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noire, cherchait à opposer des remèdes empruntés aussi à l'Orient 1; les mathématiques qui, à leur apparition dans le Nord, remplaçaient sans transition, par les chiffres arabes 2, la numération runique si obscure et si compliquée, enfin l'astronomie, qui s'enrichissait des remarques faites en Orient par les pèlerins, ne restèrent pas étrangères à l'influence de ces derniers.
S'il n'en fut pas de même des sciences théologiques, qui étaient considérées alors comme les seules importantes et pour l'enseignement desquelles les Scandinaves suivaient scrupuleusement les doctrines françaises, ni de la jurisprudence qui paraît, malgré quelques analogies entre les Assises de Jérusalem et les lois féodales de Norvége, et entre les lois maritimes de Gotland et celles de la Méditerranée, n'avoir rien emprunté à l'Orient; d'un autre côté et dans un autre ordre de connaissances, nous avons à signaler un résultat peut-être secondaire, mais cette fois au moins indiscutable, des croisades et des pèlerinages en Terre Sainte : nous voulons parler de la diffusion dans le Nord de notions géographiques relatives à l'Orient et à la Palestine elle-même.
Nous venons de voir que pour les Scandinaves les notions de ce genre offraient un intérêt particulier : les résumés géographiques dont nous avons parlé plus haut contiennent des renseignements nombreux sur l'Asie et l'extrême Orient; nous n'en parlons ici que pour mémoire, parce que ces renseignements ne paraissent jamais avoir été étrangers aux livres grecs, en particulier à Photius 3, et appartiennent par conséquent aux résultats de l'influence byzantine. Mais les textes qui concernent spécialement la Terre Sainte, surtout ceux qui se trouvent dans l'abbé Nikolas et dans le Stjôrn, ne peuvent être assimilés aux autres, ni être considérés comme provenant d'une autre source que des récits des croisés et des pèlerins. Enfin, outre
1 Un des premiers « Regimen contra pestilentiam » qui aient été imprimés (Hain, n° 9752-9759) avait pour auteur un personnage danois du 14e siècle, Kamintus
Kamintus Knut, évêque d'Aarhuus. 2 Lagerbring, ÏI, p. 842. 3 Voir Ant. Russes, II, p. 427.
Connaissances géographiques.