132 LE JAPON.
les assistants, le point de l'horizon vers lequel le patient avait à se tourner, etc., etc. Des nattes devaient être étendues à terre, afin qu'il pût aller pieds nus jusque sur le théâtre de l'exécution, car il n'eût pas été décent qu'il laissât ses sandales en route ; or, un homm ; dans sa position aurait très bien pu ne pas s'apercevoir de cette perte ; c'est du moins le règlement en question qui prévoit le cas, et qui ajoute que les nattes formant tapis doivent être exactement rapprochées, de manière, qu'il n'y ait aucune solution de continuité, et que le pied ne se heurte contre aucun obstacle. Si c'était la nuit, des chandeliers en bois blanc devaient être placés de telle et telle façon, aux quatre coins de l'enceinte; à l'endroit où siégeaient les témoins ou délégués (qui, parfois, n'étaient autres que des amis du patient), on posait des chandeliers ordinaires ; en effet, « une illumination excessive ne serait pas convenable», ajoute le Cérémonial. Sur les nattes qui jonchaient le sol, on étendait des draps de coton, afin qu'elles ne fussent pas tachées de sang; toutefois, le Cérémonial a soin de faire remarquer que si quelqu'un, craignant de souiller, de salir sa maison, réserve un endroit en dehors pour l'accomplissement du harakiri, ce propriétaire trop soucieux de la propreté, de la pureté de son immeuble, doit être vivement réprimandé pour cette excessive précaution. « Certes, dit le même livre, il n'y a pas de honte pour la maison d'un soldat à qui l'on ordonne de rendre les derniers services à un samuraï qui meurt de cette manière. Tuer son ennemi contre lequel on a de justes sujets de vengeance, puis se tuer soi-même, est le fait d'un noble Japonais, et c'est une absurdité de croire que l'endroit où quelqu'un de cette classe s'ouvre le ventre, est impur et souillé. »