;20 JOSEPH MEEWUM
de la civilisation .chinoise atteignent quelque chose qui approche la puissance et l'influence dans l'Etat qu'elles devaient acquérir en Europe !à la Renaissance. Autrement dit, et pour exprimer la chose .franchement, quiconque veut expliquer l'impuissance de la société chinoise à créer la science moderne ferait .mieux de commencer par expliquer l'impuissance de la société chinoise à créer le capitalisme marchand, puis industriel. Quels que .soient les présupposés pex-sonnels des historiens occidentaux des .sciences, tous sont obligés d'admettre qu'il :S& produit à partir du xve siècle un ensemble de changements : la Renaissance ne 1 peut.se comprendre sans la-Réforme, la Réforme .ne peut se -comprendre sans l'essor de la science moderne, les unes 'et les autres ne se comprennent sans les progrès du capitalisme, de la société capitaliste, sans le déclin et la disparition de la société féodale. Il semble que nous .soyons en présence d'une .sorte de tout organique, d'un ensemble de transformations solidaires, dont l'analyse n'a guère fait que commencer. A la longue, on .s'apercevra sans doute que toutes les écoles, les wéberiens comme les marxistes, comme les tenants des seuls facteurs intellectuels, auront leur contribution ,à apporter.
C'est,un fait que dans le développement autochtone et spontané -de la société chinoise, il ne se produit absolument aucun bouleversement ,qu'on puisse rapprocher de la Renaissance et de la « révolution scientifique » de l'Occident. J'aimé souvent schématiser l'évolution chinoise par une .courbe qui monte .assez lentement s'êlevant â un niveau assez nettement supérieur, parfois de beaucoup supérieur, a la courbe européenne-pendant, disons, la période qui va du 11e au wv° siècle. Mais vune fois commencée en Occident la renaissance scientifique avec 3a révolution ga'ffléenne, avec ce -qu'on pourrait presque appeler la découverte de la'technique ^fondamentale de la'découverte scientifique .elle-même, alors la 'courbe ide 3a'science «et de la technologie en Europe se met à monter de façon ■bmïtaflie 'et-^presqnie' exponeniffieHe, dépassant le niveau des sociétés asiatiques ,et afooatissant là; la ^situation «que nous oonnaïssons depuis deux ou trois cents ans. 3Ge 3jeawer«EriïBHt «nident Ode •l"réqùi!Kbre commence maintenant à s'atténuer. .Sans-doute: de véritable ?espRit -îhastorïquen'admet-il pas les « si » qui séduisent itamt lai pensée populaire, mnais je suis prêt a affirmer que si des changements •.économiques et sociaux comparables avaient été possibles en Chine, une certaine forme de science moderne y aurait vu le jour. Dans cette hypothèse, elle aurait été, je pense, dès son origine, organique plutôt que mécaniste ; et elle aurait probablement parcouru beaucoup de chemin avant de recevoir le stimulant que ta connaissance de la science ^et des mathématiques grecques aurait assurément fourni, et donc avant de se transformer en quelque chose qui ressemble à la .science que nous connaissons aujourd'hui..'C'est làune 'question, blen^ûr, du même .ordr-e/que « Si fiésar m'avait pas passé le OEtubioon » -etc., et je ne la pose sous cette .forme .catégorique -que spour donner une idée des conceptions générales qu'a 'entraînées pour mes collaborateur*.et moi-même une étude prolongéo ..desxontEib.utions ficientiffiques :et techniques de la Chine.
Les origines de la science nouvelle dams de vieux monde
POUR conclure, je voudrais .revenir à la question -soulevée ;au débKt"et -.pousser un peu plus loin la distinction «entre d'une part la science moderne et d'autre ..part fia .science antique et .médiévale,. Jte ;wads donc devoir reprendre un peu plus .longuement iceiitains .des points déjà abordés. :Tandis