POÉSIES DATÉES
LA VIE D'UNE FLEUR 0 (1836).
« Mon Dieu ! que l'aube est douce et que sa jeune flamme Eclaire bien les champs où s'éveillent mes jours ! Mes parfums, mon calice et ma vie et mon âme, Comme elle embellit tout ! Oh ! je vivrai toujours ! »
Ainsi la fleur disait, quand la naissante aurore Rougissait le vallon d'une tendre clarté; Le soleil se levait qu'elle brillait encore... Hélas ! avant le soir se fanait sa beauté !
Maintenant, au ruisseau qui baigne la prairie, Qui, ce matin encor, témoin de sa splendeur, Murmurait tant d'aveux à la jeune attendrie, Elle voudrait cacher son front et sa douleur...
Quoi ! mon Dieu ! c'est le sort des femmes et des roses De naître pour briller un instant au plaisir, De chercher et d'aimer toutes les tendres choses, Puis de voiler leur front pour pleurer... et mourir.
Donné par Elise Girard.
Cah. X, p. i.
(]) Pièce donnée, par M. J. Boulenger, sous le n° 2. Est-elle d'Ondine Valmore? On doit le croire, puisque M. Boulenger l'a trouvée dans les manuscrits de sa mère et qu'elle y est signée Hyacinthe Valmore. Pourtant on voit qu'au cahier X, elle porte la mention : donné par Elise Girard.