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La lecture des Chroniques, le décor de Florence, prend le reste. Quant au texte original de George £>and, il nous a été conservé d'une façon assez singulière. Lors de sa rupture avec Jules Sandeau, G. Sand avait bien emporté son carnet, mais elle avait laissé entre les mains de son ancien collaborateur le manuscrit primitif. J. Sandeau en fit présent à M"" Dorval (1), puis, après la mortde celle-ci, ce fut le vicomte Spoelberch de Lovenjoul qui en devint le possesseur jusqu'au moment où il le légua à l'Institut de France.
D'Italie, où il faillit mourir, Musset rapporta donc an plan complet, qu'il développa trois mois plus tard, dans le second semestre de 1834. Il ne cherchait pas du reste à le faire représenter; la Revue, où il avait ses entrées franches, trouva l'oeuvre trop touffue, trop longue pour être publiée dans ses colonnes, et la pièce fit partie, au début, du Spectacle dans un fauteuil, ce qui faisait dire à Théophile Gautier qu'il regrettait que ce «c Spectacle dans un fauteuil » ne fût devenu le « Spectacle dans une loge». Ce souhait ne devait être réalisé que soixante-deux ans plus tard.
Encore fallait-il un théâtre et des artistes pour présenter au public cette intéressante reconstitution de la Florence au xvi* siècle. Le drame, tel qu'il avait été conçu par Musset, ne pouvait être mis intégralement à la scène. Les changements de décors se suivaient rapidement, et presque chaque scène se passait dans un milieu différent. Il était nécessaire, en se pliant aux exigences du théâtre, de condenser l'action en cinq actes.
Dumas fils, à qui l'adaptateur, Armand d'Artois, en
(1) Ceci est la version de M. Pierre-Gauthier dans nn article de journal la ) avril 191t.
M. Georges Claretie dit, au contraire, que M. Spoelberch de Lovenjoul la trouva en achetant les papiers de Jules Sandeau [Figaro, 19 mal 1990).
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