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Titre : Le Comte de Toulouse, par Frédéric Soulié. Nouvelle édition...

Auteur : Soulié, Frédéric (1800-1847). Auteur du texte

Éditeur : aux bureaux du "Siècle" (Paris)

Date d'édition : 1850

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb313885271

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : Gr. in-8° , 92 p.

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Description : Collection numérique : Fonds régional : Midi-Pyrénées

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k58104989

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Y2-5106

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 22/02/2010

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LE COMTE DE TOULOUSE.

Première Partie.

i.

RETOUR DE LA TERRE-SAINTE.

—N'est-ce pas une belle nuit pour voyager, dis-moi, maître Goldery ? Vois com-me la lune dessine sur le ciel bleu les crêtes de notre montagne et les bouquets de boux qui la couronnent avec leurs formes bizarres.

— Ma foi, messire, je trouverais la lune adorable et je ferais voeu de pendre un anneau d'or à chacune de ses cornes, si elle me dessinait aussi parfaitement le toit d'une bonne hôtellerie et le bouquet de houx qui pend à sa grande porte avec sa forme charmante.

—Eh ! mon garçon, prends patience, tu verras bientôt les créneaux d'un vaste château, et, je te le jure, tout formidable qu'il est,- il renferme autre chose que des lances et des arbalètes. Depuis dix ans que je l'ai quitté, il faut que Gaillac ou Limoux n'ai pas produit une bouteille de vin si nous n'en trouvons en abondance dans les caves de mon père ; il faut que le bon vieillard ne puisse plus lancer une flèche ou qu'il n'ait plus un homme capable, de manier un arc, s'il ne se trouve pas au croc du charnier un bon quartier de daim, sinon un jambon d'ours et peut-être même quelque grasse et succulente bartavelle.'

— Depuis cinq heures que nous sommes débarqués sur la grève de Saint-Laurent et qu'il vous a plu de partir sur-lechamp pour votre château, en laissant dans le vaisseau qui nous a conduits en ce pays vos chevaux, votre suite, votre Manfride et vos provisions ; depuis cinq heures, dis-je, vous 'me mettez tellement l'eau à la bouche avec ces belles promesses que je n'ai plus de salive. Par la très sainte Vierge Marie des ScptDouleurs, je vous en supplie, messire, laissezmoi m'arrêler en la première hôtellerie qui se dessinera, comme vous dites, sur notre route, pour m'y réconforter d'une pinte de vin, fut-il épais et acre comme celui des ermites 'du mont Liban, qui sont bienles plus mauvais ivrognes dé la Terre-Sainte.

LE 6IKO.E. —III,

— Tu parles toujours comme un misérable Romain que ta es, et tu t'imagines que dans notre belle Provence il y a à chaque pas des hôtelleries pour vendre au voyageur le pain et l'asile que l'hospitalité commande de leur donner.

— L'hospitalité donne, et l'hôtelier vend ; c'est pourquoi je crois aux hôteliers et non point à l'hospitalité.

— Disque tu ne crois à rien, si ce n'est à ton ventre.

— Hélas I messire, si cela continue, je ne pourrai même plus y croire, car il me semble qu'il se fond et s'en va comme les neiges au printemps, et je crains bien que votre château ne soit fondu de même par quelque beau soleil, et que nous ne trouvions à sa place un rocher nu comme les filles arabes de l'Hedjaz. C'est que, voyez-vous, messire, vous autres chevaliers provençaux, vous êtes braves et loyaux, vous haïssez mortellement la vanterie et le mensonge, mais vous êtes sujets à une terrible maladie...

— Et laquelle, maître Goldery?

— La vision, messire.

— Qu'appelles-tu la vision ?

— Hélas ! ce n'est rien qu'une simple illusion de l'esprit. Vous souvient-il que lorsque vous me prîtes à votre service, après la mort du digne Galéas de Capoue, mon maître, qui était le premier homme du monde pour faire cuire un quartier de chevreau dans du vin de Cuio, avec du poivre, de la lavande, des oeufs de canard et un brin de cannelle...

— Or çà, maître Goldery, ne vas-tu pas me faire un récit des talens de Galéas, et de la manière de cuire un quartier de chevreau ! Voyons, que voulais-tu dire delà cruelle maladie des chevaliers provençaux ?

— Voici, voici, messire : vous souvient-il que lorsque vous me prîtes à votre service, après la mort de Galéas... Pauvre chevalier de Galéas ! il eut fait un plat de roi avec une semelle de soulier...

— Encore!...

— Pardon, mille fois pardon ; mais on ne perd pas aisément le souvenir d'un si bon maître. Quelle conversation instructive que la sienne I jamais il ne m'a fait l'honneur de

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