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Titre : Un beau-frère par Hector Malot

Auteur : Malot, Hector (1830-1907). Auteur du texte

Éditeur : C. Lassalle (New York)

Date d'édition : 1869

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb308687225

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : Gr. in-8° à 2 col., 160 p.

Format : Nombre total de vues : 164

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5844314b

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Y2-3755

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 28/06/2010

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UN BEAU-FRÈRE.

i.

— Tiens, d'Ypréau!

— Hélouis! du diable si je t'aurais reconnu: la cravate blanche, l'habit noir, vastu te marier?

— Tu ne sais donc pas que j'ai acheté l'étude de Têtevuide?

— Alors tu serais mon patron si je n'avais lâché la basoche; je le regrette presque.

— Regrettes-tu aussi l'héritage qui t'a donné la liberté?

— Plus que tout, mon pauvre ami, car il n'en reste rien.

— Deux millions.

— Us ont duré quatre ans, c'a été un rêve, je me suis réveillé zouave pontifical, puis le zouave s'est fait volontaire au Mexique, heureux de trouver le pain quotidien dans la gamelle du régiment; je serais probablement aujourd'hui brigadier ou maréchal des logis, englouti pour toujours dans la vie militaire, si un nouvel héritage ne m'avait remis à flot.

— Combien de raillions encore?

— Trois cent mille francs seulement; une vieille cousine dévote qui à son lit de mort s'est souvenue du défenseur du Saint-Père. Il était temps!

13 Février, 1869. — iVo. 1.

C'était sur le boulevard que eette rencontre des deux anciens camarades avait lien: On était en été, et, après une journée brûlante, le soir était étouffant: le gaz éclairait à peine la chaussée; une épaisse poussière, restée en suspens, faisait une auréole rouge aux candélabres. Devant les cafés, autour des tables qui encombraient le trottoir, la foule chei'chait à se rafraîchir en absorbant des flots de bière tiède, et en grattant des glaces saupoudrées de macadam pulvérisé.

— Où vas-tu? demanda d'Ypréau en passant son bras sous celui d'Hélouis.

— A la Librairie Nouvelle acheter un Guide en Bretagne.

— Tiens, précisément j'en sors. Seulement je n'ai pas acheté de Guide en Bretagne ou ailleurs, oh! non.

— Et qu'est-ce que tu achètes, toi? tu n'étais guère liseur de livres autrefois.

— Voilà.

— Canaillette, Comment aiment ces dames, les Mémoires d'une biche apprivoisée; mais c'est très joli ça; le choix est vraiment heureux.

— Il n'est pas de moi, mais du commis, un petit noir, très intelligent, je .t'assure. En me voyant entrer dans sa librairie, il a compris qu'un homme comme moi n'achetait pas des livres pour les lire, mais pour les donner à une femme partant en voyage,