jeunes filles chlo'rotiqùes^Boueom'ont)'.

16


"242 '.ROTAT

Les indications thérapeutiques qui concernent Royat ont été. signalées et dis eùtéés tour à tour par les praticiens attachés à, cette station. Ne pouvant les résumer ici, nous nous contenterons de citer les deux extraits .suivants :

« La présence de la lithine en forte proportion dans l'eau minérale de Royat vient confirmer l'opinion des divers auteurs sur son efficacité dans le traitement de l'arthritis ; elle la constitue en un médicament spécifique de cette diathèse et de ses diverses manifestations articulaires, viscérales ou cutanées appartenant spécialement à la modalité goutteuse.

» Il est permis de supposer, d'après les expériences de Garrod et de Charcot, qu'elle .peut être d'une très-grande utilité, dans la*gravelleurique (1),» .

« Il est curieux de voir réunies en Auvergne, à quelques kilomètres l'une de l'autre, les deux stations qui occupent le premier rang dans le traitement des affections de la peauj: La Bourboule,.indiquée dans toutes les manifestations cutanées de la diathèse herpétique, et Royat, dans toutes celles qui dépendent de la diatb-èse arthritique (2). » ; .

5° Source' Marie-Louise.

Au-dessous et à une distance d'environ 400-mètres dé l'établissement de Royat, dans la cour du moulin Bonnet, sur la rive droite du ruisseau, un puits creusé depuis six

(1) Conclusions du travail de MM. P. Truchot et Dr Frëdet : Déjà lithine dans les Eaux minérales de Royat, p. 38. Paris, J.875. '"':■,j

(2) Dr Boucomont. Les Eaux minérales d'Auvergne,^p;;99, .1878,^,].;.i


ROTAT 243

ans fournit une eau minérale qui commence à être utilisée sous le nom d'eau de la source Marie-Louise. Elle est limpide, d'une saveur acidulé et un peu saline ; sa température est de 16°.

L'analyse que nous en avons faite récemment nous a donné les résultats suivants- :

COMPOSITION RAPPORTÉE il LITRE.

Acide carbonique. . . . . Ie913

— sulfurique . .... 0.075

— silicique.. . -, ... 0.130

— phosphorique. . . . 0.003

— arsénique. ..... traces.

Chlore • • • • 0.845

Potasse . . . ) . „ „

Soude.. } L 226

Lithine 0.008

Chaux. .. .... ...... 0.273

Magnésie ......... 0.088

Protoxyde de fer.. , ,..,... 0.012

— manganèse, traces.

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydresylescàrbonates étant à l'état decarbo^. nates neutres. . . ... 3.120

Acide carbonique libre . . 0^630 Bicarbonate de soude. . ) ■'-'■— :. -potasse. / L 235

— chaux.. . 0.702

— magnésie. 0.281

— fer ... . 0.026

— manganse. traces. Sulfate de soude. . . . . . 0.133

Phosphaté de soude. . . . 0.006'

Chlorure de sodium. . . . 1.363

— lithium. . . . 0.022

Arséniate de soude. ... ..traces.

Silice. ........... 0.130

Matières organiques. . . . tracés.

Total, non compris l'acide —carbonique libre . . . . 3;898 Total, y compris l'acide . carbonique libre 4.528

.-.. 6° Source Fonteix.

Vis-à-vis la précédente, sur la rive gauche du ruisseau et dans la cour du moulin Fontêix, jaillit également une source minérale captée depuis quelques mois seulement.

Elle dégage de fines bulles d'acide carbonique et elle est limpide, gazeuse et acidulé; sa température est de 17°8.

Nous lui avons trouvé la composition suivante.: ■:


2M

, ROTAT

COMPOSITION RAPPORTÉE A l LITRE.

Acide carbonique . . . -, . 2g475

— sulfurique. ..... 0.075

— silicique, . . . . . . 0.120

— phosphorique. . . . 0.0Û3

— arsénique traces.

Chlore. .0.941

Potasse ......... 1 363

Soude )

Lithine : 0.008

Chaux. . .... ..'. . . . 0.365

Magnésie.. . 0.178

Protoxyde de fer. . . . .. .0.010

-r- manganèse traces.

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates

. étant à l'état de carbonates neutres. . .'. . . 3.813

Acide carbonique libre. . 0^687

Bicarbonate de soude.. . ) , „„„ , > 1.550

— potasse.. J

— chaux . . . 0.938

— magnésie . 0.569

— fer. .... 0.022

— manganèse traces.

Sulfate de soude 0.133

Phosphate de soude. . . . 0.006 Chlorure de sodium. ... 1.512

— lithium '. . . 0.022

Arséniate de soude . . . J traces. Silice. ........... 0.120

Matières organiques.. . . traces.

Total, non compris l'acide carbonique .libre .... 4.872

Total, y compris l'acide carbonique libre . . . . 5.559

Il est probable que l'usage assignera aux sources MarieLouise" et' Fonteix des propriétés qui en feront des eaux de table et des eaux médicamenteuses dont on tirera parti.

Nous ne terminerons pas l'étude des eaux minérales de Royat sans signaler un phénomène qui attire la curiosité des baigneurs et des touristes : nous voulons parler de. la grotte du chien.

Cette grotte, creusée sous la lave, dans les pouzzolanes, se trouve sur la gauche de la route, à 200 mètres de l'établissement thermal. Elle constitue une vaste chambre éclairée par des vitraux, et de son sol se dégage de l'acide carbonique.

La couche inférieure, sur une épaisseur de 1 mètre environ, est. riche en gaz méphitique, et tandis qu'un homme' debout peut y séjourner quelque temps, un animal dé basse taille, un chien y périrait bientôt asphyxié. On répète devant


SAINT- AMANT-ROÇHE-SAVINE 245

les. visiteurs un certain nombre d'expériences bien connues fondées sur la grande densité de'l'acide carbonique.

M. Finot, qui a étudié la couche inférieure de l'atmosphère de la grotte, lui à trouvé la composition suivante :

Acide carbonique . . . . 25.69

Oxygène . . . . ... 20.13

Azote . ... . . . . 54.18

lôêTô .'■".

Chose curieuse, pendant l'hiver l'acide carbonique cesse de se dégager, de sorte que'le phénomène est intermittent.

SAINT-AMANT-RQCHE'SAVINË

On trouve dans le voisinage de Saint-Amant-Roche-Savine trois sources minérales froides qui sortent du granité.

1° Source de la Fayolle.

La source de la Fayolle, près du hameau de ce nom, est à 2 kilomètres au sud-ouest du village. Elle est reçue dans un petit bassin entouré de gazon et elle bouillonne sous l'influence de l'acide carbonique qu'elle dégage. Sa température est de 8 degrés.

L'eau de cette source est fortement acidulé et elle est recherchée par les habitants des environs, qui prétendent qu'elle ne leur fait aucun mal même lorsqu'ils sont en sueur ; aussi, dit M. Nivet, en abusent-ils souvent pendant les chaleurs de Pété.

Elle renferme une forte proportion de-gaz carbonique et


'246 ', ■■ SAiNT^AiiMNT-RocirE-sAviNÈ

elle n'est pas. sëhsiblôffienlf minéralisée,':- comme lé-■ montre l'analyse suivante que nous avons faite conjointement avec M. Finot en 1876: ;.*.^'";;;;'^^;';'

COMPOSITION 'RAPPORTÉE A 1 LITRE;, ;"' "

Acide carbonique. .... " 18950

-."■—'. silicique . . . . . . 0.013

Chlore.-. .'.".." . .... 0.004

Potassé... . . . . ... . )

o , > -0.007

Soude . . . . ...... J

Chaux. ...::.... .0.008

Magnésie . ... . . . . . 0.008

ProtoXyde dé fér. . .' . .tracés'. :

Matières organiques. . , .traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres ...... 0.063

Acide câi'bonique libre. . 18911 Bicarbonate 1 de soude. . ) ■

:;,::-:.,-'^.- potasse.J,0- 019 ' ~- ' " chaux;. . 0.020 — ■ magnésie. 0.025 ,"''.''—" -fer-.-. . . tracésl

Chlorure de sodium. . .. 0.006 Silice.'■..- ... .;-.';'; \ y'. O.Ol'Ô Matières organiques. . . . traces.

Total, non compris l'acide carbonique libre . . . .0.086

Total,' y compris l'acide ! carbonique libre. . . . 1.997

C'est donc une eau carbonique bien caractérisée, et elle constitué une eau de table excellente et fort agréable.

2° Source de Chennailles.

La source de Chennailles sourd dans un pré, sur le bord d'un petit ruisseau, entre la précédente et Saint-Amant.

Elle est froide, acidulé et n'abandonne aucun dépôt. On doit la considérer également comme une eau carbonique; mais nous n'avons pu en faire l'analyse, l'eau de la source étant mêlée d'eau douce provenant du ruisseau.

3° Source des Querettes.

Cette troisième source est plus rapprochée de-Saint-Amant ■ et s'échappe d'une prairie. Elle est froide, acidulé et assez fréquentée; ; à cause- de; sa proximité du village.


SÀINT-AMANT-ROGHE-SAVINE 247

Son analyse nous a donné les résultats suivants :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique. . . . . ]el33

— sulfurique traces.

. •■—' silicique. . . . . . 0.025

Chlore. ..... . . ■ ... 0.006

Potasse ........ \ 0205

■ Soude )

ChaUX; ..-;., ; . . . . ..'.0.010

Magnésie 0.008

Protoxyde de fer. . . . .traces. Matières organiques. .. . , traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonatesneutres . . .... . 0.413.

Acide .carbonique libre . .« 0^815

Bicarbonate de soude. . ) n _.„ } 0.542 • — potasse . )

— chaux. . . 0.026 — magnésie. 0.026

— . fer ... . traces.

Sulfate de soude. .... ". traces.

Chlorure de sodium. . . . 0.010

Silice .......... . 0.025

Matières organiques . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre .... 0.629 . Total, y compris l'acide

carbonique libre . . . .- 1.444

Bien qu'elle soit un peu plus minéralisée et un peu moins riche en acide carbonique que l'eau de la Fayolle, on peut encore considérer l'eau des Querettés comme une eau carbonique; toutefois, nous nous permettons l'observation suivante au sujet de sa composition : Le chlorure de sodium et les sels terreux y font à peu près complètement défaut, tandis que les .bicarbonates alcalins s'y trouvent à la dose de plus d'un demi-gramme par litre. N'est-il pas à.supposer dès lors, que ces derniers, associés à l'acide carbonique, mais dégagés pour ainsi dire de l'influence modificatrice d'autres sels, ont une action thérapeutique bien déterminée, due aux alcalins, malgré leur faible proportion? Nous livrons cette réflexion aux praticiens.


248- .,,. .SAIKT.-D.JÉRT ,

SAINT-DIÉRY

Plusieurs, sources minérales ont été indiquées dans la commune de Saint-Diéry, aux environs de Goteuge et de Lains ; la principale est connue actuellement sous le nom de source de Renlaigue^ Nous en avons examiné une seconde près du hameau du Chez, la source de la Bonnette.

1° Source de Renlaigue.

Cette source; qui a été quelquefois désignée sous les noms de Coteuge et-de Lains, se trouve à quelques centaines de mètres au. sud du hameau de Lains, sur la rive gauche de la Couze d'Issoire. Elle a été captée il y !a quelques années seulement par leurs propriétaires j MM. Sudre, qui ont construit déplus un établissement bien disposé pour la mise en bouteilles et l'expédition des eaux: Mais elle était connue depuis longtemps, comme l'indique le nom'-'de Renlâigùë donné au terrain rocheux d'où elle sort et qui signifie rocher qui rend Peau (Renn l'aïquo, Reddit aquam). Elle était d'ailleurs fréquentée par les habitants du voisinage.

La température de la source dé Benlaigué est de 14° et son débit 40 litres par minute. L'eau-est très-Iimpidè^t gazeuse; sa saveur, acidulé et un peu ferrugineuse. Elle abandonne dans lès canaux d'écoulement un sédiment OCréux.

L'analyse de cette eau minérale a été faite en 1869 par M. Marchand, pharmacien à Saint-Germain-en-Laye, et en 1872 par M. Bouis ; voici les résultats obtenus par cejlernier pour un litre d'eau :


SAINT- DIERT 249

Résidu insoluble , . 0B060

Alumine 0 012

Sesquioxyde de fer.. . .... 0 058

Chaux. ............. 0 121

Magnésie ............ 0118

Soude. .... .... ... . . 0 479

Acide sulfurique ........ 0 014

— carbonique. ....... 0 399

Chlore ... . . ........ 0 262

1 523

Nombres qui peuvent être ainsi représentés :

Résidu insoluble. ....... 0*060

Alumine . ....... . ... . 0 012

Carbonate de protoxyde de fer. 0 081

— chaux. . . , . . . 0 216

.— magnésie. .... 0 247

. . — soude. ...... 0 417

Sulfate de soude .... ... . 0 024

Chlorure de sodium. . . ....... 0 43i

1 488

De son côté, M. Marchand a trouvé qu'un litre contient 28.464 d'acide carbonique libre. C'est une proportion considérable qui rend compte de la saveur piquante de l'eau et de sa conservation en bouteilles.

L'eau de Rehlaigue est une excellente eau de table et elle est exportée en grande quantité ; on l'emploie aussi sur place ou dans les environs contre l'anémie, la chlorose, les dyspepsies et les gastralgies.


250 ' SAlNm-DlÉRY» ' . ' ,

2P Source de la Bonnette.

Lorsqu'en sortant du ' Chez, hàmèâiï' qui dépend de là commune de Saint-Diéry'i.on remonte la Cbiize en suivant un petit chemin qui longe la', rivé gauche, on trouve, à 200 mètres, une source minérale ferrugineuse assez abondante.

L'eau, qui bouillonne sous l'influencede l'acide carbonique, est limpide, gazeuse et d'une saveurscidule puis ferrugineuse. Sa température est de 14°. -

L'analyse nous a donné les résultats suivants :

COMPOSITION RAPPORTÉE A^ T LITRE.:

Acide carbonique. .... 3s538

— sulfurique . . .'...• 0.010

— silicique 0.060

—" arsénique. . . ..•. .traces.

Chlore. . . . -.,.. .... .0.813

Potasse traces.

Soude ........ i . . 1.016

Lithine, .......... traces..

Chaux. • • • • 0.224

-Magnésie ......... 0.248

Protoxyde de fer. 1 . . . .'0.031:

Matières organiques . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, lés carbonates étant à l'état de carbonates neutres. . ... . . . 2.920

Acide carbonique libre . . 2*110

Bicarbonate de soude ... 0.840

, —.' • • 'potasse .. traces.

, — 'chaux :..'. 0.576

— magnésie. 0.793

— : fer. .... .,. 0.06Q

Sulfate dé soude. •. . . . . 0:018

. Chlorure de sodium. . . . 1.340

— ..,, lithium. . . .traces.

Arséniate de soude . . . . traces.

Silice.;.-. . ........ 0.060

Matières organiques.. . . traces.

Total, non compris l'acide

- carbonique libre. . . . . 3-696

Total, y compris l'acide

carbonique libre. ..: . 5.806

L'eau de la Bonnette contient à la source une telle quantité d'acide car.bonique libre que lorsqu'on emplit une bouteille'que 1! on bouche' aussitôt, celle-ci; se -brise iau-bout de quelques instants 1 sous l'effort dù.gaz,: si ce n'est pas une de ces bouteilles résistantes qùeifbn^abriquespécialement^bur contenirles boissons gazeuses. . ,... : ■ ;:, ; ;- ■:... -. x'y*; î


SAINT-MAURICE 251

Il résulte de cette grande proportion,de-gaz carbonique que l'eau se conserve longtemps en bouteilles sans déposer son fer. C'est une eau de table agréable et qui doit offrir des propriétés spéciales dues principalement au fer et à la magnésie qu'elle contient eh fortes proportions.

SAINT-DON AT

. Source du Sac.

Au sud-ouest du hameau Le Sac, dans la commune de Saint-Donat, vient sourdre une eau minérale sur la rive droite d'un petit ruisseau. Elle est fréquentée dans la belle saison par les habitants des environs, qui lui attribuent de nombreuses propriétés curatives.

SAINT-MAURICE

EAUX MINERALES DE SAINTE-MARGUERITE

Lés sources minérales qui vont nous occuper tirent leur nom d'une, chapelle dédiée à sainte Marguerite et située sur la rive droite de l'Allier. On les désigne souvent aussi- sous les noms de sources de Saint-Maurice ou de.Vic-le-Comte, parce qu'elles se trouvent sur le territoire de la.commune de Saint-Maurice et dans le canton de Vic-le-Comte.

Elles ont eu autrefois, une très-grande.yogue,.et.en 1605,


252 SAINT-MAURICE

Jean Banc.,- qui signale des restes d'une ancienne station balnéaire, décrit l'état des lieux et jusqu'à sept sources alors très-fréquentées (1). Depuis longtemps elles étaient presque abandonnées et n'étaient employées que par un petit nombre de malades du département. Un établissement a été construit vers 1840; mais, dit M. Nivet, il était bas, trèspetit, malpropre et mal aéré ; il renfermait deux baignoires et deux piscines, dans des cabinets séparés les uns des autres par des cloisons en planches. Le propriétaire actuel, M. Mandement, a édifié un nouvel établissement; mais combien il laisse encore à désirer !

Cet abandon n'est nullement justifié, car les sources de Sainte-Marguerite, par leur nombre, leur volume et surtout leurs propriétés thérapeutiques, pourraient alimenter une station thermale très-importante.

Elles jaillissent des roches granitiques qui se trouvent sur la rive droite de l'Allier et même du thalweg de la rivière, à l'ouest du village de Saint-Maurice ; elles accusent leur présence par de nombreux dégagements d'acide carbonique, le plus souvent intermittents, et par des dépôts ocracés qui entourent les griffons. Comme elles n'ont jamais subi que des captages peu importants au moyen de constructions en maçonnerie que les crues de l'Allier emportent de temps en temps, et que, d'autre part, elles forment des dépôts et des concrétions dans les conduits souterrains qui les amènent, on .conçoit que de temps à autre leur débit, leur position et même leur nombre changent d'une manière notable.; C!est ce qui est arrivé.

En 1846, M. Nivet (2) décrit jusqu'à onze sources dont la

(1) Jean Banc, p. 99 et suiv. 1605.

(2) Nivet. Dictionnaire, etc.., p. 138 et sttiv.


SAIKT-MAURICE 253

plupart n'existent plus et donne l'analyse de la principale, la source Sainte-Marguerite. '

En 1864, M. J.Lefqrt (1) en signale six et détermine la composition de deux d'entre elles.

Nous avons reprisse travail analytique tout récemment, .et voici l'état des sources actuelles. Les principales sont au nombre de huit, qui pourraient se réduire à cinq, car la source Merveilleuse, découverte il y a quelques mois seulement, remplace en quelque sorte trois des autres.

1° Source des Anciens Bains.

Elle existe dans le lit de l'Allier, entourée d'une construction en pierre qui a disparu en grande partie. En mai 1877, nous avons pu constater sa température de 24°6, son débit assez, faible et déterminer sa composition, qui est représentée ci-dessous ; mais actuellement elle est à peu près complètement tarie, soit que ses canaux d'orifice aient été obstrués par les concrétions, soit que l'eau ait été attirée dans la nouvelle source.

2° Source des Nouveaux Bains.

La source des Nouveaux Bains, trouvée il y a huit ou dix ans au sud de l'Etablissement, possède une température de 28°; son débit a considérablement diminué depuis la découverte de la source Merveilleuse et elle offre maintenant peu d'importance.

Nous l'avons analysée avant sa diminution et alors qu'elle était; employée pour le service des bains : sa-composition ne

(1) J. Lefort. Annales de la.Société d'hydrologie médicale de Paru, t. XI, p. 120.


254 SAlNTrMAURlCE

diffère pas-sensiblement de celle des sources voisines, comme le montre le tableau ci-dessous.

3° Source intermittente,

A quelques pas de la source des Anciens Bains, vers l'angle ouest de l'établissement, jaillit avec une intermittence, produite par un dégagement d'acide carbonique qui est luimême périodique, une petite source qui n'est pas utilisée. Sa température est de 24? et sa composition analogue à celle des précédentes.

4° Source Merveilleuse.

Au mois de mars 1871, M. Mandement pratiqua un trou de sonde au sud de l'établissement et à quelques mètres du lit de l'Allier. Il obtint une source très-remarquable, dont la température est de 31° et le débit 250 litres par minute. .

Un dégagement d'acide carbonique la fait constamment bouillonner; mais, chose curjeuse qui lui a fait donner son nom, tout en ayant un écoulement continu* elle jaillit toutes les six ou sept minutes hors du tube qui garnit le trou de sonde. L'eau s'élance, blanche et écumeuse, alternativement à 3 mètres et à 50 centimètres de haut. Au début, alors que l'orifice qui conduit l'eau aux baignoires n'était pas encore pratiqué, l'eau jaillissait à 5 et à.7 mètres (1).

(1) L'intermittence dont il s'agit provient du dégagement de l'acide carbonique, qui est beaucoup plus abondant aux périodes indiquées, Si l'eau était reçue dans une vasque suffisamment large, on n'observerait qu'une intermittence dans le bouillonnement, comme cela arrive pour un certain nombre de sources; mais l'orifice de. la source Merveilleuse étant un tube étroit, le gaz, qui n'a pas d'espace suffisant pour se dégager, pousse devant lui la colonne d'eau et la projette à une hauteur d'autant plus grande que son volume est lui-même plus considérable.


SAINT- MAURICE 255

Cette eau, plus merveilleuse,par sa composition et ses propriétés que par le phénomène physique que nous venons de citer, a été conduite dans l'établissement, où elle alimente 16 baignoires très-médiocrement installées.

L'eau est limpide, gazeuse et d'une saveur acidulé qui devient saline, puis ferrugineuse et alcaline.

Sa composition est représentée -dan& le tableau suivant, qui. imontre la plus grande analogie, .entre les quatre sources.

Source Source Source Source

POUR UN LITRE D'EAU MINERALE. des des intemùt- Mêrveil,

Mêrveil, Ane.Bains N. Bains, tente. ' leuse.

gr. gr. gr. gr.

Acide carbonique 3.650 3.600 3.550 3.700

— sulfurique 0.100 0.105 0.095 0.110

— silicique 0.095 0.109 0.095 0.100,

— arsénique. traces, traces, traces, traces".

Chlore .....' 1.403 1.389 1.403 1.410

Potasse 0.235 0.230 0.235 0.220

Soude 2.031 2.020 2.000 2.020

Lithine 0.014 0.014 0.014 0.014

Chaux 0.405 0.409 0.400 0.450

Magnésie. . . 0.229 0.230 0.220 0.240

Protoxyde de fer. ...... ... 0.021 0.022 0.020 0.028

Matières organiques traces, traces, traces, traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de

carbonates neutres 5.467 5.466 5.427 5.604

Ces données de l'analyse peuvent conduire aux résultats suivants :


256 SAINT-MAURICE

Source Source Source Souroe

. POUR UN LITRE D'EAU MINÉRALE. des des' • intermit- MêrveilAnc.

MêrveilAnc. N. Bains, tente. leuse.

gr. gr. gr. , gr.

Acide carbonique libre 1.162 1.100 1.044 1.056

Bicarbonate de s"oude 2.108 2.100 2.043 2.043

— de potasse 0.500 0.489 0.500 0.468

, — de chaux 1.041 1.051 1.108 1.157

— de magnésie. .... . 0.732 0.736 0.704 0.768

-- de fer. ....... .0.046 0.049 0.044 0:062

Sulfate de soude. . .".- ..>>;'... Q;177 0.186, ■ 0,168»; 0;l95

Chloruré dé sodium. . . . . . . . .... 2.258 2.234 2.258 2.269

'5--k; -dé lihîum.,'?. . V-: . 1--0.040 0:040V; 0.040; ( 0.040;

Arséniate de soude . . . . . .... traces, traces, traces, tracés.

Silice. ... . .;. ...... .... . 0.095 0.109 0.095 -OMW

Matières organiques. ........ traces, traces, traces, traces.

Tptalïnottcomprisracideearbonique '■■■■■ '

.libre..:.-.........../.. 6.999 6.994 6.961 7.002

Tatal,y;compr-isl'aoide.carbon,libre.-- 8.16-1 8.104r 8.005- "&rï£i8Cette

"&rï£i8Cette similitude dans la composition, qui indique à n'en pas douter une origine commune, va se retrouver dans les deux sources suivantes :

5° Source du Puits artésien.

Le puits artésien a été creusé, il y a sept ans-, au nord et à 40 mètres de l'établissement. Il fournit une eau limpide et gazeuse à la température de 26°2.

L'acide carbonique qui se dégage en abondance produit une intermittence de cinq ou six minute^ ; mai^de témp$#i temps ledëbit diminue, par suite de F obstruction de j'oriice,, et-on est obligé de dégager le canal en brisant les incrustations* '- --. ..■-■■ -.■..■■■.■/ -^... ,,:-.K

L'analyse nous a donné l'es résultats qui suivent :


SAINT-MAURICE 257

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique .;. . ... 3S040

— sulfurique 0.090

— silicique . 0.090

— arsénique. ..... traces.

Chlore. .......... 1.403

Potasse . .'• 0.225

Soude . 2.010

Lithine .......... 0.014

Chaux. . . . . 0.459

Magnésie. . 0.238

Protoxyde de fer 0.028

Matières organiques.. . . traces.

Poids ' des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 5:538

Acide carbonique libre. . 0«458

Bicarbonate de soude . . . 2.607

— potasse. . . 6.478

— ■ • • • chaux ... 1.180

— magnésie . 0.762

— • ■ fer 0.062

Sulfate de soude. ..... 0.160

Chlorure de sodium. . . . 2.250

— lithium. -. . -. 0.040

Arséniate de soude . -. . . traces.

Silice ...... . 0.090

Matières organiques. . . . traces.

Totai, non compris l'acide

carbonique libre .... 7.097

Total, y compris l'acide '

carbonique libre . . . . 7.435

L'eau du puits artésien est employée comme boisson par les baigneurs qui fréquentent la station ; elle est aussi exportée en assez grande quantité.

6° Source des Pigeons.

A 160 mètres en aval de l'établissement de Sainte-Marguerite, sur les bords de l'Allier, il existe une source minérale appelée source des Pigeons, parce que ces oiseaux y vont boire plutôt que dans la rivière.

Elle a une température variable, ce qui provient sans doute de ce que n'étant pas captée, l'eau qui séjourne dans le petit bassin qu'elle s'est creusé, s'échauffe ou se'refroidit selon lés Saisons. M. Lefort l'a trouvée de 32° et nous n'avons constaté que 19°7 en mars 1878.

Cette source n'est pas utilisée.

17


258 SAINT-MAURICE

L'analyse nous a donné les résultats suivants :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 3«635

— sulfurique 0.100

— silicique 0.098

— arsénique traces.

Chlore. 1.400

Potasse 0.215

Soude 2.015

Lithine 0.014

Chaux.. 0.400

Magnésie.. 0.235

Protoxyde de fer 0.030

Matières organiques . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 5.473

Acide carbonique libre . - 1&086

Bicarbonate de soude. . .. 2.073

— potasse . . 0.457

— chaux. . . 1.108

— magnésie. 0.752

— fer. . ". . . 0.067 Sulfate de soude. . . . , . 0.177 Chlorure de sodium. . .. . 2.253

— lithium. . > .. 0.040 Arséniate de soude ..... traces.

Silice 0.098

Matières organiques. . . . traces.

• Total, non compris l'acide

- carbonique libre..... 7.017 Total, y compris l'acide

carbonique libre ..... 8.103

Nous ferons remarquer que les sources thermales de Sainte-Marguerite contiennent 40 milligrammes de chlorure de lithium par litre. C'est la plus forte proportion que nous ayons trouvée dans les eaux minérales du Puy-de-Dôme, si l'on excepte toutefois l'eau du Puy de la Poix, qui n'est pas une eau minérale proprement dite, mais bien une sorte d'eau mère, comme nous l'avons dit.

7° Grande source de la Chapelle.

C'est la source nommée source Voûtée dans le Dictionnaire de M. Nivet (1). Elle est recueillie dans un bassin voûté situé sur le bord du chemin de Mirefleurs, vis-à-vis l'établissement thermal et non loin de la chapelle Sainte(1)

Sainte(1) 141. .... JTBI.


SAINT-MAURICE 259

Marguerite. Sa température, prise dans le bassin, varie notablement, car tandis que M. Nivet l'a trouvée de 16° en 1844 et de 18c en 1845, elle n'était que de 13°5 en 1877.

L'analyse nous a fourni les résultats suivants :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 1&954

■ — silicique 0.054

Chlore. 0.456

Potasse )

Soude.... } °- 536

Lithine traces.

Chaux. . . , 0.328

Magnésie 0.265

Protoxyde de fer. ..... traces.

Matières organiques . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbo^ nates neutres 2.191

Acide carbonique libre.. . 0^650 Bicarbonate de soude. • )

— potasse . } °- 393

— chaux. . , 0.843

— magnésie. 0.848

— fer traces.

Chlorure de sodium. . . . 0.751

— lithium. . . . traces.

Silice . . ....... , , 0.054

Matières organiques . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 2.889

Total, y compris l'acide

carbonique libre .... 3.539

La grande source de. la Chapelle a une saveur légèrement aigrelette ; on l'utilise comme eau de table, mais assez rarement.

8° Petite source de la Chapelle.

Elle est placée à quelques pas au sud de la précédente, dont elle est séparée par le chemin qui conduit à l'établissement. Elle est moins abondante et un peu moins minéralisée, comme on le voit par l'analyse suivante.

Sa température est de 13".


260 SAINT-MAURICE

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique. . . . ; 1^900

— silicique 0.030

Chlore. . 0.259

Potasse.. . . . . \ Qm

Soude . . . , / U,4by

Lithine traces.

Chaux. .......... 0.290

Magnésie. 0.194

Protoxyde de fer. . . ... traces.

Matières organiques.... traces.

Poids des combinaisons \

anhydres, les carbonates étant à l'état de carbo- '

nates neutres. ..... 1.838

Acide carbonique libre ... 0^633 Bicarbonate de soudé . . ') . f

— potasse . / 0,72S

— , chaux. . . 0.745

— magnésie. 0.621

— fer traces.

Chlorure de sodium. . . . 0.427

— lithium. . • • traces.

Silice. ........... 0.030

Matières organiques . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre .2.546

Total, y compris l'acide carbonique libre 3.179

C'est encore une eau de table comme la précédente ; toutefois, on lui préfère généralement l'eau du Puits artésien.

Les eaux minérales de Sainte-Marguerite, abstraction faite des deux sources froides, ont une composition qui leur assigne des propriétés remarquables. « Par l'abondance de leurs sels, dit le docteur Boucomont, elles se rapprochent beaucoup de celles de Saint-Nectaire, maisleur basse température modifie le champ de leurs applications : impuissantes en effet pour le traitement des rhumatismes, elles se trouvent admirablement appropriées à celui de l'anémie et de la chlorose.

» Tous les éléments les plus propres à réparerles désordres fonctionnels qu'entraîne l'hypoglobulie se trouvent réunis dans cette minéralisation ; essentiellement plastiques et reconstituantes, stimulantes des fonctions digestives comme les eaux chloro-bicarbonatées mixtes, elles sont


SAINT-FLORET 261

assez ferrugineuses pour fournir aux hématies l'élément indispensable à leur formation (1). »

D'après le docteur Nivet, elles peuvent être utiles dans les fièvres intermittentes invétérées, les engorgements du foie et de la rate, les calculs vésicaux, la gravelle, la

goutte Les bains conviennent aux personnes scrofuleuses

scrofuleuses rachitiques, à celles qui ont des engorgements des articulations (2).

SAINT-FLORET

Sources de la Tour Rambaud.

Nous empruntons au dictionnaire de M. Nivet les renseignements suivants au sujet des sources de la Tour Rambaud que nous n'avons pu visiter :

(c Quand on est arrivé à Saint-Floret, si l'on remonte le ruisseau en suivant sa rive droite, on parvient à la vieille tour de Rambaud. Au pied de cette tour sont placés des travertins sur lesquels s'épanchent les eaux de deux fontaines incrustantes, marquant 15°5 à 16° (Lecoq). Buc'Hoz a signalé dans son ouvrage la forme singulière de ces travertins et les efflorescences salines dont ils se recouvrent.

(1) Docteur Boucomont. Les Eaux minérales d'Auvergne, p. 182. 1878.

(2) Des fouilles pratiquées tout récemment au pied de la colline qui est en face de l'établissement de Sainte-Marguerite, ont fait découvrir une source abondante qni est appelée à augmenter encore l'importance de la station, si,


262 SAINT-GEORGES-ÉS-ALLIER,

» La saveur dé ces eaux est peu agréable, acidulé, légèrement saline et ferrugineuse (1). »

SAINTGEORGES-ÈS-ALLIER

Source du Gourgoulet.

A deux kilomètres de Saint-Georges-ès-Allier, près du hameau de Lignât, on trouve une source minérale dite du Gourgoulet.

Il y a quelques années le propriétaire entreprit un captage de cette fontaine, qui jusque là avait coulé au milieu des herbes d'une prairie, tout en étant assez fréquentée par les habitants des environs ; mais les travaux commencés ont été suspendus.

L'eau du Gourgoulet est limpide, gazeuse, et d'une saveur aigrelette. C'est une eau de table qui est appréciée dans le voisinage et employée contre la chlorose ; sa température est de 10°.

L'ànaïyse que nous en avons faite nous a donné les résultats suivants :

(1) Nivet, Dictionnaire, etc., p. 226. 1846.


SAINT-MYON 263

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique. : . . . Is800

— sulfurique; .... traces.

— silicique. ..... 0.110

Chlore. . . 0.003

Potasse . . . traces.

Soude i. . . •••■■. 0.093

Chaux........... .. 0.403

Magnésie traces.

Protoxyde de fer. ... . 0.008 Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres . . . . .'. 1.004

Acide carbonique libre . . 1^025 Bicarbonate de soude. . . 0.252

— potasse . . traces.

— chaux. . . 1.036

— magnésie. traces.

— fer ... . 0.018.

Sulfate de soude. .... . . traces.

Chlorure de sodium. ... 0.005

Silice ........... 0.010

Matières organiques . . . traces..

Total, non compris l'acide

carbonique libre . < . . 1.421

Total, y compris l'acide

carbonique libre .... 2.446

On y remarque l'absence presque complète de la magnésie et du chlorure de sodium.

SAINT- MYON

La commune de Saint-Myon possède des eaux minérales qui ont eu une grande vogue.

«, Les sources de Sainct-Myon, dit Jean Banc, n'ont com» mencé d'être établies fermement en crédit que depuis » enuiron sept ou huit ans en çà, que le sieur Thalon, méde» cin du Puy, homme très-docte et très-expérimenté; le » sieur Bernard, médecin de Montaigu, personnage aussi » de rare et très-recommandée érudition, et moi, les vismes »* ensemble, et sur le lieu en la conformité et ressemblance » de goust et action, que nous trouûasmes qu'elles auaient » à celles de Poulgues, nous publiasmes leur vtilité contre


264 . SAINT-MYON

» les maladies d'intempératures et obstructions posées dans » les parties naturelles (1). »

Raulin (2), qui énumère longuement leurs propriétés et leur usage dans une foule de maladies, rappelle que Colbert renouvela leur célébrité par la confiance qu'il avait en elles et que Costel,. Venel, Duclos en ont cherché la composition. Guy-Patin assure que les médecins de Mazarin les prescrivirent à ce cardinal « pour combattre la goutte qui le tourmentait. »

On rencontre à Saint-Myon deux sources principales, outre un certain nombre de petits suintements que l'on aperçoit le long de la rivière.

La plus importante, qui appartient à la famille Désaix, sort d'un rocher sur la rive droite de la Morge, au nord-est du village. Elle est très-peu abondante et sa température est de 14°. L'eau est limpide et gazeuse ; sa saveur est aigrelette, puis alcaline et un peu ferrugineuse.

Sa composition a été déterminée en 1845 par M. Nivet (3) et en 1859 par M. J. Lefort (4). Les résultats suivants que nous avons obtenus en 1878 prouvent que la minéralisation n'a pas varié, sauf toutefois en ce qui concerne le fer : M. Nivet, qui a constaté que la saveur de l'eau de SaintMyon est aigrelette, alcaline et surtout très-ferrugineuse, a trouvé dans un litre 76 milligrammes de bicarbonate de fer, tandis que nous n'en avons dosé que 22 milligr. ; la saveur actuelle rend compte de cette diminution du principe martial.

(1) Jean Banc, page 83-2. 1605.

(2) Raulin. Traité analytique des Eaux minérales. Paris, 1784. (3). Nivet. Dictionnaire, etc., page 230.

(4) J. Lefort. Annales de la Société d'hydrologie médicale de Paris, t. VI, p. 71.


SAINT-MYON

265

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 2^800

— sulfurique 0.187

— silicique 0.110

— phosphorique. . . . traces.

— arsénique. traces.

Chlore . 0.285

Potasse . ......... 0.047

Soude 1.110

Lithine 0.005

Chaux. 0.369

Magnésie . ......... 0.087

Protoxyde de fer . ... . 0.010

Matières organiques.. . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. ..... 3.080

Acide carbonique libre. . 0«950 Bicarbonate de soude . . . 1.954

— potasse. . 0.100

— chaux. . . 0.948

— magnésie, 0.278

— fer. .... 0.022

Sulfate de soude. ..... 0.332

Phosphate de soude. . . . traces.

Chlorure de sodium. . . . 0.469

— lithium. . . . 0.014

Arséniate de soude. . . . traces.

Silice.. . 0.110

Matières organiques . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 4.227

Total, y compris l'acide carbonique libre. ... 5.177

Une autre source, appartenant à la commune et affermée au propriétaire de la précédente, se trouve à quelques pas en amont dans le lit de la Morge. Elle est souvent envahie par l'eau douce et nous n'avons pu nous en procurer un échantillon pour l'analyser.

Les eaux de Saint-Myon sont fréquentées par un petit nombre de malades des environs.

On les utilise pour les affections qui réclament l'emploi des ferrugineux et des alcalins ; le fer et le bicarbonate de soude sont, en effet, les éléments qui se distinguent dans l'analyse.

Elles sont aussi exportées comme eaux de table à Aigueperse, à Gannat et dans les localités voisines.


266 SAINT-NECTAIRE

SAINT-NECTAIRE

Les nombreuses sources minérales de Saint-Nectaire sont disséminées dans une vallée granitique très-pittoresque située à 40 kilomètres de Clermont, au pied des pentes orientales des Monts-Dore.

On en compte plus de quarante qui, sortant des.fentes du granit, jaillissent sur les deux côtés du ruisseau le Courançon et qui diffèrent notablement par leur température, tout en présentant une grande uniformité dans la composition.

Sur beaucoup de points elles ont couvert le sol de calcaires travertins et dans leur voisinage croissent des plantes qui ne végètent d'ordinaire que sur le littoral de la mer, telles que les Spergulârià marina, Trifolium marilimum, Tarascacum salsugineum, Glaux maritima, Triglochin maritimum, Chara crinata(ï). '

Au point de vue des établissements balnéaires, SaintNectaire se compose de deux partie^ :' le groupe du MontCôrnadore, ou Saint-Nectaire-le-Haut, et le groupe de Saint-Nectaire-le-Bas. Ces deux stations thermales sont séparées par une distance de plus d'un kilomètre, et dans l'intervalle setrouventdes sources non utilisées ou employées à produire des incrustations.

Il semble impossible que des sources aussi nombreuses et

(1) Frère Héribaud-Joseph. Florule des terrains arrosés par les eaux minérales d'Auvergne. Clermont, 1878. '


SAINT-NECTAIRE 267

d'une minéralisation si élevée n'aient pas été connues et fréquentées dès les temps les plus reculés. M. Ledru tire de la présence d'un autel celtique ou druidique, à SaintNectaire-le-Bas, la conclusion que ces eaux ont été connues des Gaulois. Il a d'ailleurs signalé des restes d'établissements romains.

Duclos en 1675 et Chomel en 1734 parlent des eaux de Saint-Nectaire, et ce dernier mentionne en particulier une plante qui croit au bord d'une fontaine et « qui vient ordinairement au bord de la mer, en Irlande et dans les marais salez. »

Legrand-d'Aussy dit en 1787 que ces eaux « commencent à être connues et qu'on les a enfermées chacune sous un bâtiment. »

En 1824, l'établissement Boette est construit à SaintNectaire-le-Bas, et un peu plus tard Mandon agrandit et restaure les anciens Bains romains.

Vers la même époque, Serre découvre, à la base du MontCornadore, des galeries traversées par des eaux minérales et contenant à l'entrée des cuves rondes et quadrangulaires' qui ont pu servir autrefois de piscines. En poursuivant ses fouilles plus au nord, il rencontre une source abondante qui a motivé en 1841 la création de l'hôtel Mandon, aujourd'hui établissement du Mont-Cornadore.

Saint-Nectaire possède donc actuellement trois établissements, dont deux à Saint-Nectaire-le-Bas, qui sont réunis et exploités par la famille Boette, et le troisième à SaintNectaire-le-Haut, qui est la propriété de M. VersepuyMandon.


268 SAINT-NECTAIRE

L'établissement Boette comprend douze cabinets de bains, des douches, des bains de pieds et autres accessoires ; il est alimenté par deux sources : la grande source Boette, dont la température est 46°, et la source Saint-Césaire, qui est à 40°9. La source des Dames, nouvellement découverte, en fait aussi partie.

Les Bains romains, alimentés par la source Mandon ou du Gros-Bouillon à 37°5, ainsi que par la source de la Voûte ou de la Coquille à 26°, comprennent également douze cabinets de bains, avec appareils pour les douches. La source de la Coquille est employée contre les affections utérines et en particulier en douches vaginales qui ont à Saint-Nectaire une grande réputation.

L'établissement du Mont-Cornadore a reçu depuis quelques années les perfectionnements les plus en usage : il comprend trente cabinets de bains précédés de vestibules, et munis d'appareils divers pour les douches ; un service de bains de pieds, de douches et de bains d'acide carbonique ; des appareils de pulvérisation ; des douches oculaires, laryngiennes et vaginales. Il est alimenté par la source du Rocher et celle du Mont-Cornadore; en outre, trois sources servent de buvettes.

Nous décrirons succinctement les principales sources de Saint-Nectaire en les groupant en six régions.

Un certain nombre d'analyses des.eaux les plus usitées ont été faites à diverses époques par les chimistes ; nous ne citerons, comme d'habitude, que les plus récentes, ainsi que celles que nous avons effectuées nous-même des sources non encore étudiées.


SAINT-NECTAIRE 269

I. — Au-delà du Mont-Cornadore:

1° Source des Beaudoux.

La source des Beaudoux, qui appartient à M. VersepuyMandon, jaillit sur la rive droite du ruisseau, à quelques centaines de mètres du groupe dii Mont-Cornadore. Elle a été employée autrefois à faire des incrustations, mais l'établissement a été détruit. Sa température est de 24°5 et son débit 20 à 30 litres par minute.

L'analyse nous a donné les résultats suivants :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 3^106

— suif inique 0.096

— silicique 0.140

— phosphorique. . . . traces.

— arsénique . . . . . traces. Chlore. .......... 1.590

Iode. traces.

Potasse . . . 0.160

Soude ........... 2.512

Lithine .."........ 0.008

Chaux 0.190

Strontiane traces.

Magnésie 0.086

Protoxyde de fer ..... 0.009 Matières organiques . . . traces.

Poids des . combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 5.545

Acide carbonique libre. . 0^910 Bicarbonate de soude ... 2.954

— potasse . . 0.340

— chaux. . . 0.488

— -magnésie . 0.275 -• fer. .... 0.020

Sulfate de soude . . . .0.170 Phosphate de soude.... traces. Chlorure de sodium.... 2.589 lithium ... 0.023 Arséniate de soude ... .traces.

Silice 0.140

Matières organiques. . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre.. . '■'.' .6.999

Total, y compris l'acide

carbonique libre 7.909

En face de la source précédente, de l'autre côté du ruisseau, se trouve une autre fontaine minérale qui porte le même


270 SAINT -:NECTAIRE

nom et qui appartient au même propriétaire. Enfin, de chaque côté du ruisseau, entre les Beaudoux et le groupe suivant, on rencontre 4 ou 5 sources peu importantes.

IL — Groupe du Mont-Cornadore.

■ On distingue les sources incrustantes Percepied et les sources de l'établissement thermal.

3° Grande source des grottes du Mont-Cornadore..

3° Source des grottes du Mont-Cornadore.

4° Source commune Ve.rsepuy-Percepied.

Au pied du Mont-Cornadore, derrière l'établissement Versepuy-Mandon, on a découvert, il y a une cinquantaine d'années, une galerie souterraine qui se bifurque et des extrémités de laquelle s'échappent deux sources minérales employées par M. Percepied pour obtenir des.inçrustations. L'une de ces sources a été autrefois utilisée pour des bains, car des cuves rondes et des baignoires en béton se voient encore à l'entrée du souterrain (1).

A côté, entre les grottes et l'établissement, on en trouve une troisième appartenant par indivis à MM. Versepuy et Percepied, et servant également aux incrustations.

' L'analyse de ces trois sources nous a fourni les résultats suivants :

,IBÎ<

(l)r,£)n a pourtant prétendu que ces bassins auraient pu servir à la teinture.


SAINT-NECTAIRE 271

Grande source Source . • . . Source

dés Grottes. des Grottes. Commune.

Acide carbonique.... - ;3sl58 3*376. 2«950

— sulfurique, . . . .. 0.076 0.075 0.075

— silicique 0.130 0.110 0.108

— phosphorique. . . traces. traces. traces.

— arsénique. .... - traces. traces. traces.

Chlore . 1.600 1.651 1.580

Iode. traces. traces. traces.

Potasse 0.160 0.180 . 0.170

Soude 2.426 2.559 2.500

Lithine 0.008 0.008 0.008

Chaux 0.243 0.241 0.250

Strontiane traces. traces. traces.

Magnésie 0.092 0.098 0.095

Protoxyde de fer. .. . 0.010 0.010' 0.010

Matières organiques. . . traces. traces. traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de

carbonates neutres. . 5.485 5.740 5.630

J . • -

Ces chiffres peuvent représenter les combinaisons salines ci-après :

Acide carbonique libre. . 06980 1^050 0?614

Bicarbonate de soude. . 2.737 2.981 2.984

— potasse. 0.340 0.383 0.362

— chaux . 0.625 0.619 0.643 —. , magnés 6 0.294 0.304 ;0.304

— fer. . . 0.022 0.022 0.022 Sulfate de soude. ... . 0.135 0.133 0.133

— strontiane . . traces. traces. traces. Phosphate de soude. . . traces. traces. traces. Chlorure de sodium. ... 2.605 2.689 2.5?4

— lithium. . . 0.023 0.023 0.023

Iodure de sodium .... traces. traces. traces.

Arséniate de soude. . . traces. traces. traces.

Silice. 0.130 0.110 0,110

Matières organiques. . . traces. traces. traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre.. . . 6.911 7.264 7.153 Total, y compris l'acide

carbonique libre. . . . 7.891 8.314 7.767


272 SAINT-NEGTAIRE

On constate qiie ces eaux incrustantes, qui d'ailleurs ont entre elles une grande analogie de composition, contiennent relativement peu de carbonate de chaux ; ainsi, les eaux qui, à Saint-Alyre ou à Gimeaux, sont employées aux pétrifications, en contiennent presque le double; quoi qu'il en soit, celles de Saint-Nectaire déposent tout aussi rapidement leur sel calcaire.

5° Source du Rocher. 6° Source du Mont-Cornadore.

Ces deux sources, nous l'avons déjà dit, alimentent l'établissement des bains du Mont-Cornadore. La première, qu'un nouveau captage a considérablement augmentée, fournit par minute cent cinq litres d'eau minérale à 43°7. Sa composition a été déterminée récemment par M. le docteur Garrigou et l'Ecole des Mines.

La seconde a un débit de cinquante litres par minute et une température de 41°. C'est la plus ancienne du groupe, aussi a-t-elle été souvent étudiée : Lecoq, Terreil, J. Lefort, l'Ecole des Mines en ont déterminé la composition.

Nous donnerons, pour ces deux sources, l'analyse de l'Ecole des Mines, qui date de 1877 :


SAINT-NECTAIRE 273

Source Source

du Rocher. du M.-Cornade

... , . | litre 0s8077 0e6016

Acide carbonique {,,.,,

^ ( des bicarbonates . 2.0850 1.9430

— sulfurique. 0.0789 0.0721

— silicique ; 0.0184 0.0523

— arsénique. '. 0.0031 0.0034

— chlorhydrique 1.5240 1.3462

Iode traces. traces. '

Potasse. 0.1057 0.1615

Soude 2.3011 2.0961

Lithine. traces. traces.

Chaux * 0.2290 0.2408

Magnésie 0.1245 0.0732

Protoxyde de fer 0.0076 0.0078

Matières organiques. .......... 0.0092 0.0067

Résidu sec 5.0650 4.6900

On constate une certaine analogie de composition ; mais il faut surtout remarquer une proportion notable d'arsenic. En 1853, Thénard, qui venait d'appeler l'attention sur les principales eaux d'Auvergne en déterminant la quantité d'arsenic qu'elles contiennent, avait trouvé pour un litre d'eau de Saint-Nectaire 0g000873 d'acide arsénique ; de son côté, M. J. Lefort avait bien constaté, en 1860 et 1875, que toutes les eaux qu'il avait analysées contenaient de l'arsenic, mais seulement à l'état de traces. Ces divergences prouvent que les diverses sources de Saint-Nectaire ne se ressemblent pas au point de vue de leur teneur en arsenic et, en effet, des analyses exécutées par l'Ecole des Mines, en cette même année 1.877, accusent comme on le verra plus loin des différences très-sensibles.

18


274 SAINT-NECTAIRE

7° Source intermittente.

8° Source du Parc.

9° Petite source Rouge.

Ces trois sources complètent le groupe de l'établissement du Mont-Cornadore, où elles constituent trois buvettes.

La source intermittente était connue depuis 1824, mais ce n'est que depuis 1874 qu'elle a été de nouveau captée et aménagée. Elle présente une intermittence de 15 secondes.

Sa température est de 25° et elle fournit 3 litres d'eau à la minute.

La source du Parc, distante de 41 mètres de la source du Mont-Cornadore, possède un débit de cinq litres par minute et une température de 19°.

La petite source Rouge a été obtenue en 1874 par la réunion de trois ou quatre petits filets sortant du granit, à côté du Rocher. Elle donne six litres par minute à une température de 18°.

Son nom lui vient du dépôt ocréux qu'elle abandonne en plus grande quantité que les sources voisines et l'analyse est venue montrer qu'elle est, en effet, un peu plus riche en fer.

Voici l'analysé de ces trois sources due à M. Lefort, en 1875 : .


SAINT-NECTAIRE 275

Source Source Petite

intermittente. du Parc. source Ronge.

Acide carbonique libre. . 0g477 0s683 0e321

Chlorure de sodium. . . . 2.062 2.544 2.096 — rubidium et

de coesium. ....... indices. indices. indices.

Iodure de sodium indices. indices. indices.

Bicarbonate de soude.. . 1.723 2.127 1.675

— potasse . . 0.230 0.346 0.119

— lithine. . . 0.034 0.057 0.034

— chaux. . . 0.789 0.582 0.808

— magnésie. 0.530 0.480 0.519

— fer 0.008 0.009 0.018

— manganés 0 traces. traces. traces. Sulfate de soude 0.133 0.168 0.134

— strontiane.. . traces. traces. traces.

Arséniate de soude. ... traces. traces. traces.

Alumine 0.011 0.018 0.012

Silice 0.118 0.125 0.130

Matières organiques. . . . traces. traces. traces.

6.115 7.139 5.949

Nous avions signalé la présence de la lithine en quantité notable dans les eaux minérales de Saint-Nectaire, et avant nous M. Boutet avait dosé cet élément dans la source Rouge ; M. J. Lefort a été dès lors conduit à déterminer chimiquement la proportion de cet alcali, et ses résultats confirment les précédents. « C'est à la médecine, ajoute M. J. Lefort en terminant son travail, qu'appartient maintenant de spécifier le rôle que joue la lithine en proportion relativement notable dans ces eaux minérales (1). » Nous avons vu à propos des eaux de Royat que l'action de la lithine a été en effet étudiée et appréciée.

(1) J. Lefort. Annales de la Société d'Hydrologie médicale de Paris, t. XX.


276 SAINT-NECTAIRE

III. — Entre Saint-Nectaire-le-Haut et le Pont.

RIVE DROITE DU OOURANÇÔN.

Cette région présente un grand nombre de sources. Nous ne nous occuperons que des quatre suivantes, employées à faire des incrustations.

10° Source du Sey.

11° Source Saint-Luc.

12° Source du Pré-Saint-Amand.

13" Source Sainte-Marie.

Ces quatre sources appartiennent à M. Percepied, qui les utilise dans de petits établissements pour préparer des pétrifications. La plus importante est la source du Sey, qui fournit 50 litres par minute et a une température de 32°.

L'analyse nous a donné les résultats suivants :

Source Source Source Source

POUR UN LITRE D'EAU MINERALE du g st.Luc_ du Pré go

S-Amand

Acide carbonique 3«444 3*402 3&050 2*450

— sulfurique 0.080 0.080 0.080 0.080

— silicique ............. 0.100 0.085 0.118 0.120

— phosphorique traces, traces, traces, traces.

— arsénique traces, traces, traces, traces.

Chlore 1.382 1.512 1.550 1.626

Potasse 0.145 0.155 0.132 0.140

Soude 2.400 2.510 2.301 2.316

Lithine 0.008 0.009 0.008 0.008

Chaux. . 0.230 0.275 0.215 0.218

Magnésie 0.080 0.110 -0.080 0.087

Protoxyde de fer 0.005 0.017 0.008 traces.

Matière organique traces, traces, traces, traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de

carbonates neutres. . ...'. . . . 5.295 5.670 5.138 .5.701


SAINT-NECTAIRE 277

Source Source Souroe Source

POUR UN LITRE D'EAU MINERALE , ~ „. T du Pré _ „ .

du Sey. St-Luc. _ , , Se-Marie S-Amand

Acide carbonique libre. . Is020 0^908 1«091 0^545

Bicarbonate de soude 3.159 3.160 2.504 2.368

— potasse 0.308 0.330 0.281 0.298

— chaux 0.591 0.707 0.553 0.560

— magnésie 0.256 0.352 0.256 0.278

— fer 0.012 0.037 0.017 traces.

Sulfate de soude 0.142 0.142 0.142 0.142

Phosphate de soude • . . . traces, traces, traces, traces.

Chlorure de sodium 2.248 2.462 2.525 2.660

— lithium. . 0.023 0.026 0.023 0.023

Arséniate de soude traces, traces, traces, traces.

Silice , 0.100 0.085 0.118 0.120

Matières organiques. . traces, traces, traces, traces.

Total, non compris l'acide carbonique, libre »6.837 7.298 6.419 6.439

Total, y compris l'acide carbonique

libre. , . 7.857 8.206 7.510. 6.984

IV. — Entre Saint-Nectaire-le-Haut et le Pont.

RIVE GAUCHE DU COURANÇON.

14° Source Pierre Serre.

A peu de distance du chemin de Saint-Nectaire, au-dessous du monticule de l'église, jaillit une fontaine assez abondante qui alimente un petit établissement de pétrifications abandonné depuis quelque temps. Sa température est de 18°.

15° Source Mandon.

' C'est la plus importante des nombreuses petites sources que l'on voit s'échapper des rochers, à droite du chemin qui descend à Saint-Nectaire-le-Bas. On l'a autrefois fouillée en creusant lé roc pour lui donner une issue; mais elle est actuellement abandonnée. Sa température est de 21e.


278 SAINT-NECTAIRE

16° Source des Côtes.

Des fouilles pratiquées par la famille Boette dans un rocher granitique, à la partie inférieure de la colline des Côtes, ont mis au jour une source non encore utilisée, mais assez abondante. Sa température est de 24°.

L'analyse nous a donné les résultats suivants :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique. . . . . 3«490

— sulfurique 0.085

— silicique ...... 0.130

— phosphorique . . . traces.

— arsénique traces.

Chlore. .......... 1.728

Potasse........... 0.170

Soude 2.788

Lithine 0.008

Chaux 0-.161

Magnésie ......... 0.076

Protoxyde de fer 0.009

Matières organiques . . \ traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. ...... 5.961

Acide carbonique libre . . 18118 Bicarbonate de soude ... 3.401

— potasse . . 0.361

— chaux. . . 0.414 — magnésie. 0.243

— fer. .... 0.020

Sulfate de soude 0.151

Phosphate de soude. . . .traces. Chlorure de sodium. . . . 2.816

— lithium. . . . 0.023

Arsëniate de soude .... traces.

Silice 0.130

Matières organiques.. . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 7.559

Total, y compris l'acide carbonique libre.... . 8.677

17° Sources Papon-Serre.

Lorsqu'on descend le chemin qui conduit à Saint-Nectairele-Bas et qu'on est arrivé à 100 mètres environ du pont, on rencontre l'établissement de pétrification de M. PaponSerre, alimenté par trois sources très-abondantes.

En 1844, M. Serre .résolut d'utiliser de nombreux filets, d'eau tiède qui s'échappaient du rocher ; il fit d'abord disparaître des. sédiments calcaires, puis il creusa une longue.


SAINT-NECTAIRE 279

galerie dans le granit et il découvrit trois sources dont les températures sont 32, 40 et 44 degrés. Il y avait certainement là l'origine d'un établissement thermal, mais ces eaux minérales ont été employées à faire des incrustations.

L'analyse de la source du milieu, qui est la plus abondante, nous a donné les résultats suivants

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique. .... 3s489 —■ sulfiirique . . ... . 0.092

— silicique 0.150

— phosphorique. . . . traces.

— arsénique. traces.

Chlore. 1.728

Potasse ............ 0.145

Soude . 2.835

Lithine 0.009

Chaux 0.195

Magnésie . . ... .... ,; 0.081

Protoxyde de fer 0.010

Matières organiques.. . ., traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. . ... . 6.100

Acide carbonique libre . . Is020

Bicarbonate de soude. .. . 3.509

—- potasse. . 0.308

— chaux. . . 0.501

— magnésie. 0.259

— .. fer. . . . 0.022 Sulfate de soude. ., , . '.: . 0.163 Phosphate de soude. . .. . traces. Chlorure de sodium. ... 2.816

— ' lithium. . . . 0.025

Arséniate de soude. . . .traces.

Silice. . . ......... "0.150

Matières organiques. . . . traces.

Total, non compris l'acide carbonique libre .... 7.751

Total, y compris l'acide carbonique libre. . . . . 8.771

Nous ferons remarquer une fois encore que ces eaux, qui déposent avec une si grande facilité leur carbonate de chaux, n'en contiennent qu'une quantité relativement faible, comparée à celle qui existe dans les eaux incrustantes de Gimeaux et.de Clermont.


280 SAINT-NECTAIRE

V. — Saint-Nectaire-le-Bas.

RIVE DROITE DU OOURANÇON.

18° Source Ourseyre. 19° Source Papon.

On trouve, près du chemin du Mont-Dore, deux sources incrustantes exploitées par M. Papon-Serre, ce qui porte à dix le nombre des établissements de pétrification de SaintNectaire.

Les eaux de ces deux sources ont la plus grande analogie, comme le montrent les analyses suivantes :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Source Ourseyre. Source Papon.

Acide carbonique 3^255 3s326

— sulfurique 0.078 0.065

— silicique. . 0.096 0.092

— phosphorique traces. traces.

— arsénique traces. traces.

Chlore 1.357 1.452

Potasse 0.137 0.140

Soude 2.265 2.377

Lithine 0.010 0.010

Chaux . 0.242 0.250

Magnésie. . .......... 0.097 0.100

Protoxyde dé fer 0.004 0.004

Matières organiques traces. traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. 5.130 5.355


SAINT-NECTAIRE 281

Source Ourseyre. Source Papon.

Acide carbonique libre IsOlO 0^981

Bicarbonate de soude 2.900 2.981

— potasse . . . . 0.291 0.298

— chaux. .... 0.622 0.677

— magnésie . . . 0.310 0.320

— fer 0.009 0.009

Sulfate de soude. 0.138 0.115

Phosphate de soude traces. traces.

Chlorure de sodium 2.198 2.355

— lithium 0.028 0.028

Arséniate de soude traces. traces.

Silice 0.096 0.092

Matières organiques traces. traces.

Total, non compris l'acide carbonique libre 6.592 6.875

Total, y compris l'acide carbonique libre 7.602 7.856

20° Source Rouge.

La source Rouge, qui appartient au propriétaire de rétablissement du Mont-Cornadore, est située à Saint-Nectairele-Bas, vis-à-vis les bains Boette. Elle a servi autrefois à préparer des incrustations sous le nom de source Canard; mais aujourd'hui elle est enfermée dans une construction couverte et elle constitue une buvette assez fréquentée.

L'eau de la source Rouge est très-gazeuse, acidulé, puis saline et ferrugineuse. Sa température est de 22°.

Elle a été analysée en 1858 par M. Terreil et en 1865 par M. Boutet, qui a trouvé les résultats suivants, publiés par M. le docteur Dumas-Aubergier (1), médecin inspecteur de Saint-Nectaire :

(1) Dr Dumas-Aubergier, Saint-Nectaire, p. 78. Clermont,.1869.


282 SAINT-NECTAIRE

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique .... 4^3116

— sulfurique 0.1061

— chlorhydrique. . . 1.4945

— phosphorique . . . traces.

— arsénique traces.

— borique ...... 0.0043

Iode traces.

Soude 2.4670

Potasse. . . ., traces.

Lithium ...'...... 0.0067

Rubidium ........ traces.

Coesium traces.

Chaux 0.2787

Magnésie. . 0.1390

Baryte 0.0008

Sesquioxyde de fer. . , . 0.0100

Alumine 0.0330

Silice 0.0861

Matière organique. . . . traces.

8.9975

Acide carbonique libre. . 167042

Chlorure de sodium . . . 2.3954

Bicarbonate de soude . . 2.7007

— lithine. . 0.0650

— potasse . traces.

— rubidium traces.

— coesium . traces.

— chaux . . 0.7875

— magnésie 0.4390

— fer. . . . 0.0194

— baryte . , traces.

Borate de soude 0.0081

Phosphate de soude . , . traces.

Arséniate de soude. . .. . traces.

Alumine 0.0330

Silice. ..... , , .. .. .. . 0.0861

Sulfate de soude 0.1864

— chaux 0.0029

Matière organique.... traces.

8.4257

C'est, croyons-nous, la première fois que la lithine était dosée dans une eau minérale d'Auvergne, et la quantité trouvée par M. Boutet ne diffère pas sensiblement de celles que M. J. Lefort et nous-mêmes avons obtenues dans l'analyse d'autres sources de Saint-Nectaire (1).

21° Source Dumas.

La source Dumas existe au milieu du groupe de SaintNectaire-le-Bas, à droite du ruisseau, dont elle est séparée par la route.

(1) Nous avons rectifié le chiffre de 0B2691 attribué au bicarbonate de lithium par suite d'une faute d'impression, et pour cela nous avons calculé le résultat au moyen de la quantité 0s0067 de lithium trouvée par M. Boutet.


SAINT-NECTAIRE 283

Elle fournit une eau limpide, très-gazeuse, dont la tempe-, rature est 16° et le. débit 5 litres par minute.

Nous en avons fait l'analyse, qui nous a donné les résultats suivants :

COMPOSITION RAPPORTÉE A. 1 LITRE.

Acide carbonique 3s519

— sulfurique. .... . 0.060

— siliciqué 0.120

— phosphorique. . . . traces.

— arsénique traces.

Chlore. 1.537

Iode traces.

Potasse . . . 0.170

Soude . 2.413

Lithine 0.008

Chaux 0.271

Magnésie . 0.091

Protoxyde de fer . ... . 0.008 Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. ..... 5.503

Acide carbonique libre. . 18215 Bicarbonate de soude . . . 2.881

— potasse . . 0.362

— chaux . . . 0.697

— magnésie . 0.291

— fer 0.017

Sulfate de soude 0.106

Phosphate de soude. . . . traces. Chloruré de sodium. . . . 2.503

— lithium . . . 0.023

Iodure de sodium. .... traces. Arséniate de soude .... traces.

Silice. . . 0.120

Matières organiques.. . . traces.

Total, non compris l'acide carbonique libre .... 7.000

Total, y compris l'acide

carbonique libre .... 8.215

La source Dumas se distingue par une forte proportion d'acide carbonique libre ; elle est surtout employée en boisson.

A quelques pas se trouve une autre source appelée Petite source Dumas, mais qui n'est pas encore captée.

22° Source Mandon ou du Gros-Bouillon.

23° Source de la Coquille.

Cesdeux sources alimentent l'établissement dit des Bains romains. La première, qui fournit 50 litres par minute, dégage une grande quantité d'acide carbonique qui la fait


284

SAINT-NECTAIRE

bouillonner en produisant un; bruit qui s'entend de loin; elle provient de la réunion de deux sources voisines, la Vieille-Source et le Gros-Bouillon dont elle a gardé le nom. Sa température est de 37°5.

La seconde jaillit un peu au-dessus de l'établissement ;

elle y est amenée et elle se répand dans une vasque élevée

et plate en forme de coquille et disposée sous une voûte, ce

qui l'a fait nommer source de la Voûte ou de la Coquille.

-Son débit est faible et sa température 26°. .

L'analyse de ces deux sources a été faite en 1858 par M. Terreil, en 1859 par M. J. Lefort et en 1877 par l'Ecole des Mines. Voici les derniers résultats obtenus, rapportés à un litre :

Source Source

du GrosyBouillon. de la Coquille.

Résidu fixe. 5e2800 5^1060

... . . f libre. .... 0.5076 0.5166

Acide carbonée {^^^ %m 2>3g56.

Acide chlorydrique. 1.5240 1.6012

— sulfurique. . . 0,0819 0.0879—

0.0879— ....... : traces. traces.

— arsénique , 0.0012 0.0004

Silice 0.0196 0.0305

Oxyde de fer 0.0062 , 0.0053

Chaux.. . .-....'■ 0.1120 0.1904

Magnésie. 0.1244 0.1208

■Potasse. . . 0.1344 0.1512

Soude. • • • 2.5324 '2.5787''

Matières organiques- ....... 0.0095 0.0086

Lithine tracés. . traces.

Iode traces. traces.

La quantité d'acide carbonique libre signalée par ces analyses est faible et indique sans aucun doute que la détermination a été faite sur de l'eau transportée. M-J-Lefort, qui a opéré sur place en 1859 pour fixer le gaz dissous, a trouvé ls531 pour la première source etl8295pour la seconde.


SAINT-NECTAIRE 285

Ces nombres n'en sont pas moins tous intéressants, car ils montrent ce que l'eau contient à la source et ce qu'elle a perdu par le transport.

Les dépôts ferrugineux, desséchés à 100°, ont été aussi analysés par l'Ecole des Mines, qui a trouvé les résultats suivants sur 100 parties :

Source Source

du Gros-Bouillon, de la Coquille.

Sesquioxyde de fer 53^00 44«60

Acide phosphorique. ...... , 0.38 0.70

— arsénique 4.10 4.15

VI. — Saint-Nectaire-le-Bas.

RIVE GAUCHE DU COURANÇON.

24° Source des Dames. 25° Source Saint-Césaire. 26° Grande source Boette.

L'établissement Boette, situé sur la rive gauche du Courançon, est alimenté par ces trois sources, de températures bien différentes. La source des Dames, non encore captée, mais servant déjà de buvette, existe à l'ouest et à trente mètres de l'établissement; sa température n'est que de 19°. La source Saint-Césaire, qui s'est appelée longtemps petite source Boette, a une température de 40°9, et enfin la grande source Boette possède une température de 46° qui la rend précieuse dans beaucoup de cas. Ces deux dernières bouillonnent vivement par suite d'un dégagement abondant d'acide carbonique. '


286 SAINT-NECTAIRE

Elles ont été analysées en 1844 par M. Nivet et en 1859 par M. J. Lefort'; nous ne reproduisons que les analyses récentes de l'Ecole des Mines.

Source Source Grande source

des Dames. St-Césaire. Boette.

Résidu fixe. ..... v. . - 5*3700 660260 5s9400

, , (libre. .... 0.7340 0..3280 0.2061

Acide carbon.|degb.carboii8 gJ38g. g g672 2>4814

Acide chlorhydrique ... . 1.6129 1.7399 1.7526'

— sulfurique ....;.. 0.0806 0.0892 0.0858

— phosphorique .... » traces. traces.

— arsénique . . .•. . . 0.0041 0.0008 0.0015

Silice 0.0550 0.0235 0.0215

Oxyde de fer 0.0085 0.0058 0.0074

Chaux. .. . 0.1760 0.1230 0.1288

Magnésie 0.0805 0.1318 0.1301

Potasse . . . . . .... ...; 0:1731 0:1673 0.1461

Soude 2.5132 2.8798 2.8733

Matières organiques . : . : 0.0052 0.0090 0.0073

Lithine tracés. traces. traces.

Iode traces. traces. traces.

La proportion d'arsenic est à noter, surtout pour la source des Dames.

Nous ferons les mêmes observations que pour les sources des bains Romains, au sujet de l'acide carbonique libre. Les quantités signalées dans ces analyses se rapportent à l'eau transportée; à la source, M. J. Lefort a dozé 0S860 de gaz libre dans la petite source et le060 dans là grande source Boette.

27° Source Pauline. 28° Source Contre-Pauline.

Ces sources, les dernières que nous signalerons à SaintNectaire, existent à une petite distance et au-dessous des bains Boetter sur la même rive du Courançon. Elles consti-


SAINT-NECTAIRE 287

tuaient l'établissement Chandèzë qui a été abandonné et détruit, de. sorte que nous les avons trouvées jaillissant sur le sol et se jetant, dans le ruisseau comme si elles n'avaient jamais été captées.

La première a une température de 83° et un débit qui a été évalué à 30 litres par minute; elle jouissait, dit-on, d'une certaine réputation et était employée surtout pour des douches vaginales.

Son analyse nons a donné les résultats suivants :

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique 3^656

— sulfurique 0.082

— silicique ...... 0.130

— phosphorique . . . traces.

— arsénique traces.

Chlore. .......... 1.645

Iode. traces.

Potasse 0.177

Soude 2.616

Lithine 0.008

Chaux .....' 0.305

Magnésie . . ; 0.085

Protoxyde de fer 0.010

Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. ; . ; . . 5.952

Acide carbonique libre . . Isl70 Bicarbonate de soude. . . 3.133

— potasse. . 0.377

— chaux. . . 0.784

— magnésie. 0.272

— fer ... . 0.022

Sulfate de soude 0.145

Phosphate de soude. . . . traces. Chlorure de sodium. . . . 2.681

— lithium. . . . 0.023

Iodure de sodium; .... traces. Arséniate de soude. ... traces.

Silice . 0.130

Matières organiques . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre .... 7.567

Total,, y compris l'acide carbonique libre .... 8.737

La source Contre-Pauline, à trois ou quatre mètres de la précédente, est moins abondante ; on a surtout utilisé l'acide carbonique qu'elle dégage ; mais actuellement elle est aussi sans emploi.

Les eaux minérales de Saint-Nectaire ont des applications


288 SAINT-OURS

thérapeutiques qui ont été soigneusement étudiées par les . docteurs Vernière et Dumas-Aubergier, médecins inspecteurs de cette importante station.

Leur minéralisation, qui les rapproche des eaux de la Bourboule, les a fait employer pour combattre les premiers symptômes de la scrofule et les manifestations du lymphatisme. Les affections utérines chez les sujets lymphatiques, la chloro-anémie y sont traitées avec succès; enfin, la haute température de certains bains les indique pour le traitement des affections rhumatismales.

SAINT-OURS

Source de la Froude.

'■■■'.( > . .... ■

A deux kilomètres à l'est de 'Saint-Ours et à une distance un peu plus grande de Pontgibaud, se trouve la source de la Froude. Elle est située sur la rive gauche d'un petit ruisseau, au milieu du bois qui lui a donné son nom.

Jean Banc l'a décrite en ces termes, en 1605, en même temps que la source de Javelle :

« L'autre source est distante près d'vne lieuë dudit Pontgibaud plus bas que le village de S. Ours, dans vn fonds et précipice entre deux montaignes, qui n'ont qu'un petit ruisseau pour les diuiser, dans vne fort ombreuse et couuerte cauité de ce lieu, là se trouue cette source d'Eau extrêmement claire et froide en esté à l'esgal de la glace mesme. Sa ressource en est fort copieuse et riche, elle bouillonne


SAINT-OURS 289

perpétuellement et faict grand bruict. Elle est âuSsi bien fort, aigrette, mais ne laisse aucune fumée derrière, ny de goust pareil à la mentionnée cy dessus (la source de Javelle) (1). »

La source de la Froude est abondante et abandonne un sédiment ocreux sur son parcours; elle a formé d'épais travertins qui indiquent qu'elle est incrustante, et en effet son analyse accuse une forte proportion de sel calcaire.

L'eau est limpide, aigrelette et un peu ferrugineuse. Sa température est de 11°.

L'analyse suivante que nous en avons faite montre qu'elle a une minéralisation plus élevée que les sources voisines de Javelle et de Châteaufort; elle est plus riche en sels terreux.

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique. .... 2s 175

— sulfurique 0.087

— silicique ...... 0.050

— arsénique. . ; . . . traces. Chlore 0.012

Potasse I 0.205

Soude )

Lithine 0.003

Chaux . 0.466

Magnésie 0.205

Protoxyde de fer 0.015

Matières organiques . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres 1.740 |

Acide carbonique libre. . 0s785 Bicarbonate de soude • • ) n qci

— potasse . /

— chaux. . . 1.198

— magnésie . 0.656

— fer. .... 0.033

Sulfate de soude 0.154

Chlorure de sodium. . . . 0.010

— lithium. . . . 0.008

Arséniate de soude. . . . traces.

Silice 0.050

Matières organiques . . . traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre 2.470

Total, y compris l'acide carbonique libre 3.255

(I) Jean Banc, p. 88. 1605.

19


29,0 SAINT-PRIEST-DES-CHAMPS

Les habitants des environs attribuent une foule de pro-r priétés à l'eau de Saint-Ours ; mais on lui préfère comme eau de table celle de Châteàufort.

SAINT-PRIEST-DES-CHAMPS

1° Sources de M. Maniol.

Près du hameau de Buffévent, qui se trouve à trois kilomètres au sud de Saint-Priest-des-Champs, on rencontre un pertain nombre de sources minérales qui ont la plus grande analogie.

Elles sortent d'un terrain granitique sur les deux rives d'un ruisseau nommé le Colis et près du pont de Sauvanet.

En 1864, une seule source était captée et. utilisée, c'était la source appelée Maniol, du nom de son propriétaire ; mais depuis cette époque, de nouvelles fouilles ont été faites et on peut actuellement distinguer jusqu'à sept sources, quatre sur la rive droite et trois sur la rive gauche. On a donné aux cinq principales les noms de sources Maniol, du Pavillon, Colis, Puits-la-Garenne et Germaine.

Voici leur débit et leur température :

Litres par heure. Température. Source Maniol ......... 80 8*

— du Pavillon. ...... 300 11»

— Colis . ......... .80 7"

— du Puits-la-Garenne. . 40 18°

— Germaine........ 30 13°

L'analyse del'ancienne source Maniol a été faite en 1864 par M. Bouis. Les résultats suivants, que nous avons obtenus pour les trois premières sources, diffèrent si peu de ceux


SAINT-PRIEST-DRS CHAMPS 291

qu'a publiés ce chimiste qu'il faut admettre une constance parfaite dans la composition.

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Source Source Source

Maniol. du Pavillon. Colis.

Acide carbonique. ... 2^205 ls600 1&705

— sulfurique traces. traces. traces.

— silicique 0.050 0.045 0.041

Chlore traces. traces. traces.

Potasse ■; )

„ , > tracés. traces. traces.

Lithine. . . .:. ...... traces. traces: traces.

Chaux 0.201 0.192 0.198

'Magnésie. ........ 0.020 0.022 0.020

Protoxyde de fer. ... 0:030 0.027 0.028

Matières organiques. . . traces. traces. traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de

carbonates neutres. . 0.50Ï 0.475 0.480

Ces chiffres peuvent représenter les combinaisons suivantes :

Source Source Souroe

Maniol. du Pavillon. Colis.

Acide carbonique libre. . Ie810 1^205 ,1*315

Bicarbonate de soude. . ) , ■ , ,.

> traces. traces. traces.

— potasse. J

— chaux.. .0,517 0.493 0.511

— magnésie 0.064 0.070 0:064

— fer. . . . 0.066 0.059 0.061

Sulfate de soude traces. traces. traces.

Chlorure dé sodium. . . traces. traces. traces.

— lithium. . .' traces. traces. traces.'

Silice. .......... 0.050 0.045 0.041

Matier.es organiques. . . traces. traces. traces.

Total, non compris l'acide

carbonique libre.. . . 0.697 0.667 0.677 Total, y compris l'acide

carbonique libre . . . 2.507 1.872 1.992


292

SAINT-PRIESTrDES-CHÀMPS

2° Source Bai&le.

A 200 mètres au-desstts des précédentes et tout près de Buffévent se trouve une autre source minérale appartenant à M. Baisle. Elle fournit par heure 30 litres d'eau à la température de 8°.

Sa composition l'assimile complètement aux précédentes, comme on le voit par l'analyse suivante. : -..-...

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique. .... 2s200

— sulfurique traces.

— silicique. ; 0.057

Chlore. traces.

Potasse . )

Soude ..... .p*cesLithine

.p*cesLithine

Chaux. . 0.210

Magnésie . . 0.023

Protoxyde de fer. .... 0.025 Matières organiques. . . . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres ..... 0.518

Acide carbonique libre. . 1.S590 Bicarbonate de soude . . )

— potasse . |trai*s—

|trai*s— . . 0.540 — magnésie. 0.073

— fer..... 0.055

Sulfate de sonde. .... .traces.

Chloruré de sodium. ... traces.

— lithium. . . . traces.

Silice. . . . . ... ...... 0.057

Matières organiques.. . . traces.

Total, non compris l'acide carbonique libre. . ... . 0.725

Total, y compris l'acide carbonique libre . . V . 2.315

Les eaux de Saint-Priest-des-Champs sont peu minéralisées ; mais elles sont chargées d'acide carbonique, calcaires et surtout ferrugineuses. Elles jouissent d'une certaine vogue et sont employées contre la chloro-anémie et les affections tuberculeuses. Nombre de personnes des environs viennent s'installer au chef-lieu de la commune et font une saison en allant chaque matin boire ces eaux. On les expédie aussi dans les départements de l'Allier et de la Creuse.


SAUXILLANOES 293

SAUXIUANGES

Source de la Réveille.

La source de la Réveille jaillit près du hameau le Seix, à un kilomètre au nord-ouest de Sauxillanges.

Elle fournit une eau limpide, d'une saveur aigrelette et alcaline.

Une analyse faite en 1845 par M. Nivet a donné les résultats suivants :

Bicarbonate de soude. .1 2S0577

Sulfate de soude ... . 0.0200

Chlorure de sodium . . ... 0.0600:

Bicarbonate de magnésie. . 0.0910

— fer. . . . traces.

— chaux. . . 0.3448

Silice . . 0.0350

Perte. . . . . . . . 0.1300

Total des sels par litre d'eau. . 2.7385

« L'eau de la Réveille, étant alcaline et acidulé', peut convenir aux malades donf les digestions sont lentes et pénibles, aux goutteux, aux calculeux, aux graveleux (1). »

(1) Niret. Dictionnaire, etc., p. 257. 1846.


294 TERNANT

TERNANT

Nous emprunterons encore à l'ouvrage de M. Nivet les détails suivants sur les eaux minérales de Ternant que nous n'avons point visitées : -

« Les sources de Ternant sourdent dans la vallée placée au-dessous.du village du même nom. Le filet le plus abondant fournit une eau froide, acidulé, limpide et incolore, et qui mousse même après un mois de conservation en vase clos. »

M. Nivet a trouvé pour cette eau la composition suivante :

Bicarbonate de soude .... le4990

Sulfate de soude. 6.0600

Chlorure de sodium. . ... 0.7560

Bicarbonate de magnésie . . . 0.3035

. -*-.. ■ fer.. .. . . .■■- 0.0471

'\W . chaux.. ... 0.6632

Silice . . .. . 0.0900

Perte ... . . . . . . . 0.1184

Total des sels par litre d'eau. 3.5372

Et il ajoute : « Lès eaux dé Ternant sont très-gazeuses. Elles ont une grande réputation dans les cantons de SaintGermaih-Lembrony d'Ardes, d'Issbire et de Champeix.

» Les médecins les prescrivent aux malades affectés dé dyspepsie, d'engorgements des viscères abdominaux■■, de fièvres intermittentes rebelles au quina, de chlorose ou de phlegmasies chroniques des muqueuses géùito-urinaires-(I). »

(1) Nivat, Dictionnaire, etc., p. 258. 1846.


THIERS 295

THIERS

Sources du Breuil.

A un kilomètre au sud de Thiers, et près du hameau du Breuil, on rencontre deux sources très-voisines jaillissant des rochers qui bordent la rive gauche du ruisseau la Durolle.

L'eau est acidulé, ferrugineuse et dégage une légère odeur' d'hydrogène sulfuré. Il faut sans doute attribuer la présence de ce gaz à la décomposition qu'éprouve une petite quantité de sulfates sous l'influence des matières organiques.

Les sources du Breuil sont très-peu abondantes et ont l'une et l'autre une température de 13°5.

Leur analyse nous a donné les résultats suivants,' qui montrent la plus grande ressemblance dans la composition :

Source inférieure. Source supérieure.

Acide carbonique. ...... 0^180 0si30

— sulfurique 0.005 0.005

— silicique 0.060 0.060

Chlore. . ..... . .'. . .'. 0.009 0.006

P°ta;s.se } 0.023 0.025

Soude J

Chaux traces. traces.

Protoxyde de' fer. . .'. . . . 0.009 0.008

Matières organiques . . . . ) a(M5 aQ60

Acides créniqe et apocréniq 8 )

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutr». 0.154 0.168


296 ., LE VERNET-SAINTE-MARGUERITE

Ces nombres peuvent représenter les combinaisons suivantes :

Source inférieure. Source supérieure.

Acide carbonique libre. . . 0«148 0^090

Bicarbonate de soude . . . . \ - »„„ „ „ .„

— potasse . . . J

— chaux traces. traces.

— fer:...... traces. traces.

Sulfate de soude 0.008 0.008

Chlorure de sodium. 0.016. 0.010

Silice ....... 0.060 0.060

Matières organiques . . . . j QQM Q 06g Crénate et apocrénate de fer. j

Total, non compris l'acide carbonique libre. ....... 0.170 0.197

Total, y compris l'acide carbonique libre. . 0.318 0.287

Cette composition est remarquable en ce qu'elle indique une eau ferrugineuse crénatée simple. .

Prise à la source, l'eau du Breuil est considérée comme très-efficace dans la chlorose. Elle était autrefois très-fr;équentée.

VERNET (LE) SAINTE-MARGUERITE

Source de Sainte-Marguerite.

A 700 mètres au sud-est du Vernet jaillit dans une prairie une source très-connue des environs et qui est la propriété de la commune. - ' ■

On raconte qu'une personne de la localité, ayant trouvé une statue de sainte Marguerite en travaillant la terre, aurait creusé plus profondément et fait jaillir la source.


LE VERNET-SA1NTE-MARGUERITE J297

Quoi qu'il en soit, elle existait déjà en 1605, car, dit Jean Banc, « il y a en vn village nommé le Vernet, à » cinq lieues de Clermont, près de Senetere (Saint-Nectaire) » et de Lanche, vne source fort claire, riche, et à mon » opinion de pareille propriété que les autres, mais de » merueilleuse vertu à tuer les vers des petits enfants (1). »

Ghomel signale aussi cette source en 1734 : <c A demy » quart de lieuë du Vernet, près de Saint-Nectaire, en allant » au Mont d'Or,, dans un vallon ouvert à l'Orient, on trouve » une source assez abondante, couverte d'une petite voûte ». en forme de chapelle, au-devant de laquelle les gens du » païs ont placé l'image de sainte Marguerite dans une » petite niche creusée dans la muraille, d'où vient le nom » qu'ils donnent à cette source. On en. boit comme de l'eau » d'-une fontaine ordinaire et oh, ne lui reconnaît d'autre » propriété que celle de donner de l'appétit.

» De huit livres d'eau je n'ai tiré que douze grains de » résidence (2) » (soit 0*159 par litre).

L'eau de Sainte-Marguerite est très-limpide et d'une saveur aigrelette; c'est une eau carbonique comme le montre l'analyse suivante que nous en avons faite.

(1) Jean Banc, p. 91-2. 1605.

(2) Ghomel. Traité des, Eaux minira,les, etc.,p.336. 173,4.


298 VERRIÈRES

COMPOSITION RAPPORTÉE A 1 LITRE.

Acide carbonique. .... 1^990

— sulfurique.' . ... traces.

— silicique 0.085

Chlore traces.

Soude ... . . .... . . 0.077

Lithine. . traces.

Chaux........... 0.020

Magnésie . traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonatesneutres 0.252

Acide carbonique libre . . 1«850 Bicarbonate de soude. . . 0.208

— ■ chaux. . . 0.051 Sulfate de soude traces.

; Chlorure de sodium. ... traces.

— lithium. . . . traces. Silice 0.085

Total, non compris l'acide carbonique libre .... 0.344

Total, y compris l'acide carbonique libre .... 2.194

La construction qui contient la source du Vernet a été restaurée en 1876. On s'y rend d'assez loin pour boire l'eau et l'emporter comme eau de table.

VERRIÈRES

1° Source Aurine.

2° Source de la Commune.

3° Source Ladevie.

Un grand nombre de suintements ferrugineux se voient sur la rive droite, de la Couze, à Verrières, non loin de Saint-Nectaire ; en trois endroits ils deviennent plus considérables et forment trois sources dont aucune n'est captée.

La source-Aurine se trouve'à 500 mètres au-dessus


VERRIERES 299

du pont de Verrières, dans un pré et sur le bord de la Couze. Des suintements l'entourent et même un filet assez volumineux s'échappe du lit de la rivière. Sa température est de 8°2 et son débit environ dix litres par minute.

La source de la Commune est à 80 mètres en amont du pont. Elle est moins abondante, d'un accès difficile; sa température est de 8°8.

La source Ladevie est à 20 mètres en aval" du pont et ne fournit guère que quatre litres par minute. Sa température est de 8°5.

Ces eaux sont limpides, gazeuses, d'une saveur acidulé, saline et ferrugineuse.

Leur analyse nous a donné les résultats suivants :

Source Source Souroe

Aurine. de la Commune. Ladevie.

Acide carbonique.... Ie899 1?880 ls667

— sulfurique..... traces. traces. traces.

— silicique 0.110 0.110 0.110

Chlore 0.468 0.320 0.300

c0tlfSS ) 1.101 0.694 0.647

Soude J

Lithine. 0.005 0.005 0.005

Chaux 0.182 0.237 0.210

Magnésie 0.037 0.122 0.110

Protoxyde de fer. . . . . 0.012 0.018 0.015

Matières organiques. . . traces. traces. traces.

Poids des combinaisons anhydres, les carbonates étant à l'état de carbonates neutres. ..... 2.500 2.070 1.912

Ces nombres peuvent représenter les combinaisons suivantes :


3,0,0 VERRIÈRES

Source Source Source

Aurine. de la Commune. Ladevie.

Acide carbonique libre . 0*524 0s618 0^510

Bicarbonate de soude.) ^ Lioe ^

— potasse j

— chaux.. .0.468 0.609 0.540

— magnésie 0.118 0.390 0.352

— fer 0.026 0.040 0.033

Sulfate de soude. .... traces. traces. traces.

Chlorure de sodium. . . 0.751 0.507 0.474

.— lithium... 0.014 0.014 0.014

Silice 0.110 0.110 0.110

Matières organiques. . . traces. traces. traces.

Total, non compris l'acide (

carbonique libre. ... ' 3.411 2.835 2.617 Total, y compris l'acide

carbonique libre. . . . 3.935 3.453 3.127

Les eaux de Verrières ne sont point utilisées et cependant leur composition les range parmi les eaux ferrugineuses bicarbonatées, dont les applications sont nombreuses et bien déterminées.


CLASSIFICATION

DES EAUX MINÉRALES

DU DEPARTEMENT DU PUY-DE-DOME

Après avoir étudié les eaux minérales du Puy-de-Dôme sans autre classification que l'ordre alphabétique des communes où elles sourdent, il nous parait intéressant de passer en revue leur composition, afin d'arriver à une classification basée à la fois sur la nature, la quantité et les propriétés thérapeutiques des substances actives qu'elles contiennent.

Une telle classification est difficile, car l'importance médicale de telle ou telle substance n'est pas déterminée d'une manière précise et absolue ; d'autre part, elle ne tient pas compte de certains caractères physiques, comme la température, qui ont pourtant une influence considérable sur l'application des eaux à l'art de guérir. Mais, si imparfaite qu'elle soit, elle aura du moins l'avantage de grouper des eaux similaires et de présenter dans un tableau d'ensemble la variété qui existe dans la richesse hydrominérale


302 CLASSIFICATION

du département. Nous devons à l'obligeance de M. le docteur Boucomont les bases de cette classification, que nous avons adoptée pour la disposition des eaux minérales du Puy-deDôme à l'Exposition universelle de 1878, et nous saisissons l'occasion de lui «n exprimer publiquement notre reconnaissance.

Nous diviserons les eaux en onze classes :

1° Les eaux carboniques. Ce sont des eaux qui ne contiennent guère que de l'acide carbonique et qui tirent toute leur valeur de la présence de ce gaz.

2° Les eaux bicarbonatées sodiques. Classe peu nombreuse, qui comprend les eaux dans lesquelles les alcalis dominent notablement.

3° Les eaux bicarbonatées mixtes. Aux bicarbonates alcalins s'ajoutent des carbonates terreux, en l'absence presque complète des chlorures.

4P, 5°, 6° Les e&uxchloro-bicarbonatées. Ces eaux joignent aux bicarbonates alcalins et terreux des proportions plus ou moins grandes de chlorure de sodium, sans exclure toujours le fer et l'arsenic. Elles sont très-nombreuses, et nous les avons subdivisées en trois classes, en appelant léqères celles dont la minéralisation est inférieure à 1 gramme par litres moyennes celles qui contiennent de 1 à 3 grammes, et enfin fortes celles dont la minéralisation est plus élevée.

7° Les eaux ferrugineuses simples. Ce sont celles fort peu nombreuses, qui contiennent le fer comme seul élément important.

8° Les eaux ferrugineuses bicarbonatées. Elles contiennent,


DES EAUX MINÉRALES 303

avec les substances ordinaires, bicarbonates alcalins et terreux, chlorures, une proportion notable de fer qui leur imprime un cachet spécial.

99 Les eaux arsenicales simples. L'arsenic, bien qu'en proportion faible, est i'élément dominant à cause du degré peu élevé de la minéralisation.

10° Les eaux chloro-arsenicales. Bien qu'elles soient assez fortement minéralisées, la grande quantité d'arsenic qu'elles renferment leur donne des propriétés spéciales anti-herpétiques.

11° Les eaux chlorurées, sulfureuses et bitumineuses.

Voici comment les eaux minérales que nous avons étudiées se répartissent dans ces onze classes :.

lo Eaux carboniques.

Eaux d'Ambert.

— d'Aurières.

— de Besse, S. Thérèse.

— — S. du Pont-Scarot.

— du Chambon, S. de la Garde.

— de Compains, S. de Chaumiane.

— de Glaine-Montaigut.

— de Grandrif.

— du Mont-Dore, S. Sainte-Marguerite.

— de Saint-Amant-Roche-Savine.

— du Vernet-Sainte-Marguerite.

Eaux bicarbonatées sodiqu.es.

Eaux de Courpière.


304 CLASSIFICATION

30 Eaux bicarbonatées mixte».

Eaux de Beaulieu.

— du Chambon, S. de la Pique.

— — S. de Vouassière.

— — S. de Chaudefour.

— de Nebouzat, S. de la Gorce.

— de Saint-Georges-ès-Allier, S. du Gourgoulet.

40 Eaux cnloro-bioarbonatées légères.

Eaux de Bromont, S. de Javelle.

— de Chaptuzat, S. Saint-Mayard.

— de Compains, S. du Moulinou.

— de Job.

— des Martres-de-Veyre, S. des Roches.

5° Eaux oïiloro-Tbioarbonatées moyennes.

Eaux d'Ardes, S. de la Gravière.

— d'Augnat.

— de Beauregard-Vandon (Rouzat).

— de Boudes.

— de Bourg-Lastic.

— de Chamalières, S. des Roches.

— de Chapdes-Beaufort.

— de Châteauneuf.

— de Clermont-Ferrand^ S. Anna.

— — S. Pallet.

— — S. du Puits artésien.

— — S. de Jaude.


DES EAUX MINÉRALES 305

Eaux de Clermont-Ferrand, S. Saint-Remy

— — -S..Belloeuf.

— — S. Saint-Joseph.

—r S. Alligier.

— de Coudes. -;

— de Gimeaux.

— de José (Médague), S. du Petit-Bouillon.

— d'Egliseneuve-d'Entraigues.

— d'Enval.

— de Saint-Diéry.

— de Saint-Maurice, petite S. de la Chapelle.

— — grande S. de la Chapelle.

— de Verrières.

6° Eaux cUoro-bioarbonatées fortes.

Eaux de Châtèlguyon. :

— de Clermont, S. des Salins.

— — S. Saint-Pierre. . — — S. Pascal.

— — S. Saint-Alyre.

— — S. des bains Saint-Alyre.

— — S. de l'enclos Sainte-Claire.

— — S. Saint-Arthème.

— — S. de la rue Sainte-Claire.

— — S. de la rue des Chats.

— — S. Sainte-Ursule.

— de Grandeyrol.

— de José (Médague), S. de l'Ours.

— — S. des Graviers.

— — S. Daguilhon.

— de Loubeyrat (Sans-Souci).

20


306 CLASSIFICATION

Eaux de Nohanent.

— de Royat, S. Eugénie.

— — S. Saint-Mart.

— — S. Saint-Victor.

— — S. Marie-Louise.

— — S. Fonteix.

— de Saint-Maurice (Sainte-Marguerite).

— de Saint-Myon.

— de Saint-Nectaire.

1/a Eaux ferrugineuses simples.

Eaux de Thiers (Le Breuil).

S" Eaux ferrugineuses bicarbonatées.

Eaux d'Ardes (Chabetout).

— d'Ariane.

— de Besse, S. de la Villetour.

— — S. des Rochers de Berthaire.

— de Biollet.

— de Bromont, S. de Pranal.

— de Chanonat.

— de Châteldon.

— de Clermont-Ferrand, Puits Loiselot.

— de Rochefort. .

— de Saint-Ours (la Froude).

— de Saint-Priest-des-Champs.

9° Eaux arsenicales simples.

Eaux du Mont-Dore.


DES EAUX MINERALES

307

10° Eaux cnloro-arsenlcales. i

Eaux de la Bourboule.

lio Eaux onlorur^ef, s'iSafcireuses et bitumineuses.

Eau du Puy de/l$Pôix..,



TABLE

.D$s>?sô:iÉ:mcES MINÉRALES

x'CITEES DMIS LE DICTIONNAIRE

Pages.

Anciens Bains. — Saint-Maurice 251

Andral. — Châteldon 101

Àlligier. — Clermont-Ferrand . . . . , 147

Anna. id. . 117

Ariane'. 16

Aurine. — Verrières. 298

Azan. — Châtelguyon. 104 107

Bain Auguste. — Châteauneuf 90

Bain de la Chapelle, id. 92

Bain Julie, id. 90

Bains Romains. — Saint-Nectaire 283

Bains Saint-Alyre. — Clermont-Ferrand . . 135

Bain tempéré. — Châteauneuf. . . 90

Baisle. — Saint-Priest-des-Champs 292

Barbecot. — Chapdes-Beaufort . 67

Bard. — Boudes. 41

Barrège. — Augnat . 18

Barse. — Châtelguyon . . 105 107 108

Bâtisse (La). — Chanonat 65

Beaudoux. — Saint-Nectaire 269

Beaulieu. . . . . . . . . . • • 29

Bécherie. — Job 187

Belloeuf. — Clermont-Ferrand. . 124

Berthaire. — Besse 34


310 TABLE

Pages.

Bertrand. — Mont-Dore.............. 212

Biollet. 39

Boette (grande source). — Saint-Nectaire 285

Boette (petite source). id. 285

Bonnette (La). — Saint-Diéry. . .' . . 250

Bordats. — Châteauneuf .". .......... 82 93

Bourg-Lastic. 52

Boyer. — Mont-Dore. . : ; . ... ; . .- .; . . . . 213

Breuil (Le). — Thiers. . ... ... . . ... . . 295

Cabane (La). — Egliseneuve-d'Entraigues. . . . . ... 169

Canard. —Saint-Nectaire .' 281

Ceix (Le). — Gimeaux . 178

César. — Mont-Dore. .............. 214

César. — Royat 238

Chftbetout. — Ardes ,'......;•....,... 13

Chalusset. — Bromont 55

Chambon-Morny. — Châteauneuf 84

Chambon-Lagarenne. id. 84

Chapelle (bain de la). id. . 92

Chapelle (grande source de la). — Saint-Maurice . . . . . 258

Chapelle (petite source de la). id. ...... 259

Châteaufort. — Chapdes-Beaufort . . . . ... . . . . 66

Chats (rue des). —Clermont-Ferrand . . . . . . . . ..'. 148'

Chaudefour. — Le Chambon 84

Chaume. — Châtelguyon . . . . . . 103

Çhaumiane. — Compains 154

Chemin (du). — Beauregard-Vandon 27

Chemin Saint-Genès. — Egliseneuve-d'Entraigues. .... 166

Chennailles. — Saint-Amant-Roche-Savine . .. ■ . 246

Ghevarier. — Châteauneuf. . . .... . . ... . 82

Ghoussy. — La Bourboule . . . . . .... . . . . 47

Colis. — Saint-Priest-des-Champs. . . ..>..-. . . . 291

Commune (de la).—Verrières. -. . . . . . . . . . . - 298

Commune (source).— Saint-Nectaire ... . . . . . . 27,0

Coquille. — Saint-Nectaire. .... . . 283

Corne. — Bourg-Lastic .............. 52

Cornet. — Glaine-Montaigut ; ,. . . 180

Cornet. — Martres-de -Veyre ..--... 200

Côtes. — Saint-Nectaire . . ... . .... 278

Cour (dela).:—Beauregard-Vandon. . .26

Daguilhon. — José. . 191

Dames (des).— Saint-Nectaire .... 285

Désaix. — Châteauneuf 59

Deval. — Châtelguyon . 103 107


TABLE 311

Pages.

Dore-1'Eglise. 165

Dumas. — Chamalières 59

Dumas. — Saint - Nectaire 282

Dumas (p 8 source) id 283

Empoisonnée (fontaine). —Aigueperse. 10

Enclos Sainte-Claire. — Clermont-Ferrand ....... 135

Enval 170

Etablissement (grande source de 1'). — Gimeaux 173

Eugénie. — Royat. 234

Fayolle (La). — Saint-Amant-Roche-Savine 245

Fenestre. — La Bourboule 50

Fontaine empoisonnée. — Aigueperse 10

Fontaine jaillissante. — Coudes . 158

Fonteix. — Royat 243

Font-Chaude. — Bromont 55

Font-Pique. — Le Chambon . .59

Font-Rouge. — Chanonat . 64

Font-Salade. — Ghastreix 155

Font-Salade —Aurières 20

Font-Salade. — Nohanent 225

Font-Salade. — Rochefort. 229

Froude (La). — Saint-Ours 288

Galathée. — Loubeyrat. 195

Garde (La). — Le Chambon. 61

Gargouilloux. — Châtelguyon • 104

Georget. — Loubeyrat . 195

Gerle (La). — Ambert 11

Germaine. — Saint-Priest-des-Champs 290

Gorce (La). —- Nébouzat. • 233

Got (Le). — Marat 197

Gourgoulet (Le). — Saint-Georges-ès-AUier 262

Grand puits. — Beauregard-Vandon 23

Grandrif • • • 184

Grands-Bains chauds (Buvette des). — Châteauneuf .... 76

Grands-Bains chauds. — Châteauneuf 88

Grands-Rochers. id. 73

Gravière (La)'. — Ardes • 15

Graviers (Les). — José 191

Gripil. — Marat 197

Gros-Bouillon. — Saint-Nectaire 283

Gros-Bouillon. — José. 191

Grottes du Mont-Cornadore. . . . . . 270

Intermittente. — Saint-Maurice 254

Intermittente. — Saint-Nectaire 274


312: TABLE

Pages.

Jaude. — Clermont . . . . i 121

Javelle. — Bromont . . . . . . -. . . . . . . . . 53

Jouvence. — Loubeyrat. .... . . ... . . . . 195

La Chaux. — Châteauneuf 79

Lâchons. — Àmbert . . . . 12

Ladevie. — Verrières. . . .. , . . . . . ». . . . . 298

Las Aiguas.—Nébouzat 224

Laschamps. — Montée!. . , . . . ... . . . . . ., 206

Layat. — Courpière . . ..... . . . . . . . . 164

Ligne. id. . 159

Loiselot.— Clermont. . . . ...... . . . . . . 115

Mabru. — La Bourboule .48

Mandon. — Saint-Nectaire. . . . . . ; . . . . . . 277

Mandon. id. 283

Maniol. — Saint-Priest-des-Champs. . . . . . . . . . 290

Marguerite. — Châteauneuf 73

Marié-Louise. id. 94

Marie-Louise. — "Royat. 242

Médague. T- José. . . . , . . . . . .... . . 189

Meinadier.— Courpière.. > . '. ... . . . 162

Méritis. — Châteauneuf. . . . ... ... . . . . 74-88

Méritis (Buvette des). — Châteauneuf. . . . . . . . : , 77

Merveilleuse.— Saint-Maurice . . . . . ... . . . 254

Mirand. — Martres-de-Veyre ... 203

Montagne (sources de la). — Châteldon .... . . . ,-. 100

^Mont-Carmel. id. ........ 101

Mont-Cornadore. — Saint-Nectaire. ......... 272

Morny-Châteauneuf.— Châteauneuf. . . ... . . . . 86

Moulinou. — Compains ; 155

Nonette . . ." . . . . . . . . . , . . .' . .' . ^226^

Nouveaux Bains.— Saint-Maurice. . . . . . ; . . . 253

Olliergues. . . , . ... . . 22Ï

Ours (L'). — José. . 190 193

Ourseyre. — Saint-Nectaire. . . ...... . . '. . 280

Pallet. — Clermont-Ferrand .... . . 119

Papon-Serre.— Saint-Nectaire . ,'. . 278

Papon. id. 280

Parc (S. du). id. • • • • • • 274

Pascal. — Clermont-Ferrand 134

Pauline. — Saint-Nectaire. . . . . .... . . . . 286

Pavillon (S. du). — S,aint-Priest-des-Champs . .. ... . . . ... . 290

Pavillon (S. du). — Mont-Dore . 214

Pavillon (S, du). — Châteauneuf . . . -. . ... ... 80

Perrière. — La Bourboule. . . . . .... . . . .. 48


TABLE 313

Pages.

Petit-Bouillon. — José ., . . . . . . . 198

Petit-Moulin. — Châteauneuf ..;......... 79

Petit-Rocher (Source du). — Châteauneuf. 93

Petit-Rocher (Buvette du). id. . ...... 83

Pierre Serre. — Saint-Nectaire . . . . . . ... . . 277

Pigeon. — Mont-Dore . . . . . . . 214

Pigeons (S. des). — Saint-Maurice . . . . ... . . . . ., 257

Pique (La). — Le Chambon. . 59

Plage (La). — La Bourboule 49

Planche (La). — Châteauneuf 101 108

Pont Scarot. — Besse . . .... 38

Pontgibaud 53

Pranal. — Bromont. . . . . ■. ..... .... 54

Prat. — Biollet. ..'..-. . '.. . . . . 39

Pré (S. du). — Courpière . . . . . . . . . . . . . 162

Pré Le Chambon.— Egliseneuve-d'Entraigues. . .. . . . 168

Pré de la Croix Mariol. id. ..... 167

Pré Saint-Àmand. — Saint-Nectaire. ... . . . : . . 276

Prompsat. . . ... . . -, 227

Puits (S. du). — Courpière. .■ . . . . . .... . . 161

Puits artésien. — Clermont-Ferrand. 120

Puits artésien. — Saint-Maurice ........... 256

Puits carré. — Châteldon . . . . ... 98

Puits La Garenne.—«Saint-Priest-des-Champs 290

Puits rond. — Châteldon 98

Pulvérière. — Chapdes-Beaufort. . . . . . . . . . . 68

Puy-Guillaume 227

Puy de la Poix. — Clermont-Ferrand. . . . . . . . . 150

Pyramide. — Châteauneuf. ............. 74

Quérettes (S. des). — Saint-Amant-Roche-Savine '... : . . .... 246

Ramond. — Mont-Dore. ... .... . '. . . . . 215

Renlaigue. — Saint-Diéry . . , . .• ... . .:■;. . . . . 248

Réveille (La). — Sauxillanges. . . . ^ • • • • • • • 293

Rigny. — Mont-Dore. . ; . . . . . . . 215

Rocher. — Châteauneuf. . . ... . . . . . . . .104 107

Rocher. — Saint-Nectaire . . . ... . . • • . • . 272.

Rochers de Berthàire. — Besse ............ 34

Roches (Les). — Chamalières. ; .• 56

Roches (Les).—Martres-de-Veyre , . . . 204

Rodde. — Ambert. . . . . . • • • 10

Rognon. — Grandeyrol ....■■', • 182

Rotonde, r—. Châteauneuf. 95

Rouge (S.). — Saint-Nectaire. ..... ... . . . -. • 281

Rouge (Petite S.). — Saint- Nectaire . . . ...-..■ . . • 274


314 TABLE

Pages.

Route (S. de la). — Gimeaux. ........... 177

Rouzat. — Beauregard-Vandon 22

Ruisseau (S. du). — Gimeaux 172

Sac (S. du). — Saint-Donat 251

Sagnette. — Job. . . 187

Saint-Alyre. — Clermont-Ferrand 135

Saint-Arthème. id. 135

Saint-Césaire. — Saint-Nectaire . . 285

Saint-Cyr. —• Châteauneuf 77

Sainte-Claire. — Clermont-Ferrand 144

Sainte-Eugénie. — Châteldon. 98

Sainte-Marguerite. — Mont-Dore. 215

Sainte-Marguerite. — Saint-Maurice. . . ' • 251

Sainte-Marguerite. — Le Vernet 296

Sainte-Marie. — Saint-Nectaire 276

Sainte-Ursule. — Clermont-Ferrand. 149

Saint-Joseph. id. 145

Saint-Luc. — Saint-Nectaire 276

Saint-Mart. — Royat. . 239

Saint-Mayard 68

Saint-Myon 263

Saint-Pierre. — Clermont-Ferrand • 126

Saint-Remy. id. 125

Saint-Victor. — Royat 241

Saladi. — Martres-de-Veyre 201

Salé. — Courpière. . 159

Salins (les). —'-Clermont-Ferrand 113

Salneuve. — Châteauneuf 81

Sans-Souci. — Loubeyrat 194

Sardon. — Châtelguyon . ". . .104 108

Saulcée (La). — Coudes 156

Sédaiges. — La Bourboule 49

Sey. — Saint-Nectaire 276

Sopinet. — Châtelguyon 103 108

Souche (La). — Job 187

Talaru. — Ambert 12

Tambour. — Martres-de-Veyre 198

Ternant • 294

Thérèse. — Besse 35

Tixier. — Martres-de-Veyre 203

Tour-Rambaud. — Saint-Floret 261

Vernes. — Châtelguyon 105 108

Vemière (S. de la) id. 104

Vernière (Buv.de la) id.. . . '." . .... .' • • 104108


TABLE 315

Pages.

Vieux Pont chez Verdier.— Rochefort 228

Vignes (S. des). — Beauregard-Vandon 24

Vignes (S. des) — Châteldon 98

Vigne (de la). — Gimeaux 178

Villetour. — Besse 31

Vouassières. — Le Chambon . 61

Voûte (La) — Saint-Neet^njé^/TT'S. 284

FIN

Riom. — Imprimerie Gr. LEBOTER, rue Pascal, 3.



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