306 DE TOULON AU TONKIN.
et les mandarins s'opposaient à ce qu'il en fût transporté en Chine. De là, naquirent toute sorte de querelles si bien que l'amiral Dupré, gouverneur de la Cochinchine, dut envoyer le Bourayne au Tonkin pour prendre des informations sur cette affaire dont on parlait beaucoup dans notre colonie. La mission de M. Sénès, commandant du Bourayne, avait pour but officiel l'hydrographie du pays et la chasse aux pirates, et pour but confidentiel, l'étude de l'état du Tonkin et du parti que la France pourrait tirer des affaires de M. Dupuis. La quadruple mission de cet officier fut remplie en conscience ; il poussa même jusqu'à Hanoï où il fut insulté par des soldats chinois qui s'y trouvaient. Tout sembla s'arranger pendant le séjour du Bourayne dans les eaux du Tonkin ; mais, M. Sénès parti, les querelles recommencèrent et les autorités annamites, effarouchées des agissements, suspects pour eux, de M. Dupuis, lui signifièrent d'avoir à vider les lieux, lui et ses jonques.
Venu du Yun-Nan et spécialement protégé par un titaï, un mandarin du nom de Mâ, mandarin chinois et parfaitement régulier d'ailleurs, M. Dupuis voyageait sous le pavillon de l'empire du Milieu et, dans ses difficultés avec les chefs du Tonkin, se réclamait du gouvernement du YunNan et de celui du Quang-Tong, et invoquait la suzeraineté de la Chine, se présentant lui-même