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Titre : Bulletin du Muséum d'histoire naturelle

Auteur : Muséum national d'histoire naturelle (Paris). Auteur du texte

Éditeur : (Paris)

Date d'édition : 1922-02-23

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34348915q

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34348915q/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Langue : Français

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Description : 23 février 1922

Description : 1922/02/23 (T28,N2).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5853466c

Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 8-S-9167

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 09/02/2012

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BULLETIN

DU

MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.

ANNEE 192 2. — N° 2.

203E RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.

23 FÉVRIER 1922.

i'IWiSlDENCE DE Al. U MANGIN,

DIRECTEUR DU MUSEUM.

ACTES ADMINISTRATIFS.

M. LU PRÉSIDENT dépose sur le bureau le icr fascicule du Bulletin pour l'année 1922, contenant les communications laites dans la réunion du 26 janvier 1922.

M. LE PRÉSIDENT donne connaissance des faits suivants :

M. PONTREMOLI, Architecte en chef du Muséum, a été élu Membre de l'Inslitut (Académie des Beaux-Arts), le 11 février 1922;

M. FRÈREJACQUE a été nommé Préparateur titulaire à la Chaire de Chimie, à dater du ior décembre 1921;

M. BRAULT, Garçon de Laboratoire h la Chaire de Mammalogie, a été admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite, à dater du 1" février 1922.

Ont été nommés Correspondants du Muséum (Assemblée des Professeurs du 16 février 1922), sur la proposition de M. le Professeur L. ROULE :

MUSÉUM. — xvin. q


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M. le Dr Etienne LOPPÉ, Directeur du Musée d'Histoire naturelle de La Rochelle ;

M. le Professeur DAYIDOFF, Directeur du Laboratoire zoologiquc russe de Yillefranche-sur-Mer.

M. LE PRÉSIDENT a le regret d'annoncer que M. Guy RABAULT, Associé du Muséum, a été victime d'un grave accident au cours de sa mission dans ie Sud de la Tunisie et il lui adresse l'expression des sentiments de sympathie de la Réunion des Naturalistes.

CORRESPONDANCE.

M. le Professeur L. JOUBIN communique la circulaire suivante CONSEIL INTERNATIONAL DE RECHERCHES.

UNIONS GEOBESIQUE ET BIOLOGIQUE. SECTIONS D'OCÉANOGRAPHIE PHYSIQUE ET BIOLOGIQUE.

S. A. S.

le Prince do MONACO, ., . .

J'ai'is. M ai) (auvicr 1022.

MONSIEUR ,

Au cours de la réunion internationale des sections d'Océanographie physique cl biologique, tenue à Paris, du 9 au janvier 1922, on a décidé d'éditer un répertoire de toutes les personnes qui, dans chaque pays, s'intéressent aux sciences de la mer.

II s'agit d'organiser entre elles une base de relations scientifiques, de faciliter leurs échanges de publications et de favoriser ainsi leurs travaux.

Afin d'établir le plus promptement possible la liste des savants français intéressés, je vous prie de vouloir bien faire connaître la présente circulaire notamment aux mathématiciens, physiciens, chimistes, biologistes, industriels, dont les travaux se rapportent de près ou de loin aux sciences de la mer.

Chacune do ces personnes est priée de m'envoyer le plus tôt possible ses : 'NOM, PRÉNOMS, FONCTION, ADRESSE, SPÉCIALITÉ. Le répertoire devant cire envoyé à l'imprimerie le 1" mai, il est désirable que tous les documents me soient parvenus avant le 1" avril.


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Je vous serais reconnaissant de me faire connaître en outre les renseignements concernant les personnes que la présente circulaire n'atteindrait pas, mais qu'il serait désirable de voir figurer au répertoire.

Veuillez, Monsieur, agréer l'expression de mes sentiments bien dévoués.

Le Secrétaire de la Section inlernatinnah,

Professeur L. JOUJIIN, Membre de l'Institut.

Adresse : Professeur L. Jouum, Institut Océanographique, rue SaintJacques, Kjo. Paris (5°).

PRESENTATION ET DON DE COLLECTIONS.

M. le Professeur E.-L. BOUVIER annonce que l'importante collection de M. Louis BEDEL a été donnée au Muséum par M"" Henri D'OUBIONV, soeur du regretté savant.

PRÉSENTATION DE POISSONS MONTES APPARTENANT À DUS ESPECES RARES,

PAR M. Louis ROULE.

Je signale, parmi les Poissons récemment montés pour entrer dans la Collection, plusieurs espèces remarquables par leur importance et leur rareté. Ces pièces ont été préparées, dans le service même, par MM. les Préparateurs F. Angcl et J. Vaillant.

SCYMNODON RINGENS Bocage et Capello. — Un individu femelle mesurant J ni. 10 de longueur. Don de M. le Dr Et. Loppé, Directeur du Muséum d'Histoire naturelle de La Rochelle. — Provenance la plus septentrionale pour celte espèce abyssale ibéro-africaine : Banc Blaskett, au S.-O. de l'Irlande; 3oo brasses. (Date : novembre 1921.)

Cette femelle portait des foetus qui feront l'objet d'une communication ultérieure.

CIIIM/EHA MONSTUOSA Linné. — Deux individus femelles, mesurant respectivement 0 m. 92 et 1 m. io3 de longueur totale. Le plus grand, venu des Halles centrales, a été péché par les chalutiers du golle de Gascogne; il a été donné par M. le Dr Jugeât, Vétérinaire-Inspecteur aux Halles. Le plus petit, donné par M. le Dr Loppé, a pour provenance le banc Blaskett, au S. 0. de l'Irlande; 3oo brasses. (Date : novembre 1921.)


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ACIPENSER STURIO Linné. — Deux têtes montées, ayant appartenu à des individus longs de près de 2 mètres, pris dans la Garonne, à Cadillac, en mai 1921. — Don de M. Prunier, Président du Syndicat des Ostréiculteurs, Administrateur du Comité scientifique et technique des Pêches maritimes.

SUR LA COLLECTION DE CMUSTACES DÉCAPODES

DE LA GALERIE DE ZOOLOGIE

DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE DE PARTS,

PAB M. CH. GRAVIER.

Tout en haut de la galerie de Zoologie du Muséum national d'Histoire naturelle, dans la salle dite d'Entomologie appliquée, M. le Professeur E.-L. Bouvier a réuni une. collection d'Arthropodes, éminemment instructive aux points de vue morphologique, embryogénique, élhologiquc et économique. Cette remarquable collection •— qui représente une somme d'efforts dont seuls peuvent se rendre compte ceux qui ont collaboré à sa préparation et à son installation — permet, sans le secours d'aucun livre, d'apprendre ce qu'il y a d'essentiel à connaître sur la forme cl la vie des animaux articulés. Les matériaux qui la constituent, choisis avec soin, sont accompagnés d'explications claires et substantielles sur lesquelles une illustration copieuse et soignée projette une vive lumière. Le moins qu'on puisse dire, c'est que cette collection est l'une des parties les plus précieuses de notre galerie de Zoologie. Et cependant, elle est relativement peu connue du public, et c'est bien dommage. Elle est placée au sommet de l'édifice et les gens parvenus au second étage, déjà fatigués par la vue de tant d'êtres si variés, hésitent à monter un nouvel escalier. D'autre part, l'éclairement de la salle est très défectueux; les jours où le temps est sombre — et c'est très fréquent en hiver — les trois quarts des choses deviennent indiscernables et la lecture des explications est impossible. Dans ces conditions, le visiteur, à peine entré dans la salle, se hâte de la quitter.

Jusqu'en 1917, M. le Professeur E.-L. Bouvier avait, dans son service, la totalité des collections d'Arthropodes. Depuis cette date, les Crustacés, les Arachnides et les Myriapodes forment, avec les Vers, un service distinct qui m'a été confié. Dès le début de 1918, j'entrepris la transformation et la réorganisation des parties du second étage de la galerie, dépendant du service de la Chaire de Zoologie (Vers et Crustacés), qui étaient entièrement occupées par les collections de Crustacés Décapodes conservées à sec, réunies par Henri et Alphonse Milne Edwards, et enrichies par M. le Professeur E.-L. Bouvier. Cette magnifique collection, probablement l'une des plus belles du monde entier, renferme un assez grand nombre de types originaux ; on y trouve même des genres dont nous n'avons aucun représentant conservé dans l'alcool {îxa Leach, Echidr


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nocerus White, Cryptolithodes Brandt, etc.), ce qui est, d'ailleurs, bien regrettable. Les exemplaires, à part ceux de très grande taille, sont contenus dans des boîtes vitrées dont le fond est une lame de carton sur laquelle sont indiqués en général : le nom scientifique de l'espèce à laquelle se rapporte le Grustacé correspondant ; le lieu où ce dernier a été recueilli et le nom du collecteur. La dénomination latine n'a aucune signification pour la très grande majorité des visiteurs, et beaucoup d'entre eux hésitaient à reconnaître des animaux qui leur étaient cependant bien familiers, comme le Tourteau, le Crabe enragé, la-Langoustine, etc., qui étaient désignés respectivement sous les seuls noms de Cancer pagurus L., Carciniis moenas L., Nephrops norvegicus L., etc.

La collection actuelle est rangée d'après les données les plus récemment acquises depuis les travaux des deux MilneEdwards, et surtout d'après les recherches de E.-L. Bouvier, A. Orlmann et A. Alcoek; ce qui nous a amené à certaines modifications dans le groupement des espèces et à des changements de désignation de quelques formes, soit à cause de la loi de priorité —judicieusement observée —, soit à cause de synonymies plus ou moins récemment établies. Le nom ancien a toujours été soigneusement conservé au dos du carton sur lequel est fixé le spécimen considéré. Tout exemplaire représentant une espèce donnée est accompagné d'une explication indiquant, autant que possible, le nom vulgaire suivi du nom scientifique mis entre parenthèses, le caractère morphologique le plus saillant de l'espèce en question, les régions du globe où celte espèce a été trouvée jusqu'ici; le point de vue économique n'est pas omis, le cas échéant. Quand les moeurs d'une espèce ou d'un groupe d'espèces offrent un intérêt particulier, elles font l'objet d'une explication spéciale. Les genres, les familles, les tribus, les ordres et les classes sont sommairement, mais suffisamment caractérisés. Une illustration abondante donnera aux explications'une forme aussi concrète que possible. Celte illustration, qui est dispendieuse, est commencée; elle sera continuée dans toute la mesure compatible avec les ressources du laboratoire. On peut voir, dès maintenant, des figures relatives à l'incubation chez la Squille mante, au terrier d'une Ecrevisse d'Amérique (Cambarus diogenes Girard), à l'attitude normale du Crabe géant du Japon (Macrocheir Kâmpfcri de Haan, dessin de A. Millot), au déguisement d'un Crabe (Pisa tetraodon Leach, offert gracieusement par A. Millot au Muséum, comme celui du Crabe géant du Japon), aux moeurs du Crabe des Cocotiers [Birgus lafro (Herbst)], à l'habitat des Gélasimes, des Ocypodes, des Crabes de terre ou Touriouroux, etc.

Une collection d'un grand musée comme le nôtre ne peut rester immuable; elle doit suivre, dans une certaine mesure, le mouvement des collections générales et s'enrichir de formes et de documents nouveaux. Elle doit donc avoir une certaine plasticité, puisqu'elle est disposée sur un


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espace inextensible. Dans ce but, certains genres polymorphes ont été représentés par un grand nombre d'espèces, que l'on pourra réduire sans inconvénient grave; on pourra faire de même pour certaines espèces à faciès multiples, dont on a retenu plusieurs exemplaires(,). Il sera possible ainsi de substituer, peu à peu, à des données morphologiques, des documents biologiques ou économiques. Il importe peu au grand public de savoir si un genre est riche ou pauvre en espèces ; il est plus intéressant pour lui d'apprendre où et comment vivent les animaux qu'on lui montre, s'ils sont utilisés dans l'alimentation, s'ils causent des dégâts dans les constructions ou daus les cultures, etc. La visite attentive de la galerie doit être une manière de « leçon de choses s pour le public qui s'instruit ici, sans avoir recours à des livres : c'est ce qui est réalisé maintenant daus les musées modernes, notamment au British Muséum for Natural Hislory de Londres (South Keusinglon).

Les Stomatopodes, les Macroures et les Brachyures couvraient à eux seuls toutes les vitrines relevant du service de la Chaire de Zoologie (Vers et Crustacés). Toutes les espèces de la collection primitive figurent dans la disposition nouvellement adoptée. Mais la réduction à un ou deux du nombre des exemplaires exposés'pour chaque espèce a fait gagner de la place, ce qui permettra de présenter au public, au même étage de la galerie, les autres ordres de Crustacés et les types fondamentaux du grand embranchement des Vers. II reste libre la travée intérieure du côté sud, une rangée de vitrines de la travée extérieure du celé est et une autre de la travée extérieure du côté nord. La travée intérieure du côté sud est consacrée aux Arachnides et aux Myriapodes. En utilisant les matériaux du laboratoire et surtout ceux de l'opulente collection de M. Eugène Simon, M. Louis Fage y a installé une série de pièces fort curieuses, clairement expliquées et habilement illustrées qui font connaître les divers types de l'industrie des Araignées et, en outre, une série d'exemplaires de choix qui montrent les formes géantes de ces animaux si captivants au point de vue biologique.

Telle qu'elle est — et mieux encore telle qu'elle sera — la collection de Crustacés Décapodes du Muséum peut être fort utile au public qui désire s'instruire; elle permet, de plus, aux étudiants de reviser les notions essentielles relatives à ces Arthropodes et de voir nombre de formes qu'on ne peut leur montrer dans les cours qu'ils suivent. Les dispositions adoptées sont telles que le visiteur pourra parcourir la collection entière de Crustacés sans passer deux fois par le même point et sans jamais revenir sur ses pas.

f 1' Tous les exemplaires qui ne figurent plus dans la collection exposée au public sont rangés, dans le même ordre que celle-ci, avec les matériaux d'étude en réserve.


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Pour donner une idée de l'importance de cette collection, il suffit de rappeler que les vitrines qui la contiennent, au nombre de 444 , s'étendent sur une longueur de 3oo mètres ; les explications nécessaires ont exigé déjà plus de 1,000 étiquettes.

La remise en état de la presque totalité des pièces exposées, la confection des étiquettes explicatives encadrées, exécutées entièrement avec nos propres moyens, le remaniement de la collection, tels sont les résultats de l'effort réalisé dans les quatre dernières années, avec les seuls crédits du laboratoire, en dehors du travail courant de rangement, d'entretien et d'accroissement des-collections générales d'études. Ces résultais n'ont p 1 être obtenus que grâce au zèle du personnel du service de Zoologie (Vers et Crustacés) qui n'a ménagé ni son temps ni sa peine et auquel je tiens personnellement à rendre hommage ici. Il serait injuste de ne pas signaler aussi le concours dévoué de M. Narcisse Convers qui, dans l'écriture des étiquettes, a déployé tout son (aient de calligraphe.

PRESENTATION ET DON D'OUVRAGES.

M. le Professeur Paul LEMOINE présente et offre, pour la Bibliothèque du Muséum, la 2e édition de son Traité pratique de Géologie (.1. Hermann, éditeur, Paris, 1922).

M. A. GUILLAUMIN, au nom de M. H. SCHINZ et au sien, présente et offre pour la Bibliothèque du Muséum la IIIe et dernière livraison de la partie Botanique (Rédaction : H. SCIIIKZ et A. GUILLAUMIN) de l'ouvrage intitulé : Nova Caledonia, par F. SARASIN et. J. Roux (Berlin et Wiesbaden, 1921).

Ce fascicule de 135 pages comprend les mémoires suivants : IL SCHINZ et A. GUILLAUMIN, Siplmnogamen (suite et fin), avec une figure dans le texte et deux planches en héliogravure. Dans celle partie, le genre Solanum a été étudié par G. BITTER, le supplément aux Moraceoe (genre Ficus) par 0. WARBURG et aux Euphorbiaccoe (genre Àcalypha) par D. PRAIN.

C. HOUARD, Cécidies de la Nouvelle-Calédonie, avec 22 figures dans le texte.

A. GUILLAUMIN, Essai de géographie botanique de la Nouvelle-Calédonie, avec 6 tableaux et une carte des régions flores de l'Océanie folles que les comprend l'auteur.


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L'Index alphabétique de toutes les piailles citées dans la partie systématique.

Ce fascicule, dont les manuscrits, interrompus par quatre ans et demi de guerre, ont été terminés au début de 1920,porte la date de 1921, mais sans indication de mois; toutefois, l'Introduction destinée à être placée en tête de tout le volume et imprimée en dernier lieu est datée de juin îgai. Par conséquent, n'y sont point citées ni comptées dans les statistiques les espèces nouvelles pour la science ou pour la Nouvelle-Calédonie, indiquées par A. B.Rendle, E. G. Baker et S. Le M. Moore dans A Systematic Account ofllw Plants collected in Ncw-Caledotiia and the Isle of Pines by Prof. B. H. Compton in îgiâ, Part I, présenté le 2 février 1920 à la Linnean Society et paru dans le numéro portant la date du 6 septembre îgsi du Linnean Sociehfs Jotirnal, Botany XLV, mais dont les tirés à part sont indiqués comme étant de juillet îgsi. La mise en vente du fascicule HI de Nova Caledonia n'a eu lieu qu'en janvier îgaa.

Mme M. PHISALIX offre pour la Bibliothèque du Muséum un ou vrage qu'elle vient de faire paraître :

L'ouvrage que j'ai l'honneur de vous présenter aujourd'hui, et qui a pour titre Animaux venimeux et venins1-'^, est le fruit de longues années de travail et de recherches faites dans les laboratoires du Muséum, en collaboration d'abord avec le Dr Césaire Phisalix, puis seule, depuis la mort prématurée de ce dernier, en 1906.

Le sous-titre de l'ouvrage : la fonction venimeuse chez tous les animaux; les appareils venimeux, les venins et leurs propriétés ; les fonctions et usages des venins; l'envenimalion et son traitement, en indique la conception générale : c'est la fonction venimeuse tout entière, c'est-à-dire la fonction toxique chez les animaux, etl'anatomie des appareils venimeux dans tous les groupes zoologiques.

Les acquisitions anciennes et modernes que l'expérience scientifique a confirmées s'y trouvent coordonnées dans le même ordre pour chacun des chapitres.

L'ouvrage montre l'importance des espèces venimeuses qui, par leur nombre et leurs variétés, constituent pour l'homme et ses auxiliaires ani'*>

ani'*> 2 vol., gr. in-8", îaas -j-xxxvn pages, B21 figures dans le texte, 9 pi. en noir, 8 pi. on couleur. Paris, 1922. Ed. Masson, 120, boulevard SaintGermain.


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maux, l'un des fléaux les plus redoutés des régions tropicales, et en particulier de nos Colonies.

L'extension de la fonction venimeuse parmi les groupes zoologiques se trouve déterminée par le sens qu'il faut attacher au mot venin : est un venin tout poison élaboré normalement par un organisme animal bien portant, quel que soit le lieu de sa production et l'usage apparent qu'en puisse faire l'animal qid le produit.

Cette conception est la seule qui puisse éclairer la question, et permettre de saisir le sens biologique de la fonction venimeuse, en dégageant celleci des questions secondaires, à notre avis, du mode de vie, libre ou parasite, et de l'existence ou de l'absence d'un appareil inoculateur du venin.

11 est bien évident que seules les espèces vulnérantes ou parasites constituent un danger direct pour les autres espèces, et pour l'homme en particulier; mais le fait que des espèces sécrétant des poisons ne sont ni vulnérantes, ni parasites (Batraciens, Poissons vénéneux, . . .) entraînentà considérer d'abord le rôle du poison vis-à-vis de l'organisme lui-même qui le produit, et dont l'étude d'ensemble de la fonction tout entière donne la solution : le venin joue un rôle important dans les échanges nutritifs de l'individu et dans les procesuss de son immunité naturelle. En effet, tous les animaux venimeux ont un sang venimeux qui, circulant dans tous les organes, y abandonne et y prend des produits utilisés ou rejetés. Même parmi les produits considérés uniquement comme des déchets, dans l'organisme humain, par exemple, et qui sont nocifs, quand ils s'y accumulent, il en est qui ont un rôle utile, et probablement indispensable à l'équilibre des échanges.

Les recherches de M. le Professeur Desgrez établissent, en effet, que certains produits de désassimilation : choline, bétaïne, (riméthylamine,... stimulent, les sécrélions et les échanges nutritifs; on sait, d'autre part, que la lécilhine, la cholestérine, . . . considérées comme des déchets, ont un l'ôle protecteur aujourd'hui bien démontré.

Comprise ainsi dans son ensemble, la fonction venimeuse s'étend sur tous les groupes zoologiques, et apparaît comme l'exagération permanente ou temporaire d'une fonction normale de l'organisme.

Quant aux venins, ce sont, parmi tous les poisons, ceux qui, au point de vue biologique, présentent le plus haut intérêt parce qu'ils fournissent, à côté du mal, le remède. S'ils contiennent des substances toxiques, ils renferment aussi des substances anlitoxiques, qu'on sait maintenant séparer des premières : en 1894, ici, au Muséum, MM. C. Phisalix et Bertrand ont montré que le venin de Vipère aspic, chauflé à 75° pendant i5 minutes, devient un vaccin, et que le sang des Cobayes vaccinés est antivenimeux -, découverte qui est la base scientifique de la sérothérapie anlivenimeu.se, et pour laquelle les auteurs ont reçu le prix Monlyon de Physiologie.

A quelques jours de là, M. A. Calmetle donnait le résultat de ses re-


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cherches sur le venin de Cobra, qu'il atténuait par les hypochlorites alcalins, et arrivait à vacciner des lapins qui fournissaient du sérum anticobra.

Le sérum antivipère et. le sérum anlicobra, nés en France, préparés actuellement à l'Institut Pasteur, sont maintenant répandus dans toutes les contrées à Serpents qui ont leurs instituts antivenimeux.

La vaccination et la sérothérapie antivenimeuses sont les principales applications actuelles des venins ; mais ceux-ci ont toujours joué un grand rôle dans la thérapeutique, soit que, comme dans l'Antiquité et le Moyen Age, où l'on ne savait pas encore localiser le pouvoir venimeux en même temps que guérisseur, on employât les animaux eux-mêmes et leurs préparations, soit qu'où ait par la suite employé les venins eux-mêmes dans la préparation des médicaments : la thériaque a longtemps contenu des trochisques de Vipère.

• Les découvertes faites sur les venins depuis l'ère officielle des microbes, qui a permis une comparaison étroite entre les venins et les toxines microbiennes, et aux progrès desquelles les recherches du Dr C. Phisalix et les nôtres ont apporté la contribution personnelle de plus de 200 notes et mémoires , nous permettent de prévoir que le sujet des Animaux venimeux et des venins est loin d'être épuisé : quelques groupes zoologiques Spongiaires, Crustacés, Oiseaux,. . . n'ont encore été que peu ou pas explorés; bien des questions sont à peine ébauchées, d'autres encore insoupçonnées, de sorte que l'étendue de nos différents chapitres traduit moins leur importance relative que les notions jusqu'ici acquises à leur sujet.

Nous espérons que cel ouvrage pourra du moins servir de point de départ à des recherches nouvelles, tant par son développement propre que par ses références bibliographiques, que nous nous sommes efforcée de rendre aussi exactes et aussi complètes que possible.

La Bibliothèque du Muséum a reçu également les dons suivants :

Professeur MEUNIER (Stanislas) : Histoire géologique de la pluie. Paris, 1921. In-8°.

GERBAULT (E.-L.) : Sur la constitution du phénotype rcBanuncidus Sardousn. Coulommiers, 1921. In-8°. (Extrait du Bulletin de la Société botanique de France, LXVIi.)

JACOT (Arthur P.) : Some marine Molluscan Shells qf Beauforl and vicinily. (Journal of tfw Mitclwll Scicntific Society, February 1921.)

CAUSSIN (G.) : Rapport, de mission sur la Birmanie. Saigon, 1921. In-8°. (Publication de la Chambre d'Agriculture de la Cochinchine.)


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BREUIL (Abbé H.) : Nouvelles cavernes ornées paléolithiques dans la province de Malaga. Paris, 1921. In-8°. (Extrait de Y Anthropologie, t. XXXI.)

SKINNER (Alanson) : Notes on Iroquois Archaeology. New-York, 1921. In-12. (Indian Notes and Monographs.)

HARRINGTON (M. R.): Religion and cérémonies ofthe Lenape. NewYork, 1921. In-12. (Indian Notes and Monographs.)

2e Cubabefore Colombus, Parti, vol. 1 et 2.New-York, 1921. In-12.

(Indian Notes and Monographs.)

GANDILLOT (Maurice) : Elher ou relativité. Paris, 1922. In-12.

LANÇON (Auguste) : Les Animaux chez eux. Paris, 1882. In-folio, planches gravées à l'eau-forte. ( Offert à la Bibliothèque par M" 10 Vve MILLOT, en souvenir de son mari.)

VAVON (Commandant) : La stéréotopographic. Saint-Etienne, 1991. In-4°. (Extrait de la Bévue de l'industrie minérale.)

NiEnsTRASZ (H.-F. ) : Chitonen ans der Raplcolonie und Natal. (Bcitrage zur Kenntnis der Fauna von Siid-Afriha.) Iéna, 1906. In-8°, pi. (Abdruch aus dein Zoologischen Jahrbucher. AU. fur Syslemalik, XXIII, 4.)

2° Bemerkungen ùber die Chitonen-Sammlung im zoologischen Muséum zu Leiden. S. 1. u. d. In-8°, pi. (Notes from the Leqden Muséum,

XXV.)

3° Aile und tieue Isopoden. Leiden, s. d. ln-8°, pi. (Zoologischc Medcdeelingen, IV, 2.)

4° Die Isopoden-Sammlung im. Naturhistorischen Reichs Muséum zu Leiden. I. Cymothoidw. II. Sphacromidoe, Serolidoe, Anlhuridoe, Idotheidoe, Asellidm, Janiridoe, Munnopsidoe. Leiden, s. d. 2 broch. in-8", pi. (Zoologisclw Mededeclingen, I, 1 et III, 2-3.)

NIERSTRASZ et HKGT : K Chlamydonema Felineumn, nov. gcn. nov. sp., eine neue parasitisch lebende Nematode. Die Verwandtsc/iaftbeziehungen von « Chlamydonema Felineumn Noordh. Hegt. S. 1. n. d. In-8". (Overgedrukt int Tijdschr. d. Ncd. Dicrh. Vereen., XII, 1.)


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COMMUNICATIONS.

LA GLANDE ILÈO-CMGALE DES GIRAFES, PAR M. H. NEUVILLE.

COBBOLD a fait connaître, en i856(1>, une disposition particulière que présente chez les Girafes, dans la région de l'orifice iléo-coecal, la surface, interne de l'intestin. Il est revenu à plusieurs reprises sur cette disposition, qu'il a figurée et longuement décrite. Elle consiste en la présence de sortes de cryptes, d'assez grandes dimensions, à la périphérie de l'orifice iléocoecal. Ayant observé, dans l'intestin grêle des mêmes animaux, cà et là, des culs-de-sac assez grands pour admettre, écrivait-il, l'extrémité du petit doigt, et garnis d'un repli marginal en forme de valvule semi-lunaire, COBBOLD admit qu'une extension de ces faits a lieu dans la région iléocoecale et y détermine la disposition qu'il signalait.

Il voyait là une complication des (rglandes» de Peyer, considérées alors comme de véritables glandes digestives, el se livrait, à ce sujet, à des comparaisons dont l'intérêt, dans l'état actuel des connaissances, est pour le moins très diminué. Mais il a insisté avec raison sur l'importance des données anatomiques de ce genre pour l'évaluation des affinités zoologiques(!); partant de là, il incitait à rechercher si, dans l'intestin des Antilopes, des Cerfs et des Chameaux, il n'existerait pas des structures voisines de celles qu'il venait de découvrir.

GARROD, en 1877 <s), a examiné dans ce sens le Moschus moschiferus, le Cervus dama, ïAlccs machlis, le Cervus virginianus, le Tragelaphus scriptus et l'Oryx beisa. Il y a trouvé des dispositions rappelant celles de la Girafe, dont il rapproche spécialement ce que lui a présenté YAlces.

d On a remarkablc pouclied condition of tlie glandula; Peycriaruc in llie Giraffe. Philosophical Journal, 1856.

< 2' <tl must, in tlie présent instance, be pcrmilled to uphold tlie validity of llie persuasion which argues lhat no viscus or System of lissues should be excluded from the characters employed in détermination of the zoological aflinities.. .» ( Contribution to the Anatomy of the Girafle. Proc. Zonl. Soc, London, 1860, p. 99-io5-, cf. p. toh).

'*' Notes on the Anatomy of tlie Musk-Deer (Moschvs moschiferus). Proc. Zool. Soc, London, 1877, p. 287-292.


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J'ai eu l'occasion d'examiner à diverses reprises, sur des Girafes de divers âges et appartenant à plusieurs sous-espèces, les faits signalés par COBBOLD. La figure 1 ci-jointe montre l'aspect offert, chez ces Mammifères, parla région de la valvule iléo-caicale. Cet aspect est assez variable de sujet à sujet, sans que l'on puisse, je crois, voir dans ces variations autre chose que des caractères individuels; il est caractérisé par la présence de cryptes

ClSTRAGT, pliot.

Fig. 1. — Girafe. •— Glande iléo-coecale. Gr. nat. L'orifice ilco-coecal est marqué par une astérisque.

serrées les unes contre les autres au voisinage immédiat de la valvule, puis s'espaçant très irrégulièrement en s'éloignant de celle-ci. Les variations tiennent surtout au nombre de cryptes et à leur plus ou moins grande coalescence; COBBOLD en a compté de sept à vingt; l'exemple dont je donne ci-contre une figure photographique me semble représenter un état moyen du nombre et du degré de coalescence de ces cryptes.

L'orientation de l'ensemble ainsi constitué paraît avoir échappé aux pré-


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cédents auteurs. Je l'ai toujours vu s'étendre du côté du côlon plutôt que de celui du caecum. Sur la figure ci-jointe, où. l'orificeiléo-caecal, entouré de son bourrelet valvulaire, est marqué par une astérisque, le côlon s'étend à gauche de cet orifice, et le caScum à droite. Dans cet.exemple, les cryptes n'empiètent même pas sur le coecuni même; par contre, il en existe d'isolées, dans le côlon , jusqu'à une vingtaine de centimètres "de l'orifice iléocoecal. Ces cryptes s'observent à tous les degrés de développement, depuis celui de dépressions si peu marquées qu'elles passeraient facilement inaperçues, jusqu'à celui de fosses profondes d'environ un centimètre, et larges d'autant, sinon plus.

Les figures données par COBBOLD, et dont l'une est reproduite dans VAnatomy of Vertébrales d'OwEN (vol. III, p. 476), sont assez différentes de celle que l'on voit ci-contre. Dans celle-ci, les cryptes sont moins larges et plus profondes; leurs bords paraissent plus fermes et plus nets, et l'on ne peut en général apercevoir le fond de ces dépressions. Sur les figures de COBBOLD, les cryptes paraissent plus larges, moins profondes, et elles semblent avoir des bords affaissés; le fond des plus grandes de ces dépressions y est bien visible et montre de petites dépressions secondaires que mentionne expressément l'auteur(1). Le fond des cryptes est en effet plus ou moins régulier, et j'y ai vu, comme COBBOLD, des cryptes secondaires. Il m'est toutefois difficile de considérer les figures de cet auteur comme représentant des pièces vraiment intactes; elles furent probablement dessinées d'après des préparations altérées par un commencement de putréfaction, d'où toute tonicité avait disparu, et où la muqueuse avait dû être partiellement détruite.

Ces dispositions de la région valvulaire iléo-coecale des Girafes, tout en étant particulières, rappellent non seulement ce qui s'observe, à un degré moindre, chez les Ruminants énumérés par GARROD, mais ce qui existe aussi, sous une forme différente, autour de l'orifice iléo-coecal des Eléphants.

L'examen histologique peut seul renseigner sur la nature exacte de telles dispositions. Contrairement à ce que COB.BOI.D a cru d'après quelques apparences, elles ne représentent pas un état spécial des glandes de Peyer, mais sont constituées, au moins chez les Girafes, par de simples replis de de la muqueuse, dont elles réalisent ainsi un accroissement de surface. La figure 9 ci-jointe suffit, malgré la faiblesse de son grossissement, à renseigner fondamentalement sur ce fait, que l'examen à de plus forts grossissements permet seul de connaître avec précision. On y voit que la muqueuse m et la sous-muqueuse m' participent seules à la formation des replis constituant les parois des cryptes; dans ces replis, il s'enfonce par

W Contribution lo tlie Anatomy ofthe Girafl'c. Proc. Zool. Soc, London, 18O0, p. io4.


Fig. 2. — Girafe. Coupe longitudinale do l'une des cryptes de la glande ilco-ciecalc. X i o,5.

t», muqueuse; m', sous-muqueuse; s. sous-séreuse; p, péritoine; l, l, t, fibres musculaires lomjiludinalcs; w, section d'un vaisseau; (, t, fibres musculaires transversales (annulaires); (', fibres musculaires tendant à l'obliquité et s'enfonçant dans la sousmuqueuse; o, fibres musculaires obliques; g, replis de la muqueuse (cryptes secondaires) coupés en travers.


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places des fibres musculaires l\ émanées de la couche transversale (, et tendant plus ou moins nettement à l'obliquité. Souvent, sinon en général, la muqueuse devient plus épaisse sur les bords des cryptes ; ce caractère ne peut être apprécié que sur des pièces en état suffisant de bonne conservation. En aucun point, je n'ai observé un développement de formations lympboïdes pouvant confirmer, ou tout au moins permettre de reprendre sur des bases nouvelles, la supposition de COBBOLD quant à la nature des dispositions dont il s'agit.

Le rôle de celles-ci doit être simplement d'augmenter, en cette région, la quantité des produits de sécrétion versés par la muqueuse dans l'intestin. L'étal des pièces dont j'ai disposé, suffisant pour une étude d'anatomie microscopique, ne se prétait pas aux investigations physiologiques qui eussent pu mieux renseigner sur ce rôle que les seules données analomiques. Quoiqu'il en soit, cette sécrétion supplémentaire vient agir sur les aliments au niveau où ils s'engagent dans le côlon, et plus exactement encore d'après ce que nous venons de voir, quand ils passent du cuîcum dans la partie initiale du côlon proprement dit. Dans celle région de l'intestin, la digestion est considérée comme terminée, l'absorption seule y restant active; c'est surtout la progression des résidus alimentaires qui y est assurée, et peut-être la sécrétion de ces cryptes muqueuses a-t-elle pour effet essentiel de faciliter celte progression au sortir du Ciecum, où les parties liquides ont été absorbées.

Il n'y a point, en tout cas, à voir dans ces cryptes une disposition spéciale des glandes de l'eyer, ni une extension de formations lympboïdes quelconque. .


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DEUXIÈME NOTE SUR LA TYPHOSE AVIAIRE, PAR M. ALFRED MOUQUET.

Le I3 avril 1921 la Ménagerie du Muséum reçut d'Alexandrie un lot de i4 Flamants (Phoenicoptcrus »-osews),qui arrivèrent en bon état. Placés dans la grande volière, ils faisaient, lors de leurs baignades ou de leurs graves promenades de péripaléticiens, l'admiration des artistes qui s'extasiaient sur leur belle livrée faite de blanc rosé, rose et vermillon.

Malheureusement, dès leur entrée, des froids survinrent; eurent-ils un effet défavorable sur l'acclimatement? la chose est probable sans que je puisse l'affirmer. En tous cas, malgré l'abaissement de température, les animaux parurent aller bien pendant quelques jours; assez remuants, gais à leur manière, ils mangeaient le blé mis à leur disposition dans des récipients à demi remplis d'eau (suivant le mode de faire des fellahs qui les capturent), des crevettes cuites et peut-être un peu de viande crue hachée, dont ils n'ont jamais paru très friands.

Peu après on s'aperçut que leur appétit diminuait et que la ration de blé était laissée en partie. Comme on pouvait craindre, au début de cette constalation,une trop grande uniformité de régime, je fis mettre successivement à la disposition des Flamants, soit crues, soit cuites, toutes les variétés de grains utilisées dans l'alimentation des Oiseaux et j'y fis ajouter de la verdure, des crevettes crues, divers mollusques frais débarrassés de leur coquille (palourdes, peignes, bigorneaux, etc.), du poisson haché cru ou cuit et même des vers de vase(1).

Ces diverses choses, exception faite cependant pour les vers de vase, furent également dédaignées. Je crois bon de dire tout de suite que je m'étais fait dès le début de l'expérience une opinion sur la. cause de l'inappétence : les bêtes étaient malades et non pas sous-alimentées.

En effet, d'une manière générale, on peut classer ainsi qu'il suit les causes d'inappétence complète ou partielle, pathologique ou physiologique, momentanée ou persistante, vraie ou fausse, qu'on peut observer sur les animaux captifs :

1° Infections diverses, maladies et lésions chroniques. Obstacles mécaniques à la préhension, etc. ;

( 1) Dans la Camargue, où ils étaient jadis nombreux, les Flamants mangent beaucoup de petits coquillages bivalves dont j'ignore le ou les noms.

MUSÉUM. — xvm. 10


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a" Aliments avariés, mal présentés, mal préparés, inconnus, etc.;

3° Troubles des sentiments moraux : perle de la liberté, d'un compagnon , d'un gardien ; changement de local, peur, etc. ; - 4° But;

5° Température. Saisons. Influence sur les homéolhermes ou sur les poïkilolhermes. Les effets de la température sont très grands sur ces derniers, dont l'appétit et les échanges nutritifs s'élèvent avec la chaleur. Les Hibernants vrais (Hérisson, Marmotte, Hamster, Chauve-souris, etc.) et les faux Hibernants (Ours, Blaireau) doivent offrir une foule de particularités intéressantes, malheureusement assez peu étudiées, je crois.

En ce qui concerne les faux hibernants, les Ours bruns, par exemple, qui sont, à l'encontre de leurs habitudes, maintenus toute l'année au Muséum à l'état de veille, il est à noter, d'après mon enquête, que l'appétil est très sensiblement moins fort l'hiver que l'été;

6° Influences des dépressions barométriques, des temps orageux, etc. (Effets généralement fugitifs.)

Sans entrer ici dans une inutile discussion de faits, le raisonnement me permit d'éliminer les cinq derniers paragraphes pour m'atlacher au premier : Infection. Mais quelle élail la maladie ?

Les éléments pour porter un diagnostic élaient les suivants : inappétence plus ou moins grande; somnolence, caractérisé par de plus fréquents repos dans la position habituelle de santé (appui sur une patte, léte portée sur le dos par flexion latérale du cou); baignades et toilettes plus rares; faible décoloration des parties roses du bec et peut-être du carmin des pattes.

Le bagage était, on peut le dire, plus que léger, quand l'examen de selles me permit d'y constater la présence de bacilles du groupe EberlhColi; ceux-ci pouvant se rencontrer sur des animaux sains, il était prudent, permettez-moi l'expression, de ne pas s'emballer.

Deux morts, qui se produisirent les 5 et 6 mai, vinrent, grâce aux autopsies, éclairer ma lanterne.

En effet, un ensemencement avec du sang (coeur) fil voir des colonies dues à un coli ou voisin.

Les 20 et 21 mai, deux autres morts ayant eu lieu, un nouvel ensemencement apporta un résultat semblable. Notre collègue M. Truche, qui voulut bien examiner une de mes cultures, fit le même diagnostic que moi : lyphose, et voulut bien, connaissant l'intention que j'avais de vacciner les Flamants, mettre à ma disposition le liquide jugé par lui nécessaire, soit 2 centimètres cubes par bêle (dose double de celle de Poule).

Le soir de l'opéralion (le 21), un malade plus atteint que les autres mourut, sans qu'il soit permis d'incriminer le vaccin.

Dans la période du i5 au 28 mai, les malades ont tous présenté une diarrhée d'un beau verl-émeraude pâle qui a été traitée par le cachou dans


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l'eau des boissons ( peu sûr comme moyen) et le tannoforme administré à la main.

Le 3 juin suivant, les neuf survivants, qui avaient repris appétit et gaieté, pouvaient être considérés comme guéris.

Attribuer au hasard l'arrêt de la mortalité serait à mon avis peu vraisemblable; l'attribuer au vaccin est au contraire, selon moi, la vérité ; aussi je ne veux pas perdre aujourd'hui l'occasion de féliciter publiquement notre confrère M. Trucbe de son labeur pour l'obtention du produit vaccinal et de le remercier de sa grande complaisance.

Depuis les faits que je viens de citer, les oiseaux de la Ménagerie, en grande majorité et par locaux successifs, ont été vaccinés. Malheureusement, les bons résultats dus à ce mode de faire n'ont pu être constates aussi clairement que je l'aurais voulu parce qu'en même temps que la typhose existaient une ou des infections, la diphtérie entre autres.

De l'ensemble de mes observations, je conserve l'impression que, dans les cas de lyphose à marche sub-aiguë analogues à ceux constatés sur les Flamanls, les malades vaccinés tardivement ou même non-vaccinés succomberaient moins souvent si des infections secondaires ne venaient achever un être mis en état de moindre résistance par une infection primitive. J'ai souvent rencontré dans le sang parfois prélevé sur l'animal malade (1), le plus souvent dans le sang, dans le foie, la rate, la moelle des os, la sérosité périlonéale ou le liquide des régions tibio-larsiennes malades (lésions occasionnant de fortes boiteries), un coccus prenant le Gram, ovale ou arrondi, auréolé, isolé ou en diplocoque, qui y existait en même temps que le bacille de la lyphose, mais qui parfois s'y trouvait sans lui. Dans ces derniers cas surtout, quelques-uns suraigus, il me paraît difficile, jusqu'à plus ample informé, de ne pas croire à la nocivité du genre isolé.

Ce microorganisme, qui est à l'élude, a d'ailleurs élé trouvé non seulement sur des oiseaux de la collection, mais encore sur des oiseaux sauvages et libres, capturés malades dans la Ménagerie (Sansonnet, Merle).

CONSTATATIONS ET LÉSIONS. — Les premiers cadavres étaient en meilleur état d'embonpoint que les derniers. Les graisses sous-cutanée et abdominale offraient une magnifique coloration orange foncé (le tissu cellulaire sous-cutané la présentait aussi, mais moins intense) due selon toute vraisemblance à un lipocbrome très soluble dans l'éther, car un peu de graisse placée dans ce liquide lui cédait immédiatement son colorant. Ce iipochrome, que je crois normal, jusqu'à preuve du contraire par la dissection d'un Flamant sain, était beaucoup moins abondant chez les ani(

ani( Le prélèvement de sang (pour une culture) sur l'oiseau vivant offre certaines difficultés, surtout quand les animaux sont de petite taille. La peau et les plumes contaminent facilement la prise.


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maux maigres. L'extraction par les procédés classiques en eût été facile si le temps n'avait manqué.

Intestins : Présentaient une congestion et une inflammation d'intensité moyenne, vides, rétrécis comme chez les bêtes à jeun depuis un certain temps. Une matière verdâtre ou blanc-jaunâtre recouvrait la muqueuse.

Foie : Friable, décoloré, gris-marron ou marron gris.

Reins : Décolorés.

Coeur : A myocarde décoloré et flasque.

Sang : Généralement d'aspect asphyxique.

Hématies : A. Les noyaux des globules rouges examinés (après traitement, au Leisbman-Giemsa( 1) ) chez des Flamants en bonne santé ont toujours présenté, comme chez tous les oiseaux d'ailleurs, une forte coloration de chromatine, avec espaces clairs de suc nucléaire de petites dimensions. Les mêmes noyaux dans les préparations provenant du sang d'un malade et de tous les morts faisaient voir des espaces clairs sensiblement plus grands. Exceptionnellement, ces espaces avaient plus d'étendue que les points colorés.

Dans certains sangs, la chromatine semblait avoir moins fixé le cololant. En somme, il résulte de Ions les examens que cette substance importante m'a paru diminuée chez tous les animaux ayant succombé, que l'examen ait été fait peu avant ou après la mort.

B. Le noyau d'une hématie étant considéré comme ovale, si on place les pôles à l'extrémité du grand diamètre, l'équateur se trouve forcément au niveau du plus petit ; or, toutes les préparations ont lait voir lu particularité suivante, qu'on rencontre exceptionnellement dans un sang d'animal en sanlé : au niveau de l'équateur, ou parfois au-dessus ou endessous suivant la position de l'observateur, un certain nombre de noyaux présentaient une séparation très nette des grains et filaments chromatiques en deux parties entre lesquelles apparaissait une bande également très nette de suc nucléaire. La paroi elle-même du noyau élait souvent plus ou moins étranglée à ce niveau, au point de faire croire dans quelques cas à une séparation complète que je n'ai pas constater d'ailleurs. Une seule fois j'ai pu voir ce même phénomène à deux places différentes d'un même noyau.

- Je n'ai pas remarqué d'étranglement semblable dans le protoplasme de l'hématie.

'"' Les prélèvements de sang ayant servi aux examens ont été faits, pour avoir des termes de comparaison, en partie sur l'animal sain, on partie sur le malade, cl toujours sur le cadavre. Coloration au Leishman-Giemsa avec même temps de coloration et colorants de môme marque.


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Celte altération du noyau existait avec une fréquence remarquable sur le Flamant mort le 17 mai 1921.

C. Au cours de divers examens, des globules rouges à dimensions sensiblement plus grandes que les normales ont été remarqués. II en existait aussi d'autres qui, au lieu de se colorer en rose comme leurs voisins, avaient pris un Ion marron sale ou grisâtre. Ils étaient de dimensions ordinaires ou plus petits (globules malades ou morts).

Les préparations au Giemsa de quelques sangs récoltés sur des oiseaux morts (autres que des Flamants) ayant succombé à des infections .s«'.- aigucs, me portent à croire que les faits signalés plus haut ne forment pas une particularité curieuse rencontrée fortuitement au cours d'une typhose aviaire, mais bien un fait d'ordre général chez l'oiseau : la diminution de la chromatine des hématies au cours de la lutte plus ou moins longue que soutient un organisme contre les microbes ou leurs toxines.

Mes études postérieures diront ou non le bien fondé de cette hypothèse.

En l'admettant comme exacte, les nucléo-protéides du noyau sont-ils détruits d'une façon exagérée ou sont-ils produits en moindre quantité, ou bien encore les deux phénomènes existent-ils en même temps? 11 serait facile de donner, par raisonnement, des solutions satisfaisantes à ces questions ; mais, me souvenant de faits classiques intéressants dans la circonstance, je rappellerai :

1 ° Que le dédoublement t» vitro d'un nucléo-proléide donne lieu dans un premier temps à la production d'une protéine et d'une nucléine et que la dernière ensuite se dédouble à son tour en protéine et acide nucléique;

2° Qu'il existe daus les tissus des nucléases (diastases) qui déboublent les nucléo-protéides avec mise en liberté d'acides nucléiques !'> ;

3° Que nucléines et acides nucléiques sont, d'après les auteurs, bactéricides (tu vitro tout au moins)(a).

Ces faits permettent de penser que des corps de l'importance des nucléoprotéides des noyaux d'hématies ne restent pas inactifs dans la lutte d'un organisme contre un ou des envahisseurs, surtout si, au cours d'une septicémie à marche sub-aiguë par exemple, leurs propriétés se manifestent in vivo comme m vitro.

Je dirai pour terminer que ce mode d'action un peu simpliste, basé sur des faits de laboratoire, ne donne pas l'expression complète et exacte de ce qui doit se passer ; l'action des nucléo-protéides devant être beaucoup plus complexe.

( 1) Biochimie (Lanabling).

( 2) Expériences sur les bacilles du choléra et de la fièvre typhoïde.


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SUR UN LÉZARD D'UN GENRE NOUVEAU DE LA FAMILLE DES GERRHOSAURIDAÎ,

PAR M. F. AXGEL.

Dans un travail paru il y a quelques années(1), M. John Hewitt, reprenant dans un tableau dichotomique les espèces du genre Tetradactylus, en portait le nombre à 7 par l'adjonction de deux nouvelles formes. L'une de celles-ci, T. filzsimonsi, est particulièrement remarquable par l'absence complète des membres antérieurs.

• Il m'a été donné, au cours d'une étude faite sur des Reptiles venant de la Rhodésie et donnés au Muséum d'Histoire naturelle par M. EUenberger, de trouver un exemplaire de la famille des Gerrhosauridés que, de prime abord, je pensai identifier à T. filzsimonsi Hewitt. Cependant, un examen plus détaillé montre les différences essentielles suivantes : narine dans une seule nasale; préfrontales présentes; absence de pores fémoraux. Ce dernier caractère, principalement, me parait motiver la création d'un genre nouveau, par suite de la constance de ces organes dans tout le genre et même dans la famille.

Ce type vient encore exagérer le caractère serpentiforme manifesté par T. filzsimonsi, particulièrement dans une plus grande brièveté des membres postérieurs. L'absence de pores fémoraux (caractère des Seincidés) montre que cet exemplaire représente une forme de transition très nette entre les Gerrhosauridés et les Seincidés.

Pnrntetradactylus NOV. GEN.

Narine s'ouvrant dans une seule nasale, et bordant la première labiale supérieure, très près de la rostrale. Langue couverte de plis obliques, convergeant en avant vers la ligne médiane. Pas de pores fémoraux. Membres antérieurs absents. Paupière inférieure écailleuse. Préfrontales et fronto-pariétales présentes. Un sillon longitudinal de chaque côté. Membres postérieurs petits, non divisés.

( 1) Ânnals of ihe Transvaal Muséum, Pretoria, vol. V, p. 101. Août 1915.


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Paratetradactylus Ellenbergeri nov. sp.

Corps serpentiforme. Membres postérieurs très petits, terminés par une écaille conique, leur longueur étant moindre que le diamètre horizontal de l'orbite. Ecailles dorsales en 1 h séries longitudinales et 65 séries transversales (comptées des pariétales au niveau de l'anus). Ventrales en 6 séries longitudinales. Plaques céphaliques supérieures, rugueuses, striées plus ou moins régulièrement. Préfrontales s'unissant par une suture médiane(1).

Fig. 1. Tête, face supérieure. — Fig. a. Tête, vue latérale. Fig. 3. Tète, face inférieure. — Fig. h. Vue d'un membre postérieur.

Frontale deux fois plus longue que sa largeur au milieu, plus longue que les pariétales et que sa distance du bout du museau. Inter-pariétale, une lois et deux cinquièmes plus longue que large.

Ecailles dorsales cl latérales présentant une forte carène médisne; cette carène ne commence que vers le septième rang transversal antérieur. Antérieurement à ce rang et principalement sur la région collaire, les écailles présentent, chacune, de trois (latéralement) à huit (sur le dessus) stries qui deviennent invisibles dès le début de la forte carène médiane. Ecailles inférieures, gulaires et ventrales, parfaitement lisses. Ecailles caudales présentant, dessus et dessous, la forte carène médiane, sans stries.

Coloration. —Brun olivâtre clair, légèrement bleuté, uniforme, sur le dessus de la tête, du tronc et de la queue. Même coloration intérieurement, mais beaucoup plus claire. Les deux carènes courant le long de la région vertébrale présentent une couleur brune plus soutenue qui ne disparaît que vers le tiers postérieur de la queue. Trois taches brunes, diffuses,

m Du côté gauche, la préfrontale se fusionne avec la fronto-nasale.


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sur la région temporale. Les vingt premières séries transversales présentent, latéralement, une tache brune sur chaque écaille longeant le sillon latéral. Bien marquée en avant, elle s'atténue progressivement vers l'arrière, pour disparaître complètement; après le vingtième rang.

Dimensions. — Longueur totale : 280 millimètres ; longueur delà queue : a 16 millimètres ; longueur de la tête : 9 millimètres ; plus grande largeur de la télé : 5 millimètres ; longueur des membres postérieurs : 2 millimètres.

Provenance. — Pays des Barotsés (Rhodésie). — Donateur: Ellenberger. Coll. Muséum, iQ2i-5i/i.


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SUR LES LANGOUSTES (GENIIE PALIKURUS) DE LA CÔTE EST DE L'ATLANTIQUE,

PAR M. LOUIS FAGE, ASSISTANT AU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.

En 191/1 C. M. SELBIE ('>, dans son étude sur les Décapodes marcheurs l'apportés par les croisières de VHelga, proposa le nom de Pdlinurus Thomsoni pour une Langouste capturée, par 212-229 brasses de profondeur, au S. W. de l'Irlande (5i° 20' lat. N. et 11' 3o' long. W.). Un ensemble de caractères particuliers pouvaient, en effet, servir à distinguer celte espèce de notre Langouste vulgaire. Quelques doutes, exprimés par BOUVIER m, et que l'auteur lui-même <3> ne cherchait pas à dissimuler, subsistaient, cependant, sur la validité spécifique de cette forme, dont la diagnose reposait sur l'examen d'un unique échantillon, un d" adulte, seul exemplaire que le chalut ait remonté.

Or, au cours de sa dernière croisière au large des côtes de France, la Tanche, bateau de l'Office scientifique et technique des pêches, eut la bonne fortune de découvrir une station importante de ces belles Langoustes. Dix-sept exemplaires furent capturés, les 27 juillet et 9 septembre 1921, en deux points du banc dit de la Chapelle, situés l'un par 46° 58' de latit. N. et 5o° 11'de long. W., l'autre par 67° 58' de lalit. N. et 8° 00' de long. W. Les trois échantillons qui m'ont été confiés — 1 jeune de 13 centimètres de longueur, provenant de la première station, 1 c? adulte et 1 9 grainée, provenant de la deuxième station — présentent très nettement tous les caractères attribués par SELBIE à son P. Thomsoni. Ils possèdent notamment, sur un céphalothorax large et profondément sculpté, cette double rangée de tubercules dorsaux, convergente eu arrière et si remarquable par sa régularité. Les cornes frontales sont dirigées beaucoup plus horizontalement et ont leurs pointes terminales beaucoup plus écartées l'une de l'autre que chez notre Langouste vulgaire. En outre, le premier péréiopode offre l'armature bien caractéristique, signalée par SELBIE, et que je résume ici : une rangée de tubercules spiniformes sur la crête infém

infém Ireland, Se lnvesl., 191/1, I [1914], p. 43.

(a) Résuit. Camp. se. du Prince de Monaco, fasc. L, 1917, p. 88.

( 3) C. M. Sixain, loc. cit., p. a.


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rieure du méropodite, terminée par une forte épine distale; tubercules dorsaux du méropodite et du carpopodite nuls ou à peine sensibles, même chez le jeune; dent distale inférieure du propodite nulle ou très réduite. J'ajouterai, d'après les notes prises à bord de la Tanche, au moment de la capture, par mon ami Lu DANOIS, que la carapace n'a pas, sur le vivant, la rigidité que nous sommes accoutumés à rencontrer, en temps normal, chez la Langouste vulgaire. La différence était si nette qu'on aurait pu croire à une mue toute récente des individus manipulés, si l'un d'eux — qui ne se distinguait nullement des autres à cet égard — n'avait été une 9 portant ses oeufs. Enfin, la coloration était lie de vin claire, marbrée de blanc.

Aussi bien par l'aspect général que par l'ornementation de la carapace et l'armature du premier péréiopode, cette espèce se distingue parfaitement du P. vulgaris Lalr. Elle s'en distingue encore par son habitat. Tandis que la Langouste vulgaire est une espèce côtière, fréquentant même surtout les rochers de l'horizon inférieur île la zone littorale, le P.; Thomsoni est une forme du large. L'exemplaire de Yflelga a été pris à 58 milles de Blackball Head par 4oo mètres environ de profondeur, ceux de la Tanche, à 200 milles d'Ouessanl par 1 g5 mètres de profondeur et à 100 milles des Glénans par 3io mètres de fond. Et le fait que ces dernières stations ont fourni des jeunes et des femelles oeuvées montre bien que l'espèce vit et se reproduit normalement dans ces profondeurs. On la rencontre là associée aux Lophohelia, aux Oculina, aux Dcndrophyllia qui s'y. trouvent, en abondance, aux Dorocidaris et aux Tercbratules, aux Balhynectes superba (Costa), dont la présence est également caractéristique de ces fonds coralligènes.

Le P. vulgaris est cependant signalé (l) comme ayant été capturé, lors de l'expédition du Talisman, par 4io mètres de profondeur, au large du cap Bojador. Mais une étude attentive de l'unique exemplaire recueilli à cette station m'a montré qu'il s'agissait en réalité d'un P. Thomsoni parfaitement caractérisé. Et celte capture est particulièrement intéressante, non seulement par ce qu'elle vient à l'appui de ce que nous savons sur la préférence marquée de celle espèce pour les grands fonds, mais aussi par ce qu'elle montre que, dans son extension vers le Sud, celle-ci accompagne jusqu'au bout — mais au large — le P. vulgaris que GRUVKL'*' signale encore sur la côte du Kio de Oro, fixant en ce point la limite méridionale extrême de son habitat.

Le long de la côte de Mauritanie et jusqu'au Sénégal on ne trouve plus, eu effet, qu'une Langouste assez différente de la forme vulgaire pour que GRUVEL en ail fait, en 1911, la variété mauritaniens. Grâce à l'amabilité du

W BOUVIER, loc. cit., p. go.

<°' Ami. Inst. Océan., t. III, fasc. IV, 1911".


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professeur Gruvel, j'ai pu examiner l'exemplaire de cette variété, conservé dans son laboratoire. Il s'agit d'une femelle gigantesque, mesurant 75 centimètres de longueur (sans les antennes). Malgré ces dimensions inusitées, et peu favorables à une comparaison avec des individus de taille moyenne, comme ceux des autres termes que j'avais à ma disposition, j'ai constaté que tous les caractères propres au P. Thomsoni se retrouvent ici parfaitement nets.

La constance de ces caractères, reconnus sur des exemplaires jeunes, adultes et vieilli, s'écbelounant des côtes d'Irlande à celles de Mauritanie, permet de considérer les individus qui les possèdent comme appartenant à une espèce particulière que les lois de priorité nous obligent à appeler, non plus P. Thomsoni Selbie (1914), mais P. maurilanicus Gruvel (1911).

11 reste à ajouter que cette espèce, qui atteint à Saint-Louis-du-Sénégal vraisemblablement la limite sud de son habitat, peut se prendre là plus près des côtes, par 20 à 5o mètres, doiic moins profondément qu'on ne le fait plus au Nord. Elle occupe, à ce point de vue, la place laissée libre par la disparition du P. vulgaris. Celte constatation n'est pas sans intérêt; elle conduit à se demander si l'immigration du P. maurilanicus vers de plus grandes profondeurs, immigration que i'on observe partout ailleurs, c'est-à-dire partout où la zone côtière est déjà peuplée par le P. vulgaris, ne serait pas le fait d'une de ces incompatibilités, fréquentes chez des espèces voisines : la plus faible, ou la moins prolifique, abandonnant la place îi la plus forte. A l'appui de celle hypothèse je note que GRUVEL écrit du P. maurilanicus : «Celle espèce est fragile et se transporte difficilement », et je rappelle que LE DANOIS a été frappé de la faible résistance de la carapace des individus qu'il a eus entre les mains.

Il est en tout cas hors de doute que sur la côte Est de l'Atlantique Nord existent deux représentants du genre Palinurus, qui, bien qu'ayant à peu près la même répartition géographique, fréquentent des zones différentes cl que les engins ne ramènent jamais ensemble à la surface : le P. vulgaris, espèce littorale ou côlière, dont la distribution s'arrête vers le Sud au cap Bojador, et le P. maurilanicus, espèce du large et d'eau profonde, mais qui, dépassant vers le Sud le P. vulgaris, peut remonter, en l'absence de celui-ci, dans la zone littorale, au sud du cap Bojador, sur les côtes de Mauritanie.

Il faut aller ensuite jusque sur les bords de l'Afrique australe pour trouver une autre Langouste, le P. Gilchristi Slebbing, dont STËBBING( 1) a signalé la présence à False Bay et au large du cap Sainl-Blaize. 11 est intéressant de constater que le P. maurilanicus, qui est, dans l'Atlantique, les})ècc géographiquemenl la plus voisine de celle du Cap, présente avec celle-ci certaines affinités. Tous les caractères qui l'éloignent de la Lan(,)

Lan(,) African Cruslacea, Mai: hwesi. South Africa, 1900, p. 3i.


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gousle vulgaire se retrouvent chez le P. Gilchristi, notamment l'ornementation du céphalothorax et l'armature du premier péréiopode. Comme l'indique SELBIE , la principale différence entre ces deux espèces est fournie par l'existence chez cette dernière d'un sillon supplémentaire antérieur sur les tergiles abdominaux 2 à 5. BOUVIER attire l'attention, avec juste raison, sur l'importance de cette structure si utile pour la systématique des Palinuridoe. J'ai bien constaté sur les tergites en question et principalement sur les tergiles 2 et 3 du P. mauritaniens une très sensible dépression, qui par sa forme et sa situation pourrait être interprétée comme une indication du sillon antérieur de l'espèce du Gap; mais, n'ayant eu à ma disposition aucun échantillon du P. Gilchristi, je ne sais si l'on peut considérer, avec SELBIE , le P. maurilanicus comme une espèce intermédiaire morphologiquement — de même qu'elle l'est géographiquement — entre le P. Gilchristi et le P. vulgaris. En tout cas son importance est indéniable pour nous aider à comprendre l'évolution et la distribution actuelle, le long des côtes Est de l'Atlanlique, de ce groupe de Palinuridoe.


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COLÉOPTÈRES MALACODERMES NOUVEAUX DES COLLECTIONS DU MUSÉUM,

PAR M. MAURICE PIC

(Suite.)

Pseudocolotes viridipennis nov. sp.

Oblongo-elongatus, nilidus, testaceus, capite poslice, antennis apice et injra corporc nigris, elytris viridi-mctallicis.

Oblong-allongé, brillant, éparsément pubescent de gris, lestacé avec la partie postérieure de la tête, l'extrémité des antennes et le dessous noirs, élytres d'un vert métallique concolore, un peu élargis postérieurement.

Long. : 2 millimètres environ.

Congo : Brazzaville, juillet 1904 (Dr J. Decorse).

Espèce par ses élytres immaculés se rapprochant de P. Jeanneli Pic, mais élytres non bombés, plus longs et prothorax non maculé de foncé.

Colotes bimaculatus nov. sp.

Subovalus, convexus, nilidus, niger, capite antice-, antennis pedibusque pro majore parte testttccis, elytris teslaccis, ad scutellum et apice nigro maculatis.

Subovalaire, convexe, brillant, éparsément pubescent de gris, noir avec le devant de la tête, les antennes et les pattes, moins la base des cuisses, testacés, élytres testacés, maculés de noir près de l'écusson et au sommet. Tête robuste, carénée transversalement en avant et creusée derrière l'épislome, front subarqué en avant; autennes robustes et assez longues; prothorax transversal, subarqué sur les côtés, un peu convexe, faiblement ponctué; élytres à peine plus larges que le prothoiaxà la base, élargis en dessous des épaules et explanés, atténués à l'extrémité, assez fortement ponctués.

Long. : 2 millimètres environ.

Rives du bas Ghari, à Mandjaffa, juillet 1904 (Dr J. Decorse).


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Espèce très distincte par sa particulière coloration et la forme de sa tête.

Ebaeus tsrnatensis nov. sp.

Oblongus, nitidus, viridi-melallicus, capite antice, membris clytrisque apice luteo teslaceis.

Oblong, brillant, orné d'une fine pubescence grise pruineuse, vert métallique avec le devant de la léte, les membres et élytres au sommet d'un testacé jaunâtre. Tête large mais un peu moins que le prothorax, les deux à peine ponctués, le dernier pas très large, rétréci en arrière et nettement rebordé; élytres un peu plus larges que le prothorax, élargis vers le milieu, atténués postérieurement, munis au sommet de 2 appendices jaunes coudés, assez longs et un peu larges: pattes grêles, tibias postérieurs un peu arqués, 2* article tarsal antérieur denté.

Long. : 4 millimètres.

Moluques : Ternale, 1878 (Raffray et Maindron).

Peut se placer près de E. apicalis Say, dont la coloration est différente.

Anthocomus Languei nov. sp.

Elongalus, poslicc dilatatus, parum nilidus, nigro-olivaceus, antennis ad basin rufis, tibiis brunnescentibus.

Allongé, un peu élargi postérieurement, un peu brillant, revêtu d'une fine pubescence soyeuse, entièrement noir à reflets un peu olivâtres, base des antennes rousse, tibias rembrunis. Tête assez longue, presque aussi large que le prothorax, presque lisse, faiblement biimpressionnée en avant, labre testacé; antennes grêles, assez courtes; prothorax court, subarqué en avant, presque droit sur les côtés, un peu plus étroit que les élytres qui ne sont pas très longs, élargis en arrière, un peu déprimés sur la suture et finement ponctués.

Long. : 5 millimètres environ.

Tonkin, i885 (Langue).

Moins allongé que A. abdominalis Pic avec les élytres nettement élargis en arrière, les antennes plus grêles, etc.

Laius Marchei nov. sp.

Oblongus, parum nilidus, nigro-viridescens, capite antice antennisque ad basin lestaceis.

Oblong, peu brillant, revêtu d'une fine pubescence grise, noir à reflets verdàlres avec le labre, l'épislome et les 1"' articles des antennes testacés,


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c? à icr article des antennes épaissi, coudé à la base, creusé au sommet, 3° dilaté, difforme, creusé et échancré en dedans; chez 9, î" article long, 3° assez court et un peu épaissi. Long. : 5 millimètres.

Iles Mariannes, 1889 (A. Marche).

Voisin de L. cijaneus Guer., avec une structure antennaire bien différente et le dessus du corps verdâtre.

Laius rugosicepa nov. sp.

Elongalus, nilidus, niger, thorace, antennis pedibusque pro parle leslaceis, elytris nigro-melallico maculalis.

Allongé, brillant, hérissé de poils, noir avec la base des antennes, icr article taché de foncé en dessus, les tibias et tarses testacés, élytres testacés, ornés chacun de 3 macules noires à reflets métalliques qui sont: une basale commune, une poslmédiane latérale, une apicale. Tête grosse, ruguleusement ponctuée; antennes simples: prothorax assez long, rétréci en arrière, en partie ruguleusement ponctué; élytres subparallèles, fortement et densément ponctués. 9.

Long. : 2 millim. 5.

Abyssinie, 1882 (A. Raffray).

Voisin de L. venuslus Er., tête différente, pattes en partie foncées, etc.

Laius Serandi nov. sp. Oblongus, nitidus, niger, elytris rufis, nigro- violaceo maculalis.

Oblong, brillant, hérissé, noir, d'ordinaire à reflets métalliques sur l'avanl-corps, élytres roux ornés chacun de 3 macules d'un noir violacé qui sont : poslscutellaire commune, poslmédiane externe et apicale étroite, les dernières jointes latéralement, d1 10' article des antennes court et dilaté^ 3e lâché de roux, transversal, difforme, creusé en dedans; 9 à 1" article un peu épais, 3° assez long et mince.

Long. : 2 millim. 5.

Ile de Los, à Tamara, mars 1914 (J. Serand).

Voisin de L. trinoctialis Frm., distinct, à première vue, par la macule postmédiane jointe latéralement à la macule apicale.


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Laius Harmandi nov. sp.

Oblongo-elongatus, nitidus, nigro-metallicus, thorace rufo, nigro bimaculato, elytris testaceis, nigro-cyaneo'mclallicis.

Oblong-allongé, brillant, à pubescence grise en partie dressée, noir à reflets métalliques, antennes vers la base et abdomen en partie testacés ; prothorax long, roux, bimaculé de noir sur le disque; élytres oblongs, assez fortement et éparsément ponctués, testacés, ornés chacun des dessins noirs à reflets bleutés métalliques suivants : une macule fasciée couvrant toute la base, une macule postérieure latérale et une apicale, ces dernières jointes latéralement; 1" et 3" article des antennes 9 un peu épaissis; c? inconnu.

Long. : 3 millim. 5,

Cochinchine, 1876 (Harmand). A placer près de L. amoenus Brg.

HedybiuB Raffrayi nov. sp.

C? oblongus, nitidus, testaceus, antennis pro parte capiteque posticc nigris, elytris piullidis, in disco nigro nolatis.

Oblong, brillant, pubescent de gris avec des poils dressés, testacé avec les antennes maculées de noir à partir du 3* article, la tête noire derrière la carène frontale, élytres pâles, maculés de noir sur le disque, les macules basale et post-médiane étant étroitement jointes entre elles. Tête fortement creusée derrière la carène frontale qui est subtriangulaire et munie, près des yeux, d'une longue corne relevée; anlennes un peu dentées sur "les articles médians; prothorax angulé latéralement: dessous du corps testacé avec la poitrine tachée de foncé.

Long. : 5 millimètres.

Abyssinie, 1882 (A. Raffray).

Voisin de H. biinterruplus Pic (espèce), mais dessins des élytres noirs et non verts et joints, antennes plus grêles et maculées de noir, têle régulièrement creusée en arrière jusqu'aux yeux et complètement noire sur cette partie.

Attalus callanganus nov. sp.

Oblongus, nitidus, niger, capite antice, antennis ad basin abdomineque testaceis, elytris rubris, ad basin nigro fasciatis.


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Oblong, brillant, modérément pubescent de gris et 'hérissé, noir, avec le devant de la tête, la base des antennes et l'abdomen testacés, élytres rouges avec une bande basale noire presque droite en arrière et occupant un peu moins du premier tiers. Tête grosse, à coloration claire trilobée postérieurement; antennes minces, à premiers articles testacés et maculés de noir en dessus; prothorax court, arqué sur les côtés, presque de la largeur des élytres, ceux-ci peu longs, élargis postérieurement, faiblement carénés sur les côtés antérieurs.

Long. : 4 millimètres environ.

Pérou : Callanga (ex coll. Bourgeois).

Voisin des A. subimplicalus Pic, en diffère par la tête largement claire antérieurement, la forme moins trapue, le dessin noir basai des élytres différen 1,elc.

Attalus tricoloripennis nov. sp.

Oblongus, nilidus, niger, capite antice brève, antennis ad basin abdomineque testaceis, elytris rufis, ad basin nigro notatis et in disco luteo maculalis.

Espèce très voisine de la précédente, mais ayant la tète seulement testacée depuis le devant du labre, la bande basale noire des élytres moins droite et flanquée, sur le disque, d'une macule subarrondie jaunâtre.

Long. : 4 millimètres.

Pérou : Callanga (ex coll. Bourgeois).

MUSÉUM. — xvin.


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DESCRIPTION D'HESPÉRIDES NOUVEAUX, PAR M. FD. LE CERF.

Pyrrhopyge Boulleti nov. sp.

d*. Tête et palpes rouge brun, avec une ligne transversale.en arrière du vertex, les côtés du front et le troisième article des palpes noirs. Antennes, corps et pattes noir verdâtre ; dernier sternite bordé de rouge; brosse anale? (détruite; quelques poils rouges demeurés sur les côtés du dernier tergile semblent indiquer qu'elle était au moins mêlée de cette couleur).

Ailes noir verdâtre luisant; supérieures avec trois groupes de fâches transversales hyalines jaune safran foncé comprenant : une bande médiane étroite, divisée en trois parles nervures, descendant obliquement de la nervure radiale à la nervure ib et incurvée en dedans au-dessus de celle-ci; une courte bande discale, parallèle à la précédente, commençant près de la base, de la nervure 5 et aboutissant au milieu de la nervure 3; deux points subapicaux entre 6 et 7. Franges noires. Dessous plus terne, lavé de pourpré vers la base, avec les dessins moins foncés qu'en dessus, sauf la tache placée dans la cellule.

Inférieures sans dessin, à franges jaune d'ocre et dessous faiblement luisant.

Envergure : 54 millimètres.

Type (H.T.), d 1, Colombie, environs de Pampelona, ex P. Rochereau, Coll. Muséum National de Paris.

Celte espèce est fort remarquable et constitue à elle seule un groupe isolé dans le genre Pyrrhopyge, passablement composite d'ailleurs dans sa composition actuelle.

PHOCIDES YOKIIARA Bllr, s. sp. inca nov.

d 1. Forme mélanisanle s'éeartant du type par l'extrême réduction aux ailes supérieures- des traits fauves basilaires et la disparition du semis discal. Ailes inférieures dépourvues de trait fauve sur i°; trait bnsilaire filiforme; bande médiane réduite à quelques écailles surlesdiscocellulaires,


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bande subterminale rétréeie, décomposée en taches largement séparées par les nervures.

En dessous, il ne reste qu'un point fauve diffus dans la cellule, quelques écailles'de même couleur sur la discocellulaire, et la bande subterminale, écourtée entre ic et 2, est à sa partie supérieure obscurcie de noirâtre.

Corps comme dans le type mais avec les lignes latérales fauves de l'abdomen vestigiales.

Envergure : 65 millimètres.

Type (H.T.) : 1 d 1, Cbarape. River, Tabaoonas, N.-O. Péru [4,ooô'], ex A. et E. Pratt (1912), Coll. J. J. Joicey. Paratype : 1 d 1, même origine.

PHOCIDES YOKHARA-INCA ab. Fratti n. f.

Diffère de la précédente par l'absence totale de toutes les taches hyalines aux ailes supérieures.

Ailes inférieures semblables en dessus à celles d'inca, mais avec le dessin fauve encore plus réduit en dessous.

Envergure : 65 millimétrés.

Type (H. T.) : 1 d 1, Charape River, Tabaconas, N.-O. Péru [4,ooo'], ex A. et E. Pratl (1912), Coll. J. J. Joicey. Paratypes : 6 dd, môme origine.

Malgré l'effacement complet du dessin aux ailes supérieures Pralli n'est bien certainement qu'une aberration très mélanique d'inca dont le rattachement spécifique à Yokhara Btlr. ne fait aucun doute. Une transition entre Pralli et inca est fournie par deux mâles, capturés en même temps que les précédents, et chez lesquels un rudiment du dessin normal existe sous forme d'une petite tache hyaline fauve entre la nervure 2 et le pli aux ailes supérieures. Parmi les 6 paratypes de Pratti, deux ont en dessous des ailes inférieures une large macule fauve, irrégulière, diffuse, formée par l'extension du côté interne de la bande sublerminale envahissant la majeure partie de l'intervalle des nervures 2 à 8, et comblant la moitié dislale de la cellule.

Phocides dryas nov. sp.

d 1. — Très semblable à Plt. orcas Stgr., de Bolivie, dont il a la taille, la forme et le dessin, mais facile à distinguer très nettement par les caractères suivants : palpes noirs, dépourvus de jaune, à premier article un peu mêle en dessous d'écaillés bleu pâle; touffes génales noires mélangées de


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jaune; hanches antérieures non bordées de jaune, noires, avec quelques poils bleu pâle au milieu; hanches médianes et postérieures également sans jaune, très peu mêlées de bleu pâle ; pattes avec la ligne externe des fémurs Meu pâle ; tibias entièrement noirs sans trace de jaune.

La ponctuation blanche des franges aux ailes inférieures est un peu moins nette; elle manque chez certains individus entre les nervures 5 et 8 ; les taches hyalines fauves des ailes supérieures sont légèrement plus étroites.

Envergure ; 53—59 millimètres.

Type (H. T.) : î d*, Pérou septentrional, ex H. Rolle (1906), coll. E. Boullet < Coll. Muséum National de Paris.

Paratypes :1c?, Huancabamba, Pérou septentrional, ex A. H. Fassl (1908), coll. E. Boullet < Coll. Muséum National de Paris. — 1 d*, Chanchamayo, Pérou, coll. J. J. Joicey.

Faradros Talboti nov. sp.

cf. — Ailes supérieures brun noirâtre avec l'espace costal jusqu'au delà du milieu et la moitié de la cellule fauve vif; des poils de même couleur couvrent largement la base; milieu du bord dorsal avec une longue tache fauve diffuse ; une tache de même ton, également allongée mais plus courte, placée au-dessus de la précédente, entre la nervure et le pli. Six taches hyalines jaune brun, disposées obliquement deux à deux comme suit : une trapézoïdale vers le milieu de la cellule, suivie en-dessous et en dehors d'une autre, trapézoïdale aussi, plus allongée, entre les nervures 2 et 3; une petite, ovale, dans l'extrémité de la cellule; une autre, carrée, de même dimension, entre 3 et 4; enfin, deux punctiformes, subapicales, entre 6-7 et 8-9. Dessous brun noirâtre au milieu, région apicale roux violacé, côte et partie supérieure de la cellule jaune d'ocre jusqu'au delà de la première tache cellulaire, bord interne plus clair avec la tache de l'intervalle 1-2 faiblement indiquée, franges concolores.

Ailes inférieures fauve vif, à côte plus claire; une étroite bande marginale noir brun, un peu élargie à l'angle anal et coudée à sa partie supérieure où elle se réfléchit dans l'intervalle 7-8 qu'elle comble jusqu'auprès de la base; une seconde bande noire, courbe, diffuse, commence très près de la précédente à la nervure 6, descend sur la nervure 3, où elle s'efface et n'est plus indiquée au delà que par quelques écailles parsemées jusqu'à la nevure 1' à travers le disque. Dessous jaune d'ocre, avec une large macule discale arrondie, roux violacé, centrée entre 4 et 6 d'un gros point blanc êquarri, et fondue distalement dans une bande terminale roux violacé, terminée à l'angle anal par une grande tache géminée noir pourpré.

Tête jaune vif, un peu mêlée de noir en-dessus; poils péricéphaliques


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et palpes jaunes, passant au blanc inférieurement; 3* article noir. Thorax fauve vif en-dessus, jaune d'ocre en-dessous. Abdomen brun noirâtre fortement mêlé de fauve en-dessus, blanc jaunâtre en-dessous; antennes brun noirâtre; pattes jaune d'ocre. Envergure : 3g millimètres.

Type (H. T.) : î d 1, Guyane française, Coll. J. J. Joicey.


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TRAVAUX SCIENTIFIQUES DE L'ARMÉE D'ORIENT (igi6-igi8). ORTHOPTÈRES,

PAR MM. LUCIEN BERLAND ET LUCIEN.GIIOPARD.

M. le Dr Rivet et ses collègues de l'Armée d'Orient ont récolté, pendant leur séjour dans les Balkans, un certain nombre d'Orthoptères qui apportent une contribution intéressante à nos connaissances sur la faune de cette région.

Le matériel recueilli comprend un peu plus de 80 espèces; fa liste que nous en avons dressée ne représente, autant qu'on puisse en juger, qu'environ le tiers des espèces devant exister dans les Balkans; elle est cependant la plus importanle qui ait été publiée, jusqu'à présent sur ce sujet. Sur ce nombre, 4 espèces sont cosmopolites, 32 se rencontrent dans toute l'Europe, 25 sont spéciales à la région méditerranéenne, 16 sont caractéristiques de la faune balkanique et 5 doivent être considérées comme nouvelles. La majorité est donc méditerranéenne ou à affinités orientales, c'est-à-dire se rapprochant de formes d'Asie Mineure ou du sud-est de l'Europe.

Parmi les espèces particulièrement intéressantes, il convient de signaler Omocestus Raymondi et Gryllomorpha uclensis, qui n'étaient connus que de France méridionale, d'Espagne et d'Algérie, et Metrioptera Escalcrai, connu seulement d'Asie Mineure.

niattidtc.

Eclobius lapponicus L. — Macédoine : environs de Florina, altitude 800 mètres, 4"d\ 1 9 jeune. De la même localité, 1 9 de la forme perspicillaris Herbsl, à coloration uniforme roussâtre et à élytres atteignant presque l'extrémité de l'abdomen; Adelung a établi la synonymie de cette forme dans son travail sur les Eclobius (Ann. Mus. Zool. Ac. Petersbourg, XXI [1916], p. 255).

Hololampra marginata Schreh. — Environs de Salonique, 1 d 1, 1 9, 2 jeunes.

Blattella germanica L. — Environs de Salonique : camp de Zeilenlik, 1 d 1, 2 9; Mytilène, 2 9.

Loboptera decipiens Germ. — Macédoine : Yenidje-Vardar, 3 9 ; Ostrovo, 1 9; environs de Florina, 1 9 jeune; — Chalcidique : Vassilica, 1 9.


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Polyphaga oegyptiaca L. — Environs de Salonique, a d; —Macédoine: Yenidjé*Vardar, 2 jeunes ; — Mytilène ,2 9.

Blaltaorientalis L.— Environs de Salonique, 1 d 1, 1 9; — Macédoine, 2 9; — Albanie, 1 9.

Periplaneta amerkana L. — Golfe de Corinthe : Itea, 1 d1 et 3 jeunes; — Environs de Salonique, 1 jeune: — Mytilène, 1 9.

Mantîdse.

Ameles decolor Charp.— Macédoine, 4 d.

Manlis religiosa L. — Nombreux individus, des deux sexes de diverses localités.

7ns oratoria L. — Environs de Salonique, 1 d 1, 2 9; — Macédoine, 1 9.

Rivetina C boelica Ramb. — Environs de Salonique, camp de Zeitenlik, 1 d 1, 4 9. Les organes du vol sont ici plus courts que chez les individus typiques, particulièrement chez le d (longueur du corps, d 5i millimètres, 9 55-6o millimètres; longueur des élytres, d 23 millimètres, 9 16-18 millimètres). Ce caractère rapproche la forme trouvée par le Dr Rivet du Rivetina (= Fischeria) caucasica Sauss., lequel n'est probablement qu'une variété à organes du vol abrégés de R. boelica.

Empusaegena Charp. — Macédoine, 1 d 1, 2 9; Salonique," 2 9; Serbie, boucle delà Cerna, 1000-1200 mètres, 1 d.

■'liasgonuriclic.

Tylopsis thymifolia Petagna. — Nombreux individus de Salonique et de Macédoine.

Phaneroplera quadripunctata Br. — Macédoine : environs d'Isvor, 1 d.

Acrometopa Servillea Brullé. — Macédoine : Vodena, 1 9: Litohoron, 1 9.

Leptophyes albovillata Kollar. — Macédoine : Florina, 3 d 1, 4 9; — Serbie : Holeven, au sud de Monastir, 3 9.

Poecilimon thoracicus Fieber. — Serbie : environs d'iven, 1 d.

Poecilimon flavescens H.-S. — Macédoine : Florina, 1 d 1; — Serbie : sud de Monastir, 1 d.

Poecilimon Brunneri Friv. — Macédoine : Vakoufkeuy, nord-est de Florina, 1 9.

PoecilimonFussi Br. — Macédoine : Florina, 4 d, 2 9.

m Rivetina, nom. nov. pour Fischeria Sauss., 1 869, ce nom ayant été employé pour un Diptère par Robineau-Desvoidy en i83o (Ess. sur les Myod., p. 101).


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Orphanià scutàfo Br.— Macédoine : Lozani, est de Florina, 1 9; — Serbie, Holeven, au sud de Monastir, 1 9.

Conocephalus (Xiphidium) fuscus F. — Macédoine : marais de Sakulevo, î 9,Plati, i d.

Homorocoryphus nitidulus Scop. — Macédoine : Yénidjé-Vardar, i 9.

Saga villata Fisch.-Waldh. — Salonique î d 1: — Macédoine, Excissou, a9.

Phasgonura viridissima L.

Phasgonura caudata Charp. — Salonique, i 9.

Rhacocleis germanica H.-S. — Chalcidique : Vassilica, î 9; Vertikop, i 9, ■

Gampsocleis abbreviala Herman. — Macédoine : Sakulevo, î d; Excissou, i 9, ' . ■ -

Tettigonia albifrons F. — Nombreux individus de diverses localités.

Tettigonia vcrrucivora L.—. Macédoine : Excissou, î 9; Florina, î d remarquable par la longueur de ses élytres qui dépassent largement l'apex des fémurs postérieurs (longueur du corps, 3i,5 millimètres, du fémur postérieur, 33,5; des élytres, 4o).

Psorodonolus Riveli, n. sp. — Camp de Zeitenlik, près de Salonique, 1 d; — Macédoine : Yénidjé-Vardar, î 9.

Pholidoplera smyrnensis Br. — Chalcidique, Vassilica, î d; — Macédoine , Yénidjé-Vardar, î 9 ; — Mytilène, i d.

Metrioplera affinig Fieber. — Serbie : Monastir;— Macédoine; — Salonique; plusieurs d et 9.

Metrioptera intermedia. — Serbie : Monastir, î 9 ; — Macédoine, î d 1, i 9.

Metrioptera Escalerai Bolivar. — Salonique, 2 d 1, 3 9; — Macédoine : Yénidjé-Vardar, î 9. Cette espèce, décrite d'Asie Mineure, n'était pas encore signalée d'Europe. Le mâle ressemble beaucoup à celui de M. affinis et intermedia, mais il est facile à reconnaître par la forme des titillaleurs, qui sont relativement très grands, sinués, à extrémité légèrement comprimée et couverte de spinules assez fortes (fig. 4).

Metrioptera carinata, n. sp. •— Macédoine : Vakoufkeuy, au nord-est de Florina, 1 d (H. Marcelet).

Metrioptera minuta, n. sp. — Macédoine, environs d'isvor, î 9 ( D' Viltenet, 4 sept. 1917).

Metrioptera macedonica, n. sp. — Macédoine : Vodena, 1 d (Dr Stanislas, juillet 1917); Plati, sud-est du Yénidjé-Vardar, 1 d (D'Provotelle, août 1917); Sakulevo, 1 9 (Dr J. Goulden, juillet 1917).

Bradyporus dasypus 111. —Nombreux individus des deux sexes, de diverses localités.

Derallimùs obestis Fisch.-Waldh. — Macédoine : Brallo, en août, 2 d.


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Derallimus longicollis Fieber. — Serbie : boucle de la Cerna ; environs d'Iven, 800 à 1200 mètres; s tf, 1 9, 1 jeune.

«ryllidse.

Gryllolalpa gryllotalpa L.

Tridactylus variegalus Latr. — Macédoine : Vertekop, 3 individus ; —? Serbie : Holeven, sud de Monastir, 1 individu.

Pleronemobius Vitteneti, n. sp. -— Macédoine : environs d'Isvor, 1.9.

Acheta campestris L.

Acheta bimaculata De Geer.

Gryllus desertus Pallas. — Mirka, près de Salonique, 1 9 de la forme typique à ailes caudées; nombreux individus de la variété mêlas Charp.

Gryllus domesticus L.

Gryllus chinensis Weber. — La forme typique et la variété burdigalensis Latr.

Gryllomorpha dalmatina Ocsk. — Macédoine, 1 d.

Gryllomorpha uclcnsis Pantel. — Salonique : camp de Salonique, 1 9. Cette espèce, décrite d'Espagne, retrouvée ensuite en France et en Algérie, n'avait pas encore été signalée des Balkans.

Arachnocephalus Yersini Sauss. -— Macédoine : Vodena, 1 d 1.

OEcanthus pellucens Scop.

Locustldse.

(Acridiidoe.)

Acrydium depressum Brisout. — Macédoine : Florina, 1 9; — Serbie : sud de Monastir, région d'Iven, cote 1422, 1 9.

Acrydium depressum var. acuminaia Brisout. — Macédoine : Ostrovo, 1 9; — Serbie : sud de Monastir, 1 9.

Acrydium bipunctatumL. — Macédoine : Vertekop, 1 d; Yénidjé-Vardar, 1 9.

Acrydium subulatum L. — Macédoiue : camp Grossetti, altitude 800 mètres, 1 d; marais de Sakulevo, i d; environs de Salonique, 2 d.

Acrida lurrita L. (= nasilla auct.).

Paracinema tricolor Thunb. — Albanie : plaine de Koritza, 1 9.

Omoceslus rufipes Zett.

Omoceslus pelraeus Brisout.

Omoceslus Raymondi Yersin.— Macédoine : Florina; chemin de Nevolaiii; Ljumnica, 600 mètres d'altitude; Sakulevo; — Albanie : environs de Koritza; — Serbie : environs de Monastir. Cette espèce, mal connue et peu commune, n'avait pas encore été signalée des Balkans.

Stauroderus vagans Fieber.


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Stauroderus bigultulus L. Slauroderus bicolor Charp.

Chorthippus dorsatus Zett.

Chorthippus longicornisha.tr.

Chorthippus pulvinalus Fisch.-Wald.

Docioslaurus maroccanus Thunb. — Serbie, boucle de la Cerna, en août, i 9.

Docioslaurus crucigerus Ramb. ■— Macédoine, Florina, région du lac de Prespa; — Serbie, boucle de la Cerna, sud de Monastir.

JEolopus thalassinus F.

Mohpus strepens Latr. ^

OEdaleus nigrofascialus De Geer.

Locusta migratoria forme danica L. — B. P. Uvarov a montré (Bull: cntom. Res., 1921, p. 137-155) que Locusta danica L. etX. migratoria L. ne sont qu'Une seule et même espèce dont le premier représente la forme isolée et le second la forme grégaire et migratrice.

Celés variabilis Pall. -^ Serbie, boucle de la Cerna, 1 d; environs d'Iven-, altitude 800 à 1200 mètres, un autre d.

OEdipoda coerulescens L.

OEdipoda miniala Pall.

Sphingonotus coerulans L.

Acrotyhs insubricus Scop.

Tmethis accessorius Fisch.-Wald. — Macédoine : Excissou, 1 d.

Pezotettix Giornoe Rossi.

Orthacanthacris oegyptia L.

Calliptamus italiens L.

(A suwre. )


— 171 —

HoMOPTÈRES NOUVEAUX, PAR M. LE Dr V. L ALLEMAND.

(Suite.)

FAMILLE CERCOPI»^.

SUBFAM. Cfci'copinte.

TRIB. COSMOSCARTINI.

IV. GENRE Ectcnmonotum Schmidt.

8. E. atrum nov. sp.

Entièrement noir-anthracite, brillant, à reflets métalliques quelque peu olivâtres. Sur les élytres, sont recouverts d'une villosité très clairsemée et très fine. La distance entre les ocelles est plus grande que celle qui les sépare des yeux, la surface du pronotum est très finement et peu densément ponctuée en lignes transversales. 11 porte une carène longitudiale qui commence entre les fossettes latérales et qui n'atteint pas le bord postérieur, de chaque côté, parallèlement au bord laléro-poslérieur existe un sillon oblique ; les angles latéraux sont arrondis, son bord postérieur est presque droit, très légèrement concave, l'écusson a une fossette médiane, le médian et le cubitus.ne sont pas soudés sur le i/3 basai des élytres, ils sont réunis par un rameau oblique, les protubérances du mésothorax sont transversales, bien développées, sur le bord postérieur, au-devant des hanches médianes existent de chaque côté 2 protubérances bien nettes, cependant moins hautes que celles du mésotborax. Le rostre s'étend jusqu'entre les hanches médianes.

Patrie : Bornéo.

Longueur totale : 18 millimètres. Longueur des élytres : 14 millimètres. Largeur des élytres.

Type : Collection du Muséum national de Paris et la mienne.


172

9. E. luteum nov. sp.

Entièrement ocre-jaune, assez brillant, cependant lepronotum et la tête ont une teinte légèrement plus rougeâtre et les élytres une teinte plus claire.

Ocelles plus près des yeux que l'un de l'autre. La surface du pronotum est densément et finement ponctué, non rugueuse mais, légèrement ridée, elle porte une carène qui naît entre les fossettes latérales, le bord postérieur est droit. L'écusson montre une fossette médiane. Le médian et le cubitus ne sont pas soudés sur le i/3 basai ; ils sont réunis par un rameau transverse. Les protubérances du mésotborax sont bien développées, coniques, le bord postérieur au-devant des hanches médianes est foliacé et chacune des 2 parties présente à ses angles latéraux une petite dent; le rostre s'étend jusqu'entre les hanches médianes.

Patrie : Java.

Longueur totale ; i3 millimètres. Longueur des élytres : 1 o millimètres. Largeur des élytres : 4 millimètres.

Type : Ma collection.

10. E. luteopunctatum nov. sp.

Tête, pronotum, écusson, thorax, abdomen bruns, brillants, élytres mordorées, au-devant de la partie apicale existent 4 taches jaunes formant bande, la 1™, au bord externe, transversale, s'étend jusqu'à la branche externe du radius; les 3 autres, très petites, se trouvent l'une sur la brandie interne du radius, la 2' sur le médian et la 3° sur le cubitus. Ocelles à égale distance des yeux et l'un de l'autre; surface du pronotum rugueuse, densément ponctuée en lignes transversales, portant une carène qui naît entre les fossettes latérales et qui ne s'étend pas jusqu'au bord postérieur, celui-ci est droit, les angles latéraux sont arrondis. Écusson déprimé en son milieu. Le médian et le cubitus ne se réunissent pas sur le i/3 basai des élytres, ils sont réunis par un rameau transversal. Les protubérances du mésothorax sont relativement peu développées, son bord postérieur, de chaque côté, présente 2 petites protubérances.

Patrie : Java.

Longueur totale : 13 millimètres. Longueur des élytres : 10 millimètres. Largeur des élytres : 4 millimètres.

Type : Collection du Muséum national de Paris et la mienne.


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V. GENRE Gynoftygolax Schmidt. 11. Gynôpygolax inclusa nov. sp.

Le pronotum est triangulaire, les bords anléro-latéraux sont arrondis de même que les angles huméraux, son bord postérieur est à peu près droit, sa surface est densément. ponctuée en lignes transversales et porte une carène longitudinale bien nette. Les protubérances du mésotborax sont eu cône assez pointu et très légèrement inclinées en avant. Le rostre ne dépasse pas les épines du mésotborax.

La tête, le pronotum, les 2/5 antérieurs des élytres, les pattes antérieures, les tibias et les tarses médians et postérieurs, l'extrémité des organes génitaux sont ocre-jaune plus ou moins teinté de rougeâtre: sur la pointe antérieure des élytres se trouve une grande tache ordinairement bien nettement triangulaire (l'angle externe postérieur de celte tache peut quelquefois disparaître) et, de celle façon, trois larges bandes sont dessinées, une première longeant le bord externe, allant de la base à la seconde qui est transversale et une troisième longeant le bord interne et allant de la hase à la transversale, l'ensemble reproduit le dessin des élytres de Leplalaspis inclusa Walk. La partie postérieure des élytres est noire devenant quelque peu translucide à sa partie apicale, elle est bordée long du bord externe d'une ligne plus ou moins marquée, de même couleur que celle de la partie basale.

L'écusson,le thorax, l'abdomen, les cuisses médianes et postérieures et les épines des pattes postérieures sont noirs légèrement teintés, par place, d'ocre jaune.

Longueur : 21 millimètres.

Patrie : Balabac.

Type : Collection du Muséum national de Paris.

12. G. SUBHACULATA Walk., var malaccensis.

Comme taille et forme du pronotum, ressemble à la variété bornensis Bredd. (angles latéraux dilatés et bords laléro-antérieurs arrondis). Il diffère par la couleur brune de l'écusson et la coloration jaune-claire des élytres, pronotum ocre-jaune, tête ocre-brun. Elle se différencie de la var. Walkeri Lalleni., par la taille et la forme du pronotum.

Patrie : presqu'île de Malacca, Tapah Perak (Cerruti).

Longueur totale : 2 3 millim. 5.

Type : Collection du Muséum national de Paris.


■— 174 —

VI. GENRE Cosmocarta. 13. C. boutharensis nov. sp.

Pronotum ocre-brnn, les fossettes situées en arrière des yeux sont noirâtres : écusson rouge-carmin; les élytres, couleur chocolat, plus noires à la partie postérieure, sont brillantes, la base du eorium et celle du clavus (celle-ci plus largement) et une bande en avant de la partie réticulée sont rouge-carmin. Tête brunâtre; thorax brnn-rougeâtre; pattes plus rouges que le thorax ; abdomen noirâtre, les bords latéraux et postérieur de chaque segment sont rouge-carmin. Pronotum à surface très finement ponctuée, quelque peu ridée transversalement, montrant.de chaque côté, à la partie postérieure, un sillon oblique, sans carène longitudinale et à bord postérieur arrondi el concave. Sur le tiers basai des élytres, la médiane et le cubitus sont réunis par un rameau transversal; le front est bombé, transversalement strié; les protubérances du mésothorax sont en forme de cône. Les tibias postérieurs ont 2 épines, une petite à la base et une forte passe le milieu.

Celte espèce se rapproche de C. egens Walk., mais s'en différencie à premièie vue par la couleur du pronotum.

Patrie : Bhoulan, Maria Basti (Oberthur).

Longueur totale : 19 millimètres. Longueur des élytres : 15 millimètres.

Type : Collection du Muséum national de Paris.

14. C. insularis nov. sp.

Tête, pronotum, écusson bleu d'acier, brillants, à reflets métalliques; élytres noires, traversées par 2 bandes jaunes, dont les bords antérieurs et postérieurs sont irréguliers, la 1", un peu oblique, commence à la fin du i/3 antérieur du bord externe, traverse le eorium, s'étend sur le clavus jusqu'au milieu de l'espace qui sépare les deux nervures, la 2e bande coni. mence à la fin du i/3 médian du bord externe, au devant de la partie apicale réticulée, arrivée au niveau de la nervure médiane, elle s'amincit et est moins nettement marquée, cependant elle s'étend jusqu'à la suture clavocoriale, non loin de la pointe du clavus. Ailes enfumées, à base rougeâtre. Rostre rouge; teinté de brun, spécialement sur le second article; pro- et mésotborax noirs, métathorax, hanches et cuisses rouge-carmin, tibias et tarses bruns, quelque peu teintés de rouge. Segments de l'abdomen noirs bordés rouge-carmin, organes génitaux rouges.

Ocelles relativement petits, leur écartement est plus grand que la dis-


— -1-7-5 —

tance qui les sépare des yeux. La surface du pronotum est brillante, densément ponctuée, portant une carène longitudinale commençant en avant -entre les fossettes latérales et n'atteignant pas le bord postérieur qui est droit; angles latéraux arrondis. Ecusson transversalement strié, creusé d'une large fossette à la partie antérieure. La médiane et le cubitus ne sont pas soudés sur le tiers antérieur des élytres, mais réunis par un rameau transversal.

Rostre s'étendanl jusqu'au devant des hanches médianes. Protubérances du mésotborax transversales.

Patrie: Sumatra, Benkoelen, Marang-Liwa.

Longueur totale : i4 millimètres.

Longueur des élytres : 11 millimètres.

Largeur des élytres : 4 millimètres.

Type : Collection du Muséum national de Paris.

15. C. bicolor nov. sp.

Tête brun rougeâtre; pronotum noir sur la moitié antérieure, rouge sur la postérieure, la séparation des 2 couleurs se fait suivant une ligne droite réunissant les angles latéraux, les bords latéro-antérieurs sont étroitement rouges; écusson rouge-brunâtre. Les élytres sont noires, transversées par 2 larges bandes rouges à bords inégaux, surtout la 1™; les 3 premiers millimètres de la base sont noirs, puis vient la 1" bande rouge large* de 2 millimètres, ensuite une bande noire un peu moins large, 1 millim. 3/4, enfin, la 20 bande, large de 2 millimètres, située au devant de la partie réticulée noire. Ailes noirâtres à extrême base rosée; abdomen noir bleuté; thorax brun, bords du prothorax rouges, protubérances noires brillantes ; pattes rouge-brunâtre.

Ocelles assez gros, leur écarlement est un peu plus grand que la distance qui les sépare des yeux. Surface du pronotum rugueux transversalement ponctué en stries transversales, montrant une fine carène longitudinale, à bord postérieur concave, anguleux. Ecusson plus large que long ayant une fossette médiane. Sur le i/3 basai des élytres, la médiane et. le cubitus ne sont pas soudés, ils sont réunis par un rameau transverse. Sur les ailes, la 3" nervure est réunie à la 2' par un rameau situé en avant de sa bifurcation. Le rostre s'étend jusqu'entre les protubérances du mésothorax, celles-ci sont transversales, peu développées.

Patrie : Nouvelle-Guinée, Dorey, Raffray et Maindron.

Longueur totale : 16 millim. 5.

Longueur des élytres : 13 millimètres.

Largeur des élytres : 5 millimètres.

Type : Collection du Muséum national de Paris.


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16. G. Lestaohei nov. sp.

Thorax, tête, pronotum, écusson noir à reflets métalliques verdâtres ; élytres noires, la base, une bande longitudinale s'étendant le long du tiers basai du bord externe et se terminant en une petite pointe dirigée vers l'intérieur et qui s'étendent jusqu'à la nervure médiane, une seconde bande longitudinale s'étendant le long du bord interne jusqu'au niveau de la pointe de l'écusson et, enfin, une 3° bimde transversale au devant de la partie réticulée sont jauues. Rostre, hanches, cuisses, base des tibias et tibias postérieurs ocre-jaune; tibias antérieurs et médians et tarses noirâtres; abdomen, rouge à sa face supérieure, à sa face inférieure, les segments sont noirs bordés de rouge, finement à leur bord postérieur, plus largement au bord latéral. Organes génitaux rouges. L'insecte est recouvert d'une villosité jaunâtre spécialement dense sur les élytres.

Les ocelles sont petits à égale distance l'un de l'autre et des yeux. Le pronotum est brillant, densément ponctué en lignes transversales, sa carène longitudinale n'est marquée que dans la partie médiane, de chaque côté en arrière existe un sillon, le bord postérieur est anguleusemenl échancré,, les angles latéraux sont arrondis. Ecusson à extrémité effilée, à disque creusé en fossette. La médiane et le cubitus ne sont pas soudés sur le i/3 basai des élytres, ils sont réunis par un rameau transverse. Les protubérances du mésotborax sont transversales, peu développées.

• ' Patrie : Chine, Province de See-Tchouan, Vallée du Toung-Kogo, Potau (22-7-1893).

Longueur totale : 12 miULpaètres. Longueur des élytres : 9 millim. 5, Largeur des élytres : 4 millimètres.

Type : Ma collection.


— 177

. NOTES SUR LES ESPÈCES LAMARCKIENNES DE TEREDO (TARET), ; PAR M. ED. LAMÏ.

En 1818 (lïisl.nat. Anim. s. vert;, V, p. 438), Lamarck plaçait dans le genre Taret, leredo (Sellius, 1733)Linné, 1758, deux espèces : T. na^ valis L. et T. pàlmulalus Lk.

Il pensait qu'au même groupe devait appartenir également le Ropan d'Adanson (1757, Ilist. nal. Sénégal, Coq., pi. 19, fig. 2), parce que «sa coquille est enfermée dans un fourreau milice qui reste attaché au corps pierreux dans lequel il est enfoncé». Mais, comme l'a fait remarquer Rang (in Deshayes, Anim. s. vert., 2° édit., Vf, p. 3g), ce Ropan est le Modiola caudigera Lk. [= Lilhodomus arislalus (Sol.) Dillvv.] (J). '

Par contre, deux espèces décrites par Lamarck comme des Fistulana, F. corniformis et F. gregata, sont dès TaretS, ainsi que l'a reconnu Deshayes (1824 , Dict. class. Se. nul., VI, p. 522).

Enfin, dans la famille des Teredinidoe doit aussi être rangé le Septària arenaria Lk.

TEREDO NAVALIS. (Lamarck, Anim. s. vert., V, p. 44o.)

Linné (1758, Sysl. Nal., éd. X, p. 65i) a cité pour son Teredo navalis comme référence Vllisloria nalurulis Tcredinis seu Xylopliagi de Sellius (1733) et il a donc eu en vue l'espèce Européenne appelée ultérieurement par Spengler (1792 , Slcrivt. Nalurh. Sclsk:, II, pt. 1, p. io3) T. batavus.

D'abord en 1801 (Syst. .Anim. s. vert., p. 128) sous le nom de Teredo vulgaris Lk., puis en 1818 (llist. nal. Anim. s. vert., V, p. 44o) sous celui de T. navalis L., Lamarck a confondu deux espèces :

1" Le véritable T. navalis L., qui, comme le dit Roussel(1733, Observ. Vers-de-mer, p. 17), a des palettes tr fendues en terme de pied-de-chèvre n, c'est-à-dire nettement bicornes ;

2° Le Taret du Sénégal, qui a été figuré par Adanson (1757, Ilist. nai.

m Môrch (186), Malalt. Blâti., Vil, p. aoG) admettait que, seule, l'espèce du Séuéfjal, Ropan Adanson = L. arislatus Sol., habite daus un tube calcaire; mais Çarpcntcr; (1855, Cal. Reijjen Coll. Mazallan Moll., p. 137) a reconnu qu'un tube semblable peut être sécrété par la forme de Mazatlan, qui, sous le nom de L. Curpenteri, était séparée à tort par Môrch du L. arittalut.

MUSÉUM. — xvm. ta


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Sénégal, Coq., pi. 19, fig. 1 ; 1769, Mém. Acad. Se. Pai-is, pi. 9, fig. 1k), et qui a été séparé avec raison par Blainville (1828, Dict. Se. nat. [Levrault], t. 52, p. 267) comme espèce distincte sous le nom de T. senegalensis, car il possède des palettes à extrémité arrondie ou tout au plus quelquefois très légèrement échancrée (c'est-à-dire offrant une forme tout à fait analogue à celle que l'on observe chez le T. norvegica Spengler)(,).

TEREDO PALMDLATUS. (Lamarck, loc cit., p. 640.)

En 1759 (Mém. Acad. Se. Paris, pi. 9, fig. 11-12), Adanson a représenté un rr Taret de Pondichéri » , qui lui avait été communiqué par Réaumur et qui était remarquable par ses palettes comparables à une plume d'oiseau et composées d'environ vingt articles emboîtés les uns dans les autres.

En 1801 (Syst. Anim. s. vert., p. 129), Lamarck donne le nom de Teredo bipalmulata à un Taret possédant des palettes articulées, représenté, dit-il, par « un individu dans la Collection anatomique du Muséum n réunie par Cuvier.

En 1818 (Hlst. nal. Anim. s. vert., V, p. 44o), il change ce nom en T. palmulatus et il établit cette espèce sur la figure 12 d'Adanson (1769 , loc. cit., pi. 9).

Or, actuellement au Muséum, la collection des Mollusques dans l'alcool renferme, sous le 11° 81, un spécimen, en très mauvais état de conservation (sauf les palettes), étiqueté T. palmulatus Lk., avec cette indication d'origine trPondichéry : Adanson n. Il s'agit très probablement de l'exemplaire que signalait Lamarck et qui, de plus, serait peut-être l'échantillon examiné par Adanson.

Avec cette forme de l'Inde, à laquelle on doit attribuer le nom Je plus ancien de T. bipalmulata Lk., il ne faut pas confondre les trois espèces suivantes, qui sont, comme elle, des Xylotrya :

T. PhilippiiGray = T. bipalmataou bipalmulata Délie Chiaje (non Lk.) = p(77»«M?afaPhilippi (non Lk.), espèce Méditerranéenne, à palettes formées seulement de dix godets courts : d'après Jeffreys (1865, Brit. Conch., III,

'■' Après avoir rapporté ce Taret d'Adanson au T. norvegica Spglr. [=nigr« Blv.] (i854 , Mclang. Conch., 1" p., p. 11), le Dr P. Fischer (1856, ibid , 9" p., p. 19) l'a considéré comme distinct, mais l'espèce à laquelle il donne alors le nom de senegalensis possède des palettes bicornes semblables à celles du T. navalis, tandis que Adanson dit iiettement qu'elles sont arrondies à l'extrémité, quelquefois avec une éebancrure très légère, mais jamais fondues en pied de chèvre. Ce T. senegalensis Fisch. (non lllainv.) a été réuni par Tryon (186a, Proc. Acad. nat; Se. Philad., XIV, p. 463), ainsi que le T. Pelili Récluz, au T. elongala Quatrefages.


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p. i84), elle aurait pour autres synonymes T. serratus Desh. mss. et 7'. minima Blainv. ;

a" T. bipennala Tnrton—palmulata Leach (non Lk., nec Phil., nec Forb. et Hanl.), espèce d'Angleterre et de France, à palettes très longues, composées d'une vingtaine de godets allongés;

T. fimbriata Jeffreys = palmulata Forbes et Hanley ( non Lk., nec Phil., nec Leach) = bipalmulata Thompson (non Lk., nec D. Cb.), espèce signalée en Angleterre, mais qui serait originaire de Vancouver et dont les palettes ressembleraient en petit à celles du T. bipennala.

FISTULAKA CORNIFORMIS. (Lamarck, Anim. s. verte, V, p. 435.)

Comme le dit Deshayes (i8a4, Dicl. class. Se. nal., VI, p. 622), c'est par une méprise singulière que Lamarck cite pour le Fislulana corniformis la figure 16 de la planche 167 de Y Encyclopédie, qui représente en réalité l'animal du Fislulana gregata.

Ce F. corniformis, que Lamarck avait appelé primitivement (1801, Système Anim. s. vert., p. 1 29) Fislulana cornicula, a été établi sur la figure N delà planche V de Favanne (1780, d'Argenville, Conchyl., 3° édit., t. I, p. 673).

Blainville (1827, Mon. Malac, p. 58o, pi. 81, fig. 4) a figuré sous ce nom de F. corniformis un tube à extrémité postérieure perforée de deux trous et à extrémité antérieure fermée en calotte hémisphérique, et effectivement, d'après Deshayes (1843, Traité élém. Conch., I, 2"p., p. 55)(1), ce que Lamarck a nommé F. corniformis dans sa collection, c'est un tube de Taret clos de cette manière.

Actuellement, dans la collection du Muséum, on trouve étiquetés F.cornijormis deux cartons portant des tubes calcaires qui sont ceux de Tarets :

D'une part, sur le premier carton, muni d'une étiquette contemporaine de Lamarck avec cette mention «Fislulana cornijormis : tient un peu du genre Fistulanen, il y a deux fragments de tubes (35 et 72 millimètres) recueillis pendant le Voyage de Baudin par Péron et Lesueur (i8o3).

D'autre part, un tube (long de 196 millimètres), présentant deux orifices à son extrémité la plus étroite, est attaché sur le deuxième carton qui porte cette inscription de la main de Desbayes : « Teredo corniformis Desh. : ceci est le type de la variété [b] du Fislulana corniformis de Lamarck; comme nous l'avons dit (Anim. s. vert., Q" édit., VI, p. 29), ce tube est celui d'un Taret qui, d'après Lamarck, proviendrait des mers de l'Inde ; Lesueur a envoyé un dessin et les calamules d'un Taret de l'Inde ;

C Dans cet ouvrage de Deshayes, une faute d'impression, p. 3i, déforme «corniformen en «cunéiforme».

12.


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Lamarck a cru pouvoir réunir les calamules au tube de même provenance; mais il n'est pas démontré que ces deux choses venues séparément appartiennent à une seule espèce».

Tout ce que l'on peut affirmer, c'est qu'il s'agit de tubes sécrétés certainement par des Tarets; mais rien ne justifie l'opinion de Jeffrey s (i865 , Brit. Conch., III, p. 171), qui pensait que F. corniformis pouvait correspondre à un tube de T. noroegica Spglr. : ce doit être, au contraire,plutôt une forme exotique.

En outre, sur un troisième carton, sont fixées trois palettes ou calamules (deux de i3 millimètres et une de 8 millimètres), avec cette annotation manuscrite de Deshayes : « calamules d'un Taret des Grandes Indes, envoyées par Lesueur avec le dessin de l'animal : Lamarck les attribue, nous ne savons pourquoi, au tube auquel il donne le nom de F. corniformis var. [6]».

Ces trois palettes, qui ont un pédoncule mince, présentent la forme d'une écope offrant une concavité sur la face externe et elles se terminent par un bord libre qui dessine un arc incisé au milieu : elles se montrent donc extrêmement semblables à celles figurées par E. P. Wright (1866, Trans. Linn. Soc. London, XXV, p. 565 , pi. 65 , fig. 5-8) pour son Teredo Manni [Kuphus?].

Par suite, l'hypothèse qui me paraît la plus vraisemblable serait d'admettre la synonymie du F. corniformis avec ce T. (Nausitora) Manni Wr., qui, d'ailleurs, a été signalé non seulement de Singapour, mais aussi du Queensland.

FlSTULANA GREGATA.

(Lamarck, loc. cit., p. 435.)

Comme Deshayes (1 83o,Encycl. Méthod., Vers, N, p. i4i ; i832, III, p. 1002) l'a reconnu, le F. gregata Lk. est un véritable Taret qui choisit pour s'y loger des fruits à parois épaisses et dures telles que les noix de coco et qui avait été précédemment appelé Teredo c/«w«( 1) par Gmelin (1790, Sysl. Nat., éd. XIII, p. 3748) et T. nucivorus par Spengler(i792 , Skrivt. Nalurh. Sclsk., II, pt. 1, p. 165 ).

Ainsi que l'a fait remarquer Deshayes (1824, Dict. cluss. Se. nul., VI, p.. 522), non seulement les figures 6 à i4, mais encore les figures i5 et 16 dé la planche 167 de Y Encyclopédie méthodique se rapportent à cette espèce et c'est par une erreur incompréhensible que la figure 16 qui représente l'animal de ce F. gregata, avec ses palettes striées et dentelées, a été attribuée par Lamarck au F. corniformis. : Dans la collection du Muséum, un carton étiqueté de la main de Lamarck

<■' Au contraire, le nom spécifique clava a été employé par Lamarck pour une espèce qui est bien un Fislulana.


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ttFistuIane en paquet, Fistulana gregatan, porte quatre groupes de tubes, qui sont indiqués comme provenant de Coromandel et qui appartiennent à celte espèce, laquelle doit prendre le nom de Teredo clava Gmel. et est le type du genre Uperolus Guellard (1770, Mém. Se. et Arts, III, p. 126, pi. LXX, fig. 8-9).

SEPTARIA ARENARIA. (Lamarck, loc. cit., p. 437.)

Pour le Solen arenarius Rumphius (1711, Thés. Cochl., p. 9, et 1740, Amboin. Rarileitkam., p. 1 24, pi. XIJ, fig. D et E) = Serpulapolythalamia Linné (1767, Sysl. nal., éd. XII, p. i26g)(1), Lamarck a créé un genre qu'il a appelé en 1801 (Sysl. Anim. s. vert., p. io4) Furcella et en 1818 (Ilist. nat. Anim. s. vert., V, p. 436) Septaria ou Cloisonnaire(a); mais ces noms tombent en synonymie de Kuphus proposé dès 1770 par Guettard (Mém. Se. et Arts, III, p. 13g, pi. LX1X, fig. 8).

Celte espèce n'est d'ailleurs qu'un Taret de grande taille ( Teredo giganlea Home [ 1806, Phil. Trans. R. Soc. London, vol. g6, p. 277,pi. X-XI1]) se distinguant surtout en ce que, au lieu de perforer le bois, il est arénicole.

Dans la collection du Muséum, on trouve indiqués comme ayant été déterminés par Lamarck, mais sans étiquette originale, quatre fragments correspondant à la partie postérieure (ou siphouale) d'un tube de Septaria, c'est-à-dire présentant une cloison longitudinale séparant la cavité interne en deux tuyaux, et l'un de ceux-ci est môme isolé de l'étui calcaire commun sur une longueur de 25 millimètres et par conséquent rappelle (bien que sans articles) la disposition représentée dans la figure E de Rumphius(!l) : cette indépendance relative des deux tubules est d'ailleurs aussi nettement mise en évidence dans les figures 1 et 2 de Griffilh (1806, Phil. Trans., vol. 96, p. 269, pi. X).

I 1' Quant au Serpula arenaria de Linné, c'est, d'après Hanley (i855, Ipsa Linn. Conch., p. '177), un Vcrmet.

(*>•' Le nom Septaria avait été donné dès 1807 par Férussac aux Navicella de Lamarck [Ncritidoe).

(*' Ces deux tuyaux qui logent les siphons ont été appelés calamules par Deshayes (i8A3, Traité élcm. Conchyl., 1, 2e p., p. 43). Les véritables calamules ou palettes du Septaria arenaria Lk. (=Kupfats gigaïucus Home), qui ont été figurées par Home (180C, Phil. Trans., vol. 96, p. 377, pi. XII, iig. 4-5), ont une forme rappelant absolument celles du 7'. Manni Wright. Quant aux palettes représentées par Sowcrby (1875, in Reeve, Conch. Icon., fig. ta), elles appartiendraient, d'après Clessin (18<)3, Conch. Cab., 2° éd., p. 81) et M. Hidalgo (i<)o3, Eslud. prelim. faune malac. Filipinas, p. 7), non au À', giganlcin, mais au K. çlausus Sow., qui est regardé par ces auteurs comme une espèce distincte, bien que, selon Sowerby lui-même, ce soit peut-être simplement un spécimen jeune.


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Au SUJET DU FAGUKTIA, ASACARDIAGÉE DE MADAGASCAR, PAR M. HENRI LECOMTE.

L'étude d'une plante récollée à Madagascar par Chapelier et désignée par les indigènes sous le nom de Assigu-Manaiza a conduit Marchand (Révision du groupe des Anacardiacées, p. 82 et 174) à créer le genre. Faguelia, comprenant la seule espèce F.falcala Mardi. L'exemplaire unique de notre herbier ne comprend qu'un rameau avec trois feuilles et quelques fleurs et fruits. Il était par conséquent difficile à Marchand de donner de son nouveau genre une description complète.

Nous avons eu la bonne fortune de recevoir du botaniste-voyageur bien connu, M. Perrier de la Balbie, des exemplaires delà même plante recueillie au voisinage des lagunes de l'est, entre Tamalave et Mananjary. Les indigènes lui ont attribué le nom de Hasy. M. Perrier de la Bathie ajoute que le bois fourni par la lige est l'un des plus estimés; malheureusement nous ne le possédons pas. L'écorce de la lige et le péricarpe du fruit contiennent de nombreux canaux sécréteurs d'où s'écoule une substance oléo-résineuse de couleur verdâtre. Bien que formé habituellement de trois carpelles auxquels correspondent trois styles très courts, l'ovaire n'a qu'une loge unique, avec un seul ovule ascendant analrope et à micropyle supère. C'est donc avec raison que Marchand a incorporé la plante à la famille des Anacardiacées, malgré la forme samaroïde du fruit. Mais cette forme n'a rien d'anormal quand on connaît les fruits des Loxopterygin m et Sc/miopsis de la même famille.

Les remarques suivantes viennent utilement compléter la description de Marchand :

1° En ce qui concerne les feuilles, nous avons constaté, comme l'auteur du genre, que celles des pieds mâles sont notablement plus petites que celles des pieds femelles. Les folioles des deux sortes sont péliolulées, à limbe asymétrique, terminé au sommet par une longue pointe aiguë el pourvu de i5-i8 nervures à peu près parallèles el réunies par des nervules anastomosées;

2" Les inflorescences sont des grappes composées de cymes triflores. Les deux fleurs latérales de chaque cyme se trouvent chacune à l'aisselle d'une bractée triangulaire pouvant atteindre 1 millimètre de long el leurs pédicelles sont flanqués latéralement de deux bourgeons dont les pièces peuvent être plus ou moins entraînées pour former des bracléoles;

3* Chaque pédicelle mesure 3-4 millimètres et présente toujours une articulation très nette vers le milieu de sa longueur. C'est un caractère qui


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est à peu près général chez les Anacardiacées et qui est au contraire peu fréquent chez les Burséracées ; la partie sus-articulaire dupédicelle s'épaissit progressivement sous la fleur;

4° Les fleurs sont dioïques, d'après M. Perrier de la Bathie, comme l'a déjà noté Chapelier;

5" Les fleurs d ont à peu près toujours un calice à quatre lobes arrondis au sommet, et quand, par exception, il en existe un cinquième, ce dernier est situé au-dessous du calice. Les pétales sont oblongs, blancs et mesurent facilement 3 millim. 5 de long; mais leur nombre est loin d'être aussi fixe que celui des lobes du calice. Nous avons trouvé des fleurs à 4, 5 et 6 pétales. Les élamines ne soui pas toujours enmême nombre que les pétales el souvent on en trouve un plus grand nombre. Dans une fleur, par exemple, nous avons compté 6 élamines pour 4 pétales; sur ces 6 étamines, 4 se trouvaient en alternance avec les pétales et 2 étaient superposées à des pétales voisins. Le filet est toujours élargi vers sa base et subulé au sommel; les,anthères, oblongues ou légèrement sagittées, sont dorsifixes et oscillantes: leur longueur, à peu près égale à celle du filet, peut atteindre î millim. 5. Le disque est crénelé, avec autant de concavités qu'il existe d'étamines, et il présente au centre une dépression, aA*ec un rudiment de pistil réduit à une petite saillie couronnée par trois pointes;

6° Les (leurs femelles sont presque uniformément à calice et corolle télramères. L'audrocée est réduit à 1,2 ou 3 slaminodes conservant la forme des étamines, mais de taille très réduite; parfois même l'anthère manque. Le disque, est ici cupulilbrme et entoure la base de l'ovaire. Le pistil comprend un ovaire brunâtre, un peu aplati, surmonté par trois styles très courts, avec stigmate légèrement papiileux et rougeâtre presque sessile; ces trois styles sont quelque peu rejetés sur un côté. L'ovaire ne comprend qu'une seule loge située dans la partie supérieure; cette loge renferme un ovule ascendant, à funicule un peu renflé à sa base, recourbé deux fois et portant un nucelle à micropyle dirigé vers le haut. C'est le renflement de la base du funicule que Marchand a confondu avec un obturateur; mais en réalité il est très éloigné du micropyle;

70 Le fruit est une samare. La partie pleine basilaire du pistil s'allonge en un corpophore et forme un organe plat, lancéolé, dont la partie supérieure seule, d'ailleurs plus épaisse, représente réellement le fruit. C'est dans celle partie supérieure du fruit, couronné par les vestiges des trois styles, que se trouve la graine, plate, longue de 5-6 millimètres, supportée par un funicule allongé et pourvue, à sa partie inférieure, d'une pointe souvent recourbée. Cette graine, sous un tégument très mince, contient un embryon à radicule supère et à deux cotylédons foliacés, elliptiques, et non pas linéaires, comme le dit Marchand, longs de 1 millim. 2 5. Dans l'épaisseur du péricarpe du fruit se trouvent de nombreux canaux sécréteurs aualogues à ceux de l'écorce de la tige.


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UNE SAPOTACEE DE MADAGASCAR EN VOIE DE DISPARITION:, PAR M. HENRI LECOMTE.

Dans un travail publié en igi6 (Bull, du Muséum, 1916, p. 3g3) nous avons eu l'occasion de montrer que le prétendu genre Cryplogyne llook. f. de Madagascar, ne constitue en somme qu'uue espèce du genre Sideroxylon et nous avons eh conséquence proposé d'établir l'espèce Sideroxylon Gerrardianum (Hook. f.) H. Lee. Mais, à ce moment, le fruit n'avait été observé par personne et il étail par conséquent impossible de savoir à quelle section on pouvait rattacher- cette espèce nouvelle.

Or, nous venons de recevoir de M. Perrier de la Balhie, le bolanislevoyageur bien connu, deux rameaux feuilles et fructifères qui appartiennent incontestablement au prétendu Cryptogyne.

Le fruit, de la forme el de la taille d'une grosse cerise, est porté par un pédicelle assez épais, pulvérulent, un peu plus gros à la base, où il est entouré par une couronne de bradées plus ou moins persistantes; il mesure 10 millimètres environ et porte à son sommet les 5 lobes persistants du calice, qui accompagnent par conséquent le fruit.Celui-ci est une baie subglôbuleuse mesurant i4-i5 millimètres de diamètre transversal; il est rouge-violet à"la maturité et terminé au sommet par le vestige du style formant une pointe de 2—2,5 millimètres. Dans une pulpe assez épaisse, est cachée une graine d'un brun clair, disposée transversalement et notablement plus large que haute. Vue par le dessous, elle a une forme ovale avec deux petites saillies latérales; vue par la face inférieure, elle a naturellement la même forme générale, mais avec une cicatrice à peu près circulaire de 7 millimètres de diamètre environ. A côté de celte cicatrice se trouvent quatre petites dépressions qui existent chez de nombreuses autres graines de Sideroxylon, en particulier chez S. diaspyroides Baker el S. inerme L. et qui représentent les empreintes produites par les ovules avortés. Cette graine présente en outre, à son extrémité la plus étroite, une petite fente cruciale ou éloilée qui est le vestige du micropyle(1). Les dimensions de l'une de ces graines sont respectivement : longueur i3 millimètres, largeur 10 millimètres et hauteur 7 millimètres.

Le tégument mesure 1,5-2 millimètres d'épaisseur suivant les régions

(l> Avec un peu d'attention, on peut retrouver ainsi le vestige du micropyle chez toutes les graines de Sapolacées.


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et constitue par conséquent une enveloppe très résistante el même très dure; ce tégument enveloppe une amande de 9 millim. 5 de longueur environ et qui forme un corps ovoïde disposé transversalement. Dans un albumen bien développé se trouve un embryon couché transversalement par rapport à l'axe du fruit et pourvu d'une radicule de 2 millimètres environ, avec deux cotylédons foliacés.

Par les caractères que nous venons d'indiquer, on peut reconnaître facilement que l'espèce appartient à la section Calvaria, à côté des espèces Sideroxylon imbricaroides A. DC. et S. grandijlorum A. DC.

Il convient donc de compléter comme il suit la diagnose de Hooker :

Bacca subglobosa, pedicel/ala, basi calycis segmcntis instructa, apice slyli vestigio coronata, 12—13 millim. alla, ili-i5 millim. lata, pericarpio carnoso. Semcn aborlu solitarium, lesta dura, nitida i,5—a millim. crassainstructum. Semen cordiformc, transversale, i3 millim. longum, 7 tnillim. altum, 10 millim. lalum, kilo basilare, oi-biculalo instruclum; embryo transversalis, 7—S millim. longus, radicula 2 millim. longa, colyledonibus foliaceis.

Est de Madagascar, Perrier de la Bathie, n" 14,2 54.

Cet arbre mérite d'autant plus d'être étudié attentivement que d'après M. Perrier de la Bathie il est en voie de disparition. Noire distingué correspondant a en effet rencontré un seul exemplaire à l'est de Madagascar; il était couvert d'ex-voto, el c'est probablement grâce à sou caractère «taboim qu'il a pu se conserver. M. Perrier de la Bathie ajoute : trll est un des seuls témoins vivants de l'ancienne forêt qui recouvrait jadis les sédiments campaïiiens de l'est sur lesquels on ne voit plus maintenant que des trlezan el des ersavoka» dont la présence s'impose petit à petit, grâce aii feu de brousse. «

Enfin M. Perrier de la Bathie nous apprend encore que l'arbre est à feuilles persistantes, à fruits situés sur le vieux bois, au-dessous des régions feuillées, et enfin que le fruit, rouge-violet à maturité, est ttaussi bon que la cerise y.

. Celte curieuse Sapotacée est donc connue maintenant dans toutes ses parties.


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DESCRIPTIONS D'ESPÈCES NOUVELLES DU GENRE STROBILANTHKS

(ACANTHACÉBS) ,

PAR M. RAYMOND BENOIST.

Strobilanthes flexus R. Ben. nov. sp.

Herba erecta, caulibus tetragonis junioribus pubescenli-pilosis, deinde glabris. Folia longe petiolala, ovata vel lanceolata ad basim longe cunealim allenuala, ad apicem acuminala, rarius obtusa, margine grosse dentato, pagina ulraque pilis albis sparsis ornata. Injlorescenlioe axillares et terminales, glanduloso-pilosoe. Flores oppositi, sessilcs, in spicis dispositi. Bracteoe et bracteoloe oblongoe, obtusoe ; sepala oblongo-linearia, obtusa, glanduloso-pilosa. Corolloe lubus ad basim breviter cylindricus, mox amplialus el superne valde recurvatus, lobi suboequales. Stamina quatuor, filament!s redis, glabris, antheris oblongis. Pollinis granula ellipsoidea, costata. Ovariumglabrum; stylus sparse pilosus. Capsula uondum matura elongala, glabra.

Dimensions: Plante haute de 1 m. 60 centimètres; feuilles atteignant i5 centimètres de longueur, pétiole compris, et 7 cenlimètres de largeur. Bractées longues de i5 miRimètres, larges de i,5 millimètre; bracléoles longues de 7-8 millimètres. Sépales longs de 10 millimètres, larges de 1 millimètre; corolle longue de 4 centimètres.

Chine: Se tchuen, environs de Ta tsien lou [II. d'Orléans]; Héou pin près de Tchen Keou tin, altitude 2000 mètres; bois, herbe monocarpique, ne fleurit que tous les dix ans à peu près ; la racine est usitée pour dissiper les enflures; la lige sert de fourrage vert ; fleurs rougeâlres : 3o juin 1895. [Farges n" i34g.]

Cette espèce est voisine des St. versicolor Diels et St. cyphanlha Diels. Comme ces deux espèces, elle a la corolle fortement recourbée au-dessus de l'insertion des élamines. Elle diffère du St. versicolor par ses feuilles plus longuement pétiolées, ses inflorescences plus allongées, ses sépales plus petits el ses inflorescences (axes, bractées, bractéoles et calice) veluesglanduleuses; le St. cyphantha s'en dislingue par les longs poils blancs qui se trouvent sur les feuilles jeunes, les bractées, les bracléoles et les sépales, et par ses inflorescences condensées en têtes.


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Strofoilanthes pterocladus R. Ben. nov. sp.

Herba caule ad nodos genicuhto, telragono, glabro, laterïbus sulcatis. Folia (superiora lanlum visa) scssilia, lanceolata, ad basim longe cuneatim allenuata, ad apicem parum acuminala, margine minute el remote dentato, pagina ulraque glabra, Costa 5-j nervos secundarios ulrinque gerenle. Inflorescenlioe laxiflovoe, mjmosoe, ramos terminantes. Flores allerni, inter duos bracteas magnas abscondili. Bracleoe oppositoe in ramo longe decuri entes, lanceolaloe, acuminaloe vel aculoe, margine minute et remote dentato, glabroe. Bracteoloe oblongoe, aculoe, glabroe. Sepala oequalia, oblonga, acula, glabroe. Corolloe iitbus ad basim cylindricus, superne amplialus. Stamina quatuor, filamenlis redis, anlheris oblongis. Pollinis granula ellipsoidea, costala. Ovarium glabrum. Stylus sparse pilosus. Capsula elongata, glabra.

Dimensions : Feuilles longues de 12 centimètres, larges de 5 centimètres. Bractées (partie libre) longues de 3 centimètres, hrges de i4 millimètres ; bracléoles longues de 7 millimètres, larges de 0,75 millimètre; sépales longs de 8 millimètres, larges de 0,75 millimètre; corolle longue de 4 centimètres; capsule longue de 10 millimètres.

Chine: Kouy tcheou : Lofou [Cavalerie, 3n8].

Celte plante est remarquable par ses grandes bractées opposées, décurreutes sur le rameau jusqu'au noeud immédiatement inférieur ; ce rameau est ainsi pourvu de quatre ailes rapprochées deux à deux; les bradées sonl appliquées l'une contre l'autre et enclosent une fleur sessile.

Strobilanthes Fauriei R. Ben. nov. sp.

Ilerba caulibus acule tclragonis glabris. Folia (superiora tanlum visa) sessilia vel subscssilia, ovata vel lanceolala, ad basim obtusa, ad apicem breviler el obtuse acuminala, margine dentato, pagina ulraque glabra, costa ulrinque nervos secundarios ù gerenle. Flores oppositi, sessiles ; spicoe axillares et terminales. Bracleoe foliaccoe, inferiorcs ovulai, foliis subsimiles, superiorcs oblongoe, oblusoe, glabroe. Bracteoloe cl sepala lincaria, obtusa, glabra. Corolloe lubus ad basim cylindraceus, superne ampliatus, infuudibuliformis. Stamina quatuor filamenlis redis, anlheris oblonijis. Pollinis granula ellipsoidea, costala. Ovarium glabrum ; slylus sparse pilosus. Capsula elongata, glabra.

Dimensions: Feuilles longues de 35 millimètres, larges de 18 millimètres. Bradées longues de 5 à i4 millimètres; bracléoles longues de 7 millimètres; sépales longs de 9-11 millimètres, larges de 1 millimètre: corolle longue de 4 centimètres.


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Formose : Bunkiko (altitude i5oo mètres), décembre 1914 (Faurie,

i473).

-Cette plante se rapproche un peu du Si. japonicus Miq. par son port et par la'disposition de ses fleurs, mais elle en est bien différente par la forme de ses feuilles et par la grandeur de ses fleurs.

Strobilantb.es densus R. Ben. nov. sp.

Ilerba decumbens, coule ad nodos infei'iores radicante, tetràgono, in lateribus sulcalo, glabro. Folia ooata vel lanceolala ad basim acuta, ad apicem acuminata, margine dentalo, pagina utraque glabra, Costa 4-5 nervos secundarios utrinque gerente. Flores in spicis lerminalibus densis congregali. Bracleoe lanceolaloe, acuminatoe, margine dentato, glabroe. Bracteoloe oblongo-lineares, oblusoe. Sepala oMongo-linearia, obtusa, fere usque ad mediam partent concrescentia, glabra. Corolloe violaceoe tubus ad basim cylindraceus, superne amplialus et parum curvatus; Slamina quatuor filamentis redis, pilosis, anlheris elongatis. Pollinis granula ellipsoidea costata. Ovarium glabrum ; stylus sparse pilosus. Capsula- ignota.

Dimensions : Feuilles longues de 8 centimètres, larges de 3,5 centimètres. Bractées longues de 20-23 millimètres, larges de 7-10 millimètres; bractéoles et sépales longs de 12 millimètres, larges de 1-2,5 millimètres; corolle longue de 5 centimètres.

Chine: Yunnan : vallons de Tchen fong chan (altitude 600 mètres); plante vivace en touffes, fleurs violettes, août et septembre (E. Maire).

Cette espè<*« semble se rapprocher surtout du St. lamium Clarke, mais : elle est complètement glabre; 20 le bord des feuilles possède des dents espacées et faiblement marquées.

Strobilanthes torrentium R. Ben. nov. sp.

Herba erecla, caulibus tetragonis, glabris. Folia peliolo ad apicem alalo, limbo ovato, ad basim in petiolo decurrenle, ad apicem acuminato, margine crenato^dcnlato, pagina superiore sparse, inferiore salis dense piloso, costa Utrinque nervos secundarios 5-y gerenle. Flores in spicis axillaribus et lerminalibus densis congesti. Braçteoe inferiores, foliis similes sed minores, superiores obovatoe, ad basi?n cuneatoe, oblusoe, pilis julvis vestitoe. Bracteoloe el sepala oblonga fuho-pilosa. Corolloe coerulescentis tubus ad basim cylindricus, superne digilalifortnis, parum curvatus. Slamina quatuor filamenlis redis, antheris oblongis. Pollinis granula ellipsoidea, costata. Stylus sparse pilosus ; capsula glabra, ad apicem pilosa.


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Dimensions : Feuilles longues de 8-13 centimètres, larges de 3-5,5 centimètres; épis longs de a centimètres ; bractées supérieures longues dé i5 millimètres, larges de 9 millimètres ; sépales longs de 9 millimètres, larges de i,5 millimètre; corolle longue de 4 centimètres; capsule longue de 9 millimètres.

Chine : Yunnan : Tchong chan près de Yunnansen. Ravines ; fleurs bleuâtres, 2 novembre igo5 (Ducloux, n" 3433).

Celte plante est voisine des St. consors Glarke el St. lilacinus Clarke ; elle diffère de l'un et de l'autre par ses tiges glabres, par ses bractées à poils épars non glanduleux. Les sépales du Si. consors sont étroits et densément couverts de longs poils blancs ; ceux du St. torrenlium ont des poils fauves épars, plus longs vers le sommet ; ceux du St. lilacinus sont pubescents glanduleux.

Strobilantlies cognatus R. Ben. nov. sp.

Herba decumbens caule letragono glabro. Folia petiolala, lanceolélà, ad basim cuneata, ad apicem acuminala, margine crenalo-denlato, pagina utraque glabra, costa nervos secundarios g utrinqiie gerenle. Flores in spicis lerminalibus densis congesli. Bracleoe lanceolatoe acuminatoe, sparse jiilosoe. Bracteoloe oblongoe, aculoe, glanduloso-pilosoe. Sepala linearia, acula, ad apicem glanduloso-pilosa. Corolloe violaceoe tubus ad basim longe cylindricus, superne amplialus, infundibuliformis, oblique truncatus. Slamina quatuor filamenlis redis, antheris oblongis. Ovarium glabrum ad apicem pilosum.

Dimensions : Feuilles atteignant 12 centimètres de longueur et 5 centimètres de largeur; bractées longues de 20 millimètres, larges de 6 millimètres; bracléoles longues de 11 millimètres, larges de 2 millimètres; sépales longs de 10-12 millimètres, larges de 1 milbm'ètre ; corolle longue de 5 centimètres.

Chine : Kouy tchéou : Yang kia tchong; fleur violette, juillet 1906

(Cavalerie, n" 2707).

Celle plante a été rapportée par Léveillé au St. jlaccidijolius, mais elle en est bien différente. Elle se rapproche beaucoup plus du St. densiis R. Ben. et du St. lamiùm Glarke dont elle se dislingue : 1° par ses feuilles plus grandes, à nervures plus nombreuses, à bord denté-serré; 20 par sa corolle à tube très allongé à la base.

STROBILANTIIES iiYGRoriiuoiDEs Clarke var. subnudus R. Ben. nov. var.

A speciminibus typicis differt sepalis ferc glabris, margine tantum paucis pilis vestilo el corolla paulo minore.


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Chine : Yunnan : Ta tchay, près Kiao kia (3 jours au nord-est et à 3 lieues du Fleuve Bleu), n juillet 1908 (S. Ten in herb. Ducloux 55o3); bord des torrents au pied du lo cban (altitude 3,o00 mètres), fleurs bleu violacé; septembre (E. Maire).

STROBILANTHES DALZIELHI W. Smith, var. glaber 11. Ben. nov. var.

A specimine typico dijfèrt sepalis glabris.

Tonkin : Forêts au nord de Ouonbi, fleurs bleues, 2 novembre i885 (Balansa 779).

Chine : Kouy tchéou (Cavalerie).

Strobilanthes anisandrus R. Ben. nov. sp.

Frutex ramosus, ramis subtelragonis, minute pubemlis, in faciebus sulcatis, deinde glabris, leretibus. Folia petiolala, cujusque paris parum inoequalia, superiora j ère sessilia, lanceolata, ad basim acula, rarius obtusa, ad apicem acuminata, acumine obtusiusculo, margine undulalo-crenato, utraque pagina glabra ; cosla nervos secundarios 7-S ulrinque gerente. In/lorescentioe e spicis terminalibus el axillaribus conslitutoe. Flores oppositi, scssiles; Bracleoe sessiles, lanccolaloe, infcriores ante apicem dilalaloe, calyce paulo breviores, glabroe, margine ciliolato. Bracteoloe duoe oblongo-lineares ; sepala quinque suboequalia, linearia, acula, glabra, margine ciliolato. Corolloe roseoe vel alboe tubus ad basim cylindricus, superne amplialus, digilaliformis. Stamina quatuor : duo antica fertilia, duo lateralia minima sterilia. Pollen globosum echinatum. Ovarium et stylus glabra. Sligma elongatum, lineare, mentbranaceum. Capsula subtetragona, ad apicem acula, glabra.

Dimensions : Feuilles atteignant 9 centimètres de long et 3,5 centimètres de large : épis longs de 2 à 8 centimètres ; bractées longues de 4 millimètres, larges de 1 à 2 millimètres ; sépales longs de 6 millimètres, larges de 0,7 à 1 millimètre: corolle longue de 1 2 millimètres; capsule longue de 8 millimètres.

Chine : Yunnan : environs de Pa eul gay (préfecture de Tchao long), octobre igo4 (M. Mey in berb. Ducloux n" 2902); arbrisseau ramenx en touffes, fleurs roses; rochers, vallée de Yen tse po (altitude 4oo mètres), octobre (E. Maire); arbrisseau rameux, fleurs blanches: rives du fleuve Ta kouan (altitude 5oo mètres), septembre (E. Maire).

Celte espèce par ses élamines latérales très réduites el stériles forme transition entre les espèces de la seclion Endopogon el les espèces à quatre élamines également développées.


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NOTES SUR DES ESPÈCES ASIATIQUES

DES GENRES STRANV^ESIA, RAPHIOLEPIS, AMELANGHIER, OSTEOMELES

ET PARINARIUM,

PAR M. J. CARDOT.

STRAV/ESIA NUSSIA Dcne. — Kouy-lcheou : Pin-fa (Cavalerie, 1908; 11° 356g).

Echantillons en fruits, présentant bien tous les caractères de cette espèce de l'Inde, notamment la déhiscence locuiicide des carpelles. Le type de l'espèce n'avait pas encore élé signalé eu Chine, mais Rehder el Wilson ont. décrit une var. oblanceolata du Yunnan (PI. Wilson., 1, p. 193).

Stranvoesia gluucescens Lindl. et Str. Nussia Dcne sont certainement synonymes; mais c'est l'épilbèle spécifique Nussia qui est la plus ancienne (Pirus Nussia Don), et c'est elle, par conséquent, qui doit être conservée.

Le S. Nussia est la seule espèce présentant réellement les caractères génériques indiqués par Lindley pour sou genre Slranvoesia ; les feuilles de celte plante sont très variables, plus ou moins allongées, dentées ou entières.

RAPHIOLEPIS INDICA Lindl. — Celle plante qui, en dépit de son nom spécifique, n'a jamais été trouvée dans l'Inde, mais est connue depuis longtemps en Chine dans le Kwang-lun, le Kwang-si, à Hongkong et à Haïnan, paraît également très répandue en Indo-Chine, où elle a élé récoltée dans l'Annam (Jacquet, Chevalier, Eberhardt), dans le Laos (Thorel), le Cambodge (Harmand) et au Tonkin (Balansa, Simond). Comme l'a fait remarquer Bentham (FI. Hongkong, p. 108), c'est une plante extrêmement variable dans toutes ses parties ; les organes floraux surtout présentent des variations vraiment extraordinaires; le tube du calice est plus ou moins allongé, tantôt très velu, tantôt complètement glabre ; les lobes sont très allongés, étroits, linéaires-subulés, ou brièvement triangulaires, ou même extrêmement courts, obtus-arrondis; les pétales sont élroits, acumiués, ou au contraire suborbiculaires et plus ou moins nettement onguiculés; les styles, au nombre de 2 ou 3, sont très grêles ou assez épais, glabres ou poilus, soudés daus leur moitié inférieure ou libres jusqu'à la base. Toutes ces variations se produisent sans aucune concordance entre elles, et avec toutes les transitions d'un état à l'autre,


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de sorte qu'il n'est guère possible de s'en servir pour établir des variétés, et que plusieurs espèces, distinguées sous les noms de R. phoeoslemonLmd]., rubra Lindl., salicifolia Lindl., spiralis Don., doivent tomber en synonymie.

Je distingue cependant les trois variétés suivantes, basées principalesur les dimensions et la forme des feuilles (Not. System., III, p. 38o):

Var. latifolia. Feuilles grandes, longues de 10 centimètres environ sur 3 à 5 centimètres de large ; récoltée au Cambodge par Hahn et en Cochinchine par Pierre et Talmy ;

Var. angustijolia. Feuilles étroitement lancéolées, longuement atténuées à la base, longues de 6 à g centimètres, sur î à a centimètres de large. Annam (Ebërhardt) ;

Var. mekongensis. Feuilles assez semblables à celles de la var. latifolia (g à 17 centimètres de long sur 2,5 à 5 centimètres de large), niais plus épaisses, plus coriaces et à denticulation très peu marquée: fruit ovoïde ou oblong, non globuleux. Bassin inférieur du Mékong (Harmand, Pierre, Geoffray). Si le caractère du fruit se montre constant, cette plante devra peut-être constituer une espèce distincte.

RAPHIOLEPIS JAPONICA Sieb. et Zucc. — Japon : îles Liu-Kiu (Ferrie); Yakushima, côtes maritimes (Faurie, 1900; n°38i2). Corée : île Quelpaert, rochers du littoral (Faurie, 1907 ; n" i562, 1563).

Le R. ovata Briot n'esl qu'un synonyme du R. japonica. — Le n° 396 de Savatier (in declivibus collium inter fruticcs : Yokoska), comprend la var. integerrima Hook. avec des formes de transition.

AMELANCIIIER ASIATICA Endl. — Répandu au Japon. Corée : île Quelpaert (Faurie, 1907; n" 1557).

Var. sinica Schneid. — Su-tchuen oriental : Moung-moung-ky, près Tchen-keou, ait. i,4oo mètres (Farges, i8g2; n° 836; nom chinois : Gieou-kin-tiao).

L'A. asiatica Endl., que certains auteurs réunissent à Y A. canadensis Med., diffère de celui-ci par l'ovaire velu au sommet, ainsi que Ja base du style; ce caractère semble constant.

OSTEOMEI.ES ANTIIYLLIDIFOLIA Lindl. — Yunnan : Mong-tze (Tananl, Leduc); Tien-ouy, près Pin-tchouan (JeanPy, 1907; Ducloux, n°5344); Kien-che-pao, région de Kiao-kia (S. 'l'en, 1909; Ducloux, n" 6915); environs de Lan-ngy-tsin (Petrus Py, 1904; Ducloux, n" 2705); So-kio, route de Yunnan-sen à Houy-ly-lclieou (Martin Ma, 1907; Ducloux, n° 4792); haies et bois à Kou-chou (Esquirol, 1906; n 0' 1073, 1086);


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Hay-y, près My-lé (P. Ngueou, 1906; Ducloux, n" 436a); Mien-cbanouan, région de Kiao-kia (S. Ten, 1909; Ducloux, n" 6196); bassin du Tro-ling-ho (Legendre, 1910; n° 736).

Cet élégant arbrisseau paraît commun dans le Yunnan et le Su-tchuen ; sa distribution géographique est très sporadique,. comprenant, en dehors des deux'provinces chinoises que nous venons de citer, les îles Hawaï, où il a été découvert en premier lieu, les îles Bonin et Loo-choo, les Etats San, la Birmanie et enfin, dans l'hémisphère austral, les îles Pitcairn et Mangaia.

Schneider a distingué la plante de Chine comme espèce propre, sous le nom d'O. Schwerinoe (in Fedde, Reperl,, III, p. 222, et Iïl. Handb. Laubholzh., p. 762), en indiquant comme caractères dislinctifs, par rapport au type des îles Havaï : les feuilles plus grêles, composées de folioles plus petites el plus étroiles, l'inflorescence, le réceptacle et le calice non tomenteux, glabrescents ou seulement lâchement pubescenls. Les échantillons de Chine ont bien, en général, les folioles plus petites que ceux des îles Hawaï, mais ils présentent de grandes variations sous le rapport de la villosilé de toutes les parties de la plante; certains échantillons des récoltes de Delavay ont l'inflorescence el les calices couverts d'un tomentum blanc aussi dense que sur ceux des îles Hawaï; et, d'autre part, quelques échantillons de cette dernière provenance n'onl pas les folioles plus grandes que certains spécimens chinois. 11 m'est donc impossible de conserver l'espèce de Schneider, qui n'est, en réalité, qu'une forme microphylle, due vraisemblablement à un climat plus sec.

. PARINARIUIM ANAMENSE Hce. — 11 est assez singulier qu'en dépit de son nom cette espèce, qui paraît répandue eu Cocbinchine, dans le Laos méridional et au Cambodge, n'avait pas élé signalée;jusquici en Annam ; mais j'en ai reconnu un échantillon de celte provenance dans l'herbier du Muséum, consistant en un rameau feuille, accompagné d'un fruit, et dont l'étiquelte porte: trPlants of Annam : Nha-trang and vicinity. C. B. Robinson, Mardi 11-26 1911, n" i4g3i.

MUSÉUM. — xvm. i3


194

UNE NOUVELLE EUPHORBIÉE AFRICAINE MONADENIUM LE TESTUANUM NOV. SP.,

PAR M. MARCEL DENIS.

J'ai reçu de M. Le Testu, Administrateur colonial au Haut OubanghiChari, plusieurs exemplaires d'une Euphorbiacée à cyathium, appartenant au genre Monadenium Pax.

Les plantes de ce genre, exclusivement localisées en Afrique tropicale, sont bien caractérisées par leur cyathium à symétrie bilatérale, ouvert sur le devant et constitué par cinq bractées entourées par une glande charnue formant un appendice continu, interrompu seulement au niveau de l'ouverture; Les Euphorbiées à cyathium zygomorphe appartiennent aux deux genres Monadenium et Pedilanthus, ce dernier étant un genre exclusivement américain.

Le Monadenium communiqué par M. Le Testu est Une nouvelle espèce dont voici la description :

Monadenium Le Testuanum nov. sp.

Plante entièrement glabre. Tige courte (2-3 cenlira.), ligneuse, mince, se développant à partir d'une souche lubérisée, épaisse (1 centiin.) el terminée par une fausse rosette de 4-8 feuilles. Feuilles lancéolées ou oblancéolées, aiguës, coriaces, à face inférieure le plus souvent violette, à bords quelquefois ondulés et plus ou moins révolulés, atténués en un court pétiole. Limbe : 2-4 x i-i,5 centimètres, pétiole : 3-5 millimètres. Cyathiums de 5 millimètres de haut environ, isolés sur de longs pédoncules de3 centimètres. Cyalhophylles deltoïdes, aiguës, de 4 millimètres, libres jusqu'à la base. Bractées du cyathium denticulées et surmontées par un large appendice glanduleux, ouvert antérieurement. Fleurs mâles assez nombreuses, articulées assez haut sous l'anthère. Ovaire lisse, dépourvu d'appendices calicinaux, surmonté de trois styles courts, à peine soudés à la base seulement et bilobés au sommet. Fruit tricoque supporté par un pédicelle épaissi, exsert el recourbé après l'anthèse. Valves présentant sur le dos un sillon limité par deux petits angles mais dépourvues d'appendices aliformes. Graines lisses.

Le Testu n° 2781 ! — Lande pierreuse et humide près du village de Songaya; 4o kilomètres au suddeYalinga(Haut Oubanghi), 27 mai 1921.


— 195 —

Le Monadenium Le Testuanum se rapproche des M. Koessneri N.E. Brown et M. hevbaceum Pax par ses feuilles, ses cyathophylles libres jusqu'à la base el l'absence de côtes larges sur le dos des carpelles, mais il en diffère nettement par certains caractères bien tranchés ainsi que le montre le tableau ci-dessouS :

M. Koessneri N. E. Br.

Tige : environ 5-'i cent.

feuille : 7-9 cent. long.

3-4 cyathiums.

Pédieelle : 1-1,5 cent.

Ovaire à périanlhe.

M. herhaceum. Pax.

Tige : 60 centimètres. Feuille: 3,5-6,5 cent.long.

Petites cymes.

Pédieelle : 1-2,5 centim.

Ovaire à périanthe.

M. Le Testuanum. nov. sp.

Tige : 2-3 centimètres. Feuille : 2-4 cent. long.

Cyathiums isolés.

Pédieelle : 3 centimètres.

Ovaire sans périanthe.

Caulis 2-3 cm. altus, glaber, e rhizomate crasso lignoso. Folia breviter pelwlata, lanceolata vel oblanceolata, apice acula, basi cuneata : lamina 3-4 cm. longa x i-i,5 cm'., lala. Pedonculi 3 cm. longi, erecti. Cyathium subglobosum 5 mm. longum, laeve; cyalhii foliis acutis; cyathii glandula, lala, glabra. Capsula globosa, Il mm. longa, laevis. Flos 9 calyce destitutus. Ovarium glabrum. Semina loevia.

i3.


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CONTRIBUTION À LA FLORE DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE, PAR M. A. GUILLAUMIN.

• XXXVIII. PLANTES RECUEILLIES PAR M. FRANC (Suite)(1).

(SUPPLÉMENT.)

Drymis crassifolia Baill. — Port Boisé (10S7).

* Boronia pronyensis Guillaum. nov. sp.

Frutexglaberrimus, ramis gracilibus, cortice nigro (in sicco), foliis oppositis, elliptico-lanceolatis (â-10 cm. x 1, 2-3 cm.) basi cunealis, apice rotundatis, petiolo brevi (2-0 mm.) sujfultis, Costa, nervis g-10 jugis venisque in ulraque pagina conspicuis. Flores axillares lerminalesve, cymosi, cymis ï-2 cm. longis, vel soepius fasciculati, minuit, basi arliculali et bractea minutissima, ciliata, ornati, pedicello brevissimo, 1,5 mm. longo; calycis lobis li, oequalibus, ovatis, 1 mm. longis; pelalis U, ereclis, vix 2 mm. longis ; staminibus 8, episepalibus petala fere oequantibus, epipetalibus i/3 breviorïbus, filamenlis glaberrimis, eglandulosis, linearibus, anlheris iatioribus, antheris ovatis, apice minute apiculatis; disco 8-angulo, angulis staminibus alternantïbus, dense ciliato, ovario inserlo, carpelis U, fere liberis, dense ciliatis, stylo 0, stigmate puncliformi minutissime à-lobo, ovulis in quoque locuh 2, collateralibus, soepius in oequalibus.

Prouy : littoral (1892).

L«s trois genres représentés en Nouvelle-Calédonie, dont deux endémiques : Boronella et Myrtopsis, se distinguent de la façon suivante :

Boronia. Boronella. Myrtopsis.

Feuilles sans poils écailleux. sans poils écailleux. à poils érailleux.

Inflorescences.... axillaires et termi- axiilaires et termi- terminales, nales. nales.

C) Bull. Mut.,igao, p. a54; igai,p. 119; 192a, p. io3.


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Fleur.. type 4. type 4. type 5.

Galice.. à pièces égales. à pièces inégales. à pièces égales.

Carpelles =fc libres. soudés. =fc libres.

Styles /i =fc soudés. 4 =t= soudés. î basifixe.

Ovules a collatéraux ou î. î, parfois a cottasuperposés.

cottasuperposés. ou superposés..

superposés..

Bien que, dans la plante décrite ci-dessus, le style soit absolument nul et le stigmate réduit à un point, noir tranchant sur la couleur claire des poils qui garnissent le disque et l'ovaire, je crois qu'il faut rattacher l'espèce au genre Boronia, car c'est le seul caractère distinctif.

Carapa moluccensis Bl. --— Prony 628 A) «Milnean.

Sarcanthidion sarweittasum Baill.— Prony (1576 A).

llex Seberli Panch. et Seb. —Prony (i63o, I63OBA, 166a A).

Oncotheca Balansoe Baill.—Dombéa(63g).

Colubrina asiatica Brong.—- Prony (1704 A).

Emmenospcrmum Pancherianum Baill. — Nouméa (I382A).

Alphitonia xerocarpa Baill.—Prony (1824").

Halorrhagis prostrata Forst. —r Prony (1997).

Eugenia Gacognei Montr. — Prony. (1616A-).-...

Casearia Melistaurum DC. — Nouméa (60).

* FrancleHa Guillaum. OEN. NOV.

Arbor, Joliis opposilis, stipulis magnis, deciduis, interpetiolaribus. Infiorescentioe supra-axillares, elongatoe, flores sut magni, bracteis foliaceis ornali ; calycis tubo ovoideo-turbinato, dentibus 5, erectis; corolla injundibulari, tubo sut brevi, limbi lobis 5, elongatis, acutis, stricte contortis, patentibus ; staminibus 5, inclusis, filamenlis brevissimis, antheris dorso affixis auguste linearibus, apiculatis; disco annulari basin styli cingente, 5-costato'; ovario 2-loculari, aspectupilis cylindrico sed 5-costato, stylo deciduo, valido, stigmate fusiformi apice brevi ter bifido, ovulis numerosis m quoque loculo a-seriatis. Fructus indehiscens, siccus? elongatus, aile 5-alalus, apice calycis dentibus ornatus, textura suberosa; seminibus numerosis^ agglutinatis, compressis, non angulatis, testa lentii. -

Appartient à la tribu des Gardeniées, voisin surtout de Randia mais s'en distinguant par la corolle presque totalement glabre à la gorge et dans le fond et surtout par le fruit ailé : l'ovaire jeune paraît cylindrique à cause des poils hispides qui masquent les côtes, maïs celles-ci n'en existent pas moins.

T. plerocarpon Guillaum. nov. sp.

Arbor ramis cortice rubro, primum hirsutis deinde glaberrimis; joliis amplis oblongo-lanceolatis (a8~39. cmx.8-g cm) basi ctmeatis, apice acutis,


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rigidis, supra glabris, subtus brunneo-velutinis, .Costa valida, subtus vàlde prominente, nervis utrinque circa là, venis inconspicuis, petiolo valido, 2-2,5 cm. longo, stipulis magnis, lanceolatis (a,5cm.xi cm.), glabris, mox deciduis. Inflorescentioe circa i5 cm. longoe, Mspido-velutinoe, racemosoe vel parum rumosoe, usque ad médium sine floribus, bractei's foliaceis, ovatolanceolalis, 1-1,5 cm. longis; flores sessiks, calycis tubo 8 mm. longo, extra hispido, intus glabro, lobis lanceolatis, 5 mm. longis, extra velulinis, intus fere glabris, corolloe tubo, ta mm. longo, intus fere glabro, extra sparse minuteque piloso, lobis lanceolatis (î5 mm. x 5 mm.), palulis, intus extraque glabris vel sparsissime pilosis; anlheris 6-j mm. longis; ovario hispido, costis pilis fere inconspicuis, stylo corolloe tubum non superantc, parle fusifortni 5 mm. longa, lobis sligmatosis i,5 mm. longis. Inflorescentioe frucliferoe, ta cm. longi, mitantes; fructibus (floribus lanium basalibus fructifions) elongatis (6 cm.x.2>5-3 cm.), basi acutis, apice lurbinatis et calycis lobis erectis ornalis, sparse pilosis vel fere glabris, alis 5 mm. altis ornalis.

Prony : forêts 718*) fleurs en décembre, fruits en mars.

*Tagetes minuta L. — Prony? (1768 A). Maba glauca Montr. —; Prony (1723 A). M. parviflora Schltr. — Prony (i5i7 A). Diospyros Lecardii Guillaumin. —Prony (164g A). D. Sebertii Guillaumin. — Prony (1691 A) «Faux libhne noim, «Ebène blanc» suivant Pancher et Sebert. Fleurs c? encore inconnues :

Inflorescentioe d axillares, densius cymosoe. Alabaslrum ovoideo-elongalum. Flores i-meri, 8 mm. longi, pedicello 3-à mm. longo, apice articulato, dense adpresse fulvo-argenteo-piloso, sujfulti; calycc campanulato, extra sparse adpresse piloso, tubo 4 inm. longo, nullo modo elevalo, lobis lanceolato-acutis, a mm. longis, intus dentibus dense adpresse piloso, tubo subglabro, ima basi excepta ; corolla campanulata, tubo à mm. longo, extra dense adpresse piloso, intus glaberrimo, lobis ovato-obtusis, 3 mm. longis extra linea dorsali dense adpresse pilosis, intus glaberrimis; staminibus 16, inoequalibus, glaberrimis, filamenlis filiformibus, anlheris apice longe lanceolato productis; ovario rudimentari nullo (?).

*Notelsea Francil Guillaum. nov. sp.

Arbor parva, ramis griseis laxe folialis; foliis glaberrimis, ovatis (12i_5 cm.xi-6 cm.) basi cunealis', apice oblusis vel sub-obtusis, petiolo crasso, circa 1,8 cm. longo suffullis, coriaceis, utrinque pallidis, venis in ulraque pagina sub-inconspicuis. Racemi plures ex axilla cicatricum joliorum delapsorum vel ex ramis orientes, 3-i cm, longi; flores sessiles, bractea parva minute pilosa ornali ; - calyce aile U-fido, 1 mm. longo, lobis triangularibus


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acutis; corolla campanulala,profunde à-parlita, lobis ovatis (3 mm. X a mm.), crassis, oblusissimis; staminibus a, corollam oequantibus, filamenlis brevibus, petalibus omnino adnalis, anlheris oblongis, obtusis, loculis marginalibus, fllamento longtoribus; ovario ovato, petala oequante, stylo robusto, obcordato, apice bilobo.

Prony ; forêt rocheuse (1867).

Voisin de N. brachystachys Schltr., s'en distingue surtout par les feuilles plus grandes, à pétiole plus court et plus robuste, par les lobes du calice non ciliés et plus aigus.


— 200

QUELQUES OBSERVATIONS SUR LA GÉOLOGIE DE L'ÎLE DE LEMNOS D'APRÈS LA COLLECTION DU D'JOLY,

PAR M. RENÉ ARRARD.

La constitution géologique de l'île de Lemnos n'est connue que par un travail de M. L. de Launay(1> qui l'a montrée essentiellement formée de couches sédimentaires gréseuses et schisteuses, à empreintes végétales indéterminables, correspondant peut-être au flyscb supracrétacé, recoupées par des roches éruptives tertiaires, dacites, trachyandésites, andésites quartzifiées et andésites augitiques, qui forment au milieu d'elles une série de dykes et de massifs accompagnés de brèches anguleuses.

M. Paul Lemoine a bien voulu me confier l'étude de nombreux échantillons recueillis k Lemnos par le Dr Joly et envoyés par lui au Muséum national d'Histoire naturelle.

Cette étude permet de préciser quelques points et n'apporte que des modifications de détail peu importantes aux données géologiques exposées par M. L. de Launay.

La première de ces modifications porte sur la constitution de l'Ile Alago dans la baie de Moudros, indiquée sur la carte géologique comme entièrement sédimenlaire, et qui en réalité est, en partie du moins, formée de trachy-andésites souvent d'une couleur vive.

J'ai entre les mains un échanlillon de roche métamorphique recueillie par le Dr Joly dans la deuxième chaîne de collines à l'ouest de Sarpi, dans la partie occidentale de Lemnos. C'est un gneiss à séricite qui se montre au microscope essentiellement constitué par de l'orthose et de la séricite, avec qnarlz assez rare; je tiens d'ailleurs à faire remarquer que la présence de cette roche en ce point est tout à fait insolite d'après la géologie de l'île et qu'elle n'était peut-être pas en place.

Au point de vue minéralogique, quelques faits intéressants sont également à signaler, notammenl la présence dans les falaises du sud-ouest de la baie de Kastro, de nombreux filonnets de calcite cristallisée. Mais ce sont surtout les phénomènes de silicification de la parlie orientale de l'île qui

<l) L. DE LAUNAY, Etudes géologiques sur la mer Egée. La géologie des fies de Métclin (Lesbos), Lemnos et Thasos; II, Géologie de Lemnos (Annales des Mines, 9' série, t. XIII, 1898, p. 197-226, 6 fig., 1 carte, 1 carte géologique).


— 201 —

méritent de retenir l'attention; on observe sur certains échantillons de trachyandésites des concrétions mamelonnées d'un blanc laiteux dans lesquelles M. J. Orcel a reconnu de la calcédoine. Le Sud, l'Est, le Sud-Est du village de Moudras ont fourni un grand nombre d'échantillons d'opale résinite de couleurs variées, tantôt compacte, tantôt présentant des veines et des géodes tapissées de très petits cristaux dé quartz. M. L. de Launay a déjà signalé que, à 3 kilomètres au sud de Moudros, le contact des sédiments et de la brèche andésitique se faisait par un mur de silex large de près de 3 mètres. Il a également fait remarquer que les brèches trachyandésitiques renfermaient près de Komi et près de Varos quelques fragments de bois silicifiés. Le Dr Joly a pu recueillir en divers points à l'Est de Moudros, el aussi à la pointe Modràki et en face de l'île Alago, de nombreux échantillons de ces bois silicifiés, transformés pour la plupart en opale résinite ; ils sont en général bien conservés et seront étudiés par M. P. Fri tel qui y a reconnu deux types de Conifères et un de Diçolylédone. Je rappellerai que M. L. dé Launay a rencontré dans les tufs et conglomérats d'andésite en certains points de l'île de Mételin, peu éloignée de Lemnos, des bois silicifiés rapportés par M. Fliche aux genres Cedroxylon et Pftyoxylon. ■ .


202

CONTRIBUTION 1 LÉTUDE DES FLOEES TERTIAIRES D'APRÈS LES MATÉRIAUX DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE,

PAR M. P.-H. FRITEL,

ASSISTANT AU MUSÉUM.

(Suite,)

V. FlORE BARTOOTBNNE DES ffGRES A 8ABALITESS.

Dans une série d'empreintes provenant des grès à «Sabalites» et extraite des collections léguées au Muséum par le marquis de Saportaj'ai pu reconnaître les espèces suivantes :

Aneimia dissociata Sap. Lygodium Kaulfussi Heer. Podocarpus eocenica Ung. Sabaliles andegavensis.

— — primoeva (Schimp.) Frit. Quercus cenomanensis Sap.

— toeniata Sap.

Dryophyllumcurticellense (Wat.) Sap. Mar,

— lineare Sap. Ficus Giebeli Heer. Laurus Forbesi d. la Harpe.

— — var. Decaisneana Heer. Persea andegavensis Nob. Morinda Brongniarti Crié. Nerium Sarthacense Sap. Apocynophyllum neriifolium Heer. Myrsine jormosa Heer. Diospyros senescens Sap. Andromeda laurina Sap.

— dermatophylla Sap. Celaslrus huxiformis Sap.

— inquinalus Sap. Apeibopsis Decaisneana Crié.


— 203 —

Il y a lieu de faire les remarques suivantes, au sujet de quelques-unes de ces espèces :

ANEIMIA DISSOCIA TA Saporta nom. Crié : Thèse de doct., p. 22, pi. A, fig. 4 M.

Cette espèce est figurée par Crié d'une façon fort défectueuse ; là nervation, très nette sur l'empreinte que de Saporta lui avait communiquée, est beaucoup plus fine et plus serrée que ne l'indique la figure, les mailles polygonales résultant de l'anastomose des nervures sont bien visibles. Cette espèce me paraît extrêmement voisine, par la taille et le mode de découpure des pennes, de Y Aneimia adianlifolia Swartz. actuel des Indes orientales.

Localité : Fyé, Saint-Pavace (Sarthe), Col. Mus. Paris, n" 12881.

LYGODIDM KAULFUSSI Heer. Heer : FI. v. Skopau, p. 3, pi. VIII, fig. 21, pi. IX, fig. 1.

Aneimia Kaulfussi Crié : loc. cit., p. 22 , pi. A, fig. 2-3. ? Lygodium Gosseleti Frit. FI. foss. grès de Vervins, p. 2.

Crié a cru voir un Aneimia dans cette Fougère, il la compare à l'A. paloeogoea Sap. el Mac, reproduisant, dans sa courte description, les termes mêmes de ces auteurs. Elle en diffère cependant nettement par ses nervures simplement bifurquées mais non anastomosées, ce qui correspond parfaitement à la figure de Heer et non à celle de Saporta el Marion. Peut-être faut il également rapporter au Lyg. Kaulfussi de Heer l'empreinte des grès de Vervins, figurée par Gosselet, à laquelle j'ai cru devoir donner jadis le nom de Lyg. Gosseleti.

Parmi les espèces vivantes, je signalerai les Lyg. hastatum Desv. du Brésil et de la Guyane et Lyg. pinnatifidum Swartz, de la Malaisie, comme les plus voisins de l'espèce fossile.

Localité : Saint-Pavace. Coll. Mus. Paris, n° 12894''.

SABALITES ANDEGAVENSIS (Schimper) Saporta. Schimper : Traité paleont. végét., II, p. 4go.

L'empreinte inscrite au catalogue du Muséum sous le n* 12938 correspond bien au type de cette espèce par le prolongement court et obtus du rachis dans la fronde et par le nombre des rayons.

( 1' CRIÉ, Recherches sur la végétation de l'Ouest de la France, à l'époque tertiaire (Bibi. des Hautes Etudes, Se nat., t. 18, Paris, 1878).


— 204 —

SABALITES PRIM/EVA (Schimper) Fritel. Fritel : Obs. fl. foss. grès de Vervins, p. 4 , fig. a (1910).

Sabalites Chatiniana Crié : loc. cit., p. 28, pi. D, fig. 22-23.

J'ai montré, par ailleurs11', que l'espèce de Crié ne faisait qu'une avec celle que Schimper désigne sous le nom de Sabal primoeva, à laquelle j'ai cru plus prudent d'appliquer le nom générique de Sabalites.

Coll. Mus. Paris, n° 12832 (moulage).

PODOCARPUS EOCENICA Ung., var. H*RINGIANA Eltings. * . -EUiugshausen : Foss. Fl. v. Iiàring, p. 37, lab. IX.

Podocarpus suessionensis Watelet. Desc. pi. foss. Bass. Paris, p. 117, pi. 32, fig. i3-i5.

Cette espèce est très commune dans les grès à Sabalites. J'en ai donné la synonymie dans mon étude sur les grès de Belleu, où elle est non moins répandue* 1'

-Localité : Saint-Pavace. Coll. Mus. Paris, n° 12880.

QUERCDS CENOMANENSIS Saporta. Crié : foc. cit., p. 34 , pi. J, fig. 54-56.

Sous ce nom spécifique Crié a confondu des empreintes qui se rapportent à deux formes très distinctes. L'une correspond bien, comme l'indique Crié, au Q. elliplica Sap. des gypses d'Aix'2'. C'est une feuille elliptique, dont la largeur est comprise trois fois dans la hauteur du limbe, le sommet est obtus et la base atténuée sur un pétiole court, mais distincte ; par la nervation, cette espèce se rapproche du Q. virens actuel.

C'est à celle forme seule, que Crié n'a précisément pas figurée, qu'il convient de conserver le nom de Q. cenomancnsis Sap. 11 serait néanmoins préférable, à mon avis, de la réunir à l'espèce d'Aix précitée, afin d'alléger la nomenclature.

Localité : Saint-Pavacé. Coll. Mus. Paris, 12882.

Les autres feuilles représentées par Crié sous ce même nom (pi. J, fig. 54-56) sont très éloignées de ce type; je les réunis à l'espèce suivante.

■ : (') FRITEL, Rev. fl. des grès de Belleu (Journ. Bolan.).

<2> DE SAI>OHTA,. Flore d'Aix(/in». Se. nat. Bot. [4°] t. 17, p. 85).


— 205 —

QDERCUS MAGNOLLEFORMIS Saporta. Saporta : Flore d'Armissan, Ann. Se nat. Bot. (5*) t. 4, pi. 6, fig. 11.

Q. Cenomanensis Sap. in Crié; Thèse, p. 34, pi. J, fig. 5:4-56.

— Saportana Schimper. Traité, t. II, p. 621.

— Criei Sap. Crié : loc. cit., p. 34, pi. J, fig. 59.

Ces feuilles, du type de celles du Q. imbricataria Michx, actuel de l'Amérique du Nord, peuvent être également rapprochées du Q. butnelioïdes (,) Liebm., de l'Amérique centrale, en particulier par la forme de leur base qui est un peu plus atténuée que dans Q. imbricataria.

Je réunis à l'espèce d'Armissan les feuilles figurées par Crié sous le nom de Q. cenomanensis S.-ip. dont elles ne diffèrent par aucun caractère important, comme le laisse facilement voir l'examen comparatif des figures, en tenant compte de la défectuosité de celles de Crié. Cet auteur considère, à tort, le Q. cenomanensis comme voisin du Q. elleptica Sap. des gypses d'Aix; celui-ci est de taille beaucoup plus réduite, plutôt lancéolé qu'elliptique , el sa nervation est bien différente.

Pour Ettingshausen le Q. magnolia;forints de Saporta se parallélise avec le Q. tolimensis H. et B. actuel de Nouvelle-Grenadem, qui appartient, comme 0. imbricaria Michx à la section Lepidobalanus Endl.

Schimper t' 1' copiant mal le nom de l'espèce d'Armissan qu'il appelle magnolioefolia, change ce nom en celui de Saportami, prétextant l'existence antérieure d'un Q. magnolioefolia Née, de la flore actuelle du Mexique. Ce changement me semble inutile, le nom de magnolioeformis (et-,non magnolioejolia) n'étant pas la répétition de celui de l'espèce de Née à laquelle Ettingsh.(t) rapporte, d'autre part, le Q. sinuatiloba Sap. espèce se rencontrant également à Armissan, que l'auteur, de son côté, regardait comme extrêmement voisine de Q. aquatica Michx, habitant aujourd'hui les bords du Mississipi(6).

Le Quercus Crièi Sap., que je ne connais que par la figure qu'en donne Crié, doit être considéré, à mon avis, comme forme étroite de l'espèce que cet auteur figure sous le nom de Q. cenomanensis Sap. et que je réunis, comme on vient de le voir, au Q. magnolioeformis. Crié lui-même indique qu'il ne diffère du Q. cenomanensis que par ses proportions amoindries et son limbe plus allongé.

W ETTINGSHAUSEN, Die Nerv. d. Blàtt. d. Galt. Quercus, pi. VI, fig. 1-0.

W ETTINGSHAUSEN, loc cit., p. 11.

P> SCHIMPER, Traitépaléont. vég., t. Il, p. 6ai.

C) ETTINGSHAUSEN, loc. cit., p. n..

(s) SAPOBTA, Fl. d'Armissan (foc, cit. [5°], t. 4, p. 367, pL VII, fig. 9)


— 206 —

QUERCUS T^NIATA Saporta. Crié : Thèse, p. 35, pi. J, fig. 57.

Ce Quercus, dit Crié, comprend toutes les feuilles linéaires, assez larges, atténuées aux deux extrémités, brièvement pétiolées et parfaitement entières.

Je considère cette espèce comme litigieuse ; étant assez variable dans ses proportions, il devient parfois difficile de distinguer certaines des feuilles qui lui sont attribuées : les plus-courtes et les plus larges, de celles du Laurus Forbesi d. la Harp. et de Y Andromeda laurina qui l'accompagnent dans les mêmes gisements. Cette difficulté s'accroît dans le cas, fréquent d'ailleurs, où la nervation n'est pas nettement perceptible. Quoi qu'il en soit, ce chêne paraît voisin du Quercus proveclifolia Sap., de Brognon, comme le fait remarquer Crié; on peut également le comparer au Quercus divionensis Sap., delà même localité.

11 y aurait lieu de reprendre l'étude du.Q. loeniata Sap. sur des matériaux d'une suffisante conservation.

Deux empreintes de. la collection de Saporta (Coll. Mus., 11" 12886 et 12887) s 011' étiquetées sous le nom de Quercus Lamberti Wat., mais elles ne peuvent être comparées, ni l'une ni l'autre, à celte espèce dont j'ai le type sous les yeux; elles sont beaucoup plus étroites el leur galbe est très différent. L'une (n° 12887) rappelle bien mieux le Quercus spathula Wat., de Belleu, ou mieux encore la feuille rapportée par de Saporta à son Q. elliptica et figuré dans ses dernières adjonctions à la flore d'Aix, pi. 2, fig. 12 ; l'autre (n° 12886), dont le pétiole est mutilé et dont la partie supérieure fait défaut, doit être rattachée au Laurus Forbesi, d. la H., dont les feuilles ne sont pas rares dans le même gisement.

Crié n'a pas figuré les feuilles qu'il rapportait au Q. Lamberti.

Localité : Saint-Pavace. Coll. Mus. Paris, n"' 12883, 12886-12887, 12901.

DRYOPHYLLUM CURTIOELLENSE (Walelet) Saporta. Saporta et Mariori : Ess. état vég. de Gclinden, pi. 42 et Rév. p. 53.

Var. a : Myrica curticellcnsis Walelet : PI. foss. Bass. Paris, p. 126-127, pi. 33, fig. i4-i5.

— Meissneri Heer : Sacbs-thùr. Braunk, p. 10, pi. V, fig. 12i3.

12i3.

— oemula (Heer) Schimp. partim. Crié : Thèse, pi. H, fig. 35,

4o, 4i. Quercus lonchitis Heer : Fl. lerl. helv., II, p. 5o, pi. CLI, fig. 24.

— furcinervis Heer : loc. cit., p. 5i, pi. CLI, fig. i5, non 12i3;Fl.Skopau,pl.IX,fig.

12i3;Fl.Skopau,pl.IX,fig.


— 207 —

Var. b : Myrica Roginei Wrat. : loc. cit.,p. 33, fig. 10-11.

— Marceauxi Wat. : loc. cit., p. 128, pi. 33, fig. i3.

— oemula Heer, p. part., Crié : loc. cit., pi. 1, fig. 43, 45,

46, 47.

— hoeringiana Ung., Heer : Fl. de Skopau, pi. IX, fig. 11. Quercus paloeodrymeja Sap., Crié : loc. cit., p. 38 (non figuré).

Var. c : Myrica anguslissima Wat. : loc. cit., p. 125, pi. 33 , fig. 12.

— oemula (Heer) Schimp. p. part, Crié : loe. cit., pi. I, fig. 48,

4g, 5o, 53.

— longifolia Ung. : Foss. Fl. v. Solzka, p. 2g, pi. 6, fig. 2.

— 1 stricta Iher : Fl. lert. helv. III, p. 3i3 (non figuré). Halcea exulala Heer : Fl. tert. helv. II, p. g6, pi. 98, fig. 19.

Le Myrica oemula est très commun dans les grès de la Sarthe où il réalise la gamme des variantes du Dryophyllum curticellense, signalées par moi dans les grès thanétiens de Vervins. En effet, certaines empreintes, étiquetées par de Saporta sous le nom de Myrica oemula, répondent bien au type a du Dryophyllum curticellense, c'est-à-dire à celui qui présente les feuilles les plus larges; d'autres, au contraire, plus étroites que les précédentes, correspondent plutôt au type b, tandis que les plus communes de ces feuilles ressemblent tout à fait, par l'étroilesse extrême de leur limbe, à celles que Walelet désigne sous le nom de Myrica angustissima et que je considère comme caractérisant le type c. Enfin il en est d'autres, plus rares il est vrai, qui rappellent, par leurs nervures secondaires plus espacées et plus recourbées dans leur parcours, les feuilles de Gelinden figurées par de Saporta et Marion sous le nom de Dryophyllum laxinervu (1v

Schimper soupçonnait la parenté possible du Myrica oemula avec les Chênes.

En résumé il est possible de constituer avec les empreintes rapportées au Myrica oemula Heer une série continue de types foliaires allant des formes larges du D. curticellense aux formes les plus réduites en largeur et en longueur, rencontrées à différents niveaux slratigraphiques et décrites par Ungcr sous le nom de Myrica longifolia. C'est encore au D. curticellense var. b que je crois devoir rapporter une empreinte de Saint-Pavace étiquetée par de Saporta sous le nom de Quercus paloeodrymeja, mais restée inédite.

Localité : T. C. aux environs du Mans el d'Angers.

Coll. Mus. Paris, n" i3885'', 12889-12890, 12900-12901.

W SAPORTA et MAMON, Essai s. état, végét. de Gelinden (Mém. sav. étr. Acad. roi/. Se, Leltr., Arts de Belgique, t. 37 [1873], p. 4i, pi. 1, fig. 6-7).



SOMMAIRE.

Aclesiadministratijs : Pages

Dépôl du fascicule n° 1 du Bulletin de i g ni) 129

J'jleclion de M. POKTIIEMOLI comme Membrede l'Institut 129

Nomination de M.FIIKBKIACQUÏ comme Préparateiirilitulaircà la Chaire de

Chimie 129

Admission do M. BRAULT, Garçon de.Laboratoire, à la retraite 129

'Nomination de M. le Dr E. LOPPII et de M. le Professeur DAvioorr comme

Correspondants du Muséum 13o

-Mission de M. Guy KADADLT 13o

Correspondance : Circulaire, de IM. iL. JODBIN relative à un répertoire 'des

Océanographes 13o

Don do la collection L. BEDEL i3i

Présentation dé Poissons montés, par M. L. ROULE... ..:'. ..... . .. ..... , i3;i -

Note sur la Collection de Crustacés Décapodes de la Galerie dé; Zoologie du

Muséum, par M. Ch. GRAVIER.. . . . ... ....;...... ... . ... ..... i32

Présentetibn d'ouvrages par MM. P. LEHOINE, A. GUILLADMIN et M™" M, PHI-.

SALIX ... .1. ....;■ i35

Don d'ouvrages à la Bibliothèque .... .■■.,.■•.;. i38

Communications :

H. NEUVILLE. La glande iléo-coecale des Girafes. [Figs.] i i4o

A. MOUQDET. Deuxième note sur la typhose aviairé................... '..' 145

F. ANGEL. Sur un Lézard d'un genre nouveau de ta famille des 1 Gerrho- . .'■■

' sauridm. [Figs;]. . . ./ i5o

L. FAGE. Sur les Langoustes (genre Palinurus) de la côte Est de l'Atlantique* ......................... i53

M. Pic. Coléoptères Malacodermes nouveaux des Collections du Muséum.. ~ 157

( Voir la suite à la page â de la couverture.


Fd. LE CERF. Description d'Hespéridès nouveaux.. ........;..,...... . 162

L. BÉRLAND et L. GHOPARD. Travaux scientifiques dé l'Armée d'Orient (19161918).

(19161918). 166

V. LALLBMÀND. Homoptéres nouveaux. (Suite.). 171

Éd. LAMT. Notes sur les espèces Lamarckiennes de Teredo (Taret). ...... 177

H. ..LECOHTÈ. Au sujet du Faguetia, Anacardiacée de Madagascar 18a

—~ Une Sapotacée de Madagascar envoie de disparition. . ..... ., -, i84

R. BENÔIST. Descriptions d'espèces nouvelles du genre Strobilanthes (Acanthacées)...

(Acanthacées)... .^. . . . .. . . .............................. 186

J. GARDOIS Notes sur des espèces asiatiques des genres Stranvaesia, Raphia- ..'•

lepis, Anielançhier, Osteomeles et Parinarium 191

M. DÉNIS. Une nouvelle Euphorbiée africaine : Monadenium Le Testuanum

noV. sp. ;.;.... . i ...... ...;... ....;..-......-..'........ ig4

A; GUILLAUMIN. Contribution à la Flore de la NouveHe-Galédonie :

XXXVlfl. Plantes recueillies par M, Franc. (Suite.). 196

R, ABRARD. Quelques observations sur la géologie de l'île de Lemnos, d'après

la collection du D1 Joly........ ..... .... .... -.... ..... 200

P.-H. FBITEL. Contribution à l'étude des flores tertiaires, d'après les matériaux du.Muséum national d'Histoire naturelle aoa