8m» ANNEE OCTOBRE 1894 N» 10.
ANNALES
DE
L'INSTITUT PASTEUR
DU ROLE DES LEUCOCYTES DANS L'INEECTION DIPHTÉRIQUE
PAR G. GABRITSGHEWSKY. (Travail du laboratoire de M. METCHNIKOFF, à l'Institut Pasteur.)
Les nombreuses observations faites jusqu'à présent ont déjà bien établi la relation étroite qui existe dans chaque maladie infectieuse entre les germes infectieux et les cellules amiboïdçs de l'organisme. Cette relation est mise en évidence par le fait qu'à chaque infection correspond une réaction leucocytaire déterminée ; cette réaction est suivie par l'évolution de la phagocytose qui est également soumise aux lois qui lui sont inhérentes. Ces réactions cellulaires ont été prouvées même dans les maladies infectieuses où l'intoxication se manifeste au premier plan, de sorte que l'on était porté à croire que les leucocytes n'y étaientpour rien. Après les travaux de MM. Vaillarcl et Vincent (1) sur le tétanos, et ceux de M. Cantacuzène (2) sur le choléra, pour ne pas citer les autres, il ne peut y avoir aucun doute que toutes les conditions qui empêchent ou retardent la réaction leucocytaire de l'organisme sont en même temps celles qui favorisent le développement des germes infectieux et la production du poison spécifique par ces derniers. Je ne crois pas devoir entrer dans de plus amples détails, trop connus de ceux qui ont étudié la question de l'immunité, et j'aborderai directement l'exposé de mes propres observations sur la diphtérie — cette maladie toxique par excellence — qui se distingue, avant tout, par certaines particularités de la. réaction leucocytaire de l'organisme.
Pour mieux comprendre ces particularités, il faut se rappeler
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