PRÉFACE
Ami lecteur, car j'espère, qu'on no nous a pas brouillés ensemble, cette préface n'est ni un Te Deum, ni un ifeâ culpâ. Guillery a été reçu froidement à la première représentation, et sifflé chaudement à là deuxième. Cependant je ne me repens pas de l'avoir écrit, et la preuve c'est que je le fais imprimer.
Il y a plus de deux ans que j'ai commencé cette petite comédie : l'espérance de la voir jouer en carnaval me l'a fait achever il y a trois mois. Elle m'a amusé au milieu de travaux plus sérieux, et je regrette* sincèrement qu'elle n'ait pas produit le môme ciîet sur le public. En feuilletant Rabelais, Molière, La Fontaine et les vrais classiques du joyeux pays de France, je me suis persuadé qu'il ne serait pas impossible d'égayer les Parisiens par une farce sans prétention, assaisonnéo de quelques grains do ce gros sel que nos aïeux no méprisaient pas. L'événement m'a prouvé que je me trompais.
J'ai mis sur la scène un étourneau de vingt ans qui séduit deux femmes après leur avoir dit la.seule chose que les femmes ne pardonnent pas : « Soyez nies deux maîtresses! » Mon intention n'était ni de décrier les femmes, qui sont bien ce quo nous avons de meilleur en ce monde, ni de prêcher une morale