I
INTRODUCTION
Les actes de l'état civil de Pondichéry que nous publions en les résumant commencent presque aussitôt après la fondation de cette ville, laquelle eut lieu en 1674. Les premiers sont de 1676. Il nous a paru intéressant de les publier tant pour les sauver de l'oubli et quelques uns d'une destruction certaine que pour reconstituer en quelque sorte la physionomie de la société de cette époque. Les brahmaniques et musulmans étant exclus de tout recensement, nous n'avons tiré des registres conservés que les noms des chrétiens ressortissant alors à notre autorité, sans acception de races ni d'origines. Les Français s'y rencontrent avec les topas ou métis et les indiens convertis ; les hommes libres y coudoient les esclaves.
La publication de tous ces noms est loin de présenter le même intérêt. Il nous est aujourd'hui fort indifférent de savoir si la fille d'une esclave, âgée de 8 jours, mourut en 1718 ou si Roberto, paria, épousa Rotulia de Costa et même si Jean de Monte, né en 1714, fut fils de Salvador de Monte et de Daminga de Monté. Nous avons donné ces indications pour permettre au lecteur de se rendre compte de quels éléments se forment des sociétés naissantes, mais nous ne nous dissimulons pas qu'elles offrent peu d'intérêt pour l'histoire des familles. Il y a une telle profusion de noms similaires que les Rozario, de Cruz, Pereira, Alvès, Passagne et autres familles qui existent encore aujourd'hui à Pondichéry auraient grand peine à reconnaître leurs aïeux. Il est même inutile, qu'elles tentent l'expérience ; elles n'y parviendraient