48 LA MORT DE PH!L«.
d'aucun être vivant n'est donc possible, malgré tant d'espace libre, et tant de détours, et tant de grandes choses étranges que nous voyons se dresser là-bas partout, projetant des ombres et formant des cachettes.
Notre ronde chemine d'abord au rez-dechaussée, sur des dalles que font sonner nos pas. Il est environ dix heures. Ça et là, par quelque vitre, se glisse un peu de bleuâtre, grâce aux étoiles qui, pour les gens du dehors, doivent donner des transparences à la nuit; mais c'est égal, il fait solennellement sombre ici, et nous parlons bas, nous rappelant sans doute que, dans les salles au-dessus, il y a des vitrines pleines de morts.
Ces choses qui se dressent le long de notre parcours semblent aussi presque toutes mortuaires. Pour la plupart ce sont des sarcophages en granit, d'orgueilleux et indestructibles sarcophages : les uns, ayant forme de gigantesque boîte, ont été alignés sur des socles, — et il en est parmi ceux-là qui représentent les premières conceptions humaines, des conceptions vieilles de cinq, six et sept mille ans; les autres