CARMOSINE 1»
très française, c'est-à-dire sans excès, mais aussi sans banalité vieillotte. Et, relevant certaines critiques, il ne lui déplaît pas que le roi qui a vainou dans un tournoi apparaisse rayonnant d'or, casqué d'argent et de plumes, tel un Achille vainqueur, car on comprend mieux ainsi l'attraction subie par la pauvre jeune fille,
Rarement M°" Mary Marquet avait réussi aussi jus* tement un rôle. Dans la scène avec Minuccio, dans celle avec Carmosine, elle a montré une douceur d'âme et une distinction souveraine sans morgue qui ont été très remarquées.
Mrao Dussane a fait do dame Pâque une silhouette d'une drôlerie bourgeoise fort plaisante, qui s'accor* dait très bien avec l'étonnante et caricaturale figure de Ser Vespasiano rendue par Dorival. Siblot est un excellent maître Bernard, mais M,u Marie Bell, qui a toute la joliesse, toute la grâce alanguie de Carmosine, lui a semblé trop colombe plaintive, dans un rôle, il est vrai, particulièrement difficile.
M. Emile Mas(1) avoue franchement que cotte belle oeuvre d'Alfred de Musset n'est point faite pour exercer une action énergique sur le public, mais il l'a écoutée en dilettante avec beaucoup de plaisir. Il la considère plutôt comme une «pièce de musée », mais qui, au point de vue scéniquo, ne saurait être comparée à celles de ses autres comédies qui ne sortent pas du répertoire. « L'interprétation de la Comédie française, déclare M. Emile Mas, et sa présentation traduisent avec une fidélité rare non seulement ce que Musset a écrit, mais ce qu'il a rêvé. »
Les autres critiques, dans leurs articles parus du
(l) Le Petit Bleu.