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Titre : L'Indo-Chine française, souvenirs / Paul Doumer

Auteur : Doumer, Paul (1857-1932). Auteur du texte

Éditeur : Vuibert et Nony (Paris)

Date d'édition : 1905

Sujet : Indochine française -- Histoire

Sujet : Indochine française -- 1870-1914 -- Géographie

Sujet : Indochine française

Sujet : France -- Colonies -- Histoire

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34137199k

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : XVI-392 p.-XII pl. : portr., fig., pl. et carte ; Gr. in-8

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Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique

Description : Collection numérique : Zone géographique : Asie - Pacifique

Description : Collection numérique : Thème : Les échanges

Description : Collection numérique : France-Vietnam

Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique

Description : Collection numérique : Protectorats et mandat français

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5842936c

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-LK10-480

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/07/2010

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202 L'ANNAM

Donc Port-Dayot peut provoquer une légitime admiration, des regrets, des espérances pour l'avenir, un avenir, qu'il n'est pas possible d'entrevoir encore, et c'est tout. Rien n'est à faire pour le présent... Quelle belle rade pourtant, et comme on est porté à y rêver de puissance et de grandeur maritimes pour notre France d'Extrême-Orient !

Nous sommes en face de la province de Khan-Hoa, et, aussitôt Port-Dayot passé, on arrive à Nhatrang, dernière escale du voyage, où se trouve le Résident français. Les mandarins sont dans la citadelle annamite de Khan-Hoa, à cinq ou six kilomètres de la côte. Nhatrang est un simple village au bord de la mer, où nous avons construit la Résidence et un poste de douane. Ce point du rivage est très aéré, presque constamment balayé par la brise, salubre par conséquent, et les Français trouvent qu'il y fait bon vivre.

Nhatrang est appelé à avoir une prochaine célébrité; c'est, en effet, le lieu qu'a choisi le docteur Yersin pour y établir son laboratoire de bactériologie. Le grand savant qu'est Yersin, aussi simple, aussi modeste qu'il est grand, a commencé là ses études sur la peste et y a obtenu les premiers résultats qui ont imposé son nom au monde scientifique. L'Institut Pasteur de Paris le tient pour un de ses meilleurs collaborateurs.

Le laboratoire que le docteur Yersin possédait à Nhatrang, en 1897, restait à l'état embryonnaire; les logements du docteur et de ses aides étaient misérables; un commis des douanes de vingt ans, envoyé en pleine brousse, aurait refusé d'habiter dans de semblables taudis. Les choses ne devaient pas durer ainsi longtemps encore, assez longtemps toutefois pour venir à bout du tempérament robuste d'un des vétérinaires attachés au laboratoire, dont nous avions bientôt à déplorer la perte. Dans les années qui suivirent 1897, le docteur Yersin put disposer des fonds nécessaires pour outiller son laboratoire, le développer, construire les bâtiments indispensables, en faire un Institut digne des grands travaux qui y sont poursuivis. Très ménager des ressources de la colonie quand il s'est agi des dépenses de pure administration, j'en ai été prodigue lorsqu'il a fallu créer et doter des établissements scientifiques, aussi bien que donner au pays un outillage économique ou développer les intérêts et le prestige de la France autour de nous. Le docteur Yersin se montrait d'ailleurs fort réservé dans ses demandes, et il était besoin d'accroître les crédits qu'il inscrivait à son projet de budget annuel, plutôt que de les réduire. Qu'il soit question des intérêts personnels du savant, et c'était bien autre chose ; on pouvait l'oublier sans qu'il réclamât, sans même qu'il s'en aperçut; ce n'était même qu'après avoir vaincu une résistance prolongée qu'on pouvait lui octroyer quelque avantage dont bénéficiaient les fonctionnaires de second ordre. Au docteur Yersin, que j'ai plus aimé encore que je ne l'ai admiré, va mon affectueux souvenir, au moment où je rappelle ma première arrivée dans ce pays de Nhatrang que ses travaux ont illustré.

La Manche jeta l'ancre dans la rade de Nhatrang quand le soleil avait disparu de l'horizon depuis une heure ou deux.