LÉONARD LE COCHER;
L'ancien cocher de- cabriolet, celui près duquel on voyageait, il y a quelque vingt ans, sur la même banquette, sous la même capote de.cuir, est un type entièrement perdu aujourd'hui. Pour ma part je le regrette. Je lui donnais naguère la préférence sur le cocher de fiacre. ' * -' .
Celui-ci n'ayant de rapports directs avec ses clients que pour leur ouvrir sa portière et leur demander son pourboire, vivant seul le reste de la journée, sur son trône chancelant, subit nécessairement les- conséquences de sa position isolée. . '
P„eu soigneux de sa personne, il fait rarement sa barbe et néglige sa toilette. À quoi lui servirait'de se raser et de s'adoniser pour des gens à qui il tournera le dos durant toute la route! Sans communications avec ceux qu'il conduit, condamné au mutisme, ou du moins au soliloque, quand il n'a pas à crier gare ! il sent, pour* exercer ses organes vocaux, le besoin de fredonner, s'il est de bonne humeur, ou, de jurer, s'il est dams