- LE CHANDELIER 0?
surveillance du Théâtre-Français, écrivit-il quelques jours plus tard à l'administration :
« Je remarque, monsieur le directeur, sur le répertoire que vous venez de m'envoyer, l'annonce pour vendredi prochain d'une pièce que je vous ai recommandé de faire disparaître du répertoire.
a Je vous rappelle cette recommandation ot vous invite à vous y conformer.
« BAROCHB. »
Arsène Houssaye prit aussitôt sa plume et répondit t
« Monsieur le ministre,
« Je serais désespéré, pour vous obéir, de faire un ci vif chagrin à Alfred de Musset. Je ne doute pas, d'ailleurs, qu'il ne reprenne son répertoire à l'heure mémo où je l'ai décidé à écrire une comédie nouvelle.
ce A. de Musset, comme V. Hugo, comme A. de Vigny, comme À. Dumas, comme E. Augier, rajeunit l'esprit théâtral. Les nouvelles générations ont accepté ces nouveaux maîtres de la scène; la vieille école aura beau parler des convenances, ce ne seront que les convenances de l'ennui. Il ne faut pas craindre les libres allures de la comédie. Molière est là comme souverain exemple. Aussi, je sais bien qu'en me défendant de jouer plus longtemps Le Chandelier qui fait fortune, vous obéissez bien moins à vous-même qu'aux opinions timorées qui craignent le scandale. Là où il y a le vrai génie comique, il n'y a jamais de scandale, parce que l'on sauve le mot, parce que la gaieté sauve la situation.
« Je vous supplie de revenir voir Le Chandelipu,non, pas en ministre qui se croit responsable de^iitaîibïeS portée» au sentiment public, mais en galartî nomme