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Titre : Historique de l'imprimerie et de la librairie centrales des chemins de fer : organisation industrielle et économique de cet établissement / [A. Chaix]

Auteur : Chaix, Alban (1860-1930). Auteur du texte

Éditeur : A. Chaix (Paris)

Date d'édition : 1878

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30216172h

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : 1 vol. (VII-338 p.) : pl. ; 29 cm

Format : Nombre total de vues : 357

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5857727j

Source : Bibliothèque municipale de Saint-Pierre-des-Corps, 2009-298068

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/07/2010

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INSTITUTIONS OUVRIÈRES 241

capitaliste qui ne travaillait pas et qui s'engraissait du travail d'autrui. Ils résolurent de se mettre en grève. Les Mains s'engagèrent à ne plus porter la nourriture à la Bouche, la Bouche à ne pas la recevoir, les Dents à ne pas la broyer, les Jambes à ne pas promener ce paresseux. Mais il arriva bientôt que les Jambes devinrent maigres, les Dents tremblantes, la Bouche sèche et les Mains débiles. On s'aperçut que la fonction de l'Estomac n'était pas oisive, et que c'était lui qui distribuait la force et la santé à tous les Membres, en répartissant la nourriture reçue. Persuadés par cette expérience, les Membres firent avec lui une paix durable.

L'histoire ajoute qu'il n'en fallut pas davantage pour persuader aussi les grévistes de Rome. Je craindrais que de nos jours une fable ne suffît pas à procurer ce résultat. Et d'abord, si Menenius Agrippa lui-même, renaissant après vingt-quatre siècles, se présentait dans un club de Belleville, croyez-vous, Monsieur, qu'on le laisserait parler?

Vous essayez d'un autre moyen de persuasion, et vous avez raison. Je gage que vous avez rencontré cependant bien des difficultés à vous faire écouter, soit de vos associés du Capital, soit de vos auxiliaires du Travail. Il n'y a pas qu'une sorte de radicaux, il y en a deux : les radicaux du Capital et les radicaux du Travail. Les uns et les autres ont l'oreille dure. Les premiers ne sont pas toujours plus raisonnables ni plus traitables que les seconds.

Vous est-il arrivé, Monsieur, de vous entremettre dans une querelle privée, soit pour prévenir un duel, soit pour arranger un procès, soit pour réconcilier un ménage discordant? J'ai eu assez souvent cette mission : elle n'est pas commode. Des deux côtés les prétentions sont excessives et passionnées. Des deux côtés on s'anime, on s'échauffe, on accuse le pauvre négociateur d'être partial pour l'adversaire dès qu'il conseille une concession. Trop heureux quand Sganarelle et sa femme ne se trouvent pas subitement d'accord pour injurier l'importun qui veut mettre fin à la bastonnade conjugale. Si vous me pardonnez la comparaison, c'est comme lorsque l'on s'avise de séparer deux chiens qui se battent. On court grand risque d'être mordu par tous les deux.

Quelque chose de semblable m'ad vient depuis que je m'efforce d'apaiser la querelle du Capital et du Travail. Comment, s'écrient les radicaux du Capital, vous voulez admettre les ouvriers au partage des bénéfices, gêner votre droit de les congédier, leur fournir l'occasion de critiquer vos affaires et vos inventaires, diminuer votre autorité, compter avec eux et vous placer dans leur dépendance? Il n'y a rien de plus dangereux. Vous êtes un socialiste et un partageux. Comment, s'écrient à leur tour les radicaux du Travail, vous espérez faire taire nos justes plaintes en nous donnant à diviser entre nous tous une faible partie des bénéfices que nous produisons et dont