294 ANNEXÉS
n'exerce sur votre organisme un effet désastreux, définitif, et dont il ne se relèvera jamais. On grandit, mais avec des muscles moins forts et moins prononcés, un teint blafard ou livide, le sang plus ou moins appauvri, enfin une sorte de débilité générale que vous savez si bien reconnaître et désigner par l'épi Lhète de crevé. Pour me faire mieux comprendre, supposons vingt d'entre vous, âgés de quatorze ans, jouissant de la même santé, mangeant à là même table et exposés aux mêmes conditions hygiéniques jusqu'à l'âge de vingt ans; dix seulement auront contracté l'habitude de fumer. Eh bien, je soutiens que ces dix derniers seront de beaucoup inférieurs aux dix autres, non-seulement comme force et développement musculaire, mais surtout sous le rapport de l'aptitude au travail et des facultés intellectuelles.
Qu'adviendra-t-il donc si à ce défaut ils joignent celui des boissons alcooliques? Car il faut que vous le sachiez, Messieurs, l'abus des boissons est presque toujours l'auxiliaire de l'abus du tabac; la stimulation journalière de la bouche finit par la rendre insensible à l'excitation des aliments, provoque la soif et de préférence celle des boissons fortes. Le fumeur ne se désaltère pas avec de l'eau pure, et c'est ainsi que cette habitude, innocente en apparence, peut conduire à un autre abus non moins funeste dont je vous parlais tout à l'heure.
Il est bien sans doute de guérir, mais il est encore mieux de prévenir, et tel est le but que je me suis proposé en vous traçant à grands traits le tableau de ces deux plaies de notre époque : l'abus du tabac et des boissons alcooliques. Mais je tenais surtout à vous mettre en garde contre l'abus des boissons alcooliques, que je considère comme une des causes de la dégénérescence de notre espèce.
ALLOCUTION DE M. CHARLES ROBERT
MESSIEURS,
Ceux qui, en septembre dernier, ont assisté à votre distribution des prix, doivent être vivement frappés, comme je le suis, des progrès constants et des développements successifs de l'École professionnelle des jeunes typographes de la maison CHAIX et Cie. J'éprouve le besoin, pour ma part, de vous exprimer en quelques mots les sentiments et les réflexions que me suggère la fête de famille célébrée aujourd'hui en notre présence.
A côté de l'organisation habile, généreuse et féconde du système de la Participation aux bénéfices, M. CHAIX, préparant l'avenir, a placé l'Enseignement professionnel. Votre École de jeunes typographes, qui compte environ quatre-vingts élèves, instruits par quinze professeurs, doit être citée comme