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Notice complète:

Titre : Feuille du commerce, petites affiches et annonces du Port-au-Prince

Éditeur : [s.n.?] (Port-au-Prince)

Date d'édition : 1835-03-29

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327746703

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327746703/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 3100

Description : 29 mars 1835

Description : 1835/03/29 (Numéro 13).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5810791

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, FOL-PU-217

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 14/05/2008

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NOUVELLES MARITIMES.

ARRIVAGES.

Du 24 mars. La barque américaine Mercator, de 200 tonneaux, capitaine Hibbert, venant de Wilmington et en dernier de Mirâgoane consignée à F. M. Dimond. C DEPARTS.

Du 24 mars. Le briek amé. Attention allant à Boston. Du dit. Le brick ame. Ann, allant â la nouvelle-OrléaiB, Du 26. Le trois mats frs. Alzir, allant â Marseille. Prix courant des marchandises, co-urtage compris Du £2 mars au 29 dudit 1835.

g. c. g. c.

Asajou p. réduit. Le millier. 1S0 à Ail la macorne. 25 a Anisette le panier. 2 â Beurre français le 0*6. manqua Id. américain id. â « id. Blanc de baleine la livre. 55 â 1 Biscuit blanc le baril. 7 & Biierre en panier,, le panier S &

Id. eaglafire ht doi.z, 8 50 à Bœuf salé mess*. le baril. 18 â r t 1 prime id. 14 à Bouchons de bouteille le mil. 1 50 à I leai de damejeanne. id. 8 â Briques Allemandes id. 30 à Idem, françaises id. 25 à Cacao le 0/0. 6 à Cainp^che le mil. en demande. Carreaux, te mil. «6 à Café de l'arrondi?. le 0?0. 1* 62 â Café du bas de la côte id. 11 50 â Chandelle de suif le OjO. 20 à rare Chaudières françaises le 070V 8 â 9 Chaudières anglaises, le ollo. 8 fi Clous américains, id. 15 à Idem. forgés, id. 14. à 16 Cornes de brtul id. 9 â 10 Coton le id. U k Cuirs tanéa la doux. 9 à Dame-jeannes vides id. 7 &. Idem. petites id. 5 à Ecaille de carret la H*- 9 4 Essentes. le mil. 9 k Farlno fraîche le baril. U 4

g. «.

Faïences assorties coul. le pao. 58 à Idem assiettes blatihes id. 40 à Idéin bleues id. S0 â îdpm p. de chsmb. blancs id. 4 Idem bleus id. â- Fromage de gruyère la liv. • S0 idem dé pâte grasse id' 4- Frornage americuin id. à m&fl^ idem tête de more, la doua. ̃. § 4 Fruita â l'eau-de-vie la caisse» 7 â Goudroa te baril. 4 4 Hareng le baril. Ô à rare. dfitn. saur la caisse» 4 fjÊ ïluile d'olives le panier* <̃• S 50 à S. ïdem. la cave* 2 50 â Idem, de poisson le gai» 75 4 Jambon la livre» 16 a Liqueurs assorties la caisse. 9 4 Madère en tio.rçon, le g> 1 50 à Idem en caisse, la caisse» 4 6 Mantègue: le ojo» 16 à Maquereaux gras* baril* 10 50 & Idem. maigre. id» ,7 & Morue le 0[0. 7 25 a. Muscat la cat». 4 50 i Oignons ojo. 6

Onglons de caret. la tir. 4 50 Papier. à lettre, «me. 4 7(

id, à :éc»lier îd^ » 75 &


& ̃ o> g- c".

%d eouîeur iu% man9 Peaux de bœuf le O7O. 8 a Planches de pitchpin et > 35 a, bois df construc. le mil. Ç 1

Planches de sap id. 30 â Porck mess. le baril. 57 à lu. prime id. 20 à Poivre le 070. 16 ù 1f r Rhum le gai. 1 a HÏ56 le 0||0. a 9 Savon américain la caisse. 2 35 à -Id. anglais -id. 2 50 à Id. français id. 4 50 â Sirop. le 070. 2 50 à Sucre terré k 0;0. 31 à Id. brut id. 10 a Id. blanc en pain ta =g. 40 d Id. terré id. 32 à 33 Tabac en beucaud le o[|o. 18 â Idem en suron id. 16 â Idem, Porte-plate id. 13 à Tafia la barriq. de 60 gai. 26 a Vermicelles la jg. 20 a Vïn de Bordeaux la banque, 28 à 30 Id. de Marseille ttl. à Irdem blanc le tierçon. 16 A Idem rouge la damejeanne. â Idem blanc id' â

AVIS DIVERS.

Les soussignés consignataires du brick anglais Apam capitaine Anderson déclarent qu'ils ne répondront point des dettes,que pourrait contracter l'équipage dudit bâtiment. Le capitaine fait la même déclaration.

•le 21 mars 1835. John H>a se & Cn

Le soussigné s'empresse de faire savoir ans Habitants de cette ile qu*l a eu le malheur de perdre dernièrement un cheval alxnn etampé à la cuisse du montoir B. I. M. et ayant aussi, pour remarque, le bout d'une oreille coupé II promet une récompense «Je vingt gourdes à celui qui, par ses recherches parviendra à le trouver et à le lui amener.

Port-au-Prince le ao mars i83". Albert Crcen. VENTE AUX ENCHERES.

On fait savoir à tous qu'il appartiendra que, le merrredi premier avril mil huit cent trente cinq huit heures du matin, il sera procédé, en l'étude et pardevant Me Philips-d'Goaws, notaire au Port-au-Prince, à l'adjudication définitive d'une portion d'emplacement, bâtioicns et dépendances sis au Port-au-Prince à l'encoignure des rues de Belair et des Favoris, (ou du Réservoir). Cette portion d'emplacement, de quarante pieds sur chaque façade,, tenant, au Sud, à la Dlle. Lise Mole et au sieur Jean Ijacroix,

Cette vente devant avoir lieu i>sr Siiîie d'une convention, entre feu Mr Pierre^ Etienne St-ValArrault et les sieur Delaîantls-cî Dite Lemaitre, passée devant M. Philips-d'Goaws. notaire au Port'-au-Prince, le a6 juin mil huit cent trente quatre.

Port-au-Prince, le i5 mars 1835.

3 PHILÏPS-D'GOAWS.

VENTE AUX ENCHÈRES.

On fait savoir à tous qu'il appartiendra que, le mercredi premier avril mil huit ceut trente cinq, huit heures du matin, il sera procédé en l'étude et pardevant Me, Philipsd'Goaws, notaire au Port-au-Prince, à l'adjudication définitive d'une portion d'emplacement, bntimens tt dépendances sis au Port-au-Prince, à encoignure des rues de Belair «t des Favoris ( ou du Réservoir Cette portion d'emplacement, de quarante pieds sur chaque façade, tenant, au Sud i la Dlle Lise Mole et- au sieur Jean Lacroix. Cette vente devant avoir lieu par suite d'une convention, entre feu Mr. Pierre- Etienne- St- Val Arrault et la dame veuve Du.pré, passée devant M. Philips-d'Coaws notaire au Port-au-Prince, le onze juillet mil huit cent trente quatre Port-au-Prince, le 15 mars i83Û.

3 PHILIPS D'GOAWS. AU NOM DE LA REPUBLIQUE.

Vente par autorité de Justice.

On fait savoir k tous qu'il appartiendra qua lg samedi vingt huit mars prochain, a l'issue de l'audience du Tribunal ,civil du Port-au-Prince il sera procède à la première publication du cahier des charges qui sera dressé pour parvenir à Id vente au plus offrant et dernier enfhsrîssear par suite de saisie immobilière d'un immeuble dépendant de l'habitation Barbe, au Fond Ferrier commune et arrondissement du Port-au-Prince de la contenance de dix carreaux de superficie, avec ses circonstances et dépendances ainsi qu'il se poursuit et comporte sans en rien rfserver ni excepter.

Cette propriété saisie immobilièrement en vertu de la grosse en forme exécutoire d'un jugement du Tribunal de Paix de la commune du Port-au-Prince, rendu le premier décembre 1834, sur la citoyenne Adèle Maxime, propriétaire domiciliée au Port-au-Prince.

A la requête de la dame Massinette Masseau épouse du citoyen Augustin, demeurant au Port-au-Prince, de son époux dûment autorisée. Par procès-verbal de Com-

père Augustin, huiasier exploitant au Tribunal civil ilu Port-au-Prince, en date du vingt quatre février mil huit cent trente cinq. Transcrit au bureau des hypothèques et au greffe du Tribunal civil les 25 et 27 dudit mois, copie a été laissée au citoyen D. Delva, greffier ad hoc du Tribual de paix de la commune du Port-au-Prince, et au citoyen S. Borde, préposé au bureau des domaines de i'administratioB principale.

Fait au Port-au-Prince, le 2T février 1835. MULLERY fondé dp. pouvoir.

Enregistré au Port-au- Prince ,~le deux mars 1835, 188, recto, case 3297, du registre G. Reçu- cinquante centimes. Pour le Directeur principal. R. Laroche. Vu par autorisation du Contrôleur, B. Laroche Le soussigné ayant été obligé de citer, à la Justice de Paix de cette ville, la Dlle. Marie-Catherine Popote Kanon pour qu'elle eût à lui faire la remise de son fils Jean-Bruno Eugène Pellié, légalement reconnu par lui, pardevant l'Officier de l'Etat-Civil du Port-an-Prince, à la date du 26 décembre 182^, lequel enfi-nt il réclamait pour faire son éducation; il en est résulté, à l'audience dû 23 février dernier, que ladite Dile. Popote Kanon a déclaré et signé: que l'enfant qu'il réclamait n'était point issu des œuvres dudit requérant; en conséquence de cette déclaration, il informe le public. qu'il ne répondra point des dettes et engagemens que pourrait contracter ledit Jean-Bjuno Eugène, et que, par un analogisme incontestable, il ne répondra point aussi de ceux qui pourraient être faits par la nommée MarieAline- Victoire Pellié, qu'il a aussi reconnue, et qui doit être regardée, à plus juste droit, comme n'étant point issue de lui. PELLIÉ. 3 Port-au-Prince, le 12 mars t835.

Abécédaire TIaïtifu à l'usage de la Jeunesse tnivi d'un précis historique, chronologique et géographique de l'ile d'Haïti, augmenté et soigneusement corrigé, à l'imprimerie de Jh. Courtois, rue des Fronts-Forts l'on trouvera des Catéchismes à l'usage de la Jeunesse Haïtienne, en beaux caractères, Cicéro; des Grammaires de Lhomoud à l'orthographe dite de VOLTAIRE, des Cantiques de Marseilles et de Missions.

INTERIEUR

Il est à la connaissance du public que je m'étais trouvé confondu avec les personnes prévenues d'avoir mis en circulation, à la Grande Rivière, de f>ux papiers monnaie; ayant .été mis en liberté par ordonnance de la chambre crirninelle de ce ressort. l'honneur m'impose le devoir de soumettre à mes concitoyens la cause de cette implication, afin d'écarter de leur délicatesse les fâchenses impressions que ne manquent pas de produire et la prévention et les poursuites judiciaires.

J'avais reçu du citoyen PiERnE SANTHONAX, vingtdeux Gourdes, à la date du 17 août dernier, pour du café que je lui avais vendu: J"ignorais absolument que cette monnaie fut fausse, et personne ne pouvait alors con Cîvoir l'idée de l'énormité d'un crime qui tendait à la ruine de l'Etat; mais les magistrats chargés de l'investigation de la vérité ont su apprécier mon innocence.

Je ne m'écarterai jamais des principes que le patriotisme. l'honneur et la probité imposent à ceux qui placent leur bonheur et leur gloire dans l'estime de leurs compatriotes et la considération de leurs supérieurs. Puisse ce simple exposé me concilier la bienveillance des personnes qui m'auraient pu croire capable d'une scélératesse! BAUGÉ fils. BAUGE fils.

Grande-Rivière, le i-5 Février i835.

COUPLETS Dédiés aux Habitans du CapHaïUen par Badgé fils, Arpenteur Publie, lors de sa détention dans la prison de cette ville. Muse de qui la voix sensible

Sait pénétrer au fond des cœurs, t

Prête- moi cet accent, pénible

Qui sait exprimer les douleurs.

Citoyen, ennemi du crime,

Epoux, Ami, père à la fois,

Un soupçon odieux m'opprime,

Du cachot je subis les lois.

Quoi! né d'un respectable père,

Par l'hymen soumis à l'amour;

D'une famille qui m'est chère

M'occupant la nuit et le jour;

J'aurais pu.d'horreur je frissonne j

Trahir la patrie et l'honneur,

Et pour l'or qui nous empoisonne

M'ouvrir l'abime du malheur!

Ce n'est qu'à des âmes cupidei,

Aux hypocrites sans pudeur

Qu'il appartieut d'être perfides

Et de transiger sur l'honneur.

Un citoyen donne sa vie,

II meurt sans coupable désir;

A la gloire de sa patrie

II jette le dernier soupir.

Si du destin l'arrêt funeste

M'eût flétri d'un joug malheureux,

Tu m'es témoin, ciel que j'atteste,

Mon choix n'eût point été douteux

Des lariues d'une Epouse tendre,

Des pleurs de mes Enfans chéris

t Mon âme aurait pu se défendre,

I Pour le salut de mon pays.

O toi (îrinl l'œil inrfvt'nble1

Sait lire au fond du cœur hamsini Toi doat un voile impénétrable Couvre encor l'immense dessein; Souverain arbitre du monde J'implore ton divin secours.

D'un innocent l'espoir se fonde Sur l'auteur des nuits et des jours. Magistrats que chacun révère A l'égal des dieux immortels', Suivez ce que lé ciel suggère. Et vous obtiendrez des autels. Distinguez le vrai du mensonge, Sauvez l'innocent du trépas

Que l'erreur passe comme un songe, Et le respect suivra vos pas.

EXTERIEUR.

r JOUHNAL DU HAVRE.

Nous attendions avec une certaine impatience. le mo. ment on nous pourrions connaître l'effet qu'aurait pro.duit à Paris, le message comminatoire du président des Ëtats-Unia. ZD

Ce moment est venu et l'effet du malencontreux mes. sage a été presque nul â Paris. Le motif que le gé. aérai Jackson a voulu donner â ses menaces d'hostili.tés, a paru trop faih'e pour que ces menaces dussent beaucoup inquiéter la France, et une guerre avec les Etats-Unis a semblé venir de trop loin pour pouvoir causer des alarmes bien réelles à un pays aussi peu maritime que le nôtre.

Ainsi donc l'impression que le président Jackson et ses codiplomates de Paris avaient espéré sans doute du passage, depuis lotig-tems combiné, du fameux n, es- sage, a été tout-y -fait manquee. L'opinion publique, dont les perceptions son toujours si promptes et si sûres en pareil cas, n'a pu se résoudre avoir quel- ` que chose de bien sérieux dans l'allocution irréfléchie Il président des Etats-Unis au congiès américain. Mais l'indifférence générale avec laquelle le message a été accueilli par le pays a été bien luin sans doute ¡ d'être partagée par notre ministère, que l'itnprudence de la tentative du président et la hardiesse malheureuse de ses propres combinaisons, viennent da piacer dans la plus fausse et la plus dangereuse position. Voyez, en effet, quel résultat aura pour le pouvoir le sort du aiegîsg?, soit que la chambre le repousse cornais une atteinte â sa dignité soit qu'elle se sou.i mette par timidité à accepter la, dette de 25 million! d'indemnité.

Dans le premier cas, c'est-' -dire si l'assemblée le. gislative passe à l'ordre du jour snr les paroles du président de l'Union, le ministère, qui, d'après le» révelatioi'6 mêmes contenues dans le message, a pro» mis aux Etats-Unis le paiement de la dette, se trou. v vera responsable auprès du gouvernement américain, d'une dette que notre représentation nationale aura repoussée par fierté.

Alors notre ministère et le cabinet de Washington; passeront naturellement pour s'être ligués contre l'indépendance des chambres qui auront répudié la 6oli- darité de cette coalition.

Si au contraire, la majorité des chambres, cédant aux obsessions extrêmes du ministère, réduit à faire jouer ses moyens désespérés a la triste faiblesse de ratifier par un vote de complaisance, la loi d'indemnité qu'elle a déjà repoussée alors qu'aucune menace du dehors ne lui était faite c'est le ministère, encore ` plus que la chambre qu'il aura asservie, que l'opinion publique accusera d'une condescendance honteuse â des exigences que la nation entière a dejâ repoussees cotn- 1 me une atteinte à sa dignité et â sa fierté naturelle, ij Et si plus tard encore, l'opinion publique, enfin éclairée sur les démarches qui ont précédé et engagé i pour ainsi dire le vote des chambres avant l'examen ̃ législatif de la question, vient â découvrir les intrigues ;] ministérielles qni, de Paris, ont dicté les termes dé. j ~l placés du message, quelle énorme responsabilite ni'au- ront pas assumée sur leurs tètes, des ministres assez oublieux de toute nationalité et de toute constitutionnalité, pour s'être entendes clandestinement avec le gouvernement américain .^contre l'indépendance des chambres françaises et la politique de leur propre pays. Les hommes du pouvoir, qui, en tems de guerre, s'en- tendent avec l'ennemi pgur trahir leur patrie, sont les ̃ plus grands coupables qui puissent exister dans une na- tion. Mais si après le crime de trahison, il est une laute qui puisse inspirer un dégoût prèsque aussi grand, `;' c'est celle des hommes du pouvoir, qui en tenis de paix, s'entendent avec une -puissance, même amie, pour Il asservir la pensée de leur pays à une exigence in- j juste ou à une concession humiliant».

Dans tous les dénouemens possibles de cette întri- 4 gue inconstitutionnelle si malheureusement ourdie, nous J ne pouvons voir que honte et confusion pour ceux qui y out trompé. Honte et confusion pour le ministèrei si la chambre repousse l'indemnité et dédaigne les pa- rotes de guerre du message Honte et confusion en- cure pour le ministère et la chambre, si cette derniè- re s'humilie jusqu'à partager, par un vote d'adhésion, la solidarité des 'nienéee du pourvoir exécutif. Et que serait-ce donc encore, si le gouvernement américaiii prenant au sérieux les menaces fûtes par le président, allait nous susciter une guerre qui ne pourrait être attribuée qu'à la connivence avortée de nos ministtes avec le cabinet de Washington! J


Jamais gouvernement, on peut le dise, ne. s'est trou- f par défaut de droiture et de franchise, dans une position plus embarrassée que le note, au milieu de tous les filamens de cette regrettable question de l'indem-

nité.

Le bruit le plus accrédité aujourd'hui â la chambre, est celui de la démission ou si l'on veut de la retraite de M. le maréchal Mortier. Hier le ministère, un peu piqué des plaisanteries lancées du haut de la tribune même sur lesilence prudeitdu Conrarddn cabinet, avait persuadé au lieux maréchal de s'avanturer à la tribune de la chambre des pairs, et on lui a préparé un discours écrit, comme exposé de motifs de la loi des sous-lieutenans de St-Cyr usais il a été impossible au duc de Trévise de vaincre sa timidité naturelle et son peu d'habitude de de parler et même de lire â haute vuix, et après avoir offert au petit nombre d'ennemis du gouvernement que la chambre des pairs compte parmi ses membres, un spectacle dont on eùt pu les priver sans dommage pour la chuse publique, il est redescendu a son banc, furicux contre ce qu'il appelle une mystification de MM. Thiers et Persil, et ceux-ci, assez déconcertés, d'une part, du résultat do leur tentative, se sont retirés en disant qu'il fallait songer à se mettre en quête d'un autre président du conseil, et surtout t'viU'r, en entre-baillant la poi te pour laisser sortirtelui-l», de l'ouvrir assez pour permettre au niaiéchal Suult de rentrer bon gré mal gré, comme c'est le vœu le plus ardent du roi.

Hier et ce matin, ces faits, encore peu connus, ont donné lieu â mille courses de toute espèce. M Mole a laissé comprendre, à des gens qui sont allés le voir avec ou sans mission, qu'il ne serait pas complètement éloigné d'accepter le maréchal Soult pour collègue, et en ce moment cette combinaison est la plus probable je dis en ce moment, parce qu'avant cinq heures elle n'aura peut-être plus de chance.

En fait le maréchal Mortier ne peut sortir seul- du tabinet, parce que difficilement on trouvera quelqu'un qui veuille seul entrer â la présidence d'un ministère composé d'élémens qu'il ne connaît pas.

On comprend mal comment les ministres actuels esc.°pte M. Thiers ( d'humeur si facile), s'accomoderaienr de la rentrée du maréchal Soult, qu'ils se vantent d'avoir éloigné Toutefois, des personnes qui ont vu ce matin plusieurs '.(membres du cabinet m'ont affirmé que M. Guizot seul était sérieusement menacé; que la cour r en avait trop de lui depuis long-tems, et surtont de- I puis la discussion dernière; que si M, Thiers l'avait alors laissé sans défense, c'était par une-inspiration d'en haut; qu'il se pourrait bien, par conséquent, que M- Thiers et ceux qui étaient avec lui et M Guizot, dans la dernière session, abandonnassent ce dernier à sa mauvaise fortune, et qu'ils regardassent même le fait d'être dé- barrassés d'un collègue aussi exigeant, comme une coin pensation â la rentrée d'un président plus exigeant encore. Il est au moins certain que des doctrinaires très dévoués confessent en ce moment que M. Guizot est us" tout-a fait, et arec lui le systéme contre-révolutiounaire, dont il est, parmi les hommes auxquels J^ dynastie d'Orléans peut s'adresser, i'espression la plus avancée.

La lettre de M. de Talleyrand a beaucoup aussi occupé les conversations depuis hier, Cette lettre, qui est du ï novembre, et la réponse de -M de Rignydu 7 janvier, ne sont pas les deux seulrs pièces de la correspondance à la quelle a donné lieu le projet déterminé du vieux diplomate. On cite une quarantaine de lettres du roi, de la reine de Mme. Adélaïde, etc., qui ne sont pas les moins curienx des documens que laissera après lui l'eîévôque d'Autun.

M. de Talleyrand aura 81 ans le 2 février prochain. Il rappelle de tems en temps que cette année est la dernière de sa vie,

ESPAGNE.

Le navire Delphos, arrivé à Bostonv^pporte les journaux de Gibraltar jusqu'au 27 janvjen/ils contien. nent des nouvelles lie Madrid plus récentes que celles reçues par la voie de l'Angleterre.

GIBRALTAR, 24 janvier.– Des lettres de Cadix du 22 nous annoncent la mort du capitaine-général de la Nouvelle-Castille, qui venait d'entrer su fonctions. Les différent récits que nous avons de cet événement sont loin d'être circonstanciés. Il paraît toutefois que deux jours après avoir reçu sa nomination, le général Canterac apprit que le Sir. me régiment de cavalerie légère venait de se révolter, et «.'était emparé du bureau de poste où était placée la grande garde; à cette nouvelle il se hâta de se transporter sur les lieux espérant que sa présence rétablirait l'ordre. Il y était à peine arrivé qu'il fut tué d'un coup de feu. Le régiment a depuis été expédié dans la Navarre, mais ou ne dit pas que les meurtriers aient été punis.

Les jouraux de Cadix terminent le récit de ce déplorable événement en exprimant la crainte que la capitale ne soit en proie â de grands troubles. Ces crniiitfs ne seraient que trop fondées, s'il fi'.utj en croire les nouvelles reçues de Malaga. Selon ces, l'ttres, il n'a pas fallu moins de deux régi mens son-' tenus de quatre pièces de canon patir faire rentrer les rebelles dans le devoir. Il» ne sont partis pmui la ^avarre qu'avec l'assurance d'un plein pardon. La correspondance (!e Malaga ajoute que le ministre dij la guerre, le général Llander, a aussi été tué.

diBiïAt/rAR, 2S' janvier.-r~Les journaux do Ma- î drid, reçus ce matin, confirment la nouvelle de ta mort du général Canterac, annoncée d'abord par j tes lettres particulières de Cadix. La Oaceta en j rendant compte de ces troubles qui eurent lieu le 18, j représente te nombre des révoltes cousine ti'ès-peu con- sidérable, n'étant composé que de i|iieli|ue9 compagnies, et attribue leur conduite aux perfides suggestions des mécontent: qui leur persuadèrent que le trôfie de la Reine ainsi que les institutions libérales étaient en danger. Ce journal termine son récit en disant que les révoltés effrayés de l'attitude imposante des troupw envoyées contre eux, implorèrent le pardon de la Reine en protestant de leur repentir et de leur dévnumeut â sa cause. La Reine leur ordonna d'aller combattre les insurgés du Nord. Les recherches les plus rigoureuses sont faites pour découvrir ceux qui les ont poussés à la révolte; justice en sera faite à Madrid.

Les détails que donne l'iîco del Comercio diffèrent beaucoup de ceux du journal officiel. La poste a été ̃occupée d'abord par une soi-disant patrouille de 20 hommes, mais 500 soldats y sont ensuite outrés commandés par trois offi iers. La grande garde n'ayant pas voulu se joindre à eux fut renfermée dans ses quartiers et retenue prisonnière des sentinelles fu- rent placées au dehors, et lorsque le généra! Cau- terac vint les exhorter à rentrer dans le devoir, il ne fut même pas écouté. Après le malheureux coup de fusil qui le renversa, son corps fut porté dans une salle d'armes. Loin de vouloir so laisser effrayer, les révoltés tirèrent sur tes troupes qui furent envoyées contre eux, leur tuèrent et blessèrent plus de 20 hommes' et firent une si vigoure ise résistance qu'on fut obligé de retirer deux pièces de canon qui ét-.iient pointées sur la poste. Enfin, après quelques pour-parlers, lt< général Soia les ayant assurés d.i pardon de S. M., ils se mirent en marche pour tes provinces insurgées, avec tous les honneurs de In g'ieiTe.

L' Eco publie ensuite pleusieurs proclamations des autorites de Madrid, dans lespuellcs on attribue aux révoltés l'intention de renverser le gouvernement et qui se terminent par des remercicmens aux troupes et â la garde nationale pour ta loyauté de leur conduite.

>, On fit dans le Moniteur: Par un décret du 12 janvier, In Navarre et tes provinces insurgées ont éic déclarées en état de siège. L'autorité militaire y sera suprême ses pouvoirs ont été augmentés dnns l'Arrngon, la Vieille-Castille et la Catalogne. Las milices seront placées sous les ordres du Capitaine-général. Le 10, Manso avait rassemblé ses troupes autour de Villarcayo. Le 8, Eraso retournait dans la Biscaye par la vallée de Mena. Le même jour, Ziiiualacai-reguy rentrait dans la Navarre par les Amescoas. Le'"l6, don Carlos a joint ce général j à Eulatte. La santé du gnéral Mina continue a (s'améliorer."

Les journaux de Bordeaux annoncent que le général Mina était parti de Pampelune, le 17", â ta poursuite des Carlistes. Ils disent aussi qu'un convoi d'argent monnayé avait été expédié de Bayosine pour Irun et y était arrivé sous l'escorte d'un fort détachement des troupes de la Reine. M. Serrurier était attendu hier soir â Ne «'-York. Il s'embaiquera dit-on !e 3 mars, sur le paquebot du Havre. M. Pageot a été accrédité chargé d'affaires a Washington, pe.ndai.t l'absence du ministre. On assure que M. Serrurier part pour la France avec l'espoir qu'aucune mesure d'hostilité ne sera adoptée par le Congrès dans rrtle session, et qu une détermination de non-intercoursn est mêm/J très-peu probable.

On écrit d'Alexandrie ( Egypte ), 5 novembre: Le dey d'Alger qui. aprè-i ses courses en Occident, s'était retiré à Alexandrie, où il Vu ait paisible et livré tout entier â l'exercice do la dévotion musulmane, vient de mourir subitement le 30 octobre, en revenant de la mos'iuée, où il avait été faire sa prière de l'Jlsrr.

–Une lettre d'Alexandrie attribue la mort du dey d'Alger à un empoisonnement consomme sur sa personne par sa femme, éprise d'un ancien chef de Mamelucks. Un spéculateur d'un nouveau genre avait conçu la singulière idée de conduire en Franco et en Angleterre quelques malheureux crétins du Valais pour les exposer à la curiosité publique. Mais arrivé a la frontière de France, il a été fort étonné de voir qu'on lui demandait des passeports pour ces objets de la pitié publique, qu'il s'était accoutumé â regarder comme des singes plutôt que comme des hommes. Il est revenu dans tes foyers il est fui même l'objet de la curiosité et de l'aninaadversion publiques.

Voici le résumé dea registres des naissances, mariages et décès en France, pendant quinze années, 1817 1831:

Ërcédaut.

des

naissances

Naissance» SaÏ9sartoé3 sur légitimes. ilcgitimcs. Mnriafjes Décès les dccc.i, 3,57.,oîo i,o2/t,o5i 3,564,331 i,768,5i5 a,S35,ooj

Moyenne

des i5 années.

des 15 çjoî.afjg 68,So3 237,625 784. Î67 iS.g.ooS; On prête à M. de Talltyrand un mot qui ré* sutno. assez bien la position de Louis-Philippe. La pensée immuable a passé quatre ans a se moquer do tout le monde, mais depuis deux mois tout le mou», de commence â le. lui rendre."

Un fakir voyageur, venant de Cachemire, A ri* conté l'aventure curieuse qui suit II y a, disait, il, à Cachemire, une caverne très-profoniïe que j'ai visitée, et où j'ai vu une femme presque nue: â cette vue, je doutai» si t'objet qui se présentait à ijih regards était un être mortel ou un vain fiiritôwy Je m'approchai d'elle et lui demandai qui elle était. A quoi elle répondit qu'elle était un être mortel. Aux questions que je lui fis pour savoir d'où t-tcam* inrtit elle était venue dans ce lieu affreux, elle me répandit qu'elle avait été laissée dans le voisinage par une caravane, se trouvant alors malade et hors, d'état de suivre les voyageurs qu'il y aviut déjà dis ans de cela, que depuis lors elle vivait avec un ours du désert, et qa'elle avait à présent en horreur* intitula race humaine. Lui ayant demandé comment elle faisait pour se procurer la nourriture nécessaire à la vie. elle me répondit que l'ours lui apportait des fruits ai délicieux qu'elle n'en avait jamais goûté do semblables lorsqu'elle vivait parmi les hommes. J'essayai de lui persuader de quitter ci t affreux séjour, mais elle s'y refusa et me conseilla de me re-. tirer moi-même bien vite, parce que, ajouta-t elle, l'ours peut revenir d'un instant â l'autre et s'il voua» rencontrait ici, à co,up sur il vous tuerait." LA LOTKRIE.

Avez-vous rêvé chat? avez-vons rêvé rat ? ÀVeï-

vous rêvé chien ? Avez-vous rêvé cornichau ? P

C Cris de Paris. }

Bien des gens se persuadent que l'origine des loterie ne remonte qu'au dernier siècle, ou toutau plus au règne de Louis XIV parce qu'on a lu quelques mots la-dessus, dans ies traites qui apprennent â faire fortune avec les songes, sur tes combinaisons de Caglios-^ tro. Mais elle» sont beaucoup plus anciennes, quoi(lue le jeu du haz.àrd auquel on a donné le nom de loterie n'ait été établi â Paris avec un peu de régularité qu'en n 1644, par une ordonnance qui lui donnait le nota de Banque royale. Depuis long-tems; ces sortes de banques étaient en usage dans la Hollande et dans toute l'Italie it y en avait même une k Lyon et alors les loteries étaient si bien fondées en Egypte, surtout au grand Caire, qu'on n'en «avait point l'origine, et qu'on y vendait presqne tout par cette méthode. Il est vrai que ces loteries n'étaient pas ce qu'elles sont devenues. Les lots, qui sont aujourd'hui de sommes d'argent, se composaient alors des maisons, de bijoux, d'orfèvrerie,, de tableaux et de divers objets précieux, que l'on vendait au moyen d'une moltitude de billets que l'on distribuait â un prix très-modique. L'objet mis en loterie se d6livrait au porteur du numéro que le sort désignait,

Mais comme les Italiens se prélendaient les inventeurs de ces banques, un savant, non content de leur opposer l'Egypte, qui en faisait ln des expédiens de son commerce depuis un tems immémorial, rabaissa l'orgueil des compatriotes de Mazarin, en publiant des recher. ches où il fit voir que les Centaures et les Lapithes s'étaient battus fi la suite de la première qu'on trouve dans l'histoire et que ce partage par le sort était d'une antiquité très-reculée, puisqu'on peut regarder comme (les loteries la division de la Terre-Sainte entre les Israélites, le partage que fit Lycurgue de la Laconie en trf'nte-neuf mille parts, l'enlèvement des Sabines qui furent tirées au sort. etc.

On trouve encore dans VBistoire romaine que lea empereurs firent souvent des largesses au peuple par des espéces de loteries. On écrivait sur des morceau* ,le bois les dons qui devaient se distribuer; on les jetait à la foule après les spectacles; et ceux qui pouvaient attraper ces billets recevaient, l'objet don||il portaient ïm j; nom. Néron ̃ et Titus firent souvent de pareilles fêtes. Les bons lots gagnaient des bêtes de charges,' des esclaves, des vases précieux, des habits de luxe ou des sommes d'argent.

L'empereur Héliogabale 9'amusait beaucoup des loteries, avec ses familiers et avec le peuple romain, II faisait écrire les noms des objets qu'il voulait, disiribuer sur des coquillages, et les. officiers les jetaient â la multitude; mais.afinde s'en mieux divertir, il y avait plus de dons ridicules que de présena avantageux. Ainsi, pendant que le porteur d'une coquille recevait cent pièees d'or, un autre recevait cent vessies, On donnait à l'un rnille pièces d'argent, à l'autre une livre de filet de bœuf. Celui-ci emportait dix onces d'orj celui-ls dix laitues. Un autre gagnait dix ours; son voisic ois re.uf» wa troisième, dix chameaux; le quatrième dix grilloûBîUB autre dix mouches et son camarrde. dix autruches. Il y avait aussi une grande quantité de coquilles qui ne gagnaient rien. Lampridius remarque que ce jeu plaisait tant aux Romans qu'ils se réjoaissaientj à cause da


eela. d'avoir Héliogabale pour empereur, quoiqu'il fat un fou méprisable, un odieux tyran et un .monstre* On pourrait dire encore que chez les anciens Farncs, Te partage du butin était une loterie, puisqu'il avait lieu par -le sort. Clovis, en prenant Reims, voulait pour ;ltii certain vase précieux. -Tu auras, Jui, dit un de sus compagnons, ce que le sort te donnera. Mais ces jeux de loteries ne devaient s'établir en France, -dans une sorte d'éclat, qu'au dix-septième siècle et il fallait véritablement que nous en fassions redevables aux Italiens, Le cardinal Mazarin, qui aimait beaucoup le jeu, et surtout beaucoup le gain, voulut nous faire participer largement aux agrémens des loteries.. Il permit donc leur établissement, qui eut lieu., -comme nous l'avons •dit en 1644. Ellel turent organisées par un Napolitain nommé Laurent Tanti, qui plus tard établit aussi les Tontines; et qnand le ministre vit que ce divertissement faiwit' plaisir, il voulut en -prendre sa part. Il fit une énorme emplette de -bijoux et de marchandises qui avaient plus d'apparence que de prix. Il encornera des lots; le roi, la reine, tous les courtisans, tous 1rs gens en place prirent des billets du cardinal cette loterie lui rapporta trois cents pour cent, si l'on en croit les -contemporains.

l)ès-tors, les uns par divertissement, les autres par intérêt, tous les riches firent tics loteries, â l'exemple du cardinal ministre; et on établit une grande banque publique, â laquelle les Italiens voulaient donner le nom de loterie, que ;ces -institutions portaient â Venise et à Gênes. Mais Vaugelas, qui en fut nommé administrateur, s'opposa constamment â l'entrée de ce mot dans la langue française ce ne fut qu'après .lui que la banque du sort pr-it ce nom de loterie, sous lequel on la connait géneralemeut aujourd'hui.

Toutes tes liâmes cependant mettaient â la loterie. II y avait des lots de quarante, cinquante, cent mille francs. Sauvai, chez qni nous avons puisé ta plupart de ces notes, dit qu'il a vu gagner pour quelques ecus des bibliothèques nombreuses et bien choisies, des maiions d« campagne, des ameublernens fort riches, des diamans de grand prix, des tableaux du Titien et .de i/éunard de Vinci. Les directeurs de la loterie firent de leur côté une si rapide fortune, qu'on les vit bientbt tenir table ouverte et mener un train de seigneurs. On ne .tarda pas â mettre quelque police dans cette «dminibtration; et pour ne pas en faire un sujet de ruine trop prompte, on fixa â un écu le prix des billets. Un ̃ordonna qu'il y aurait deux mois d'intervalle entre j'emission des biliets et le tirage des lots; et que la nain d'un enfant sortirait les numéros de la roue. Les choses allaient ainsi, quand les corps des marchands À Taris -se" plniguirent que la loterie faisait tort au commerce. On plaida et la loterie fut supprimée en 1657. Mais on la rétablit l'année suivante; et pour •te plus motiver les plaintes des commerpans, les lots furent, des sommes d'argent. Le calcul de cette loterie se divisait en cent mille billets, dont quatre-vingtdix mille s'achetaient un écu; quatre mille, dix mule ̃francs^ le reste avait un prix intermédiaire Le roi, l'a reine et la reine mère, ayant pris cette fuis des lots de cent Louis qui gagnèrent, ta loterie ne fut plus renversée; on la conduisit avec le plus d'ordre possible et pour montrer au public qu'on y allait sans iuurS"rie, on observa de faire tirer les lots par six entans, choisis au sort, entre douze qu'on amenait pour;cela ti'un hôpital de charité.

Alors pourtant, comme aujourd'hui, les gens qui voulaient conserver leur réputation de bon sens, ne mettaient pas à la loterie, ou ne prenait leurs billets que sous des noms supposas. C'est aimsi, dit Sauvai, que deux magistrats, MM, Parisot et Gilbert, gagnèrent les <leux gros lots, le premier sous le nom de Petit-Jean, l'autre sous celui Mascarille.

Beaucoup de particuliers riches avaient chez eux de .petites loteries sur te modèle de la grande. Louis XIV lui-même en établit dans son palais. Quelques-unes se formaient avec un but respectable on peut citer dans ce genre la loterie de madame de Lamoignon, dont les gains servaient à racheter des Français captifs i1 Alger. On admirera, dans un autre sens, celle que formèrent vers le même 'tems quelques dévotes pour leur ïonfesçeur. C'était un religieux augustin qui venait d'être «Slevé a l'épiscopat. Les billets do ses pénitentes lui gagnèrent tan earosse & six chevaux, une crosse, une mitre, une croix, un anneau et tout ce qui ftait nécessaire â l'équipage d'un prélat.

On fit aussi une loterie de la passion. Ceux qui en eurent les gros lots reçurent l'un une croix, l'autre une t^ptchelle, celui tes fouets, celui-là l'éponge au vinaigre. On imagina fit loteries galantes. Les dames y gagnaient des madrigaux, des soupirs, des sonnets, des déclara .tions d?nmour, qui pouvaient amener, disait-on, îles choses plus substantielles. Le goht de ces amusemens était si fort, à la mode, que mademoiselle de Scuderi fourra trois ou quatre loteries dans- le grand roman de Cléli'e, tiré de l'histoire romaine.

On créa encore les loteries gourmandes, où l'on avait des pltég. des saucissons, des tartelettes, du vin de ehampagne. Il eut n-ême une foule de loteries licencieuses, »û l'on gagnait des femmes. On fit des mariages par loieri.es, et si l'on n en croit les chroniqres, il y en eut d'assez heureux.

Ne nous arrêtons pas ( la décence nous le prescrit) aces loteries d'amour; et arrivons â la loterie, telle que. iious l'avons vue de nos jours. Avant 1720, elle n'avait pas atteint la perfection qu'on lui donna alors, puis,qu'elle ne rapportait presque rien au gouvernement. Un Génois, en 1720, réforma' pour son pays l'ancien système de loterie, Se& innovatious parurent, si heu-

rauses, qu'on les adopta en France, en If50. Elles se sunt; améliorées depuis jet ses j.eux sont à présent si bien réglés, que le gouvernement français y gagne cons- tamment et avec scandale de grande.-) somme», pendant que tes particuiicrs y perdent leur fortune. Aussi,' des voix puissantes se sont élevées contre l'immoralité de ces loteries publiques, l'état spécule dur la faiblesse des malheureux. Une petite dose de pudeur est venue. Les mises, dont le minimum" était de cinquante centimes, ne peuvent être audessous de 2 francs.

Ce qui est fort plaisant, c'est que là superstition, qui s'attache â tout, s'est liée â. la luterie. On a consulté, pour tenter le sort dans la coue de la fortune, les jours heureux et malheureux, les accidens, les rencontres, les numéros ou chiffres présentes par le hazard. On a illiaginé des prières e-x presses pour deviner un bon terne. On a surtout publié, sous le nom de Cagliostro et d'autres charlatans, de» livres qui donnent, comme on dit, la elef d'or. A côté de calculs incompréhensibles, que présentent ces rêveries imprimées, on trouve l'explication des songes, appliquée h l'art de s'enrichir par la loterie. il est fâcheux que, ces livres ne s'accordent pas, et que la bonne doctrine n'ait jamais été prouvée L'un de ces ouvrages, par exemple, dit que si l'on voit un pendu, en songe, il faut prendre les numéros 17 st 71 ¡ mai» un autre conseil 43,69; 80. Ici, le rêve d'un bouc annonce les chiffres 10, 13,90; là ce sont les numéros 7, 4-2,67; et ailieurs, le terne 2,44,96.

Si vous avez rêvé chat, prenez 13 et 63 si vous avez rêvé chien, prenez 4, 12 et 60. Pour peu que voesayez. rêvé rat, vous ne gagnerez qu'avec 11, S9, 81. Un peut t ainsi trouver un bo<i terne dans les fumées d'une indigestion.

Et s'il nous faut dire â ce sujet toute notre pensée, il nous semble que les livres qui propagent ces plates erreurs sont de tes graves délits; car ils causent }le3 plus grands maux. C est sur leurs données que la plupart des amateurs, sans être arrêtés. p"r les absurdités, i,i éclairés par les contradictions mettaient chez nous et mettent encore aujourd'hui en France leur argent â la loterie. Pour l'ordinaire, vingt personnes qui consultent des oracles difterens( ces livres de .lumières sont variés et nombreux ) prennent vingt sortes de numéros sur le même rêve. Toutes sont d'accurd le jour du tirage personne n'a gagné.

MENAGERIE ANGLAISE.

Une industrie fort lucrative dans la. GrandeBretagne, est celle qui consiste à promener des animaux rares, dans les foires et les -lieux de réunions publiques. Plusieurs propriétaires de ménageries ont' d é j fait dans ce pays, une brillanté fortune, mais aucun d'eux n'a possédé une aussi belle ïcollection que celle qu'exploite actuellement Mi Wombwell. Chaque année cette ménagerie .S'enrichit de quelques nouveaux individus, et la' suite des charriot's destinés -g» transport de toutes ces bêtes, ressemble assez aux bagages d'un nombreux corps d'armée Comme M. Wombwell se trouve toujours en voyage, un énorme fourgon est disposé de manière à contenir une cuisine, un salon, des lits, et tout ce qui est nécessaire à son ménage et à sa nombreuse suite.

La ménagerie de M Wombwell compte en ce moment dix lions et cinq éléphans; c'est plus qu'on n'en trouverait dans toute kv France. Elle contient en outre une telle quantité d'autres animaux curieux qu'il lui serait (facile d'approvisionner les foires de toute l'Europe. Et cependant toutes les fois que des animaux rares arrivent de, l'Inde, M. Wombwell en fait l'acquisition avec un si grand laisser-aller que souvent il s'est vu hors d'état de payer les péages de la route. Il est arrivé souvent à M. Wombwell, de payer jusqu'à 400 francs de péages dans un jour.

j Sa musique qui est fort belle lui coûte près de 25,000 fr, par an, et les dépenses journalières de l'établissement s'élèvent à plus de 900 francs, par conséquent plus de 300,000 francs par an. M. Wombwell nous dit que s'il ne devait pas se déplacer si fréquemment il trouverait de grandes économies à faire lui-même l'état de boucher; il n'aurait qu'à se défaire des morceaux les plus estimés du bœuf et du mouton. Une tête de mouton est un très-bon repas pour l'hyène qui est si vorace. M. Wombwell ne trouverait pas moins d'avantages à pétrir son pain et à brasser sa bière et son ale, qu'à tuer pour son compte.

La ménagerie de M. Wombwell a obtenu plusieurs portées -d'animaux sauvages; deux fois les tigres dévorèrent leurs petits mais depuis qu'on" a éloigné les mâles, et qu'on a placé une espèce dé berceau dans .les,. cages, les tigresses sont devenues d'excellentes nourrices, et.lespe-

tits sont biep venus. La lionne teste avecsed petits douze semaines; la tigresse seize ainsi que la femelle du léopard et de la panthère,. La valeur des animaux, sauvages varie comme au. tre chose, suivant l'abondance et les demandes les tigres se sont vendus jusqu'à 300 livres f 7, 500 f.) mais quelquefois ils ne coutent que î 00, livres; une belle panthère se vend ordinaire- ment' 100 livres sterling; l'hyène, 30 à 45 livres sterling. Le prix des zèbres s'éiève de 150 à 2oo livres sterling. Les-espèces rares de singes se vendent extrêmement cher, ainsi que lés lu- mas et les ginis. Il est impossible de fixer le prix des lions et des éléphants.

La portée ordinaire de la lionne est -de, deux petits; mais une vieille lionne de M. WombwelJ a donné deux fois quatre petits cependant chaque fois la lionne se contentait d'allaiter deux d'entre eux et négligent -les autres eeux-ci ont été donnés à nne superbe chienne d'arrêt qui les a allaités, et on a pu les élever. La mortalité, les maladies et les accidens font subir des pertes' notables aux propriétaires de ménageries. Dernièrement une superbe autruche, de la valeur de 2,000 liv. st., engagea malheureusement son bec dans les barreaux de sa cage et dans les eftbrts qu'elle fit pour se dé.gager, elle se rompit le cou et mourut. Les singes sont, en Angleterre, dune sauté extrêmement délicate lis s'enrhument on ne peut plus facilement et quand ils ont commencé à tousser, ils présentent tous les symptômes qu'on remarque chez les personnes qui souffrent de la poitrine, et ne tardent pas a mourir. La nourriture ordinaire des singes se compose de pain et de lait, ou de feuilles de laitue et de petits ognons dont ils sont très-friands. M. Wombwell estime qu'il a perdu près de 300,000 francs par les maladies qui ont affligé ses animaux sauvages et ses oiseaux.

Lés zèbres, suivant M. Wombwel!, peuvent devenir dociles comme le cheval cependant l'individu de cette espèce qu'il possède est tres-méchant car nul de ses gardiens,- qui prit tous coutume d'entrèr.,et de se promener-sans crainte dans les cages des lions, des tigres et des panthères, n'oserait penétrer dans la sienne Une fois par an. le zèbre est attaché à de for.tes cordes et tiré hors de sa cage, afin de couper la corne de ses sabots. Il ne faut pas moins de vingt hommes pour .le tenir immobile.. M. Wombwell possède les plus grands bans qu'on ait amenés en Europe il les nourrit -de lapins. Plus d'une fois il les a fait jeûner peu? dant plusieurs semaines. Une chose essentielle dans les soins qu'on leur donne, c'est de rèVgler la température de l'endroit ou on les tient renfermés. On les enveloppe dans des couvertures de laine, et on'les met dans une boîte de bois bien fermée, qu'on place dans un vase de cuivre plein d'eau chaude. L'eau doit être renouvelée matin et soir; si le tems est humide, et surtout si le froid est intense, on doit avoir soin de la changer plus souvent.

Le plusjsfeel éléphant de cette ménagerie, Ghuney-, -quijipgtointeriant dix pieds de hauteur, exécute mille*tours, à l'aide de sa trompe à la fois si délicate et si puissante qu'elle peut ramasser une épingle, et déchirer le tronc noueux d'un chêne. Ce monstrueux mammifère ne consomme pas moins d'un quintal et demie de foin par jour, sans parler d'une énorme quantité d'herbes, de feuilles et de racines; il boit un seau d'eau à chaque coup, et il lui faut journellement soixante-dix pintes d'eau environ. En hiver on lui- donne vingt-cinq pintes d'ale forte toutes les vingt-quatre heures mais en été sa boisson est étendue d'eau. L'ale ainsi mélangée est très salutaire pour les éléphants; mais Chuney s'em- barrasse peu des lois de la tempérance et si son maître le lui permettait il serait capable de vider chaque nuit un baril ;de bière. On prétend que les éléphants grandissent jusqu'à l'âge de cinquante ans, et M. Wombweil est de cette opinion. Chunev fut pris lors de"la guerre des Birmans et coûta à son propriétaire actuel, plus de 25,ooo francs.

Au Port-au-Prince l'Imprimerie de Jha Courtois.