— 52 — binaisons délicates à l'opposé de ce qu'on pouvait attendre du dialecte septentrional. »
Aujourd'hui la langue d'oc subsiste encore dans plusieurs dialectes vulgaires de certains départements de la France, savoir :
Le languedocien, proprement dit, est parlé dans le Gard, l'Hérault, les Pyrénées-Orientales, l'Aude, l'Arriére, la Haute-Garonne, le Lot-et-Garonne, le Tarn, l'Aveyron, le Lot et le Tarn-et-Garonne ;
Le provençal, dans la Drôme , le Vaucluse, les Bouchesdu-Rhône, les Hautes et les Basses-Alpes, et le Var;
Le dauphinois, dans l'Isère ;
Le lyonnais, dans le Rhône, l'Ain et la Saône-etLoire;
L'auvergnat, dans l'Allier, la Loire , la Haute-Loire, l'Ardèche, la Lozère, le Puy-de-Dôme et le Cantal ;
Le limousin, dans la Corrèze, la Haute-Vienne, la Creuse , l'Indre, le Cher, la Vienne, la Dordogne , la Charente , la Charente-Inférieure et l'Indre-et-Loire ;
Le gascon, dans la Gironde, les Landes, les Hautes et Basses-Pyrénées et le Gers.
Il est démontré aujourd'hui que tous ces dialectes méridionaux , qu'on a flétris depuis des siècles du nom de patois, sont la continuation, un peu déteinte , il est vrai, de l'ancienne langue des Romains. M. Mary-Lafont, dans un ouvrage couronné par l'Institut, a tracé le tableau historique et littéraire de la langue parlée dans le midi de la France, par quatorze millions d'habitants. Il l'a qualifiée de langue romano-provençale, et en a fait connaître la grammaire et la littérature qu'elle a produite de nos jours. « En remontant à ses premiers rudiments, dit M. Lafont, on retrouve les premières pages de notre histoire ; en obser-