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Titre : Notice nécrologique de M. Claude-Noel Thévenin, peintre d'histoire... par M. A. Gamen-Dupasquier, peintre, l'un des administrateurs du comité central des artistes, lue à la séance du 4 janvier 1850

Auteur : Gamen-Dupasquier, Auguste. Auteur du texte

Éditeur : impr. de Pilloy frères (Montmartre)

Date d'édition : 1850

Sujet : Thévenin

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30478838b

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : In-8° , 4 p.

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Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5788526b

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LN27-19494

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 22/03/2010

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NOTICE NECROLOGIQUE

DE

Peintre d'histoire, président du Comité central des Artistes, mort le 30 novembre 1849,

__ PAR M. Ate GAMEN-DOPASQUIER,

Pointre l'un des administrateurs du Comilé oeuvrai des Artistes,

Lue à la séance du 4 janvier 1850.

MESSIEURS ,

Ce n'est pas un éloge que vous attendez de moi: l'homme simple et modeste, dont vous m'avez chargé de vous retracer la vie, repousserait du fond de la tombe tout ce qui pourrait ressembler au faste du panégyrique. Je ne m'arrêterai pas même à l'expression de vos regrets ; j'aime mieux montrer combien ils sont légitimes en retraçant ce qu'il fut et ce qu'il a fait pour les mériter.

Claude Thévenin, est né à Crémieux, département de l'Isère, le 20 mars 1800 Fils d'un honorable négociant, les premières années de son éducation se passèrent à la campagne, sous la direction d'un oncle, bon curé de village; là, il a puisé lEs idées saines et religieuses qui Ont été la ligne de conduite de toute sa vie. Thévenin vint à Paris vers 1817 ou 1818; entra d'abord chez M. Maricot, un de nos plus habiles peintre eh miniature, y fit de rapides progrès, débuta au salon du Louvre; en 1822, par un fort beau portrait en miniature; en 1824, il entra chez M. Abe de Pujol, obtint promptement des succès d'ans l'atelier dé ce maître, qui a formé de nombreux artistes à nOtre école.

La peinture religieuse semble avoir eue toutes les sympathies de M. Thévenin; à sa touche sévère, à l'expression profonde de ses compositions il semblait qu'une croyance intelligente et forte animait et dirigeait son pinceau.


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Saint Pierre pleurant sa faute aux pieds du Christ (Salon de 1835), révèle déjà les précieuses qualités dont nous parlons.

Le martyr de sainte Barbe (Salon de 1840), est une oeuvre capitale, qui lui fait le plus grand honneur. Voici ce qu'en disai un de nos critiques des plus judicieux :

« Le tableau de M. Thévenin se distingue par sa belle ordon« nance; la jeune vierge agenouillée et les yeux élevés au ciel « semble prier pour son bourreau qui tient le glaive et va frapper « le coup mortel ; plusieurs personnages, témoins de cette scène, « expriment leur admiration et leur effroi ; ce qui a valu à l'ar« tiste des éloges unanimes, c'est la beauté de la figure princi« pale, sa sublime expression, la sagesse et la grâce du dessin « en même temps que la distribution de la lumière dont l'effe « est solennel et imposant sans manquer de vérité. » Ce tableau lui a valu une médaille d'or de deuxième classe. Salon de 1841. — Le Christ apparaissant à Madeleine ; « 1842.— L'Assomption de la Vierge ; « 1844. — Le Christ expirant sur la croix ; « 1843. — La Visitation de la Vierge , tableau acheté pour les Pyrénées, par le ministre de l'intérieur ; « 1845.— Le martyr de saint Laurent; « 1846. —Les Apôtres au tombeau de la Vierge, acheté par le ministère de l'intérieur pour la cathédrale de Grenoble. Ces. tableaux sont les principales oeuvres de M. Thévenin, 1847. — La Prière d'un Pauvre est une étude des plus consciencieuse; le torse et les jambes sont d'une couleur et d'un modèle qui montre combien il se préoccupait tout à la fois de la vérité de la forme ainsi que de l'expression ; le fini des détails, la justesse des accessoires, tout concourt pour donner à l'ensemble de cette page un cachet d'originalité puissante et vrai. Ce tableauv est encore dans l'atelier de l'artiste. Nous faisons des voeux pour que l'administration des beaux-arts en fasse l'acquisition.

Enfin en 1849, sainte Marguerite en prison, tableau commandé par le ministère pour la Maternité. Un de nos confrères qui manie aussi bien la plume que le pinceau, M« Thénot, s'exprimait ainsi, au sujet de ce tableau, dans sa revue du salon de 1849.

« Olibrius, gouverneur d'Anlioche, ayant fait souffrir d'hcrri« bles tourments à sainte Marguerite pour lui faire adorer les


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« idoles, la fit jeter toute sanglante ep prison. Pendant la nuit,

« le Saint-Esprit lui apparut, la guérit de ses plaies et la rendit

« plus belle qu'avant son martyr. » Cette composition de

M. Thévenin, est simple et large comme le comportait le sujet;

« 'a couleur en est belle et le modèle extrêmement énergique.

M. Thévenin a fait beaucoup de portraits remarquables par leur ressemblance et la vérité du coloris; tous ont été admis aux expositions; les plus intéressants sont ceux de M. Paul de Kôck de madame la comtesse de A. et de ses enfants, et M. Justin Ouvrié, son ami.

M. Thévenin était un de ces hommes rares chez qui la droiture et la fermeté relèvent encore les talents de l'artiste, un de ces hommes qui ne reculent jamais devant aucun devoir, un de ces hommes, enfin, qui joignent à celte franchise un peu rude du langage cet accent de bonté qui vient de l'âme et qui pénètre. Ne l'avons-nous pas vu, toutes les fois qu'il ^s'agissait d'union et de fraternité, se dévouer avec un zèle infatigable, témoin la pensée qu'il a eue d'organiser le Comité central des Artistes, dont nous le fîmes président. Nous l'avons vu, Messieurs, assister à nos séances avec la plus grande assiduité, et nos travaux attesteront à nos successeurs que le président du Comité central des Artistes en fut le plus puissant soutien. Sous quelque rapport que l'on envisage cet homme de bien, on le trouve toujours digne de l'estime publique : Professeur, il communique avec patience et plaisir ce qu'il a appris avec passion. Si mon dessein était de montrer qu'il conserva toujours l'affection de ses élèves, les preuves ne me manqueraient pas; car, le jour de sa mort, beaucoup d'entre eux l'ont accompagné à sa dernière demeure.

Enfin, quand ils ont appris que des amis avaient ouvert une souscription pour élever un tombeau à sa mémoire, tous ont voulu y prendre part. Il y a, dans cette manifestation d'intérêt toute spontanée, un sentiment qui honore le maître et ceux qui se glorifient d'avoir été ses disciples. Ils ne sont pas suspects, les témoignages de reconnaissance qui s'expriment par le culte des tombeaux !

Claude Thévenin, aussi modeste qu'habile, avait mérité par toutes les vertus privées et publiques, l'estime de tous les hommes de bien. Sa perte a été vivement sentie par les artistes qui ont connu son coeur, II laisse dans la désolation un vieux père


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-4deplus 80 ans, une épouse et une jeune fille chéries qui l'entouraient de leur plus tendre sollicitude, lorsque la mort est venu le frapper.

Voici, sauf les travaux déjà cités, la liste des ouvrages de ce peintre:

Saint Martin donnant la moitié de son manteau à un pauvre;

1834. Scène d'invasion de Cosaques en France en 1814 ;

1837. Saint Jean en prison, écoutant la sentence qui le condamne à mort ;

1838. La Vierge Marie, après l'Annonciation ; 1840. — Etude de la Vierge ;

1848. — Les Anges gardiens ;

1849. — Le Christ et les petits Enfants.

Ces deux tableaux, bien composés et d'une exécution soignée, sont à l'institution Barbet-Massin.

Thévenin a obtenu deux médailles, une de la ville de Toulouse, l'autre de Cambray.

Il était depuis longtemps secrétaire de la Commission de 'secours de l'Association des Artistes.

M. Dauzats,l'un des vice-présidents, notre confrère, a prononcé un fort beau discours sur sa tombe, au nom de l'Association.

Montmartre . — Imp. Pilloy frères.