INTRODUCTION
se demande s'il ne serait pas possible de déférer à un seul magistrat la décision des délits de rupture de ban (3,112), vagabondage (6,214), mendicité (4,365), diffamation et injures (3,349)? Comme on le sait, trois de ces délits réclament, dans leur répression même et après celle-ci, une mesure administrative que le jugement prononce, sans responsabilité, sans erreur possible, sans preuve testimoniale. Quant aux injures, délit ordinairement commis par des femmes (1,268 sur 4,218 prévenus) souvent suivi d'acquittement (1,620) ordinairement réprimé par l'amende (2,216) et cinq fois seulement par un emprisonnement de plus d'une année, il n'intéresse pas profondément l'ordre public, puisqu'on en laisse la poursuite à 2,969 parties civiles. Si notre solution était admise, on enlèverait, sinon à l'instruction, au moins au moment des tribunaux correctionnels, par an, 19,498 prévenus sur les 229,461, c'est-àdire près d'un douzième.
En France, nos maisons d'arrêt manquent d'une organisation ferme et régulière du travail.
Les détenus, confondus ensemble, passent, tout le jour, dans le préau, à jouer au bouchon; c'est là le passe-temps aussi des cochers, renfermés à la Conciergerie de Paris, pour y subir des peines de police simple, pour contravention.
Si, dans quelques prisons privilégiées, un directeur intelligent organise du travail, vite, un député,