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Titre : Critique sur la dissertation du siècle prochain, et sur la critique de M.***,...

Éditeur : J. Musier (Paris)

Date d'édition : 1699

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb33334305f

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 17 p. ; in-8

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Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5818341n

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-29420

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/03/2010

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CRITIQUE

SUR LA

DISSERTATION

D U

SIECLE PROCHAIN, LA CRITIQUE ÓE fcï**4

BACHELIER EN THEOLOGIE.

A PARIS, Chez TEANMUSIER, rué* de PetitPont, á l'Image Saint Antoine.

_. M< DC xcix.

sAVEC P ERMISSION.



CRlTIQyE

Sur la Dissertation du Siécle prochain> ^ fur ït Lettre de <JM * * * Bachelier en Théologie*

L'ESPÉRANCE que j'avois conçue de trouver quelque choie qui pourroit satisfaire ma curiosité, m'a porté àJire & relire la Dissertation fur; letilecle prochain, & la kettre critique que Ton y a répondue , fans y avoir rien rencontré qui méritât que Ton y fît quelque attention. Je n'ay pû m'empêcher de rire, puisqu'il faut avouer ici mon foibIe> lorsque j'ay considéré les pau-* Aij


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vres raisònnetnens dont se font servi les Auteurs Anonymes de ces Ecrits ft curieux & instructifs. En effet » y a^tril }&* mais eû quelqu'un- assez deítitué de bon seji*, Ôç dépourvu, d'esprit > pour faire des objections au ílî ridicules que,, font celles que l'Auteur de la Disíertatipn dit 1 uy avoir été pròf posées , & pour.-y- repliqiie£ d'une manière; ft> absurde que* ce Bachelier y a répondu; n'y a qu'à jctter lès^ yeux furies Ecrits de ces prétendus Au*, teurs , pour dire, hautement* que lespersonnes les plusgrok sieres auroient pu étacjlir d'un© manière plus nette toutes ces diffícuitez, pourvu qu'ils eus* sent voulu y faire un peu d'atr tention.


r

Ceuxqui assurent, dit 1*Au* teur de la Dissertation , que 1700 est la première anrée du íîecle prochain , raisonnent? ainsi". On ne compte un an, qu'aprés qu'il est fini, & cent ans qu'aprés qu'ils font■ écoules & accomplis. On ne dit point qu'un-enfant ait un an qu'à la; nn des douze mois depuis s# naissance. Donc on n'a ccjnW mencé à compter unan qq'à la» fin des douze mois depuis ìá* naissance de JKSUS-CHRIST* & par, conséquent on n'a compté cent ans qu'aprés que làs* cent ans ont été expirez.- Il en estdemême' de tout autre, siécle fui van ti II faut dòncr conclure, difcnt-ils, que lorsqu'on commencera à compter 1700-, le le díxseptiéme siccld A iij


6 será fini;. Donc Tannée 1700 tpute. entière appartient au siécle suivant, à la fin de laquelle on commencera à compter 1, ou 1701, c'est-à-dire, qu'il y aura alors une année déjà écoulée.

Les autres , au contraire, disent : On n'a point dû attendre que la première ánnée de l'J^poque ait été finie , pour compter un. On a appliqué ltynité depuis le commence» . ment jusqu'à la fin de Tannée j Tusagemême nous en convainc: çat ne dit-on pas > par exem*- pie , 169$ depuis le mois de Janvier jusqu'au mois de Décembre. Donc 1695? ne fera fini que quand on cessera de le compter. De même lemois de Janvier de Tannée 1700 neser*


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que le commencement de la

derniere année du siécle, qui finira précisément lorsqu'on cessera de compter 1700 > 8c par conséquent le siécle prochain ne doit commencer que dans le moment qu'on comptera 1701.

Quelques personnes ont prétendu dccider la question, en disant, que les huit premiers jours depuis la naissance de J E s U s-C H R 1 s t" jusqu'à sa Circoncision „ ont passe pour une année, & qu'on a compté «n dés le premier Janvier jour de la Circoncision du Sauveur» Mais ni les uns ni les autres n'ont encore regardé la question dans son jour.

Apres avoir viì des difficulfcez aussi belles & aussi bien A iiij


exposées que cellès-lá, y a^t51 lieu d'être étonné si les personnes qui ont le goût bon & délicat prennent plaisir à lire' les Ecrits d'un semblable Au*- teur , qui faisant un galimatias sous ce titre pompeux: Solution du Problême, où on ne connoît rien, croit cependant, aprés avoir étourdi le Public par ces mots » nombre cardinal, nombre ordinal, par ces questions faites par combien> par quandy & en quel lieu, par ces cadrans équinoxial & astronomique, & par mille autres pauvres exemples de Géométrie que je passe fous silencepar ua pur esprit de charité, &crainte> en les raportant, d'ennuyer le Publici croit» dis-je avoir satisfait à une difficulté qu'il 3


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remplie de ténèbres cn vòttlarit Téclaircir.

Mais si T Auteur de la Dissertation a si bien réussi dan» ce qu'il a voulu donner au Public , on peut dire que celuy qui y a repondu par une Letitre crîtiquen'apas moinsbieft réussi, pour ne pas dire mieux. S'il laisse son nom en blanc, c'est parcequ'il appréhendes, :& ávec juste raison, la censure des Gens d'esprrt , & qu'il craint d'être mesuré à la mêtrae aune qu'il. a mesuré sort adversaire > & s'il se sert de la qualité de Bachelier en Théo*. Jogie y c'estqu'il prétend doiikjiér.par là plus de poids & plus autorité à ses Ecrits, «te íè mettant pas en peine s'il expose 'cct.ftoiiorabie nom á ' Av


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la raillerie du Public. II se plaint que TAuteur de la Dissertation , en voulant entreprendre de défendre la vérité, Ta exposée au naufrage, cn la défendant mal, & en -préférant aux raisons solides & convainquantes de foibles preuves qui la font perdre de vue, & ne la font voir qu'à travers de Tobscurité d'un nuage affreux. Mais l'on peut dire que dans le moment qu'il fait un rcl reproche à son adversaire ï qu'il couvre luy-même cette difficulté d'une nuée íî obscure, qu'elle nous fait perdre tout-a-fait ce que nous avions commencé à entrevoir^ & que lorsqu'il a accusé Tau* tre de s'être fait un fantôme pour avoir le plaisir de lecom*


ÍI ijattre, qu'il s'est fait luy-même un cahos. épouventable, dans le dessein de Téclaircir. Si on a commencé, dit-il, á compter cent ans aprés qu'ils font expirez, il faut necessai*- rement conclurre que quand on commence à compter 1700, le dixseptiéme ficelé sera commencé : car si le dixseptiéme siécle commence , il ne peut être fini. II n'est pas nécessaire , poursuit-il , de fçavoir ce que c'est qtie( d'Ere; Chrétienne , ni quand on a «commencé à compter les années depuis la naissance de JESUS-CHKIST : U suffit de íçavoir qu'on compte eommu* nément depuis la naissance de JJSSUS-CHRIST jusqu'à pre* sent t6$$ ans commencez» Et


TU

quoiqu'il soit indubitable '«que Denis le Petit, qui a fait le Ca* lcndrier pour compter par les années de JE s u S-CH R I S T, plutôt que par celles des Consuls , ait mis la naissance de JÉSUS environ quatre ans plus tard qu'il ne falloit, c'est toujours la même question. Cela. íupposé, je dis, qu'en comptant par i'Epoque de Denis le Petit, qui est celle que nous suivons , Tan 1700 est la fin du siécle, & 1701 est le comment cernent du siécle prochain. Je le démontre : 1700 ans accom* plis font 17 siécles accomplis; or dans 17 siécles accomplis il n'y arien du 18e: donc d'au 1700 áni n'est pais le commentcément du 'ìccie prochain» H\ èn est de jnêm&'du aombre de*


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■armées accomplies , que du

nombre, par exemple * de mourions , de becufs, de livres,, &c. Or on ne peut pas dire qu'urne centaine de moutons, de boeufs, de livres, &c. soient le commencement d'une seconîde centaine : donc 17 siécles accomplis n'ont rien du i8c>: donc 1700 ne peut être le commencement de 1701. I/unite* est le commencement de tous les nombres tels qu'ils puissent être : donc la première année aprés 1700 accomplis , commence le siécle íuivant. De plus, si 1700 commencoit le íiecle prochain, Tan 1699 accomphroitlei7e siécle > ce qui Aroit aussi ridicule, que si on disoit, que quatrevinges - dix* neuf livres font centimes; >.*


x4Voilà ce que dit, si je ne me trompe , ce fin Critique, qui donnant carrière à son éloquence ose assurer d'avoir ôté de Tesprit de quelques personnes la difficulté que la Dissertationy auroit fait naître*touchant le siécle prochain. Mais «n vérité , aprés avoir si bien établi ces raisonnemens , devoit-il, pour les appuyer , se íervir d'une aussi basse comparaison que celle de moutons, <le boeufs, & de livres ? Qui ■a jamais entendu dire que Tort comparât les années & les siécles à des moutons & à des boeufs ì Que croit-il à présent

Îjue le Public puisse dire de luy, mon qu'il a déshonoré laSorì bonne > en voulant entreprendre d'éclaircir de si frivoles


questions, qui , comme il le marque luy-même, ne meritoient pas qu'on y prêtât To- , reille, n'ayant rien de solide» • rien d'édifiant , & rien qui contentât; Tesprit.

Si j'ay entrepris de raporter. ici ces differens raisonnemens, ce n'est pas quej'aye eula moindre pensée d'entrer en lice ôCde contester avec ces Auteurs. Je me coiitente.d'àdmircr leurs • Ecrits , fans vouloir décider une question que les personnes les plus habiles ont laissée indécise y non pas, comme se Test •• imaginé T Auteur de cette Dis- > sertation , qu'ils ayent trouvé cette difficulté & si grande & ,«, si embarassée, qu'ils n'ayent osé en dire leur sentiment jt mais paçceque regardant.cettC'


gratlde difficulté: commet tme) chimère qui,ne meritoit. pas leur attention ,,ils onkcru;qu'ii ëjcoit. inutile d'en parlen, r & de; vouloir résoudre; unechosc qui n'a jamais fait de doute parmi; leaGens d'èlprùt : &. c'est pour suivse leurs sentimens,,que jc ci?o.y> qu'il, est. inutile de raporteâ: iekous les difFerens raison* n.qmcn$< qucchaque.particulicr forme selon fa fantaisie* étants tres certain que pour qa'un siécle, soit accompli, il faut cent ans,.&.que par conséquent le 1 siécle commence à un. Pour ce quicstde soavoir si: nousa*« vons encore aeux années du. siécle,, ou si nous le finissons à la fin de cette année, il faut reçQuritfà la Chronologie pour décider, cette question, quoir


17 que presque tous les Sçavans conviennent, que nous avons encore deux années du siécle i & qu'ainsi nous ne le commencerons qu'à la fin de Tannée qui vient. J esoere que TA uteur de la Dissertation & Mr le Bachelier enTheologiedonneront cette Chronologie au Public , pour éclaircir cette difficulté qu'ils ont si bien obscurcie.

F I N.

Permis d'imprimer, fait ce vingtneuviìímejourdeMarsifyst. <M. P- D'ARGENSON.

De l'Imprimerie de Jean de Saint Aubin, tue Bouderie, près lc Ponc S. Michel.