FANTASIO m
mposer de pièces et de morceaux; il s'est pris luième et s'est en quelque sorte répandu tout entier los son drame. Il n'a pas voulu, de dessein prémété, se peindre et laisser un portrait de lui. Ce n'est ts une oeuvre d'artiste qu'il a faite. Il a, pour ainsi ire, ouvert son coeur, et l'a laissé couler. «c Et c'est pour cela que nous l'aimons tant, ce cher oète! c'est que dans tous ses livres, poésies, drames a contes, il s'est donné, lui, son âme et sa vie, avec ne sorte de fièvre, de délire... Son oeuvre est sa chair t son sang. C'est lui-même que nous dévorons en sant ses livres (1). »
G. d'Heylli, qui fut pendant vingt ans l'histoiographe de la Comédie française, se montre plus évère pour le choix de l'ouvrage, tout en faisant le dus grand éloge de l'interprétation. Il écrit à cette ate du 18 août :
« De toutes les pièces d'Alfred de Musset,Fantasio st la dernière qu'on aurait dû tenter de transporter lu livre à la scène. Ce brillant désespéré, qui semble (Ire d'ailleurs l'incarnation même du poète, n'a rien l'intéressant ni de dramatique. D'ailleurs dégoûté du aonde, des autres et de lui-même, il n'aime ni n'adnire plus rien et tourne en dérision tout ce qui est jrand, noble et beau; il est même un fort désagréable personnage, bien qu'en jouant un rôle de bouffon, il soit parvenu h délivrer, comme dans un conte bleu, la belle princesse de Bavière des obsessions d'un poursuivant importun. Quels que soient les coupures, remaniements, et même nouveau dénouement qu'on ait imposés à la pièce, elle a été seulement écoutée avec respect, et après sa représentation, ce singulier
(t) Cité par 0. d'HevlU, tournât tnllm* dt U Comédie franfaUe, p. «11-14».