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Titre : L'Ouest-Éclair

Éditeur : [s.n.] (Rennes)

Date d'édition : 1921-06-15

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb41193663x

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb41193663x/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 15 juin 1921

Description : 1921/06/15 (Numéro 7436).

Description : Collection numérique : Fonds régional : Pays de la Loire

Description : Collection numérique : Fonds régional : Bretagne

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k583441r

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 23/05/2008

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Le féminisme intelligent. et l'autre

Je ne sais, pour ma part, rien de plus irritant que tout ce vacarme de théories modernes qui invitent la femme à la révolte et la supplient d'émanciper, tout au moins, son esprit. Je ne connais pas d'êtres plus. crispants (soyons poli) que ces femmes, épouses et mères, qu'on entend dans les meetings faire adhésion bruyante au communisme au nom des droits de l'In'dividu, comme si la bonne marche du communisme organisé ne supposait pas, de la part des femmes comme de la part .des hommes, le renoncement préalable le plus complet à tout exercice de la liberté, l'abandon de toute individualité, la résignation à n'être plus qu'un objet à timbrer et à étiqueter.

Ces féministes d'avant-garde sont victimes, assurément, d'une sorte d'imprégnation livresque comme il y a le poison de la littérature, il y a les toxines subtiles de l'intellectualisme. Leur doctrine est à base d'orgueil elle est, suivant l'expression dont s'est servi M. Théodore Joran dans son livre Le Suffrage des Femmes, le méfait de leur sensibilité déformée.

Le féminisme de réunion publique reçoit l'applaudissement des quelques douzaines d'aigris qui, dans chaque ville, se laissent prendre au charme des périodes harmonieusement déroulées et que rien ne met en joie plus que les accents de la haine. Mais le public, le grand public, le seul que les maniaques du facile « parlage ambitionneraient vraiment d'atteindre, oh comme il reste étranger aux mesquines querelles que ce monde de théoriciens obscurs tentent de déchaîner autour de son Lilliput. Est-ce que les moissonneurs s'arrêtent, dans les chaudes journées d'août, au plus fort de leur besogne, pour chasser les mouches bourdonnantes? La France au travail, la France citadine et rurale, ne prète pas davantage l'oreille à ces bourdonnements-là.

Le féminisme ? on n'en trouve pas trace dans ces robustes familles sainement bourgeoises où la diligence industrieuse du père et l'économie avisée de la mère ont pourvu l'éducation et à l'établissement de nombreux enfants. Le vocable d' égalité des sexes y fait sourire et ies vieux et les jeunes. A ces gens de simple bon sens, l'égalité des sexes apparaît sous son aspect réel de pure chimère. Ils pensent, avec Madame Colette Yver, que la femme vaut l'homme, mais que son rôle est différent. Leur féminisme s'en tient à la protection et à l'épanouissement de la femme, au rayonnement de l'amour. Et c'est un grand bonheur pour la Patrie. De toutes les nations, la France est celle où la vie de famille est la plus intense, grâce à la place que la femme v tient comme épouse et comme mère. on a pu même prétendre parfois que son influence prépondérante avait été jusqu'à affaiblir les qualités d'initiative de nos enfants, à force de s'ingénier, selon un mot expressif et charmant, à les couver. Hœckel affirmait qu'une civilisation où la femme tenait un rôle de souveraine était fatalement une civilisation mièvre, corrompue et destinée à être écrasée par la mâle culture tudesque. Les événements de 19141918 ont renversé malignement l'édifice du pesant penseur teuton.

L'amour unique et la maternité sont la beauté d'une vie de femme. Dieu a doté la femme de toutes les qualités nécessaires pour qu'elle soit la véritable créatrice de l'enfant et non seulement la créatrice de ses chairs, mais la créatrice de son sourire, de ses gestes, de son langage, de on intelligence, et ces qualités-là, qui assurent la pérennité de la race, justifient pleinement la souveraineté de la femme. Tout ce qui tend à l'entraver est mauvais, nuisible à la civilisation, contraire à l'esthétique générale de la vie. Soyons tranquilles Le sens de la mesure est un des aspects essentiels de notre génie, une des plus fines caractéristiques de la femme française. D'intelligence nette et pratique, elle gagnera la paix comme les hommes ont gagné la guerre, même sans le secours du bulletin de vote.

Oui, j'entends l'objection. Elle est sur toutes les lèvres. La femme est née pour engendrw à son tour la jeune fille pense de bonn? heure à fonder un fo\ier tout l'y pré|*36, son genre de vie, son (ducation to*t y conduit ses sentiments, ses désirs elle va naturellement vers la vie régulière et harmonieusement disposée. Malheureusement In disparition, du fait de la cu(/tc. de tant d'hommes de 20 à 40 ans, ̃], induit d'un sixième au moins les chances \e mariage des jeunes filles françaises. Bon noml,re d'entre elles devront accepter une existence de travail si elles veulent conserver leur indépendance et leur dignité. Leur avenir est ^lonc, plus que par le passé, un souci grave pour les parents, dont le devoir initial est de leur epargner les épreuves d'une vie inoccupée et sans ressources. D'autres devoirs, multiples et nouveaux, s'imposent à la tendresse des mères.

Puisai^ la guerre a « déraciné » la femme, héhss, plus profondément que l'homme, il convient de préparer toutes les jeunes files de toutes les familles à gagner leur vie sans cesser d'être fidèles aux traditions de haute tenue morale qu'elles recueillent au foyer paternel. Il faut que la femme isolée puisse vivre. Sur ce point,

les revendications des féministes femmes ne sont pas à rejeter sans examen. Partout soit qu'elles se cantonnent dans ce qu'il est convenu d'appeler les «bas métiers», soit qu'elles tentent d'aborder les carrières libérales, les jeunes filles se heurtent à l'exploitation, à la concurrence féroce de l'homme. Que de professions encore fermées, que de préjugés et de barrières 1 Puisque la nécessité pousse hors du foyer, le seul endroit pourtant où leurs facultés affectives se depenseraient joyeusement, tant de femmes que l'homme ne protège plus, il importe que la femme trouve hors du mariage la possibilité de vivre et le respect d'elle-même.

C'est affaire au législateur mais pas seulement à lui. Toute action politique ou sociale n'est durable et profonde que si elle passe par les mœurs pour arriver aux lois. Si le fond des mœurs de la France républicaine demeure sans changement appréciable si le lamentable égoïsme dans lequel nous sommes embarqués finit par triompher, si la lutte pour l'existence doit, chez la femme, se doubler le plus souvent de la lutte contre les hommes, les lois même et le bulletin de vote ne rendront pas à la communauté française l'équilibre qu'elle a perdu. Il y a un féminisme intelligent c'est celui qui consiste à écarter du chemin de la jeune fille tout obstacle au développement de la carrière qu'elle a choisie. Mais il y en a un autre, plus intelligent encore si je puis dire. C'est celui qui, se tournant vers l'homme, vers le céhbataire, se fera un front sévère pour lui reprocher de se laisser effrayer par les charges que les conditions économi ques, l'amour du confort, la diffusion du luxe à bon marché, font, il est vrai, de plus en plus lourdes qui, se tournant vers la jeune épouse « qui ne veut pas d'enfants », lui fera honte du regard de pitié qu'elle jette sur les mamans gigognes » de ses amies et saura lui faire sentir qu'en croyant poursuivre le bonheur, elle tue en réalité celui de son ménage. Mais ces préoccupations, les seules légitimes pourtant, demeurent à peu près étrangères à la dangereuse espèce des cérébrales que domine on ne sait quelle déraison mystique et qui, sous prétexte de « libérer » la femme, travaillent à saper les fondations de la famille française. EUGENE LE BRETON.

LA SITUATION

Les rapports anglo-français en Silésie

Le Times estime qu'en raison des dicerqui se sont manifesfées a Uppeln, lu situation des troupes britanniques pourrait être très délicate. En cas de reprise des hostilités antre Polonais et Allemands, ceux-ci pourraient se ranger aux côtés du contingent anglals chargé de réta- blir l'ordre. Ce péril, dit le journal anglais, subsistera aussi longtemps que la France et la Grande-Bretagne n'auront pas manifesté leur volonté d agir en étroit accord et de rétablir en Silésie la collaboration qui les unissait sur le front occidental.

C'est tout ci. fait exact, mais comment les deux gouvernements alliés pourront-ils agir d'accord s'ils sont en complet désaccord sur lu manière dont doit être interprété le traité de Yersailles quant a la question de la Haute-Silésie ? Evidemment, notre interprétalion est la bonne et même, traduit de l'anl/lais, le texte nous senrblc parfaitement clair. M. le comte Hforza l'a reconnu, bien que les solutions alternatives qu'il présente soient vn compromis favorable a l'Allemagne et par conséquent ci. l'Angleterre.

lfais il ne faudrait pas tout de mime exagérer les périls de la situation et s'imaginer, cumme on le fait t'étranger, que les Anglais et les Allemauds pourraient se trouver brusquement et paradoxalement aux prises avec les Fraaçats et Les Polonais. L'hypothèse est ab.surde et très sagement le Scoisman dit à ce propos Ni la France, ni la GrandeBretagne ne seraient assez naïves pour tomber dans le piège tendu par l'Allemagne, à supposer même que le piège existât. » Fort bien. Mais on accorderu que si d'absurdes et effrayants cauchemars comme cclui-ci peuvent naître, c'est que la situation des alliéx n'est ni claire ni bien réglée. Si les Allemands aualcnt été désarmés comme nous le voulions et comme le traité l'exificait, il n'y aurait eu en Haute-Silésie aucun trouble et les effervescences polonaises eussent été vite calmées par la Commission interalliée.

Quand on n'applique pas dans leur esprit et (ir.n.t leur texte les traites de pair, on prépare des guerres. Or, c'est là la chose terrible qu'il faut éviter. Quand M. lloyd deorge le comprendra-til ?

P -O. DOLBEBT.

Une mise en demeare de l'Italie Ur.ni.ix, U juin. On mande de Ratibor à la Gaz'?)! rle Yoss que le commandement italien vient d'adresser aux insurgés poluoais ui)e aiise en demeure d'avoir à cesser immédlatement tous feux d'artillerie et de mitrailcontre Ratihor.

Une seconde dépêche, venue d'Oppeln, annonce qu'A la suite de d'ultimatum qui leur a été adressé par le général Gratier, les lasuxaé» se sont retirés Batttot.

Le suicide mystérieux de la jeune fiancée Paris, 14 juin. .Le mystère qui entourait la mon tragique de la jeune Danielle Royer est loin d'être dissipé. Ou sait que fiancée à un médecin pharisien. M.Ecoftet, olle s'était rendue citez lui vendredi soir sous un prétexte quelconque et que soudain avisant un poignard japunais sur une panoplie elle se l'était enioncé dans le cœur. Accourant au bruit de la chute du corps M. Ecoffet n'avait pu que recueillir le dernier soupir de sa petite fiancée.

Le juge d'instruction a interrogé un certain nombre de personnes sur le caractère de Mlle Royer. Ses camarades du lycée Fénelon assurent qu'elle était généralement très gaie. Les personnes qui ont été plus ou moins en relations avec elle en dehors de cet établissement affirment par contre qu'elle était fantasque et parfois très exaltée. C'est ainsi que l'an dernier ayant échoué à l'oral de son baccalauréat elle avait manifesté l'intention de se suicider ou .de s'en aller dans un couvent en Amérique.

Les reeherches du magistrat ont principalement porté sur .1'existence sentimentale de Dentelle Royer.

Il y a trois ans de cela elle venait d'atteindre seize ans cette jeune fllle fit la connaissance d'un jeune officier aviateur, M. de Lostalot, originaire de Salles de Béarn et quand celui-ci fut nommé au Maroc elle continua de correspondre alors que de son consentement il y avait des projets de fiançailles avec le docteur. « Si j'épouse M. Ecoffet. qui a 22 ans de plus que moi, faire une situation. >

L'enquête a établi que le docteur Ecoffet avait un jour surpris une lettre adressée de M. de Lostalot à Mlle Royer et celle-ci avait promis (Le provoquer une rupture. Elle ne tint pas cette promesse car la semaine dernière elle annonçait à une amie que l'officier aviateur était en route vers Paris pour. la revoir avant son mariage.

LE FIANCÉ FAIT UNE ETRANGE

DEPOSITION

Etatit-il il. Paris vendredi soir T M. Ecoffet a fait nue déclaration qui pourrait le fairé supposer. VendredL vers la fin de l'après-midi, a-t-il raconté au juge d'instruction, j'ai remarqué devant mon domicile up jeune homme qui semblait être aux asuet». Dimanche matin, le même individu était encore à son poste d'observation. Ma voyant sortir de chez moi il me désigna à un homme qui se tenait près de lui. Agacé par ce manège, je priai un policier de les faire circuler. Ils s'exécutèrent, mais l'un ;d'eux -'celui que 'je ne-voyais que pour la première fois avant de s'éloigner fut invité à montrer ses papiers. M Ecoffet a-t-il inventé cet incident Aucun agent de l'arrondissement ne l'a signalé. On recherche celui qui aurait Interpellé le docteur. Aujourd'hui le corps de Aille Royer est parti pour Château-Thierry où aura lieu l'inhumation. Mme Royer et M. Ecoffet l'accompagnaient.

LES REPRESENTANTS DE COMMERCE ET LA PATENTE

Paris, 14 juin. Aux termes d'une jurisprudence constante du Conseil d'Etat et des Conseils de préfecture, les représentants de commerce agissant pour le compte de plusieurs maisons étaient soumis à la contribution de la patente.

Dans tous leurs Congrès. les voyageurs et représentants de commerce avaient émis le vœu d'être exonérés de la patente. L'Union syndicale Nationale des Voyageurs et représentants de commerce, ayant soutenu un procès de principe devant le Conseil de préfecture de Maine-et-Loire, cette jurisprudence administrative, après plaidoirie de M» Louis Noguerès, avocat à la Cour de Paris, a décidé que, contrairement à la jurisprudence admise, les représentants de commerce agissant ou non pour le compte de plusieurs maisons, et rétribués ou non par des commissions, ne sont pas astreints à payer pat.ente, dès l'instant qu'ils ne font pas personnellement d'opérations commerciales. Cete décision dont les conséquences visent une très importante corporation, est appelée à un grand retentissement.

On a retrouvé le

"collier d'amour" »•*•-

Il avait été volé ily a vingt-cinq ans PARIS, 14 juin. Le collier d'ambre le fameux « Collier d'Amour », don de Napoléon à l'impératrice Joséphine, vient d'être retrouvé en Amérique et c'est. là dénouement imprévu d'un vol curieux.

Il y a 25 ans, lé collier d'ambre fut volé au Musée du Louvre. Toute la police de sûreté internationale se livra à de vaines recherches. Malgré l'offre d'une récompense de 500.000 fr. qu'avait faite le gouvernement français on ne retrouva jamais le collier; et plus personne n'y songea sauf quelques antiquaires et quelques détectives obstinés.

Or. il y a quelque temps un touriste newyorltais voyageant en Californie trouvait dans un magasin du quartier chinois de San Francisco un collier d'ambre offert en vente pour la modique somme de 25 dollars. Il acheta le collier et, à son retour à New-York le montra à un bijoutier, désirant étre fixé sur sa valeur. Sa surprise fut grande quand le bijoutier lui en offrit 50.000 dollars. Il porta immédiatement l'objet chez un autre bijoutier et au microscope l'inscription Napoléon à Joséphine apparut sur le fameux collier. Ce bijoutier lui en offrit 85.000 dollars et le marché fut conclu. On dit que le collier va revenir au Musée du Louvre.

Lanaru est transféré

de Paris à Versailles

PARIS, 14 juin. M. Ducrocq, directeur de la police judiciaire, accompagné de MM. Guillaume-, commissaire de police Béthuel et Leroy, inspecteurs principaux, se sont rendus ce matin à 7 heures a la prison de la Santé pour prendre Landru qui a été conduit en automobile à Versailles ou il a été écroué à la prison en attendant sa comparution devant la Cour d'Assises de cette ville. CONSEIL DES MINISTRES

PARIS, 14 juin. Les ministres se sont réunis ce matin à l'Élysée, sous la présidence de M. Millerand M. Briand a mis ses collègues au courant de l'état des affaires extérieures. Le président du Conseil a ensuite soumis à la signature du président de la République un décret nommant M. de Fleurian, actuellement ministre de ln classe à Londres, en qualité de ministre de France à Pék:n. L'enfrevue Loucheur-Rathenau

M. Loucheur a rendu compte des entretiens qu'il a eus avec M. Walter Rathenau et qui ont porté uniquement sur la question des réparations.

Sur le rapport des ministres de la Justice et des Régions libérées, le président de la République a signé un décret par lequel le garde des sceaux délègue ses pouvoirs d'inspection et de contrôle sur les Commissions cantonales et sur les tribunaux de dommages de guerre, à M. Lugol, sous-secrétaire d'Etat des régions libérées

La propagande antimilitariste

Le garde des sceaux et les ministres de la Guerre et de la Marine ont fait approuver un projet de loi ayant pour objet de réprimer 1° Les provocations au refus du devoir militaire

2° L'apologie des actes d'indiscipline. Le prochain budget

M. Doumer, ministre des Finanças, a entretenu le Conseil de la préparation du budget de 1922 qui sera déposé à la Chambre les premiers jours de juillet.

Un mouvement administratif

Enfin M. Marraud, ministre de l'Intérieur, a entretenu le Conseil d'un mouvement administratif qui sera incessamment soumis à la signature du président de la République. VOIR Et DEGXIFHE page

A la Chambre Pour les mobilisés de la Classe 19.

LE PAQUEBOT « iP-A-RIS » »o».»o-

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Il y a des juges en

Alsace -Lorraine Mais c'est pour les Allemands.- Strasbourg, 1i juin. Certains tribunaux d'Alsace-Lc-rraine ayant à juger des différends entre Allemandes et Alsaciens persistent à rendre des jugements qui sont de'véritables défis au bon sens. Voici deux nour veaux exemples de cette invraisemblable justice.

Le vieux père Kuntz. on t'appelle dans tout Strasbourg, était, avant la guerre, gardien guetteur sur la plate-forme de la ca.thédrale. En août il eut une violente altercation avec les Boches, qui s'étaient exprimés en termes. méprisants sur le compte des soldats français. Son sang d'ancien 'troupier français n'avait fait qu'un tour, et il avait vertement répondu aux Allemands. L'architecte de la cathédrale, un Allemand du nom de Knauth, à qui la chose avait été rapportée, se livra à des voies de fait sur le guetteur. Ce dernier, assez grièvement blessé à la téte, fut obligé de garder le lit assez longtemps. Sur ce, il fut congédié de la catliédrale.

Après l'armistice, le père Kuntz porta plainte contre l'architecte allemand et demanda des dommages-intérêts. Or, c'est lui qui perdit le procès et fut condamné aux frais.

Un hwissier s'est présenté ces jours derniers au domicile de l'ancien guetteur et lui a présenté la note 440 fra.ncs. Le pauvre vieux, qui vit d'une maigre retraite, ne s'attendait guère à celle-là 1

L'autre histoire tout aussi navrante vient de Mulhouse.

Peatdant la guerre un instituteur de cette ville, NI. Miesdh, inculpé d'avoir tenu des propos ccntre le Kaiser fut traduit devant un conseil :le guerre allemand. Il obtint son acquittemeut, mais, néanmoins tenu pour suspect, il fut dépurté en Russie d'où il ne revint qu'après l'armistice

L'Alsac^-Lorrame redevenue française, M. Mlescii, en toute confiance, porta plainte auprès de la commission de triage contre les personnes qu'il accusait être ses dénonciatrices les dames D. Emma et Jeanne, qui furent envoyées au Havre jusqu'à la signature du traité de Versailes.

A leur rentrée, ces dnmes partéreut plainte à leur tour contre .V. Micseh, lui réclamant francs de dommages-intérêts, bien qu'elles aient com.me d'ailleurs le dit le jugement sinné une déclaration certifiant avoir entendu les propos antiallemands te. nus par l'instituteur.

Ce sont ces deux Allemandes cjTii ont eu gain de cause et l'instit'uteur Alsacien devra leur verser 250 francs de dommages-Intérêts. Un des attendus du .Incrément prétend que M. Miesch a a.?i par esprit de vengeance. f.es juges de Mulhouse en sortent de bien bonnes, Revenant des marais de Lithuanie où l'avaient fait envoyer ses M. Miescih devait-il se' faire un devoir d'aller les .remercier.

EN ASIE MINEUR*

L'Angleterre, se misait décide de rester neutre < La Russie bolcheviste envoie des renforts aux Turcs

Paris, juin. Les événements d'Orient se précipitent. Comment la situation se présente-t-etle T

Du côté grec, c'est l'heure de l'enthousiasme Le roi Constantin est à Smyrne. dont la population la grecque évidemment, puismip Smyrne est une ville turque chante l hymne national et fait, flotter au vent le$ couleurs blanches et bleues. Les cartes sont jetées: le roi jette dans la hataille toutes les forces de terre et-de n:er «loin il dispose les compte positivement sur l'appui financier de i'Aiiglcterre. Il vr Plus compter sur son appui militaire puisque M. Ansten Chanuberlain a décluré nettement, hier soir, à la Chambre des Communes, que VASGLETEMIE fT.VTE.V/) DEMEVUEIt \EUTRB D.l\S LE COSFLIT GIIKCU-TURC.

Du côté koniiiliste, le contour des choses que des amis, i:'est-i-diro des 1 artisans k Angora. Il v a a l'AsseniWt'e Nationale des députés clairvoyants, qui craignent que l'angluphobic goiiuTiifiniMitale lie coûte cher a la Turquie nationaliste, le jour où, ajMrit battu les Grecs de celle-ci se présentera devant l'Entente pour régler, enfin, la question d'Orient. L'Assemblée Nationale vient de te'ir une séance orageuse. Des coups de revolver ont été tirés par des députés et Kemal a entendu retentir a ses orseilles le cri de :J* Démission • On serait curieux de connaître les sentiments que ces députés anti-kémalistes professent 1 égard des Bolahevi6s et ce qu'ils pensent du concours armé que ceux-ci font mieux que de promettre au gouvernement il'Angora.

La grosse nouvelle du jour est, rn effet, celle de l'ébranlement des foras du général Budienny, évaluées à '.O.OOO hommes, qui sont en. route d travers le Caucase pour renforcer les Kemalistes.

La nouvelle produira à Athènes une impression fâcheuse. Les Grecs auront fort à faire s'il leur faut, avec leurs seules forces. combatre il la fois Budienny et Kemal. La partie est déjà pour eux singulièrement compromise et il n'est pas défendu de penser que c'est parce qu'on en a le sentiment à Londres que le cabinet Lloyd George s'est si brusquement décidé à proclamer sa neutre