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Titre : Le Courrier de Vaugelas : journal bi-mensuel consacré à la propagation de la langue française

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1880-02-15

Contributeur : Johanet, Edmond. Rédacteur

Contributeur : Martin, Éman (1821-1882). Éditeur scientifique

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327508332

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327508332/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 1966

Description : 15 février 1880

Description : 1880/02/15 (A9,N24).

Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique

Description : Collection numérique : Thème : La langue française

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k58331587

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-X-147

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 19/01/2011

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Année.

H" 24.

15 Février 1880.

QUESTIONS GRAMMATICALES

LE

QUESTIONS PHILOLOGIQUES

Paralasant 1* 1" et le 15 de chaque mota

[Publication couronnée à l'Académie française en 1875, et doublement récompensée à l'Exposition de 1878/

PRIX : Par an, 6 fr. pour la France, et 7 fr. 50 pour 1'élranger (Un. post.) Annonces : Ouvrages, un exemplaire; Concours littéraires, gratis.

Rédacteur: EMAN MARTIN

ANCIEN PROFESSEUR SPÉCIAL POUR LES ÉTRANGERS

Officier de l'Instruction publique 26, boulevard des Italiens, Paris.

ABONNEMENTS : Se prennent pour une année entière et partent tous de la même époque. — S'adresser soit au Rédacteur soit à un libraire quelconque.

(Extrait du Prospectus)

A la fin de chaque année, M. Eman Martin, qui rédige seul son journal, prend deux mois de vacances; de sorte qu'une année quelconque du Courrier de Vaugelas commence généralement deux mois plus tard que celle qui la précède.

Le 1er numéro de. la 10" année paraîtra le 1er mai.

SOMMAIRE. Communication sur Dieu vous bénisse. 1 et sur l'étymologie de Saperlolie; — Origine du dicton C'est l'histoire de la dent d'or; — D'où vient Tenir la dragée haute à quelqu'un; — Que signifie Pas dans la phrase Être dans un mauvais pas; — Blymologie de Bain-marie; — Comment on doit prononcer Club. || Quelle est la meilleure orthographe du mol Alevin, petit poisson pour peupler les étangs; — D'où est tirée l'expression ironique Sauvons la caisse; — Origine de l'emploi de Nous dans un arrêté de maire. Il Passe-temps grammatical. || Suite el fin de la biographie de l'abbé V'Olivel. || Table des matières contenues dans la 9° année de ce journal.

FRANCE

COMMUNICATIONS. I.

La réponse que j'ai donnée pour explication de Dieu vous bénisse, dans mon numéro 21, a suggéré à un abonné, M. Hecquet-Boucrand, la pensée de m'adresser les notes suivantes pour compléter cette réponse :

Le savant anglais Tylor a étudié l'origine de cette coutume de la salutation au moment de l'éternument, et, comme il l'indique avec raison, pour comprendre les divers usages qui se rattachent à l'éternument, il faut se reporter à une doctrine fort répandue chez les races inférieures, où, de même que l'on regarde l'âme comme entrant dans le corps de l'homme ou en sortant, de même les autres esprits sont supposés pénétrer dans le corps des malades et les posséder. Tels sont les Zoulous, qui croient fermement que les esprits voltigent autour d'eux pour leur bonheur ou leur malheur, selon le cas, et s'introduisent dans leur corps en y déterminant des maladies. D'après Callaway, un Zoulou a-t-il éternué : « Maintenant, je suis béni, dit-il; l'esprit est avec moi, il est venu à moi ».

Pinkerton, d'après Bosman, dit qu'au siècle dernier, en Guinée, si un personnage important éternuait, tous ceux

qui 'se trouvaient près de lui s'inclinaient en lui adressant toutes sortes de voeux.

D'après Burtori, les nègres du Calabar, au contraire, repoussent celui qui a éternué comme un être malfaisant.

Pétrone mentionne le mot Salve! adressé à celui qui éternué. Pline le mentionne également au sujet de Tibère. Aristote rapporte que le peuple considérait l'éternument comme un acte divin.

D'après Ward, à l'Hindou qui éternué on dit : « Vie i> ; « Avec vous », répond-il.

Tobim chayim, bonne vie, disent les Juifs.

Gloire à Allah, disent'les Musulmans.

Woes hoel, portez-vous bien, disait-on au moyen âge.

Que conclure de tout cela, si ce n'est que l'éternument, de même que le bâillement, est une des nombreuses réminiscences des croyances primitives parvenues et conservées jusqu'à nous?

Callaway rapporte que chéries Zoulous, les bâillements ainsi que les éternuments répétés sont considérés comme annonçant que les esprits vont entrer dans le corps de celui qui les éprouve, doctrine qui a donné lieu, pendant le moyen âge, à de singulières coutumes, surtout chez les exorcistes. D'après M. Maury, on devait éviter de bâiller, car le diable sautait dans la bouche du bâilleur, ce qui donne l'explication de l'habitude que nous avons de placer la main devant notre bouche quand nous bâillons. D'après Bastien, les Tyroliens se signent quand ils bâillent.

Si l'on rapproche les croyances des Cafres de celles des différents autres peuples, comme l'a fait le savant Tylor, on reconnaît clairement que l'idée de l'éternument est due à la présence de certains esprits. Et il existe même un ensemble de contes celtiques rapportés par M. Haliburton, suggérés par la croyance que quiconque éternué court le risque d'être enlevé par les fées, si l'on n'a pas le soin de conjurer le pouvoir de celles-ci par quelque invocation, comme D ieu vous bénisse. Ce qui démontre clairement l'affinité des opinions et des usages dont l'éternument est l'objet avec la doctrine répandue chez les peuples sauvages que les esprits peuvent se transporter et pénétrer dans notre corps et y causer du bien ou du mal. Et la survivance de cette formule trahit le souvenir inconscient de l'époque où l'explication de l'éternument, loin d'être basée' sur la physiologie,' en était encore à sa phase théologique, c'està-dire la personnification du souffle (anima) dans l'éternument et le bâillement, qui, dans la philosophie primitive, sont dus à la présence d'un esprit.

Mes sincères remerciements au savant auteur du Dictionnaire étymologique des noms propres d'hommes et de l'étude intitulée la Trinité védique.