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par sa belle conduite lors de la première invasion/ russe do 1814. Destitué par les Bourbons, il avai, alors participé à la fondation du Nain jaune, journal satirique; puis le retour de l'Ile d'Elbe lui valut la préfecture des Landes et la croix de la Légion d'honneur.
Après Waterloo, Harel n'avait pu cependant éviter la proscription, et c'est alors qu'il s'était retiré à Bruxelles. Cet exil devait avoir une importance considérable sur sa destinée. Ce fut, en effet, en cette ville qu'il rencontra MIIs George, venue pour y donner neul représentations en juillet 1818, point de départ d'une liaison que les succès, les revers, les luttes devaient rendre indissoluble pendant plus d'un quart de siècle.
Mlls George (1) avait alors trente et un ans. Elle était dans tout l'éclat de sa beauté, et n'avait pas encore été atteinte par l'embonpoint qui la guettait. Harel, lui, avait vingt-huit ans. C'était un causeur plein d'à-propos et de lui-même, fort paresseux au fond, mais d'une énergie surprenante dans le malheur.
M11* George, trouvant en lui plus qu'un amant, mais un homme d'esprit qui voulait bien se chargei de ses intérêts et mettre 3on talent en valeur, se l'attacha de la façon la plus complète. Elle obtint toul d'abord qu'il pût rentrer en France et lui fit accordet le privilège d'une troupe de comédiens, dont elle devenait naturellement l'étoile de première grandeur dans cette course folle à travers les départements.
Après une foule d'aventures dignes du Roman comique, M"' George et son barnum étaient donc arriva a l'Odéon, dont la direction fut confiée à Harel pour deux ans et sept mois.
(I) M"* George (Marguerite-Joséphine Welraef dite), née à Bateox le II f« trier 1T8T, morte i passj le li Janvier 184T. ' ■