LE JAPON. 69
Biwa, le plus grand et le plus intéressant des lacs du Japon, presque égal en étendue au lac de Genève; de là, cette voie doit remonter au nord et se partager eu deux branches, l'une se dirigeant sur Tokio, et l'autre sur Niigata.
Niigata est l'un des ports ouverts aux étrangers ; c'est même le seul port présentant cet avantage sur la côte occidentale ; mais comme l'entrée de la rade est fermée par une barre qu'on ne peut franchir par la moindre brise, et que, de plus, il y règne des vents du nord très violents surtout en hiver, il en résulte que les étrangers n'ont guère profité de la permission à cause des difficultés de la navigation. Le commerce s'y trouve arrêté une partie de l'année, pendant la mauvaise saison ; le trafic du riz et des poissons à destination de la Chine s'y pratique seul d'une manière continue. La ville pourtant (34 000 âmes), est riche et prospère; l'industrie de la laque y est très cultivée.
Hakodaté, dans l'île de Yézo, sur le détroit de Sangar, en face l'île de Nippon avec laquelle de petits vapeurs la mettent en communication journalière, offre également peu de ressources au commerce étranger, les Japonais y ayant monopolisé presque tout le trafic. C'est, au reste, une ville essentiellement japonaise; il faut que sa population, qu'en 1854 le Commodore américain Perry n'évaluait qu'à 6000 habitants, se soit fortement accrue, puisqu'elle est aujourd'hui de 30000 âmes.
En se transportant au sud, on trouve le port le plus profond et le mieux abrité de tout le Japon, à savoir Nagasaki (30000 habitants). Même pendant un typhon, les navires n'y ont presque rien à craindre, sauf peutêtre l'abordage de jonques ou de petits bâtiments entraînés à la dérive. Des collines entourent la ville: c'est