LA QUESTION DE L'IMMUNITÉ. 717
bactéricides et transformer ainsi la destruction intra cellulaire des microbes enune destruction extracellulaire. Seulement, enréalité, ouest encore loin de cet idéal. Et même dans le cas spécial étudié par M. Pfeiffer, comme nous avons vu, il ne s'agit que d'une action bactéricide médiocre du liquide leucocytaire. Je dois insister surtout sur ce fait que j'ai constaté'un très grand nombre de fois, et aussi chez des cobayes hypervaccinés contre le vibrion cholérique, que le liquide ne renfermant que des microbes englobés dans des phagocytes, donne des cultures pures, [ntroduitàl'étuvesous forme de goutte suspendue, ce liquide présente le phénomène que j'ai déjà décrit plusieurs fois et qui a encore tout récemment été confirmé par M. Cantacuzène '. Les leucocytes, morts dans ces conditions, se gonflent et se transforment en des sacs remplis de vibrions qui finissent par envahir toute la goutte. Cette expérience montre que les microbes ont été. englobés à l'état vivant, et que toutes les forces bactéricides extracellulaires étaient impuissantes à tuer toutes les bactéries. J'insiste sur ce fait, comme objection principale à la nouvelle interprétation de M. R. Pfeiffer, ainsi qu'à toutesles autresthéorieshumoralesouhumoro-cellulaires,et entre autres à la nouvelle théorie de M. Buchner, mentionnée au début -de cette Revue. Dans un travail particulier je tâcherai de répondre en détail aux conclusions de M. Pfeiffer. Ici je me bornerai à lui dire que même ses propres recherches et celles auquelles il a assisté (Issaeff), ne justifient nullement son opinion sur la non application de la ..théorie des phagocytes à la péritonite cholérique des cobayes. Même en partageant complètement sa manière de voir, on doit reconnaître qu'elle ne s'applique que pour quelques cas spéciaux de cette affection. Pour observer les phénomènes de dégénérescence extracellulaire des vibrions M. Pfeiffer a dû recourir à des cobayes hypervaccinés (hochimmunisirte), car les animaux résistants à la suite de la vaccination ordinaire ne montrent que le processus habituel de la, réaction phagocytaire. Comme exemple'de l'immunité naturelle, due à une influence des liquides, M. Pfeiffer cite des cobayes, dans la cavité péritonéale desquels ilinjectait une culture de vibrions, cultivés pendant 7 ans sur des milieux artificiels, et devenue absolument inoffensive pour les animaux. JDans ce cas « les vibrions disparaissent ■en 20 à 30 minutes, sans un concours considérable de phagocytes ». , Précisément, cette circonstance, que M. Pfeiffer a dû s'adresser à une variété cholérique aussi modifiée pour démontrer le rôle bactéricide du plasma, démontre clairement qu'avec d'autres cultures les choses se passent tout autrement. Ehbien, on a pour ainsi dire chaque
1. Recherches sur le mode de destruction du vibrion cholérique dans l'organisme. Paris 1894. . • •