IL NE FAUT JURER DE RIEN 89,
Théophile Gautier lui-même dut attendre le 14 août suivant pour reprendre sa plume et parler de U ne faut jurer de rien.
Pendant deux mois les théâtres oiïîciels avaient fermé leurs portes, qu'ils ne rouvrirent qu'après le >ole de l'Assemblée Nationale qui leur accorda une subvention.
Joué dans les circonstances que nous avons dites îlus haut, Il ne faut Jurer de rien avait cependant riomphé de la préoccupation du public à cette heure angoissante. Reprise dans une période de calme, la pièce parut plus vive, plus gaie, plus charmante que amais.
« Chose singulière, écrivait Théophile Gautier, ces avissantes pièces du Spectacle dans un fauteuil, que 'auteur lui-même semblait juger impossibles, et qu'il ivait destinées à cette représentation idéale que.se lonne à lui-même le lecteur, les pieds sur les cheiets, à la lueur de la lampe solitaire, soutiennent arfaitement le jour de la rampe et font même de 'argent, comme on dit en style de caissier. Nous ommes glorieux d'avoir, depuis de longues années, irophétisé ce succès et dit qu'Alfred de Musset était in des génies les plus naturellement dramatiques de e temps-ci (1)... »
Théophile Gautier ne se vantait pas. De sa gênéation il avait été un des premiers à deviner le génie e Musset, à l'heure où il était encore discuté de outes parts, à peu d'exceptions près, parce que incomris. Il avait non seulement pris sa défense pour le résent, il avait prophétisé pour l'avenir.
« Tout le monde, ajoute-t-il, a lu le petit chef(1)
chef(1) Gantier, Histoire de l'Art Dramatique, Il août 18iS, tome V,