DES CHEMINS DE FER 49
chiffres suivants, par exemple, offrent de curieux éléments de comparaison :
NOMBRE DE TRAINS En 1846. En 1877.
Paris à Amiens S — 12
— à Lille 3 — S
— à Orléans 9 — 14
—. à Rouen ." 7 — 13
— à Versailles (rive droite) 16 — 32
— à Versailles (rive gauche) .... 15 — 26
Le train le plus rapide entre Paris et Lille employait dix heures à parcourir un trajet que l'on fait actuellement en quatre heures et demie. Le voyage de Paris à Tours, qui ne demande aujourd'hui que quatre heures, exigeait alors six heures. Il en était de même sur les chemins.de fer étrangers : les relations directes entre Ostende et Cologne, par exemple, qui sont desservies de nos jours par cinq trains, dont trois font le trajet en huit et neuf heures sans changement de voiture, avaient lieu par un seul convoi, qui faisait la route en onze heures, etc. Il est vrai que, il y a trente ans, le nombre des voyageurs n'atteignait même pas, en France, le chiffre de onze millions par an, tandis qu'il dépasse aujourd'hui cent trente-deux millions.
Le Livret-Chaix avait apporté, comme on l'a vu, une amélioration notable dans la publicité des chemins de fer, grâce à sa périodicité régulière. Mais les horaires subissaient de fréquentes modifications; il fallait, en outre, porter promptement à la connaissance du public les services des sections nouvellement ouvertes, souvent très-importantes et dont la mise en exploitation était impatiemment attendue (1). Aussi,
(1) Ainsi, c'est en 1848 et 1849 que furent ouvertes les grandes lignes de Lille à Calais, — de Paris à Tonnerre, — de Dijon à Chalon-sur-Saône, — de Tours à Angers, — de Paris à Chàlons-sur-Marne, — l'embranchement de Dieppe, etc.