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succès lorsqu'elles y furent transportées, tandis que celles écrites spécialement en vue du théâtre ne réussirent que médiocrement. Circonstance qu'il faut attribuer à ce que le poète n'avait vraiment du génie que lorsqu'il écrivait en pleine liberté, sans se soucier des règles, et qu'il perdait toute sa fantaisie dès qu'il se sentait guindé. Tels ces oiseaux des lies qui ne peuvent chanter qu'en liberté, et pour qui la cage n'est pas faite.
Geoffroy (1), comédien de premier ordre, apporta dans le rôle de Stefani une distinction, une finesse, un tact, un respect affectueux, dont Théophile Gautier fit le plus grand éloge. Mais le même critique faisait quelques restrictions au sujet de l'interprétation de M"" Rose Chéri, dont il était pourtant le plus grand admirateur, comme il l'a prouvé en maints feuilletons.
« M** Rose Chéri, écrit-il, ne nous a pas autant satisfait que Geoffroy, dans le rôle de Bettine, malgré tout le soin qu'elle y a mis; elle le joue d'une façon nerveuse, saccadée et trop dramatique; elle souligoe visiblement chaque intention. Qu'elle dise tout simplement et qu'elle se fie pour l'effet à la phrase qu'elle débite; aveo moins d'effort, elle serait excellente; une comédie écrite n'est pas un vaudeville où il faut tout créer; le texte récité avec justesse suffirait presque partout (2). »
Passant à Lesueur, ce comédien de composition qui devait laisser son nom à tant de créations remarquables, Théophile Gautier le dépeint en quelques
(t) Geoffroy (Jean-Marie-Joseph), né en 1819. Gymnase 18tt*18M, créateur d« MtrtadettX du Voyage de V. Perrtchon, Palais-Royal,où 11 occupa la première place. Geoffroy fut l'acteur de Labiche. Décédé en tS33.
(1) Théophile Gautier, Histoire de fArt dramatique, t. VI, p. 1M et solrantes,
; orembre 1W1.