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Titre : Les travailleurs de la mer / Victor Hugo

Auteur : Hugo, Victor (1802-1885). Auteur du texte

Date d'édition : 1894-1895

Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb119920811

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30625606r

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 520 p. : fig. ; gr. in-8

Format : Nombre total de vues : 532

Description : [Les travailleurs de la mer (français)]

Description : Collection : Nos bons romans ; 46-53

Description : Collection : Nos bons romans ; 46-53

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k58082322

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-Y2-2644

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/02/2010

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LE LABEUR. 339

verbiales que la foi transporte ne sont rien à côté de ce que fait la volonté. Tout le terrain que Gilliatt perdait en vigueur, il le regagnait en ténacité. L'amoindrissement de l'homme physique sous l'action refoulante de cette sauvage nature aboutissait au grandissemerit de l'homme moral.

Gilliatt ne sentait point la fatigue, ou, pour mieux dire, n'y consentait pas. Le consentement de l'âme refusé aux défaillances du corps est une force immense.

Gilliatt voyait les pas que faisait son travail, et ne voyait que cela. C'était le misérable sans le savoir. Son but, auquel il touchait presque, i'hallucinait. Il souffrait toutes ces souffrances sans qu'il lui vînt une autre pensée que celle-ci : En avant! Son oeuvre lui montait à la tête. La volonté grise. On peut s'enivrer de son âme. Cette ivrognerie-là s'appelle l'héroïsme.

Gilliatt était une espèce de Job de l'océan.

Mais un Job luttant, un Job combattant et faisant front aux fléaux, un Job conquérant, et, si de tels mots n'étaient pas trop grands pour un pauvre matelot pêcheur de crabes et de langoustes, un Job Prométhée.

V

SUB UMBRA

Parfois, la nuit, Gilliatt ouvrait les yeux et regardait l'ombre.

Il se sentait étrangement ému.

L'oeil ouvert sur le noir. Situation lugubre ; anxiété.

La pression de l'ombre existe.

Un indicible plafond de ténèbres ; une haute obscurité sans plongeur possible ; de la lumière mêlée à cette obscurité, on ne sait quelle lumière vaincue et sombre ; de la clarté mise en poudre ; est-ce une semence? est-ce une cendre? des millions de flambeaux, nul éclairage ; une vaste ignition qui ne dit pas son secret, une diffusion de feu en poussière qui semble une volée d'étincelles arrêtée, le désordre du tourbillon et l'immobilité du sépulcre, le problème offrant une ouver-