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Titre : Les Annales politiques et littéraires : revue populaire paraissant le dimanche / dir. Adolphe Brisson

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1900-12-09

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34429261z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34429261z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 42932

Description : 09 décembre 1900

Description : 1900/12/09 (A18,T35,N911).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5852616v

Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2009-34518

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

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S'H

&ES ANNALES .POLITIQUES ET LITTERAIRES

goûter en petit comité, en soirée, par exem- ' pie, au milieu de gens qui possèdent mal le Gotha de la gloire.

"■—Vraiment, vous vous appelez M. Chourinaud, comme le grand médecin qui a découvert le'sérum, contre la calomnie? Vous êtes peut-être son.parent? > —Mon Dieu...

■. .— Oh! oui, cela se. voit tout de suite : vous avez le front, le regard, le grand air de l'illustre Chourinaud ! Ah ! monsieur, comme je vous admire d'être le parent d'un grand homme!

Dès lors, le Chourinaud, « qui n'est rien » avec le fameux praticien, devient le héros de la soirée. On fait cercle autour de lui, on le presse de parler de son parent. Il est trop tard pour songer à dissiper le quiproquo. Et puis, il "est si bon d'être « quelqu'un », l'invité de marque, d'être Chourinaud, le cousin de 1' « autre ». Notre homonyme parle donc un peu du grand homme, puis, de questions en répliques, finit par parler de lui-même. Et ma foi, c'est tout aussi intéressant. Pensez donc ! On n'a pas tous les jours l'honneur d'entendre un parent de Chourinaud ! " Des homonymes aux sosies, il n'y a pas loin. Il y eut des sosies célèbres, sans parler de celui de Molière.

Sous l'Empire, vivait, à Paris,- un homme qui ressemblait étrangement à Napoléon III. Et comme il affectait de marcher, de parler, comme l'« hôte des Tuileries », on le mit en demeure de se faire couper la barbiche. Il paraît qu'il en fît une maladie. Mais la raison d;Etat exigeait que l'on ne pût confondre ce sosie avec l'empereur. Les petits journaux de ce temps-là en eussent fait des gorges chaudes ! ,,-

Victor Hugo a eu son sosie, un superbe vieillard qui, ma foi, donnait souvent le change à ceux qui ne connaissaient pas intimement le maître. On peut rencontrer actuellement, presque tous les jours, vers cinq heures, sur le boulevard., un promeneur qui ressemble au prince de Galles comme une goutte d'eau ressemble à une autre. C'est à un.tel point que, souvent, des Anglais ont salué notre faux prince de Galles, lequel leur a, d'ailleurs, rendu très gravement leur respectueux coup de chapeau.

Très souvent, ne' rencontrons-nous pas un inconnu qu'à première vue nous prenons pour un de nos amis? Nous allons vers lui, nous lui tendons la main avec effusion et ce n'est qu'en le voyant de près, que nous comprenons notre erreur...

On doit éprouver une agréable surprise lorsque, n'ayant pu fuir le créancier qui s'approchait, on s'aperçoit que cet importun n'est . qu'un sosie...

Toujours à propos du brevet supérieur.

C'était à prévoir. L'appel que j'ai fait aux jeunes gens à marier et-aux vieux garçons me vaut une recrudescence de lettres. Mais pleurez, pauvres jeunes filles qui pâlissez sur les théorèmes : la plupart de ces messieurs ne vous savent aucun gré de vos efforts. Ecoutez M. H. Caret:

J'admire la femme avocate ou docteur. Madame, dans son salon de consultation, me ravit. Mais j'éprouve un profond sentiment de respect et d'estime devant la mère qui emmaillotte son bébé!

Un vieux garçon, très vieux, m'écrit de Béziers :

Développez.le coeur de nos futures femmes et leur imagination par l'étude de la littérature et des langues. Mais bannissez ces sciences, qui »%s rendent pédantes sans charme.

Et savez-vous ce que réclament encore ces messieurs à cor et à cri ?

C'est que leurs fiancées aient une notion du ménage, des soins hygiéniques, de l'art culinaire, qu'elles sachent tailler et coudre, qu'elles aient la connaissance des langues, à seule fin de leur servir de truchemau dans leurs voyages à l'étranger; qu'enfin elles charment leurs soirées d'hiver par une musique mélodieuse, et qu'elles soient à même de

soutenir, avec grâce et esprit, une conversation, même élevée.

Eh bien, messieurs ! vous n'êtes pas difficiles ! Je ferai sournoisement remarquer à mes lectrices que ce programme, est inspiré par l'égoïsme le plus cynique.

Révoltez-vous, mesdemoiselles 1

Eh bien! Nullement! Les jeunes filles partageraient assez cette opinion— et M" 0 Fernande Richard, très offusquée par la prétention de M. V. M... de charger les sciences, pour rétablir l'équilibre de leur esprit, s'écrie, in-, dignée :

Avant de faire ce bouleversement général, je demanderais que l'on donnât à M. V. M..., comme compagne de ses jours, une jeune personne ayant étudié t ses élémentaires » à l'exclusion de tout le reste. Je suis certain que M. V. M... en aurait bientôt assez de l'existence conjugale, et irait chercher au dehors les distractions intellectuelles qu'il ne pourrait trouver chez lui.

Et, pour terminer, je donnerai ce fragment de lettre écrite par une Provençale, amoureuse du soleil et du ciel bleu :

Vous ne voudriez pas que des élèves soient contentes de leur programme. Il est stupide, notre programme! (Mademoiselle, ménagez vos expressions, je vous en prie!) Mais attendez que l'une, de nous soit ministre de l'instruction publique, et vous verrez comme nous remanierons tout cela !

Pas d'algèbre, ni de géométrie, ni de sciences trop développées, et que l'on nous donne bien plus de temps pour apprendre la littérature, l'histoire, etc. Il n'y a rien qui rende unefemme pédante comme d'avoir des notions superficielles sur une quantité de matières. Quant aux arts, il faudrait que nous puissions choisir; mais que l'on n'oblige pas une musicienne à dessiner des plâtres, ou une artiste peintre à jouer du Chopin! Et puis,beaucoup de langues vivantes ! Deux devraient être obligatoires.

Je commence à voir clair dans le résultat de notre consultation. Il se résume à peu près en ceci : études des langues vivantes plus sérieuses et surtout plus pratiques; moins de sciences, beaucoup de littérature et d'histoire; plus d'instruction domestique et d'arts d'agrément.

Nous verrons bien, un de ces jours, ce qu'en pensent le ministre et les membres du Conseil supérieur.

Une enfant prodige!

Ce bruit nous est arrivé de Tours. Il n'est question, dans cette ville,.que de Mlle France Darget, qui, âgée de treize ans à peine, compose déjà des vers qui lui ont valu les encouragements de plusieurs académiciens.

Voici quelques strophes, ma foi très lyriques, qu'elle a rimées sur Jeanne d'Arc :

Et Jeanne à ses pieds vit celte colombe blanche ; Elle se débattait dans la plus grosse branche

Comme un aiglon dans un rocher ; Et la flamme déjà s'avançait Qère, énorme; Menaçant d'engloutir, dans sa hideuse forme,

Les deux colombes du bûcher.

Alors Jeanne, tranquille et que léchait la flamme, Devant l'oiseau captif sentit qu'elle était femme;

Doucement elle se pencha; De ses doigts délicats elle écarta la branche Qui serrait violemment la petite aile blanche,

Et sublime, la détacha...

Alors le peuple anglais, d'en bas, vit quelque chose Qui lui parut un fait énorme et grandiose ;

Il vit, stupéfié, tremblant, Au moment même où Jeanne expirait dans la flamme, 11 vit, jusqu'au ciel bleu, voler, voler son âme,

Sous la forme d'un oiseau blanc.

FRANCE DABGET.

A treize ans, Mozart et Camille Saint-Saëns écrivaient des symphonies.

Nous souhaitons à MUc France Darget, dans un autre genre, un aussi bel avenir.

'Notre numéro de Moël s'imprime. Nos lecteurs y trouveront des pages et des confidences

confidences d'un haut intérêt qui fastî< fieront son titre : Les Enfants jugés pal? leurs Pères, ou, en d'autres termes r.-

Les Académiciens

•jugés par euxr-mêmgs-'".;

Ce n'est pas commode, je vous assure^ >'■ d'amener les écrivains à juger leurs oeuvres. Ils s'y refusent, d'abord par modestie, par crainte de l'opinion et, quelquefois aussi, par. scrupule. Il y a des pères qui ne peuvent pas .se résoudreà choisir parmi leurs enfants. Il fallait une rare ténacité pour réussir à desceller ces lèvres qui ne voulaient pas parler. Mais vous savez que rien ne résiste aux femmes £ Notre jeune collaboratrice, M'i» Aimée Fabrègue, faisant le tour de l'Académie française, nous a donc rapporté des Lettres. iné- -- dites de :

MM. Ernest Legouvë;

Alfred Mézières ; •

Gaston Boissier ; Victorien Sardou; Sully Prudhomme; François Coppée; .--,''

Ludovic Halévy; Octave Gréard: - Jules Claretie; Melchior de Vogué; Henri de Bornier; Ferdinand Brunetière; Albert Sorel ;

José-Maria de Heredia * "

Henry Houssaye; Jules Lemaître; André Theuriet; „ Albert Vandal;

Paul Hervieu, etc. ,

Tous ces documents sont versés dans notre album.

Mlle Fabrègue, repoussée quelquefois, mais jamais découragée, a poussé plus loin son enquête. Elle s'est attaquée à l'Académie des beaux-arts. Elle a parcouru les ateliers des sculpteurs, des peintres, des graveurs, des architectes et vous contera elle-même son odyssée, l'accueil qu'elle a reçu, les idéeSj les théories et les souvenirs qu'elle a arrachés — sans violence — ai

MM. J.-L. Gérôme; W. Bouguereau; Jules Breton; J.-J. Henner; J.-P. Laurens;' Jules Lefebvre; Cormon ;

Dagnan-Bouveret; Barrias; - Frémiet; Mercié; Marqueste;

Nénot; - -.

Jules Massenet; Ernest Reyer; Théodore Dubois; Gustave Larroumet, etc.

Mais elle a recueilli autre chose que des indications esthétiques et biographiques,, chez. ces artistes éminents : ils l'ont autorisée à reproduire, dans îe Noël dés Annales,, leurs oeuvres les plus parfaites. Cet album renfermera donc comme illustrations :

Les médaillons de l'Académie française (40 portraits);

L'Assaut, de W. BOUGUEREAU;

Le Jeune Frère, de W. BOUGUEREAU;

Le Combat de Coqs, de J.-L. GÉROME;

L'Alouette, de JULES BRETON;

La Religieuse, de J.-J. HENNER;

Le Docteur Faust, de J.-P. LAURENS;

Fiammetta, de JULES LEFEBVRE;

Le Repos en Egypte, de LUC-OLIVIER MERSON;

Mon Fils André, de BENJAMIN CONSTANT;

La Famille de Caïn, de FERNAND CORMOH;

Le Courage Militaire, de PAUL DUBOIS; . .

La Passion (triptyque d'Andréa Mantegna), : d'ACHILLE JACQUET;

Gloria Victis .' d'ANTONiN MERCIÉ;