LE JAPON. 177
amis qui viendront vous visiter. On s'approvisionne semblablement de la boisson favorite, le saki. Les brasseurs, qui ont, en cette occasion, à travailler autant que les boulangers, emplissent de cette bière, '■■ faite de riz fermenté, tous leurs seaux, leurs cuves, leurs jattes en porcelaine bleue. La veille au soir, les garçons brasseurs organisent en l'honneur de la solenV nité une procession grotesque et quelque peu bachique, i dans laquelle ils s'amusaient naguère à parodier les ï cortèges des nobles, des daïmios. Ces derniers avaient, ... en effet, à se rendre au castel du shogun, pour y pré^ senter leurs hommages au lieutenant général de l'em*•' pire.
Dès l'aube, tout le monde est sur'pied, chose d autant plus facile que, dans bien des- ménages, on ne s'est j pas couché de la nuit. Les félicitations commencent, k celles de la femme à son mari, du mari à sa femme, des enfants à leurs parents. Quoique la fête n'ait plus ;. aucun caractère religieux, beaucoup de pères de fa■
fa■ inaugurent la nouvelle année en se prosternant !: devant les images de leurs ancêtres et de leurs dieux ;: lares. Généralement aussi les Japonais ne manquent F pas, après avoir salué le soleil levant, de se plonger jdans le bain, coutume qui s'accorde tout à fait avec ■ieurs habitudes ordinaires, l'usage des bains étant, v comme nous l'avons dit, très commun parmi toutes les
■ classes.
i C'est ensuite le tour des visites. On se rend en bande /: chez les parents et les connaissances ; il y a des familles « qui, pendant les premiers jours, sont absentes de chez -'elles du matin au soir. Les visites, en effet, ne se font -■ pas seulement dans la même ville, mais encore de lo, calité à localité. On remarque qu'à cette époque le
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