m
LES PREMIÈRES D'ALFRED DE MUSSET
« Delaunay a été ravissant dans toute la partie : son rôle qui ne demande que sourires, insouciance jeunesse. En bouffon, il oubliait parfois sa bosse et rousse moustache, pour redresser sa taille et lais» voir la blancheur de ses dents...
a Coquelin (1) a été trop loin, les planches de Comédie française ont failli se changer en tréteaui Le prince de Mantoue n'est pas cousin du roi Bc bêche...
« M1Is Favart est plus faite pour porter le myrte qu la fleur d'oranger, ce qui ne l'a pas empêchée de soc pirer mélodieusement son rôle de jeune fille. »
C'est toujours le vieux préjugé; à la Comédie fran çaise, tout doit être grave et solennel. Cependant i suffit de lire le rôle du prince de Mantoue pour se convaincre qu'il a été écrit en vue d'en faire un fantoche, et Constant Coquelin, quoique tout débutan: qu'il était, en avait parfaitement compris le sens.
« A côté de Coquelin, très original dans le princt de Mantoue, a dit Delaunay, et de Favart rêveuse et poétique dans la figure d'Elsbeth, je rendais le rôle compliqué, fantasque et bizarre de Fantasio. Le caprice du poète fut écouté avec respect mais le succès fut minime, et au bout de trente représentations Fan tasio rentra dans l'oubli (2). »
Quant à Sarcey, oubliant que Fantasio n'était pas du théâtre, il n'a voulu voir sous cette figure que l'âme du poète :
ce Ce personnage de Fantasio, écrit-il au lendemain de la première représentation, Alfred de Musset n'a pas eu besoin de le chercher dans ses souvenirs, de le
(I) Constant Coquelin afné (1811-1)09). né à Boulogne-snr-lfer. Sa earrière est trop connue pour qu'on la rappelle ici. Son début ae remontait qu'au 7 décembre 18(0.
(S) Souvenirs dt Detannay, p. 181. . •