128 DE TOULON AU TONKIN.
lendemain que la terre reparaît. C'est alors que nous dépassons Achems-Point et les îles nombreuses de Poulo-Rondo, Poulo-Bamban, Pouloceci, Poulo-cela et toujours Poulo-quelque-chose. La plus grande de ces îles est Poulo-Way, que nous rangeons d'assez près pour voir tous les détails de ses petites collines couvertes d'arbres si serrés, que l'île entière a l'air d'une vaste pelouse, de ses habitations qui se cachent au milieu des cocotiers et des bananiers. Derrière ces monticules, s'élèvent des sommets plus hauts, couverts d'une verdure plus sombre ; enfin, les montagnes bleuâtres de Sumatra forment le fond du panorama.
Les jours suivants, nous revoyons Sumatra et ses volcans dont la fumée monte tout droit dans le ciel et, pendant le dernier jour de cette traversée, qui commence à nous paraître un peu longue, nous nous engageons dans le détroit de Malacca. Laissant derrière nous Poulo-Jarra, de nombreux îlots à cocotiers, les Arroas, le phare des Bancs-d'une-Brasse, perché sur trois colonnes de fonte, puis Rachada, puis enfin des foules de barques du pays avec leurs voiles en nattes de jonc et leurs balanciers, nous apercevons, dans la soirée, le feu de Malacca à l'horizon.
Le temps devient splendide ; rien ne peut peindre la beauté de ces magnifiques soirées sur une mer calme, illuminée fantastiquement de toutes