LE JAPON. 257
paraît-il, de la viande de boucherie, dont l'usage tend' à se multiplier de plus en plus. CeLte adjonction serait un véritable bienfait; elle viendrait, d'une façon fort heureuse, corriger les défectuosités et combler les lacunes de l'alimentation japonaise.
Pour les Japonais, comme pour les peuples de la plus grande parLie de l'Asie, le pain est, il est vrai, remplacé par le riz qui forme la base de l'alimentation. Aussi cet article essentiel a-t-il donné son nom aux divers repas quotidiens; on dit : le riz du matin, le riz du milieu de lajournée, le riz du soir, pour désigner ce que nous appelons déjeuner, dîner et souper. Les eaux dont le Japon est entouré de toutes parts fournissent aux insulaires le second article fondamental de leur nourriture, à savoir le poisson, y compris les crustacés et les mollusques. Cette cuisine à base de riz et de poisson, par conséquent passablement fade, les Japonais la relèvent au moyen d'un grand nombre de condiments, tels qu'une certaine sauce nommée shoy ou shojou (obtenue par la distillation de haricots fermentes), des concombres confits et surtout un légume mariné, dont il est fait grand usage, le daïkon [Rnphanus saiivus), sorte de radis, mais radis énorme, de l'épaisseur d'un bras de grosseur moyenne et d'une longueur d'environ deux pieds.
Le poisson servi à moitié cru, côte à côte avec d'autre poisson bouilli, ne répugne en aucune façon aux indigènes, bien au contraire. Un de nos compatriotes (M. Bdm. Cotteau), parlant d'un repas auquel il assista, se sert d'une métaphore très ornée pour exprimer l'état du poisson presque vivant qu'on lui offrit; ce poisson, dit-il, frissonnait encore sur le lit de fleurs où il était couché, car les cuisiniers indi•17
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